vendredi 14 décembre 2012

Ne sacrifions pas le social sur l’autel du sociétal !

Après quelques jours voire semaines d’absence, c’est avec une joie certaine que Tomgu se remet à l’écriture. Depuis quelques temps maintenant, l’actualité est principalement monopolisée par le combat égotique à l’UMP et la question du "mariage pour tous". Pour autant, bien d'autres thèmes nettement plus importants mériteraient d'être abordés. Il en est ainsi de l'affaire Florange. Reconnaissons, malgré tout, que le sujet a été parfois traité mais de manière superficielle, et souvent sous un angle de politique politicienne avec la rivalité Ayrault/Montebourg. 

Alors à qui la faute ? Les médias ? Assurément. Les citoyens ? Très probablement.
Mais ceux-ci ne sont pas les seuls responsables dans cette histoire. De fait, il serait bien trop facile de dédouaner notre classe politique. Car c'est bien elle qui est, finalement, à l'origine de ce traitement médiatique. En effet, c'est elle qui alimente la presse de ces petites phrases ou ces affrontements de cour de récréation.

 
Dès lors, il ne faut donc pas s'étonner de retrouver ces éléments dans la presse. Et cela d'autant plus que le premier des Français, notre cher président de la République François Hollande n'hésite pas à poursuivre allégrement dans cette voie. N'est-ce pas lui qui souffle le chaud et le froid sur la question du mariage homosexuel ? N'est-ce pas lui qui parle de "liberté de conscience" ou de procréation médicalement assistée (PMA), généralement pour revenir aussi sec sur ses propos ?
 
Depuis le début de son mandat, François Hollande, notamment par la voix de son premier ministre Jean-Marc Ayrault, cherche grandement à mettre en avant les thèmes sociétaux. Le mariage gay fait évidemment la course en tête mais il ne faut pas pour autant oublier le droit de vote des étrangers ou l'euthanasie. Il s'agit certes de promesse de campagne mais ce ne sont pas, pour moi, des sujets prioritaires au vu de notre situation économique. En outre, il ne me semble pas forcément pertinent de mettre sur la table des questions plus que clivantes alors même que notre pays aurait davantage besoin d'union nationale.
 
Pour autant, il est clair que ce comportement s'inscrit dans une stratégie politique plus large qui vise à sauver les meubles. En effet, cela permet d'une part de serrer les rangs à gauche autour de thèmes fédérateurs et donc de chercher à mettre en sourdine les critiques de ses partenaires. Mais aussi et surtout, d'autre part, à détourner l'attention des Français, à agir tel un miroir aux alouettes pour justement ne pas parler de choses qui fâchent.
 
Et c'est bien là tout le problème de ce gouvernement. Car rien n'est pire que de cacher la poussière sous le tapis comme dirait Nicolas Sarkozy. Or, d'une certaine manière, c'est ce que fait Jean-Marc Ayrault et son équipe en agissant de manière détournée et dissimulée. Je pense notamment au cas de Florange mais également au traité européen de stabilité (TSCG). Comme son prédécesseur, Hollande fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
 
Pire encore, le président "socialiste" semble avoir définitivement fait une croix sur certains de ses discours de campagne, et en particulier sur celui du Bourget. Avec un adversaire comme François Hollande, la finance a encore de beaux jours devant elle ! Il n'y a qu'à voir les récentes prises de position face à Mittal pour s'en rendre compte.
 
Certains disent qu'Hollande et Sarkozy mènent la même politique. A l'inverse, d'autres estiment que les deux hommes n'ont rien à voir. Personnellement, je me méfie des jugements des commentateurs politiques et préfère m'appuyer sur les faits pour me faire ma propre opinion.
Pour ce qui est de la politique économique et sociale de notre pays, il s'avère en effet que de grandes ressemblances existent : soumission à Bruxelles, soutien aveugle à l'euro, aplatissement devant Mittal, refus du protectionnisme, réduction massive des dépenses publiques … Concédons toutefois au président actuel quelques mesures sociales en début de mandat qui, si elles ont le mérite d'exister, sont beaucoup trop faiblardes : micro pichenette au SMIC, hausse de l'allocation rentrée scolaire …


En somme, Hollande s'inscrit dans le même logiciel de pensée économique que son prédécesseur. Ce n'est donc pas de si tôt, à mon grand désespoir, que nous reverrons un retour en grâce des politiques keynésiennes au sommet de l'Etat. Pour l'heure, les sujets sociaux (emploi, retraites, pouvoir d'achat …) sont donc mis de côté ou alors traités à la petite semaine alors même qu'ils devraient faire l'objet de toutes les attentions. Gageons toutefois que la rue saura rappeler bien vite à nos dirigeants quelles sont les priorités pour aujourd'hui et demain. Mais cela suppose que nos concitoyens sortent de la léthargie dans laquelle politiques et médias les ont plongés.  Bref, le changement ce n'est vraiment pas pour maintenant …

dimanche 25 novembre 2012

Manger ou se soigner, pourquoi trancher ?

En cette période de fin d'année, le Parlement s'affaire généralement à voter les budgets pour l'année suivante. Et parmi ceux-ci, on trouve bien évidemment celui de la sécurité sociale. Tradition oblige, on nous annonce encore que le trou de la sécu est toujours là, et ce malgré toutes les économies faites depuis de nombreuses années.
 
Ces économies, bien qu'ayant visiblement peu d'effets sur l'équilibre des comptes, ont pourtant d'importantes conséquences sur les Français. De fait, nos concitoyens ont le sentiment, légitime, de cotiser toujours davantage tout en étant de moins en moins remboursé. Phénomène qui oblige d'ailleurs à recourir de manière massive à des complémentaires santé qui tirent grand avantage de la situation.
 
Cette situation, depuis longtemps inquiétante, est aujourd'hui devenue insoutenable pour un très (trop) grand nombre de personnes. Aggravée par un contexte de crise économique, la surface financière des ménages devient de plus en plus précaire, ce qui les conduit malheureusement à renoncer à se soigner. Ainsi, l'accès aux soins n'a jamais été si compliqué de nos jours et rien ne permet d'être optimiste pour le futur.
 
La récente polémique autour des dépassements d'honoraires est ainsi symptomatique du mal qui frappe notre pays dans le domaine de la santé. Nous nous trouvons alors dans une relation quadripartite (sécurité sociale, mutuelles, patients et médecins) où chacun cherche à défendre ses intérêts divergents, sans parfois tenir suffisamment compte des problématiques de santé publique. Pire, cela conduit parfois à des configurations où ce sont les malades qui trinquent.
 
Le cas le plus flagrant est bien évidemment le fait de ne pas se soigner pour des raisons purement financières. Si ce phénomène n'est pas nouveau, il apparaît pourtant que celui-ci est en recrudescence. Chacun, dont moi-même, est donc susceptible aujourd'hui de connaître une personne dans cette situation tout à fait inacceptable. En outre, et c'est une honte selon moi, cela s'applique la plupart du temps à des soins de première nécessité (optique, dentaire ...).
 
Évidemment, il s'agit d'un problème complexe qui ne peut être réglé par un coup de baguette magique. Pour autant, et comme dans bien d'autres domaines, cette question doit être traitée de manière prioritaire par le gouvernement en cherchant une convergence des intérêts des patients et des médecins. Mieux, pour aboutir à une solution viable, nos dirigeants doivent faire abstraction des lobbies et des dogmatismes en faisant preuve de pragmatisme.
 
Pour ce faire, je crois que se placer du point de vue des patients serait une bonne chose afin d'identifier les problèmes auxquels les gens sont réellement confrontés. Et c'est seulement après qu'il faudra proposer des solutions. A mon modeste niveau, et de manière non exhaustive, j'ai moi-même effectué ce travail de réflexion :
 
- des praticiens trop éloignés
Dans certaines régions, le terme de "désert médical" est une réalité. De fait, il faut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour accéder à une consultation médicale. De plus, outre les spécificités propres au milieu rural, il apparaît que la loi Bachelot ayant conduit au regroupement des installations n'a en rien arrangé les choses.
Pour moi, deux mesures s'imposent. La première est de revenir sur cette loi en redéployant dans les campagnes de petites structures de soin pour garantir à chacun un accès de proximité. La seconde est de remettre en question, au moins, partiellement la liberté d'installation des médecins. Cela pourrait notamment prendre une forme équivalente à l'obligation faite aux énarques de travailler dans le public pour une durée prédéterminée. Adapté à notre cas, cela consisterait à obliger les médecins à exercer pendant deux à trois ans dans une zone en tension. En cas de refus ou de non respect de cette disposition, de même que pour les élèves de l'ENA, les jeunes médecins devront rembourser tout ou partie du coût de leur formation financée, rappelons-le, par le contribuable.
 
- des délais de rendez-vous trop longs
Toutes celles et tous ceux qui portent des lunettes ont déjà rencontré le problème, à savoir une attente de plusieurs mois pour pouvoir consulter un ophtalmologue. Mais il ne s'agit pas d'une exclusivité liée à cette spécialité, bien au contraire.
Personnellement, et en parallèle d'une meilleure répartition des effectifs, je crois qu'il est impératif d'augmenter le numérus clausus en première année afin de former davantage de praticiens. Par ailleurs, il serait peut-être utile de réformer les études de médecine qui ne me paraissent pas forcément adaptées. Je pense notamment aux cours sur DVD qui me semblent être une hérésie ainsi qu'à la durée même du cursus. Est-il réellement nécessaire que tous les médecins suivent un parcours similaire quelle que soit la discipline à laquelle ils se destinent ? N'est-il pas envisageable de créer des cursus différents selon les spécialités ? Ce dernier point reste cependant en suspens car je n'ai clairement pas les compétences pour me prononcer sur le sujet de manière ferme et définitive.
 
- des soins trop chers
L'une des causes principales du renoncement aux soins est bien évidemment l'aspect financier. Je laisse de côté pour le moment l'aspect remboursement car j'y reviendrai par la suite. En revanche, les dépassements d'honoraires constituent un vrai frein dans l'accès aux soins. Si certains patients peuvent supporter ce surcoût, d'autres n'en ont clairement pas les moyens. Or les médecins pratiquant ces dépassements sont plutôt nombreux, dont beaucoup de spécialistes.
La question est donc ici de savoir pourquoi ces praticiens adoptent un tel comportement. L'argument généralement avancé est le faible montant du tarif de la sécurité sociale. Une première réponse est donc de revaloriser de manière juste et équitable l'ensemble des actes médicaux afin de tenir compte de leur complexité. Pour autant, je crois également qu'il faut lutter contre les dépassements d'honoraires abusifs.
 
