vendredi 18 novembre 2016

Pourquoi je n'irai pas voter à la primaire de la droite et du centre



Nous voilà donc à quelques jours du premier tour de cette fameuse primaire de la droite et du centre qui aura lieu dimanche 20 novembre. Enfin, pourrait-on dire tant on nous bassine avec cette guéguerre interne depuis des semaines, voire même des mois. Plus que quelques jours donc avant de pouvoir passer à autre chose. Mais nous n'aurons que peu de répit en réalité car le même cirque va commencer à gauche. Bref le monde est devenu primaire : américaine, de droite, de gauche. Tout le reste devenant finalement secondaire …

Si chacun convient que l'on parle trop de cette primaire, ce sujet est pour autant au cœur des conversations. Ce qui est somme toute paradoxal, reconnaissons-le. Cela n'est toutefois pas si étonnant pour au moins deux raisons. D'une part, il s'agit d'un phénomène nouveau à droite, qui plus est en rupture avec la tradition gaulliste, où on voit s'opposer notamment un ancien président et deux anciens premiers ministres qui ont tous gouvernés ensemble. D'autre part, ce vote conduira très probablement à désigner le futur président de la République. Ces aspects, parmi d'autres, et le battage médiatique aidant, la primaire de la droite et du centre occupe l'actualité.

L'une des questions à la mode en ce moment est de savoir si l'autre va aller voter dimanche. Et je dois reconnaître que je me suis posé cette question. D'ailleurs, d'autres l'ont également fait pour moi et ont été surpris pour certains par ma réponse. Dans l'absolu, le choix final est simple : oui ou non. Mais trancher s'est avéré plus compliqué que je ne l'aurais imaginé.

A première vue, et dans la mesure où je ne suis pas membre des partis organisateurs de ce scrutin, il n'est pas illogique en soi de passer mon chemin. Pour autant, et bien que je n'avais pas ma carte au PS, je suis allé glisser un bulletin Montebourg au premier tour de la primaire socialiste de 2011. Rappelons d'ailleurs que la primaire de la droite et du centre est une primaire ouverte qui n'est pas réservée aux personnes encartées. Certains, me cataloguant à droite, m'incitent à y aller. Mais ne me revendiquant pas spécifiquement de droite ni même du centre, je ne me sens pas spécialement obligé. En tout cas, pas plus que je ne l'étais en 2011.
Un autre argument, que je peux entendre, consiste à dire que voter permettra de participer au choix du vainqueur et donc à influer sur le cours des évènements. Autrement dit, il s'agirait de faire comme les électeurs de gauche, c'est-à-dire de choisir le "moins pire des candidats" pour le pays ou à l'inverse le "meilleur adversaire" pour le candidat de son propre camp. Mais le premier tour n'est pas nécessaire pour cela, le second étant largement suffisant pour départager les finalistes.   

Après mûre réflexion et longue hésitation, j'ai finalement décidé de ne pas participer à cette primaire. Évidemment, j'aurais pu faire le choix d'y prendre part afin d'éviter le retour de Nicolas Sarkozy. Effectivement, j'aurais pu participer à la primaire de droite comme j'avais participé à la primaire de gauche. Mais les circonstances sont différentes, tout comme les candidats en lice. A l'inverse de 2011, les sept mercenaires adversaires ont programme libéral et de régression sociale sensiblement identique comme je l'expliquais récemment. Mon vote de 2011 était lui un choix de conviction avec d'importantes convergences idéologiques avec Arnaud Montebourg. Tel n'est pas le cas pour ce scrutin de 2016 où les programmes présentés sont à l'opposé de mes positions, que ce soit sur l'europe, l'emploi ou en matière économique.

Participer à ce concours d'egos qui tourne de plus en plus à la farce ne me semblait donc pas être une option envisageable sans renier mes convictions. Voila pourquoi j'ai choisi, en mon âme et conscience, de ne pas cautionner, ni financer cette bande de coquins que je combats par ailleurs.  

dimanche 6 novembre 2016

Accueil des migrants : cessons les polémiques stériles !

Pas un jour ne passe sans que la question des migrants ne fasse la une des journaux. Et la récente évacuation de la jungle de Calais le 24 octobre dernier n'a fait que renforcer encore un peu plus ce phénomène. Mais plus encore que l'évacuation en elle-même, c'est la répartition des migrants vers les centaines de centres d'accueil et d'orientation (CAO) partout en France qui fait le plus polémique.

