vendredi 29 juillet 2011

Ils n'ont décidément rien compris !

Dans une interview donnée au Journal du Dimanche (JDD) du 24 juillet dernier, Manuel Valls, maire d'Evry et candidat à la primaire socialiste, tenait les propos suivants :
"Je déplore que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel aient mis deux ans avant de réaliser que la monnaie unique impose une solidarité financière. Il faudra aller plus loin : créer une capacité d'emprunt européenne, […] établir un gouvernement économique, avec un ministre européen de l'Economie et un ministre commun à la France et à l'Allemagne pour les Finances."
 
C'est dans ces moments là que je me dis que le parti socialiste n'a rien compris. En effet, ses dirigeants proposent depuis des années maintenant les mêmes solutions, sans tenir compte de l'évolution de la situation et notamment des dernières crises que nous avons connus. Ainsi Martine Aubry, François Hollande, Manuel Valls et même Arnaud Montebourg, dans une moindre mesure, proposent tous d'aller plus loin dans l'intégration européenne.
 
Malgré un échec patent des responsables européens, les dirigeants du PS comme de l'UMP veulent toujours plus d'Europe. Comme si les faiblesses de l'Union Européenne provenaient non pas de vices dans son fonctionnement et son organisation mais plutôt d'un manque d'intégration.
Je croyais pourtant que le Non aux référendums de 2005, la crise de 2007 et la révolte des peuples allaient mettre un coup d'arrêt définitif à ces fédéralistes qui prônent les Etats-Unis d'Europe. Et bien non, au contraire, ces derniers profitent des troubles autour de l'euro et des dettes souveraines pour nous seriner une fois de plus avec leur dogme européiste.
 
On voit bien actuellement que les solutions avancées par ces terroristes de la pensée ne fonctionnent pas. Pire, elles contribuent à aggraver la situation et ne font qu'empirer les choses. Le cas  de la Grèce en est, une nouvelle fois, la parfaite illustration. De fait, on remarque que, malgré la succession de soi-disant plans de sauvetage, rien ne s'arrange pour le peuple grec.
 
Mais attardons quelques instants sur ce terme de "plan de sauvetage". On entend partout que l'UE et le FMI se démènent pour "sauver" la Grèce. Cela n'est que mensonge ! En effet, les fonds mobilisés ne sont évidemment pas destinés à la population mais bien aux institutions financières qui sont finalement les grands gagnants dans cette histoire. D'ailleurs, chaque nouveau plan s'accompagne de nouvelles mesures d'austérité toujours plus drastiques.
 
Et c'est bien là tout le problème. La situation est complètement ubuesque mais cela ne semble déranger personne. Je m'explique. Durant la crise, les Etats ont mobilisé des milliards d'euros pour renflouer les banques, les sauvant ainsi de la faillite. Pour ce faire, les gouvernements se sont alors endettés de manière massive. Or aujourd'hui, ces mêmes banques reprochent leur taux d'endettement aux Etats et ne leur prêtent qu'à des taux faramineux. Ajoutons que le cas des agences de notation n'est guère mieux.
 
Clairement nos politiques, quel que soit leur courant de pensée, posent le bon constat. Malheureusement pour nous, ces derniers avancent des remèdes pires que le mal. Il n'est pas alors question de plus ou moins d'Europe mais plutôt de quelle Europe et surtout pour faire quoi.
 
Une fois de plus nous en revenons, et c'est normal tant cela constitue la base de tout, à la question de la souveraineté. Ce sujet est devenu prépondérant et sera probablement un thème central de l'élection présidentielle de 2012.
Durant des années, voire même des décennies, notre pays s'est vu retiré peu à peu son pouvoir de décision, le déléguant à des instances supranationales telles que l'UE, le FMI ou l'OMC. Aujourd'hui, on voit bien que ces organisations ont échoué, donnant à la sphère économique et financière une énorme influence dans un monde de libre-échange généralisé.
 
Je crois que la souveraineté populaire est un élément essentiel de la démocratie. L'un ne peut exister sans l'autre. Or depuis un certain temps déjà nous élisons des personnes qui n'ont pas les moyens de gouverner. Pire, ce sont nos propres gouvernants qui, par idéologie, ont sciemment renoncé à leurs prérogatives. En fait, le président de la République française est devenu un "simple responsable de montée parmi d'autres au sein d'un gigantesque syndic qu'est l'Union Européenne".
 
Les propositions de Manuel Valls représentent donc un nouveau moyen de priver un peu plus notre pays de sa souveraineté. Je ne crois pas que ce soit cela que veulent nos concitoyens. Au contraire, il me semble que ces derniers veulent que la France redevienne une nation influente qui a son destin entre ses mains.
 
Avec de tels desseins pour notre pays, il ne faut pas s'étonner que le peuple se détourne des partis dits de gouvernement et se laisse séduire par le discours vindicatif et conquérant de Marine Le Pen.

dimanche 24 juillet 2011

Car il faut bien commencer un jour … ma première campagne

Il est une anecdote que j'aime beaucoup raconter. Il s'agit bien évidemment d'une expérience personnelle, avec le côté subjectif qui va avec, mais je crois que celle-ci est particulièrement révélatrice de mon caractère et de ma personnalité.
 
Si j'ai choisi de partager avec vous cette petite partie de ma vie c'est que cet évènement me semble être une étape importante dans mon cheminement politique. A vrai dire, il s'agit même là de ma première réelle, et somme toute modeste, expérience politique.
D'ailleurs, je ferai par la suite quelques parallèles et comparaisons que certains pourront trouver plutôt capillotractés.
 