- des remboursements trop faibles
Il s'agit là clairement du problème central de notre système protection sociale avec une augmentation des cotisations et une diminution des prestations. Il me semble donc urgent de chercher à contrer ce phénomène par une remise à plat complète de notre système. Cela constitue bien évidemment d'un chantier de très grande ampleur mais qui, je crois, nécessite d'être mené au plus vite.
En premier lieu, un plan massif de lutte contre la fraude doit être entrepris en direction des particuliers, des médecins mais aussi des entreprises. Ensuite, je pense qu'il faut recentrer l'intervention de la sécurité sociale. Aujourd'hui, de très nombreux actes ou médicaments sont remboursés, mais souvent de manière partielle. Je crois donc qu'il faudrait adopter un principe simple mais juste : si l'acte est justifié, utile et efficace alors le remboursement doit être total. Dans le cas contraire, aucun remboursement ne sera effectué et le patient devra payer l'intégralité de la dépense s'il souhaite malgré tout en bénéficier. Il en sera ainsi de tous les médicaments jugés sans réelle efficacité mais aussi des consultations ou opérations non indispensables (chirurgie esthétique, consultation pour un rhume aux urgences ...). A l'inverse, les soins dentaires et les lunettes seront remboursés de manière décente et non comme cela est le cas à l'heure actuelle (1,70 € pour une monture par exemple).
 
- des urgences surchargées
S'il existe un paradoxe dans le domaine médical, c'est bien celui des urgences. En effet, voila un service où l'on attend des heures durant alors que l'on s'y rend pour être soigné en urgence donc rapidement. Ce paradoxe s'explique malgré tout aisément pour n'importe qui se sera déjà rendu dans un tel service. De fait, les urgences souffrent de leur qualité et de leur disponibilité. Ainsi, et c'est bien là le coeur du problème, un grand nombre de personnes qui se rendent aux urgences n'ont aucune raison de s'y trouver. Je pense notamment à tous les cas de "bobologie" qui engorgent pour rien ces services et qui pourraient être traités par un médecin de ville.
Pour lutter contre cela et inverser la tendance, la prévention est sans effet. Pour obtenir de réels résultats, c'est au porte-monnaie qu'il faut frapper les gens. Ainsi le meilleur moyen d'arriver à l'objectif souhaité est d'agir sur le niveau de remboursement de ces consultations en leur appliquant un taux de remboursement moindre, voire en ne les remboursant plus du tout à terme.
 
- des petites aberrations qui coûtent cher
Parallèlement à l'ensemble des points que j'ai abordés précédemment, il existe également tout un tas d'absurdités dont le coût pourrait être utilisé à meilleur escient. Deux exemples me viennent à l'esprit mais chacun pourrait en citer bien d'autres. Premièrement, le respect du parcours de soin. Depuis plusieurs années, les patients sont obligés d'aller consulter leur généraliste avant d'aller voir un spécialiste. Le but était bien évidemment de limiter les consultations abusives mais, au final, cela conduit à rembourser deux consultations au lieu d'une seule. Deuxièmement, le renouvellement des ordonnances pour les ALD (Affection de Longue Durée). Par définition les ALD sont des maladies de long terme qui ne se guériront pas rapidement voire pas du tout. Aussi pourquoi imposer à ces patients de retourner régulièrement (tous les 3 ou 6 mois) voir leur médecin pour obtenir une nouvelle ordonnance ? 
Certes ces éléments peuvent paraître futiles mais à l'échelle du pays, leurs conséquences ne sont plus anecdotiques et il faut donc chercher à les éradiquer.
 
Voila donc résumé ici une partie des problèmes dont souffre notre système de soins. Il est fort probable que d'autres existent et c'est pourquoi je crois que sa réforme doit faire l'objet d'une grande concertation associant l'ensemble des parties prenantes (gouvernement, sécurité sociale, médecins, patients, mutuelles ...) afin que chacune puisse faire profiter de son expérience.
 
Clairement notre système n'est pas le meilleur au monde. Mais je crois que nous avons de la chance de vivre dans un pays tel que la France où la situation sanitaire est bonne malgré tout. De même, plus que notre système de soin, c'est plus largement tout notre système de protection sociale qu'il défendre des menaces qui le guettent. Héritage de l'après-guerre, celui-ci constitue une force pour notre pays.
 
Impossible pour moi de terminer cet article sans quelques mots pour notre personnel médical, pour tous ces hommes et ces femmes qui ont décidé de consacrer leur vie à aider les autres. Car plus qu'un métier, la médecine est une vocation ... quand il ne s'agit pas d'un sacerdoce. Si la situation des patients n'est pas toujours facile, je crois qu'il ne faut pas oublier non plus la souffrance de ce corps médical, notamment celui de l'hôpital où les conditions de travail sont parfois exécrables (gardes à rallonge, heures supplémentaires non payées ...). Je voulais donc avoir ici une pensée pour l'ensemble de ces personnes et leur exprimer tout mon respect et mon soutien.

mercredi 21 novembre 2012

L'UMP, un parti Copé en deux ?

C'est donc dimanche 18 novembre qu'avait lieu partout en France l'élection du nouveau président de l'UMP. Comme chacun aura pu le constater depuis quelques jours, cette élection prend une tournure plutôt inattendue et surtout très dramatique. En effet, chaque camp a tout d'abord revendiqué la victoire avant que la COCOE (Commission de Contrôle des Opérations Électorales) ne prononce finalement lundi soir la victoire de Jean-François Copé avec 50,03 % contre 49,97 % pour François Fillon, soit une avance de seulement 98 voix.
Pour beaucoup, cette élection à l'UMP ressemble comme deux gouttes d'eau au congrès de Reims du PS en 2008. Il est vrai que des similitudes existent, notamment au niveau des accusations de fraude. En revanche, il apparaît clairement que le PS a su rapidement se rassembler derrière sa nouvelle chef, ce que n'a toujours pas su faire l'UMP au plus grand malheur des adhérents.
 
Si les choses semblaient s'améliorer, suite à la proclamation des résultats, force est de constater que la situation n'est finalement pas résolue avec une succession de rebondissements, dont ceux de cet après-midi qui ont une nouvelle fois enflammé les débats. De fait, il semblerait que les votes de Mayotte, Wallis-et-Futuna et  la Nouvelle Calédonie n'aient pas été comptabilisés et que leur prise en compte conduirait à une victoire de Fillon.
 
Au vu des récents évènements, il est donc très probable que la guerre interne à l'UMP est loin d'être finie et que d'autres surprises sont à prévoir dans les prochains jours et les prochaines semaines. Les deux protagonistes s'exprimeront d'ailleurs officiellement dans la soirée afin de clarifier leur position. Mais gageons que ni l'un ni l'autre ne souhaitera abandonner la partie, surtout pas à ce stade.
 
A l'heure actuelle, l'avenir de l'UMP est donc on ne peut plus incertain. Le risque d'explosion n'est alors pas à écarter, et ce d'autant plus que les soutiens de François Fillon, dont plus d'une centaine de parlementaires, auraient menacé de faire sécession. Par ailleurs, un exode massif vers d'autres partis et notamment l'UDI de Jean-Louis Borloo est également une possibilité importante qui a déjà commencé (Rama Yade, Chantal Jouano, Pierre Méhaignerie).
Pour autant, calcul politique oblige, ces éventualités ne se réaliseront peut-être jamais car cela reviendrait à affaiblir considérablement la droite, en particulier en prévision des prochaines échéances électorales dont les premières arrivent à grand pas (municipales et européennes en 2014).
 
Ce qui est sûr, malgré tout, c'est que l'UMP est aujourd'hui un parti profondément divisé avec un affrontement violent entre deux camps qui risque de laisser des traces considérables pour la suite des évènements. Il apparaît toutefois que ce déchirement est assez surprenant dans la mesure où il relève uniquement de questions de forme et de personnes et en aucun cas de divergences de fond. Et c'est bien là toute la problématique de l'UMP car il ne s'agit que d'un duel d'egos.
 
Le fond, quant à lui, a d'ailleurs été tranché le même jour avec le vote pour les motions, futurs courants du parti. Et à ce jeu là, c'est la motion "la Droite forte" portée notamment par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier qui est arrivée en tête avec 28 % devant la Droite sociale de Laurent Wauquiez (22 %). Par ce choix, les adhérents UMP s'inscrivent donc dans la lignée de la campagne d'entre deux tours menée par Nicolas Sarkozy à l'occasion des présidentielles. Par ce choix donc, les adhérents expriment leur volonté de déplacer le centre de gravité du parti vers la droite, en adoptant une ligne plus ferme, plus dure sur un grand nombre de sujets (immigration, assistanat ...). Par ce choix enfin, je crois personnellement que les adhérents renforcent la candidature de Copé aux dépens de celle de Fillon.
 
Alors maintenant que va-t-il se passer ? Difficile à dire en réalité tant tout peut arriver. A priori, selon moi, deux scénarios sont possibles. Le premier est une déchirure de l'UMP avec un départ des fillonistes qui aboutirait à la fin du parti. Le second, tout au contraire, consisterait en une "happy end" avec un accord entre les deux parties et un éventuel maintien de Jean-François Copé à la présidence.
 
Pour moi, c'est cette deuxième option qui a ma faveur car je considère que Copé est clairement un meilleur chef de parti et est, je crois, plus capable de mener l'opposition à François Hollande. Malgré ses défauts, je préfère nettement Copé à Fillon car je trouve ce dernier plus fourbe, plus malhonnête dans ses prises de position. En outre, j'ai peu d'estime pour cet homme qui a trahi l'héritage de ses mentors et de ses idéaux (gaullisme social, Séguin). En revanche, sur le plan purement politique, je pense que Fillon sera un meilleur candidat pour l'élection présidentielle du fait de son tempérament et de son image de modéré qui permettrait ainsi de ratisser plus large, notamment vers le centre.
 
Pour en finir pour aujourd'hui avec cette lutte interne pour le pouvoir, il me semble nécessaire d'en tirer quelques enseignements généraux. En premier lieu, il ressort de cette élection que l'UMP ne dispose pas aujourd'hui d'un leader incontesté et incontestable capable de mener le parti à la victoire, preuve que l'absence de Nicolas Sarkozy, finalement un des grands gagnants de cette histoire, crée un réel vide.
Ensuite, il est clair que cette situation laissera des traces à l'UMP, au moins à court et moyen terme, et fait parallèlement le jeu des autres partis de l'échiquier politique avec notamment l'UDI et le FN qui sont susceptibles d'accueillir les déçus des deux camps. Sans parler du PS et du gouvernement qui doivent se réjouir de la déliquescence de l'opposition de droite tant ils ont à faire avec les opposants de gauche.
Enfin, et c'est peut-être le plus grave, il s'agit là d'un nouvel évènement qui vient entacher un peu plus l'image des hommes politiques aux yeux des Français. Celui-ci aggravera donc encore davantage la méfiance et le rejet de nos concitoyens vis-à-vis de la politique.
Bref, plus que la déchirure entre candidats de droite, le réel problème de cette situation est qu'elle traduit à merveille un état de fait qui perdure depuis des années : le peuple est copé de ses dirigeants politiques. Espérons simplement que cela ne soit pas définitif ...

lundi 19 novembre 2012

Bande de Gaza : encore et toujours la même histoire

Près de quatre ans après l'opération Plomb durci, une nouvelle opération militaire est donc actuellement menée dans la bande de Gaza par l'armée israélienne. Comme toujours lorsqu'il est question du conflit israélo-palestinien, le monde est en émoi et d'importantes manifestations de soutien sont organisées.
 