Depuis plusieurs semaines maintenant, pro et anti s'affrontent dans la rue, lors de réunions publiques ou par médias interposés. Le stade du simple débat contradictoire est largement dépassé et il n'est plus lors question d'échanges politiques sereins. Encore une fois la passion a pris le pas sur la raison.
Et sur ce sujet, il est difficile de compter sur notre classe politique pour apaiser les choses. Bien au contraire, chacun surenchérit à sa manière dans une véritable course à l'échalote.

A mon sens, l'enjeu est bien trop important pour notre pays pour être traité de la sorte. Et il me semble primordial, dans l'intérêt de tous, de chercher autant que faire se peut à prendre de la hauteur sur ce sujet. Je m'étais jusqu'alors abstenu de m'exprimer sur ces problématiques mais j'ai décidé de revenir aujourd'hui sur ce choix car je suis agacé par ce que je vois ou entends sur les réseaux sociaux et dans les médias. Je suis lassé de ces polémiques stériles, exaspéré par les caricatures et autres amalgames.   

Je vais essayer de résumer ici mon opinion sur le sujet, de manière simple et succincte.
Tout d'abord, il me semble indispensable de bien définir de quoi on parle. Car plusieurs termes sont aujourd'hui utilisés indistinctement : migrants, immigrés, réfugiés … Cela ajoute de la confusion à des situations déjà difficiles à appréhender.
A mon sens, deux grandes catégories d'individus coexistent et alimentent les flux d'immigration (je laisse notamment et volontairement de côté le regroupement familial et les échanges universitaires) : les personnes quittant leur pays pour fuir la guerre ou la persécution et les personnes quittant leur pays pour des raisons économiques.
Sans surprise, et de manière assez consensuelle je pense, je crois que notre pays s'honore à accueillir les populations persécutées ou issues de pays en guerre et à leur offrir le statut de réfugié. Le droit d'asile doit donc continuer à être accordé aux personnes qui répondent aux critères définis. A l'inverse, les personnes qui n'entrent pas dans ce cadre doivent se voir signifier l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) et être expulsées. De telles règles existent aujourd'hui mais ne sont malheureusement pas appliquées, ce qui conduit à créer un certain imbroglio dans la tête de la population.

Ensuite, s'agissant de l'évacuation de la jungle de Calais, je considère que cela aurait dû être fait depuis longtemps. Mieux, l’État n'aurait jamais dû laisser se développer un tel campement où les conditions d'hébergement, d'hygiène et de sécurité n'étaient clairement pas à la hauteur.  
Mais ne revenons pas sur le passé et concentrons nous davantage sur l'avenir. Le moyen et long-terme sont évidemment conditionnés, au moins en partie, par les remarques précédentes. En revanche, le court-terme prend lui une tournure plus que contestable et d'ailleurs largement contestée. Je pense bien sûr à la répartition des migrants dans nos régions qui me semble problématique.
D'une part, et toujours en cohérence avec mes propos précédents, je crois que cette évacuation aurait dû être l'occasion d'expulser les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur notre sol.

D'autre part, je suis plus que perplexe quant à la méthode de répartition en elle-même. Et il me semble d'ailleurs que c'est cet aspect en particulier qui suscite une forte opposition de la part de la population. Soyons concret pour mieux comprendre le problème. Il était prévu que le département de l'Isère accueille 250 personnes sur trois sites dont 100 pour la seule ville de Saint Martin d'Hères. En outre, il s'agissait d'accueillir 100 hommes seuls dans une tour au cœur du domaine universitaire.  
Du pain-béni pour certains qui se sont jetés sur l'information pour dénoncer l'invasion du campus par une horde de sauvages en rut qui allaient mettre en péril la tranquillité et la sécurité des étudiants et étudiantes. Je ne relèverai pas ces inepties car elles ne le méritent même pas. Pour autant, je m'interroge sur les raisons qui ont poussé nos dirigeants à prendre une telle décision. Comment ne pas susciter l'inquiétude, somme toute légitime, de nos concitoyens dans pareilles conditions ?

