samedi 31 décembre 2011

Pour que l'année 2012 soit meilleure que 2011

Rituel annuel s'il en est, je profite de ce dernier jour de l'année 2011 pour vous présenter mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année à venir. J'espère que 2012 vous apportera joie, santé et prospérité à vous ainsi qu'à toute votre famille. Je souhaite de tout coeur que cette année soit pour vous une année de bonheurs et non d'adversité.
 
Évidemment, et comme chacun le sait, 2012 sera également une année électorale riche avec en particulier l'élection d'un nouveau président de la République. Après cinq longues années, nous avons enfin l'occasion de tourner la page du sarkozysme. Car si Nicolas Sarkozy semblait incarner l'espoir en 2007, il est clair que cela n'était qu'illusion. Malheureusement, des millions de nos concitoyens, et moi le premier, se sont laissés séduire par un discours et des postures qui se sont finalement révélées être seulement une opération de communication.
 
Mais la critique du président sortant, certes légitime, ne suffit pas. L'anti-sarkozysme n'est pas et ne sera jamais un programme en soi. En cette période pré-électorale il convient donc de s'intéresser à ceux qui prétendent prendre la relève de Nicolas Sarkozy. Car n'oublions pas que l'élection présidentielle n'est pas une élection anodine dans la mesure où elle consiste à confier le destin de notre pays à un homme ou une femme.
 
Aujourd'hui les journalistes et les instituts de sondage nous présentent la présidentielle comme un duel entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Ceux-ci cherchent ainsi à cultiver un bipartisme malsain de type américain. Or la France n'est pas les Etats-Unis et le pluralisme, qui fait partie de notre Histoire, doit donc à ce titre être défendu.
 
En outre, au vu des évènements que nous avons connu au cours de ces dernières années, il serait  terrible que la présidentielle se résume à une banale affaire d'alternance comme ce fut le cas partout en Europe (Espagne, Angleterre, Grèce ...). La situation est bien trop préoccupante pour se contenter d'un vulgaire passage de flambeaux entre amis.
Or c'est malheureusement la direction que nous semblons prendre en promouvant les deux candidats du système que sont Nicolas Sarkozy et Flamby François Hollande. Comme dirait l'autre, c'est blanc bonnet et bonnet blanc.
 
Bien que la critique des médias soit chose courante et aisée, il faut bien reconnaître que ce n'est pas par ce biais là que les candidats alternatifs, aussi appelés petits candidats, seront connus. Certains se justifient en prétextant que ces candidats ne représentent rien et ne sont pas populaires. Or, comment faire émerger de nouvelles têtes dans la classe politique si l'on parle toujours des mêmes individus ? Il s'agit clairement d'un cercle vicieux. Mais par chance internet vient en rupture de ce cercle et contribue à la diffusion d'idées nouvelles.
 
Qu'il s'agisse de Nathalie Arthaud, Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Dupont-Aignan ou encore Philippe Poutou, internet se pose donc comme le canal de communication principal pour ces candidats à petit budget dans la mesure où il permet de toucher un public large et varié pour un coût limité.
Pour autant, et pour le bien de notre démocratie, il serait préférable que ces personnes qui ont toutes une certaine légitimité puissent accéder au devant de la scène et ce d'autant plus que leurs idées sont généralement plus intéressantes que celles de nos dirigeants en place.
 
Mais quoi qu'il en soit, et quels que soient votre avis et vos opinions politiques,  je vous implore de vous mobiliser et de vous impliquer dans cette future élection présidentielle. Il est probable que le résultat en sera décevant mais ce n'est pas une raison s'abstenir. Bien au contraire, cette élection doit être une gigantesque tribune pour nos idées afin que les Français prennent conscience de la nécessité d'une réelle alternative.
 
Car c'est bien d'une alternative dont notre pays a besoin.
Une alternative qui mettra au pli la finance, les banques et les agences de notation.
Une alternative qui redonnera à notre pays les moyens de ses ambitions.
Une alternative qui rendra à la France la maîtrise de son destin par le recouvrement de sa pleine et entière souveraineté.
 
D'ici là, je vous souhaite à nouveau de passer une bonne et heureuse année.

lundi 26 décembre 2011

Loi sur le génocide arménien : Sarkozy et Erdogan à la faute

Jeudi dernier, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à pénaliser la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915. Cela a bien évidemment tendu les relations diplomatiques avec la Turquie qui a exprimé publiquement son mécontentement et gelé certains accords avec la France. En outre, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé la France de génocide en Algérie.
Enfin, le site internet de la députée UMP Valérie Boyer, parlementaire à l'origine de la proposition de loi, a été piraté par un groupe de hackers turcs (GrayHatz).
 
Une fois de plus Nicolas Sarkozy se met en porte-à-faux avec ses partenaires, en l'occurrence la Turquie. Ce n'est assurément pas la première fois que notre président froisse ses alliés mais il s'agit d'une première dans ce domaine là. D'ailleurs, cette loi concernant la contestation d'un génocide est une nouveauté qui s'inscrit dans la continuité de la loi Gayssot de 1990, relative à la contestation de crimes contre l'humanité dont la Shoah.
 
Fervent défenseur de la liberté d'expression et en même temps partisan du fait que l'on ne peut pas dire tout et n'importe quoi, je suis clairement opposé aux lois dites mémorielles, c'est à dire aux lois assurant la reconnaissance d'évènements historiques. En effet, je ne crois pas que ce soit à l'Etat de dire l'Histoire ni d'imposer son point de vue sur celle-ci au risque de tomber dans une spirale dictatoriale. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'un même évènement soit interprété de manière différente au cours du temps, en particulier en raison de la découverte de nouveaux éléments.
 
La loi réprimant la contestation de génocides, qu'il s'agisse des juifs, des arméniens ou de tout autre peuple, est donc une idiotie voire une aberration. Cela l'étant d'autant plus que le contexte socio-économique actuel de notre pays appelle des réformes de toute autre envergure.
En outre, je ne vois pas en quoi le fait de nier l'existence d'un quelconque massacre pose problème. De fait, je ne suis pas convaincu que cela cause un préjudice à qui que ce soit. Et d'ailleurs, on ne peut pas sanctionner tous les abrutis qui racontent des conneries.
 
En revanche, et même si on peut être contre l'adoption de cette loi, le comportement de la Turquie en la personne de son premier ministre est honteux. Que ce pays refuse de reconnaître qu'ils ont tué des milliers d'Arméniens, c'est une chose (dont je me contrefous d'ailleurs) mais que celui-ci se permette de nous donner des leçons de manière arrogante en est une autre. Cette réaction ressemble alors à celle d'un petit enfant offensé qui ne sait répondre que par l'insulte et la calomnie. Si j'osais et pour imiter certains de mes congénères les plus jeunes, je dirais qu'Erdogan est un gros rageur !
Je passe évidemment sur l'attaque et les menaces de ces hackers qui se voient en sauveurs et grands héros alors que ce ne sont que des cafards bien au chaud derrière leur écran qui n'agissent que de manière masquée. Quel courage, non vraiment.
 
Et le pire dans cette histoire est que le comportement des uns et des autres est uniquement ou presque dicté par des considérations électoralistes. Ainsi, Nicolas Sarkozy, à quelques mois de la présidentielle cherche à capter le vote de la communauté arménienne alors qu'Erdogan montre ses muscles pour rassurer la frange radicale de son parti et de son électorat.
Cruelle déception pour tous ceux qui croyaient encore que la politique avait pour objectif d'assurer l'intérêt général ...

samedi 24 décembre 2011

"L'arnaque du siècle" de Nicolas Dupont-Aignan

Dans la continuité de mes lectures estivales, je me suis attaqué au dernier livre de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République. Je ne vais pas ici résumer l'intégralité de l'ouvrage tant celui-ci est fourni mais, en revanche, je vais revenir sur quelques points qui me paraissent intéressants.
 
Tout d'abord, il fut question de la campagne pour l'adoption du traité de Maastricht en 1992. A l'époque ses partisans promettaient plus d'emplois, plus de croissance, plus de protection sociale ainsi qu'une unification économique et sociale de l'Europe. Malgré le soutien de la gauche et de la droite, le traité ne fut adopté qu'à une courte majorité de 51,05 %, faisant alors naître un premier clivage entre fédéraliste et souverainiste.
En 2005, tout recommença et on nous promis à nouveau monts et merveilles : prospérité, protection ... comme 13 ans plus tôt. Ainsi, ce que le traité de Maastricht n'avait pas su/pu faire serait possible avec le TCE. Or les Français, échaudés par les mensonges des fédéralistes, ne sont pas fait avoir une seconde fois et ont dit NON à 54,67 % tout comme les Hollandais.
Mais ces échecs à deux référendums en 2005 n'allaient pas décourager nos dirigeants dans leur fuite en avant fédéraliste. Ainsi, si les peuples ont rejeté le TCE, ce n'est pas car ils y étaient opposés mais car ils n'avaient pas compris ou qu'ils exprimaient leurs mécontentements vis-à-vis de leurs gouvernements respectifs. En conséquence, et puisque le peuple ne sait visiblement pas ce qui est bon pour lui, les futurs traités européens seront approuvés par le Parlement, jugé plus sage et responsable. C'est donc ainsi que le traité de Lisbonne, copie conforme du TCE, fut adopté par tous les Etats de l'Union Européenne. Un viol de la démocratie, vraiment ? Pas selon Nicolas Sarkozy en tout cas.
 
Ensuite, il apparaît que l'auteur consacre un grand nombre de chapitres à l'euro. J'en retiendrais principalement deux points. Le premier est que l'euro a été calqué sur le deutschemark pour le faire accepter à l'Allemagne. De fait, tout a été fait pour que l'Allemagne ne soit pas pénalisée par cette monnaie unique et consente donc à sa création : monnaie forte, refus de l'inflation, indépendance de la BCE, équilibre budgétaire. En somme, l'euro est un mark bis qui sert avant tout les intérêts d'une seule nation : l'Allemagne. D'ailleurs, on voit bien aujourd'hui que la suprématie allemande s'est considérablement renforcée et se traduit maintenant par une domination nette.
Le second est relatif à la création même de l'euro. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce blog, l'Europe n'est pas une zone monétaire optimale ce qui devrait donc exclure de fait l'existence même d'une monnaie unique. Une telle chose serait envisageable dès lors qu'il existerait une mobilité des travailleurs, un budget central et des convergences macro-économiques. Malgré tout cela, nos chers dirigeants se sont obstinés avec les résultats que l'on connaît. Une sortie de l'euro est donc de plus en plus envisagée comme un scénario plausible dans les mois voire les semaines à venir.
 