Comme d'habitude, les manifestants mettent en cause les grands méchants Israéliens qui attaquent et tuent sans raison les pauvres Palestiniens sans défense. Nous nous trouvons ici, bien évidemment, devant une situation caricaturale qui faut savoir dépasser. Comme je l'avais fait dans deux précédents articles, à l'occasion de l'opération Plomb durci ou de l'attaque de la flottille humanitaire, il convient de nuancer ses prises de position tant l'affaire est complexe.
 
Personnellement, je considère que les choses ne sont jamais totalement noires ou totalement blanches. Généralement, celles-ci sont nettement plus grises que l'on veut bien nous le dire. Et le conflit larvé qui dure depuis des décennies entre Israël et Palestine n'échappe pas à la règle. Adopter un point de vue manichéen sur cette guerre me paraît donc être une hérésie ... ou la preuve d'une terrible mauvaise foi. 
 
En toute logique, j'adopte donc le même raisonnement à cette nouvelle attaque israélienne. Cela me conduit alors à trouver des torts aux deux parties en présence, et donc à ne pas en condamner une sans réserve.
Commençons tout d'abord par le camp israélien. Je réaffirme ici mes prises de positions antérieures, à savoir que cet Etat de droit possède tout légitimité pour mener des opérations militaires visant à défendre son territoire et sa population. En ce sens, je trouve tout à fait normal qu'Israël cherche à faire cesser les tirs de roquette qui menace ses habitants. En revanche, et je me répète là encore, il apparaît que Tsahal fait preuve d'une particulière démesure dans ses ripostes avec des bombardements massifs aux dommages collatéraux importants et aux graves conséquences pour les populations civiles.
Du point de vue Palestinien, il semblerait donc que ceux-ci sont les victimes d'un conflit qui les dépasse. S'arrêter à ce constat serait, selon moi, malhonnête et tout à fait partial. En effet les répliques d'Israël, et il ne faut pas l'oublier, surviennent à la suite d'attaques venant de la bande de Gaza. Par ailleurs, sur le terrain politique, ce sont bien ces mêmes personnes, aujourd'hui en difficulté, qui ont mis le Hamas au pouvoir. Or cette organisation terroriste constitue, au moins partiellement, l'une des causes de ce conflit sans fin et ne fait clairement aucun effort pour apaiser la situation.
 
Au vu de tous ces éléments, et après réflexion, il me semble donc trop facile de blâmer sans cesse le gouvernement israélien et de porter aux nues la population palestinienne. Les torts sont clairement partagés et les solutions à ce conflit devront provenir à coup sûr des deux parties. Sans une reprise apaisée des négociations, point de salut pour l'ensemble des populations civiles, d'un côté comme de l'autre, qui souffrent durement de la situation.
 
Comme dans beaucoup d'autres pays par delà le monde, des millions de personnes souffrent du même mal : le dogmatisme et l'absolutisme de leurs dirigeants. Les circonstances sont certes différentes mais les conséquences se ressemblent : peur, précarité, désolation ...
Je profite donc de cet article pour exprimer ma solidarité à tous ces peuples en souffrance, qu'ils se trouvent en Europe, en Orient et où que ce soit d'autre dans le monde.

mercredi 14 novembre 2012

Conférence de presse : Hollande fait le job

C'était donc hier soir, à l'Elysée, que François Hollande a donné sa première conférence de presse semestrielle face à près de 400 journalistes réunions pour l'occasion. Après un discours "introductif" d'une quarantaine de minutes, sensé en durer 25, le président de la République s'est prêté au jeu des questions-réponses avec son auditoire.
 
Alors que retenir de ces deux heures et demie de conférence ?  En deux mots, je dirais rien et tout. A la fois tout sur la forme et rien sur le fond ou, plus exactement, pas grand chose. Certains trouveront que mon jugement est sévère mais je crois pourtant que celui-ci reflète malgré tout assez bien la situation.
 
Commençons tout d'abord par nous intéresser à la forme.
Salon de l'Elysée, la plupart des ministres présents, plusieurs centaines de journalistes. Voila à quoi François Hollande doit faire face, au sens propre comme au figuré. Cela n'est pas sans rappeler les conférences de presse de ses prédécesseurs. 
Si certains avaient encore des doutes sur la stature de François Hollande, je crois que ceux-ci seront levés suite à cette émission. En effet, j'ai trouvé Hollande assez convaincant et convaincu, plutôt serein et sûr de lui. Bref, je crois que le costume de président a clairement été revêtu par feu Flamby. A voir si cela tient sur la durée ...
 
Sur le fond maintenant, il apparaît qu'aucune nouvelle mesure n'a réellement été annoncée. Mais cela n'était pas l'objet de cette conférence de presse puisqu'il s'agissait de faire le point sur la situation actuelle et de réaffirmer le cap du gouvernement. Ce qui a été fait, je dois dire, avec brio.
Dans un premier temps, François Hollande a donc discouru face à son assemblée en rappelant principalement les réformes déjà entreprises (hausse du SMIC, retour de la retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt, rétablissement de l'ISF, baisse du salaire des ministres ...).
Par la suite, ce sont les journalistes présents qui ont pu poser leurs questions au président. Et, reconnaissons le, il y eut du bon et du moins bon. Voire même de l'anecdotique, pour ne pas dire du futile (présidence normale, réaction aux attaques de la presse,  côte de popularité ...).
 
En revanche, d'autres questions ont permis de clarifier certaines positions du chef de l'Etat. Et en particulier trois sur lesquelles j'aimerais revenir.
En premier lieu, François Hollande a réaffirmé son soutien à ses équipes et notamment au premier ministre Jean-Marc Ayrault et au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui sont régulièrement au coeur de polémiques. Par ces quelques mots, finalement hautement symboliques, le président se pose en chef de meute, en leader et cherche à protéger ses troupes. Pour moi, il s'agit là d'une qualité pour un chef.
Ensuite, le chef de l'Etat a fait preuve de fermeté en matière de politique étrangère, s'agissant des dossiers Syrien, Malien ou Palestinien. Là encore, ces prises de position vise à renforcer l'autorité d'Hollande et donc à faire oublier l'image du chef de parti adepte du consensus mou. Si j'approuve pleinement les déclarations sur le Mali et la Syrie, je regrette quelque peu cette frilosité au sujet de l'adhésion de la Palestine à l'ONU.
Enfin, j'estime que l'attitude du président concernant le droite de vote des étrangers est à la fois appropriée et responsable. Certes, étant contre cette mesure, je ne peux que me réjouir de ce report mais je crois également que ses partisans devraient me rejoindre sur la question. Comme l'a très bien expliqué François Hollande soumettre un tel texte dans le contexte actuel serait une hérésie puisque celui-ci serait sans aucun doute rejeté. Il est donc préférable d'attendre des jours meilleurs, en l'occurrence après s'être assuré d'obtenir la majorité des 3/5 des voix du Parlement, avant de se lancer dans ce chantier.
 
Pour finir, il me semblait nécessaire de revenir sur les trois principaux défis annoncés par François Hollande, c'est à dire les trois principaux objectifs qui ont été fixés :
- réorienter l'europe (favoriser la croissance en parallèle de l'austérité et de la rigueur ...)
- oeuvrer au désendettement du pays (baisse des dépenses de 60 milliards d'euros en 5 ans et hausse des impôts)
- renforcer la compétitivité de notre économie (baisse du coût du travail...)
 
Au vu de ce programme, et François Hollande l'a reconnu lui-même, le PS ne constitue pas une alternative mais bel et bien une simple alternance à l'UMP.  De fait, il s'agit, peu ou prou, de la même politique menée par Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Hollande ne fait, finalement, que de s'inscrire dans les pas de son prédécesseur malgré ses promesses. Gageons donc qu'une (très) grande partie de son électorat, en particulier de gauche, sera rapidement déçu ... si ce n'est déjà fait.
 
Mais le pire est ailleurs. Le pire est à venir. Car en se soumettant aux marchés financiers et aux politiques austéritaires et anti-démocratiques de l'UE, c'est l'ensemble du pays et de nos concitoyens que François Hollande trahit. En continuant dans cette voie sans autre issue que la récession, c'est l'avenir de la France et des Français qui est sérieusement remis en cause.
 
Il est donc urgent de mettre un terme à ces politiques de rigueur en faveur des marchés et de revenir au plus vite à une politique de relance à destination du peuple. C'est donc là tout l'enjeu de ces prochaines années.

mardi 6 novembre 2012

Pacte de compétitivité et rapport Gallois : beaucoup de bruit pour rien ...

Après plusieurs semaines de travail, c'est donc hier matin que Louis Gallois, commissaire général à l'investissement, a remis son rapport au premier ministre. Et c'est ce matin que Jean-Marc Ayrault a détaillé les mesures adoptées par le gouvernement et découlant de ce fameux rapport.
Bien que celles-ci soient nombreuses, j'ai décidé de me concentrer sur quelques unes seulement, qui relèvent davantage du concret que de l'incantation. Ce sont d'ailleurs ces mesures que la plupart des médias reprennent dans leurs colonnes.
 
- Crédit d'impôt de 20 milliards pour les entreprises
Globalement, il s'agit de l'une des deux mesures phares annoncées ce matin. Afin de relancer la compétitivité des entreprises, le gouvernement a donc décidé d'accorder une réduction d'impôts financée à moitié par une nouvelle baisse des dépenses publiques. Comme préconisé par Louis Gallois, Ayrault propose donc une économie de 20 milliards mais cela passe non pas par un transfert vers la fiscalité tel qu'envisagé dans le rapport mais plutôt par une nouvelle contraction des dépenses publiques.
Personnellement je suis très dubitatif sur ce genre de dispositif qui revient, finalement, à faire un chèque en blanc aux entreprises, sans aucune contrepartie tangible. Par ailleurs, je suis d'autant moins favorable à celui-ci que cette recette a déjà été mise en oeuvre à de très (trop) nombreuses reprises par le passé, sans effet réel sur l'emploi.
 