Je ne peux que m'interroger sur une telle concentration d'hommes seuls en un même endroit comme c'est le cas à Saint Martin d'Hères mais également dans d'autres villes de France. N'y avait-il pas d'autres solutions d'hébergement plus équilibrées dans notre cher pays aux 36 000 communes ? N'aurait-il pas été préférable que chaque commune accueille quelques migrants chacune ?
Car pour moi la solution retenue va à l'encontre même de toute possibilité d'intégration. C'est davantage vers un phénomène de communautarisation dans une logique grégaire vers lequel on se dirige. Comment imaginer alors que ces personnes vont pouvoir s'intégrer à la population ?

Une dernière remarque pour terminer. On voit souvent fleurir sur les réseaux sociaux une sorte de mise  concurrence entre migrants et Sans Domiciles Fixes. Autrement dit, il est reproché de privilégier les migrants étrangers en termes d'aides, de logement … aux dépens de nos SDF (sous-entendus Français).
Outre le fait que cette compétition entre personnes dans le besoin soit moralement discutable, celle-ci relève, je crois, d'une certaine hypocrisie voire d'une malhonnêteté intellectuelle. En effet, il est tout à fait probable que ces personnes soient les mêmes qui détournent le regard dans la rue ou qui réprouvent la mendicité.
Là encore ce sont des polémiques stériles qui ne grandissent pas leurs auteurs et dont notre pays n'a clairement pas besoin …

vendredi 14 octobre 2016

Retour sur #PrimaireLeDébat

C'est donc hier que TF1 diffusait le premier des trois débats de la primaire de la droite et du centre. Face à trois journalistes, les sept candidats (Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Nicolas Sarkozy) ont échangé et débattu pendant plus de deux heures.

Avant de se pencher sur les éléments de fond, quelques remarques sur la forme en préambule.
Le format choisi pour ce débat a, je crois, été paradoxalement la force et la faiblesse de l'émission. En effet, les temps de réponse courts impartis ont permis une circulation dynamique de la parole évitant ainsi des monologues interminables. A l'inverse la minute accordée était parfois (souvent) trop courte pour apporter une réponse construite et argumentée.
Évidemment ces contraintes de temps étaient directement liées au nombre de participants mais cela était également conditionnée par la volonté des organisateurs d'aborder un nombre important de sujets différents. Dans la mesure où trois débats seront organisés, je pense qu'il aurait été préférable d'associer une ou deux grandes thématiques à chaque confrontation afin d'aller davantage au fond des choses. En l'occurrence, consacrer ce premier temps d'échange exclusivement aux questions d'économie m'aurait semblé préférable.

Si l'économie n'a pas été l'unique thème du débat, il n'en reste pas moins que cette thématique a évidemment été abordée.  Chaque candidat a ainsi pu mettre (brièvement) en avant ses propositions qui sont finalement sensiblement les mêmes. Plus que des différences réelles de solutions, il s'agit davantage de nuances ou de degré d'appréciation. Sortie des 35h, réduction drastique de la dépense publique (entre 50 et 100 milliards d'euros par an) et du nombre de fonctionnaires (de 300 000 pour Sarkozy et Juppé à 600 000 pour Fillon), recul de l'âge légal de départ à la retraite ou encore baisse des charges pour les entreprises.

Vieilles recettes pour les uns, véritable surenchère pour les autres, il est clair que ces propositions s'inscrivent dans la continuité des politiques menées ces dernières décennies avec toutefois, reconnaissons-le, des niveaux jamais atteints. Pour autant, comment croire que ces solutions seront efficaces cette fois-ci alors qu'elles ont toujours échoué par le passé ? Pour la plupart, ces préceptes ne sont que des marqueurs, des positions face à de prétendus totems. Les 35 heures en sont l'exemple parfait. De fait, dans le privé, le temps de travail est déjà négocié au niveau des branches ou des entreprises. A l'inverse, dans le public, ces mêmes 35h ne sont pas toujours respectées. N'oublions pas non plus que ces 35h ne sont ni plus ni moins "que" la durée légale du travail permettant de déclencher les heures supplémentaires et qu'il est donc possible d'y déroger. Les raisons de la lutte contre les 35h ne sont alors pas forcément à chercher sur le terrain de l'économie. Au contraire, cela constitue un marqueur identitaire pour cette droite qui cherche à abattre ce "symbole de la gauche".

