mardi 22 octobre 2013

Affaire Leonarda : circulez, y'a rien à voir !

Cela fait maintenant plusieurs mois que je n'avais pas repris le clavier. Un temps beaucoup trop long depuis ce dernier article en date du 25 mai 2013 où je me félicitais justement de la pérennité de ce blog. Cela étant, divers éléments tant personnels que professionnels m'ont tenu éloigné de mon activité d'écriture. Entrant, je l'espère, dans une période normalement plus calme pour moi, je vais donc essayer de reprendre la plume de manière régulière.
 
Et quoi de mieux pour ce retour que de consacrer un article à la fausse polémique du moment, à savoir la fameuse affaire Leonarda. En effet, je trouve que toute cette histoire est particulièrement révélatrice de l'état de notre pays.
 
Commençons tout d'abord par un rapide rappel des faits.
Leonarda est une jeune fille de 15 ans qui a été renvoyée au Kosovo avec sa famille suite à une décision de justice. Il s'agit là d'une procédure tout à fait ordinaire qui a lieu fréquemment dans notre pays. En revanche, il est un élément qui a mis le feu aux poudres et dont découle la suite des évènements. A leur arrivée au domicile de la famille, les forces de l'ordre se sont aperçues de l'absence de Leonarda qui était en sortie scolaire. Après discussion, il a finalement été décidé d'aller chercher la jeune fille sur le lieu de sa sortie, ce qui a été fait sans problème particulier.
 
Jusque là tout se passait normalement en application et dans le respect de la loi française comme le confirmera le rapport de l'IGA (Inspection Générale de l'Administration) demandé par Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. Mais à l'ère du tout communication, cette procédure a rapidement fait le tour du web et certains se sont insurgés d'une telle interpellation en milieu scolaire. Partant de là, les choses ont rapidement dégénéré avec des cris d'orfraie venus de toute part et la prise à partie du ministre en charge du dossier. Pire, le président de la République est même descendu dans l'arène pour au final ne pas vraiment trancher le problème.
 
Au détour d'un article ou d'une interview, l'expression de "dictature de l'émotion" a été utilisée. Et je crois que celle-ci résume parfaitement la situation autour d'une procédure finalement banale. Car en fin de compte, si cette affaire prend des proportions extraordinaires, c'est justement car l'émotion a pris le pas sur la raison. En effet, et le rapport publié par le ministère de l'Intérieur le prouve, aucune faute ni erreur n'ont été commises. Bien au contraire, l'ensemble des règles ont été respectées à la lettre. Fort heureusement d'ailleurs car je n'ose imaginer les réactions des bien-pensants de gauche en cas de faute de la part des forces de l'ordre.
 
En définitive, et le rapport le pointe également, la seule critique qui peut être faite est le manque de discernement dans l'interpellation de Leonarda. Autrement dit, il aurait été préférable de ne pas intervenir lors de cette sortie scolaire. Bref, rien à reprocher sur le plan légal.
Mais dès lors que l'on sort du champ rationnel pour tomber dans le registre de l'émotion justement, certains individus se sont largement répandus dans les médias pour exprimer leur mépris et condamner cette intervention. Pour faire simple, et en caricaturant à peine, il serait, selon eux, honteux d'expulser Leonarda et sa famille, notamment car celle-ci serait scolarisée. A l'inverse, il faudrait les accueillir parmi nous et leur offrir la possibilité de rester sur le territoire français. Certains, bien inspirés s'il en est, ont fait référence aux rafles et quelques lycéens ont eu l'excellente idée de manifester pour exprimer leur soutien. On voit bien là toute la mesure et la pondération de ces individus.
 
Quel angélisme de la part de cette gauche complètement déconnectée des réalités de son peuple !
Quelle bêtise de la part de ces jeunes qui participent à des évènements qu'ils ne comprennent qu'à moitié et qui les dépassent !
Quel boulevard offert (sciemment ?) au Front National par nos dirigeants politiques !
Bref quel gâchis …
 
Car à y regarder de plus près, cette expulsion est on ne peut plus légitime. Et ce fameux rapport a au moins le mérite de replacer les choses dans leur contexte. Ainsi, l'ensemble des demandes et recours de cette famille ont été rejetés par la justice. Contester cette expulsion revient donc à nier et renier la Justice de notre pays.
Par ailleurs, et c'est un biais particulièrement abject de certains médias, les Dibrani sont présentés comme une famille exemplaire. Là encore, le rapport en question remet sérieusement en cause ce point de vue et apporte des éléments plus qu'intéressants. De fait, je cite, "M. Dibrani n'a jamais donné suite aux propositions d'embauche qui lui étaient faites, et il ne cachait pas attendre le versement des prestations familiales qui suivraient sa régularisation pour assurer un revenu à sa famille. De plus, M. Dibrani a été́ placé en garde à vue pour un cambriolage le 14 octobre 2010 et a aussi été́ mis en cause comme auteur dans un vol commis dans une déchetterie."
Parallèlement à cela, et entachant considérablement l'image d'élève modèle de la petite Leonarda, le rapport nous informe que "selon les données recueillies par la mission, les absences de Leonarda au collège sont de 66 demi-journées en 6e, 31 en 5e, 78 en 4e et 21 1/2 depuis le début de l'année scolaire actuelle."
 
En somme, et contrairement aux dires de certains, nous avons affaire là à des individus qui ont menti pour entrer sur le territoire et qui sont venus en France sans intention manifeste de s'intégrer dans le but de profiter des aides sociales accordées par notre pays.
En conséquence de quoi il ne me parait pas illogique, pour ne pas dire qu'il est tout à fait normal, que ces personnes soient expulsées. En cela je soutiens donc Manuel Valls qui est l'un des rares ministres du gouvernement que j'apprécie et qui fait correctement son travail.
 
A l'inverse, et une fois n'est pas coutume, je déplore l'action du chef de l'État. S'il est naturel que celui-ci réaffirme que la loi doit être respectée par tous, il est plus surprenant en revanche qu'il ait laissé une porte ouverte à Leonarda car cela revient à contredire en quelque sorte la première partie de ses propos. En fait, en cherchant à ménager la chèvre et le chou comme à son habitude, François Hollande s'est employé à mécontenter tout le monde. D'ailleurs, comment imaginer séparer une enfant de sa famille ? Là encore, le président a fait preuve d'un manque flagrant de fermeté. Sans compter que le chef de son propre parti n'a pas hésité à critiquer cette prise de position, remettant ainsi encore davantage en question une autorité déjà bien fragile.
 
Parallèlement à ce cas particulier qui n'aurait finalement jamais du prendre autant d'ampleur, cette histoire soulève un certain nombre de questions dont deux qui m'ont particulièrement interpellé.
La première concerne la mobilisation des lycéens. Personnellement j'ai beaucoup de mal à la comprendre. Pire je désespère de constater que cette génération paumée est capable de se désintéresser de problématiques stratégiques pour son avenir (emploi, retraites, europe …) et de se mobiliser pour des microphénomènes qu'elle ne comprend qu'à moitié. Je trouve donc que ces manifestations lycéennes sont tout à la fois futiles et malvenues. On peut certes admettre que les camarades de classe de la jeune fille souhaitent qu'elle reste parmi eux mais où se trouve la légitimité des autres lycéens ?
La seconde concerne l'argument de la scolarisation des enfants pour contester une expulsion. Pour moi celui-ci est nul et non avenu dans la mesure où cette scolarisation ne constitue pas un motif d'autorisation pour rester sur le territoire français. Il s'agit là d'une chance offerte aux clandestins que de pouvoir mettre leurs enfants à l'école alors même que ceux-ci n'ont pas le droit d'être en France. Il est donc paradoxal d'invoquer cet élément pour rester.
A mon sens la règle est simple, si une personne n'a pas le droit d'être sur le territoire français alors elle doit être expulsée. C'est la loi, elle doit être appliquée et chacun doit la respecter.
Dura lex, sed lex comme le dit la locution latine.
 

samedi 25 mai 2013

Putain 5 ans !

C'est avec une certaine émotion que je rédige cet article aujourd'hui. Émotion somme toute relative mais émotion quand même dans la mesure où ce blog fête sa cinquième année d'existence en ce 25 mai 2013. Cela fait donc maintenant 5 ans que cette aventure scripturale a commencé.
 