- Favoriser la formation des jeunes par l'apprentissage
De même que le financement des PME, l'apprentissage des jeunes est une antienne bien connue des Français. De fait, chaque gouvernement prône l'apprentissage comme si cela était la solution à tous nos problèmes. Effectivement les formations aux alternances permettent aux jeunes d'acquérir de l'expérience et d'allier théorie et pratique. Pour autant, cela ne garantit en rien un emploi à la sortie. Et ce d'autant plus en période de crise avec 5 millions de chômeurs.
 
Au final que ressortir-t-il de ces annonces du premier ministre ? Pas grand chose en réalité tant celles-ci sont des copié-collé de celles mises en oeuvre par le passé. Malgré toutes ses promesses, qui n'engagent il est vrai que ceux qui y croient, le président Hollande ne fait que suivre la voie empruntée par ses prédécesseurs de gauche comme de droite.
Le changement c'est maintenant ? Vraiment ?

mercredi 31 octobre 2012

Retour sur l'actualité

Petit retour sur l'actualité de ces derniers jours sur la base d'articles parus dans le Journal du Dimanche (JDD) de cette semaine.
 
- Les patrons de l'Afep mènent la fronde contre le gouvernement
Ce sont donc les PDG des 98 plus grandes entreprises réunies au sein de l'Afep (association française des entreprises privées) qui ont lancé un appel à François Hollande dans le JDD du 28 octobre. Ceux-ci demandent notamment un choc de compétitivité pour le pays se traduisant notamment par une baisse du coût du travail de 30 milliards d'euros et une réduction des baisses des dépenses publiques de 60 milliards d'euros.
La pression du patronat sur les pouvoirs publics pour obtenir des avantages fiscaux n'est assurément pas nouvelle et ce mouvement n'en est qu'une nouvelle manifestation. Selon ces patrons, la baisse des charges sociales et des dépenses publiques serait donc la solution à tous nos problèmes et permettrait ainsi un retour de la croissance.
Je ne peux, bien évidemment, que m'inscrire en faux contre ce raisonnement simpliste. En effet, il faut savoir que le coût du travail d'un salarié français est le même que celui d'un allemand. D'autre part, d'importants efforts ont déjà été consentis en termes d'exonération de charges à hauteur de plus de 20 milliards d'euros par an. Sans compter l'ensemble des hausses d'impôts et de baisses des dépenses successives de ces dernières années.
En somme, ces remèdes ont déjà été testés et sont sans réel effet, hormis sur notre endettement et notre déficit. Continuer sur cette voie serait donc perdurer dans l'erreur et le dogmatisme. Et cela semble, malheureusement, le chemin emprunté par le gouvernement. Le changement, ce n'est vraiment pas pour maintenant ...
 
- Duflot à l'assaut des logements vides
Cécile Duflot, ministre du logement, a réaffirmé ce matin sur RTL sa proposition de recourir à la réquisition de logements privés inoccupés. Prévue par une ordonnance de 1945, la réquisition est un dispositif finalement peu utilisé depuis les années 1960, si ce n'est de manière homéopathique en 1994, 1995 ou 2001. Comme à son habitude, l'UMP s'est horrifiée de cette annonce et a dénoncé une mesure risquant de décourager l'investissement privé.
Bien que je n'apprécie que peu Cécile Duflot et les écologistes, je dois reconnaître que je suis agréablement surpris du travail de la ministre. Mais là n'est pas la question. Sur le sujet qui nous intéresse, à savoir la réquisition de logements vides, je crois effectivement que cette mesure peut être une bonne chose. Si celle-ci ne doit pas être appliquée de manière aveugle, il me semble intéressant de pouvoir la mettre en oeuvre pour lutter contre la crise du logement. En revanche, je crois que ce système de réquisition doit être appréhendé comme un dernier recours et non comme un outil de premier usage. Ainsi, la réquisition est malgré tout un outil lourd de conséquences qui s'oppose au droit de propriété et doit donc être utilisée avec parcimonie.
La crise du logement est toutefois un réel problème de société qui doit être pris à bras le corps par le gouvernement. Dans cet objectif, l'Etat doit ainsi impulser un vaste plan de construction partout dans le pays en soutenant les collectivités locales (communes ...). Cela permettrait ainsi de soutenir le secteur du BTP tout en diversifiant et densifiant l'offre de logement. Et parallèlement à cet effort massif de construction, des actions doivent être menées en faveur de la location, en agissant notamment sur le niveau des loyers mais aussi sur l'accompagnement et la protection des propriétaires qui se retrouvent parfois démunis face à des locataires récalcitrants.
 
- La Justice une nouvelle fois coupable
Les relations entre policiers et magistrats ne risquent pas de s'arranger de si tôt. En tout cas, la récente erreur d'un juge d'instruction ayant conduit à la libération du tueur de Saint-Ouen (Kodjou Ben Hodor) ne va clairement pas en ce sens. Pour ne pas avoir vu sa prolongation de détention renouvelée dans les temps, le détenu de la maison d'arrêt de Fresnes a donc pu retrouver la liberté en toute légalité.
Si cette erreur, ou plus vraisembablement cette faute professionnelle, attise les tensions entre police et Justice, celle-ci fait également croître le ressentiment envers les juges qui existe dans la population. En effet, et je ne suis pas le seul, une grande partie des Français considèrent que les juges font preuve d'un trop grand laxisme vis-à-vis des délinquants et criminels. Les exemples illustrant cette thèse sont légions et il serait trop long de tous les citer. En outre, ce sentiment est d'autant plus fort que le citoyen lambda est lui généralement sévèrement sanctionné pour des faits de moindre importance, en particulier en matière routière.
Si l'on ne peut évidemment pas généraliser, il apparaît malgré tout qu'une partie des magistrats de notre pays contribuent, de manière plus ou moins consciente, à créer un sentiment d'impunité pour certains et d'inégalité pour d'autres. En conséquence, et afin de garantir la sécurité de chacun, il me semble impératif que la Justice fasse preuve de plus de sévérité dans les décisions qu'elle rend. De même, je crois qu'il est nécessaire que les juges puissent être réellement sanctionnés en cas d'erreur ou de faute, comme c'est d'ailleurs le cas pour n'importe quel salarié. Dans cette optique, on ne peut donc que regretter que Christiane Taubira, davantage connue pour son laxisme que pour sa fermeté, soit l'actuelle locataire de la place Vendôme.

lundi 22 octobre 2012

Tribune libre de Tobi

Comme promis  voici la première tribune libre publiée sur ce blog. Le texte porte sur Marine Le Pen et m'a été envoyé suite à son élection à la tête du FN en janvier 2011 lors du congrès de Tours.
Il apparaît finalement que mon camarade avait bien analysé la situation et que ces anticipations se sont effectivement réalisées.  

Chers amis, l’heure est grave.
Marine Le Pen vient d’être élue à la tête du FN. Vous allez me dire que c’était attendu. Ce qui l’est moins en revanche ce sont les intentions de vote des français pour 2012 à son égard. En effet, selon un sondage CSA publié après sa victoire, la candidate FN recueillerait 17 à 18 % d’intentions de vote. C’est autant que ce qu’avait obtenu son père en 2002 lors du 1er tour (16,86 % alors que les sondages le donnait 3ème avec 14 %). Ce résultat la placerait 3ème derrière Sarkozy et Aubry mais lui ferait obtenir les meilleurs résultats jamais enregistrés pour le FN lors d’une élection présidentielle. Maintenant je vais développer l’idée pour lesquelles je pense que nous sommes en danger.
 
On croyait le FN mort et enterré après son score aux dernières présidentielles de 2007 (10 % et éliminé du 1er tour) alors qu’il en est tout autrement. La nomination de Marine Le Pen va insuffler un nouveau vent de fraicheur sur le parti et va probablement être perçu de manière différente que par le passé. Oui, je pense que le FN va recueillir bien plus de voix qu’en 2007. On peut trouver plusieurs causes à cela.
Le candidat Sarkozy de 2007 a réussi à "piquer" des voix au FN en basant sa campagne sur l’insécurité et sur l’intolérance. Les résultats décevants de sa politique lui feront très probablement perdre une grande partie des voix gagnées qui devraient légitimement revenir au FN. De plus, 85 % des français se disent prêts à voter pour une femme à la présidentielle. L’exemple de Ségolène Royal ne vient pas contredire les faits puisqu’elle a, selon moi, été freinée dans son entreprise par ses propres alliés du PS. Les femmes sont de plus en plus présentes dans le paysage politique même si la loi sur la parité n’est pas totalement respectée. Donc je crois que la majorité des français pensent qu’élire une femme présidente de la République sera un réel signe de changement. Enfin, je trouve Mme Le Pen très présente et en phase avec les sujets qui préoccupent les français puisque 46 % d’entre nous sommes d’accord lorsqu’elle s’exprime sur l’insécurité (du jamais vu pour un candidat FN). Que ce soit sur l’Europe qu’elle souhaite quitter, l’insécurité qui grandit, ou encore ses idées sur les "valeurs républicaines", elle tente de gagner la sympathie des français. On est bien loin de l’image "raciste" que pouvait donner le FN de Jean-Marie Le Pen.
 
Je pense donc que Marine Le Pen est en train de gagner son pari en dédiabolisant le FN. Elle est aussi présente sur beaucoup plus de sujets que son prédécesseur. Le meilleur exemple est le social. On voit depuis la réforme des retraites qu’elle attaque le gouvernement  Sarkozy et ses "amis du pouvoir" (en parlant de Liliane Bettencourt par exemple) et surtout qu’elle entre sur le terrain des socialistes en insistant sur la "justice sociale". Rappelons que Marine Le Pen est élue dans une zone très populaire (Nord pas de Calais) où elle côtoie des classes modestes.
 
Pour résumer, la nouvelle candidate FN ratisse plus large, veut donner (et arrive) une image du parti plus sympathique, plus proche des attentes des français et incarne un changement dans le paysage politique français que les socialistes, à cause de leur guerre des égos, ne peuvent pas apporter aujourd’hui. Elle obtiendrait ainsi 27 % d’intentions de vote chez les employés, 17 % chez les ouvriers, 11 % parmi les électeurs de Sarkozy en 2007 et 10 % chez ceux de Bayrou.
 