Enfin, il a été question de la loi de 1973 reprise dans l'article 104 du traité de Maastricht et l'article 123 du traité de Lisbonne. Cette loi induit en fait une privatisation du pouvoir de création monétaire en ce sens qu'elle interdit aux banques centrales de financer directement les Etats. Cela a alors pour conséquence d'obliger les Etats à emprunter sur les marchés financiers, à des taux parfois prohibitifs, au lieu d'obtenir des prêts sans intérêts ou à intérêts faibles par le biais des banques centrales.
Cet état de fait est clairement une aberration dont les effets néfastes sont parfaitement visibles aujourd'hui. Il est tout de même extravagant, et c'est peu dire, que les Etats empruntent à des banques privées à 3, 7 ou 12 % de l'argent prêté à 1 % par la BCE. Le contribuable n'a pas à financer les profits des banques ni les dividendes de leurs actionnaires.
Mais il est bien connu que les banques ne sont pas réputées pour leur philanthropie. A l'inverse, celles-ci s'illustrent davantage par leur cupidité et leur avidité, voire même pour les conflits d'intérêt dans lesquels elles excellent. L'un d'entre eux est d'ailleurs mentionné dans le livre du député de l'Essonne.
Il s'agit du cas de l'agence France Trésor. Cette agence publique a pour but de placer les obligations émises par l'Etat français sur les marchés financiers. Or il apparaît que la plupart des membres de cette agence sont des banquiers. En clair, des banquiers prêtent au nom de la France des fonds empruntés par leurs banques. Mais tout va bien madame la marquise !
 
Bref pour conclure sur ce livre, on peut dire qu'il s'agit d'un ouvrage tout à fait d'actualité que je conseille à tous ceux qui s'intéressent à notre situation économique.

jeudi 22 décembre 2011

La BCE, une banque comme les autres

La Banque centrale européenne (BCE) sort l'artillerie lourde. Face au risque d'effondrement du crédit en zone euro, l'institution de Francfort a décidé d'injecter massivement de la liquidité dans le système bancaire européen. Comme elle l'avait annoncé le 8 décembre, elle a proposé, mercredi, aux banques privées des lignes de crédit de trois ans, en quantité illimitée, à un taux dérisoire de 1 % ! Et la qualité des garanties exigées en échange (le "collatéral", en langage financier : obligations d'État, crédits immobiliers de bonne qualité, actifs financiers liés à des crédits à des PME) a même été assouplie.
Des conditions qui ont visiblement séduit. Alors que les établissements financiers privés sont habituellement réticents à aller frapper à la porte de la BCE, de peur d'apparaître comme fragiles, ils se sont cette fois littéralement rués au guichet de Mario Draghi. 523 banques lui ont emprunté 489 milliards d'euros !
Source : lepoint.fr
 
Certains sur ce blog pourraient penser que je suis monomaniaque et que mon seul but est de descendre en flèche toute action des instances européennes. Et bien ceux-là auraient tort. Certes je suis un fervent critique de l'Union Européenne et de ses dirigeants mais je crois avoir suffisamment expliqué et développé mes idées pour ne pas être taxé d'anti-européisme primaire.
Aujourd'hui ce n'est pas la commission ni le parlement qui m'intéressent mais bien la banque centrale européenne (BCE) et en particulier son prêt de 489 milliards d'euros aux banques, soit un peu plus du quart de la dette de la France.
 
Sur le principe, je ne suis pas opposé à une telle opération. En revanche, ce qui me gène au plus au point c'est l'hypocrisie dont fait preuve cette entité et son président Mario Draghi (ancien employé de Goldman Sachs). De fait, il était question que la BCE n'intervienne pas de manière massive dans l'économie. Enfin tout du moins pas pour racheter les dettes souveraines des Etats. Ainsi, la BCE préfère prêter aux établissements financiers que de venir en aide directement aux nations européennes.
En outre, il est intéressant de s'attarder sur les taux pratiqués. Concrètement, la BCE prête de l'argent aux banques à 1 %, argent qui sera ensuite reprêter aux Etats à des taux nettement plus importants. En somme, le contribuable européen finance les bénéfices des banques et les dividendes des actionnaires.
 
Pire, par ces prêts, la BCE vole au secours de ceux qui sont responsables des crises qui secouent le monde entier. Je pense bien évidemment à la crise des subprimes mais aussi et surtout à la fameuse crise de la dette que connaît l'europe en ce moment. Je vous rappelle simplement que durant ces dernières années les Etats européens se sont endettés pour venir en aide aux banques fragilisées par la crise de 2008. Et aujourd'hui, ces mêmes banques asphyxient littéralement ces Etats, leur reprochant un endettement trop important. L'hôpital qui se fout de la charité, je vous dis !
 
Mais en même temps, cela est-il si surprenant ? Je ne le crois pas dans la mesure où il s'agit de la suite logique des évènements. Cela n'est ni plus ni moins que la conséquence de l'idéologie ultralibérale menée par les dirigeants européens : le public est honni et tout est confié au privé sensé être plus performant. Je vous laisse constater les résultats par vous-même.
 
Clairement ce dogmatisme ne peut plus durer et il faut mettre un terme à cette orthodoxie sordide par la mise en oeuvre de mesures alternatives. S'agissant de ce sujet en particulier, trois dispositions doivent être prises :
- suppression de l'indépendance de la BCE et subordination au pouvoir politique
- modification des objectifs de la BCE : ajout de la croissance et du plein-emploi en plus de la stabilité des prix
- autorisation du financement direct des États par la BCE sans passer par les marchés financiers
 
Bien évidemment ces solutions impliquent le maintien de la zone euro, zone sans laquelle la BCE n'existerait plus. Pour autant, rien n'empêche de prendre des décisions similaires à l'échelle nationale. En effet, les banques centrales (la banque de France en ce qui nous concerne) continuent d'exister et de fonctionner.
Le seul "obstacle" serait alors les traités européens. Il apparaît toutefois que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel adaptent les traités à leur guise afin de répondre aux exigences des marchés financiers. Donc si on peut passer outre ces traités pour des intérêts privés et particuliers, il pourra en être de même pour l'intérêt général, c'est-à-dire celui du peuple.

dimanche 18 décembre 2011

Honte à vous Axel de Tarlé !

Dans une chronique publiée sur le site du journal du dimanche, Axel de Tarlé juge sévèrement le SMIC en appelant à une modération de la part du gouvernement. Avant toute chose, voici quelques morceaux de choix :
 
"Il n’y a rien de plus facile que d’augmenter le smic. Et pour cause, ce n’est pas l’État qui paie, ce sont les entreprises."
"Plus on augmente le salaire minimal, plus on "smicardise" la société qui se fait rattraper par ce plancher légal."
"Le smic est – et doit rester – une voiture-balai. Et une voiture-balai doit rester derrière le peloton."
"C’est au patron d’augmenter les salaires, pas au Premier ministre ! On n’est pas en URSS !"
"Citons plutôt le modèle allemand : en Allemagne, il n’y a pas de smic."
 
Ah qu'il est rafraichissant de lire le point de vue d'un individu complètement coupé des réalités de la majorité de la population. Que j'aime parcourir les tribunes de bien-pensants qui dégoulinent de condescendance et de mépris pour le peuple.
Et ce texte de ce cher M. de Tarlé en est un superbe exemple. Ainsi, cette personne nous explique que le gouvernement ne doit pas intervenir sur le niveau des salaires, ou alors à la marge, et qu'il faut laisser les chefs d'entreprise gérer leur personnel à leur guise. Mieux, alors que l'on nous vante tant le modèle allemand, pourquoi ne pas le copier une fois de plus en supprimant tout simplement le SMIC ?
 
Loin de moi l'idée de remettre en question la liberté d'entreprendre et de décourager la création d'entreprise. Pour autant, je ne crois pas à la toute puissance des marchés, ni ceux financiers et encore moins celui de l'emploi. En conséquence, il me semble impératif que l'Etat intervienne afin de réguler tout cela.
S'agissant du domaine de l'emploi, l'action du gouvernement passe alors notamment par une revalorisation régulière du SMIC afin que chacun puisse subvenir à ses besoins grâce aux fruits de son travail.
 
Alors bien sûr, cela pose la question de l'impact sur les entreprises. Personnellement, je crois que les entreprises ont une responsabilité plus large que le seul objectif de rentabilité. Cela comprend en particulier l'épanouissement, ou tout au moins le bien-être, de ses salariés. Or cela passe, entre autres, par un salaire décent.
Il est vrai que les salariés sont une charge pour les entreprises mais il ne faut pas oublier qu'ils sont également une ressource indéniable et fondamentale sans laquelle un quelconque fonctionnement serait impossible.
 
En outre, il existe des solutions afin de contrebalancer l'impact de la hausse du SMIC sur les entreprises, et notamment les plus petites d'entre elles. Je rajouterais également qu'il est toujours question des rémunérations les plus faibles. Or ne serait-il pas plus simple et plus juste de modérer les plus gros salaires afin de réorienter la masse salariale vers la base ?
 
Pour terminer, l'auteur nous vante le modèle allemand comme bon nombre de nos politiques actuellement. Tout d'abord, il convient de préciser que l'Allemagne et son économie ne sont en rien un exemple à suivre pour notre pays. Ensuite, supprimer le SMIC et faire confiance au patronat pour répartir équitablement la richesse est bien évidemment une hérésie totale. A la rigueur, on peut envisager que les petits patrons fassent preuve d'une certaine modération mais il y a fort à parier que les managers-mercenaires passent outre toute considération morale et cherchent au maximum à tirer les salaires vers le bas. D'ailleurs, ces derniers mettent en concurrence les peuples du monde entre eux par le biais des délocalisations. Pourquoi ne le feraient-ils pas au sein même d'une nation ?
 