N'ayant pas une connaissance pointue de la blogosphère, je n'ai aucune idée de la durée de vie moyenne d'un blog. Ce que je sais en revanche, c'est que je ne pensais clairement pas tenir aussi longtemps lorsque j'ai écrit mon premier article le 25 mai 2008. Depuis c'est avec une certaine irrégularité par moment que j'ai rédigé 406 articles, ce qui représente une moyenne de 1,5 par semaine. On est alors assez éloigné de ma volonté initiale de deux écrits hebdomadaires.
 
Avec le recul, et au risque de passer pour quelqu'un de présomptueux, je suis plutôt fier du travail accompli au cours de ces cinq années d'écriture. Évidemment aucun de mes textes ne viendront révolutionner le monde mais ceux-ci me permettent de mettre par écrit mes réflexions tout en cherchant à construire une pensée globale et cohérente.
Par ailleurs, et même si cela n'est clairement pas mon objectif, je suis assez flatté que des personnes lisent mon blog car cela signifie qu'elles apprécient un minimum ce que je fais. Là encore, cette fréquentation est modeste avec 9 751 visites sur la période et environ 13 000 pages vues alors que d'autres blogs réalisent la même performance en quelques jours voire quelques heures.                
 
Bien sûr ces cinq années ne se résument pas uniquement à une série de données chiffrées. Car il s'agit avant tout d'un exercice de réflexion et d'écriture. Et il est assez intéressant de constater, à la relecture de certains articles, l'évolution de mes positions dans le temps. Je ne pense pas avoir fondamentalement changé mais comme tout un chacun ma pensée a mûri. Bien que je n'aie jamais fait l'effort de recherche pour m'en assurer, il est d'ailleurs possible que deux textes sur le même sujet entrent quelque peu en contradiction, ou tout du moins soient abordés sous un angle différent.
 
Mais quoi de plus normal et logique que le ton du blog évolue dans la mesure où j'ai moi-même changé ? Une première prise de conscience est ainsi intervenue en 2007 à l'occasion de l'élection présidentielle. En effet, j'étais à l'époque un fervent soutien du candidat Sarkozy en raison notamment de son énergie et de son programme de campagne. Malheureusement l'engouement ne fut que de courte durée et cessa bien vite après l'élection. Cela me fut toutefois profitable dans la mesure où j'accorde dorénavant davantage d'importance aux actes qu'aux paroles. Ce qui explique d'ailleurs mon vote blanc au second tour de la présidentielle 2012.
 
Par la suite, mon intérêt pour la politique se développant, je décidais alors d'ouvrir un blog pour partager l'état de mes réflexions et échanger avec d'autres auteurs. Celui-ci, comme je le disais précédemment, m'a permis de progresser dans mes réflexions en m'obligeant à structurer ma pensée afin de pouvoir la mettre par écrit. De même, cela m'offre la possibilité de consacrer du temps à l'écriture en l'alliant à un autre de mes centres d'intérêt qui est l'actualité politique.
 
Certes l'écriture est une activité valorisante pour moi mais je voulais aller plus loin dans mon engagement politique. D'où ma décision de prendre ma carte au sein du parti de Nicolas Dupont-Aignan en avril 2012. Si ma volonté initiale était de participer activement à la vie de la fédération (réunions, tractages …), je m'aperçois que je n'en ressens plus l'envie pour le moment. Et cela d'autant plus que les contraintes logistiques sont importantes. En revanche, cela ne m'a toutefois pas empêché de renouveler mon adhésion pour l'année 2013. Pour l'heure, mon engagement au sein de Debout la République se limite simplement à un soutien financier.
 
Bien que le militantisme dans un parti politique ne semble pas forcément me convenir, je n'ai cependant pas renoncé à toute forme d'engagement. De fait, et comme les lecteurs réguliers de ce blog ont pu le remarquer, je souhaite m'investir davantage au niveau de ma commune sous une forme qui reste aujourd'hui à définir. Voila pourquoi je rédige actuellement une série d'articles ayant pour objet de présenter une ébauche de programme pour ma ville. Là encore cela me permet d'allier écriture et réflexion intellectuelle mais dans un contexte et sur un sujet différents.
 
Voila pour le passé et le présent. Mais qu'en est-il de l'avenir ?
Et bien pour dire vrai, je ne sais pas vraiment ce que le futur me réservera. Pour ce qui est du blog en tout cas, je continuerai aussi longtemps que possible à l'alimenter régulièrement. Seul le manque de temps et/ou d'inspiration pourrait venir contrecarrer ce projet.
 
Si j'avais un seul souhait à exprimer pour la suite, ce serait d'avoir davantage de commentaires. Car si j'apprécie l'écriture, j'aime aussi particulièrement le débat et l'affrontement d'idées. Je considère d'ailleurs que l'échange est nécessaire à la construction de l'individu et lui permet d'évoluer. N'ayant pas forcément la possibilité de débattre de vive voix avec des gens de mon entourage, il pourrait être intéressant de s'y employer par écrit.

samedi 18 mai 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Environnement

Dans un précédent article consacré à mon projet pour Pont de Claix, je vous parlais de solidarité. Indéniablement, il est nécessaire de faire preuve de respect pour ceux avec qui l'on vit. Mais il n'en reste pas moins qu'il est également impératif de respecter celle sur laquelle on évolue, à savoir notre bonne vieille planète Terre.
 
N'étant pas par nature un fervent écologiste, je reconnais que le thème de l'environnement n'est pas celui que je maîtrise le mieux. De même, j'ai beaucoup de mal avec les "khmers verts" qui veulent imposer leur mode de pensée en faisant la chasse aux automobilistes par exemple. Cela étant, je suis bien conscient que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables et qu'il faut donc chercher à préserver notre environnement, à la fois dans notre intérêt mais aussi et surtout dans celui des générations futures.
 
Bien que je considère que l'écologie n'est pas un programme en soi et ne doit d'ailleurs pas en être un, il me semble logique qu'un projet, local ou national, en comporte malgré tout une partie. A plus forte raison que je crois que ce sont aux acteurs publics d'impulser une dynamique en montrant l'exemple. Voila pourquoi mon projet pour Pont de Claix comprend une partie relative aux questions environnementales.
 
Le premier aspect qui m'intéresse particulièrement sur ce sujet concerne l'énergie. A mon sens cette question est fondamentale et revêtira probablement un caractère hautement stratégique  dans les prochaines années, notamment du fait de la pénurie annoncée des énergies fossiles qui risque de poser de graves problèmes en termes de déplacements.
A l'échelle d'une ville, il n'est guère question de développer ou de sortir du nucléaire mais il est clair que la commune peut et doit jouer un rôle. Et en premier lieu il me semble nécessaire d'agir sur les consommations d'énergie en cherchant à faire des économies. Sur l'éclairage, outre le fait évidemment d'éteindre les lumières en sortant d'une pièce, je crois qu'une action doit être menée au niveau de l'éclairage public en généralisant les systèmes de détecteurs de présence, en particulier dans les zones les moins fréquentées. Parallèlement, il est impératif de lutter, quitte à recourir à la coercition, contre le pullulement des enseignes qui restent éclairées la nuit qui entraîne gaspillages et pollution lumineuse pour le voisinage.
Enfin plus largement il faut chercher à limiter les pertes structurelles d'énergie en travaillant notamment sur l'isolation des bâtiments et infrastructures.
 
S'il est relativement aisé et efficace d'agir sur la consommation, il est également envisageable d'œuvrer au niveau de la production en cherchant à développer une relative auto-suffisance. Et pour cela une solution à creuser consiste en l'installation de panneaux solaires sur les toits. Je ne peux d'ailleurs que me satisfaire que l'actuelle majorité ait lancé un tel projet pour la piscine Flotibulle afin de chauffer l'eau des bassins. Je crois néanmoins qu'il faut essayer d'aller plus loin, dans la mesure du possible, en adaptant ce système à l'ensemble des infrastructures publiques. Espérons ainsi que l'expérience menée à Flotibulle soit la première étape d'un déploiement plus important sur la commune.
 
