vendredi 31 décembre 2010

Au revoir 2010 et bonjour 2011

En ce dernier jour de 2010, il me semble intéressant de faire un bilan de l'année écoulée.
Selon votre condition sociale et votre lieu de vie, 2010 aura été une année plus ou moins faste. Alors bien sûr, celle-ci fut bonne voire excellente pour nos amies les banques qui ont retrouvé toute leur vigueur après une année 2009 plutôt maussade. Même chose pour les grands patrons, notamment du CAC 40, qui ont, une fois encore, empoché des salaires mirobolants.
Mais ces personnes là ne sont qu'une partie assez infime de notre pays. Car n'oublions pas que la plupart de nos concitoyens ne vivent pas dans des grosses maisons avec piscine, ne gagnent pas des mille et des cents ... Au contraire, beaucoup de Français connaissent des situations parfois compliquées et certains mêmes survivent plus que ne vivent.
 
Mais laissons de côté ce constat que chacun connaît tant il est posé depuis longtemps.
L'année dernière, à la même époque, j'avais également rédigé quelques voeux pour 2010. En les relisant, je ne peux que constater que rien n'a vraiment changé : l'emploi n'a pas progressé, le système financier n'a pas été réformé, nos hommes politiques n'ont pas cessé de se coucher ...
Cela a même été tout l'inverse. Effectivement, le chômage a continué de croître dépassant la barre des quatre millions de chômeurs. De plus, les attaques spéculatives contre les pays de la zone euro ont bien montré que ce système était complètement fou mais surtout que nos dirigeants étaient incapables de nous sortir de ce pétrin. Enfin, ces mêmes dirigeants ont prouvé leur soumission. Je pense notamment à notre cher président qui aime à se prosterner. 2010 a ainsi été une bonne année en ce sens puisque Nicolas Sarkozy s'est couché devant les agences de notation, devant la Chine, devant l'Allemagne, devant la Commission européenne, devant la BCE ... et j'en passe.
Pour autant, ce président a su tenir bon lorsqu'il pensait qu'il le fallait. C'est notamment le cas concernant la réforme des retraites ou l'affaire Woerth-Bettencourt. En somme, il applique à la lettre la maxime : "dur avec les faibles et doux avec les puissants".
Mes voeux de 2010 n'ayant pas été exaucés, je ne peux que les réitérer pour 2011. Mais cela ne me semble pas suffisant. En effet, ces derniers étaient valables pour 2010, et le seront bien évidemment pour 2011, mais un cap a été franchi durant l'année écoulée.
Il est indéniable que le fossé entre le peuple et les élites s'est considérablement creusé. On a ainsi pu assister à des cures d'austérité terribles en europe et ce uniquement dans le but de réparer les fautes des banques et plaire aux marchés financiers. J'ai donc une pensée, en cette période de fêtes, pour nos amis Grecs, Irlandais, Portugais ... et plus largement pour tous ceux qui subissent le diktat de cette europe.
Mais je crois que 2011 pourra apporter quelques solutions à nos problèmes. En effet, si les attaques sur les pays de la zone euro persistent alors la situation deviendra de plus en plus intenable. Cela pourra notamment conduire à un éclatement de cette monnaie unique qui asphyxie nos économies. Un tel scénario peut paraître aujourd'hui farfelu mais de plus en plus d'économistes (Jacques Sapir, Alain Cotta ...) penchent pour une telle issue.
 
Mais assez parlé d'économie et de finance.
Pour finir j'aimerais rebondir sur la conclusion du livre écrit par Jean-Luc Mélenchon auquel j'ai récemment consacré un article. Le président du Parti de Gauche achève son ouvrage sur la présence, en particulier en France et dans le milieu politico-journalistique, de déclinistes qui voient tout en noir et ne parlent que des problèmes du pays. C'est un fait, ces personnes existent. Pour autant, elles ne sont pas forcément représentatives de la réalité du peuple français. Car il ne faut pas oublier qu'il persiste également un grand nombre d'individus qui croient en leur pays et en ses possibilités, qui pensent que la France est une grande nation qui dispose d'atouts non négligeables.
N'oublions pas que la France est la cinquième puissance mondiale.
N'oublions pas que la France est présente dans tous les océans et sur tous les continents.
N'oublions pas que la France possède une langue parlée dans des dizaines de pays par des millions de gens.
N'oublions pas que la France est le pays de Vercingétorix, de Louis XIV, de Jeanne d'Arc, de Napoléon, de De Gaulle.
Bref, n'oublions pas ce que nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses. Mais arrêtons de nous auto-flageller et de battre notre coulpe sans arrêt.
Il est temps de relever la tête et de bomber le torse.
 
En ce dernier jour de 2010, j'appelle de mes voeux un renouveau pour notre pays, tant au niveau politique qu'économique. J'espère que cette décennie à venir sera synonyme de redressement et de nouveau départ. Car, comme le disait De Gaulle, "la France n'est pas la France sans la grandeur".
En cette veille de 2011, je vous souhaite, à tous et à toutes, une bonne et excellente année. J'espère que celle-ci vous comblera tant sur le plan professionnel que personnel. Que cette nouvelle année vous apporte gaieté, santé et prospérité.
 
Vive la République, Vive la France !

dimanche 26 décembre 2010

"Qu'ils s'en aillent tous" de Jean-Luc Mélenchon

Vendredi, Jean-Luc Mélenchon écrivait sur son blog : "Il s’est vendu 43 000 exemplaires de mon livre "Qu’ils s’en aillent tous". Donc, j’ai du être dans pas mal de sabots de Noël".
Je ne sais pas où sont les 42 999 autres exemplaires mais je suis au moins sûr qu'un de ses livres a été offert pour Noël. En effet, j'ai reçu ce livre pour les fêtes de la part de ... moi-même. Et oui, j'ai bien le droit de me faire des cadeaux de temps en temps, non ?
Bref, après avoir dévoré cet ouvrage en quelques heures, je vous livre mes remarques :
 
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il me semble important de s'intéresser tout d'abord au personnage qu'est le sieur Mélenchon. En effet, il faut bien reconnaître que Jean-Luc Mélenchon tranche avec la plupart des hommes politiques actuels. Je pense notamment à son style de langage qui est souvent peu soutenu voire même parfois familier. En outre, on peut remarquer que cet homme est clairement dans la provocation. Il fait le buzz (ou ramdam en français) et le show sur les plateaux, ce qui explique son succès médiatique.
A titre personnel, j'ai une certaine affection pour Mélenchon. Je dois même dire que je partage une partie de ses idées. En revanche, je regrette son côté démesuré, exagéré.
Enfin, il me semble dommageable de rester enfermer dans une logique d'affrontement gauche/droite, comme l'est également Jean-Pierre Chevènement. Effectivement, pour ces deux hommes, la gauche semble être la panacée et le rassemblement des "forces de gauche" un objectif à atteindre. Or je crois, comme bien d'autres, que ce référentiel est erroné et qu'il convient alors de réinitialiser le logiciel de pensée. De fait, Mélenchon et Chevènement refuse toute alliance avec Nicolas Dupont-Aignan au seul prétexte que ce dernier est issu de la droite alors même que leurs programmes possèdent de fortes similarités.
 
Mais revenons-en au livre en tant que tel et en premier lieu sur le titre. Pour rappel, l'ouvrage est intitulé " qu'ils s'en aillent tous". Ce titre souligne donc bien le sens de la provocation de l'auteur. Toutefois, je trouve cela paradoxal dans la mesure où le président du Parti de Gauche appartient au système qu'il veut renverser. En effet, celui-ci est actuellement député européen mais il a également été sénateur, ministre, conseiller municipal et conseiller général.
 
Entrons maintenant davantage dans le contenu et le fond du livre.
Rapidement, Jean-Luc Mélenchon nous explique qu'il souhaite, en cas d'accession au pouvoir, rédiger une nouvelle Constitution par le biais d'une assemblée constituante comme cela avait été le cas en 1789 suite à la Révolution française. Pour justifier cela, il s'appuie sur le cas des pays d'Amérique Latine qui ont fait de même afin de redonner une certaine légitimité aux institutions. De plus, il invoque le fait que notre Constitution a été modifiée à de nombreuses reprises depuis 1958, requérant ainsi une remise à plat.
En somme, Mélenchon nous propose tout bonnement une VIème République. Voila mon premier point de désaccord, et il n'est pas des moindres. Comme je l'ai exprimé dans de précédents articles, je suis fortement attaché à notre régime politique hérité du général de Gaulle. Il s'agit là d'un régime stable qui a fait ses preuves dans la durée et a permis à chaque président de disposer d'une certaine marge de manoeuvre. Alors bien sûr les dirigeants successifs ont remodelé cette Constitution afin de l'arranger à leur sauce. Néanmoins, je ne suis pas convaincu par la nécessité d'une nouvelle République. En outre, rien n'empêche un retour à la forme originelle de notre Constitution si cela est réellement nécessaire.
 
Tout au long du livre, Mélenchon donne beaucoup de chiffres afin d'appuyer ses propos. C'est notamment le cas lorsqu'il explique que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Il en arrive alors à la conclusion qu'il faut taxer davantage les riches, qui sont selon lui, tous pourris et en particulier les grands patrons qui ont des salaires mirobolants alors même qu'ils exploitent la misère humaine.
Il émet alors deux idées. La première n'est pas nouvelle et consiste en l'instauration d'un salaire maximum calculé sur la base de  vingt fois la rémunération la plus faible dans l'entreprise. Personnellement, je suis favorable à un tel dispositif mais toute la difficulté réside dans la fixation du coefficient multiplicateur. Pour moi, celui-ci doit être déterminé au sein de chaque secteur d'activité voire même chaque entreprise afin de tenir compte de leurs spécificités propres.
La seconde proposition est de mettre en place un salaire maximum au niveau national. Ce dernier serait fixé à environ 350 000 € par an soit environ 30 000 € par mois. La partie supérieure à ce montant serait alors taxée à 100 %, soit comme le dit Mélenchon lui-même, "je prends tout". Selon lui, cela concernerait seulement 0,05 % des contribuables soit tout au plus 15 000 personnes. Alors bien sur dit comme cela, l'idée peut rebuter. Néanmoins, il faut savoir que le taux de 100 % concerne la dernière de l'impôt sur le revenu. Or Mélenchon propose de rétablir une vraie progressivité de cet impôt par la restauration de plusieurs tranches. Il faudrait alors voir cette proposition dans son intégralité afin de juger de sa pertinence. Pour le moment, je reste donc sceptique.
 