Au final, je ne peux qu'espérer que le texte de M. de Tarlé est une énorme blague visant à provoquer et ne représente pas réellement le fond de sa pensée. Dans le cas contraire, il ne serait alors pas étonnant qu'un soulèvement populaire naisse dans notre pays. Si a priori je n'y suis pas favorable, je crois que cela ne serait forcément une mauvaise chance si cela permettait de faire tomber quelques têtes et en particulier celles des super-privilégiés qui vivent de l'exploitation du peuple. Nous l'avons bien fait en 1789, pourquoi ne serions-nous pas capable de le faire à nouveau ?

jeudi 15 décembre 2011

Villepin candidat : jusqu'à quand ?

Contre toute attente, voire toute logique, Dominique de Villepin a finalement annoncé sa candidature à l'élection présidentielle dimanche dernier. Cette déclaration fut assez surprenante dans la mesure où beaucoup s'attendaient à ce que l'ancien premier ministre se défile.
Cela n'aurait été en effet que la suite logique de son cheminement : une prise de distance avec le pouvoir, une phase d'affrontement direct puis une mise en retrait couplée à un rapprochement  avec la majorité et enfin un ralliement au président sortant.
Pour autant, DDV comme on l'appelle sur le net, ne semble pas avoir voulu suivre ce cheminement. Ou alors pas dans le timing auquel on s'attendait.
 
Maintenant la question est de savoir comment va évoluer cette candidature. Une montée en puissance à la Hollande ou un pschitt à la Borloo ? Y répondre à l'heure actuelle est assez compliqué mais on peut toutefois se pencher sur le cas Villepin pour y voir plus clair.
Commençons tout d'abord par l'environnement proche du candidat. Cela étant plutôt rapide dans la mesure où Dominique de Villepin est relativement seul et isolé. De fait, ses soutiens ont, pour la plupart, été débauchés par Nicolas Sarkozy (Montchamp, Le Maire, Tron ...). De plus, son parti, République Solidaire, ne semble pas être une machine de guerre prête au combat électoral (peu de moyens, structuration précaire ...). D'ailleurs, Villepin s'est lui-même mis en retrait de ce mouvement, ce qui n'est pas de bon augure.
Continuons ensuite avec son passé. DDV a occupé plusieurs postes d'importance au sein de la République. Si l'on se souvient surtout, voire uniquement, de son discours à l'ONU contre la guerre en Irak en 2003 lors de son passage au ministère des affaires étrangères ou de la dissolution de l'Assemblée nationale de 1997 en tant que secrétaire général de l'Elysée, il ne faut pas oublier que Dominique de Villepin a également été premier ministre avec notamment quelques faits d'armes moins glorieux à son actif : CPE, privatisation des autoroutes, oui au TCE ...
Enfin, il est à noter que de nombreuses affaires judiciaires commencent à s'amonceler : Clearstream, Karachi, Relais et Châteaux, ce qui commence à faire beaucoup pour un seul "innocent".
 
Il est maintenant intéressant de rapprocher les éléments ci-dessus à la déclaration de candidature. En premier lieu, Villepin se déclare gaulliste. Ce terme, grandement galvaudé, est très à la mode en ce moment pour se poser en homme droit et honnête. Pour autant, il ne suffit pas de se dire gaulliste, comme Sarkozy par exemple, pour l'être vraiment. De fait, au-delà des mots et des postures, c'est bel et bien à travers les actes que l'on peut juger si l'étiquette est appropriée ou s'il ne s'agit que d'une usurpation et d'une manoeuvre de communication. Effectivement, le côté fédéraliste et libéral de DDV ainsi que ses choix lors de son passage au pouvoir sont en total contradiction avec l'héritage du général de Gaulle.
En outre, Villepin se veut au dessus des partis. Il s'agit là encore d'une posture qui est plus facile à tenir lorsque l'on n'a pas de mouvement derrière soi. Gageons que le discours serait différent s'il avait pu s'appuyer sur un parti aussi puissant que l'UMP.
 
Parallèlement à cet enfumage médiatique, il me semble également important d'examiner le contenu programmatique du candidat. J'avais déjà réalisé cet exercice dans un précédent article et ne le referai donc pas ici dans la mesure où depuis lors rien de concret n'a été réellement annoncé.
En revanche, et si les ambitions de Dominique de Villepin ne sont pas uniquement personnelles, on peut alors s'interroger sur la pertinence d'une telle candidature. Ainsi, qu'est ce qui sépare fondamentalement Hervé Morin, François Bayrou, Dominique de Villepin, si ce n'est des questions d'ego et de politique politicienne ? A mon sens rien d'insurmontable au niveau idéologique.
Et c'est bien là tout le problème. Sur ces trois individus, deux sont de trop. Selon moi, seul Bayrou a légitimité et le potentiel pour se présenter. Aussi, un ralliement des deux précédents larrons au troisième serait plutôt logique.
 
S'agissant de Dominique de Villepin, il est cependant peu probable que celui-ci se range derrière Bayrou. Néanmoins, rien ne dit non plus que sa candidature ira jusqu'à son terme. Personnellement, je crois qu'il est tout à fait envisageable, voire même probable, qu'un ralliement à Nicolas Sarkozy se fasse dans les mois à venir. Cela sera d'autant plus rapide que la chasse aux parrainages sera compliquée.
En outre, cette candidature peut également être interprétée comme un moyen d'obtenir une plus grosse contrepartie qu'à l'heure actuelle en échange d'un retrait et d'un soutien.
 
Pour résumer, Dominique de Villepin est candidat à l'élection présidentielle. Beaucoup s'interrogent sur son programme, ses raisons ... Moi, ce qui m'intéresse le plus c'est la date du futur retrait de cette candidature en carton.

dimanche 11 décembre 2011

Là où Merkozye passe la démocratie trépasse

S'il est un mot à la mode en ce moment, c'est bien celui de "sommet", terme auquel on adjoint souvent le qualificatif "européen". Bref depuis quelques mois maintenant, les sommets européens se suivent et se ressemblent : on se réunit, on discute, on ne décide rien et on reporte le tout au prochain sommet en disant que des avancées ont été obtenues.
Une fois n'est pas coutume, cette semaine a vu se réunir une nouvelle fois les dirigeants européens qui, au terme d'un suspense haletant, a accouché d'un énième accord.
 
Que peut-on retenir de tout cela ?
Tout d'abord que l'europe est un navire fantôme qui erre au gré du vent. Seules deux nations, la France et l'Allemagne, s'accordent pour imposer aux autres leur volonté. On peut certes se réjouir de l'entente franco-allemande (déséquilibrée  et de façade selon moi) mais cela pose la question de la souveraineté des autres Etats qui se révèlent être de simples suiveurs sans réelle influence. D'ailleurs, cela fut bien visible avec l'opposition de David Cameron qui a vu son pays être mis un peu plus en marge de l'UE.
 
Ensuite, il apparaît de manière indéniable que la démocratie n'est pas une priorité de l'UE. Pire, celle-ci ne fait même pas partie de ses pratiques dans la mesure où les décisions seront imposées aux peuples, sans que ceux-ci aient le moindre mot à dire, ni assentiment ni réprobation.
Pour autant, cela est-il vraiment surprenant de la part de ceux qui sont passés outre le NON français, hollandais et irlandais ? Bien sûr que non. On nous rétorquera alors que des mesures courageuses et responsables doivent être rapidement prises pour faire face à l'urgence de la crise. De là à y voir un parallèle avec le "moi ou le chaos" de certains dictateurs, il n'y a qu'un pas que l'on pourrait aisément franchir.
 
Enfin, on peut constater que ce nouveau sommet n'aura que peu d'impact dans la mesure où il ne propose pas les bonnes solutions. De fait, celui-ci conduit à continuer dans la même direction que sont la rigueur et l'austérité. En bref, on prend les mêmes et on recommence ! En revanche, et sous la volonté (le diktat ?) de l'Allemagne, des mesures de rétorsion seront mises en place à l'égard des Etats qui ne suivraient pas la ligne directrice fixée au niveau européen.
A l'inverse, aucune proposition concernant la relance de la croissance, la régulation de la finance ou encore la gestion de la monnaie n'a été évoquée alors même qu'il s'agit de points essentiels quant à notre avenir.
 
Une fois encore nos dirigeants nous ont prouvé qu'ils n'étaient décidément pas à la hauteur des enjeux auxquels notre pays est confronté. Plutôt que de se remettre en question et de reconsidérer les politiques menées ces dernières années, Nicolas Sarkozy et ses acolytes continuent à foncer tête baissée droit dans le mur.
 
Ce n'est pas davantage d'austérité et de rigueur dont la France a besoin. Au contraire, notre pays souffre de son asservissement. Servitude à l'égard de l'europe, servitude à l'égard de la finance mais aussi servitude à l'égard de toutes ces instances supranationales qui nous dictent notre comportement (FMI, OMC ...).
 
Cette situation de soumission ne peut décemment plus durer. Notre pays doit redevenir une nation libre et souveraine afin de reprendre son destin en main.
Et cela ne se fera clairement pas avec Nicolas Sarkozy et François Hollande.
 

mercredi 7 décembre 2011

Bayrou ou l'homme qui croyait en son destin

Sans surprise, ni voire même sans aucun suspense, François Bayrou a finalement officialisé sa candidature pour 2012 cet après-midi à la maison de la chimie à Paris. Il s'agissait bien évidemment d'une formalité tant cette annonce était attendu depuis longtemps. Cela fut pourtant l'occasion d'une opération de communication qui se poursuivra ce week-end à Pau.
 
Après 2002 et 2007, François Bayrou repart donc pour une troisième campagne présidentielle et souhaite bien y jouer un rôle majeur. Malgré tout, cela ne sera pas simple tant le président du Modem a perdu l'aura qui l'entourait suite à son très bon score de 2007. Le troisième homme de l'époque fait ainsi la course en quatrième position, loin derrière Marine Le Pen et juste devant Jean-Luc Mélenchon.
 