Tout a commencé à mon entrée en classe de sixième. Je décidais alors de me présenter à l'élection de délégués de classe. Malheureusement pour moi (ou peut-être par chance avec le recul), je fus battu et la victoire revint à deux filles : A. C. et F. S.
Comme vous pouvez l'imaginer, la défaite fut amère tant je n'aime pas perdre. Et celle-ci était d'autant plus difficile à digérer que j'avais perdu contre des filles. Le temps ayant fait son œuvre, je n'arrive plus à me souvenir des raisons de cet échec. Toutefois, il est certain que personne n'avait mené campagne et que le scrutin s'était joué sur des critères purement subjectifs. A notre décharge, nous n'avions, à l'époque, qu'une dizaine d'années et faisions nos premiers pas dans un nouvel établissement.
 
L'année suivante, et malgré un premier échec, je fis le choix de me représenter à nouveau pour devenir délégué. Mais entre temps j'avais appris de mes erreurs et comptais bien ne pas perdre une nouvelle fois. Dans cet objectif, je choisis de faire une vraie campagne électorale pour maximiser mes chances de victoire, ou tout du moins de ne pas avoir de regrets.
 
Mais avant d'aller plus loin, il faut que je vous replace dans le contexte. Dans notre collège, nous avions une mallette qui contenait une feuille d'appel et un cahier de textes où les professeurs inscrivaient le travail effectué en classe et les devoirs à faire pour le prochain cours. Chaque semaine, et à tour de rôle, un élève était responsable de ladite mallette et devait alors la transportait de salle en salle afin de la présenter à chaque cours. Cet objet, plus embarrassant qu'utile et devenu obsolète à l'heure du numérique, était en réalité un véritable fardeau dans la mesure où il n'est pas rare de voir courir son propriétaire hebdomadaire dans tous les sens pour remettre la main dessus.
 
Partant de ce constat et ayant en tête, à tort ou à raison, l'image de Jacques Chirac promettant des baisses d'impôts, je faisais alors à mes camarades une proposition en or : si j'étais élu, je m'engageais à porter cette fameuse mallette durant l'année entière. Comme dirait Ségolène Royal, il s'agissait d'un accord gagnant-gagnant puisque de mon côté j'obtenais le rôle de délégué et que du leur ils étaient débarrassés de cette corvée.
 
Le pari était certes osé mais j'estimais que le jeu en valait la chandelle. Bien évidemment, cette proposition, de par son originalité et sa côté novateur, en surpris plus d'un, élèves comme professeurs. Néanmoins, cette petite bombe eut l'effet escompté et je fus élu avec un score digne de l'URSS. Je tiens toutefois à préciser que je respectais bien évidemment mon engagement, contrairement à certains politiques qui promettent monts et merveilles sans pouvoir s'y tenir.
 
Après un premier échec, j'avais finalement réussi à être élu. Malgré tout, ma joie ne fut que de courte durée puisqu'une véritable cabale fut menée à mon égard. Bon, il ne faut pas oublier que nous nous trouvons toujours dans le cadre d'une élection de délégués dans un collège. Pour autant, une candidate défaite, A. G., qui manifestement ne supportait pas sa déroute, chercha à faire annuler mon élection et à me discréditer auprès de mes camarades. Ainsi, celle-ci m'accusa, je cite, "d'achetage de voix". Pour moi, le fond de ces propos était aussi faux que leur forme. D'ailleurs, je fus conforté dans ma position par mes professeurs qui lui adressèrent une fin de non recevoir, renforçant par la même ma légitimité. 
 
Les deux années suivantes, en quatrième et troisième, ma réélection se passa sans anicroche. Si j'osais, je parlerais de plébiscite tant la victoire fut large et sans appel. En effet, j'avais pour moi, étant le sortant, un bilan plus qu'honorable et surtout je réitérais ma promesse de l'année précédente.
Au risque de paraître présomptueux voire même vaniteux, je trouve que cette idée de promesse électorale est tout simplement géniale. Il s'agissait alors d'un coup de maître tout à fait stratégique qui a anéanti la concurrence tout en rendant service à mes camarades. L'expression "faire d'une pierre deux coups" n'a jamais été autant appropriée.
 
Alors bien sûr, en lisant ces quelques lignes, certains ont dû penser que j'étais devenu fou et mégalomaniaque. Je peux tout à fait le concevoir dans la mesure où je me réjouis et me félicite d'une toute petite élection de délégué.
Mais comme je l'ai dit, cet évènement est une partie de moi qui me semble importante. Par ailleurs, cette expérience de délégué de classe a été quelque chose de très enrichissant. De fait, le délégué est à la fois un relai d'informations entre élèves et professeurs, un avocat lors des conseils de classe ainsi que le porte-parole de diverses revendications. En outre, cela m'a permis de rencontrer des personnes différentes à des postes variés mais également d'échanger et d'apprendre par le biais de formations et de discussions avec la direction.
 
