mercredi 31 décembre 2014

Vers 2015 et au-delà !

En ce dernier jour de l'année 2014, il est de tradition de présenter ses vœux pour l'année à venir. Je tenais donc à vous souhaiter, à vous et votre famille, gaieté, santé et prospérité pour 2015. J'espère que celle-ci sera pleine de réussite tant au niveau personnel que professionnel.
 
Bien malin serait toutefois celui qui pourrait prédire l'avenir. Chacun peut évidemment émettre souhaits et suppositions mais nul de détient la vérité. A notre modeste niveau, nous ne pouvons donc que souhaiter le meilleur.
 
C'est ce que s'évertuent d'ailleurs à faire l'ensemble de la classe politique de notre pays en cette fin d'année. Les uns optimistes, les autres défaitistes. Peu importe au final si ces vœux ne restent que des mots. Et c'est bien là toute la problématique de ce cérémonial qui s'apparente davantage à de la calinothérapie qu'à un réel discours mobilisateur et rassembleur.
 
Plus que de simples paroles sans lendemains, les vœux 2015 devraient au contraire être l'occasion d'appeler au changement et de donner un cap pour l'année à venir. Pendant trop longtemps, nos dirigeants ont renoncé à exercer le pouvoir que le peuple leur confie.
Gageons toutefois que François Hollande s'inscrira dans la continuité de ses prédécesseurs avec une litanie sans saveur.
Emploi, croissance, pouvoir d'achat … Tels seront probablement les thèmes évoqués ce soir par le président de la République. Peut-être fera-t-il également quelque annonce de réforme pour contenter les médias. Mais rien qui ne sorte réellement de l'ordinaire.
 
Bien sûr, je peux me tromper. Et j'espère vivement me tromper. Je souhaite au contraire que l'allocution de ce soir détonne par rapport aux années précédentes et qu'elle marque une réelle rupture avec le passé.
Je rêve que François Hollande annonce que le retour de la France sur le devant de la scène mondiale. Je rêve qu'il nous explique que notre pays va retrouver sa pleine et entière souveraineté en matière économique, budgétaire, monétaire, militaire … Je rêve qu'il nous affirme que la domination des marchés financiers, de Mme Merkel et de Bruxelles est révolue.
 
Je rêve … Oui je rêve. Malheureusement. Car il faudrait être naïf pour ne pas dire fou pour penser, ne serait-ce qu'un seul instant, que François Hollande puisse tenir de tels propos. Jamais celui-ci, comme la plupart de ses camarades du PS et de l'UMP d'ailleurs, n'osera prononcer des paroles de la sorte. Et c'est bien dommage car je suis persuadé que c'est ce dont la France a besoin.
 
Alors si une majorité de nos représentants politiques, pas tous heureusement, ont renoncé à réellement exercer le pouvoir dans notre pays, que pouvons-nous faire ? Nous résigner ? Abdiquer ? Je ne crois pas que cela soit la solution. Bien au contraire. Comme il n'est pas plus raisonnable de tomber dans une lutte fratricide contre un prétendu ennemi de l'intérieur. Plus que de division, c'est d'unité et de rassemblement dont le pays a besoin. Évidemment les brebis galeuses existent mais ce sont elles qu'il faut chasser et non pas condamner le troupeau dans son ensemble. La recherche de boucs émissaires est certes aisée et réconfortante mais elle empêche de se poser les vraies questions et d'affronter la cause mêmes de nos problèmes.
 
Je peux comprendre que certains de nos concitoyens aient perdus foi en la politique. Et nos responsables politiques actuels, majorité et oppositions confondues, ne font rien pour arranger les choses. Mais face à cela, plusieurs réactions sont possibles. Et je crois que la mobilisation citoyenne en constitue une de choix. Plutôt que de laisser les autres décider pour nous, il est préférable de s'engager, sous quelque forme que ce soit, pour participer à la vie publique et reprendre en main notre destin.
 
Les partis politiques peuvent effectivement être un outil dans cet objectif mais c'est généralement la mobilisation directe du peuple qui permet les plus grandes avancées. Il n'y qu'à regarder chez nos voisins européens, en Grèce ou en Espagne par exemple. Sans parler évidemment de notre passé ici en France.
Chacun à son propre niveau peut agir. Cela peut paraitre insignifiant mais comme disait Stéphane Hessel dans Indignez-vous : "si une minorité active se dresse, cela suffira, nous aurons le levain pour que la pâte lève."
 