Si les questions environnementales ont des retombées économiques concrètes à plus ou moins long terme (investissements puis normalement économies), celles-ci ne doivent pas se résumer à des considérations purement financières. De fait, l'aspect santé/conditions de vie ne doit clairement pas être laissé de côté. En ce sens, trois actions pourraient être engagées.
Tout d'abord, je crois qu'il faut accroître substantiellement la part de produits bio et locaux dans les repas servis dans nos cantines. Outre l'aspect nutritionnel, cela permettra de soutenir concrètement les agriculteurs de notre région.
Ensuite, afin de contrebalancer une nécessaire urbanisation de la commune, sur laquelle je reviendrai prochainement, il me paraît indispensable de maintenir et augmenter nos espaces verts. En ce sens la réhabilitation du parc Borel doit être un objectif majeur. Il faudra d'ailleurs veiller à la présence de poumons verts lors de la construction de nouveaux bâtiments.
Par ailleurs, je pense que l'aménagement de jardins potagers, comme cela existe le long du canal à hauteur du cimetière, collectifs ou individuels, doit être sérieusement étudiée afin là encore d'améliorer le cadre de vie des habitants.
 
Pour finir, et même si cela dépasse quelque peu les considérations écologiques, je crois qu'il est très important de veiller à ce que la ville soit accueillante. Et pour moi cela passe en particulier par la propreté et la présence d'espaces végétalisés. En partenariat avec les services communaux, il est alors impératif d'œuvrer à la multiplication de massifs de fleurs qui augmentent considérablement le cachet de la ville. Mais plus encore, c'est au respect de l'aspect général de nos rues qu'il faut veiller en sanctionnant les incivilités de la population (déjections canines, détritus, tags …). Car dans la ville, comme en politique d'ailleurs, il faut dire non aux ordures …

lundi 13 mai 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Solidarité

Après l'éducation et la démocratie participative, c'est avec le thème de la solidarité que j'ai décidé de continuer à détailler mon projet pour Pont de Claix.
 
En cette période de crise économique où le pouvoir d'achat recule et le moral des ménages est au plus bas, il existe un risque réel de repli individuel qui conduirait à l'avènement du chacun pour soi. Or, à mon sens, c'est justement dans ce type de situation qu'il convient de se serrer les coudes afin de traverser au mieux cette épreuve.
 
Dans cette optique, un certain nombre d'acteurs ont un rôle à jouer. L'Etat évidemment, les associations également mais aussi les collectivités territoriales et en l'occurrence les communes puisque c'est de cela dont il s'agit aujourd'hui. Clairement les communes, certes avec d'autres, doivent mener une politique de solidarité à destination de leur population.
 
Alors bien sûr la notion de politique de solidarité recouvre tout un tas de réalités parfois très différentes les unes des autres, que ce soit en termes de moyens d'action ou de cibles. Afin d'être le plus efficace possible, je pense qu'il convient d'éviter de (trop) se disperser en se concentrant justement sur les populations qui en ont le plus besoin. Selon moi, les efforts doivent être concentrés sur les personnes âgées, les personnes handicapées et  les jeunes.
 
Commençons tout d'abord par les personnes âgées. Indéniablement la médecine a fait d'importants progrès ces dernières années, nous permettant ainsi de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Pour autant, il est un fléau que l'on n'arrive toujours pas à éradiquer : l'isolement de nos anciens. Clairement je crois qu'il s'agit là d'un réel problème qui en induit, directement ou non, d'autres. Et c'est donc cet aspect là de la vieillesse qu'il faut chercher à améliorer. Pour ce faire, une des possibilités qu'il me semble intéressant de développer est le logement intergénérationnel qui consiste à réunir sous un même toit un senior et un jeune (actif ou étudiant). Outre l'aspect lutte contre l'isolement, cela peut s'inscrire également dans des politiques économique et d'urbanisme.
Dans la même idée, je crois qu'il est nécessaire, dans l'intérêt des personnes âgées en particulier, de favoriser au maximum le maintien à domicile tant que cela est possible. Afin de répondre à cet objectif, et outre le portage des repas qu'il faut conforter, il me semble pertinent de réfléchir à la mise en place de logements dédiés et adaptés (médicalisés ou non selon les cas) permettant de retarder l'entrée en maison de retraite qui constitue pour certains le début de la fin.
 
Si les personnes âgées sont confrontées à des problèmes de dépendance, il en est parfois de même, à des degrés et dans des domaines certes différents, pour les personnes handicapées. Pour moi, un des objectifs des communes en termes de solidarité doit être de chercher à limiter cette dépendance, en particulier au niveau de l'accessibilité. Ainsi, il parait impératif de rendre accessible aux personnes à mobilité réduite 100 % des infrastructures publiques afin que chacun puisse bénéficier de l'ensemble des services proposés par la commune. De même, et pour le cas où cela ne serait pas encore mis en place, il faut ouvrir le service de portage de repas aux personnes handicapées. Enfin, l'école constituant une des clés de développement, il faut chercher à faciliter, dans la mesure du possible, l'intégration de ces enfants dans un environnement scolaire classique en l'adaptant si besoin (présence d'auxiliaires de vie …).
 
Bien que je n'aime généralement pas séparer la jeunesse du reste de la population, il faut bien reconnaître que celle-ci rencontre des problèmes qui peuvent lui être propres. Je pense notamment au chômage qui, sans toucher spécifiquement les jeunes, les concerne au premier plan avec des taux largement supérieurs à la moyenne. Un grand nombre de facteurs peuvent expliquer ce phénomène à la fois structurel et conjoncturel mais là n'est pas le sujet. En revanche, il est  deux aspects qui me paraissent essentiels malgré tout.
En premier lieu la question de l'expérience. Qui lors de sa recherche d'emploi ne s'est jamais vu reprocher un manque d'expérience ? Moi le premier d'ailleurs. Si la commune ne peut clairement pas embaucher à tour de bras, elle peut toutefois accueillir en son sein, selon ses besoins évidemment, quelques stagiaires de différents niveaux, de la 3ème au master. De même, le recours au service civique peut être vu comme un partenariat gagnant-gagnant.
Ensuite, un autre point fondamental est le permis de conduire. Si sa détention ne garantit pas un emploi, sa non-possession est très souvent rédhibitoire pour les employeurs, notamment en cas d'horaires décalés ou de la distance au domicile. Or trop souvent l'aspect financier constitue un frein pour les jeunes qui n'ont pas les moyens de s'inscrire dans une auto-école. Voila pourquoi l'opportunité d'un financement partiel de cette inscription par la commune en échange d'un engagement pour la ville doit être étudiée.
 
S'il me semble important de venir en aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux jeunes, il est clair que la solidarité de tous doit s'exprimer envers chacun et tout le monde doit pouvoir bénéficier de l'effort collectif en fonction de ses besoins et de ses moyens. Et l'un des possibilités offrant cela, outre le levier fiscal, est le soutien aux associations. Pont de Claix bénéficie aujourd'hui d'un tissu associatif à la fois fort et varié qui constitue l'une des forces de notre ville. Il faut donc veiller à le maintenir tout en cherchant à le développer. Et cela passe évidemment par l'octroi de subventions publiques.
Mais si l'argent est indispensable, il ne s'agit, heureusement, pas du seul appui possible. Étant moi-même président d'une association, je ne connais que trop bien les problèmes auxquels peut être confrontée une telle structure, en particulier au moment de sa création et lors de ses premiers pas.  Si les formalités de création ont grandement été simplifiées, il n'en reste pas moins qu'elles constituent un véritable parcours du combattant pour les non-initiés. Un accompagnement, notamment par des responsables d'associations plus expérimentés, permettrait ainsi d'appréhender plus sereinement ces démarches auprès des divers interlocuteurs (services de la préfecture, banques, assurances …).  Par ailleurs, si la création est une première étape de taille, le plus dur n'est pas forcément passé puisque la gestion au quotidien (conseil d'administration, organisation de manifestations, demandes de subvention …) n'est pas toujours une sinécure. Là encore l'expérience d'autres associations peut se révéler utile. De même qu'un soutien logistique est plus qu'appréciable pour le prêt de matériel (tables, chaises …). En ce sens, la création d'une maison des associations, dans laquelle pourraient tout à fait s'inscrire ces propositions, me parait être une très bonne chose pour la ville et ses associations.
 