Pour être tout à fait complet et pouvoir ainsi extrapoler la situation et en tirer des enseignements généraux, il me semble important de vous raconter un épisode assez invraisemblable de cette fonction.
Alors en classe de troisième et devant passer l'examen du brevet des collèges en fin d'année, notre professeur de mathématiques, Mme K., part en congé maternité. L'Education Nationale étant ce qu'elle est, son remplaçant n'est pas un véritable enseignant puisqu'il s'agit d'un météorologue de profession. Comme on pouvait s'y attendre, ce dernier n'est pas vraiment pédagogue et maîtrise mal voire très mal son sujet, nous obligeant à le reprendre et le corriger sur plusieurs notions.
En tant que délégué, il était donc de mon devoir de réagir. C'est donc ce que je fis en rédigeant une lettre à notre professeur que je déposais à son attention au secrétariat du collège. Malheureusement pour moi, ma missive fut interceptée et lue par le CPE (Conseiller Principal d'Education) qui s'avérait également être le frère du fameux remplaçant. Suite à cela, je fus donc convoquer dans son bureau afin de m'expliquer sur mes agissements. On me fit alors comprendre, de façon plus ou moins claire, que mon comportement n'était pas forcément approprié et qu'il eut été préférable d'en parler directement avec lui sans le court-circuiter au passage. Pour moi, la méthode n'était que peu respectueuse et il me semblait impoli d'ouvrir un courrier destiné à quelqu'un d'autre. Je peux comprendre qu'il existe une certaine solidarité au sein de la fratrie mais il me paraissait normal d'agir pour le bien de mes camarades.
 
Comme je le disais au début de cet écrit, il apparaît que des parallèles peuvent être établis en ma propre expérience et la politique nationale contemporaine.
Ainsi, je ne suis pas le seul à avoir perdu une élection avant d'être élu à la suivante. Je pense en particulier à François Mitterrand (1974 et 1981) ou à Jacques Chirac (1981 et 1995).
Ensuite, la calomnie et les attaques ad hominem sont légions en politique. Je prends pour preuve les récentes rumeurs concernant Martine Aubry et son mari.
Enfin, le réflexe de caste et la défense de corporations n'est pas chose nouvelle. On peut notamment prendre comme exemple le cas de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône.
 
Cette élection de délégué, aussi modeste soit-elle, n'est en fait qu'une version minimaliste et édulcorée de n'importe quelle élection politique. Les enjeux et les conséquences en sont bien évidemment moindres mais le processus et les mécanismes en sont les mêmes.
 
Si j'avais des enseignements à tirer de cette expérience, je dirais que la victoire n'est jamais impossible. Il faut y croire et mener une campagne de proximité, proche des gens et de leurs préoccupations en mettant en avant les questions qui les intéressent vraiment. En somme, il faut faire de la politique avec un grand P et non de la politique politicienne qui vise uniquement à obtenir des postes et à vivre de rentes de situation.
En outre, il me semble également que rien n'est jamais gagné à l'avance et qu'il est nécessaire de faire ses preuves à chaque instant pour gagner la confiance des électeurs. Les mots de suffisent pas et les actes seront toujours plus forts que les paroles. Parler c'est bien mais agir c'est beaucoup mieux.
J'ajouterais enfin qu'il est important de savoir s'entourer de personnes fiables et loyales qui seront là dans les bons mais aussi dans les mauvais moments. Le monde politique est une véritable jungle où les opportunistes pullulent et où l'amitié est une chose rare. Or un homme seul n'est rien et ne peut pas tout. C'est pourquoi il faut savoir rassembler et fédérer autour de soi un noyau dur, un cercle restreint de personnes de qualité aux profils divers et variés. J'ai d'ailleurs une pensée particulière pour N. T. et R. L. qui m'ont accompagné durant ces années de collège, que ce soit durant la campagne, à l'occasion de mes fonctions mais aussi et surtout au sein des différents clubs. Merci à eux.

jeudi 21 juillet 2011

"La France est-elle finie ?" de Jean-Pierre Chevènement

Comme je l'avais annoncé dans un précédent article, je vais profiter de l'été pour lire. Après, "votez pour la démondialisation" d'Arnaud Montebourg, voilà maintenant mes remarques concernant le dernier ouvrage de Jean-Pierre Chevènement : "la France est-elle finie ?"
 
Disons le tout de suite, ce livre est en quelque sorte un livre de témoignage. En effet, l'ancien ministre de l'Intérieur retrace de manière critique les dernières décennies de notre pays. C'est notamment le cas dans les premiers chapitres qui m'on semblé particulièrement long et somme toute peu intéressants dans la mesure où l'auteur énumère des faits historiques.
 
Alors bien sûr les différents évènements sont choisis à dessein. Ainsi, ils permettent de réaliser une forte critique du tournant libéral pris par la gauche en 1983, deux ans après l'espoir suscité par l'élection de 1981.
Dans ces propos, il apparaît que Jean-Pierre Chevènement épargne relativement François Mitterrand mais charge Jacques Delors qui est, selon lui, le responsable de cette politique. Il explique également que c'est à cette période que la fuite en avant européenne commence, notamment avec l'Acte unique (1987).
Chevènement nous explique alors comment une "alliance" entre la commission européenne et le ministère des finances de l'époque a réussi à imposer la dérégulation, la libéralisation et la financiarisation de notre économie.
 
Clairement Chevènement réalise un véritable réquisitoire contre Jacques Delors. Ce dernier est ainsi accusé d'être l'instigateur du libéralisme en France et d'avoir grandement contribué à la "parenthèse libérale" des années 1980. En outre, son action à la tête de la Commission européenne (1984 - 1994) est sévèrement jugée dans la mesure où il lui est reproché  d'avoir fait de l'Europe le cheval de Troie de la mondialisation.
 
