samedi 14 juin 2014

Coupe du monde 2014 : du foot et des peuples

C'est donc jeudi 12 juin 2014 que la 20ème édition de la coupe du monde de football a débuté. Et cette année c'est le Brésil, pays du foot par excellence, qui est l'organisateur de cet évènement planétaire.
 
Je ne parlerais pas ici de la coupe du monde en tant qu'évènement sportif et cet article ne sera donc pas le lieu de pronostics ou de commentaires d'après-match. Je préfère davantage m'intéresser à l'organisation même de cette compétition.
 
Comme toute manifestation sportive de cette ampleur, la coupe du monde est un évènement très attendu qui va attirer une masse énorme de supporters venus soutenir leur équipe. De même, les joueurs viendront accompagner de leur staff et de leurs familles. Or l'accueil de toutes ces personnes nécessite un nombre important d'infrastructures à la fois sportives (stades) et "civiles" (logements, transports …) dont le Brésil a du se doter.
 
Et ce sont justement ces infrastructures qui sont au cœur de manifestations de masse. Si le foot est un sport majeur au Brésil, la vie quotidienne continue malgré la coupe du monde. Et pour beaucoup de Brésiliens ce quotidien n'a rien à voir avec le climat de fête ambiant. Bien au contraire.
 
Il est vrai que la situation s'est quelque peu améliorée ces dernières années et que le président Lula a fait d'importants efforts en faveur des plus pauvres. Mais il n'en reste pas moins que la situation d'une grande partie de la population reste très préoccupante. Cela explique alors la vague de manifestations qui a vu le jour à Porto Alegre en 2013 et s'est progressivement étendu au reste du pays.
 
L'approche de la coupe du monde n'a alors fait que renforcer cette contestation. Et cela d'autant plus que les sommes dépensées pour la construction de stades et l'accueil de touristes sont considérables (environ 11 milliards de dollars selon les estimations). Beaucoup nous expliquent que les retombées  économiques du mondial seront conséquentes pour le Brésil. C'est une possibilité en effet. Mais comment ne pas comprendre le désarroi de ces gens qui voient leur gouvernement privilégier le sport à l'Education et la santé ? Comment ne pas comprendre leur colère alors que leurs dirigeants préfèrent construire des stades plutôt que des écoles et des hôpitaux ?
 
Ces manifestations populaires sont donc clairement légitimes et je ne peux que soutenir ces démarches. Même si cela dérange, les manifestants ont tout à fait raison d'utiliser cette compétition comme caisse de résonnance pour leurs revendications. Plusieurs joueurs ont d'ailleurs apporté leur soutien.
Il n'y a bien que Michel Platini, président de l'UEFA, pour demander au peuple brésilien de cesser leur mouvement social durant la coupe du monde. Platini, la Marie-Antoinette de la planète foot ?