 Mais réveillons nous !!!
Nous sommes bien en train de parler du FN, le parti de Jean-Marie Le Pen, né durant la guerre d’Algérie. Le parti qui souhaite le retour de la peine de mort. Le parti qui souhaite le retrait de l’euro, qui aurait des conséquences catastrophiques pour la France (perte de l’ordre de 5 % du PIB, explosion du chômage, déflation…). Le parti qui souhaite instaurer la "préférence nationale", qui accorderait plus de droits aux personnes dites "de souche".
Nous parlons bien de l’extrême droite. Et même si les sujets concernant l’islam ou l’immigration, qui étaient dominants il y a encore 5 ans, sont moins présents, Marine Le Pen et est restera la fille de Jean Marie Le Pen. Cela signifie que les sujets tabous ne sont pas abandonnés, ils sont juste "mis au placard" pour le moment. Je suis d’accord avec Benoit Hamon qui dit que Marine Le Pen est une candidate d’extrême droite déguisée en socialiste. Il suffit de lire ce qui sort dans les médias. On a l’impression qu’il est plus important de croire qu’elle a une nouvelle personnalité, de nouvelles idées, plutôt que de connaître le réel danger qu’elle représente.
 
En somme, la montée actuelle du FN ne peut pas être interprétée comme une montée du racisme en France mais comme un changement de trajectoire très intelligent de leur nouvelle leader et de surcroît très bien relayé par les médias.

mardi 16 octobre 2012

Tomgu lance les tribunes libres

Une fois n'est pas coutume, ce blog va connaître une nouvelle évolution au niveau de son fonctionnement.
Cela fait maintenant quatre ans et demi que j'ai commencé à rédiger des articles. Quatre ans et demi avec des hauts et des bas mais toujours avec cette même volonté d'écrire et de partager, et ce malgré un rythme de publication parfois irrégulier.
Aujourd'hui, et suite à plusieurs conversations sur facebook, j'ai décidé d'ouvrir les colonnes de ce blog à d'autres plumes que la mienne. La démarche peut paraître singulière mais elle permettra, je crois, de susciter le débat. Bien évidemment, il ne s'agira pas de publier les écrits de blogueurs confirmés mais au contraire de permettre à certains de mes contacts de partager leurs opinions d'une manière différente.
 
S'agissant de tribunes libres, aucune directive ne sera donnée aux auteurs qui seront libres de choisir le sujet, l'angle d'attaque ...  Bref pas de censure même en cas de divergences de point de vue. Dans ce cas, le seul "risque" est que le débat soit prolongé par une réponse de ma part. Bref, rien de bien méchant.
 
Alors quel intérêt pour ce projet ?
Pour moi et pour le blog, comme je l'ai signifié précédemment, l'objectif est d'aboutir à une forme de débat par articles interposés. D'autre part, ces écrits pourront constituer une nouvelle source d'inspiration avec peut-être le traitement de nouveaux thèmes. Enfin, cela permettra également de partager les points de vue de nouveaux auteurs et donc de favoriser l'échange.
Les futurs auteurs, quant à eux, auront ainsi la possibilité d'exprimer leurs opinions politiques de manière différente et éventuellement de se découvrir une vocation de blogueur.
 
Pour l'heure, il ne s'agit que d'une volonté de ma part qui ne pourra se concrétiser qu'avec votre aide. Aussi, je lance aujourd'hui un appel à contribution. Si vous êtes intéressés par ce projet et que vous souhaitez y prendre part, n'hésitez pas à prendre contact avec moi.
 
En attendant, le premier article de ce projet sera publié dans les prochains jours et sera consacré à Marine Le Pen.

mercredi 10 octobre 2012

Ecole : Hollande cède aux pédagogistes

Hier, François Hollande a prononcé un discours sur l'école à la Sorbonne. Celui-ci a ainsi présenté sa feuille de route suite au rapport rendu vendredi par le comité de pilotage de la concertation sur l'école.
En voici les grandes annonces :
 
- Revenir à la semaine de 4,5 jours
Depuis des décennies maintenant les rythmes scolaires font l'objet de débats perpétuels. Durant mon enfance, en primaire, j'avais école de manière ponctuelle le samedi. Puis au collège, le samedi s'est transformé en mercredi. Aujourd'hui, les écoliers n'ont finalement plus cours ni le mercredi ni le samedi.
Clairement je suis favorable à un retour à 4,5 jours, avec une large préférence pour le mercredi afin notamment de préserver un repos de deux jours en fin de semaine.
Par ailleurs, cette modification semble s'accompagner d'un raccourcissement de la journée. Là encore, je trouve cela très profitable pour les enfants. Et cela d'autant plus que le temps libéré sera consacré à l'aide aux devoirs, voire à un soutien individualisé.
Je crois en effet que d'importants efforts doivent être accomplis en ce sens, en particulier en primaire. Car c'est évidemment à ce niveau là que les inégalités se creusent, entre ceux qui peuvent aider leurs enfants (cours particuliers privés, aide personnelle ...) et les autres. Or pour moi, la puissance publique doit chercher à lutter contre ce phénomène en proposant du soutien scolaire et de l'aide aux devoirs pour les élèves ayant le plus de difficultés.
 
- Revoir l'affectation des professeurs
S'il est une chose assez paradoxale chez les fonctionnaires c'est bien cette tendance à envoyer les jeunes fraichement sortis de l'école dans les zones les plus difficiles. Et cela qu'il s'agisse de professeurs ou de policiers. Pour autant, cela s'explique aisément par le fait que ces enseignants souhaitent être mutés pour revenir dans leur région d'origine après quelques années passées en région parisienne par exemple.
Malheureusement, cette situation n'est bien évidemment pas optimale, à la fois pour les jeunes profs qui sont jetés trop tôt dans la fosse aux lions mais également pour les élèves qui se retrouvent face à des personnes qui manquent d'expérience. Il faut donc chercher à changer la donne en incitant, financièrement ou non, les enseignants les plus chevronnés à partager leur savoir dans les établissements les plus difficiles. Et dans le même temps, il faut revoir la formation des jeunes profs afin de mieux les préparer au métier auquel ils se destinent, en termes de pédagogie mais aussi de d'autorité et de discipline.
Enfin, je suis convaincu que des efforts budgétaires doivent être concédés afin de recruter davantage d'enseignants mais pas seulement. Je crois qu'il faut également augmenter le nombre d'adultes dans les établissements scolaires (surveillants ...).
 
- Réformer le système de notation
Si je suis globalement en adéquation avec la feuille de route du président de la République sur l'école, il n'en reste pas moins qu'il existe malgré tout un certain nombre de divergences. Et c'est notamment le cas en ce qui concerne les notes. Il apparaît de plus en plus que notre système actuel de notes sur 20 est contesté, accusé de décourager les élèves et de contribuer à leur échec. François Hollande a ainsi exprimé que la notation doit "indiquer un niveau plutôt que de sanctionner".
Personnellement je suis fortement attaché à ce système qui répond d'ailleurs à la volonté du président. En effet, l'échelle de 0 à 20 permet une plus grande précision dans la notation, avec les quarts ou les demis points, que ne permet clairement pas un code de couleurs (vert, orange, rouge) ou une échelle non-acquis, en cours d'acquisition, acquis. En outre, les notes sur 20 présentent l'avantage de permettre à chacun de pouvoir se positionner en valeur absolue et en valeur relative, c'est à dire par rapport aux autres. Et c'est justement cet aspect comparaison/compétition que condamnent les pédagogistes. Or je crois que cela favorise l'émulation entre élèves et rassure également les parents. Car malgré ce qu'en pensent certains, les parents apprécient grandement ces notes qui leur parlent aisément et leur permettent de constater une progression ou à l'inverse une régression.
Une des raisons qui expliquent ce rejet est que les notes seraient traumatisantes pour les enfants. Je m'inscris en faux contre cette ineptie. Je crois au contraire que ce sont ces nouvelles méthodes de notation qui sont frustrantes car elles ne laissent aucune place à la mise en perspective. Comment appréhender réellement une évolution avec des couleurs ? Pour moi, la présence de chiffres est au contraire une source de motivation car l'élève cherchera normalement à viser la note maximale et verra instantanément ses progrès s'il passe de 14 à 16 puis à 18. A l'inverse, cela sera-t-il possible si cet élève a un vert puis encore un vert ? Je ne le crois pas car il ne saura pas lequel de ces travaux est le meilleur.
En conséquence, je crois donc que le principe des notes sur 20 doit être réaffirmé et défendu face aux attaques des pédagogistes qui dégradent notre école. Il faut toutefois rappeler que les notes permettent d'évaluer un travail à un moment donné et ne sont en aucun cas le reflet de la valeur de l'élève.
 
Au final, le discours de François Hollande à la Sorbonne s'inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Il ne fait que reprendre les antiennes des pédagogistes sans faire apparaître de réel projet pour notre école. Comme dans d'autres domaines, celui-ci ne va donc pas assez loin et cherche à ménager la chèvre et le chou en privilégiant la synthèse. Comme du temps où il est était premier secrétaire du Parti Socialiste en somme.
Le problème est que Flamby n'est plus au PS et qu'il ne semble pas forcément avoir compris qu'il est aujourd'hui à la tête de la France. Or en ces temps troublés, et pour reprendre l'expression de Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas d'un capitaine de pédalo dont nous avons besoin mais bien d'un réel commandant de bord qui tient fermement la barre et maintient le cap dans la tempête.

vendredi 5 octobre 2012

1972 - 2012 : 40 ans pour normaliser le FN ?

Le 5 octobre 1972, Jean-Marie Le Pen, avec d'autres, fondait le Front National pour l'Unité Française (FNUF).
Depuis, de nombreux bouleversements sont intervenus dans l'histoire du parti : entrée à l'Assemblée Nationale, conquête de mairies, départ de Bruno Mégret ... Bref, le FN d'hier n'est pas le FN d'aujourd'hui. Et cela est d'autant plus vrai que Marine que n'est pas Jean-Marie.
 
Le 16 janvier 2011, Marine Le Pen est élue présidente du parti. La fille succède donc à son père en l'emportant face à Bruno Gollnisch avec 67,75 % des voix. Pour certains, il s'agit d'un renouveau au sein du parti, pour d'autres ce n'est qu'une sombre histoire de népotisme. Et pourquoi pas les deux ? Une sorte de changement dans la continuité comme dirait Valéry Giscard d'Estaing.
 
Depuis sa prise de fonctions, il est indéniable que Marine Le Pen, ou MLP pour les intimes, a impulsé un nouveau souffle au FN. Au moins sur la forme. Ainsi, celle-ci a mis davantage l'accent sur l'économie durant la campagne présidentielle aux dépens de la question de la sécurité et de l'immigration. De plus, un semblant de "purge" a été organisé avec l'expulsion de certains membres jugés indésirables (Alexandre Gabriac ...).
 
De par ces actions et son discours plus modéré, la fille Le Pen a su attiré autour d'elle des individus d'horizons divers (Florian Philippot, Gilbert Collard, Paul-Marie Coûteaux ...) qui lui ont permis de faire un pas supplémentaire vers la dédiabolisation du parti. De même, celle-ci a réussi à conquérir un nouvel électorat, notamment des jeunes, et surtout à susciter, au moins partiellement, un vote d'adhésion et non plus seulement de contestation.
 
