Outre la COP21, les élections
régionales furent le grand évènement de ce mois de décembre. Outre la période
assez inhabituelle, ce vote marquait l’avènement de ces 13 nouvelles régions.
Je ne reviendrai pas sur cette
réforme territoriale qui est pour moi une ineptie totale qui s’avère être en
plus un contre-sens démocratique et une gabegie économique. Bref tout l’inverse
de l’objectif affiché.
Revenons plutôt sur ce fameux
scrutin des 6 et 13 décembre dernier.
Attendu, redouté, ignoré. Tous
ces qualificatifs pourraient être appliqués à ce vote. Et la proximité avec les
attentats du 13 novembre a renforcé l’attention autour de celui-ci. Tous les
experts et autres politologues en tout genre y sont allés de leur petit
commentaire afin d’anticiper un éventuel impact de ces massacres : moins
d’abstention, score plus important du FN … Ce qui est certain est que la
campagne a clairement changé à partir du 14 novembre. Si les enjeux locaux
étaient déjà peu présents, ils ont alors complètement disparu au profit du
thème de la sécurité qui n’est finalement pas une compétence directe de la
région.
Au final que retenir de ces
élections ?
Et bien rien de bien nouveau par
rapport aux élections départementales de mars 2015 en vérité.
Certes le Front National réalise
des scores très importants au premier tour mais il n’arrive pas à concrétiser cela
au second en gagnant des régions. Reconnaissons toutefois que la pente a été
largement savonnée par la mise en œuvre du fameux "front républicain"
ou dit différemment de l'alliance UMPS. Il ne s'agit pour autant que d'un
semi-échec puisque le FN continue progressivement son implantation locale qui
lui sera fort utile pour les prochaines échéances.
Coté Républicains, la victoire
est certes là avec davantage de régions à la clé mais on est loin de la vague
bleue à laquelle on aurait pu s'attendre. Malgré les sourires affichés, les
leaders de l'ex-UMP n'ont pas réussi à cacher leur déception et leur manque de
sérénité à l'approche de la présidentielle. On ne peut d'ailleurs que
comprendre leur inquiétude dans la mesure où ils n'ont su transformer l'essai
en dépit d'une situation nationale plutôt favorable.
Peut-être payent-ils leur gestion
plus qu'approximative du lendemain des attentats ? Ou alors leur guerre des
chefs si peu dissimulée ? Ou bien encore leur manque de programme clair et
cohérent ? Probablement tout cela en réalité. Et dans l'intérêt de la
démocratie, qui mérite une opposition digne de ce nom, on ne peut qu'espérer
que la primaire à droite ait lieu au plus vite afin de désigner un candidat et
une ligne politique, mettant ainsi un terme à des divisions stériles.
En parlant de divisions
justement, venons-en maintenant à la gauche. Comme à son habitude, les
différentes forces de gauche sont parties chacune dans leur coin au premier
tour pour finalement fusionner au second. Cette stratégie, usée et abusée
depuis de nombreuses années, semble toujours être aussi efficace puisqu'elle
permet à la gauche de résister plus qu'honorablement en faisant jeu quasi-égal
avec la droite en remportant cinq régions sur treize. Et ce d'autant plus que
les élections intermédiaires ne sont généralement pas favorables au pouvoir en
place.
Bien que payante, je dois
reconnaitre avoir un peu de mal avec cette tactique d'union de la gauche au
second tour. De fait, comme beaucoup de nos concitoyens, je trouve quelque peu hypocrite,
pour ne pas dire plus, que des personnes qui se conspuaient et s'invectivaient
hier deviennent tout à coup copains comme cochons. L'appel du pouvoir serait-il
plus fort que le respect des programmes et des électeurs ?
Seul fait réellement notable de
cette élection, la victoire en Corse des indépendantistes/nationalistes à
l'issue d'une quadrangulaire. Événement historique et somme toute préoccupant,
notamment au vu du discours de Jean-Guy Talamoni lors de son élection à la
présidence de l'assemblée de Corse. Prononcés entièrement en corse, alors que
la langue officielle de la République est le français, ses propos laissent
clairement transparaitre une hostilité vis-à-vis du "continent" et
des velléités indépendantistes. On ne peut d'ailleurs que regretter que le
gouvernement n'ait pas réagi à ces provocations qui remettent en cause l'unité
de la nation française.
En ces temps troublés notre pays
n'a nullement besoin de telles revendications. Il faudra donc veiller à
l'évolution de ce territoire en faisant preuve de fermeté si nécessaire.
A l'exception de la Corse donc,
ces élections régionales s'inscrivent finalement dans la droite lignée des
précédents scrutins. Sans réelles surprises, ce vote marque toutefois une étape
supplémentaire vers la présidentielle de 2017. A moins d'un an et demi de l'élection
suprême, les jeux sont loin d'être fait et tout semble encore ouvert. Gageons
toutefois que le FN y jouera un rôle central.