Pour en terminer sur le chapitre économie, je souhaitais souligner deux propositions à mon sens trop rapidement évacuées mais qui mériteraient un débat plus large. D'une part, la mise en place d'une "vraie TVA sociale" évoquée par Jean-François Copé, c'est-à-dire l'augmentation de trois points de la TVA en contrepartie d'une baisse des cotisations patronale et salariales. Objectif : gain de compétitivité pour les entreprises, hausse du salaire net et élargissement du financement de notre protection sociale. Ayant déjà abordé le sujet par le passé, je ne m'y attarderai pas davantage.
D'autre part, la question du statut des fonctionnaires a été posée notamment par Nathalie Kosciusko-Morizet. Je n'ai pas d'avis tranché sur le sujet mais je pense que cette question ne doit pas être condamnée par principe. Je crois au contraire qu'une réflexion doit être menée sur deux aspects : l'emploi à vie dans la fonction publique et la pertinence du statut de fonctionnaire dans les collectivités territoriales. Nous aurons l'occasion d'y revenir dans le futur.

La deuxième partie du débat était consacrée aux aspects régaliens (sécurité, immigration, laïcité …). Là encore beaucoup de sujets balayés en peu de temps. Et là aussi rien de nouveau sous le soleil tant les différentes propositions des candidats ont été largement évoquées dans les médias ces dernières semaines. Aucun intérêt donc pour moi de m'y arrêter.

Que retenir in fine de ce débat ?
Et bien pour moi pas grand-chose de neuf tant celui-ci n'a fait que confirmer mon opinion première à savoir que cette primaire ne vise pas à trancher sur le fond entre différentes lignes politiques mais au contraire à choisir une personnalité. Voire la personnalité de celui qui sera probablement le prochain président de la République.
A ce sujet d'ailleurs, et contrairement à ce que certains pensent, il n'est pas illogique, vu les circonstances, que des électeurs de gauche ou en tout cas qui ne se disent pas de droite prennent part à cette primaire. Primaire qui se veut d'ailleurs ouverte.

Pour en revenir aux candidats en lice, je dois avouer avoir été agréablement surpris par Jean-Frédéric Poisson. "Cornérisé" du fait de son statut d'outsider et caricaturé en affreux réac, le président du PCD (Parti Chrétien-Démocrate) s'est révélé plutôt à l'aise dans cet exercice et a réussi, je trouve, à se démarquer de ses concurrents par ses positions plus modérées en matière économique et l'expression d'une sensibilité sociale généralement absente chez les autres participants.
Même bonne impression de la part de François Fillon qui m'est apparu moins austère et moins introverti que l'image que j'en avais. En revanche, j'ai trouvé que Nicolas Sarkozy était quelque peu tendu et manquait de sérénité, ses tics physiques étant nettement visibles par moment.
Quelques mots enfin sur Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire. L'un comme l'autre, à leur manière, veulent incarner le changement et le renouveau et n'hésitent pas à renvoyer dos à dos leurs adversaires. Si la stratégie n'est pas insensée, elle résiste toutefois difficilement à l'épreuve des faits. En effet, l'un comme l'autre ont été ministres du gouvernement Fillon sous le quinquennat Sarkozy et sont donc comptables du passé. Par ailleurs, cette stratégie se résume pour grande partie à des considérations de communication et d'image puisque leurs propositions ne sont que peu novatrices.

Mention spéciale pour finir aux journalistes qui ont mené les débats. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, les trois interviewers (Gilles Bouleau pour TF1, Élizabeth Martichoux pour RTL et Alexis Brézet pour le Figaro) n'ont pas hésité à poser les questions qui fâchent et à évoquer les affaires judiciaires des différents candidats (emplois fictifs du RPR, Bygmalion, affaire Jouyet). Assez rare en ces périodes de collusion entre médias et politiques pour être souligné.

mardi 6 septembre 2016

Emmanuel Macron ou la dynamique du vide

Mardi 30 août 2016. Voila une date qui restera gravée dans les mémoires comme la mise en orbite d'un OPNI. Non, non,  vous avez bien lu. OPNI (Objet Politique Non Identifié) pas OVNI. Je ne fais nullement référence ici à une quelconque fusée mais bien à la démission et donc à la prise d'envol d'Emmanuel Macron.