Autre grand adversaire de Mélenchon : les médias. Le président du Parti de Gauche est en effet bien connu pour la grande affection qu'il porte aux journalistes, les considérants au service d'intérêts politiques et financiers. Pour lutter contre cela mais aussi contre la coaptation dans ce milieu et surtout pour revenir sur la réforme de Nicolas Sarkozy, l'auteur propose de faire élire le président de France télévision par les citoyens.
Alors là c'est le pompon ! Je trouve cette idée complètement stupide et contre-productive pour au moins deux raisons. La première est que la plupart des Français ne savent même pas qui est le président de France télé et s'en contrefichent au plus haut point. La seconde est que les citoyens ne se déplacent déjà pas pour élire leur président, leur député ou encore leur maire, ces élections connaissant des taux d'abstention record. On peut alors supposer, à raison, que cette élection connaîtra le même sort. En outre, si l'on pousse le raisonnement de Mélenchon plus loin, on pourrait très bien décider d'élire également les membres du CSA ou ceux du conseil constitutionnel, permettant ainsi de réduire les risques de collusion. Mais cela deviendrait vite ingérable. D'ailleurs, je suis persuadé que les Français ont d'autres soucis que ses considérations futiles.
 
Jean-Luc Mélenchon consacre ensuite un chapitre à l'Union Européenne. Il y fait alors une longue critique de cette europe : déni de démocratie, libéralisme à outrance, casse de la souveraineté populaire ... Ce mea culpa est rassurant car rappelons que Mélenchon était un européiste et un fédéraliste convaincu qui voyait en l'UE la solution à tous nos problèmes. Ce changement de cap est donc encourageant car il prouve qu'il nous est possible de convaincre et surtout que le vent tourne. D'ailleurs, on voit apparaître de plus en plus d'articles sur la sortie de l'euro, sur les limites de cette europe ... Preuve que nos idées gagnent du terrain.
 
Le livre continue avec le thème de l'écologie qui semble cher au Parti de Gauche. On y trouve notamment une remise en cause du libre échange avec l'explosion des flux de biens des pays de production vers les pays de consommation. Il en conclue alors qu'il faut une relocalisation de l'économie et du tissu industriel, notamment par le biais du protectionnisme. Néanmoins, ce mot n'apparaît pas clairement dans le texte bien qu'il soit fortement suggéré. En fait, j'ai l'impression que le terme "protectionnisme" est à la gauche ce que le nom "Voldemort" est aux sorciers dans Harry Potter : un mot qu'il ne faut pas prononcer sous peine de voir s'abattre de grands malheurs. Ainsi, le PS refuse également ce terme et lui préfère celui de juste échange.
Pour moi, il faut appeler un chat un chat. Le protectionnisme n'est pas un vilain mot ni une notion à bannir de notre système de pensée. Au contraire, les Etats-Unis et la Chine l'utilisent depuis des décennies. Malheureusement, en France, nos bien-pensants cherchent à nous culpabiliser avec la même rengaine depuis des lustres : le protectionnisme c'est la guerre. Il me semble donc grand temps de donner un coup de pied dans la fourmilière et d'abandonner le politiquement correct afin de recouvrer une pleine et entière liberté d'action.
 
Au chapitre international, Mélenchon semble faire une découverte : l'armée américaine défend les intérêts américains. Incroyable, non ? Même si la France a renoncé à le faire, il est tout à fait normal pour une nation de chercher à défendre ses propres intérêts. La Chine en est le parfait exemple.
On peut toutefois remarquer que dans notre pays, il est difficile d'affirmer son attachement à son pays sans être traité dans la seconde qui suit de facho, de raciste, de membre du FN ou d'autres qualificatifs du même genre. Alors bien sûr le Front national s'est emparé du thème de la nation mais ce parti n'en a pas le monopole. De plus, cela a été possible uniquement car les autres partis ont abandonné ce sujet. De fait, la gauche est enfermée dans un internationalisme complètement dépassé et la droite orléaniste, "financière" se complaît dans la mondialisation et le libre échange intégral qui conduisent à un effacement progressif des Etats.
 
Quelques pages plus loin, l'auteur souhaite que la France s'affranchisse des Etats-Unis tout en créant des liens avec d'autres nations et notamment la Chine. Pourquoi pas ? Le monde est aujourd'hui multipolaire et il est stupide voire dangereux faire allégeance à un autre Etat quel qu'il soit. Néanmoins, les partenariats doivent être faits d'égal à égal. Cela implique donc d'établir le contact de manière directe, sans passer par l'Union Européenne. De même, cela ne doit pas conduire à se coucher ni à avaler des couleuvres comme le fait actuellement la France sous la présidence Sarkozy. Notre pays doit disposer d'une diplomatie forte et indépendante, ce qui nécessite évidemment des crédits dont elle ne dispose pas aujourd'hui.
 
Au final, j'avoue avoir été quelque peu déçu par ce livre. Peut-être est-ce dû au fait que je m'attendais à davantage de propositions, voire à une ébauche de programme pour 2012 ? Toutefois, celui-ci m'a permis de mieux connaître son auteur.
A l'issue de cette lecture, deux idées fortes se dégagent. La première est que Mélenchon veut, je cite, une "révolution citoyenne".  Il souhaite donc, contrairement à l'extrême gauche traditionnelle, accéder au pouvoir et exercer des responsabilités. De plus, il veut impliquer de manière massive, et parfois excessive, le peuple dans sa révolution afin de s'assurer d'un soutien et d'une légitimité. Les urnes seront donc son principal outil, ce qui explique sa stratégie du Front de Gauche.
Le deuxième point est que Mélenchon remet au goût du jour la notion de lutte des classes. Cela n'est évidemment pas écrit dans son livre mais on peut le percevoir assez clairement en filigrane. Ainsi, à de nombreuses reprises, il cherche à opposer le peuple aux médias, puis le peuple aux politiques, puis le peuple aux grands patrons. Bref, on a l'impression que le peuple français est opprimé par les élites de la nation. C'est d'ailleurs cela qui lui a valu le qualificatif de populiste.
 
Pour conclure, je ne recommande pas ce livre car celui-ci n'apporte rien de particulier. Il ne s'agit en fait que de la reprise, plutôt brouillonne, de ses grands chevaux de bataille. Rien de nouveau donc pour celles et ceux qui suivent assez régulièrement les interventions du président du Parti de Gauche.

jeudi 23 décembre 2010

Les écolos sont un des problèmes de la France

Hier, alors que j'écoutais de manière distraite le journal télévisé, mon attention a subitement été captée par une information tout bonnement démentielle.
En effet, le ministère de l'écologie et du développement durable a choisi six agglomérations tests (ville de Paris, Grand Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Clermont Communauté, Pays d'Aix, Plaine Commune) afin d'expérimenter début 2012 une interdiction de circulation dans une zone délimitée dénommée la Zapa, (zone d'actions prioritaires pour l'air) pour les véhicules les plus polluants, de type vieux véhicules Diesel ou 4x4.
 
Au début, je croyais qu'il s'agissait d'une blague mais nous étions bien loin du 1er avril. Il s'agit en réalité d'une expérience à grande échelle visant à pourrir la vie des gens lutter contre la pollution de l'air. Belle initiative n'est ce pas ?
Qui n'a jamais rêvé d'une ville sans voiture où chacun peut respirer de l'air pur ? Et bien moi. Car je crois que les voitures sont indispensables au bon fonctionnement de notre économie. Mais j'y reviendrai.
 
Détaillons quelque peu les conditions de cette expérimentation.
Tout d'abord, il devra être mis en place des comités de pilotage début 2011 afin de définir les solutions les plus adéquates à mettre en œuvre dans chaque agglomération (coût et modalités d'identification des véhicules autorisés à circuler dans la Zapa, méthodes de filtrage ...). Il faut également noter que l'idée d'un système de vidéosurveillance a déjà été avancée.
 
Après les faits, passons aux critiques.
Tout le monde sait aujourd'hui que les finances publiques ne sont pas au beau fixe. D'ailleurs, d'importantes coupes budgétaires ont été réalisées, notamment dans le domaine social. Il me semble donc plutôt déplacé voire même inapproprié d'allouer des fonds dans des comités qui sentent bon la collusion et la coaptation.
De plus, il est question de vidéosurveillance. J'y vois là le comble de l'hypocrisie. En effet, ce sont les mêmes, au premier rang desquels les écologistes, qui souhaitent instaurer ce système alors même qu'ils le refusent pour assurer la sécurité et la tranquillité des citoyens.
 
Cette expérimentation n'est qu'un épiphénomène mais je trouve qu'il traduit à merveille le gouffre qu'il existe entre les élites et le peuple. Effectivement, il faut vraiment être un bobo parisien (ou des grandes villes) pour s'inquiéter à ce point de la qualité de l'air en milieu urbain. A l'inverse, les classes moyenne et ouvrière sont davantage préoccupées par les vrais sujets. Je pense évidemment à l'emploi et au pouvoir d'achat mais ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres.
 