J'appelle donc de mes vœux, pour 2015 et bien au-delà, à ce que l'ensemble du peuple français se réapproprient la politique et qu'ils reprennent en main leur destin. L'avenir de notre pays est une chose bien trop importante pour être confiée à des organismes illégitimes supranationaux.
Mobilisons nous pour que la France ne tombe pas sous le joug de la Troïka comme ce fut le cas de nos amis grecs notamment.
Agissons pour que des entités non élues ne nous imposent pas ce que nous ne voulons pas, et en particulier le traité transatlantique.
Œuvrons pour que notre volonté de citoyens soit respectée.

lundi 22 décembre 2014

Eric Zemmour, coupable ou victime ?

Sauf à vivre reclus loin de la civilisation moderne, il est difficile voire impossible d'échapper à la polémique née autour de la décision d'I-Télé de se séparer d'Eric Zemmour. Et c'est justement sur cette polémique que je souhaitais revenir aujourd'hui.
 
Dans cette affaire, tout est parti d'un article sur le blog de Jean-Luc Mélenchon faisant référence à une interview donnée en octobre par le journaliste au Corriere della Sera. Il y était notamment question d'immigration et d'intégration. Eric Zemmour défendant la thèse qu'une partie des musulmans vivant en France ne cherchaient pas à s'intégrer et se repliaient au contraire sur eux-mêmes dans les banlieues.
 
Rien de neuf jusque là dans la mesure où Zemmour défend cette thèse depuis de nombreuses années. Arrive alors une question tendancieuse à mon sens du journaliste et qui est à l'origine de la polémique : "Alors que suggérez-vous? Déporter cinq millions de musulmans français ?"
C'est donc bien le journaliste italien qui utilise le mot "déporter". Je ne peux croire que cela n'a pas été fait à dessein, nul ne pouvant ignorer les références historiques de ce terme. On peut certes considérer que la réponse de Zemmour est douteuse mais il mentionne des faits historiques avec son parallèle sur les exodes des pieds-noirs ou des Allemands.
 
Toute la polémique initiale lancée par Jean-Luc Mélenchon tournait alors autour de l'utilisation du terme "déportation". Or et contrairement à ce qui avait été avancé, ce n'est pas Eric Zemmour qui en est à l'origine. Finalement, et que l'on soit ou non d'accord avec lui, celui-ci n'a fait que défendre une nouvelle fois son point de vue.
 
Trop tard. La machine à scandale s'était déjà emballée. Et nos chers dirigeants, plutôt mal en point en ce moment vu leurs incroyables résultats en matière économique, se sont rapidement engouffrés dans la brèche. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a ainsi "condamné avec une extrême fermeté les propose d'Eric Zemmour, a affirmé son soutien aux musulmans de France odieusement attaqués et a appelé tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité". De son côté, Bruno Le Roux, patron des députés PS, a estimé "qu'il était temps que les plateaux télé et les colonnes des journaux cessent d'abriter de tels propos".
 
Conséquence de tout cela, la chaine d'information continue I-Télé a décidé de se séparer de son journaliste et de mettre un terme à son émission hebdomadaire "Ça se dispute". Faisant preuve d'un courage exemplaire, les patrons de la chaine ont donc cédé à la pression de quelques uns en censurant purement et simplement un éditorialiste.
 
Il n'est pas uniquement question d'Eric Zemmour dans cette histoire. La problématique est nettement plus large. On peut apprécier ou non le personnage, on peut adhérer ou non à ses théories. Peu importe au final. Je ne suis d'ailleurs moi-même pas forcément en adéquation avec l'ensemble de ses prises de positions.
En revanche, et après des décennies de combat pour la liberté d'expression, nous en sommes arrivés à censurer une opinion car celle-ci dérangeait. Aujourd'hui c'est Eric Zemmour mais à ce rythme ce ne sera que le premier d'une longue série.
Bien sûr que la pensée de Zemmour et d'autres peut déranger. Mais n'est-ce pas aussi cela la démocratie ? Et la censure est-elle vraiment la solution ? Je ne le crois pas. Au contraire. Car cela conduit à victimiser son auteur et à lui donner une importance qu'il ne mérite pas forcément. C'est alors par la controverse et le débat d'idées qu'il faut répondre.
 
Alors Zemmour, coupable ou victime ?
Victime de la bien-pensance, condamné par le tribunal médiatique et censuré pour une opinion qui dérange assurément.
Coupable de propos racistes ou xénophobes ? Je ne le sais pas. Et si c'était effectivement le cas, ce serait à la Justice de le dire et non à une poignée d'individus qui ne représentent qu'eux-mêmes.