Pour finir, il est un point sur lequel je voulais revenir. Il s'agit du système de micro-crédit développé sur la commune. Concrètement cela revient à accorder à une personne un prêt de faible valeur et pour une courte durée (jusqu'à 3 000 € sur 36 mois) afin de mener à bien un projet précis (achat d'une voiture, financement d'une formation …). Développé et démocratisé par Muhammad Yunus, ce système se révèle être un outil puissant qui redonne à l'argent sa fonction de moyen et non de fin. Mieux, il permet de permettre l'accès au crédit à des personnes jusque là laissées de côté par les banques. Bien que celui-ci ne soit pas parfait, je crois que le développement du micro-crédit ouvre, d'une certaine façon, le chemin d'un nouveau modèle de développement et doit donc, à ce titre, être soutenu à la fois au niveau local mais également national.
 
Bref pour conclure, je citerai simplement le slogan de la publicité pour la Macif qui m'apparaît clairement être de circonstance : "la solidarité est une force".

jeudi 9 mai 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Démocratie participative

Dans la continuité des articles sur mon projet pour Pont de Claix, voici donc un nouveau thème après l'éducation. Et j'ai choisi aujourd'hui de vous parler de démocratie participative.
 
Comme l'éducation, ce sujet compte beaucoup pour moi d'où sa place dans la série. Indéniablement il existe un fossé entre les citoyens et ses représentants. Fossé qui tend d'ailleurs à se creuser de plus en plus, notamment en raison des affaires qui défraient la chronique (Cahuzac, DSK, Bettencourt …). On voit apparaître alors un sentiment de défiance croissant vis-à-vis de la classe politique.
 
Et la première et principale conséquence de cela est bien évidemment l'augmentation constante de l'abstention lors des élections, hormis la présidentielle et les municipales qui sont relativement épargnées. Cela s'explique en particulier par l'importance donnée à ces scrutins mais également par la proximité, réelle ou ressentie, des élus de ces deux échelons.
 
Cela étant, ce n'est pas parce que les gens votent qu'ils s'intéressent à la chose publique et encore moins à la politique. Combien de personnes mettent un bulletin dans l'urne de manière aléatoire, en se basant sur des critères irrationnels voire déraisonnables ? Beaucoup trop à mon sens. Et je crois donc que c'est justement aux élus et autres acteurs publics de prendre ce problème à bras le corps afin de chercher à en inverser la tendance.
 
Et quoi de mieux pour réintéresser les citoyens à la vie publique que de les impliquer dans celle-ci ? Voila pourquoi il me semble nécessaire que ce projet comporte une partie relative à la participation citoyenne. Alors bien sûr on peut entendre bien des choses par "démocratie participative". A mon sens, cela ne doit pas consister à faire faire le travail du politique par la population (élaboration du projet, construction du budget …).
 
Concrètement de quoi s'agit-il ? Indéniablement les habitants sont au cœur de la ville et contribuent à son développement. En conséquence, il est clair que ceux-ci ont une bonne connaissance des problématiques locales. Et c'est donc sur cette connaissance qu'il faut s'appuyer par le biais de contacts directs et réguliers afin de faire remonter les problèmes et attentes aux élus. En ce sens, les visites de quartier et les réunions avec les habitants doivent être maintenues et développées. Car c'est généralement à l'occasion de ce type d'évènements, qui permettent un dialogue sans intermédiaire, que ressortent les informations les plus constructives.
 
Si ce pas en direction de la population est nécessaire voire indispensable, il apparait toutefois que cela ne touche pas l'ensemble des habitants, en particulier ceux qui ne fréquentent pas ce genre de réunions. Voila pourquoi, à l'heure du tout numérique, je crois qu'il est impératif de développer une web TV permettant la diffusion de ces évènements. Dans un premier temps, il s'agira de filmer les débats du conseil municipal et des commissions afin de permettre un accès en différé. Puis, par la suite, il pourrait être intéressant d'étendre cela à l'intégralité des réunions et débats publics. Enfin, en fonction des possibilités techniques, de la pertinence, de la demande mais également des coûts, il faudra envisager une diffusion en direct.
L'objectif est clairement de toucher, par ce nouveau média, une population qui ne s'intéresse  pas a priori à la vie de la commune, et en particulier les jeunes.
 
Puisqu'il est question de jeunes, force est de constater que leur intérêt pour la politique est, pour la plupart d'entre eux, assez limité, pour ne pas dire inexistant. Toujours dans cette optique de réappropriation de la chose publique, il me semble donc intéressant de réfléchir à la mise en place d'un conseil municipal des jeunes comme cela existe ailleurs. Celui-ci, composé de collégiens volontaires et élus, permettrait ainsi d'avoir un regard neuf sur la ville tout en développant l'esprit citoyen de ces conseillers municipaux en herbe.
 
Pour finir, j'évoquerai simplement un point qui me paraît fondamental lorsqu'il est question de démocratie participative. Je pense bien évidemment à la consultation directe de la population. Tous les six ans, les citoyens votent pour élire leurs conseillers municipaux sur la base d'un programme normalement connu de tous. Toutefois chacun sait que beaucoup d'élus prennent des libertés plus ou moins grandes avec celui-ci. Et cela peut se révéler très problématique lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre une mesure d'ampleur qui n'était pas prévue. De même, la victoire aux élections ne signifie pas forcément l'adhésion de tous les électeurs à l'ensemble des propositions du candidat.
En conséquence, je crois que le recours au référendum local doit être sérieusement envisagé lorsqu'il s'agit de trancher des décisions structurantes et/ou qui engagent la commune sur le long terme (questions d'urbanisme, délégation à l'intercommunalité …). Il ne s'agit évidemment pas de solliciter la population sur tous les sujets mais bien de consulter les habitants sur les questions les plus stratégiques.
 
Si la démocratie participative peut être utilisée pour détourner l'attention, je crois au contraire que celle-ci constitue un enjeu de taille pour la politique locale dans la mesure où elle vise à impliquer davantage les citoyens dans la vie de leur commune. Si la gestion d'une ville ne doit pas se faire du haut d'une tour d'ivoire, il ne s'agit pas non plus de discuter toutes les décisions et les élus doivent conserver leurs prérogatives.
A mon sens la démocratie participative doit donc être un outil d'échange entre élus et citoyens visant à défendre au mieux l'intérêt général dans le respect des intérêts particuliers.

lundi 6 mai 2013

Confrontation avec l'Allemagne : plus qu'un droit, un devoir !

Une fois n'est pas coutume, l'européisme béat a une nouvelle fois frappé dos dirigeants politiques. Dernier épisode en date, la fuite dans la presse d'un texte rédigé par le PS dans le cadre de sa future convention sur l'Europe.
 
Tout est ainsi parti d'un document de travail du PS qui s'est "malencontreusement" retrouvé dans les médias. En soi cela n'a rien d'exceptionnel et arrive de manière très fréquente. En revanche, c'est le contenu même de ce document qui pose problème dans la mesure où il se révèle être une charge violente contre Angela Merkel et sa politique : "intransigeance égoïste de la chancelière Merkel", "bras de fer avec la chancelière de l'austérité et les conservateurs européens"
 
UMP et membres du gouvernement se sont alors empressés de réagir à ce non-évènement qui se résume ni plus ni moins à dire ses quatre vérités à la chancelière. Ainsi, la droite a sorti le panzerschreck en blâmant des propos irresponsables et honteux qui remettent en cause le fondement même de l'amitié franco-allemande. Celle-ci a d'ailleurs été rapidement rejointe par plusieurs ministres dont Manuel Valls qui se sont mis à hurler avec les loups.
 
Mais le pire était à venir puisque le PS a également effectué un énième rétropédalage afin de désamorcer un futur conflit en son sein. On voit alors bien que les plaies ouvertes à l'occasion du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel ne sont pas totalement cicatrisées, conduisant sur certains sujets à l'alliance de la carpe et du lapin.
 
Alors quels enseignements tiré de cette affaire ?
D'une part, et même si cela n'est pas nouveau, que le PS manque cruellement de courage politique et que ses responsables, en premier lieu François Hollande, n'hésitent pas à changer d'avis au gré des évènements. Enfin comme on dit, ce n'est pas la girouette qui tourne mais le vent.
 