Mais cela est-il si surprenant ? Pas vraiment en réalité lorsque l'on se penche quelque peu sur le parcours du Béarnais. Clairement, Bayrou était l'homme fort de 2007, le faiseur de roi même. Pour autant, son non choix et les faibles résultats électoraux de son parti par la suite ont contribué à affaiblir le candidat. De fait, le Modem s'est lamentablement fait écrasé à tous les scrutins intermédiaires, faisant les frais de sa mise en retrait d'avec l'UMP.
 
Mais outre des problématiques de pure politique politicienne, il me semble que le centriste a également perdu la bataille des idées, notamment en ne réussissant pas à capitaliser sur son succès d'antan. Pour dire vrai, cela me paraît assez cohérent dans la mesure où le potentiel électoral de Bayrou est assez minime. Les 18 % de 2007 s'expliquant principalement par le rejet conjoint de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UDF ayant surfé sur la vague du ni-ni.
 
Certains disent aujourd'hui que Bayrou était en avance sur les autres concernant les questions de la dette. C'est un fait. Les centristes ont toujours exprimé la volonté d'une meilleure maîtrise des finances publiques et d'une lutte contre l'endettement. Pour autant, cette différence n'existe plus aujourd'hui puisque tous les candidats se sont rangés derrière cette idée.
Il a donc été nécessaire de développer une nouvelle pensée qui se résume en deux mots : produire et instruire, qui deviennent alors son nouveau cheval de bataille. Cependant, et une fois de plus, cela n'a rien d'innovant dans la mesure où tout le monde peut se rejoindre sur ces notions.
 
Là où le bât blesse c'est lorsque l'on creuse légèrement ces concepts. On tombe alors sur ... rien ou pas grand chose de concret en tout cas. Et je crois que c'est une énorme faiblesse du candidat qui reste au niveau de l'idée sans proposer réellement de mesures concrètes ou alors sans expliciter les moyens de parvenir à l'objectif fixé.
Toutefois, pour être honnête, il faut reconnaître que le programme du centriste n'est pas uniquement du vent. En revanche, il est certain que le dogmatisme européen du très européiste François Bayrou va grandement le handicaper dans la mise en oeuvre de son programme.
 
Bayrou, qui se veut un candidat antisystème et différent, se retrouve donc comme ses petits camarades de l'UMP et du PS empêtré dans un carcan bruxellois qui l'empêchera de diriger vraiment le pays. Celui-ci sera alors pieds et poings liés comme l'est actuellement Nicolas Sarkozy et comme le serait tout autant François Hollande.
 
Et justement, en parlant des deux autres candidats à la présidentielle, on peut légitimement se demander ce qui différencie Bayrou d'Hollande et de Sarkozy. A priori, et sans avoir examiné en détail les propositions de chacun, il semblerait que les trois soient relativement interchangeables. Je ne dis pas que les trois sont identiques mais il est clair que sur certains points essentiels (UE, capitalisme, mondialisation ...) les candidats, et plus largement leurs partis respectifs, ont une forte convergence : volonté de davantage d'intégration européenne, soumission aux marchés et rejet du protectionnisme.
Alors bien sûr des divergences subsistent et c'est bien normal mais ce ne sont généralement que sur des éléments marginaux ou sur des aspects secondaires. Pour preuve, les votes de l'UMP, du PS et du Modem au Parlement européen, qui conditionne grandement la politique de notre pays, présentent étrangement de fortes similarités la plupart du temps.
 
Il est donc bel et bien légitime de s'interroger sur l'opportunité d'une candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle. Et cela d'autant plus que cette candidature n'apporte que peu de choses au débat d'idées. Il y alors fort à parier qu'une question d'ego est en jeu, ce qui ne serait pas la première fois et serait dans la droite lignée de la création du Modem qui semble davantage être un rassemblement de supporters qu'une force de proposition et de réflexion.

dimanche 27 novembre 2011

Nucléaire : de l'Iran d'Ahmadinejad à l'accord PS-EELV

Vendredi, alors que nous assistions avec mes camarades à un court inintéressant au possible, nous avons abouti, au fil des mots, à un débat sur l'arme nucléaire. Ainsi, se basant sur le bombardement d'Hiroshima par les américains durant la seconde guerre mondiale, une de mes camarades, qui jugeait cet agissement horrible alors qu'il s'agissait d'un acte de guerre ayant contribué à la victoire finale, était favorable au désarmement nucléaire des Etats-Unis comme sanction.
 
Petit à petit, nous avons dévié sur l'opportunité pour un pays d'avoir l'arme nucléaire et nous avons abordé, de manière assez logique, le cas de l'Iran. Selon une autre de mes camarades, qui raisonne parfois de manière binaire, la possession du nucléaire devrait être possible soit pour tout le monde, soit pour personne. En fait, elle ne comprenait pas pourquoi l'Iran ne pourrait posséder une "technologie" détenue par d'autres nations.
 
A première vue, ce raisonnement n'est pas idiot en soi et pourrait être acceptable. Pour autant, celui-ci s'avère beaucoup trop simpliste, notamment lorsqu'il s'agit de géopolitique. En effet, ces questions à forte teneur diplomatique se révèlent être hautement stratégiques et extrêmement plus complexes qu'il n'y paraît.
 
S'agissant de l'Iran et du nucléaire, la question est très sensible tant elle peut avoir des conséquences importantes au niveau militaire, en particulier avec Israël.
Aujourd'hui il semble que le refus de laisser l'Iran mener à bien son programme nucléaire fasse consensus au niveau international. Le problème n'est pas tant que l'Iran ait ou non le nucléaire mais cela pose la question de son utilisation future. En effet, ce pays n'est pas connu pour son pacifisme et son caractère démocratique. De plus, chacun sait que son président, Mahmoud Ahmadinejad, souhaite la destruction de l'Etat d'Israël.
Au vu de tous ces éléments, il ne me semble pas illogique que la communauté internationale fasse preuve de fermeté vis-à-vis de ce pays dictatorial. De fait, comment pourrait-on confier l'arme nucléaire à un individu qui n'hésite pas à faire tirer sur son peuple ?
 
On pourrait alors me rétorquer que le mieux serait alors de dénucléariser tous les pays au niveau militaire. C'est bien évidemment une possibilité qui pourrait être envisagée chez les bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Je m'explique.
Un tel processus repose bien évidemment sur la confiance. En effet, il faut que les différents protagonistes s'engagent à faire des efforts en ce sens en toute transparence. Cela implique donc que chacun respecte cet accord. Or rien n'est moins sur que cela. Qu'est-ce qui empêcherait un Etat de mener un double discours en continuant à développer sa puissance nucléaire ? Rien bien sûr. Les grands perdants seraient alors, comme bien souvent d'ailleurs, ceux qui joueraient effectivement le jeu.
Imaginons maintenant que les membres de l'UE, les Etats-Unis et d'autres nations acceptent bien de renoncer. Imaginons ensuite que des pays moins démocratiques ne suivent pas le mouvement et nous adressent une fin de non recevoir. Nous nous retrouverions alors dans une posture somme toute inconfortable, pour ne pas dire hautement périlleuse.
Une telle chose n'est clairement pas acceptable. Voila maintenant plusieurs décennies que le général de Gaulle nous a doté de la dissuasion nucléaire qui contribue à faire de la France une grande nation. Y renoncer reviendrait alors à mettre notre tête à prix et à sacrifier un élément de notre puissance.
 
Mais outre l'aspect militaire, l'énergie nucléaire est également utilisée dans le domaine civil. Or depuis l'accident de Fukushima, qui je le rappelle n'est que la conséquence d'une catastrophe naturelle, la production d'énergie d'origine nucléaire est sérieusement remise en cause.
Cela n'est évidemment pas nouveau mais l'approche de la présidentielle de 2012 donne un nouveau souffle à cette hérésie. Le dernier acte en date étant l'accord signé entre les socialistes et les écologistes. Clairement cette alliance entre le PS et EELV n'est pas une bonne chose. Pire, elle n'était que peu utile au vu du faible poids des Verts. Malheureusement, le PS, qui était pourtant en position de force, a malgré tout cédé du terrain face aux pressions de Cécile Duflot et de son équipe.
 
Je le dis, le redis et le redirait encore et encore, les écologistes sont un mal pour notre pays et veulent nous imposer une politique rétrograde. Nous avons affaire à une bande de schizophrènes européistes et libre-échangistes qui veulent l'effacement de notre nation. Il est donc urgent de combattre ces bobos qui pour certains mangent bios et roulent en 4x4.
J'ajoute également que le nucléaire, quoi qu'en disent certains, est notre avenir. Pas dans sa forme actuelle bien sûr mais des progrès sont possibles dès lors que la recherche en direction de la fusion sera encouragée. C'est notamment l'ambition du projet ITER développé en France.
 
Par cet accord, François Hollande montre alors toute l'étendue de son leadership. S'il lui est impossible de tenir tête à un parti minoritaire, je ne vois donc pas comment celui-ci arrivera à représenter notre pays et à défendre ses intérêts au niveau international. Flamby le roi du consensus mou n'est donc finalement pas bien loin ...

lundi 21 novembre 2011

Retour sur l'actualité

Nouvel article aujourd'hui afin de revenir sur quelques évènements de l'actualité de ces derniers jours. 

- Espagne : une alternance pour quoi faire ?
Hier avait lieu en Espagne des élections législatives anticipées qui ont vu la victoire de Mariano Rajoy et de la droite ibérique. Pour autant, cela n'est en rien une surprise dans la mesure où la victoire était prévue de longue date, en particulier depuis l'annonce de l'actuel premier ministre José Luis Zapatero de ne pas se représenter.
Mais après tout, quelles différences entre le PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol, gauche) et le PP (parti populaire, droite) ? Car il est clair que la politique menée ne changera que de manière marginale puisque les gouvernements européens, dans leur quasi -totalité, mettent en oeuvre les mesures imposées par l'Union Européenne et les agences de notation.
De même que ce sera probablement le cas en France en 2012, l'Espagne connaît une nouvelle alternance qui se réduit en fait à un simple jeu de chaises musicales. En revanche, nous sommes loin de la mise en place d'une réelle alternative politique dont nos économies ont grandement besoin. 

