samedi 14 août 2010

Petite pause estivale !

Le mois d'août étant déjà largement entamé, il est temps pour moi de mettre ce blog en pause pour la fin des vacances. Pas d'inquiétudes, je serai de retour avec de nouveaux articles dès le mois de septembre. 
En attendant, je vous souhaite d'agréables vacances.
 

lundi 2 août 2010

"Révolution" de Gérard Mermet

Dernier article de la série inspirée par le livre de Gérard Mermet. A la fin de l'ouvrage, l'auteur réalise un diagnostic en dix points de la situation de la France. Il s'agit pour lui de résumer, en quelque sorte, ses propos en un certain nombre de notes.
Sur les dix proposés, quatre m'ont particulièrement interpellé. 

- Le vécu diffère sensiblement de la réalité
Chaque individu, où qu'il vive, possède évidemment un vécu qui lui est propre. A l'inverse, la réalité est normalement la même pour tous, si l'on met de côté la réalité perçue. Parfois, le vécu individuel coïncide avec la réalité collective mais dans certains cas, ceux-ci peuvent être plus ou moins différents. Si l'on prend l'exemple de la crise, la réalité est que la France connaît une crise économique et financière depuis de nombreux mois. En revanche, une personne  peut considérer que cet état de fait n'est pas la réalité s'il n'est pas directement touché par cette crise. Son vécu diffère donc de la réalité mais aucun des deux n'est faux.
Si l'on en revient à des considérations plus politiques, on peut s'apercevoir que l'individu tend, parfois, à extrapoler sa propre situation au niveau de la société ou autrement dit à extrapoler à la dimension du pays ce qu'il constate à l'échelle locale. Le problème est que les échelons local et national ne sont pas forcément comparables et ce qui est valable dans un cas ne l'est pas dans l'autre. De plus, les responsables politiques s'occupent du pays et apportent des réponses qui correspondent à ce niveau. Il peut donc exister un décalage entre les attentes des gens et les solutions proposées dues, entre autres choses, à ces divergences d'échelles. 

- Les Français ont souvent plus peur qu'ils n'ont mal
Les Français seraient-ils un peu paranoïaques ou hypocondriaques ? Je ne crois pas, ou tout du moins pas plus que nos voisins. Malgré tout, il est vrai que la France est un pays où la peur occupe une place importante. Cela est notamment renforcé par l'action conjointe des médias et des politiques qui entretiennent un "climat  de terreur". Prenons l'exemple de la crise (et oui, encore elle), de la grippe A ou encore de l'insécurité. Tous ces éléments sont effectivement anxiogènes mais on peut voir que leur traitement médiatique est, ou a été, démesuré comparativement aux conséquences réelles sur la population. Il est donc clair que les Français s'inquiètent pour des choses qui ne les concernent pas et ne les concerneront peut-être même jamais. 

- Le défi principal pour le présent et l'avenir est celui du "vivre ensemble"
Il est indéniable qu'aujourd'hui le "vivre ensemble" est gravement remis en question. On peut constater que les incivilités et autres agressions se multiplient. Le respect de l'autre tend à disparaître à l'heure où l'individualisme devient la règle.
Nous devons donc chercher à apaiser ce climat de tension et de violence pour que chacun puisse vivre en paix, dans le respect de l'autre. Pour cela, l'éducation me semble être un aspect important, que cette éducation provienne de la sphère familiale ou scolaire. Il me semble également nécessaire de fournir un cadre répressif, passant par des effectifs de forces de l'ordre renforcés et une Justice forte et indépendante. Ce n'est qu'à ces conditions que le "vivre ensemble" pourra perdurer.

- Compte tenu de ses singularités, la France éprouve plus de difficultés d'adaptation que les autres pays
Selon l'auteur, la France serait handicapée par ce qui fait son originalité. Personnellement, je suis opposé à cette idée. Je crois au contraire que ce sont nos spécificités qui font notre force. Alors bien sûr, notre modèle républicain est attaqué et certains cherchent à le remettre en question. Pour autant, c'est grâce à ce modèle et à l'héritage de notre Histoire que nous sommes aujourd'hui ce que nous sommes. C'est vrai que notre système social est assez coûteux et quelque peu obsolète et qu'il doit être revu et corrigé mais c'est lui qui nous a permis de résister aux crises de ces dernières décennies.
Il faut toutefois admettre que notre pays est relativement réticent aux réformes et que, pour citer l'auteur, il éprouve plus de difficultés d'adaptation que les autres pays. Cela est indéniable mais est-ce pour autant un handicap ? Rien de moins sûr ! En effet, il faut voir de quelle adaptation l'on parle. Si cela conduit à s'adapter au libre-échange généralisé, à une mondialisation déraisonnable ou encore à une politique ultra-libérale alors il s'agit plutôt d'une force et d'un avantage dont notre pays dispose.
 
Voilà qui conclue la série de trois articles en lien avec l'oeuvre de Gérard Mermet : "Révolution, pour en finir avec les illusions françaises". Malgré quelques longueurs et passages obsolètes (le livre date de 2003), cet ouvrage dresse néanmoins un constat plutôt juste et relativement objectif de la société française.