Attention, je ne dis pas que la préservation de l'environnement n'est pas importante. Je crois simplement que ce sujet ne doit pas être une fin en soi mais au contraire une partie, et une partie seulement, d'un programme politique.
Malheureusement, à l'heure actuelle, le lobby écolo gagne du terrain. Je vois d'ailleurs son empreinte derrière cette expérience.
 
Villepin disait il y a quelques semaines : "Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un des problèmes de la France". Cela est possible mais ce n'est pas le sujet. En revanche, cette phrase garde tout son sens si l'on remplace "Nicolas Sarkozy" par "les écologistes".
Je m'explique. Depuis des années, les verts se battent contre la prolifération des automobiles, les accusant de tous les maux. Alors certes les voitures polluent, c'est un fait. Néanmoins, celles-ci sont indispensables à des millions de personnes, leur domicile étant très éloigné de leur lieu de travail.
 
On peut alors me rétorquer que les transports en commun existent. Je suis d'accord mais ces derniers sont loin d'être la panacée. Je laisse de côté les joies que procurent un voyage en bus ou en tram aux heures de pointe, lorsque que l'on ne peut pas bouger sans écraser son voisin, que l'air frais se fait rare au profit d'odeurs nauséabondes. On va dire que cela fait partie du jeu. Le problème est qu'un trajet en transport en commun est souvent peu optimal, obligeant à de nombreux détours et autres correspondances pour aller d'un point à un autre alors que, comme chacun le sait, la ligne droite est le plus court chemin.
 
Pour continuer sur la question des voitures, il faut remarquer que le flux de véhicules a considérablement augmenté ces dernières années. Or, on peut constater que les infrastructures routières ont peu évolué, justement par l'opposition quasi systématique des verts. Cela a alors conduit à davantage de pollution dans la mesure où les embouteillages se sont multipliés. Il aurait donc été préférable de construire davantage de routes afin de fluidifier la circulation. Cela n'étant évidemment pas incompatible avec le développement de l'offre de transports publics.
 
Le cas des transports n'est pas isolé car il en est de même concernant l'énergie ou le mode de développement. Les écolos sont souvent anti et leurs propositions la plupart du temps déconnectées des réalités du plus grand nombre.
Je crois donc qu'il faut refuser la dictature écologique. Il est évidemment nécessaire de prendre en compte la protection de l'environnement mais cela ne doit pas conduire à refuser le progrès et les avancées technologiques.
 
Au final, je crois qu'il existe toute une palette de possibilités entre le cheval et le hummer, entre le chemin de terre et l'autoroute deux fois trois voies. Il suffit seulement de savoir mettre de côté son dogmatisme afin de tenir compte des réalités. Il me semble impératif d'arrêter de culpabiliser les gens ou de les submerger de taxes en tout genre. L'écologie ne doit pas être vue comme un retour en arrière ou un système répressif mais plutôt comme un moyen permettant de concilier environnement et développement.

samedi 18 décembre 2010

Retour sur l'actualité

Petit retour sur l'actualité de ces derniers jours après une semaine sans article. 

- Marine occupe le terrain médiatique
Depuis jeudi dernier et sa prestation à l'émission A vous de juger sur France 2, Marine Le Pen est partout. Tous les médias se sont brusquement mis à en parler, à quelques jours du choix du président du Front National (FN). Ce phénomène s'est d'ailleurs prolongé suite à la petite phrase de Marine où cette dernière comparait les prières de musulmans dans les rues à l'occupation de la France par les nazis.
J'avoue être quelque peu troublé par cette femme politique dans la mesure où je n'arrive pas vraiment à la cerner. En effet, j'avais été plutôt séduit lors de son passage chez Arlette Chabot dans la mesure où la fille Le Pen a abordé des thèmes qui me sont chers (euro, dette publique, souveraineté nationale ...), bien qu'elle ait parfois fait preuve de mauvaise foi ou de maladresses sur certains sujets. En revanche, je regrette que cette dernière face une fixette sur l'immigration qui semble être pour elle la cause de tous nos problèmes.
Marine Le Pen semble donc avoir deux faces. L'une souverainiste avec un côté social non négligeable qui tend à "normaliser et dédiaboliser le parti". L'autre plus sombre, plus extrême, dans la droite lignée de son père. Il apparaît donc que Marine doit ménager à la fois la chèvre et le chou, c'est à dire séduire les militants frontistes par ses saillies verbales à la limite du dérapage en vue de l'élection interne de janvier prochain, mais aussi ratisser large en mettant en avant ses propositions économiques et sociales afin de préparer 2012. On peut alors penser que l'on pourra y voir plus clair dès la fin du mois de janvier et la prise du parti par la fille du président. Il sera alors temps de se mettre en ordre de bataille pour l'élection présidentielle et d'initier (ou non) un virage, voire même une rupture par rapport à l'époque du père.

- Côte d'Ivoire : un président de trop
Une fois de plus l'Afrique montre son instabilité politique et son incapacité à dépasser ses travers habituels. Après des années de guerres et de tensions ethniques, les élections en Côte d'Ivoire devaient marquer le renouveau démocratique du pays. Malheureusement, et malgré l'engouement des Ivoiriens, rien n'a changé. En effet, Laurent Gbagbo le président sortant refuse obstinément de quitter le pouvoir alors même que les urnes en ont décidé autrement. En conséquence, la Côte d'Ivoire se retrouve avec deux présidents, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale et une partie du peuple ivoirien.
Clairement cette situation pose problème et doit être résolue au plus vite. Néanmoins, cela pose la question de l'ingérence des autres nations dans les affaires internes de ce pays. A titre personnel, je suis attaché à la souveraineté nationale et n'apprécierait guère que d'autres se mêlent des affaires de la France (c'est d'ailleurs pourquoi je refuse cette europe). Selon cette logique, la Côte d'Ivoire devrait gérer seule ses problèmes. Pour autant, il apparaît de manière évidente que ce pays n'est pas en mesure de s'en sortir sans aide extérieure. Je crois donc que la communauté internationale a le devoir d'agir afin de contribuer à la résolution de cette crise, ne serait-ce que dans l'intérêt de la population ivoirienne qui se trouve prise en otage par des élites qui luttent pour le pouvoir et l'argent. 

- Hortefeux doit démissionner
Nouveaux démêlés judiciaires pour le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Ce dernier a été condamné à un euro de dommages et intérêts pour atteinte à la présomption d'innocence de David Sénat, ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Justice. Rappelons que ce même ministre avait été condamné à 750 euros d'amende pour avoir tenu en septembre 2009 des propos jugés "outrageants" envers les personnes d'origine arabe. Brice Hortefeux est donc clairement en situation de récidive, bien que celui-ci ait fait appel des jugements.
Comme le Parti Socialiste (PS) ou le Parti Communiste (PCF), je souhaite la démission de ce monsieur. Il me semble dommageable pour l'image de notre pays qu'un repris de justice fasse partie de notre gouvernement. Cela est d'autant plus dérangeant que notre cher président désirait une République irréprochable. 

- Wikileaks ou le site qui pose problème
C'est la polémique de ces dernières semaines qui a fait trembler, mais pas vaciller, la diplomatie américaine. Deux camps se sont alors affrontés : les pros et les antis. Personnellement, je ne sais pas trop quoi penser de cette histoire et suis plutôt partagé. D'une part, je ne suis pas particulièrement choqué par les révélations qui ont été faites dans la mesure où l'on a, au final, appris que peu de choses puisque la plupart étaient déjà connues. D'autre part, je ne cautionne pas le fait de voler des données confidentielles pour informer les gens. Car il ne faut pas oublier que les informations parues dans la presse, qui au passage n'a fait que son travail et ne doit pas être blâmée pour cela, ont été piratées par Julian Assange et son équipe.
Beaucoup ont vu ces révélations comme une forme de transparence. Je ne suis pas totalement d'accord. Pour moi, toute vérité n'est pas bonne à dire et je crois qu'il est important que certaines données soient cachées à la population, notamment lorsque l'intérêt du pays est en jeu.
Certains journalistes ont utilisé l'expression "dictature de la transparence". Je crois que cette image est tout à fait pertinente puisque Wikileaks nous impose de savoir. Je pense donc que la transparence est à double tranchant. Elle peut être bien sûr bénéfique comme par exemple en politique mais elle peut également nuire lorsqu'elle conduit à supprimer tout secret.
Au final, la dissimulation est nécessaire pour gouverner. Il n'est pas bon de tout révéler aux citoyens car les inconvénients peuvent être plus importants que les avantages. En outre, les mensonges peuvent s'avérer utiles. Les parents seront d'ailleurs les premiers à le confirmer ... 