Alors cela veut-il dire que le FN nouveau est arrivé ? Pas vraiment en réalité. Certes des progrès sont à noter sur la forme mais le fond des choses ne diffère finalement que peu, avec des changements à la marge surtout en termes de communication.
En fait, je crois que le Front National est une structure complexe qui doit être appréhendée dans son ensemble pour en saisir tous les tenants et aboutissants. Or c'est justement ce travail qui manque à certains et qui les conduit alors à tenir un jugement partiel et parcellaire.
 
En premier lieu, il est clair que la direction du parti est bicéphale. Marine Le Pen et son père sont en réalité les acteurs d'un jeu de rôle à deux. Le bon et le méchant flic en quelque sorte. Pour faire simple, Marine cherche à séduire de nouveaux électeurs, à les rassurer sur ses intentions alors que son père vise lui à conserver les bases du parti, c'est à dire les franges les plus extrémistes. A eux deux,  l'objectif est donc clairement de ménager la chèvre et le chou, ou autrement dit à conquérir de nouveaux marchés sans délaisser les débouchés existants.
 
Ensuite, je crois qu'il faut dissocier les dirigeants des adhérents. Les Le Pen et autres historiques du parti mis à part, les nouveaux arrivants sont issus de courants de pensée différents et ont un objectif clairement défini : arriver au pouvoir. Cela explique d'ailleurs la nouvelle organisation et en particulier cette volonté d'implantation locale avec les municipales en ligne de mire.
S'agissant des adhérents, on peut distinguer un avant et après Marine. Malgré les dires de certains, le FN est toujours composé d'extrémistes en tout genre : catholiques intégristes, skinheads ... La purge initiée, certes réelle, a essentiellement été un chiffon rouge, un coup de communication pour signifier le changement. Pour s'en convaincre il suffit de se rendre dans les fédérations locales et d'écouter les conversations des militants. A la fois instructif et effroyable. Cela étant, une nouvelle vague d'adhérents est arrivée avec l'élection de Marine Le Pen et la présidentielle. Plus modérés et moins arc-boutés sur l'immigration, ces militants sont souvent des jeunes qui découvrent la politique et ont voté pour la première fois en 2012. 
 
Enfin, une analyse du programme politique, c'est à dire le fond des choses, semble inévitable. Reconnaissons que, contrairement à son père et son projet de 2007, Marine Le Pen prône un interventionnisme d'état, une régulation en matière économique ... Pour autant, si les années passent les antiennes du FN restent. Le concept de préférence nationale est clairement réaffirmé, l'immigration - et son corollaire- l'insécurité constitue toujours un des principaux chevaux de bataille. De même, le rejet de l'étranger est encore présent même si le musulman a peu à peu remplacé le juif, la lutte contre l'islamisme (l'Islam ?) ayant pris le pas sur le reste.
 
En définitive si le FN semble avoir évolué depuis plusieurs mois, il apparaît que ce changement est essentiellement de façade, si ce n'est un leurre. Malgré la montée en puissance de Marine, l'ombre de Jean-Marie Le Pen plane toujours sur le parti. Et cela d'autant plus que c'est lui qui tient les cordons de la bourse donc de la vie. Si l'on peut effectivement concéder que des changements sont intervenus, il n'en reste pas moins que les fondamentaux d'hier sont toujours d'actualité.
 
Bien que je pense que ma relation au FN soit claire pour mes lecteurs réguliers, je tiens une nouvelle fois à rappeler ma position sur le sujet. Notamment en raison des rumeurs qui circulent actuellement sur un hypothétique rapprochement en le Front National et Debout La République de Nicolas Dupont-Aignan.
Effectivement, il existe des convergences entre mes opinions et les positions du FN au niveau économique (régulation et intervention de l'Etat, protectionnisme ...).
En revanche, je m'oppose formellement à certaines idées défendues par ce parti. Je pense notamment au lien systématique entre immigration et insécurité, à la préférence nationale qui me semble être une ineptie ou encore aux prises de position sur les thèmes de société (IVG, euthanasie ...).
En conséquence, et pour toutes ces raisons, il est donc totalement exclu pour moi de voter pour le Front National, que ce soit à des élections nationales ou locales.

jeudi 27 septembre 2012

Racisme anti-blanc : mythe ou réalité ?

En pleine campagne pour la présidence de l'UMP, Jean-François Copé et François Fillon essaient l'un et l'autre de se démarquer et de faire parler d'eux. Et à ce jeu là, c'est le député-maire de Meaux qui prend le pas sur son adversaire. Pour preuve la dernière polémique suscitée par celui-ci autour du racisme anti-blanc :
 
"Un racisme anti-blanc se développe dans les quartiers de nos villes où des individus - dont certains ont la nationalité française - méprisent des Français qualifiés de "gaulois" au prétexte qu'ils n'ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu'eux."
"Je sais que je brise un tabou en employant le terme de "racisme anti-blanc" mais je le fais à dessein, parce que c'est la vérité que vivent certains de nos concitoyens et que le silence ne fait qu'aggraver les traumatismes."
"Il est des quartiers où il ne fait pas bon être une femme, où il ne fait pas bon être de couleur blanche. C’est un racisme qui vient de l’ignorance, de l’inculture, de l’absence de structures éducatives suffisantes".
 
Comme souvent dans ce genre de situation, la gauche s'est indignée de ces propos, criant au scandale. A l'inverse, le Front National s'est réjoui que l'UMP reprenne un de ces arguments. Rien de très surprenant en fait au niveau de la politique politicienne dans la mesure où chacun réagit de manière prévisible.
 
Même si cela ne m'étonne plus, je regrette que la gauche n'arrive à se sortir de ses postures morales qui tendent à creuser toujours plus le fossé avec les classes populaires. Car c'est bien là l'un des gros problèmes que connaît actuellement François Hollande et son gouvernement. En effet, les thèmes sociétaux (mariage homosexuel, droit de vote des étrangers ...) sont privilégiés aux questions qui devraient être prioritaires, à savoir l'emploi et le pouvoir d'achat notamment.
 
Mais passons car cela n'est pas le sujet du jour. Ce qui nous intéresse aujourd'hui est bien les propos de Jean-François Copé et non les réactions de vierge effarouchée du PS. Le tout est donc de savoir si ce racisme anti-blanc est un phénomène réel ou s'il s'agit plutôt d'une légende urbaine.
 
Indéniablement le racisme en tant que tel existe bel et bien. Selon toute vraisemblance, cela concerne principalement les personnes étrangères à un milieu donné. En somme, on rejette les personnes qui sont différentes, soit du fait de leur couleur de peau, de leur religion ou de leur origine. Dans la majeure partie des cas, ce sont souvent "les noirs et les arabes", pour faire court, qui sont victimes de ce rejet, notamment en Europe du fait de leur passé migratoire.
 
Pour autant, le racisme est-il exclusif à cette population ? Je ne le crois pas. Comme nous l'avons dit, le racisme conduit à rejeter l'autre en raison de sa différence. Il n'y a donc aucune raison que cela soit limité à une partie de la population. Et chacun peut donc exclure autrui en fonction de ses propres critères. Dans l'absolu donc, rien ne s'oppose à une existence du racisme anti-blanc.
 
Comme le souligne, à juste titre, Jean-François Copé la montée du communautarisme, en particulier dans les quartiers populaires, conduit à un repli sur soi et ses semblables. Concrètement, cela aboutit à un regroupement d'individus ayant des caractéristiques identiques qui favorise alors le rejet de "l'étranger".
Sauf à se voiler la face ou à rester reclus dans les quartiers chics, force est de constater que certains de nos quartiers pourraient très bien être situés dans d'autres pays.
 
Dans ces conditions, effectivement, le fait d'être blanc peut s'avérer difficile. Mais je crois pourtant que ces comportements, légitimement condamnables, sont l'apanage de jeunes délinquants ou d'individus extrémistes. Cela n'est évidemment pas une excuse mais je pense que la majorité des étrangers vivant en France ne prononceront jamais d'insultes telles que "sale Français" ou "jambon-beurre" par exemple.
 
Cela pose alors la question, encore une fois ai-je envie de dire, de l'immigration d'étrangers non intégrés et de la répression de la délinquance dans notre pays. M'étant déjà exprimé à de (très) nombreuses reprises sur ce blog, je ne me répéterai pas une nouvelle fois ici.
En revanche, je réaffirme une fois de plus que ces sujets doivent être traités avec la plus grande fermeté et que, contrairement aux croyances d'une partie de la gauche, la prévention ne fait pas tout. La répression, pour une grande part, permet de rétablir l'ordre public. Et c'est pourquoi il me semble plus que nécessaire d'augmenter sensiblement les budgets des ministères de l'Intérieur et de la Justice.

jeudi 20 septembre 2012

D'une caricature à l'autre

Depuis plusieurs jours maintenant le monde arabe est en proie à une vague de manifestations violentes suite à la diffusion d'un film islamophobe. Comme je l'indiquais dans un précédent article, je trouve toute cette effervescence largement démesurée et complètement futile. Je peux bien évidemment comprendre que les musulmans aient été choqués par ce film mais de là à s'en prendre à des ambassades et à tuer des gens ...
 
Mais je me suis déjà exprimé sur le sujet et ne souhaite donc pas y revenir. En revanche, un autre évènement récent est venu remettre de l'huile sur le feu. Je pense bien évidemment à la publication de caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo. Au vu de la situation actuelle et du climat délétère qui règne dans le monde, cette opération du journal satirique a immanquablement fait couler beaucoup d'encre.
Médias comme politiques, chacun y est allé de son commentaire, en France et à l'étranger d'ailleurs, pour soutenir ou réprouver l'initiative. Une fois n'est pas coutume sur ce blog, j'ai moi aussi décidé de prendre position sur le sujet.
 
Pour mes plus fidèles lecteurs, il ne leur aura pas échappé que je suis un ardent défenseur de la liberté d'expression. De même, je considère que l'on peut et l'on doit rire de tout, le seul problème étant de le faire avec les bonnes personnes. En conséquence, j'estime que Charlie Hebdo a tout à fait le droit de publier ces caricatures, y compris en ces temps troublés. Je crois même qu'il est important que chacun, et en particulier l'Etat, se batte pour que ce droit soit préservé car celui-ci constitue une vraie marque de fabrique de notre pays.
 