Mais décrochons maintenant du fil des pages pour nous intéresser à quelques phrases ou passages en particulier qui, je crois, méritent d'être commentés :
 
- Les écarts de richesse se réduisent entre nations mais s'accroissent au-dedans
Il fut un temps où il existait une réelle frontière entre les pays du nord, riches et industrialisés et les pays du sud, plus pauvres et moins développés. Aujourd'hui, et même si des différences persistent, la situation a grandement évolué puisque les seconds tendent à rattraper les premiers. C'est notamment le cas de la Chine et de l'Inde ou encore du Brésil.
Pour autant, malgré une croissance très importante et souvent à deux chiffres, ces nations dites émergentes ou en développement conservent encore de grosses lacunes. De fait, cette croissance s'est souvent faite aux dépens du peuple, voire même contre lui. Cela s'explique notamment par le type de développement choisi qui consiste à attirer des capitaux extérieurs en jouant sur une main d'œuvre servile et bon marché. On assiste alors à une opposition entre des travailleurs pauvres et, en particulier dans les terres, et des "élites" aisées et cultivées.
Mais ce contraste existe également en France et en Europe. On le voit bien depuis quelques années et cela risque de s'intensifier dans le futur. Bien que la France soit un pays riche, il n'en demeure pas moins que d'importantes inégalités subsistent et que la pauvreté n'épargne pas une partie de nos concitoyens. Alors bien sûr cet état de fait ne date pas d'hier mais il apparaît clairement que la situation empire malgré les postures et autres incantations de nos dirigeants. Ainsi, cohabitent dans notre pays des personnes gagnant moins de 600 € par mois et des individus émargeant à plusieurs centaines de milliers d'euros par an. Cela pose donc clairement la question de l'égalité et de la justice sociale. L'idée d'instaurer un "salaire maximal", notamment avancée par Jean-Luc Mélenchon, ne semble donc pas forcément être une hérésie, bien au contraire.
 
- L'Europe est "germanocentrée"
Dans ce livre, la question de l'Allemagne et de la relation franco-allemande est abondamment traitée. Ainsi, un long chapitre est consacré à l'explication des raisons de son succès. Pour faire simple, l'Allemagne dirige l'Europe et impose sa volonté aux autres nations (traité de Lisbonne, pacte de stabilité …). De plus, elle mène une politique peu coopérative voire même égoïste sans que cela ne semble déranger personne.
Cette stratégie s'exprime ainsi parfaitement durant la crise de l'euro et des dettes souveraines puisque Mme Merkel souhaite de drastiques plan de rigueur en contrepartie de prétendus plans de sauvetage. En fait, la chancelière allemande fait fi de la solidarité européenne et, sous des airs de chevalier blanc, cherche uniquement à défendre les intérêts de son pays.
Pour autant, il n'est pas illégitime que l'Allemagne protège ses intérêts. J'ajouterais également que si ce pays se comporte d'une telle manière est que la France l'a, de façon plus ou moins consciente, encouragé ou tout du moins accepté. En réalité, nous sommes passés d'un discours de vainqueur à vaincu après la seconde guerre mondiale à un échange respectueux d'égal à égal pour finalement aboutir à un complet retournement de situation, nous retrouvant alors en position de dominé.
 
- Le couple franco-allemand est l'avenir de l'UE
Aujourd'hui il est clair que l'Union Européenne va mal. Pour survivre et redevenir une puissance qui compte, cette dernière va impérativement devoir se remettre en question, tant au niveau de son fonctionnement et de son organisation que de ses valeurs et de ses principes fondateurs.
Quoi que certains en disent, cela ne se fera pas sans les nations. Durant trop longtemps l'Europe s'est construite en faisant abstraction des peuples et en niant le cadre national. Pour Jean-Pierre Chevènement, ce renouveau passera obligatoirement par un partenariat entre la France et l'Allemagne, comme cela a toujours été le cas depuis le commencement. Malheureusement, et comme nous l'avons vu précédemment, cela n'est pas possible ni envisageable en l'état actuel des choses. Pour ce faire, il faudrait remettre cette relation à plat et repartir sur des bases saines et solides.
Personnellement, je ne suis pas spécialement optimiste quant à la réussite d'une telle entreprise. Enfin pas avec ces dirigeants là qui ne me semblent pas être capables de s'asseoir autour d'une table et de tenir un discours de vérité. Les prochaines élections dans nos deux pays risquent alors d'être déterminantes pour la suite.
En revanche, il est une alternative que Jean-Pierre Chevènement n'aborde que trop peu. Je pense bien évidemment à la possibilité d'une union latine restreinte qui deviendrait le pilier de l'Union Européenne. Ainsi, il existe une proximité forte, tant au niveau de la culture que de l'Histoire mais également géographique, entre les pays du bord de la Méditerranée. Il ne me semble donc pas si impossible que la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal voire la Grèce décident de s'entendre pour relancer la machine européenne.
 
- Si la crise est le problème, elle est aussi la solution pour sortir de l'impasse néolibérale
Je ne vous ferais pas l'affront de revenir sur la crise que nous connaissons depuis plusieurs années tant les médias ne cessent d'en parler. De même, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'expliciter davantage la première partie de la phrase. En revanche, la suite de cette déclaration me semble tout à fait intéressante.
En toute logique, et cela n'est pas seulement vrai en économie, l'erreur fait partie de l'apprentissage. De fait, et de manière assez naturelle, nous cherchons tous à ne pas reproduire deux fois la même bêtise. Pour ce faire, une analyse du problème permet d'identifier les dysfonctionnements en vue de les corriger et donc de progresser.
Malgré tout, cela ne semble pas avoir été le cas dans le cadre de la crise, ou tout du moins pas entièrement. Il semblerait bien que les causes de la crise aient effectivement été identifiées, le constat étant sensiblement le même toute sensibilité confondue. Là où le bât blesse est que les dirigeants en place ne mettent pas en place les mesures correctives visant à nous prémunir d'une éventuelle rechute. Ainsi, et malgré de belles envolées lyriques, les promesses de l'UE ou du G20 restent lettres mortes.
Depuis la crise, rien n'a donc fondamentalement changé, ou alors à la marge, et cela pour la plus grande joie des marchés financiers et des banques qui sont les grands gagnants de l'histoire. A l'inverse, les Etats donc les contribuables sont les dindons de la farce puisqu'ils doivent se sacrifier pour ceux qui sont responsables de tout ce bordel. L'exemple de la Grèce illustre cela de manière fabuleuse, pour le plus grand malheur du peuple.
Clairement la crise a été un choc terrible. Mais il faut maintenant chercher à tourner la page en reprenant le pas sur l'économie. Cela ne se fera probablement pas sans heurts mais les politiques doivent avoir le courage de présenter la facture à qui de droit et non comme toujours à leur population.
Notre système économique, financier mais aussi politique a distinctement montré ses limites. C'est donc l'occasion rêvée pour en changer et reconstruire un nouveau modèle.