- Neige : 1 - Automobilistes : 0
Alors pagaille ou pas pagaille ? Les automobilistes et Brice Hortefeux ne semblent pas du même avis ! A chaque nouvel épisode neigeux c'est la même histoire. Quelques centimètres de neige, parfois même moins, et c'est le bazar sur les routes avec des embouteillages toujours plus importants. Alors à qui la faute ?
Météo France ? Pas vraiment car contrairement à ce que dit François Fillon, les météorologues arrivent à prévoir des chutes de neige plusieurs jours à l'avance. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une science exacte et les erreurs sont toujours possibles.
Les automobilistes ? On peut éventuellement leur reprocher de ne pas s'équiper avec des pneus adéquats. Pour autant, ce matériel n'est pas la panacée et n'est pas à la portée de toutes les bourses.
Les pouvoirs publics ? Complètement. Pour moi, ce sont nos dirigeants (maires, conseillers généraux ...) qui sont responsables de cette situation. En effet, ce sont eux qui nuisent au déneigement des routes puisqu'ils sont les auteurs de coupes budgétaires croissantes. Comment voulez-vous enlever la neige si personne n'est payé pour cela ou que ces personnes ne disposent pas des équipements appropriés ?
Alors bien sur toutes les villes ne peuvent décemment pas investir dans des chasse-neige, notamment celles où les chutes de neige sont épisodiques. Toutefois, je vis dans un département (l'Isère) où la neige est fréquente. Malgré cela, il se trouve que rien n'est fait, ou tout du moins pas partout et pas assez vite, pour faciliter la vie des automobilistes. Il me semble donc que les zones où les épisodes neigeux sont monnaie courante se doivent d'être équiper correctement et d'allouer des ressources pour le déneigement.
Parallèlement à cela, il me paraît nécessaire de développer l'apprentissage de la conduite sur neige car cela pourrait contribuer de manière certaine à fluidifier la circulation. Peut-être faudrait-il envisager de mettre en place un tel module dans le cadre de l'examen du permis de conduire.
En conclusion, la neige est le problème de tous. Chacun doit alors y mettre du sien, qu'il s'agisse des automobilistes ou des pouvoirs publics. Mais rassurons-nous, il semblerait que le gouvernement ait pris la mesure de la tâche et ait déclaré la guerre à la neige. La preuve, les blindés de la gendarmerie ont été massivement déployés en Ile-de-France !

samedi 11 décembre 2010

Le torchon brûle entre policiers et magistrats

Sept policiers jugés à Bobigny pour de faux témoignages et de fausses accusations portées contre un automobiliste ont été condamnés vendredi à des peines de prison ferme allant de six mois à un an. Une peine inscrite au casier judiciaire pour cinq d'entre eux, ce qui entraîne automatiquement une radiation de la police. Les peines prononcées ce vendredi à Bobigny   vont bien au-delà des réquisitions du substitut du procureur, qui avait réclamé, le 4 novembre dernier, des peines assorties de sursis, trois mois contre trois policiers et six mois contre les quatre autres.
Les faits remontaient au 9 septembre. Ce jour-là, à Aulnay-sous-Bois , un policier était blessé à la jambe, percuté par une voiture après une course-poursuite. Lui et ses collègues avaient alors menti et accusé dans leur procès-verbal le conducteur de la voiture qu'ils poursuivaient. Mais ce dernier, placé en garde à vue pour tentative d'homicide sur fonctionnaire de police, avait nié. Et, au fil des heures, les témoignages des policiers s'étaient effondrés: c'était en fait des collègues d'une deuxième voiture qui étaient à l'origine de l'accident. 
Source : tf1.fr
 
Nouvelle incompréhension de la part des forces de l'ordre qui ont manifesté devant le tribunal pour exprimer leur mécontentement. Face à cette affaire, deux comportements : celle de la droite qui a soutenu les policiers par le biais du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux et celle de la gauche qui a apporté son soutien aux juges et a condamné la manifestation des policiers devant le palais de Justice, allant même jusqu'à demander des sanctions à leur encontre.
 
Personnellement, je dois avouer me sentir davantage du côté du gouvernement et de l'UMP que du PS sur ce coup là. Je m'explique. Il est évident et incontestable que ces policiers ont fauté par leur mensonge et doivent donc de ce fait être sanctionnés. En réalité, le problème n'est pas tant sur le bien fondé de la sanction que de sa sévérité. Clairement, la prison ferme me semble être une condamnation trop importante au vu des faits reprochés. Peut-être que le sursis aurait-été plus adapté bien qu'il s'agisse de policiers, sensés montrer l'exemple.
 
Mais là où le bas blesse est que les juges ont fait preuve d'une grande sévérité envers les policiers alors que l'on peut constater de manière quasi quotidienne le laxisme de la Justice. Concrètement, ces personnes ont été condamnées pour l'exemple alors que beaucoup de délinquants multi-récidivistes sont relâchés ou peu sanctionnés par ces mêmes magistrats.
 
Cette décision de Justice vient donc creuser un peu plus le fossé qui existe entre les forces de l'ordre et les magistrats. Ainsi, il règne, depuis plusieurs années déjà, une forte incompréhension entre ces deux professions. Effectivement, comment expliquer à des policiers ou des gendarmes que les individus qu'ils ont arrêtés au péril parfois de leur vie puissent se retrouver libres quelques heures seulement après leur placement en garde à vue ? D'ailleurs, on peut constater que la plupart des délinquants se trouvent en situation de récidive et sont très souvent déjà connus des services de police.
Ce phénomène tend donc à instaurer un sentiment d'impunité pour les criminels mais aussi à décourager les forces de l'ordre qui, reconnaissons-le, ne font pas un métier facile.
 
Au final, que nous apprend cette affaire ?
Un : il existe une Justice à deux vitesses.
Deux : la Justice n'est pas toujours juste étant donné qu'elle est parfois trop sévère ou à l'inverse trop laxiste.
Trois : notre Justice est mal en point puisque ses décisions sont de plus en plus contestées.
Quatre : les relations forces de l'ordre-magistrats continuent à se dégrader, ce qui n'est évidemment pas une bonne chose pour notre pays.

Cinq : l'Homme, qu'il soit juge ou policier, n'est qu'un Homme et n'est donc pas irréprochable, loin delà.

lundi 6 décembre 2010

Opulence pour les commissaires européens, indigence pour les peuplesd'Europe

Les fonctionnaires des institutions européennes toucheront bien l'intégralité de la revalorisation annuelle de leur salaire, contrairement à ce que voulaient les gouvernements de l'UE. La Cour de justice de Luxembourg a donné raison mercredi 24 novembre à la Commission européenne, en statuant que les gouvernements n'avaient pas de marge de manœuvre d'appréciation et auraient dû appliquer la règle mathématique en vigueur qui aboutissait à une hausse de 3,7%. En décembre 2009, les gouvernements avaient opté pour une hausse de 1,85% pour les quelque 46.000 fonctionnaires des institutions européennes. La Commission européenne avait proposé une hausse de 3,7%, en vertu d'un mode de calcul fixé dans les traités, et avait contesté la décision devant la Cour de justice de Luxembourg. Cette revalorisation relève d'un calcul fait à partir de l'évolution des salaires des fonctionnaires nationaux d'un échantillon de 8 pays européens représentant 76% de PIB de l'UE (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg).
Source : challenges.fr
 
Plus les jours passent et plus je suis satisfait de cette Union Européenne ! Ne vous inquiétez pas, je n'ai évidemment pas retourné ma veste et mon opinion concernant cette europe supranationale n'a pas changé d'un iota.
La nouvelle n'est évidemment pas bonne mais je m'en ravi car je pense, ou tout du moins j'espère, que toutes ces casseroles venant de Bruxelles vont permettre à nos concitoyens de prendre conscience que l'UE est un leurre composé de technocrates complètement déconnectés des réalités.
 
Une fois de plus, on peut voir que cette europe va à l'encontre des peuples. En effet, cette hausse substantielle des salaires me paraît être une aberration. Bien sur, on ne peut blâmer les fonctionnaires concernés qui cherchent seulement à défendre leurs intérêts, ce que, au passage, notre pays semble avoir renié faire.
 
En réalité, ce qui me choque est le contraste saisissant qu'il existe entre le microcosme bruxellois et le quotidien des peuples d'Europe. Effectivement, n'oublions pas que l'UE, en partenariat avec le FMI, imposent une rigueur drastique à la Grèce mais aussi à l'Irlande qui se traduit notamment par une baisse des salaires, des pensions de retraite, des prestations sociales. Et tout cela pour quoi ? Uniquement pour renflouer des établissements financiers qui contribuent ou ont contribué, de manière plus ou moins directe, à la situation dans laquelle nous nous trouvons.
 
Comment peut-on donc accepter que d'un côté on affame les peuples pour payer les pots cassés et que de l'autre on serve de l'argent public à des banques fautives dont les bénéfices atteignent des records ? Personnellement, cela me dégoûte au plus haut point. Mais cela suit une certaine logique puisque l'adage ne dit-il pas que l'on privatise les pertes et que l'on socialise les profits ?
 
Alors j'entends déjà poindre les accusations : que de démagogie, que de populisme ! Pourquoi pas. Je peux l'accepter. D'ailleurs, je ne serais pas le premier puisque Jean-Luc Mélenchon en a déjà fait les frais. Et il semblerait qu'il ne s'en porte pas plus mal.  Au demeurant, et comme le dit le célèbre proverbe, "quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage". La déstabilisation par la calomnie n'est donc pas nouvelle.
En outre, il me semble bon de rappeler que le populisme consiste à défendre les intérêts du peuple. Aujourd'hui, ce terme a pris une connotation négative mais il est parfois nécessaire de revenir au sens premier des mots afin de mieux en saisir la teneur.
 
Mais passons, ces histoires de sémantique ne sont pas les plus importantes et ne servent qu'à nous détourner des vrais problèmes. Car rappelons-nous qu'au moment où l'on parle les crises perdurent : crise de l'euro, crise de l'UE, crise du système. A l'heure actuelle, les mesures prises sont soit homéopathiques (quelques milliards d'aides) soit contre-productives (les plans de rigueur ajoutant la crise à la crise et mettant à mal les perspectives de croissance).
Qu'attendent donc nos élites pour proposer de vraies solutions sur le long terme ? Enfin, encore faut-il que celles-ci en soient capables car n'oublions pas que ce sont elles qui nous ont entraînés dans ce marasme économique. Il semble en effet difficile de croire trouver le salut dans les instances consanguines que sont l'UE, le FMI ou l'OMC.
S'en affranchir pourrait alors être davantage bénéfique que de rester sous leur contrainte ...

mardi 30 novembre 2010

Honte à vous M. Houellebecq

La phrase qui suit est bien malheureusement passée inaperçue dans la plupart des médias traditionnels. Il s'agit de propos tenus par l'écrivain Michel Houellebecq suite à l'obtention du prix Goncourt pour son dernier livre "la carte et le territoire".
Voici donc l'objet de la polémique évitée : "Je ne suis pas un citoyen et je ne veux pas le devenir. Le devoir par rapport à son pays ça n’existe pas, il faut le dire aux gens, aucun. On est des individus. Je ne me sens aucun devoir à l'égard de la France. Pour moi, elle est un hôtel, rien de plus."
 