D'autre part,  et c'est peut-être là le plus important, qu'il est impossible d'émettre la moindre critique sur l'Allemagne. On a ainsi rapidement vu se répandre le terme de "germanophobie", comme si le seul fait d'exprimer un désaccord conduisait à détester l'autre. Les accusations en irresponsabilité faites aux détracteurs de Merkel vont d'ailleurs en ce sens.
Dans notre pays, le seul comportement visiblement toléré par nos dirigeants vis-à-vis de notre voisin semble donc être la complaisance voire même la vassalité. Toute critique, somme toute légitime et fondée, paraît donc impossible au risque d'être vilipendé.
 
Parallèlement à cela, on peut également remarquer que nos bien-pensants invoquent généralement notre Histoire, même de manière déguisée ou indirecte, pour jeter l'anathème sur ceux qui osent contester la suprématie allemande. Or ce n'est pas parce que nous avons connu la guerre avec ce pays par le passé, guerre déclenchée par celui-ci d'ailleurs, que nous devons aujourd'hui nous soumettre à toutes ses volontés. Evoquer sans cesse ce conflit mondial dans ce dossier me semble complètement hors de propos et n'est finalement qu'une manœuvre éhontée pour fuir le débat.
 
Indéniablement nous avons le droit de critiquer l'Allemagne pour la politique économique égoïste qu'elle mène. Evidemment nous avons le droit de contester l'hégémonie de l'Allemagne au niveau européen. Nécessairement nous avons le droit de remettre en cause ce diktat de l'austérité et de la rigueur qui appauvri les peuples d'Europe. Et c'est justement en raison de notre Histoire commune que nous avons le devoir d'être en pointe sur ces sujets. Si ce n'est pas la France qui peut faire entendre raison à l'Allemagne alors il est probable que personne ne le pourra. Et c'est clairement au nom de cette sacro-sainte amitié franco-allemande que nous devons avertir notre allié de l'impasse socio-économique dans laquelle il se dirige.
 
Malheureusement, ce n'est vraisemblablement pas la voie que semble emprunter François Hollande. Bien au contraire puisque celui-ci, malgré ses promesses de "réorientation de l'Europe", s'est inscrit dans les pas de Nicolas Sarkozy en prêtant allégeance à la chancelière et à l'Union Européenne. Et il est assez risible de voir le PS vouloir mener une fronde contre Merkel alors même que ce parti, tout comme l'UMP d'ailleurs, a voté l'ensemble des traités européens ayant conduit à cette situation  et ignorant de fait le Non des Français au référendum de 2005.
 
Comment seulement envisager de changer les choses en refusant tout affrontement direct ? Depuis trop longtemps nous menons une politique timorée vis-à-vis de l'Allemagne qui est mis sur un piédestal alors même que son modèle de développement n'est possible qu'en raison de la structuration des économies des autres nations européennes. Seule l'Allemagne n'est donc rien tant elle est dépendante de ses voisins, en  particulier pour ses exportations.
 
Comme je l'ai exprimé à de maintes reprises, je ne crois pas que le couple franco-allemand, si tant est qu'il existe encore aujourd'hui, soit la seule option viable. Je considère au contraire qu'une autre voie est possible en direction des pays du sud de l'Europe avec qui nous avons davantage en commun. Peut-être faudrait-il alors mettre un terme à cette "germanophilie" à outrance et ouvrir enfin les yeux sur ce qu'est réellement la situation de l'Union Européenne …    

mardi 30 avril 2013

Gouvernement d'union nationale : pour qui, pour quoi ?

 Alors que la côte de popularité de François Hollande est au plus bas, un sondage paru dans le JDD du 28 avril nous apprend qu'une très large majorité de Français (78 %) sont favorables à la constitution d'un gouvernement d'union nationale. Mieux, ce panel prône à 47 % l'entrée de François Bayrou dans cette équipe gouvernementale.
 
Notre pays n'ayant pas connu de tel gouvernement depuis de Gaulle, il est assez surprenant de voir émerger une telle hypothèse. Cela étant, on peut remarquer que plusieurs de nos voisins ont récemment eu recours à cette méthode, ce qui a pu inspirer nos compatriotes ou tout au moins les instituts de sondage. Il en est ainsi de l'Italie où le dirigeant de gauche Enrico Letta vient juste de former un gouvernement réunissant les principales forces politiques du pays (le Parti Démocrate de Bersani, Peuple De la Liberté de Berlusconi et les centristes de Monti). Sans oublier l'Allemagne et sa coalition CDU/SPD en 2005 lors du premier mandat d'Angela Merkel. 
 
Hormis ses considérations internationales, on peut malgré tout penser que le contexte franco-français joue un rôle non négligeable dans les résultats de ce sondage. Indéniablement François Hollande déçoit. Et ce ne sont pas ses gesticulations stériles sur le mariage homosexuel qui vont rassurer la population. De fait, se concentrer sur des questions sociétales clivantes n'est pas forcément le plus judicieux en temps de crise économique, d'autant plus que le chômage et le pouvoir d'achat sont connaissent une évolution inversement proportionnelle.
 
Face à cette déception, certes légitime mais prévisible, les Français interrogés semblent donc exprimer la volonté d'un réel changement. Assez logiquement l'UMP ne remporte pas les suffrages, notamment en raison du spectacle pitoyable qu'elle offre (élections internes, comportements autour du mariage pour tous …) mais également de ses précédents échecs lors de ses récents passages au pouvoir.
A l'inverse, Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche ne rencontrent pas le succès auquel on pourrait s'attendre. Alors que le PS a entamé le tournant de la rigueur dès le début de son mandat, la camarade Jean-Luc n'arrive visiblement pas à capitaliser sur le rejet du pouvoir en place.  En fait, seul le Front National réussit à tirer son épingle du jeu, notamment grâce à la figure de Marine Le Pen et au contexte on ne peut plus favorable du "tous pourris".
 
Cela étant, ce sondage met en avant un scénario d'union nationale et non pas d'une simple alternance, ce qui n'est pas neutre et peut vouloir signifier plusieurs choses.
D'une part, il est clair que la situation du pays préoccupe les Français qui veulent donc que l'ensemble de la classe politique prenne les problèmes de la nation à bras le corps. D'où cette volonté de rassembler les grands partis en un seul gouvernement.
D'autre part, cela laisse entendre que la confiance dans les principaux partis s'est amoindrie et que leur capacité à changer la vie est donc sérieusement mise en doute. Bref, l'enseignement de cette étude pourrait être : plutôt que de continuer avec un parti (PS ou UMP) que l'on connaît et qui a déjà échoué, pourquoi ne pas essayer de tous les mélanger ?
 
En ce sens, l'arrivée en tête du sondage de François Bayrou n'est que peu surprenante. De fait, celui-ci bénéficie d'une relative "virginité politique" n'ayant pas été au pouvoir ces dernières années. Bayrou incarne donc un certain renouveau mais également une constance et une rigueur morale, notamment à la suite de son échec de 2012. Plus encore, de par son positionnement même et ses propos sur la rénovation politique ou la dette, le leader du Modem apparaît comme visionnaire sur ces sujets.
Cela étant, la réalité n'est pas aussi rose concernant Bayrou et les Français ont malheureusement la mémoire courte. Ainsi, peu de gens se souviennent qu'il fut ministre de Jacques Chirac et donc comptable de son bilan. De même, si les constats étaient bons, les solutions économiques proposées lors des campagnes présidentielles se résument à une politique européiste de rigueur. Soit exactement la même chose que sous Nicolas Sarkozy et François Hollande. N'oublions pas d'ailleurs que le succès du centriste en 2007 n'est pas imputable en totalité à son programme et sa personne mais doit au contraire beaucoup au rejet de ses deux adversaires de l'époque, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
 
Mais laissons là François Bayrou et revenons-en à ce qui nous préoccupe aujourd'hui.
Malgré ce sondage encourageant, il est très probable voire même certain que François Hollande ne remaniera fondamentalement son gouvernement. Au pire, on assistera à quelques ajustements afin de tenir compte du contexte actuel mais rien ne laisse présager un gouvernement d'union nationale. Et cela est somme toute logique car rien ne justifie une telle chose. Certes la situation économique et financière du pays est préoccupante mais pas au point de tout changer. A mon sens, seul un évènement d'une extrême gravité comme une guerre par exemple pourrait légitimer un tel scénario.
D'un point de vue plus politicien, la gauche étant arrivée au pouvoir après des années dans l'opposition, il serait incompréhensible que celle-ci se dépossède de son propre pouvoir, et cela d'autant plus qu'elle possède la majorité au Parlement.
 