lundi 18 juillet 2011

Primaires socialistes : avancée démocratique ou stratagème électoral ?

Ca y est la période de dépôt des candidatures pour la primaire socialiste s'est officiellement terminée le 13 juillet dernier. Seront donc candidats, par ordre alphabétique : Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls pour le PS et  Jean-Michel Baylet pour le Parti Radical de Gauche (PRG).
Six candidats s'affronteront donc les 9 et 16 octobre prochains lors d'un vote ouvert à tous militants mais aussi aux sympathisants.
 
Cette primaire est quelque chose de novateur dans notre pays. En effet, ce système de désignation d'un candidat à l'élection présidentielle, très répandu aux Etats-Unis, fait ses premiers pas en France. Alors certes un tel processus avait déjà été organisé par les socialistes en 2006 mais il s'agissait d'une version édulcorée dans la mesure où seuls les adhérents du parti avaient été sollicités.
Cette primaire est donc un outil nouveau qui s'inscrit pleinement dans le cadre de la rénovation souhaitée par les dirigeants socialistes. On peut toutefois s'interroger sur sa pertinence et son bien-fondé.
 
A priori rien ne me dérangeait dans l'organisation de ces primaires. Je dois même reconnaître que celle-ci suscitait chez moi un certain enthousiasme. Pour autant, cet engouement a rapidement laissé place à une relative déception et même à une prise de distance, et ce pour plusieurs raisons.
 
Pour commencer, il me semble nécessaire d'émettre quelques réserves sur le principe même des primaires. Comme je l'ai dit précédemment, je n'avais éprouvé, par principe, aucun préjugé ni rejet vis-à-vis de ce système. De fait, celui-ci pouvait s'avérer être une bouffée d'oxygène dans notre vie démocratique. Malgré tout, il apparaît que cette primaire peut-être interprétée comme redondant avec le premier tour de l'élection présidentielle dans la mesure où celle-ci est ouverte à tout le monde.
 
Ensuite, et c'est la principale critique que j'oppose aux socialistes, est que cette primaire se résume finalement à un casting. En effet, je regrette qu'un réel débat de fond ne soit pas organisé entre les différents candidats afin de mettre en avant les divergences qui peuvent exister. Ainsi, hormis peut-être Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls qui se distinguent quelque peu, il paraît clair que Martine Aubry et François Hollande sont parfaitement interchangeables. D'ailleurs, ces derniers reconnaissent eux-mêmes qu'ils sont d'accord sur la plupart des sujets et que peu de choses les différencient. En clair, le choix se fera sur des critères subjectifs tels que l'image ou la communication tant les deux candidats sont bonnet blanc et blanc bonnet.
 
Pour autant, est-ce vraiment surprenant ? Je ne le crois pas. De fait, s'il existait de trop importantes divergences comment les candidats défaits pourraient-ils se ranger derrière le vainqueur ? Cet état de fait pose donc la question de la légitimité et de la pertinence de cette primaire.
 
Au final, ce système de désignation de candidat, qui devait être novateur et porteur d'espoir, s'avère décevant dans la mesure dans la mesure où celui-ci reste petit-bras et ne va pas au bout de sa logique.
En l'état actuel des choses, la primaire socialiste semble se diriger vers un duel Aubry-Hollande qui consisterait alors à une opposition de personnes et non de projets tant les deux s'inscrivent dans le système social-démocrate, libéral et européiste.
En bref, rien de nouveau sous le soleil au PS depuis 1983 et l'ouverture de la parenthèse libérale. C'est bien là tout le problème de ce parti qui ne semble pas avoir retenu les leçons de la crise ...

vendredi 15 juillet 2011

14 juillet rime avec défilé de l'armée !

La candidate d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, Eva Joly, s'est déclarée jeudi favorable à la suppression du défilé militaire du 14 Juillet sur les Champs-Élysées, qu'elle a proposé de remplacer par un "défilé citoyen". "J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé (militaire) par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les séniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent", a déclaré Mme Joly à l'AFP.
Source : lepoint.fr
 
Dans mon dernier article, je parlais déjà des écologistes et me réjouissais, si l'on peut dire, de leurs décisions. Malheureusement, ma bienveillance vis-à-vis de ce parti n'a été que de courte durée et a subitement disparu avec les propos d'Eva Joly.
 
En plus d'un charisme digne d'une huître, Eva Joly possède une capacité impressionnante pour débiter des âneries. Je laisserai de côté les critiques du nucléaire ou les tirades sur l'économie pour me concentrer sur la proposition démentielle liée au défilé militaire du 14 juillet.
 
Avant toute chose, je dois avouer me satisfaire de la fronde suscité par l'ancienne magistrat. En effet, je me félicite que la quasi-totalité de la classe politique, de droite comme de gauche, se soit élevée et révoltée contre la candidate à l'élection présidentielle.
 