Pourquoi donc consacrer un article à cet individu qui ne le mérite pas ?
Et bien tout simplement car cette phrase me choque et va à l'encontre de mes principes. Pour moi, il s'agit de propos tout à fait déplacés et inappropriés. En effet, par ces mots, Michel Houellebecq nie complètement son appartenance à la nation française et renie les valeurs de notre pays.
 
Alors bien sûr on peut estimer que je donne beaucoup d'importance à des déclarations insignifiantes. C'est probablement le cas. Néanmoins, je pense exactement le contraire puisque je crois qu'un citoyen a des droits mais aussi des devoirs envers son pays. D'ailleurs, j'ai récemment émis l'hypothèse d'un impôt sur la nationalité, ce qui permettrait de renforcer le lien entre l'individu et la nation.
 
Houellebecq semble n'avoir que peu de considération et d'attachement pour la France. Bien, je peux le concevoir même si je ne le comprends que difficilement. Mais alors dans ce cas, que fait ce cher Michel sur le territoire national ? Pourquoi, dans ces conditions ne fait-il pas ses bagages et ne change-t-il pas de nationalité ? En fait, j'ai bien l'impression que cette personne n'est qu'un profiteur qui est bien content d'avoir des lecteurs français et d'avoir obtenu le Goncourt, un prix littéraire français.
 
Mais laissons de côté le fait qu'il s'agisse d'une personne connue. Imaginons simplement que ces propos aient été tenus par un autre individu. Au hasard, une personne d'origine étrangère. Peut-on croire une seule seconde que cela aurait fait si peu de vagues ? Je ne le crois pas, bien au contraire. Cette personne aurait alors été conspué et ses propos violemment condamnés par nos chers élites. 
Mais bon, ici il s'agit d'un célèbre écrivain. Il serait donc inadéquat et inélégant de se critiquer entre gens bien pensants.
 
Michel Houellebecq n'est évidemment qu'un cas particulier et bien d'autres individus pensent la même chose que lui. Je crois malheureusement qu'il s'agit d'un handicap pour notre pays dans la mesure où nous nous trouvons dans une économie mondialisée dans laquelle les pays sont en concurrence les uns avec les autres. Or, le fait de ne pas pousser tous dans le même sens n'est clairement pas une chose positive. En outre, cela s'oppose ouvertement à l'idée de patriotisme économique qui me semble être une chance pour nos entreprises.
 
Mais comment ne pas  céder à ce courant de pensée alors que des organisations supranationales (OMC, FMI, Union Européenne ...) cherchent à dénaturer, à détricoter la conception même d'Etat-nation ?
Pour moi, la nation est l'unité de base, l'élément central. C'est pourquoi je crois qu'il est nécessaire de refuser le joug de cette europe et de lutter pour retrouver une souveraineté pleine et entière. D'ailleurs, Jean Jaurès ne disait-il pas lui même : "A celui qui n'a rien, la patrie est son seul bien".

jeudi 25 novembre 2010

Après Eric Zemmour, Martin Bouygues ...

« Je fréquente la Chine depuis plus de trente ans et je peux vous dire que le marché chinois du BTP, hormis Hongkong, est inaccessible aux entreprises non chinoises. Les Chinois s'appuient sur un énorme marché intérieur, une devise sous-évaluée et de faibles coûts salariaux pour gagner des marchés. De plus, ils ont un gouvernement et des fonctionnaires qui font bloc pour distribuer des subsides et aider leurs entreprises à conquérir des marchés, ce qui n'est pas vraiment le cas en Europe. Il y a distorsion de concurrence quand on les voit arriver sur des appels d'offres internationaux avec des prix inférieurs de 20% aux nôtres. L'Europe, dans ce domaine, fait preuve de naïveté. Bruxelles doit donc modifier ses relations avec la Chine, sinon cette distorsion de concurrence va intensifier la machine à détruire massivement des emplois. Le préalable serait d'obtenir une réévaluation de leur monnaie face à l'euro. Le laisser-faire en l'occurrence n'est pas une solution. Il serait en tout cas inadmissible que des subventions européennes soient accordées pour des affaires en Europe traitées par des entreprises chinoises qui n'exécuteraient pas les contrats dans les conditions et les standards sociaux, économiques et fiscaux européens. Il faut faire vite. Le phénomène atteint une vitesse et une ampleur considérables. La Chine développe à présent des produits à forte valeur ajoutée et l'Europe se fait distancer. Prenons l'exemple de la téléphonie mobile : il y a trente ans, l'Europe imposait au monde la norme GSM. Aujourd'hui, c'est un Chinois, Huawei, qui est devenu leader de l'équipement avec 60 000 ingénieurs en R&D
 
Voila les propos qu'a tenus Martin Bouygues dans le magazine Challenges au sujet de la Chine et de l'hypocrisie européenne. Discours assez surprenant dans la mesure où la plupart des grands patrons se prosternent devant l'empire du Milieu. A leur décharge, remarquons que les hommes politiques ne font guère mieux. Le dernier exemple en date étant bien évidemment la visite du président chinois Hu Jintao en France.
 
On peut donc saluer cette prise de conscience de la part de cet homme. Néanmoins, la situation n'est pas nouvelle et  il est donc étonnant que Martin Bouygues n'ait pas réagi plus tôt. En effet, cela fait des années, au moins depuis 2001 et l'entrée de la Chine à l'OMC, que l'Union Européenne est le dindon de la farce. Ainsi, l'Europe se retrouve au centre d'un jeu de dupes entre la Chine et les Etats-Unis, l'un finançant la dette américaine et l'autre achetant les produits chinois. Bref, la Chine floute de nombreuses nations et personne ne dit rien. Le dernier G20 illustrant à merveille cela.
 
Mais en réalité quel est donc le problème ?
Vaste question que celle-ci. Pour répondre brièvement, je dirais que le problème est la Chine, ou tout du moins la politique menée par le pouvoir en place. Il apparaît clairement qu'aujourd'hui ce pays représente une menace pour les économies occidentales. Effectivement, la Chine dispose d'avantages concurrentiels décisifs qui lui permettent de profiter substantiellement de la mondialisation. Je pense notamment à sa politique en termes de salaires, de protection sociale, d'environnement ... Pour simplifier, ce pays pratique un dumping social, fiscal, environnemental, monétaire ... et j'en passe.
 
Mais est-ce vraiment condamnable et en quoi cela nous concerne-t-il ?
En soit, on ne peut pas blâmer la Chine pour son comportement dans la mesure où elle défend seulement ses intérêts. En revanche, on peut remarquer que cette politique est menée au détriment des autres nations. En effet, les délocalisations et donc l'augmentation du chômage en sont une conséquence directe. On peut alors considérer que l'on est en présence d'un jeu à somme nulle dans le sens où ce que la Chine gagne, les autres le perdent.
Toutefois, pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître que la Chine n'est pas l'unique problème de l'Union Européenne. De fait, il existe d'autres phénomènes, plus ou moins intrinsèques, qui permettent d'expliquer comment nous en sommes arrivés à cette situation.
 
Cela signifie-t-il alors que la Chine va gagner la partie ?
Bien sûr que non, et heureusement. Aucune situation n'est inéluctable et comme l'aurait dit Napoléon, "impossible n'est pas Français". Des solutions existent donc afin de ne plus être le dindon de la farce. Pour moi, il est grand temps d'arrêter de se voiler la face et d'enfin réagir. Concrètement, cela revient à utiliser les mêmes armes que nos adversaires. Protectionnisme, monétisation de la dette, fonds souverains ... doivent ainsi devenir nos nouveau moyens de lutte dans cette mondialisation sans merci.
 
Au final, rien de nouveau sous le soleil. En effet, cela fait maintenant plusieurs mois voire années que je m'évertue à défendre ses positions. Parfois je désespère de voir que rien ne change. Malgré tout, l'espoir resurgit périodiquement lorsque des personnalités politiques, économiques ou médiatiques abondent dans mon sens. C'était déjà le cas lorsqu'Eric Zemmour avait confirmé ma vision de la domination de l'UE par l'Allemagne. C'est aujourd'hui la même chose grâce à Martin Bouygues.
Qui sera donc le prochain ?

mercredi 17 novembre 2010

Encore un nouveau Sarkozy ?

Décidément ! A chaque nouvelle intervention à la télévision du président, certains nous disent que Sarkozy a changé, qu'il s'agit d'un nouvel homme ...
Cela n'a donc pas manqué hier soir à l'occasion d'une interview de près d'1h30 donnée par Nicolas Sarkozy face à Claire Chazal (TF1), David Pujadas (FR2) et Michel Denisot (Canal +). Apparemment donc, un nouveau (nouveau, nouveau ...) Sarkozy est né et celui-ci tendrait à se "Chiraquiser". Enfin s'ils le disent ...
Mais revenons donc sur cette fameuse entrevue qui est la première depuis celle du 12 juillet dernier.
 
Pour commencer, attardons-nous brièvement sur la forme.
L'interview s'est déroulée à l'Elysée, dans la salle du conseil des ministres. Le cadre est donc assez chic et plutôt ancien avec un côté relativement solennel. A l'inverse, on peut remarquer que la table et les chaises étaient modernes avec un design agressif. On observe donc une certaine opposition dans ces éléments de décor qui ne me semble pas neutre. En effet, il est possible, à tort ou à raison, d'interpréter cela comme l'expression d'un message : Sarkozy est un président moderne, en phase avec son époque et l'actualité (table) mais il est également un président qui défend des valeurs traditionnelles, plus ou moins conservatrices et qui s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs.
 