Si la gauche refuse logiquement un gouvernement d'union nationale, il faut toutefois remarquer que les autres partis rejettent également cette possibilité. Car ceux-ci auraient davantage à perdre qu'à gagner. Le refus du FN, qui se veut hors du système et qui a de profondes divergences de fond avec le PS, est ainsi sans surprise. En revanche, et sur un modèle à l'italienne, l'UMP aurait pu adopter une position différente en jouant la carte de l'intérêt supérieur de la nation et donc en retournant la situation à son avantage. Cela aurait évidemment été sans risque dans la mesure où le PS n'aurait pas accepté cette offre.
 
Pour autant, le fait même de laisser la porte ouverte à une telle proposition pouvait mettre l'UMP en difficulté. De fait, il est difficile d'expliquer que l'on va finalement s'allier avec le parti que l'on n'a cessé de critiquer pendant des années. Difficile certes mais pas impossible, notamment en période de crise. En revanche, faire partie d'un même gouvernement suppose de s'accorder sur un programme commun, même réduit au minimum. En particulier au niveau fiscal et économique puisque ce serait l'enjeu principal d'un tel gouvernement.
 
Et c'est justement là que le bât blesse. Car les Français se rendraient enfin compte que le PS et l'UMP sont tous deux adeptes de la même pensée économique et que les politiques qu'ils mènent ne sont donc pas si différentes. Malgré les apparences, PS et UMP défendent le système économique et financier actuel sans aucune volonté de le réformer. Ce ne sont ni plus ni moins que des gestionnaires de la rigueur et de l'austérité. En fait, comme disait Philippe Séguin, l'UMP et le PS sont les deux détaillants d'un même grossiste : l'Union Européenne …

vendredi 26 avril 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Education

Comme je l'ai récemment annoncé, je mène actuellement une réflexion autour de ma ville afin d'aboutir à l'élaboration d'un projet pour Pont de Claix. Ayant décidé de structurer mes idées en thèmes, il me fallait donc en choisir un pour commencer la série.
Et mon choix c'est naturellement porté sur l'éducation qui est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Et ce sujet est d'autant plus important qu'il concerne nos enfants et leur avenir. Aussi, il me semble indispensable que l'éducation soit au cœur du projet de ville.
 
L'éducation est à la fois un sujet vaste et complexe qu'il est clairement impossible d'appréhender dans sa totalité au niveau communal. En revanche, il apparaît que des actions sont bien évidemment réalisables à cet échelon. A mon sens, il est nécessaire d'agir à trois niveaux : la petite enfance, l'école et le collège.
 
Commençons tout d'abord par la petite enfance. Indéniablement la vie en collectivité est un facteur de développement non négligeable pour les enfants. Voila pourquoi il me semble indispensable de chercher à promouvoir la socialisation de l'enfant dès son plus jeune âge en permettant leur accueil en maternelle dès trois ans.
Par ailleurs, des actions doivent être menées en amont même de la maternelle, au niveau des modes de garde des tout-petits. Notre pays dispose d'un fort taux de natalité qui est clairement une chance. De même, nous avons un taux important de femmes conciliant vie professionnelle et vie personnelle. Cela est notamment possible grâce à la qualité de nos structures de garde des jeunes enfants. Afin de conserver voire d'accroître ces spécificités, il faut œuvrer au développement de ces structures. Pour cela, il faut agir sur les crèches en créant de nouvelles places mais également sur le nombre d'assistantes maternelles en aidant par exemple au financement de la formation.
 
Continuons maintenant avec l'école primaire. École primaire qui est actuellement au cœur des débats avec la réforme des rythmes scolaires. Indéniablement cette réforme aura un impact fort sur les communes en termes d'organisation et de finances. Cela étant, le nouveau temps périscolaire ne doit pas se limiter à une simple garderie. Je crois au contraire que celui-ci doit réellement être mis à profit dans l'intérêt même des enfants. Ainsi, je pense qu'il est préférable pour tous, enfants comme parents, que la journée "officielle" d'école continue à se terminer systématiquement à 16h30. Le temps ainsi dégagé pouvant être consacré à de l'aide aux devoirs ou du soutien scolaire, voire plus ponctuellement à des activités culturelles ou sportives.
En parallèle de ce "chantier obligatoire", d'autres mesures peuvent être envisagées afin d'améliorer les conditions de travail. La question des effectifs est ainsi clairement posée à ce stade. Chacun peut constater que le nombre d'élèves par classe tend à augmenter alors même que le niveau diminue dans le même temps. Nier le lien entre ces deux constats serait incompréhensible, voila pourquoi il faut cherche à limiter les effectifs à une vingtaine d'élèves par classe, en particulier dans les plus petites classes où se joue une grande partie de leur future scolarité avec l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul.
 
Voyons ensuite la question du collège. Une des spécificités de Pont de Claix héritée du passé est la présence de deux collèges sur le territoire communal. Malheureusement, et en particulier du fait d'une stagnation de la population, cette spécificité est sérieusement remise en cause. Si certains arguments peuvent être entendus, je crois malgré tout que la disparition d'un des deux établissements serait une erreur qui coûterait cher à terme, notamment dans une perspective de future croissance démographique. Cela conduirait ainsi à une augmentation des effectifs et à une dégradation des conditions de travail pour les élèves et les enseignants pour des raisons purement comptables. En conséquence, il me semble indispensable de mener des concertations avec les acteurs en présence avant de prendre toute décision. Mais je crois que c'est à l'équipe municipale de mener le combat pour conserver ses deux établissements.
 
Terminons enfin par un sujet plus transverse. Aujourd'hui le niveau général des élèves est clairement en baisse. De même, les inégalités de niveau entre enfants se creusent davantage, renforcées en cela par le recours massif de certaines familles qui le peuvent à des cours privés. Pont de Claix n'échappe évidemment pas à ce phénomène et connaît ainsi un grand nombre d'élèves avec d'importantes difficultés, et ce dès le plus jeune âge.
Venir à bout de toutes ces difficultés serait certes illusoire mais se résigner face à l'ampleur de la tâche n'est pas pour autant une option envisageable. Chacun à son niveau doit donc œuvrer dans la lutte contre l'échec scolaire et la commune a aussi son rôle à jouer. Cela passe notamment par la généralisation d'une offre de soutien scolaire gratuite pour les élèves de la ville qui en auraient besoin. L'objectif étant évidemment de permettre un plus large accès au savoir sans considération de revenus, bref de démocratiser et de rendre plus accessible la connaissance. On ne peut clairement pas se satisfaire d'avoir une école à deux vitesses qui fiat le jeu de sociétés privées. Voila pourquoi je crois que c'est aux institutions publiques d'agir afin de sortir de logiques purement financières.
 
Afin de donner la possibilité à tous nos enfants d'acquérir les savoirs indispensables pour leur avenir dans les meilleures conditions possibles, il me semble donc nécessaire de :
            - développer nos structures d'accueil de petite enfance par la création de places en crèches et la formation de nouvelles assistantes maternelles
            - adapter la réforme des rythmes scolaires pour proposer de vraies activités au services des enfants
            - limiter le nombre d'élèves par classe en maternelle et primaire
            - se mobiliser pour le maintien de deux collèges sur la commune
            - lutter contre l'échec scolaire en offrant gratuitement des heures de soutien scolaire

lundi 22 avril 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Préambule

Comme je l'expliquais dans un précédent article, c'est avec un œil différent que je (re)découvre la politique locale et plus particulièrement au niveau municipal. Dans une optique de réelle compréhension, j'ai décidé de m'intéresser encore davantage à la vie de ma commune. Ainsi, et dans la mesure du possible, j'essaie d'assister à la plupart des réunions publiques, et notamment celles relatives à l'élaboration du PLU (Plan Local d'Urbanisme) qui constitue un enjeu de taille pour la ville et ses habitants.
 