- Joly s'est fait la belle
Alors même qu'un accord vient d'être signé entre le Parti Socialiste et Europe Ecologie - Les Verts (EELV), Eva Joly semble avoir disparu de la circulation tant au niveau de sa campagne que de son mouvement politique. En effet, la seule intervention de la candidate relative aux négociations du fameux accord s'est résumée à une sortie médiatique anti-nucléaire de type ultimatum posé à François Hollande. Cela est d'autant plus triste/pathétique/comique (rayer les mentions inutiles s'il y en a) que l'engouement pro-écolo s'est essoufflé, ramenant EELV à des niveaux faibles dans les sondages. Il est donc déconcertant de voir un groupe (groupuscule) vouloir faire pression sur la principale force politique à gauche.
Bien que je ne sois pas un fervent défenseur de François Hollande, je dois reconnaître que j'ai apprécié la détermination dont il a fait preuve face au chantage fait par les écolos. Malgré tout, certaines concessions importantes ont été faites alors même que le PS n'a pas nécessairement besoin d'EELV, alors que le contraire est tout à fait faux.
Selon les annonces venant du parti, Eva Joly devrait revenir sur le devant de la scène demain, notamment par une interview au journal de 20h et dans Libération, suite à une cure de silence finement organisée. Nous verrons alors ce que nous proposera l'ex juge d'instruction. Car s'il est un pari à remporter à court terme, c'est bien celui de prouver que sa candidature apporte quelque chose et qu'elle n'est pas seulement un moyen de pression pour peser dans la suite des évènements. 

- Noah devrait prendre des cachets contre la connerie
Dans une tribune parue samedi dans le Monde Yannick Noah, que l'on ne présente plus, s'est exprimé en faveur du dopage. Pour résumer sa pensée assez simple, voire simpliste, on pourrait dire que puisque certains sportifs se dopent et gagnent grâce à cela, il faudrait alors autoriser le dopage pour tous afin de rééquilibrer la balance.
Si le raisonnement peut être entendu, je crois que celui-ci n'est pas approprié tant il est dangereux. De fait, je ne pense pas que la solution au dopage se trouve dans plus de dopage. Au contraire, il me semble nécessaire de le combattre et de sanctionner sévèrement les contrevenants dans la mesure où cela va à l'encontre même de l'esprit et des valeurs du sport.
En outre, l'application d'une telle logique à d'autres domaines pourrait s'avérer catastrophique. Par exemple, on pourrait autoriser les drogues car certains en consomment ou encore admettre les excès de vitesse. Cela est tout simplement idiot et contreproductif.
Pour autant, cela n'est pas vraiment surprenant et on peut même dire que cela s'inscrit dans l'ère du temps. Effectivement, on voit de plus en plus l'affirmation des libertés individuelles aux dépens de l'intérêt général, privilégiant alors le bien-être de l'individu à celui de la collectivité. Si cela peut paraître séduisant à court terme, il faut mesurer les conséquences d'un tel système sur le long terme qui aboutirait à une certaine forme d'anarchie.
S'il existe des règles, c'est bien pour qu'elles soient respectées. Aussi, leur violation doit être suivie de sanction afin de réaffirmer leur prééminence. Or aujourd'hui notre société semble prendre le chemin inverse en cherchant de plus en plus à nous affranchir des contraintes. Et c'est bien là une des raisons des problèmes que rencontre notre pays.

dimanche 13 novembre 2011

Après Papandréou, les marchés obtiennent la tête de Berlusconi

S'il est ici des fans de l'émission Koh-Lanta diffusée sur TF1, je leur recommande vivement de suivre avec attention la crise de l'euro tant elle présente de grandes similitudes avec ce programme de téléréalité :
- 17 candidats réunis dans une zone hostile
- un manque cruel de croissance et de démocratie
- des évènements extérieurs aggravant la survie : crise financière, spéculation dégradation par les agences de notation
- des épreuves toujours plus complexes : plans de sauvetage, sommets européens
- des stratégies abjectes visant à sauver leur peau
 
Bref, tous les ingrédients assurant à coup sûr une audience de folie. Sans oublier, évidemment, les éliminations qui ponctuent chaque semaine la fameuse émission. Et bien au niveau européen c'est la même chose puisque deux candidats sont déjà passés à la trappe : Georges Papandréou et Silvio Berlusconi.
 
Plus sérieusement, et même si la comparaison peut prêter à rire, il ne faut pas oublier que la situation est effectivement grave. Je ne parle pas tant de notre situation économique que de cette destitution de dirigeants politiques européens. En effet, je trouve cet état de fait tout simplement honteux et indigne de la part de soi-disant démocraties modernes.
 
Quelle était la situation ? Pour résumer, la Grèce et l'Italie (entre autres) se trouvaient confronter à des problèmes d'endettement et de déficit importants. Face à cela, leur dirigeant respectif ne semblait pas forcément apte à gérer et surmonter la crise. En tout cas, c'est ce qu'estimaient les marchés financiers et les agences de notation. En conséquence, les taux d'intérêt proposés à ces deux pays ont considérablement augmenté, rendant les emprunts hors de prix. S'en est alors suivi l'intervention de la Troïka  (BCE, FMI, UE) qui a imposé un véritable diktat en obligeant ces nations souveraines à adopter sous la pression des plans d'austérité de grande ampleur.
 
Malheureusement cela ne suffit pas et la pression des financiers fut de plus en plus forte, demandant toujours plus d'économies. Juste pour rappel, l'austérité n'est pas une solution car elle ajoute de la crise à la crise en cassant la croissance. Nous sommes alors tombés dans un cercle vicieux sans fin qui a conduit à un affrontement parfois violent entre les peuples d'une part et les institutions financières d'autre part.
 
Ainsi, au lieu de choisir son camp, l'Union Européenne a préféré accélérer à toute allure vers un fossé pointant le bout de son nez. De fait, plutôt que de prendre des mesures radicales permettant de mettre au pas la finance, les institutions européennes ont choisi, en bon soldat ultralibéral, de plier et de se soumettre à la bonne volonté de marchés. Concrètement, cela s'est traduit par la démission contrainte et forcée des premiers ministres grec et italien. Le pire étant que ces derniers ont été ou vont être remplacés par des technocrates dogmatiques issus des entités ayant contribuées à la crise (BCE, commission européenne, banques).
 
Après tous ces évènements, j'ai de plus en plus de mal à comprendre comment nos concitoyens peuvent accepter cette situation et continuer à soutenir cette europe et ces dirigeants vendus à la finance. Pire, je conçois mal que l'on peut persister à soutenir des candidats, de gauche comme de droite, qui appuient ce système. Hollande comme Sarkozy sont prisonniers de ce cadre dont ils ont été les architectes. Pour le futur, ce n'est pas d'une alternance dont la France a besoin mais bel et bien d'une réelle alternative.

jeudi 10 novembre 2011

Intouchables ou comment rire d'un sujet grave

Hier soir je suis allé voir le film Intouchables avec François Cluzet et Omar Sy. Celui-ci, basé sur des faits réels, raconte la rencontre et la cohabitation entre deux individus que tout oppose, l'un garçon des cités sans emploi et l'autre homme tétraplégique des beaux quartiers.
 
Revenons d'abord sur l'aspect cinématographique du film. Clairement, je le recommande vivement pour ses qualités intrinsèques. Bien que le sujet touche au handicap, cette comédie remplit pleinement son rôle puisqu'elle nous pousse à rire du début à la fin. En outre, il faut noter l'excellente prestation des deux acteurs principaux qui réussissent à nous séduire par leur jeu finement ciselé. Le duo Cluzet-Sy fonctionne alors à merveille et l'on se prend rapidement au jeu.
 
Mais parallèlement à son côté purement artistique, ce film est également d'un point de vue sociologique. Ainsi, celui-ci aborde de front le thème du handicap. Bien que d'autres sujets soient quelque peu évoqués, en particulier la question des cités d'où vient le personnage joué par Omar Sy, il n'en reste pas moins que le handicap reste le fil conducteur et même plus le coeur même du scénario.
 
Comme je l'ai dit, François Cluzet interprète le rôle d'un homme devenu tétraplégique à la suite d'un accident de parapente. Celui-ci est donc totalement paralysé et doit alors être assisté pour toutes les tâches du quotidien. D'où l'irruption d'Omar Sy dans sa vie en tant qu'aide ou plus exactement de remède. Grâce à lui, un renouveau intervient et permet de dépasser le handicap pour retrouver une vie presque normale.
 
Et c'est bien là le point d'orgue du film. Cluzet a choisi Omar car "dans les cités, ils sont sans pitié". Par ce choix délibéré, notre tétraplégique nous fait part de sa souffrance psychologique : outre la douleur physique, il faut supporter le regard et la miséricorde des autres, ce qui ajoute du mal au mal. En effet, alors même que ces derniers cherchent à gagner en autonomie et revendiquent une certaine indépendance, les handicapés sont toujours renvoyés à leur condition et à leur affection.
 
Par ailleurs, il est intéressant de noter la multitude de soins nécessaires au quotidien, soins nécessitant bien évidemment du personnel compétent, qualifié et en nombre suffisant. Dans le film, le personnage principal est très aisé et peut donc s'offrir des traitements de qualité.
Or, à l'image de notre société, toutes les personnes handicapés ne roulent pas sur l'or et n'ont donc pas les moyens de prendre soin d'eux correctement. Ceux-ci ont alors pour unique ressource l'allocation adulte handicapé (AAH) qui s'élève au maximum à 743,62 € (jusqu'au 31/03/12). Ce montant, inférieur au seuil de pauvreté (954 €), est donc clairement insuffisant pour subvenir à ses besoins.
 
Plus largement, et bien que la France soit jugée comme pays généreuse en aides sociales, on peut observer qu'un grand nombre de minima sociaux servent non pas à vivre mais bien à survivre. Alors certes la dette est importante en France et l'assistanat n'est pas une solution. Pour autant, il me semble légitime de privilégier l'humain à l'économie donc de fournir à tous nos concitoyens un niveau de ressources décent.
 
Concrètement, il me semble impératif d'augmenter dans un premier temps l'ensemble des minima sociaux sur le seuil de pauvreté à très court terme tout en cherchant à les aligner sur le SMIC à moyen terme. Bien sûr cela aura un coût pour la nation et donc un impact sur les finances publiques. Néanmoins, je crois que cela est une nécessité, tant d'un point de vue moral et éthique qu'au niveau économique afin de relancer la consommation.
 