Outre le décor, il me semble intéressant de se pencher quelque peu sur l'attitude du président. Personnellement, je crois que l'on peut décomposer l'interview en trois temps. Le premier lorsqu'il est question du remaniement et des sujets d'actualité. Le second débute à l'instant où sont abordés les thèmes de la sécurité et de l'immigration. Le troisième correspond aux questions internationales et aux futures réformes.
Dans chacune de ces trois phases, Nicolas Sarkozy adopte un comportement différent. Au début, celui-ci est plutôt calme, avec une voix posée et peu de gestuelle. Puis les sujets de prédilection du président sont mis sur la table. Et là, dès les premières questions sur les Roms ou l'insécurité, le naturel reprend sa place. On assiste alors à un retour des tics et des gestes amples avec un accroissement du débit de parole. De plus, les propos deviennent  plus véhéments, plus incisifs (mise en cause des médias, répétition du mot "non" ...) avec davantage de questions à l'attention des journalistes qui, il faut le reconnaître, ont été embarrassés, gênés voire même désarçonnés. A ce moment là, Sarkozy illustre parfaitement l'adage "la meilleure défense c'est l'attaque".
Enfin, dans la dernière partie de l'émission, le président retrouve une certaine sérénité. Il s'agit bien évidemment de "faire président" et de faire preuve d'une certaine hauteur de vue. Et pour cela, quoi de mieux que les sujets internationaux, d'autant plus que la France a pris la présidence du G20.
 
Deux remarques pour en finir avec le style.
La première que l'on peut constater est que le président a souhaité faire passer le message qu'il défend la France et les Français. On a ainsi eu droit à maintes reprises à : intérêt général, intérêt du pays, au service de la France, intérêt national ...
La seconde est que, malgré tout, Nicolas Sarkozy a beaucoup parlé de lui en abusant du terme "je". D'ailleurs, ce dernier a tenté à de multiples reprises de se justifier (sur les retraites par exemple) ou de se dédouaner, se défendre (cas de son impopularité) en invoquant la situation dans d'autres pays (Allemagne, États-Unis ...). Néanmoins, pour être tout à fait honnête, il apparaît clairement que des efforts ont été faits. La preuve est que celui-ci a rendu hommage à de nombreuses personnalités politiques et à cherché à multiplier les "nous".
 
Mais la forme n'est pas tout et le fond revêt également une grande importance.
Beaucoup de choses ont été dites lors de cette entrevue. Aussi, je vais simplement revenir sur les éléments qui m'ont le plus marqué.
Tout d'abord, le président a annoncé le lancement prochain d'une grande consultation de 6 mois concernant la dépendance et l'instauration d'un cinquième risque. Le thème n'est pas nouveau et il était presque certain qu'il serait abordé dans la dernière partie du quinquennat. Il faut cependant noter que cela tranche fortement avec la réforme des retraites puisque l'on va assister à une longue concertation, donc à un certain dialogue social. Pourtant, il convient de nuancer cela dans la mesure où le sujet est relativement populaire et plutôt trans-partisan et représente alors, de ce fait, un risque moindre pour le pouvoir en place.
 
Ensuite, il a été question de la fiscalité avec la suppression programmée du bouclier fiscal et de l'ISF, en contrepartie d'une taxation des revenus et des plus values du patrimoine. Pour justifier cela, le président a mis en avant la volonté de convergence avec l'Allemagne, prétextant que cela permettrait de lutter contre les délocalisations.
Pourquoi pas ? Mais il faudrait informer Nicolas Sarkozy que nos entreprises ne délocalisent pas en Allemagne mais plutôt en Chine et dans les pays de l'Est. Pour autant, pourquoi se limiter à l'Allemagne ? Ne pourrait-on pas envisager d'aller plus loin avec une harmonisation au niveau européen ? Cela me semble envisageable, à condition de ne pas s'aligner sur le moins disant !
Personnellement, et bien que je ne fasse pas d'illusions, j'attends beaucoup de cette réforme de la fiscalité qui est un de mes sujets de prédilection.
 
Une autre réforme qui a été avancée est celle de la Justice avec l'introduction d'un jury populaire au côté du juge d'application des peines pour décider de la remise en liberté ou non d'un détenu ainsi qu'au sein des tribunaux correctionnels comme cela est déjà le cas aux assises.
Clairement cette proposition me semble démagogique et Nicolas Sarkozy surfe sur les évènements de ces derniers temps. D'ailleurs, l'idée avait déjà été mise en avant par Brice Hortefeux il y a quelques mois de cela. A titre personnel, je ne crois pas qu'une telle réforme aille dans le bon sens dans la mesure où je pense que les magistrats, au contraire des citoyens lambda, sont capables de faire abstraction de leur opinion. De plus, ces professionnels du droit bénéficient d'une formation non négligeable et d'une expérience qui me paraissent fort utiles.
 
Enfin, le président de la République a émis le souhait d'aller vers un allègement de la législation en matière d'urbanisme et de logement. Cela me semble être une bonne chose mais je crois qu'il est nécessaire d'aller vers une généralisation de ce processus avec un réel coup de balai à passer afin de supprimer toutes les lois désuètes ou obsolètes.
 
Au final, que retenir de cette intervention ?
Première chose, cela faisait longtemps que des journalistes n'avaient pas aussi bien fait leur travail face à Nicolas Sarkozy. En effet, leurs questions étaient incisives et ils ont abordé certains sujets "sensibles "  tels que les Roms, les écoutes téléphoniques ou encore le prix Nobel de la paix. Malheureusement, leur prestation a été quelque peu entachée par leur manque de réaction sur les sujets relatifs à la sécurité et surtout par une certaine cacophonie liée à la présence d'un trio inédit.
Deuxième chose, Nicolas Sarkozy a une fois de plus prouvé qu'il était un excellent communiquant, mais cela n'est évidemment pas une nouveauté.

dimanche 14 novembre 2010

Vers un impôt sur la nationalité ?

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée Jérôme Cahuzac (PS) va proposer un impôt sur le revenu des Français qui travaillent à l'étranger, avec un amendement au projet de budget 2011, a-t-il déclaré mercredi 6 octobre.
"Plutôt que de retirer leur nationalité à certains, ce qui n'aura aucun effet sur les résultats de la politique de sécurité, pourquoi ne pas rappeler cette nationalité à ceux qui sont partis, et leur demander de payer quelque chose en France, pays où ils sont nés, où ils ont été soignés, où ils sont allés à l'école?", a détaillé Jérôme Cahuzac devant des journalistes.
Jérôme Cahuzac veut "lancer le débat", sachant que son amendement sera repoussé par le gouvernement et la majorité, qui lui opposeront "les conventions fiscales".
Source : nouvelobs.com
 
En voila une bonne idée. Enfin, personnellement cette idée me séduit grandement et il semblerait que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) souhaite la reprendre à son compte.
Alors bien sûr cette initiative va rendre malades les libéraux qui nous opposeront la courbe de Laffer (trop d'impôt tue l'impôt). Malgré tout, je crois qu'il faut dépasser ses a priori et poser réellement le sujet sur la table.
 
Aujourd'hui, la situation est la suivante : l'impôt est acquitté en tenant compte des règles de territorialité et de divers modes de calcul, avec de nombreuses exceptions ou exonérations. Ce à quoi il faut rajouter des niches fiscales et sociales en tout genre. Pour simplifier, cela signifie que seuls les foyers fiscaux domiciliés en France sont soumis à l'impôt sur le revenu.
 
A l'inverse, les Français n'habitant pas sur le territoire national échappent à l'impôt français, mais sont soumis aux impôts en vigueur dans le pays de résidence. Ces Français de l'étranger regroupent deux catégories d'individus. On y retrouve les Français qui vivent et travaillent à l'étranger pour des raisons personnelles ou professionnelles mais aussi ce que j'appelle les exilés fiscaux, avec notamment les sportifs et autres chanteurs qui émigrent uniquement pour des raisons fiscales.
 
L'objectif de la mise en place d'un impôt sur le revenu payé par tous les Français est multiple. Tout d'abord, cela permettrait de lutter efficacement, contrairement au bouclier fiscal, contre l'exil fiscal puisque l'intérêt en serait ainsi fortement réduit. Ensuite, les recettes fiscales augmenteraient substantiellement, permettant ainsi de réduire notre déficit budgétaire chronique. Enfin, et c'est peut-être la raison la plus importante, cela obligerait les Français de l'étranger à participer à l'effort national, à l'instar de leurs concitoyens vivant sur le territoire national.
 
Mais on peut alors se demander pourquoi participer au budget de l'Etat alors que l'on ne vit pas en France. Pour moi, la réponse est évidente. En effet, les Français de l'étranger, bien que résidants hors du pays, bénéficient tout de même des services de l'Etat, notamment par le biais des ambassades. De plus, ces personnes sont représentées au Parlement et peuvent donc influer sur la politique de la France. Enfin, oserais-je simplement avancer l'idée d'un certain patriotisme ? Cela me semble difficile à cette époque où l'individualisme prévaut sur toute autre valeur ...
Comment alors peut-on tolérer que ces individus jouissent de droits tout en s'affranchissant des devoirs afférents ? Car oui, ne l'oublions pas, payer des impôts est un devoir que doit remplir chaque citoyen.
 
Intéressons-nous maintenant aux modalités pratiques. Certains estiment que le dispositif sera une nouvelle usine à gaz. Je ne le crois pas. Dans mon esprit, le système serait relativement simple. Il suffirait que les Français vivant à l'étranger fassent deux déclarations à leur ambassade respective. La première serait relative à l'ensemble de leurs revenus perçus (salaires, dividendes ...). La seconde correspondrait à l'impôt sur le revenu effectivement acquitté dans le pays de résidence. L'ambassade aurait alors pour rôle de calculer l'impôt normalement dû selon la législation française et d'indiquer au contribuable la somme à payer. Si l'impôt français est supérieur à l'impôt local alors la personne devra s'acquitter de la différence. Dans le cas contraire, aucune régularisation ne sera nécessaire.
En réalité, ce dispositif est assez similaire à celui pratiqué par les Etats-Unis.
 
