Nous voilà donc à
quelques jours du premier tour de cette fameuse primaire de la droite et du
centre qui aura lieu dimanche 20 novembre. Enfin, pourrait-on dire tant on nous
bassine avec cette guéguerre interne depuis des semaines, voire même des mois.
Plus que quelques jours donc avant de pouvoir passer à autre chose. Mais nous
n'aurons que peu de répit en réalité car le même cirque va commencer à gauche.
Bref le monde est devenu primaire : américaine, de droite, de gauche. Tout le
reste devenant finalement secondaire …
Si chacun convient que
l'on parle trop de cette primaire, ce sujet est pour autant au cœur des
conversations. Ce qui est somme toute paradoxal, reconnaissons-le. Cela n'est
toutefois pas si étonnant pour au moins deux raisons. D'une part, il s'agit
d'un phénomène nouveau à droite, qui plus est en rupture avec la tradition
gaulliste, où on voit s'opposer notamment un ancien président et deux anciens
premiers ministres qui ont tous gouvernés ensemble. D'autre part, ce vote
conduira très probablement à désigner le futur président de la République. Ces
aspects, parmi d'autres, et le battage médiatique aidant, la primaire de la
droite et du centre occupe l'actualité.
L'une des questions à
la mode en ce moment est de savoir si l'autre va aller voter dimanche. Et je
dois reconnaître que je me suis posé cette question. D'ailleurs, d'autres l'ont
également fait pour moi et ont été surpris pour certains par ma réponse. Dans
l'absolu, le choix final est simple : oui ou non. Mais trancher s'est avéré
plus compliqué que je ne l'aurais imaginé.
A première vue, et dans
la mesure où je ne suis pas membre des partis organisateurs de ce scrutin, il
n'est pas illogique en soi de passer mon chemin. Pour autant, et bien que je
n'avais pas ma carte au PS, je suis allé glisser un bulletin Montebourg au
premier tour de la primaire socialiste de 2011. Rappelons d'ailleurs que la
primaire de la droite et du centre est une primaire ouverte qui n'est pas
réservée aux personnes encartées. Certains, me cataloguant à droite, m'incitent
à y aller. Mais ne me revendiquant pas spécifiquement de droite ni même du
centre, je ne me sens pas spécialement obligé. En tout cas, pas plus que je ne
l'étais en 2011.
Un autre argument, que
je peux entendre, consiste à dire que voter permettra de participer au choix du
vainqueur et donc à influer sur le cours des évènements. Autrement dit, il
s'agirait de faire comme les électeurs de gauche, c'est-à-dire de choisir le
"moins pire des candidats" pour le pays ou à l'inverse le
"meilleur adversaire" pour le candidat de son propre camp. Mais le
premier tour n'est pas nécessaire pour cela, le second étant largement
suffisant pour départager les finalistes.
Après mûre réflexion et
longue hésitation, j'ai finalement décidé de ne pas participer à cette primaire.
Évidemment, j'aurais pu faire le choix d'y prendre part afin d'éviter le retour
de Nicolas Sarkozy. Effectivement, j'aurais pu participer à la primaire de
droite comme j'avais participé à la primaire de gauche. Mais les circonstances
sont différentes, tout comme les candidats en lice. A l'inverse de 2011, les
sept mercenaires adversaires ont programme libéral et de régression
sociale sensiblement identique comme je l'expliquais récemment. Mon vote de
2011 était lui un choix de conviction avec d'importantes convergences
idéologiques avec Arnaud Montebourg. Tel n'est pas le cas pour ce scrutin de
2016 où les programmes présentés sont à l'opposé de mes positions, que ce soit
sur l'europe, l'emploi ou en matière économique.
Participer à ce
concours d'egos qui tourne de plus en plus à la farce ne me semblait donc pas
être une option envisageable sans renier mes convictions. Voila pourquoi j'ai
choisi, en mon âme et conscience, de ne pas cautionner, ni financer cette bande
de coquins que je combats par ailleurs.