Cela étant, et bien que je respecte la décision de Charlie Hebdo, je dois reconnaître que je considère que cette opération, marketing, commerciale et financière, n'est pas une bonne idée. Il s'agit certes d'un excellent coup d'éclat avec probablement d'importantes retombées pécuniaires. Pour autant, je crois sincèrement que cela ne fera qu'aggraver une situation déjà préoccupante. Pire, cela peut même conduire à mettre en danger nos compatriotes à l'étranger, qu'ils soient salariés, touristes ou diplomates. Cette éventualité est d'ailleurs prise très au sérieux par le gouvernement puisque la sécurité de nos ambassades a récemment été renforcée.
 
Comme je le disais précédemment, je peux comprendre que les musulmans soient heurtés et choqués par ces dessins. Malgré tout, cela ne justifie en aucun cas de tels accès de violence. Personnellement, j'ai du mal à comprendre ces réactions excessives. Et cela d'autant plus que les chrétiens ne se comportent pas ainsi lors de chaque caricature du pape ou du christ.
 
En France, le délit de blasphème n'existe heureusement pas. Aussi, il est autorisé de parodier, caricaturer, critiquer ... dieu ou son prophète et ce quelle que soit la religion en question. Je crois d'ailleurs que nous devons nous féliciter de cet état de fait qui conduit, entre autres, à ce que la France soit la France.
Croyants ou non, chacun est tenu de respecter les lois de notre pays sous peine de sanctions. Là encore, ces principes doivent être réaffirmés pour que certains ne les oublient pas.

samedi 15 septembre 2012

Des excès de la religion

Pour qui me connaît, ma position vis-à-vis de la religion n'est pas un mystère. Je n'ai d'ailleurs jamais fait secret de mon opinion sur le sujet, ce qui peut d'ailleurs gêner certaines personnes de mon entourage qui ont un avis nettement divergeant.
 
Personnellement, je suis athée, ne croyant pas en l'existence de Dieu. Et plus exactement, je considère que la religion est une invention de l'Homme pour manipuler et contrôler ses semblables. En conséquence, je me tiens éloigné de toutes ces considérations sacrées. Pour autant, cela ne m'empêche pas de respecter les convictions de chacun, bien au contraire d'ailleurs.
 
Cela étant, les derniers évènements m'ont clairement conforté dans mon idée que la religion est certes l'opium du peuple, comme le disait Marx, mais également un fléau pour l'humanité. Il serait évidemment réducteur et quelque peu malhonnête de généraliser et de mettre tous les croyants dans le même panier. En effet, la très grande majorité de ces personnes pratique leur foi en privé dans le respect des autres et de notre principe de laïcité.
 
En revanche, et c'est ce qui a motivé cet article, une frange toujours plus vindicative et violente d'extrémistes de tout poil tend à prendre le dessus sur la majorité silencieuse. Et cela concerne, malheureusement, l'ensemble des religions. Je trouve d'ailleurs paradoxal que ces individus, qui se réclament de Dieu, agissent de la sorte dans la mesure où leur comportement s'oppose frontalement aux valeurs de paix et de fraternité qu'est sensée prônée la religion.
 
Alors certains diront qu'il ne faut pas faire d'amalgame entre la majorité des croyants et ces extrémistes. Cela ne me convainc toutefois pas. Clairement ces fous de Dieu sont adeptes d'une (sur)interprétation rigoriste, voire même ultra, des textes sacrés. Il ne s'agit donc ni plus ni moins que de fondamentalistes tombés dans la démesure. Certes, il est possible que la religion soit un prétexte, une excuse permettant de "légitimer" certaines exactions mais le raccourci serait, selon moi, trop simple et conduirait à détourner les yeux des vrais problèmes voire à dédouaner les auteurs.
 
Comme je le disais, je considère qu'aucune religion ne vaut mieux qu'une autre. Il est vrai que l'islam occupe une place importante dans les médias, surtout en ce moment avec les émeutes dans le monde arabe. A ce sujet, je tenais d'ailleurs à dénoncer fermement ces agissements de terroristes de la pensée qui n'hésitent pas à remettre en cause la liberté d'expression. Pire, des diplomates ont été tués par des fanatiques seulement et uniquement pour un film qui leur a déplu. Que je sache le blasphème n'est ni un crime ni un délit, enfin sauf dans quelques pays reconnus pour leur caractère démocratique exemplaire.
Mais revenons à nos moutons. Les chrétiens et les juifs ne sont pas pour autant exempts de tout reproche et ont également leurs propres barjots. Il n'y a qu'à voir les récentes déclarations du cardinal Barbarin archevêque de Lyon sur le mariage homosexuel pour s'en convaincre : "Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'interdiction de l'inceste tombera".
Un charmant homme donc.
 
Il apparaît toutefois que c'est actuellement la question de l'islam qui fait le plus débat. Et ce depuis plusieurs années déjà. Cela n'est pourtant pas illogique en raison notamment de notre Histoire. La France, et l'Europe plus largement, est une zone de tradition chrétienne où pendant des siècles les destins de l'Etat et de l'Eglise furent étroitement liés. Le temps faisant son oeuvre l'un et l'autre ont su coexister, si ce n'est cohabiter, jusqu'à leur séparation en 1905.
 
Depuis, le christianisme est en perte de vitesse croissante dans notre pays. A l'inverse, la religion musulmane connaît un essor massif dans nos contrées. S'agissant d'un culte importé, puisqu'à la base extra-européen, l'islam n'est clairement pas aujourd'hui totalement intégré dans la société française, comme chacun aura pu le constater. Il faudra encore plusieurs années pour que notre pays digère ce phénomène comme cela a été le cas avec les vagues migratoires italiennes, portugaises ou encore espagnoles.
 
Pour autant, il est probable que cela prendra plus de temps, et ce pour diverses raisons. Outre les différences culturelles indéniables, le comportement politique est, selon moi, également en cause. En effet, en particulier sous la pression de la bien-pensance gauchiste, le concept d'assimilation a été lâchement abandonné au profit de la notion d'intégration, nettement plus floue. Pire, certaines associations ont cherché à célébrer la diversité et l'ont élevé au rang de valeur, accentuant ainsi un communautarisme déjà rampant. Cela a alors conduit à une augmentation massive de revendications communautaires et donc à une dangereuse remise en cause de notre unité nationale.
 
Comme dans le domaine économique, c'est une fois encore la faiblesse de l'Etat qui est, au moins partiellement, la cause de ces problèmes. Empêtré dans des considérations électoralistes et tenu par les hérauts du politiquement correct, nos dirigeants politiques ont abandonné toute volonté de mettre au pas les religions. Il n'est donc pas étonnant que les dérives en tout genre (prières de rue, processions publiques ...) se multiplient.
 
S'il n'est pas encore trop tard pour agir, les choses évoluent clairement dans le mauvais sens. Pourtant, seule une réelle volonté politique permettra d'améliorer la situation. C'est clairement à l'Etat de réaffirmer nos valeurs et nos principes et de veiller à leur application et leur respect par toutes les religions, sans aucune distinction. Croire en Dieu ne dispense aucunement de respecter les lois de la République et il faudrait que certains ne l'oublient pas.
Gageons pourtant que ni François Hollande ni Christiane Taubira, sa ministre de la Justice, n'auront le courage de se poser en rempart face aux religions. Espérons simplement que Manuel Valls, un des rares ministres valables au gouvernement,  saura et pourra inverser la tendance ...

mardi 4 septembre 2012

Tomgu fait sa rentrée !

Après une longue pause estivale, il est grand temps pour moi de retrouver le chemin de l'écriture. Comme des millions d'écoliers, collégiens et autres lycéens, ce mardi 4 septembre sonne donc le retour d'une nouvelle année scolaire qui s'annonce une fois encore chargée. Outre le brevet et le bac, je pense également à un agenda politique qui sera riche en évènements, notamment d'ici la fin de l'année : élections des dirigeants de l'UMP et du PS, élection présidentielle aux Etats-Unis, vote du nouveau traité européen ... et bien d'autres choses encore.
 
Mais nous aurons le temps d'y revenir plus tard. En cette journée de rentrée, c'est bien évidemment d'éducation dont j'ai envie de vous parler. Comme ses prédécesseurs, Jean-Marc Ayrault a fait de l'école un de ses chantiers prioritaires. Jusque là rien de plus classique tant cela est de coutume depuis des décennies. Quel gouvernement prendrait le risque de ne pas agir pour l'école, c'est à dire le futur de nos enfants, donc l'avenir de notre pays ?
 
En fait, c'est le passage des paroles aux actes qui est souvent le plus compliqué et le plus problématique. L'Education Nationale est un secteur en perpétuelle réforme. Pour preuve, seuls peu de ministres n'ont pas de loi à leur nom en ce domaine. Bref, l'école ne cesse d'évoluer depuis des années. Et je dis bien évoluer, pas améliorer. Car parmi tous ces chamboulements, il n'est pas rare que certaines mesures reviennent sur d'autres prises antérieurement, et ainsi de suite. Pire, les pédagogistes ont réussi à prendre le pouvoir dans les hautes sphères de la rue de Grenelle, faisant la promotion de l'enfant-roi.
 
Une fois n'est pas coutume, Vincent Peillon, l'actuel ministre de l'Education Nationale, se lance également dans une vague de réformes afin de "refonder l'école", avec notamment une révision des rythmes scolaires. J'attendrai évidemment les conclusions du comité de réflexion pour m'exprimer sur le sujet mais j'ai peur que cette volonté de transformer l'école reste vaine une fois encore, en particulier du fait de la pression des différents lobbys.
 
Clairement notre école mérite mieux qu'une lutte d'influence entre politiques, enseignants et parents d'élèves. La problématique est bien trop grave pour être réduite à une question d'horaires. Car les maux dont souffre notre école sont bien plus profonds et ne sont, en fait, que le reflet de ceux de notre société : laxisme, violence et  laisser-aller.
 
C'est donc l'ensemble de ces problèmes qu'il convient de traiter. Et pour cela, la première chose est de s'interroger sur ce que l'on attend de l'école donc des équipes enseignantes. Pour certains, l'école doit être un lieu de vie où les enfants s'épanouissent. Personnellement, je crois que l'école doit être avant tout un endroit où les enfants apprennent des choses, utiles pour l'avenir de préférence. Il ne doit en aucun s'agir d'une garderie ou d'un parc d'attractions.
 
Cela étant posé, il me paraît donc impératif  de revoir les programmes scolaires afin de privilégier les savoirs fondamentaux aux dépens des "enseignements d'ouverture". Concrètement, cela revient à augmenter le volume horaire du Français, des maths et de l'Histoire et à diminuer celui de la musique et des arts plastiques. En effet, je trouve ahurissant que des enfants passent du temps à faire du collage alors même qu'ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Tout est question de priorités et les miennes sont claires.
 