Au final, il s'agit d'une proposition concrète qui permettrait de rétablir davantage de justice sociale dans notre pays. Néanmoins, je crois que sa mise en place doit s'inscrire dans une remise à plat globale de notre fiscalité. Notre cher président souhaite, semble-t-il, s'atteler à une telle tâche au cours de l'année 2011. Espérons donc que cette réforme, contrairement aux précédentes, soit réellement utile, juste et de grande ampleur.

mardi 9 novembre 2010

Une certaine idée de la France ...

Comment ne pas écrire quelques mots en ce jour du 40ème anniversaire de la disparition du général de Gaulle ?
En effet, cela fait plusieurs jours maintenant que des émissions sont consacrées à cet évènement et l'hommage au général est retransmis en direct de Colombey-les-Deux-Eglises ce matin. Mais cela n'a rien d'étonnant tant cet homme est le personnage politique préféré des Français, loin devant Napoléon par exemple.
 
Je ne reviendrai pas sur la vie du général dans la mesure où celle-ci est largement connue au travers notamment de grands moments de l'Histoire (appel du 18 juin, constitution de 1958, décolonisation de l'Algérie ...). Ce qui m'intéresse davantage est de savoir ce qu'il reste réellement du gaullisme.
Certains disent que le gaullisme est mort avec de Gaulle. Ce n'est évidemment pas faux. Néanmoins, je crois que le général nous a laissé certains grands principes qui permettent, selon moi, de contribuer à guider une politique.
 
Si je devais n'en garder qu'un, je crois que ce serait le fait de défendre à tout prix l'intérêt de la France et des Français. Cette volonté me semble un élément clé du gaullisme dans la mesure où il conditionne, en quelque sorte, toute sa politique. Effectivement, c'est en ayant toujours à l'esprit l'intérêt général que de Gaulle a gouverné. Cela a ainsi contribué à défendre l'indépendance nationale, à instaurer des mesures sociales, à développer l'arme nucléaire ...
 
Ce qui est intéressant chez ce personnage, c'est que toute son action (voire sa vie) a été dédiée à la France et à sa grandeur. Cela ne peut que contraster avec le climat politique que nous connaissons actuellement. Malgré cela, certains responsables de la majorité osent se réclamer du gaullisme alors que l'UMP et ce gouvernement sont en partie les fossoyeurs de l'héritage du général. Il ne s'agit alors que d'une posture électoraliste mais j'ose espérer que les Français ne sont pas dupes.
 
Pour en revenir à notre problématique, je suis persuadé que les enseignements du gaullisme perdurent. Alors bien sûr le gaullisme de papy est mort mais la plupart des présidents qui ont succédé au général ont repris, partiellement, des aspects de cet héritage. Il faut toutefois reconnaître que, depuis quelques années, la transmission de "legs" a été interrompue. Mais selon un ancien premier ministre, il s'agit seulement d'une "parenthèse politique que nous devons refermer."
 
Espérons que cela soit vrai car "La France ne peut être la France sans la grandeur" (De Gaulle). Or, aujourd'hui, notre pays n'est plus que l'ombre de lui-même. Il me semble donc impératif que celui-ci retrouve toute sa dimension, ce qui passe évidemment par une reprise en main de notre souveraineté, tant politique et économique que monétaire ou militaire ...

lundi 1 novembre 2010

Peut-on rire de tout ?

Vaste débat, s'il en est, que celui-ci. Malgré tout, il me semble important tant cette question est centrale et d'actualité dans notre société, et touche tout un chacun. D'ailleurs, je suis le premier concerné puisque, à plusieurs reprises, mes plaisanteries ont jeté un froid au lieu de provoquer l'hilarité de l'assistance. Certes, et il faut bien le reconnaître, mes blagues ne sont pas toujours drôles et sont parfois même de mauvais goût mais je ne crois pas être totalement dénué d'humour. Bien au contraire. J'ose même penser que mes boutades et autres calembours sont appréciés par mon entourage. Mais cela n'est pas le sujet.
 
Par principe, je considère que l'on peut rire de tout. Pour moi, tous les sujets, toutes les entités sont susceptibles d'être tournés en dérision. Ainsi, j'aime à plaisanter sur la mort, la religion, les femmes, les noirs, les handicapés, les homosexuels ... Bref, rien ni personne n'est épargné par mon humour.
 
Face à cela, trois réactions sont possibles.
La première est que l'auditoire trouve la blague drôle et pertinente donc cela fonctionne bien. La seconde consiste en un flop. Cela arrive à tous, même au meilleur. La troisième, qui est pour moi la pire, se traduit par un effet inverse à celui escompté. L'ambiance devient alors pesante et le silence se fait entendre.
 
C'est cette dernière réaction qui m'intéresse le plus. En effet, elle est une réponse à la question qui nous intéresse. Pour ces personnes, il est clair que certains sujets ne se prêtent pas à un quelconque humour. Cela peut s'expliquer de différentes manières mais la principale me semble être le fait que ces individus se sentent attaqués par les propos humoristiques, les prenant au premier degré. C'est notamment le cas lorsque les personnes sont directement concernées par l'objet de la plaisanterie.
 
Parallèlement au jugement de l'individu, je crois que la société dans son ensemble a contribué à mettre à l'index certains sujets de raillerie. En effet, il est incontestable que la plupart des sketchs de Coluche ou de Pierre Desproges ne pourraient être joués à l'heure actuelle. Aujourd'hui,  un certain nombre d'entités (associations, intellectuels, politiques ...) font pression pour réduire au silence ceux qui s'expriment en dehors de clous. C'est notamment le cas de Stéphane Guillon ou de Didier Porte qui ont été évincés de l'antenne car ceux-ci semblaient déranger le pouvoir en place.
 
Mais ce ne sont bien évidemment pas les seuls puisque chacun à son niveau peut subir un tel traitement. La technique est simple. Pour faire taire un individu, il suffit de le discréditer en le faisant passer pour ce qu'il n'est pas. Combien de fois m'a t'on jeté l'anathème pour des propos pris au premier degré alors qu'ils auraient dû l'être au deuxième voire troisième degré ? Combien de fois m'a t'on accuser de racisme, de misogynie, d'homophobie ou je ne sais quoi d'autre pour des blagues politiquement incorrectes ?
 
Pour moi, l'humour est une grande qualité qu'il convient de préserver et de développer. Le rire est le propre de l'Homme disait Rabelais. Ce n'est pas faux car même dans les pires moments, l'être humain est capable de plaisanter pour dédramatiser les choses.
Pour conclure, je laisserai le mot de la fin à notre regretté Pierre Desproges : "On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde".

mercredi 27 octobre 2010

C'est aussi ça la France !


La mairie de Gonneville-sur-Mer (Calvados) doit renoncer à exposer un portrait du maréchal Pétain dans sa salle de conseil municipal, car cela est contraire à la "neutralité du service public", a jugé mardi le tribunal administratif de Caen, dans une décision relative à une audience du 12 octobre.
«Le principe de neutralité des services publics s'oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes exprimant des opinions politiques, religieuses ou philosophiques», explique dans un communiqué le tribunal, qui «annule» la décision de la mairie de garder le portrait.
En janvier, Christian Leyrit, alors préfet de la Basse-Normandie, avait demandé au maire de retirer le portrait de la salle de conseil municipal. Le maire (SE) Bernard Hoyé avait répondu par la négative. Le préfet avait alors saisi la justice. Lors de l'audience, le 12 octobre, le rapporteur public Nathalie Tiger avait souligné que l'exposition d'une telle photo était "contraire au principe de neutralité du service public", d'autant que Philippe Pétain "incarne à lui seul l'origine du régime de Vichy et la collaboration" avec l'Allemagne nazie.
Le préfet s'était saisi de l'affaire après avoir été alerté par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). L'existence du portrait avait été signalée à la Licra par un invité à un mariage, dans cette commune de 600 habitants.
Source : libération.fr
 
Triste nouvelle que celle-ci. Une fois de plus, le politiquement correct l'a emporté sur notre Histoire. Car oui, qu'on le veuille ou non, le maréchal Pétain fait partie intégrante de notre héritage. Le renier est une faute grave consistant en un déni de réalité.
Alors bien sûr, les Français ne sont pas fiers de cette partie de notre Histoire. Cela va de soi. Mais ce n'est pas une raison pour la passer sous silence. Au contraire, je crois qu'il est nécessaire de nous souvenir de cette période où notre pays a collaboré avec l'ennemi pour ne pas oublier et ne pas reproduire les mêmes erreurs.
 
En revanche, se souvenir ne signifie pas faire son mea culpa éternel, ni s'autoflageller ad vitam aeternam. Cette remarque est évidemment valable pour la collaboration avec l'Allemagne nazie mais également pour toutes les périodes plus ou moins sombres de notre Histoire. Je pense notamment à la colonisation, à la traite négrière ou encore à d'autres conflits plus contemporains.
Oui la France a fauté mais ne rejetons pas la faute de nos ancêtres sur les générations actuelles. Cela serait d'autant plus stupide que celles-ci ne peuvent plus rien faire et surtout car elles n'auraient pas forcément agit de la même manière.
 