Mais revenons-en au fond de l'affaire. Deux éléments sont à prendre en compte.
Le premier est la suppression du défilé militaire. Bien évidemment je suis absolument contre cette proposition dans la mesure où cette parade de nos soldats relève d'une tradition historique qui s'inscrit dans notre héritage depuis des décennies. De plus, cette journée est un véritable moment de communion entre le peuple et son armée, qui vise à renforcer les liens entre ces deux entités.
Le second point est son remplacement par un défilé citoyen. Pour moi, cela ne vient rien dire. Que signifie donc "défilé citoyen" ? Si l'on en croit les propos d'Eva Joly cela reviendrait à faire défiler des enfants, des jeunes et des vieillards. Bref tout le monde et personne à la fois.
En somme, cette dame nous propose de remplacer un hommage à nos forces armées par une grosse manifestation désordonnée.
 
Parallèlement à cela, Eva Joly a comparé notre pays à des nations telles que la Chine ou la Corée du Nord sur la seule base d'un point commun : une parade militaire. Je trouve que cette comparaison est tout bonnement honteuse pour une personne qui souhaite prendre en main la destinée de notre nation. En effet, comme peut-elle oser nous rapprocher de ces dictatures qui n'hésitent pas à utiliser la force contre leur propre peuple ?
 
Au final, cette sortie médiatique calamiteuse et déplacée aura au moins eu le mérite de révéler le vrai visage des écologistes : une tribu de bobos sectaires et mondialistes pour qui la nation doit disparaître.

mercredi 13 juillet 2011

Les écolos disent oui à Joly mais non à la Lybie

Hier, mardi 12 juillet, nos amis écologistes étaient à l'honneur ou tout du moins avaient l'honneur des médias. En effet, deux évènements importants se tenaient lors de cette même journée : le résultat de la primaire verte et le vote sur le Lybie.
 
Sans surprise Eva Joly a finalement été choisie comme candidate EELV pour l'élection présidentielle avec 58,16 % des voix aux dépens de Nicolas Hulot.
Est-ce vraiment surprenant ? Oui et non en fait. Effectivement, le choix de l'ancienne magistrat est assez logique tant elle incarne la ligne traditionnelle des Verts tout en étant une bleue en politique, découverte à l'occasion des européennes de 2009. De plus, celle-ci symbolise, à tort ou à raison, l'éthique et la droiture. Enfin son côté sérieux voire même austère rassure et contraste fortement avec le pouvoir en place, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.
A l'inverse, Nicolas Hulot aurait pu bénéficier de son charisme, nettement plus important que celui d'Eva Joly, ou encore de son engagement de longue durée pour la cause écologique. Malgré tout, ces points positifs n'ont pas suffi à inverser la tendance du premier tour. On peut même dire que ces "avantages" ont été largement contrebalancé par des prétendus handicaps jugés rédhibitoires par certains. Je pense notamment à certaines accointances avec le centre et la droite, et en particulier avec Jean-Louis Borloo, ou encore aux subventions versées par de grandes entreprises à sa fondation.
Par ce choix EELV perdure dans la droite lignée de ces dernières années avec des candidats assez "insipides" et sans réelle cohérence profondeur programmatiques. Malgré tout, on peut penser que les derniers succès électoraux et les récents évènements environnementaux permettront de réaliser un score honorable, sinon de limiter la casse. Par ailleurs, il y a fort à parier qu'une alliance avec le PS verra assez rapidement le jour, permettant ainsi aux écologistes de rester sur le devant de la scène.
 
Parallèlement à la primaire, les écologistes se sont également illustrés lors du vote sur la poursuite de l'engagement de nos troupes en Lybie. En effet, les parlementaires verts et communistes, ainsi que certains députés non-inscrits, se sont opposés à la demande de François Fillon.
Le sujet étant sensible, il me semblait important que les représentants du peuple puissent en débattre. Pour autant, et même si je dois m'incliner devant ce vote, je ne m'en satisfais pas. Il est vrai que ma position concernant cette guerre a évolué à plusieurs reprises. De fait, j'ai tout d'abord été opposé à un tel engagement puis je me suis résigné, devant les faits, à soutenir une intervention militaire dans le cadre de l'ONU.
Aujourd'hui, et compte-tenu de l'évolution de la situation, je crois qu'il est temps de se retirer de ce pays. En effet, après quatre mois et 160 millions d'euros, nous en sommes plus ou moins au même point. Certes notre devoir était d'éviter le massacre de milliers de civils par Kadhafi mais nous n'avons pas le droit ni la légitimité de déchoir un dirigeant en place tel que cela semble être le cas actuellement. A l'instar des révolutions en Egypte ou en Tunisie, c'est au peuple de prendre en main son destin et de décider de son avenir.
Chercher à influencer le cours de l'Histoire de manière dissimulée, comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire avec l'arrestation de Laurent Gbagbo ou en Lybie avec le parachutage d'armes légères, n'est pas digne d'un pays tel que le notre. La France ne doit pas reprendre le flambeau des Etats-Unis. Les conséquences d'un tel bellicisme seraient trop dramatiques, tant à court terme qu'à plus longue échéance.
De même qu'en Afghanistan où un retrait progressif des troupes va être engagé, il me semble impératif que nos soldats rentrent au plus vite à la maison. Cette guerre n'est pas notre guerre et le prix payé est déjà trop important. Une escalade militaire serait la pire des décisions. Une solution diplomatique pour une sortie de crise pacifique constituerait alors une meilleure alternative.  

lundi 11 juillet 2011

Des efforts d'accord mais pour tous !