Aujourd'hui, et du fait de la crise économique et financière, je crois que nous sommes à un tournant de notre histoire. En effet, il paraît clair qu'il existe une réelle opposition voire même un conflit ouvert entre les peuples et les institutions financières et acteurs de marché en tout genre.
Or dans cette lutte pour la démocratie et la souveraineté nationale et populaire, chacun doit prendre position et choisir son camp. Certains l'ont déjà fait alors que d'autres dissimulent leur préférence jusqu'à ce que les choses s'éclaircissent. Il faudra alors s'en souvenir pour 2012 et sanctionner les suppôts et autres vassaux des marchés financiers.
Personnellement, mon choix est fait depuis longtemps et je l'ai clairement exprimé à maintes reprises sur ce blog. Il est bien évident que je me place du côté des peuples malmenés par la crise qui subissent le courroux de leurs dirigeants aux ordres des agences de notation.
 
En ce lendemain du 41ème anniversaire de la disparition du général de Gaulle et en cette veille de la célébration de l'armistice de 1918, il me semblait alors de circonstance de louer l'esprit de résistance de ces hommes et de ces femmes de par le monde qui s'élèvent contre la dictature de la finance.
Oui le combat de ces personnes est juste et légitime.
Oui nous devons être solidaires de ces luttes pour la démocratie.
Oui nous avons le devoir reprendre le pouvoir à ceux qui nous l'ont confisqué.

samedi 5 novembre 2011

Retour sur l'actualité

Après quelques jours sans article, il me semble nécessaire de revenir sur cette semaine riche en évènements. 

- Née en Grèce, la démocratie disparaît 26 siècles plus tard
Il s'agit là de l'actualité de ces derniers jours, voire même de ces dernières semaines. Dans ce nouvel épisode, et suite au dernier sommet européen, le premier ministre grec a décidé de soumettre cet énième plan d'austérité à l'avis de son peuple. Immédiatement les dirigeants européens, et en particulier la quasi-totalité de la classe politique française se sont évertués à condamner ce référendum. Au final, Georges Papandréou a finalement retiré son projet et devrait passer prochainement la main à un gouvernement d'union nationale.
Bien que je n'apprécie guère Papandréou, et ce pour l'ensemble de son oeuvre, je dois reconnaître que j'ai été agréablement surpris par sa décision. A l'inverse, je crois que le comportement de la troïka (FMI, UE, BCE) est inacceptable. En effet, comment expliquer que ces institutions osent dicter le comportement à une nation libre ? Est-il normal que le peuple grec ne puisse s'exprimer sur un sujet qui le concerne directement ? La réponse est bien évidemment non.
Pour autant, est-ce vraiment surprenant ? Évidemment non. Car cette europe est clairement antidémocratique comme elle l'a bien prouvé avec les référendums français et hollandais de 2005 puis celui de l'Irlande en 2008. Il me semble donc légitime que le peuple grec se soulève et se révolte contre ce système à la fois violent et indécent.
Aujourd'hui la situation est bloquée et ne semble pas en voie de s'améliorer. Comme je le souhaite pour la France, il me semble impératif que le peuple de Grèce reprenne le pouvoir et recouvre sa souveraineté en envoyant paître cette europe et même cette monnaie unique qui gangrène nos économies.
Certains prédisent la fin du monde à la Grèce si elle décide de sortir de l'euro : inflation, récession, chômage ... Mais n'est-ce déjà pas le cas ? Bien sûr que si ! Alors pourquoi ne pas essayer une voie alternative, si ce n'est pas pur dogmatisme ? 

- La Palestine adhère à l'Unesco
En attendant le prochain vote au conseil de sécurité de l'ONU, la Palestine a réussi son pari d'adhérer à l'Unesco et ce avec une large majorité. Outre l'adhésion en tant que telle, il s'agit bien évidemment d'une nouvelle étape vers la reconnaissance d'un état palestinien, état que j'appelle de mes voeux. Est-il question d'être pro-palestinien ou pro-israélien ? Je ne crois pas que la question se pose en ces termes. De fait, je n'ai pas, dans l'absolu, de préférence pour un de ces deux pays.
En revanche, j'observe leurs actions respectives, leurs lignes de conduite ... afin de me forger ma propre opinion. Le premier point qu'il est important de remarquer est qu'il ne faut pas assimiler un peuple à ses dirigeants, et notamment dans le cas des Israéliens. Ensuite, je trouve que la position de Benyamin Netanyahou est d'une affligeante bêtise. En effet, plutôt que d'oeuvrer dans le sens de la paix, celui-ci fait tout pour attiser les tensions en particulier par le biais de la colonisation.
Enfin, je dois reconnaître avoir beaucoup de mal avec le dogmatisme américain sur le sujet. Effectivement, il apparaît distinctement que les Etats-Unis soutiennent Israël et son gouvernement de manière inconditionnelle et systématique. C'est une nouvelle fois le cas puisque ces derniers viennent de couper leur subvention alors même que celle-ci représente 22 % du budget de l'Unesco. Par cette action, ce seront évidemment l'éducation et la culture qui en seront les premières victimes.
Mais au delà cela pose la question de la volonté de la diplomatie américaine. En effet, je ne crois pas que le soutien sans faille des Etats-Unis soit une bonne chose pour son ami Israël. Le rôle d'un ami n'est-il pas d'être certes un appui mais également de prévenir en cas de dérapage ? Par son silence Barack Obama apporte donc de l'eau au moulin du statu quo dans le conflit israélo-palestinien alors qu'il devrait au contraire contribuer à sa résolution. 

- Charlie Hebdo met le feu dans l'opinion
Suite aux élections en Tunisie, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a décidé de se renommer  "Charia hebdo" à l'occasion de son dernier numéro. Et le moins que l'on puisse dire est que cela a créé la polémique. Pire le journal a été victime d'un acte terroriste puisque son local a été incendié volontairement, probablement par des intégristes musulmans en représailles.
Personnellement je ne suis pas forcément friand des attaques sur la religion et notamment en ce qui concerne ses "personnages". Pour autant, et même si je peux comprendre que ce numéro spécial ait choqué, je condamne fermement cet acte odieux contre la liberté d'expression. Ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord avec une personne qu'il faut la faire taire. Bien au contraire, c'est la divergence d'opinion qui est enrichissante pour l'Homme.
Malheureusement aujourd'hui on voit se développer de plus en plus une certaine intolérance venant essentiellement de fanatiques en tout genre, et ce quelle que soit la religion. Outre cet incident, il faut également noter des manifestations à Paris de la part d'intégristes catholiques demandant l'interdiction d'une pièce de théâtre.
La situation est donc inquiétante et il me semble donc impératif de réaffirmer certains principes et valeurs qui doivent être respectés par tous, sous peine de sanction. Je pense bien évidemment à la laïcité mais aussi à la tolérance ou encore à la liberté. L'Etat ne doit pas capituler devant les revendications religieuses au risque de devoir reculer encore et encore jusqu'à être dépassé.
 
- Après Jean-Claude, c'est au tour de Mario Draghi de tricher
Le mandat de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne (BCE) touchant à sa fin, il est donc temps pour l'ex-gouverneur de la banque de France de passer la main. Après moult négociations et autres tractations, un remplaçant a finalement était trouvé en la personne de Mario Draghi, homologue italien de Trichet.
Mais pourquoi parler de cet homme me direz-vous ? Outre le fait qu'il s'agisse d'une des personnalités les plus puissantes d'europe, voire du monde, ce qui m'intéresse est le passé de M. Draghi. En effet, ce dernier fut vice-président  de la banque Goldman Sachs de 2002 à 2005. Pour rappel, il s'agit de la banque qui a aidé la Grèce à maquiller ses comptes. Manipulations qui ont conduit à la situation actuelle. En clair, on demande donc de sauver l'europe à l'homme qui a mis le désordre dans la zone euro. En somme, cela revient à faire entrer le loup dans la bergerie.
Alors que la situation est morose et que la crise fait rage, on peut alors remercier l'Union Européenne et ses dirigeants pour nous proposer toujours plus de blagues et d'évènements comiques. Une petite pensée néanmoins pour nos amis grecs qui vont se faire sermonner par celui qui les a mis dans la merde. Courage, l'europe veille sur vous !

lundi 31 octobre 2011

Ne nous réjouissons pas d'être 7 milliards !

Cela fait maintenant plusieurs jours que les médias nous avertissent de la chose. Aujourd'hui, lundi 31 octobre 2011, la population mondiale dépassera la barre des 7 milliards. Beaucoup s'en réjouissent et certains se battent même pour savoir qui est le 7 "milliardième" bébé.
 
Alors certes cette nouvelle est exceptionnelle mais est-ce pour autant une bonne chose ? Je ne le crois pas tant cela va entraîner des conséquences terribles à l'avenir. Et cela d'autant plus que nous serons près de 9 milliards en 2050 et entre 10 et 15 milliards en 2100. Nous sommes donc clairement dans un processus de croissance rapide de la population mondiale.
 
Comme je l'indiquais, ces dernières statistiques sont loin de me faire plaisir. Alors bien sûr qu'une naissance est toujours une fête mais cela pris au niveau micro-économique. A l'inverse, cela n'est pas forcément le cas lorsque l'on se place au niveau macro-économique. Et c'est bien là tout le problème.
 
Outre la question des crises économiques qui apparaissent de manière cyclique et en faisant abstraction des évènements purement conjoncturels, il apparaît indéniablement que notre planète, en l'état actuel des choses, ne peut supporter un trop fort accroissement de la population. Cela pose donc clairement la question des ressources naturelles mais également des infrastructures (écoles, logement ...).
D'ailleurs, les problèmes de malnutrition ou d'accès à l'eau potable ne sont pas nouveaux. Et si cela pose des soucis à 6 milliards, cela sera d'autant plus le cas avec 10 milliards d'habitants.
 