Clairement, je trouve la décision du tribunal inadaptée et aurait préféré que le portrait reste en place.
Néanmoins, ce qui m'énerve le plus dans cette affaire est le comportement de ces associations droit de l'hommiste. Ici, il s'agit de la Licra mais on peut mettre dans le même sac SOS racisme, le CRAN, le CRIF, la LDH ou encore le Mrap.
Bien que leurs actions soient parfois utiles et légitimes, il apparaît que, la plupart du temps, leurs agissements sont infondés. Pour moi, ces associations transpirent la bien pensance, le politiquement correct. Si j'osais, je dirais que ces dernières sont de puissants lobbies qui favorisent le communautarisme aux dépends de l'unicité et de l'indivisibilité de la République.
 
Aujourd'hui, la France est diverse. C'est un fait. Certains s'en réjouissent, d'autres le regrettent. Cela de date pas d'hier. Toutefois, il apparaît qu'aujourd'hui le vivre ensemble est menacé. Tant en France qu'en Europe. On le voit d'ailleurs très bien en Allemagne où Angela Merkel a récemment remis en cause la politique du "multikulti".
Je crois bien que cette question se posera à tous les pays dans les prochaines années. C'est pourquoi il me semble urgent de réfléchir dès maintenant au modèle de société dont nous voulons pour nos enfants ...

samedi 23 octobre 2010

Transparence en politique : une utopie ?

Même aux États-Unis, c'est du jamais vu ! Meg Whitman, l'ex-patronne d'eBay qui brigue le poste de gouverneur de Californie, a dépensé 142 millions de dollars de sa fortune personnelle pour sa campagne. Et ce n'est pas fini, car les élections ne se tiendront que le 2 novembre. Son adversaire démocrate, Jerry Brown, n'a déboursé, lui, qu'une pauvre dizaine de millions.
C'est devenu une habitude. Chaque élection américaine établit un nouveau record de dépenses. Mais jusqu'ici au moins, on savait à peu près d'où venaient les fonds. Pas cette année. La grande nouveauté de ces élections, ce sont les énormes sommes qui viennent de donateurs anonymes. En janvier, la Cour suprême a statué que les entreprises, les syndicats et tous les groupes d'intérêt avaient le droit de verser des contributions politiques d'un montant illimité, sans dévoiler l'identité des donateurs. Résultat, toutes sortes de milliardaires, magnats du pétrole, patrons du BTP et autres gros industriels se sont mis à financer une multitude de groupes d'intérêt.
Source : lepoint.fr
 
Deux éléments ont attiré mon attention dans cet article du point. Le premier concerne bien évidemment la démesure des sommes en jeu. Il s'agit là d'une spécificité américaine dont nous sommes, heureusement, épargnés. Ce qui me choque le plus dans cette histoire est que cette femme dépense des millions uniquement pour une élection. Il me semble bien que le caractère politique est mis de côté tant on insiste sur l'aspect marketing. La personnalité est ainsi présentée comme un produit qu'il faut vendre aux électeurs. 
Pour le moment, ce phénomène est limité de notre côté de l'Atlantique mais celui-ci tend à se développer, transformant la politique en peoplitique. 
 
Le second élément est relatif à l'anonymat des donateurs. A cette occasion, je crois qu'il faut distinguer les "donateurs particuliers" des "donateurs institutionnels". Ainsi, il ne me semble pas anormal d'accorder un traitement différent selon qu'il s'agisse d'un ménage ou d'une entreprise. En effet, on peut comprendre qu'un individu ne souhaite pas voir divulguer sur la place publique le fait qu'il fasse des dons à telle ou telle formation politique dans la mesure où cela pourrait lui être préjudiciable, notamment au niveau professionnel.
En revanche, il me semble impératif que les citoyens sachent, ou tout du moins puissent savoir, qu'une entreprise finance un parti. Cela se justifie simplement pour des raisons de transparence afin de prévenir d'éventuels conflits d'intérêts ou de quelconques régimes de faveur.
 
La transparence. Une notion utilisée à toutes les sauces dans les discours mais peu mise en pratique dans les actes. Chacun souhaite son respect mais personne ne veut se l'appliquer. La transparence fait peur car elle oblige à une certaine rigueur et surtout à une application sans faille des règles, ce qui reconnaissons-le n'est pas forcément le fort de l'intégralité de notre classe politique. On voit d'ailleurs tout le mal que connaît René Dosière (député PS de la 1ère circonscription de l'Aisne) afin d'obtenir des données et  informations fiables sur les dépenses publiques.
 
Même si la France rencontre quelques difficultés en ce domaine, il apparaît que d'autres pays se distinguent par leur bonne conduite. Je pense notamment à la Suède qui, en la matière, est à des années lumière de notre nation. En effet, dans cet Etat nordique, les personnalités politiques (ministres, députés ...) ont un train de vie que l'on jugerait ici inadapté. Ainsi, leurs salaires sont moindre et il est inconcevable que ceux-ci puissent bénéficier d'un logement de fonction, d'un véhicule avec chauffeur ou qu'ils utilisent l'argent du contribuable à des fins privées ou non justifiées par leur fonction. D'ailleurs, les dépenses de chacun d'entre eux, et notamment leurs notes de frais, sont tenues à disposition de tout citoyen qui peut y avoir librement accès.
 
Pour en arriver là, la France a du chemin à parcourir. Cela ne se fera pas un jour mais il me semble nécessaire d'agir dès maintenant pour aller dans le sens de plus de transparence. Celle-ci permettra de renforcer notre démocratie mais également de contribuer à réduire les dépenses publiques en responsabilisant nos responsables politiques.
Cette transparence doit bien évidemment être appliquée au sommet de l'Etat mais pas seulement. Chaque échelon de notre organisation territoriale, chaque responsable politique et plus largement toute entité ayant recours à des fonds publics doit être capable de rendre des comptes devant les citoyens.
Cela doit également être le cas des partis, mouvements et autres formations politiques dans la mesure où ils bénéficient de l'argent des contribuables. Cela est d'autant plus important que l'on a vu durant l'été, avec l'affaire Woerth-Bettencourt, que le financement des campagnes électorales est parfois très opaque ...

samedi 9 octobre 2010

Pour en finir avec la dette et les déficits

Dimanche dernier, le magazine capital (M6) consacrait un reportage à l'Agence France Trésor. Cette agence, créée en 2001et rattachée à Direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE), a trois missions principales :
- établir la prévision quotidienne la plus précise possible des flux d'entrée et de sortie de trésorerie
- placer les éventuels excédents aux meilleures conditions
- emprunter les ressources nécessaires au meilleur coût
 
Etant en plein dans la période d'élaboration du budget 2011, le reportage a évidemment insisté sur cette dernière mission. Il était ainsi expliqué comment la France faisait pour emprunter des milliards sur les marchés financiers. En effet et depuis quelques décennies maintenant, notre pays est devenu un agent économique lambda qui finance ses investissements (et même ses dépenses de fonctionnement) par l'emprunt.
 
Mais remontons quelque peu le temps pour mieux comprendre.
Tout a commencé par la loi du 4 janvier 1973 qui réforme les statuts de la Banque de France. L'article 25 de cette loi stipule que "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France". Concrètement, cela revient à dire que la France ne peut plus se financer auprès de sa banque centrale et qu'elle doit dorénavant emprunter sur les marchés, en payant évidemment des intérêts.
Par la suite, le traité de Maastricht reprendra dans son article 104 la même logique : "Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite."
Et finalement, cet article sera repris par le traité de Lisbonne à l'article 123.
 
Bon mais alors, qu'est-ce que ca change pour nous ? Et bien je dirais tout. Et c'est là le début de nos problèmes. En effet, avant cette date, la France avait le pouvoir de créer la monnaie par le biais de sa banque centrale. Depuis 1973, notre pays a perdu ce privilège qui s'est vu alloué aux banques privées. Pour simplifier, avant 1973, la Banque de France pouvait prêter de l'argent au Trésor Public à taux faible voire nul. Depuis, cela n'est plus possible et la France doit emprunter de l'argent, par le biais de l'Agence France Trésor, sur les marchés financiers à diverses structures (banques, fonds de pensions ...) contre intérêts.
 
Les conséquences de ce changement sont immenses. De fait, l'Etat français paye chaque année des milliards d'euros d'intérêts qui pourrait être utilisés à meilleur escient (Éducation, recherche ...). En outre, le pays reste à la merci de ces marchés. L'exemple de la Grèce est flagrant puisque l'on a vu que les taux d'intérêts peuvent rapidement augmenter, ce qui peut conduire à l'asphyxie. Enfin, il apparaît que parfois, comme c'est le cas avec la réforme des retraites, les politiques nationales sont utilisées comme un signal à destination des agences de notation qui font la pluie et le beau temps sur les places financières.
 
Comme vous l'aurez sûrement compris, je ne cautionne pas du tout le système actuel. Je considère que les Etats ne sont pas des agents économiques comme les autres. En effet, de par leurs investissements, leurs actions dans le domaine social ... les Etats contribuent au bon fonctionnement de la société et aux bénéfices des entreprises. Je trouve donc anormal que ceux-ci soit doublement perdants, une première fois en payant des intérêts aux banques et une seconde fois en aidant ces mêmes banques.
 
Alors que faire ? C'est à la fois très simple et très compliqué. Effectivement, il suffit de revenir sur la loi de 1973 et l'article 123 du traité de Lisbonne afin de retrouver un financement par la Banque de France. En pratique, cela est nettement plus compliqué car nous sommes pieds et poings liés par nos engagements européens.
Cela pose donc une fois de plus la question de cette Union Européenne qui va à l'encontre des intérêts nationaux. Car dans cette histoire, nous ne sommes pas les seuls pénalisés puisque toutes les nations engagées dans ce système connaissent aujourd'hui des problèmes de déficit et d'endettement.
 
Le 28 octobre 1966, Charles de Gaulle disait : "La politique de la France ne se fait pas à la corbeille".
Tachons de nous souvenir de cette phrase afin de trouver le courage de nous réapproprier notre souveraineté monétaire.