Les élus pourront continuer à bénéficier d'avantages en nature de façon discrétionnaire et à reverser une part de leurs revenus à qui bon leur semble. Ainsi en a décidé lundi matin le Sénat. René Dosière pensait pourtant avoir mis fin à ces pratiques, qu'il condamne. Le député apparenté PS a fait adopter le 28 juin, par une commission mixte du Sénat et de l'Assemblée, deux amendements en ce sens.
Source : lepoint.fr
Qu'ils s'en aillent tous disait Jean-Luc Mélenchon. Cela pouvait paraître excessif mais, au final, ce dernier n'a-t-il pas raison, au moins en partie ? 
 
Une nouvelle fois nos élus se distinguent par un conservatisme et un élitisme et cherchent à préserver leurs avantages, souvent démesurés. Les privilèges n'ont-ils pas été abolis la nuit du 4 août 1789 ? C'est ce que l'on croyait mais il semblerait que ceux-ci aient été rétablis pour une petite caste.
 
Alors bien sûr il est facile d'attaquer les avantages des parlementaires  et certains qualifieront même cela de populisme. Néanmoins je crois qu'il est important de dénoncer les abus qui existent et perdurent au sein de l'Assemblée Nationale et du Sénat mais aussi parmi les membres du gouvernement.
 
Il est évident que les fonctions occupées par ces personnes sont contraignantes et exigent une certaine abnégation. Pour autant, cela justifie-t-il des indemnités de plusieurs milliers d'euros, des voitures avec chauffeur ou autres logements de fonction ? Cela ne va bien sûr pas de soi. D'ailleurs, d'autres métiers sont nettement plus éprouvants et ces salariés ne bénéficient pas du même traitement.
 
Outre le fait que les sommes en jeu sont démesurées, et parfois injustifiées voire même injustifiables, il est étonnant que ces individus demandent au peuple de se serrer la ceinture alors même que ces derniers ne daignent pas faire quelque effort que ce soit. Pire nos chers sénateurs se sont récemment accordés une prime de 3500 €.
Il me paraît donc inacceptable, à l'heure où on nous rebat les oreilles avec le déficit, que certaines catégories de la population soient épargnées par l'effort collectif demandé par nos dirigeants.
 
Je peux tout à fait concevoir qu'il faille faire des économies, encore qu'il suffirait d'aller chercher l'argent là où il se trouve en réalisant de vraies réformes, mais ces économies doivent concerner tous les Français. Et par tous les Français j'entends les classes populaires et moyennes mais aussi et surtout les classes aisées et dirigeantes. En effet, si ces derniers s'engraissent quand l'économie est au beau fixe, il est logique qu'ils se mettent au régime en temps de crise.
Malheureusement, ce n'est pas de sitôt que l'on verra cela avec ce président de la République et son gouvernement ...

samedi 9 juillet 2011

Merci Jean-Pierre !

« Au fond, dans le passé, l’élection présidentielle dépendait d’un seul facteur : l’avis des électeurs. Maintenant, l’élection présidentielle dépend de deux facteurs : l’avis des électeurs, mais aussi l’avis des prêteurs. Nous sommes endettés comme tous les pays endettés. Pour que notre pays marche, il faut que certains lui prêtent de l’argent. Ce “certains”, ce sont des fonds de pension, ce sont des retraités, ce sont des acteurs mondiaux, ce sont surtout des acteurs hors de France. Ces acteurs-là, ils ont leur avis sur l’économie française. »
« Il va falloir faire des promesses de bonne gestion, des promesses d’équilibre budgétaire, de rigueur budgétaire, de réforme ».
 
Voilà les propos tenus par Jean-Pierre Raffarin à Jean-Michel Apathie lors de son interview sur RTL.
Bien que je n'approuve bien évidemment pas ce discours, je m'en réjouis tant il traduit de manière simple et sans équivoque la situation dans laquelle se trouve notre pays.
 
Concrètement que nous dit l'ancien premier ministre ? Et bien tout simplement que notre nation est soumise au diktat des marchés financiers et que le peuple est privé de sa souveraineté électorale. En somme, ce monsieur nous explique que le président de la République ne doit pas servir ses concitoyens et défendre leurs intérêts mais au contraire chercher à plaire et complaire aux créanciers de l'Etat.
 
Alors bien sûr personne n'est naïf et chacun sait que cet état de fait ne date pas d'hier. Pour autant, c'est la première fois qu'un responsable politique proche du pouvoir en place fait une telle révélation. Cela montre donc bien que le discours des alternatifs n'est pas aussi farfelu qu'on aimerait à le faire croire.
 
De Gaulle disait : "la politique de la France ne se fait pas à la corbeille" ou autrement dit la France n'a pas à se laisser dicter sa politique économique par les marchés financiers. Or c'est exactement ce qui se passe à l'heure actuelle, que ce soit en France ou ailleurs en Europe. Ainsi, la réforme des retraites a été conçue uniquement pour rassurer les agences de notation. De même, les plans d'austérité imposés à la Grèce ou au Portugal répondent également à cet objectif.
 
Aujourd'hui le politique a donc vu ses pouvoirs considérablement diminué. De fait, la souveraineté nationale est de plus en plus attaquée au profit d'instances supranationales (FMI, UE …). D'ailleurs, la dernière escroquerie en date consiste à soumettre les budgets nationaux à la Commission européenne pour validation. Ce mécanisme, sensé éviter d'autres crises, revient en fait à imposer des choix budgétaires libéraux aux Etats-membres.
 
Ce qui me désole le plus dans cette histoire est que nos gouvernants, plutôt que de s'opposer à une telle vassalisation de notre pays, accompagnent et encouragent cette régression démocratique. Pire ils en sont même fiers et nous vantent cela comme un progrès alors même qu'il ne s'agit que d'une mise sous tutelle de nos institutions.
 