Certains m'opposeront évidemment le progrès technique, m'expliquant alors que le développement de la technologie a permis d'accroître la productivité et le rendement, notamment dans le domaine agricole. Cela n'est bien sûr pas faux mais me paraît insuffisant. De fait, même s'il est possible de produire plus, il n'est pas dit que la distribution sera effective. Autrement dit, ce n'est pas parce que nous sommes capables de nourrir tout le monde que nous le ferons réellement.
 
Parallèlement à cette question de ressources, tant d'un point de vue de disponibilité que d'accès à celle-ci, il est posé le problème de la pollution. En effet, un accroissement de la population entraîne inéluctablement une augmentation de la consommation, ce qui a un effet direct et néfaste sur l'environnement. L'exemple type est la volonté des peuples des pays émergents, en particulier l'Inde et la Chine, d'acquérir une voiture ce qui conduira à rejeter davantage de CO2.
 
Cette problématique liant population et ressources naturelles est très ancienne et a d'ailleurs été théorisée par Thomas Malthus qui nous expliquait que la démographie augmentait de manière exponentielle alors que les ressources augmentaient elles de façon arithmétique. Ce dernier préconisait ainsi une certaine restriction démographique afin de limiter ce phénomène.
 
Même si le malthusianisme est diabolisé par certains, je crois personnellement qu'il s'agit simplement de bon sens. De fait, il me semble contre-productif de favoriser la natalité alors même que la population n'a pas suffisamment de ressources pour subsister. Je pense donc que les Etats doivent prendre des mesures visant à réduire si nécessaire leur taux de natalité de manière à contenir leur population.
On peut d'ailleurs remarquer que la Chine, avec sa politique de l'enfant unique, agit en ce sens. Malheureusement, d'autres pays tels que l'Inde ne se préoccupe que peu de ce sujet, ce qui peut être dommageable, à terme, pour l'ensemble de l'humanité.
 
Clairement il existe donc une divergence entre la croissance des ressources et celle de la population mondiale. Il faut donc agir de manière forte afin de limiter cette divergence dans le futur.
Pour autant, cette divergence existe bel et bien à l'heure actuelle. Nous pouvons aisément le voir avec les famines, notamment en Afrique. Cette situation est, au delà de son caractère dramatique, assez caustique dans la mesure où une partie du monde meurt de faim et de soif pendant que l'autre se complaît dans le gaspillage et la démesure.
 
Cela pose donc clairement la question du partage des richesses et des ressources, tant au niveau national que mondial. Il me semble donc grand temps que nos dirigeants, plutôt que d'arroser le système bancaire à fonds perdus, reconsidèrent leurs valeurs et réorientent nos financements vers des causes plus justes et plus nobles.
Seulement deux chiffres pour avoir une petite idée de cette urgence : la France a débloqué 10 millions d'euros pour aider la Corne de l'Afrique lors de sa famine de cette année. La même France a dépensé 260 millions d'euros pour acquérir un nouvel avion présidentiel.
Qui a dit deux poids, deux mesures ?
 

jeudi 27 octobre 2011

Pour sauver l'euro, l'UE vend son cul à la Chine !

Depuis plusieurs semaines maintenant, et plus particulièrement ces derniers jours, tous les médias nous bassinent avec la crise de l'euro et les fameux sommets européens sensés nous sauver. Après un nombre incalculable de réunions, pauvres sur le fond mais coûteuses pour le contribuable, nos chers dirigeants ont finalement pondu un énième plan qui nous fera patienter jusqu'au prochain.
 
Clairement ce nouvel accord ne servira à rien, si ce n'est gagner du temps et aggraver la situation déjà inquiétante. Malgré tout, les journalistes et notre célèbre président nous l'annonce en grande pompe comme s'il s'agissait de la solution à tous nos malheurs.
 
Cela est d'autant plus pathétique de la part de Nicolas Sarkozy que ce dernier n'est qu'une marionnette qui ne fait que valider et entériner les volontés de l'Allemagne et de sa chancelière. Car il faut bien être réaliste, les plans successifs reprennent de manière quasi intégrale les propositions d'Angela Merkel et celles portées par notre pays. Avec Sarkozy, la France est devenu le vassal de l'Allemagne.
 
Mais revenons-en au dernier accord en date, conclu cette nuit. Comme je le disais précédemment, celui-ci sera vain dans la mesure où il ne va pas assez loin et surtout car il intervient de manière beaucoup trop tardive.
Prenons deux exemples. Le premier concerne l'effacement de 50 % de la dette de la Grèce. Il s'agit bien sûr d'une bonne chose, je ne le conteste pas mais il aurait fallu faire cela il y a plusieurs mois de cela tout en laissant supporter encore davantage de pertes aux banques (60 à 70 %). Bien que cela permette de donner un souffle supplémentaire à la Grèce, ce ne sera que temporaire et bien insuffisant.
Le second point qu'il est intéressant de noter est le fait que la Banque Centrale Européenne (BCE) continuera à racheter les titres de dettes sur les marchés financiers. Si cela n'est pas idiot en soi, je trouve qu'une fois de plus nos dirigeants ne vont pas au bout de leur raisonnement, et ce par dogmatisme. Ainsi, pourquoi la BCE ne finance-t-elle pas directement les Etats au lieu de racheter leurs titres de dette sur le marché secondaire ? Autrement dit, pourquoi passer par un intermédiaire, en l'occurrence des banques, alors qu'il serait plus simple et surtout moins coûteux de prêter directement aux Etats ?
 
Bien que ces deux éléments montrent à quel point nos dirigeants sont compétents, il est encore une chose bien pire que tout cela. En effet, ce dernier accord prévoit la création de fonds spéciaux visant à accueillir les financements d'investisseurs extérieurs, sous entendu hors zone euro. Sans surprise, ce mécanisme est destiné aux pays émergents et en particulier à la Chine.
En somme, l'Union Européenne est tellement embourbée dans sa monnaie unique créée contre toute logique économique qu'elle doit demander de l'aide à des Etats étrangers pour venir la secourir. Il s'agit là d'une aberration totale tant elle va tuer le peu d'indépendance qui restait à cette pitoyable europe. D'ailleurs ce n'est pas pour rien que la Chine s'est empressée de donner son accord et a fait part de son enthousiasme. De fait, comment ne pas comprendre la joie de l'empire du milieu qui se voit servir notre avenir sur un plateau ?
Par ce système, il est donc clair que nous remettons notre destin entre les mains de Pékin qui se fera un malin plaisir de nous imposer sa bonne volonté. Comme je l'annonçais il y a quelques temps, la Chine continue à nous racheter petit à petit. Malgré tout, je ne pensais pas que nous allions nous brader nous-mêmes.
 
En fait, cette situation m'inspire une image peu joyeuse mais tellement représentative. L'UE est telle une droguée qui vendrait ses fesses au plus offrant afin de pouvoir s'acheter sa dose. C'est peut-être dur à entendre mais c'est bien la réalité. Aujourd'hui l'europe n'est qu'une trainée qui survit uniquement grâce à l'argent des autres ...

jeudi 20 octobre 2011

La note de la France n'est pas un problème mais bien une solution !

Récemment, l'agence de notation Moody's a menacé la France de dégrader sa note et a mis le pays sous surveillance pour une durée de trois mois. Depuis cette annonce, politiques et économistes sont en ébullition pour tenter de sauver les apparences.
Partout on nous explique que la dégradation de notre note serait une horrible chose qui conduirait à renchérir le coût de nos emprunts. En conséquence, il faudrait donc faire des efforts supplémentaires, c'est à dire accroître l'austérité, pour rassurer les agences de notation.
 
A priori ces explications paraissent censées. Je dirais même plus qu'elles semblent logiques pour le quidam. En effet, la conservation de notre triple A doit être une priorité si l'on ne souhaite pas empirer la situation. D'ailleurs, les médias nous citent sans cesse l'exemple de la Grèce ou de l'Espagne qui ont déjà connu une telle dégradation.
 
Pour autant, il me semble impératif d'arrêter de noircir le tableau et de faire peur aux Français. De fait, la France n'est ni le Portugal ni l'Espagne et encore moins la Grèce. Ainsi, notre démographie et notre structure économique sont très différentes. Malgré tout, il faut bien reconnaître que notre situation n'est pas idéale et qu'une détérioration est tout à fait envisageable.
 
Qu'en est-il aujourd'hui ? Ces derniers mois, les agences de notation ont émis des critiques sévères sur les différentes nations européennes au sujet de leur endettement. Les gouvernements en place ont alors été contraints de mettre en place des cures d'austérité importantes pour tenter de réduire leur dette. On peut toutefois remarquer que cela n'a que peu fonctionné, allant même jusqu'à produire des effets inverses.
Maintenant, ces mêmes agences reviennent à la charge en dénonçant le manque de croissance, donc de recettes pour l'Etat. Clairement c'est l'hôpital qui se fout de la charité puisque ce sont les mesures imposées par ces agences qui sont venues casser la croissance.
En fait, il s'agit là d'un cercle vicieux puisque la rigueur limite la croissance qui entraîne alors davantage de rigueur.
 
Malheureusement pour nous, notre pays, sous la houlette de François Fillon, semble en prendre la direction. Effectivement, après un premier plan de rigueur, le premier ministre a exprimé la volonté de mettre en place de nouvelles mesures d'économies. A mon avis, il est grand temps que Fillon se mettre à relire Keynes et arrête de persister dans son dogmatisme libéral.
 
Mais revenons-en à notre histoire de note. A terme, il est probable que la France perde son triple A. En effet, même si des réformes ont été entreprises à destination des agences de notation (réforme des retraites notamment), il est clair que des efforts supplémentaires seront encore et toujours demandés.
Pour le moment la majorité de nos concitoyens serrent les dents et acceptent de se faire plumer sans rien dire. Toutefois, on peut légitimement penser que cela ne sera bientôt plus le cas et que le mouvement des indignés prendra alors de l'ampleur comme partout en Europe.
 
Bien que la mobilisation de la société civile soit une nécessité, il me semble important que celle-ci trouve un débouché au niveau politique. Cela est d'autant plus vrai que des solutions simples mais méconnues existent.
Je pense notamment à l'abrogation de la loi de 1973, reprise dans le traité de Lisbonne, qui interdit à l'Etat français de se financer directement auprès de la Banque de France. En effet, depuis cette date, les Etats sont obligés d'emprunter de l'argent sur les marchés financiers auprès de banques privées, et ce moyennant intérêts.
Le pire dans cette histoire est que les banques privées empruntent à environ 1 % à la Banque Centrale Européenne (BCE) et prêtent aux nations à au moins 3 %. Il s'agit donc là d'une aberration inouïe.
 