C'est d'ailleurs cette concertation autour du PLU ainsi que les récents projets de l'actuelle majorité qui m'ont poussé à aller plus loin dans ma réflexion. Ayant toujours habité à Pont de Claix, j'ai pu constater, certes de loin, les différentes évolutions de la ville.
Mais ce n'est qu'en 2008, à l'occasion des précédentes élections municipales, que j'ai vraiment pris conscience de l'importance des décisions municipales. S'agissant de mon premier vote, ce qui revêtait une grande importance pour moi, je me devais de faire le "bon choix", ou tout du moins le meilleur possible. Voila pourquoi j'ai assisté aux réunions publiques organisées par les listes en compétition, cela afin de m'éclairer dans ma décision et de me forger ma propre opinion.


A l'époque j'avais donc à trancher entre les trois listes qui se présentaient. Plus qu'à l'étiquette (communiste, socialiste, droite), c'est davantage au programme que je me suis intéressé. Si j'avais à me décider entre trois projets, il apparaît que je ne m'étais jamais interrogé sur ce que je voulais pour la ville, sur ce que j'attendais de la future majorité. Et cette question ne m'a jamais vraiment retraversé l'esprit avant cette histoire de PLU. Depuis, ma pensée sur le sujet se construit et se structure peu à peu.
 
Bien que cette réflexion ne s'inscrive pas complètement dans le thème de ce blog, j'ai néanmoins décidé de la partager ici. Par ailleurs, et les prochaines élections municipales approchant à grand pas, c'est sous la forme d'une sorte de programme structuré en grands thèmes que je publierai l'état de mon cheminement idéologique.
Ces écrits constitueront une base de travail qui sera bien évidemment susceptible d'évoluer et d'être enrichie, notamment par le biais du débat. De même, il s'agit là d'un projet global, d'une direction à emprunter et non forcément d'une liste exhaustive de mesures formelles.
 
Je vous donne donc rendez-vous très vite pour le premier article d'une série consacrée à ce projet.

dimanche 14 avril 2013

Démocratie locale, parent pauvre du national ?

Du fait de son histoire, la France est composée de différents échelons administratifs, péjorativement appelé millefeuille (communes, cantons, départements …). Plus récemment, d'autres étages sont venus s'ajouter à ceux existants en raison de nouvelles configurations : communautés de communes, métropoles … Sans oublier bien évidemment les niveaux national et européen qui chapeautent le tout.
Bref, tout cela a abouti à la multiplication des effectifs, des normes, des impôts ainsi qu'à l'enchevêtrement voire la redondance des compétences. Indéniablement une réforme de ce système est nécessaire afin de simplifier une articulation parfois saugrenue. Personnellement, je suis attaché aux départements et suis donc opposé à leur suppression comme cela est envisagé. En revanche, les cantons voire les régions sont peut-être d'une utilité discutable. Mais là n'est pas la question.
 
A chaque échelon donc son administration et ses élus. Elus qui ont normalement pour mission de traiter les enjeux correspondant à leurs fonctions. Depuis que je m'intéresse à la politique, mon attention s'est portée essentiellement sur le national. Cela s'explique en grande partie par le fait que c'est justement à cette échelle que sont fixées les grandes orientations du pays (modèle économique, système fiscal, politique étrangère …) qui influent sur notre vie. A mon sens, c'est donc à ce niveau que se joue la Politique avec un grand "p", que se dessine et décide notre modèle de société.
 
A l'inverse, j'ai longtemps considéré la démocratie locale avec dédain. Je pensais que les questions d'ordre local, et en particulier communal, se résumaient à l'installation de poubelles ou la construction d'aires de jeux.
En réalité, je me trompais. Car les enjeux locaux sont finalement bien plus stratégiques qu'il n'y parait. Plus que des problèmes de poubelles ou de parcs, ce sont des questions de transport ou d'urbanisme par exemple qui sont abordées avec des conséquences parfois majeures sur le quotidien. En somme, les thématiques sont certes différentes mais pas forcément moins intéressantes ni importantes.
On pourrait d'ailleurs, d'une certaine manière, faire une comparaison avec le monde de l'entreprise où l'échelon national correspondrait au niveau de la direction stratégique et le local au niveau opérationnel. Ainsi, chaque strate de décision a son importance dans le système global et tous deux sont étroitement liés. Chacun a donc besoin de l'autre pour fonctionner pleinement.
 
Si les Parlementaires sont donc indispensables à la bonne marche de notre pays (encore que l'Assemblée nationale se transforme de plus en plus en chambre d'enregistrement du fait de l'UE), il n'en reste pas moins que les élus locaux revêtent également une importance non négligeable, et en particulier les élus municipaux.
Cet attachement pour l'échelon communal est d'ailleurs nettement perceptible au travers de la forte participation (ou de la faible abstention selon les points de vue) aux élections municipales. De même, il apparaît que le maire est généralement le personnage politique préféré des Français.
 
Les raisons d'une telle affection sont finalement assez simples : la proximité et le concret.
La proximité tout d'abord. Décuplée dans nos villages où tout le monde se connaît, la proximité du maire avec ses administrés est généralement forte avec une importante présence sur le terrain et pas uniquement en période électorale.  Ainsi, les habitants d'une ville, même si cela est moins vrai pour les grosses métropoles, peuvent s'identifier assez aisément à leurs élus municipaux et tisser des liens plus étroits qu'avec des élus d'autres échelons.
Le concret ensuite. Indéniablement, les enjeux municipaux sont plus parlants pour nos concitoyens que la crise de l'euro ou la relance par la demande. Il est ainsi plus simple d'en saisir tous les tenants et aboutissants même si, reconnaissons-le, certains projets d'urbanisme tendent à se complexifier. Par ailleurs, les actions et résultats d'une équipe municipale sont visibles à plus courte échéance. De fait, l'avancée de la construction d'une école s'appréhende nettement mieux que l'impact de mesures socio-économiques sur le chômage ou le pouvoir d'achat.
 
On pourrait également ajouter un troisième élément à ces deux premiers. Mais celui-ci n'est pas forcément valable partout et pour tous. En revanche, je suis convaincu qu'il est un point essentiel de l'action municipale. Je pense ainsi au contact avec le réel, à la connaissance de la réalité. On le voit aujourd'hui, avec l'affaire Cahuzac par exemple, une (très) grande partie de la classe politique française évolue dans un monde complètement différent de celui de la majorité de la population. Malgré des visites de terrain (mais de quel terrain parle-t-on ?), nos gouvernants n'ont malheureusement pas  toujours conscience du quotidien des Français. Ce qui explique d'ailleurs parfois, outre le dogmatisme, l'incongruité des décisions prises.
A l'inverse, les élus municipaux sont, la plupart du temps et hormis dans les grandes villes, des citoyens comme les autres. On retrouve alors l'esprit de la célèbre formule d'Abraham Lincoln : "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".
 
Bien que je pensais le contraire il y a quelque temps, je suis maintenant persuadé que le mandat de conseiller municipal est une expérience hautement enrichissante. Celui-ci permet ainsi prendre part à la vie de la cité en restant en lien constant avec le terrain donc avec les habitants et leur réalité. De même, cela permet de mieux appréhender le fonctionnement d'une commune (budget, emploi, fiscalité …) tout en participant à son développement.
 
Si mon engagement politique se limitait dans un premier temps à des débats entre amis et à l'écriture d'articles sur ce blog, j'ai franchi un premier pas l'année dernière en prenant ma carte dans un parti politique. Au final, et pour diverses raisons, cet acte s'est résumé à un soutien purement financier.
En revanche, plus le temps passe et plus je ressens l'envie de me confronter à la réalité de la politique. En ce sens, le mandat de conseiller municipal pourrait être une possibilité à envisager sérieusement. Voila pourquoi, et même si cela ne reste qu'une hypothèse, je commence petit à petit à réfléchir à un projet  pour ma ville.

vendredi 5 avril 2013

Il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler

Étant entré depuis quelques mois sur le marché du chômage de l'emploi, je constate avec regret que la réalité du monde du travail est bien conforme à l'idée que je m'en faisais. Pour être honnête, il ne s'agit pas là de ma première expérience professionnelle puisque j'ai déjà effectué plusieurs stages en entreprise. En revanche, cela correspond à mon premier "vrai travail" en tant que salarié sur une durée significative.
 
Avant d'aller plus en avant, il est un reproche qui est souvent fait aux débutants, à savoir le manque d'expérience. Évidemment c'est un fait. Mais n'est-ce pas là le propre du débutant que de manquer d'expérience ? Et n'est-il pas paradoxal que les employeurs n'embauchent pas des jeunes sans expérience alors que ceux-ci ne sont pas prêts à leur laisser une chance de faire leurs preuves ? Autrement dit, comment acquérir de l'expérience si personne ne veut de vous justement parce que vous manquez d'expérience ?
 