Bien que l'évènement soit mineur au regard de la terrible situation dans lequel se trouve notre pays et le monde, cette démission a agité et agite encore tout le microcosme médiatique. Macron a donc finalement mis fin à des mois de suspense en cet avant-dernier jour d'août. Et quoi de plus naturel que de fêter cela au JT de 20 de TF1 où l'ami Martin (Bouygues) a déroulé le tapis rouge avec près de 30 minutes de publicité reportages et interview consacrés au jeune loup de l'Elysée.

Une semaine après, le chouchou des médias et des patrons est toujours au centre des conversations. Quoi de plus normal en réalité que de tomber en pamoison devant le beau gosse de la politique au bilan sans équivoque ? Avec sa loi éponyme, l'ouverture des magasins le dimanche et la libéralisation du transport en bus, Macron s'inscrit de fait dans la lignée des grands ministres de l'économie qui ont permis de véritables avancées pour notre pays.
Seuls les jaloux et autres médisants ne manqueront pas de rappeler les diverses polémiques qui l'entourent (35h, ISF, statut des fonctionnaires, salariés de Gad "illettrés"…) et son manque de solidarité gouvernementale.

Après Montebourg, Hamon, Taubira et Duflot, le gouvernement de François Hollande et Manuel Valls connait une nouvelle défection. Mais comparé à ses anciens collègues, aucune ambition personnelle pour ce qui est du ministre de l'économie. Il l'a d'ailleurs répété lors de la (trop) longue interview sur TF1. Macron a quitté le gouvernement en responsabilité, pour être libre et être utile à son pays. Ses seules préoccupations pour le moment : la France et son mouvement "En Marche" (dont les initiales correspondent étrangement à celles de ses nom et prénom) fondé en avril dernier. Rien à voir donc avec l'échéance présidentielle de 2017 qui approche.

Si Emmanuel Macron botte en touche à chaque fois que la question de son éventuelle candidature est abordée, il est une chose sur lequel il n'hésite pas. La primaire du PS ne l'intéresse pas. Normal vu qu'il n'est pas socialiste. Mais attention il n'est pas pour autant de droite, et encore moins centriste. Il est de gauche comme il le réaffirme régulièrement. Mais pas une gauche à la Mélenchon, non une gauche du progrès, une gauche du réel. Bref Macron est libéral, sans le dire ni vraiment l'assumer.

Son parcours parle toutefois pour lui. Bien que se revendiquant hors du sérail et prônant une nouvelle manière de faire de la politique, ces belles postures résistent difficilement à l'épreuve des faits. En effet, Macron est un haut fonctionnaire de l'inspection des finances issu de l'ENA qui est passé par la banque d'affaires Rothschild et le secrétariat de la présidence de la République avant de finir ministre de l'économie. Et tout cela sans jamais avoir été élu ou, autrement dit, sans jamais s'être confronté au suffrage populaire …
Bon le passé de Macron ne joue pas forcément en sa faveur. Mais laissons-lui une chance de faire mieux et regardons plutôt ses dernières interventions médiatiques. Et bien ce n'est malheureusement guère plus prolifique. Sa prestation sur TF1 en est d'ailleurs une magnifique illustration. Pour l'ancien ministre, comme pour le président d'aileurs, le changement ce n'est visiblement pas pour maintenant. Aucune proposition, ni semblant de solution mais un enchainement de mots-bateaux, de concepts abstraits invoqués comme des mantras : changement, progrès, rénovation, rassemblement … Bref un bel exercice de langue de bois digne des plus grands politiciens !    

Vous l'aurez compris je ne porte pas Emmanuel Macron dans mon cœur, bien au contraire. Si je n'ai rien contre l'homme en tant qu'individu, je honnis tout ce qu'il représente : une élite libérale et mondialiste coupée du peuple qui ressasse sans cesse les mêmes recettes qui ont échouées par le passé.
Même s'il se veut différent, l'ancien ministre de l'économie n'est finalement qu'un homme politique comme les autres, issu du même moule, avec les mêmes codes et les mêmes solutions. Phénomène médiatique par excellence, Macron est le point de convergence ultime où s'entremêlent gauche et droite dans une logique de régression sociale au profit du patronat.
Je ne peux qu'espérer que nos concitoyens ouvriront rapidement les yeux sur ce personnage qui relève davantage du mirage que du messie. Tâchons de les convaincre que, faute d'être l'homme providentiel attendu, Emmanuel Macron ne sera que le fossoyeur de notre modèle social.