Concrètement, et dans l'hypothèse où l'on sort de ce système absurde, une dégradation de la note de la France n'aurait alors plus d'effet sur notre taux d'intérêt puisque c'est nous-mêmes qui fixons notre propre taux. Cela reviendrait donc à s'affranchir réellement de la tutelle des marchés financiers et de dire "merde" une bonne fois pour toute à Moody's, Standard & Poor's et Fitch.
 
A l'heure actuelle, une telle révolution n'est pas possible dans notre pays tant les Français sont disciplinés voire moutonniers. Pour autant, la situation ne sera plus la même lorsque notre pays aura perdu son triple A et que le gouvernement commencera vraiment, comme ailleurs en Europe, à sacrifier son peuple sur l'autel des marchés financiers. Voilà pourquoi la dégradation de notre note n'est pas un problème mais bien une solution !

vendredi 14 octobre 2011

Faire un choix ou choisir de ne pas choisir ?

Dimanche prochain aura donc lieu le second tour de la primaire socialiste entre François Hollande (39 %) et Martine Aubry (30 %). Ayant pris part au premier tour en faveur d'Arnaud Montebourg, il me semble donc logique de m'interroger sur le comportement à adopter face à ce duel.
 
Concrètement quatre possibilités s'offrent à moi : voter François Hollande, voter Martine Aubry, ne pas aller voter ou voter blanc. Pour moi, le vote blanc n'est pas envisageable car je crois qu'il ne représente rien dans ce genre de scrutin. En outre, je n'ai pas envie de dépenser un euro pour un tel vote.
 
Il me reste donc à choisir entre les trois autres alternatives. Pour me décider, j'ai utilisé trois éléments différents : les ralliements post premier tour, la réponse à la lettre d'Arnaud Montebourg et bien sûr le débat de mercredi soir.
 
Commençons par les différents ralliements. Le phénomène est simple tous les candidats se sont rangés derrière Hollande. Cela n'est évidemment pas une surprise concernant Valls et Baylet qui sont sur la même ligne politique.
En revanche, le ralliement de Royal est plus étonnant dans la mesure où il existe des divergences de fond entre les deux candidats. Pour autant, il était peu probable que Royal soutienne Aubry, notamment en raison des évènements liés au congrès de Reims. Il en est de même pour d'Arnaud Montebourg, bien que celui-ci se soit exprimé seulement à titre personnel.
 
Passons maintenant aux réponses des deux protagonistes à la missive envoyée par le député de Saône-et-Loire. Pour rappel, celle-ci interrogeait les deux finalistes sur leurs positions vis-à-vis des mesures prônées par Montebourg. Après lecture, il apparaît que les deux réponses sont assez similaires. En clair les thèmes portés sont importants pour eux et ils n'ont pas attendu le troisième homme pour en tenir compte.
Mais quoi de plus logique lorsque l'on sait que les 17 % d'électeurs de la démondialisation sont une manne plus que nécessaire pour la victoire ?
 
Intéressons-nous enfin au débat entre Aubry et Hollande diffusé mercredi soir sur France 2. Celui-ci avait bien entendu pour objectif de confronter les deux candidats afin d'éclairer les téléspectateurs sur leurs convergences et surtout leurs divergences.
Et bien pour moi cette émission fut plutôt ennuyeuse. En effet, les intervenants ont déroulé une fois de plus leur programme sans aller au fond des choses. Pire, on a pu constater que les deux étaient d'accord sur quasiment tout. On peut alors s'interroger sur la pertinence de leur candidature.
 
Alors au final quelle est ma décision ?
Concernant François Hollande, je dois reconnaître que celui-ci fait tout à fait présidentiable. Pour autant, je le trouve un peu trop frileux dans ces prises de position. Surtout, il me semble être davantage un (bon) gestionnaire qu'un transformateur. Avec lui l'alternance est probable mais il n'incarne pas l'alternative qu'il nous faut.
S'agissant de Martine Aubry, je la perçois, peut-être à tort, comme plus à gauche avec une politique plus volontariste et interventionniste. De plus, le fait d'être une femme me paraît être une bonne chose en termes de changement. Je rajoute également que le soutien de l'aile gauche du parti est séduisant. Pour autant, je n'oublie pas qu'Aubry avait conclu un pacte avec Strauss-Kahn, ce qui induit donc une certaine proximité idéologique ou un opportunisme indécent. Dans un cas comme dans l'autre, je le désapprouve fortement.
 
Qu'il s'agisse d'Aubry ou d'Hollande, j'ai donc des éléments qui me poussent à voter pour l'un d'entre eux mais également d'autres qui m'en empêchent. Comme on peut le constater, les deux candidats n'ont pas de divergences de fond insurmontables. De même, ces derniers sont issus du même courant de pensée, le Delorisme. Comme dirait Arnaud Montebourg, Martine et François sont les deux faces d'une même pièce.
 
En conséquence, et en mon âme et conscience, j'ai donc décidé de ne pas aller voter au second tour de la primaire. Mon choix, car c'en est un, est donc de ne pas choisir entre les deux finalistes afin de conserver une certaine fidélité à mes idées et à ma ligne idéologique.

lundi 10 octobre 2011

Eclairages sur les résultats des primaires

Comme je l'avais annoncé dans un précédent article, je suis donc allé voter dimanche à la primaire socialiste.
Après l'action, les réactions et notamment quelques commentaires sur les résultats de ce scrutin. Alors bien sûr l'analyse est quelque peu compliquée en raison de l'absence de précédent, donc de points de repère, mais il me semble important de revenir sur les différents scores réalisés.
 
- la participation
Selon les organisateurs, la primaire serait un succès si la barre du million de votants était dépassée. Or il semblerait, même si les chiffres définitifs ne sont toujours pas connus, que ce seuil ait été largement atteint puisque le nombre de suffrages s'élèverait à plus de 2,5 millions.
Bien que la droite relativise ce chiffre en le ramenant au nombre total d'électeurs, il convient pourtant de noter que le PS ne compte qu'environ 200 000 adhérents. Cela signifie donc que ce processus a rassemblé bien au-delà du seul parti ce qui était bien évidemment l'objectif.

- François Hollande
Arrivé en pôle position avec 39 %, ce score est toutefois un semi-échec pour l'ancien premier secrétaire. En effet, celui-ci s'avère relativement faible alors même que certains de ses soutiens le voyaient déjà élu au premier tour. En outre, l'écart plutôt restreint avec la seconde n'est pas forcément une bonne chose.

- Martine Aubry
Si la place de Martine Aubry dans le classement n'est pas vraiment une surprise, il n'en est pas moins que ce score est assez encourageant du fait d'un écart inférieur à 10 points avec Hollande. Cela a donc suffit à empêcher un triomphe au premier tour et est surtout de bon augure pour la suite.

- Arnaud Montebourg
Clairement Arnaud Montebourg est la révélation de cette primaire. Le candidat de la démondialisation réussit donc l'exploit de se placer sur la dernière marche du podium, probablement grâce à ses idées novatrices. Gageons toutefois que ce score aurait  être supérieur si le député de Saône-et-Loire n'avait pas souffert du vote utile en faveur de Martine Aubry, voire de Ségolène Royal.

- Ségolène Royal
Après la présidentielle de 2007 et le congrès de Reims de 2008, la primaire de 2011 est le troisième échec de Ségolène Royal en quelques années. Au vu de ce score, on pourrait même parler de cruel désaveu pour la dame du Poitou. En fait, je crois que ce résultat s'explique par deux principales raisons. La "sanction" de l'échec de 2007 et la volonté de ne pas prendre le risque de recommencer en 2012 tout d'abord. Ensuite, le manque d'espace politique du fait de l'émergence de Montebourg. En somme, les votants ont considéré que Royal n'était pas la plus à même de représenter le PS, ce qui n'est pas totalement faux.

- Manuel Valls
Si l'on devait choisir un second perdant outre Ségolène Royal, ce serait bien Manuel Valls. En effet, ce score à un chiffre n'est pas à la hauteur de l'espoir que voulait incarner le maire d'Evry. Il semblerait donc que le discours de vérité n'ait pas vraiment séduit les électeurs de la primaire. En réalité, c'est toute la stratégie et le positionnement de Valls qui sont ici remis en cause. De fait, le candidat s'est trop démarqué par ses sorties polémiques parfois qualifiées de droite et surtout il a été dépassé par François Hollande en ce qui concerne la rigueur économique. Le soutien du premier au second est donc la suite logique des évènements. 

- Jean-Michel Baylet
Deux analyses contradictoires peuvent être faites des 0,7 % obtenus par Jean-Michel Baylet. D'une part, on peut considérer qu'il s'agit d'un succès, certes relatif, qui n'était pas gagné à l'avance et qui a permis de médiatiser tout à la fois l'existence même du PRG et de ses idées. D'autre part, on peut penser que ce score de moins de 1 % est insignifiant et qu'il s'agit alors d'un échec. Cela d'autant plus que celui-ci n'est pas suffisamment élevé pour espérer peser dans le futur.
Selon moi, je crois que l'on est en quelque sorte en les deux versions. En effet, il s'agit d'une réussite médiatique, d'une victoire en reconnaissance mais, dans le même temps, il faut reconnaître que cela ne s'est pas traduit dans les urnes ce qui limite considérablement son poids lors d'éventuelles négociations.
 
Au final, on peut dire que les primaires ouvertes semblent être un processus attrayant qui a contribué à réintéresser les Français à la politique. Cela est d'autant plus vrai que la droite est de plus en plus séduite par ce concept, notamment en vue de 2017.
S'agissant des scores des différents candidats, il apparaît que la logique ait été respectée malgré quelques surprises et déceptions. Il sera toutefois intéressant de suivre les soutiens apportés aux deux leaders par leurs camarades, particulièrement dans la perspective d'un rassemblement post second tour et surtout dans l'optique d'un gouvernement socialiste en 2012.