Clairement cette question de l'expérience n'est pas nouvelle et concerne, a priori, l'ensemble des jeunes diplômés. Toutefois, cela devient d'autant plus problématique lorsque le marché du travail est maussade comme c'est le cas actuellement. De fait, en période de chômage de masse, les employeurs ont à leur disposition une flopée de candidats et pourront donc obtenir, relativement sans mal, un candidat confirmé.
 
La recherche d'un premier emploi est donc souvent un parcours du combattant semé d'embûches. Et cela peut devenir encore plus compliqué dès lors que la personne ne touche pas d'indemnités chômage, notamment en raison d'un manque de temps de travail du fait d'études prolongées. En conséquence de quoi, certains jeunes n'ont d'autres choix que d'accepter des emplois qui ne correspondent pas à leurs attentes, que ce soit en termes d'activité, de niveau de qualification ou de rémunération.
 
On voit alors apparaître, ou plus exactement se développer, un chantage à l'emploi. Pour faire court, cela revient à ce que l'employeur accepte d'embaucher un jeune à condition que celui-ci fasse des concessions de son côté sur les conditions de travail (volume horaire, salaire …). 
Mais ce chantage ne concerne évidemment pas que les jeunes puisque toute la population est aujourd'hui susceptible de se retrouver dans ce cas. Face à un afflux massif de candidatures, les employeurs se retrouvent ainsi en position de force pour imposer leurs exigences. Et, sans surprise, ce phénomène conduit irrémédiablement à une révision à la baisse des salaires.
 
Il apparaît toutefois qu'accabler uniquement les employeurs serait malhonnête de ma part. Il est vrai qu'une grande partie d'entre eux n'ont que peu de respect pour leurs employés qu'ils considèrent davantage comme un coût que comme une ressource. Il est vrai aussi que certains d'entre eux n'hésitent pas à exploiter les salariés et à les payer à coup de lance-pierres.
Mais dans la relation employeur/employé, il y a bien deux acteurs. L'employeur d'une part, avec toutes les "qualités" qu'on leur connaît. Mais également l'employé que l'on a tendance à trop souvent oublier.
Or si les patrons ne sont pas tout rose, les salariés ne le sont pas forcément non plus. Je ne parlerais pas ici des comportements inappropriés de certains employés ou des fautes que ceux-ci commettent car ce n'est pas le sujet de cet article.
 
Mon propos initial, et j'y reviens, concerne davantage la relation des salariés à leur travail en tant qu'individu. Clairement chaque personne est différente et a un parcours qui lui est propre. Et ce qui est valable au niveau personnel, l'est aussi dans le domaine professionnel.
Pour autant, il apparaît que des profils-type se dégagent et reviennent de manière récurrente quelles que soient les entreprises.
 
Ce qui m'intéresse aujourd'hui est de constater les différences qui existent, en particulier par rapport au temps de travail. Depuis que je travaille (stages compris), j'ai toujours veillé à ce que ma vie professionnelle n'empiète pas sur ma vie personnelle. En conséquence, j'essaie, dans la mesure du possible, de toujours effectuer des horaires raisonnables en ne partant pas tard le soir. Dans mon emploi actuel, j'effectue généralement 40 heures par semaine, le tout en partant la plupart du temps vers 17h00. Et cela ne m'empêche en aucun cas d'effectuer les tâches qui m'incombent, bien au contraire.
 
A l'inverse, je connais des personnes qui effectuent des semaines de plus de 50 heures et quittent leur travail le soir bien longtemps après moi (19h, 20h). En discutant avec ces personnes, celles-ci nous expliquent généralement qu'elles n'ont pas le choix, qu'elles sont obligées. Si je peux comprendre que certaines périodes soient plus chargées que d'autres, nécessitant alors un surcroît de travail temporaire, ces explications ne tiennent pas la route lorsque la personne en question enchaîne les 7h-19h tout au long de l'année.
 
Pour moi l'individu est libre de ses choix et doit donc les assumer, sans se chercher constamment des excuses. Partout, des milliers de personnes privilégient leur carrière aux dépens de leur vie de famille. C'est un choix personnel qui leur appartient. Je connais des gens qui ont annulé leurs vacances au dernier moment pour retourner au boulot. Je connais des gens qui travaillent chez-eux le week-end, en plus de leur semaine de travail. Bref, je connais des gens qui vivent pour travailler.
Ce n'est évidemment pas ma conception de la vie. Oui le travail peut-être une source d'épanouissement. Oui le travail est un vecteur de lien social. Mais non le travail ne doit pas être l'unique préoccupation d'une personne. Pour être quelque peu caricatural, deux raisons principales me poussent à travailler : occuper mes journées et bien évidemment gagner de l'argent pour pouvoir manger. Si certains aspirent à un (très) gros salaire ou de (très) importantes responsabilités, je ne demande, personnellement, qu'à avoir un travail intéressant, suffisamment payé pour vivre correctement et qui me laisse du temps libre.
 
Comme je le disais plus haut, chacun a sa propre perception du travail. Mais, comme dans d'autres domaines, il est nécessaire de respecter l'autre en ne cherchant pas à imposer sa vision des choses. C'est pourquoi il me semble impératif de conserver un socle légal commun de droit du travail et donc de ne pas donner toute latitude aux négociations entre syndicats et patronat comme le souhaite François Hollande. La législation actuelle, à savoir une durée légale du travail de 35 heures par semaine avec des heures supplémentaires majorées possibles, me semble être une bonne chose.
Si beaucoup, notamment à droite, fustigent les fameuses 35h, je crois au contraire qu'il s'agit là d'une réelle avancée sociale pour les salariés qui leur ont permis d'avoir davantage de temps libre. D'ailleurs, rien n'empêche de travailler plus dès lors que la durée maximale est respectée.
 
Il faut toutefois noter que, parallèlement à cette durée légale, de nombreux dispositifs dérogatoires existent. Je pense notamment au forfait cadre auquel je suis soumis. Ainsi, je dois effectuer un minimum de 37h45 par semaine dont 2h45 (soit la différence à 35h) sont obtenues sous forme de RTT. Le reste, c'est-à-dire toutes les heures effectuées au-delà de ce minimum de 37h45 ne sont évidemment pas payées. Officiellement la rémunération brute est majorée afin de tenir compte de ces fameuses heures en plus. Mais cela est un leurre et il serait clairement plus intéressant d'être aux 35 heures et que ces heures supplémentaires soient réellement payées.
 
Le forfait cadre est donc indéniablement une escroquerie nationale qui consiste à travailler plus pour gagner moins. Et plus largement le statut de cadre est un attrape-gogos puisqu'il ne s'agit que d'un "titre" qui induit davantage de responsabilités sans obtenir forcément les contreparties qui vont avec. Pire, j'ai déjà entendu certaines personnes invoquer le fait d'être cadre pour justifier un temps de travail excessif. En somme, je suis cadre donc il est normal que je travaille beaucoup. Avec de braves petits soldats comme ça, le patronat peut se frotter les mains …
 
Au final, la relation employeur/employé est par essence déséquilibrée en faveur du premier. Et sans un minimum de revendications ou de négociations, celui-ci arrivera, tôt ou tard, à faire pencher davantage la balance de son côté. Voila pourquoi je considère qu'il est indispensable de fixer des limites dès le début et de ne pas dire amen à toutes les volontés de son patron.
Certes la conjoncture n'encourage pas à cela mais plus les salariés de notre pays se soumettront et plus ils se braderont individuellement, plus les salariés au niveau global auront à perdre. C'est donc d'un sursaut général dont notre pays a besoin, afin que le droit des travailleurs ne soit pas bafoué comme c'est généralement le cas aujourd'hui.
 
Et dans cette nouvelle lutte des classes, car c'est bien de cela qu'il s'agit, les politiques ont clairement un rôle à jouer, notamment par le biais de la l'arsenal législatif et fiscal. Malheureusement pour nous, il semblerait bien que François Hollande, comme Nicolas Sarkozy  en son temps d'ailleurs, ait déjà choisi son camp. Et ce n'est visiblement pas celui des ouvriers …