Certains attendent beaucoup de la présidentielle de 2012. Sans vouloir être pessimiste, je crois que cette élection est un leurre. En effet, la plupart des candidats, malgré des différences de façade, s'inscrivent dans le système actuel. Or il me semble illusoire de vouloir entamer un réel changement sans s'affranchir des contraintes actuelles.
 
Pour le moment, le PS ne me paraît pas porter une alternative. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que DSK était tant plébiscité par les institutions financières. Qu'il s'agisse de Martine Aubry, de François Hollande ou encore de Dominique Strauss-Kahn, ce parti représente au mieux une alternance politique au gouvernement en place.
 
Cela ne sera évidemment pas suffisant pour redresser notre pays de manière pérenne. Peut-être que les choses s'arrangeront quelque peu mais on peut supposer que les dirigeants socialistes seront davantage dans la gestion que la transformation, si tant est qu'ils accèdent au pouvoir …

mardi 5 juillet 2011

Yes he Kahn ?

Mieux que le feuilleton de l'été, l'affaire Dominique Strauss-Kahn !
Après DSK à l'hôtel, DSK en prison et DSK dans une résidence de luxe, voilà maintenant DSK en liberté. En effet, après moult rebondissements et révélations en tout genre, de nouveaux éléments sont venus entachés la crédibilité de la plaignante et ont conduit à la libération de l'accusé. Par ailleurs, un abandon des charges pesant contre l'ancien directeur du FMI est sérieusement envisagé.
 
Bien que le scandale ait éclaté il y a plusieurs semaines, il s'agit là du premier article que j'y consacre. Cela s'explique tout simplement par le fait que je ne trouvais pas utile de m'étendre sur le sujet. En effet, nous ne savons que peu de choses dans cette histoire. Personnellement, je ne crois pas plus la femme de chambre que l'homme politique. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que nous connaîtrons la vérité un jour puisque c'est parole contre parole. Seules les personnes présentes dans la fameuse suite savent ce qui s'est réellement passé.
 
Ce qui m'intéresse aujourd'hui est les suites de cet évènement. Effectivement, DSK était le grand favori pour 2012 et faisait la course largement en tête. Or depuis tout a changé et le PS a continué sa route sans lui. Pour autant, la possibilité de son retour risque de compliquer grandement les choses.
 
Disons le clairement, je crois que Strauss-Kahn n'est pas un bon candidat pour le PS. Ou tout du moins pour ce que devrait être le PS. Je ne nie évidemment pas les qualités et compétences de l'ancien ministre mais je suis en désaccord total avec les politiques qu'il a menées, notamment en Grèce. Pour moi, DSK n'est donc clairement pas un vote envisageable.
 
Mais laissons de côté ce sentiment pour nous intéresser à cette théorie du retour. Selon moi, il existe plusieurs scénarios possibles quant à une réapparition sur la scène politique française. En fait, DSK peut soit se présenter à la primaire, soit venir en soutien d'un autre candidat, soit rester en retrait.
Il est évidemment prématuré de prendre position tant d'autres surprises peuvent encore intervenir mais pour moi les trois options sont crédibles.
 
La candidature à la primaire consisterait en une revanche après ces semaines de descente aux enfers. Il pourrait alors s'agir d'un retour gagnant en jouant la carte de l'erreur judiciaire, de la victime ou encore de l'affrontement entre un homme et un système (judiciaire, médiatique, politique).
Le soutien à un candidat peut être un moyen de revenir sur le devant de la scène plus en douceur, en perspective de jours meilleurs (2017 ?) et/ou de responsabilités (premier ministre ?). Cela consisterait alors probablement à respecter le pacte de Marrakech et à se ranger derrière Martine Aubry.
L'éloignement, la prise de recul peut également être une stratégie payante. Ce laps de temps permettra ainsi de se reconstruire, tant politiquement que moralement. En outre, après une période de "traversée du désert" et en cas de difficultés, DSK pourrait être vu comme un sauveur, à l'instar du général de Gaulle en 1958.
 
Partons maintenant du principe que l'envie de revenir existe chez Dominique Strauss-Kahn. Cela est-il réellement possible à la suite de cette affaire et des différentes révélations/découvertes sur son compte ?
Je crois que cela dépendra de la réaction des Français à son égard. Je pense que la population sera divisée en deux "camps". D'une part ceux qui éprouveront de la compassion vis-à-vis de DSK du fait de l'acharnement médiatico-judiciaire qu'il a subi. Ceux-ci seront alors favorables à son retour sur le devant de la scène. D'autre part ceux qui considéreront que DSK est grillé en raison de ses fautes (comportement avec les femmes, résidence privée à 35 000 € par mois …). Ces derniers considérant alors qu'un retour serait une mauvaise chose.
 
Comme vous l'aurez sûrement compris, je me classe évidemment dans la seconde catégorie d'individus. Même si Nicolas Sarkozy a commencé à dégrader l'image de la France dans le monde, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de continuer pour cinq ans de plus.
En outre, je ne crois pas que Dominique Strauss-Kahn soit une solution pour notre pays. En effet, je ne suis pas convaincu que les réponses qu'il souhaite apporter à nos problèmes soient les bonnes.
 
Selon moi DSK est un leurre. Sous l'alibi du socialisme, il mène en réalité des politiques libérales et mondialistes qui tendent à favoriser les multinationales aux dépens des peuples. D'ailleurs, la situation en Grèce est une illustration parfaite des méfaits de DSK. Or je ne souhaite bien évidemment pas cela pour mon pays et mes concitoyens.