Par ailleurs, des efforts doivent être faits en direction des professeurs, et ce à différents niveaux. En premier lieu, il est clair que leur nombre doit être accru. Comment peut-on apprendre dans de bonnes conditions en étant plus de 30 par classe ? Je pense alors qu'il faut recruter un nombre suffisant d'enseignants afin d'aboutir à un effectif d'environ 20 élèves par classe.
Ensuite, il faut revaloriser ce métier qui est indispensable à notre pays. Et cette revalorisation passe évidemment par des augmentations de salaire et par un travail sur les conditions de travail (rénovation des infrastructures, dotation en nouvelles technologies ...).
Enfin, et cela sera un gros chantier du mandat de François Hollande, il faut absolument revoir la formation des enseignants. Il est complètement aberrant d'envoyer de jeunes professeurs devant une classe sans réelle préparation. S'il est un métier où l'alternance est particulièrement approprié, c'est bien celui d'enseignant. Cela présentant ainsi l'avantage de former le futur prof en douceur, en le confrontant rapidement à la réalité du terrain. Car il ne faut pas oublier que le prof ne doit pas seulement être un expert dans sa matière. Il lui faut également faire preuve de pédagogie et d'autorité pour transmettre au mieux son savoir.
 
Alors oui, M. Peillon, il est nécessaire de refonder notre école. Oui, M. le ministre, il est impératif que notre école retrouve ses lettres de noblesse. Mais cela doit se faire en toute transparence, sans céder aux pressions des syndicats d'enseignants ou de l'industrie du tourisme.
 
N'oubliez pas M. le ministre que vous avez, vous et le gouvernement auquel vous appartenez, une responsabilité. Une responsabilité héritée de notre passé. Gardez bien à l'esprit que nous sommes les dignes légataires de Jules Ferry et de son école laïque, gratuite et obligatoire.

samedi 25 août 2012

Vis ma vie ... de communiste au meeting de Mélenchon

Après avoir assisté au meeting de François Bayrou il y a de cela quelques mois, j'ai décidé de renouveler l'expérience en me rendant sur le campus de Saint Martin d'Hères (Isère) afin d'écouter Jean-Luc Mélenchon qui venait conclure les universités d'été du Parti de Gauche (Remue-Méninges).
Si j'avais déjà entendu l'ancien candidat à la présidentielle, notamment au Forum Libération de Grenoble, j'avais vraiment envie d'assister à ce discours pour "voir de l'intérieur" la réalité du Front de Gauche. Car le contexte est clairement différent entre un débat dans une salle de spectacle et un meeting devant des militants sur une place publique.
Voici donc ma plongée parmi les cocos de l'Isère et d'ailleurs.
 
Pour être honnête, je m'attendais, préjugés sur l'extrême gauche oblige, à me retrouver au milieu de hippies et autres babas cool. Rien de cela en réalité, ou alors de manière très marginale. A l'inverse, j'ai retrouvé une foule plutôt nombreuse pour une après-midi du mois d'août. Foule qui était également, je trouve, assez représentative de la population notamment en termes de pyramide des âges avec une quantité non négligeable de jeunes. Et surtout, ce qui m'a grandement surpris, c'est l'importante logistique dont dispose le Front de Gauche. Sono, scène, caméras, service d'ordre ... on est loin des modestes meetings de Debout la République. Mélenchon peut d'ailleurs remercier chaleureusement le PCF qui lui a amené son expérience de tels rassemblements ainsi que sa base militante.
 
Bien que je l'ai déjà dit à plusieurs reprises sur ce blog, je réaffirme que Mélenchon est un grand orateur. Un tribun hors pair comme je les aime et comme on n'en fait plus, malheureusement. Pour autant, et à mon grand regret d'ailleurs, je n'ai pas trouvé que le camarade Jean-Luc ait particulièrement brillé. Certes l'auditoire était plus que satisfait mais il est toujours facile devant des convaincus ...
 
Pour ma part, j'estime que ce discours a brillé par sa vacuité et je suis donc ressorti quelque peu déçu par cette prestation. Mon grand regret : beaucoup trop de lyrisme et pas assez de concret. Pour tout dire, j'ai même trouvé le coprésident du Parti de Gauche de mauvaise foi à plusieurs reprises, recourant à des facilités de mauvais goût.
Deux exemples pour illustrer cela. Tout d'abord, Mélenchon nous a vanté les mérites des gouvernements sud-américains en avançant des chiffres impressionnants sur la réduction de la pauvreté ou l'augmentation de l'alphabétisation. Or le problème est qu'il a rapproché ces résultats avec ceux de nos gouvernements en France. Pour moi, il s'agit là d'une grande malhonnêteté intellectuelle dans la mesure où les comparaisons ne sont pas possibles. Ces pays connaissent actuellement une émergence économique qui profite à sa population notamment en raison de l'exploitation de matières premières. Or notre pays a connu de telles évolutions il y a des dizaines et des dizaines d'années en arrière.
Ensuite, Mélenchon nous a expliqué que ce sont les crises économiques qui ont conduit aux guerres de 1914 et 1939. Par analogie, celui-ci estime qu'une nouvelle guerre est possible si la situation économique mondiale ne s'améliore pas. Evidemment, cette vision de l'Histoire permet d'appuyer ses propos mais je la trouve tout à fait parcellaire et incomplète, pour ne pas dire mensongère. Si l'économie a certes joué un rôle dans les prémices de ces conflits mondiaux, celle-ci n'en constitue pas la seule et unique raison.
 
Mais laissons de côté ces considérations de pure politique politicienne qui visent à fédérer les militants. D'autant plus que je pourrais en ajouter d'autres (petites phrases, attaques contre le PS, l'UMP et EELV ...). Je me préfère revenir sur trois points qui m'ont particulièrement marqués au cours de ces deux heures de discours.
En premier lieu, je souhaite revenir quelques instants sur cet internationalisme latent qui est caractéristique de l'extrême gauche. C'est d'ailleurs là un point de désaccord important avec le Front de Gauche en particulier et avec la gauche au sens large. Tout au long de son intervention, Jean-Luc Mélenchon a fait référence à l'Amérique du Sud en la présentant comme un modèle. Il n'a cessé de faire référence à des pays étrangers ... mais n'a finalement que peu parlé de la France en tant qu'entité propre. Et c'est justement ce rejet de la nation que je regrette. Une fois pour toute, patriotisme n'est pas synonyme de nationalisme. Comme le disait le général de Gaulle : "le patriotisme c'est aimer son pays, le nationalisme c'est détester celui des autres." Or je suis convaincu que c'est par la nation que viendra le salut de notre pays. A l'inverse, rien n'est à attendre de ces instances supranationales et antidémocratiques telles que l'UE, l'OMC ou le FMI, si ce n'est toujours plus de libéralisme et d'austérité.
 
Ensuite, et c'est un évènement qui a été largement repris par les médias, j'ai été interloqué par la conversation téléphonique avec Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. Pour rappel, Assange est actuellement réfugié à l'ambassade de l'Equateur à Londres suite à un mandat d'arrêt émis par la justice suédoise en lien avec des accusations d'agression sexuelle. Par cette communication, Mélenchon réalise certes un coup médiatique mais apporte également un franc soutien à Julian Assange.
Personnellement, je suis assez réservé sur ce genre de "manifestation". En effet, il s'avère que cette affaire n'est pas très claire avec des coïncidences plus qu'étonnantes. Voila pourquoi je crois qu'il faut faire preuve de prudence en ne s'avançant pas trop sur le sujet. S'agissant du fond, je crois qu'il est légitime que Julian Assange s'explique devant la Justice de son pays comme n'importe quel citoyen. Par ailleurs, je ne crois pas que la diffusion de télégrammes diplomatiques soit une bonne chose. Au contraire, la diplomatie nécessite un certain secret qui doit donc perdurer pour protéger les intérêts des nations. Méfions de cette recherche de la transparence à tout prix car celle-ci pourrait nous conduire, à terme, à supprimer toute intimité de la vie privée.
 
Enfin, il a été question pendant quelques minutes du traité européen qui doit être ratifié par la France. Si le thème a été effectivement abordé, je regrette que cela soit fait vers la fin du discours et de manière trop courte à mon goût. Cela est d'autant plus dommageable qu'il existe dans notre pays une importante propagande européiste dans la plupart des "médias traditionnels". Heureusement qu'internet est encore un espace de liberté qui permet d'exprimer, malgré une volonté de contrôle accru, des opinions divergentes et d'informer les gens de ce qui se trame dans leur dos.
Une fois encore, comme avec le traité de Lisbonne, nos dirigeants souhaitent faire adopter en catimini un texte qui réduit toujours plus la souveraineté de notre pays en limitant nos marges de manoeuvre budgétaire (déficit limité à 0,5 % du PIB) et en donnant toujours plus de pouvoirs à ces instances non élues (sanctions automatiques en cas de non respect de cette limite). A juste titre, Jean-Luc Mélenchon, comme Nicolas Dupont-Aignan d'ailleurs, appelle le gouvernement à soumettre ce texte à référendum. Bien évidemment je ne peux qu'approuver et soutenir cette demande car il me semble on ne peut plus normal que le peuple français s'exprime sur des sujets aussi importants.
 
Alors finalement que retenir de cette immersion dans la sphère coco ?
En réalité, pas grand chose de nouveau. Comme dans tous les meetings, il existe un certain fanatisme que je déplore. Mélenchon, à l'image d'autres leaders politiques cède peu à peu à la pression des médias en enchaînant bons mots et petites phrases. Si la forme est toujours au rendez-vous, le fond m'a semblé un peu faiblard hier soir.
En revanche j'ai pu constater que, malgré un nombre d'adhérents en baisse constante depuis des années, le Parti Communiste reste une véritable machine de guerre qui a cette capacité à être présent massivement sur le terrain, au contact de la population.
 
Je finirai par une image qui m'a fait sourire à la fin du meeting. Suite à son discours, Jean-Luc Mélenchon a invité sur scènes les représentants de toutes les composantes du Front de Gauche. Nous nous sommes donc retrouvés face à une multitude de chefs de groupuscules  mouvements d'extrême gauche qui m'a fait penser à une armée mexicaine. Et c'est justement ce que je reproche à Mélenchon et à son parti. Je trouve dommage de s'enfermer dans un sectarisme qui conduit à rejeter celui ou celle qui n'est pas de gauche. Je le répète à nouveau mais le clivage gauche/droite n'est plus aujourd'hui le principal. Il s'agit d'un référentiel erroné, dépassé qui a été remplacé par une opposition entre souverainistes et mondialistes.
C'est en ces termes qu'il faut maintenant raisonné camarade Jean-Luc. Car, que tu le veuilles ou non, le PS ne vaut guère mieux que l'UMP. Comme disait Philippe Séguin : "le PS et l'UMP sont des détaillants qui vont se fournir chez le même grossiste, l'europe".