mercredi 30 juin 2010

Equipe de France : allez les boeufs !

Le sélectionneur sortant de l'équipe de France, Raymond Domenech, et le président démissionnaire de la Fédération française de football (FFF), Jean-Pierre Escalettes, doivent être entendus ce mercredi à l'Assemblée nationale à huis clos, a annoncé la commission des Affaires culturelles et de l'Education.
L'audition des deux hommes devait initialement être ouverte à la presse. Mais la commission des Affaires culturelles a expliqué avoir accédé à la demande de la FFF de l'organiser à huis clos à l'issue de l'audition de Roselyne Bachelot, ministre des Sports, mardi soir. Elle y avait notamment déclaré qu'elle ferait attention à préserver la FFF de toute ingérence politique après les mises en gardes répétées de la Fifa.
Source : lexpress.fr
 
Après avoir reçu Thierry Henry jeudi dernier alors que deux millions de personnes manifestaient contre la réforme des retraites, c'est maintenant au tour de Domenech et  d'Escalettes d'être entendus. Comme l'a bien remarqué le président de la FIFA, Joseph Blatter, les problèmes de l'équipe de France de foot devient une affaire d'Etat.
 
Pourquoi donc le président de la République et certains membres de son gouvernement se sont saisis de ce dossier ? Pour moi la réponse est simple. D'une part, le football est un sport très populaire en France qui touche une grande part de la population. Il est inconcevable de le laisser dépérir. Aussi, la côte de popularité de Sarkozy pourrait remonter en flèche s'il arrivait à sauver le foot français. D'autre part, cette affaire surgit au moment opportun dans la mesure où elle permet de laisser de côté, de flouter les sujets qui fâchent (retraites, woerthgate ...).
 
Politiquement, l'échec des Bleus est une occasion en or pour nos dirigeants, ce qui explique cet engouement massif. Pour autant, je dois reconnaître qu'un tel emballement médiatique est démesuré. De fait, on nous parle presque quotidiennement de l'équipe de France sans que l'on en sache vraiment plus.
En outre, je crois que le politique devrait, une fois de plus, rester à sa place. L'intervention du gouvernement, mais aussi de l'Assemblée Nationale, dans cette affaire me semble tout à fait déplacée et injustifiée. Ces personnes n'ont-elles pas d'autres dossiers plus urgents à traiter ? Et d'ailleurs, en quoi cette histoire concerne-t-elle les députés ? La FFF est responsable de l'équipe de France. C'est donc à elle de gérer ses bons et ses mauvais côtés comme c'est le cas actuellement. D'ailleurs, Joseph Blatter a menacé la France de sanctions en cas d'ingérence politique.
 
Revenons maintenant brièvement sur l'élimination des Bleus à la coupe du monde. Il est indéniable que cette compétition est un fiasco tant sur le plan sportif que sur celui de la communication. Au niveau des performances sportives tout d'abord, il est clair que les choix tactiques du sélectionneur n'étaient pas les bons. Pour autant, Domenech n'est pas l'unique responsable. En effet, il apparaît que les joueurs eux-mêmes ne se sont pas forcément donnés à fond, ignorant les consignes du coach ou mettant peu d'entrain sur le terrain. Néanmoins, une contre-performance est toujours possible et rien n'est gagné d'avance, ce qui fait la beauté du sport.
Concernant la communication, celle-ci a été désastreuse. L'image renvoyée par l'équipe est tellement catastrophique que plusieurs sponsors ont mis un terme à leur campagne de pub (Quick, Crédit Agricole). Nous savions Domenech peu enclin à communiquer mais les images du refus de s'entraîner ou le récit de l'altercation entre Anelka et Domenech ont eu des retombées non négligeables, décrédibilisant notre pays aux yeux du monde entier.
 
Alors que faire maintenant pour repartir sur le bon pied ? Domenech est en fin de contrat et est remplacé par Laurent Blanc. Escalettes a présenté sa démission. Mais cela est insuffisant. Je crois qu'il faut faire le ménage dans le conseil fédéral car Escalettes ne décidait pas tout seul. Cela doit être fait au profit de professionnels du foot (anciens joueurs, entraîneurs ...) et pourquoi pas ceux de France 98. Enfin, certains joueurs doivent être écartés du groupe (Govou, Anelka, Gallas ...) et d'autres intégrés (Nasri, Benzema, Ben Arfa ...).
 
Dernier point qui fait polémique dans cette histoire : les salaires. Je l'ai toujours dit, et je le répète, les joueurs de foot sont trop payés. Les clubs répondent à leur moindre désir, ce qui tend à les déconnecter de la réalité. Pour autant, il n'est pas totalement sûr qu'il y ait un lien entre rémunération et performances sportives, et ce dans un sens comme dans l'autre.
On a souvent entendu que les joueurs ne couraient pas car ils toucheraient leur salaire quoi qu'il arrive. C'est une possibilité mais l'argent est également présent dans les sélections allemande et espagnole, avec la réussite que l'on connaît.
L'argent dans le sport est un fait. Personnellement, je crois que le fric gangrène le sport. Aussi, je pense que les joueurs ne devraient pas être payés pour jouer en sélection nationale. Il ne faut pas oublier qu'en revêtant le maillot, les joueurs de foot, mais aussi de rugby, de handball ..., représentent leur pays, ce qui me semble être un honneur.
 
Mais au fond, une partie des problèmes de cette équipe de France ne viendrait-elle pas de l'amour du maillot qui tend à disparaître, ou autrement dit, ne connaît-on pas actuellement une crise du patriotisme tant dans le sport que dans la société ?
 

samedi 26 juin 2010

L'apéro saucisson-pinard, la goutte d'or qui fait déborder le vase !

La semaine dernière, à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin, plusieurs organisations (Riposte Laïque, Bloc identitaire ...) dont certaines d'extrême droite ont voulu organisé un apéritif géant, comme c'est la mode actuellement, intitulé "apéro saucisson pinard". Ce dernier qui devait se tenir dans le quartier de la Goutte d'Or (18ème arrondissement de Paris) a finalement été interdit par la Préfecture.
 
Cette affaire a évidemment fait grand bruit, en raison notamment des organisateurs, du lieu et du thème de cet évènement. Je vais y revenir en m'intéressant à l'apéritif en lui même puis aux causes qui ont poussé à organiser un tel rassemblement et enfin à la pensée sous-jacente.
 
Arrêtons-nous tout d'abord sur cet évènement. Il s'agissait en fait de rassembler, dans le quartier de la Goutte d'Or, un certain nombre de gens afin de partager vin et saucisson, des mets typiquement français. Pourquoi donc la Préfecture l'a interdit me direz-vous. Tout simplement car un grand nombre des habitants de ce quartier sont de confession musulmane et que cette religion rejette l'alcool et le porc. Cet apéro a donc été interprété comme une provocation directe qui pouvait conduire à des affrontements et donc à troubler l'ordre public.
Personnellement, je trouve cet apéritif complètement stupide et inutile. Il s'agit indéniablement d'une provocation gratuite qui tend à exclure une partie des habitants de ce quartier, ce qui était le but recherché. Le préfet a donc bien fait d'interdire ce rassemblement afin d'éviter tout débordement qui n'aurait servi qu'à envenimer les choses.
 
Intéressons nous maintenant aux faits à l'origine de cet apéritif. Il existe dans ce quartier une mosquée, située rue Myrrha, qui s'avère trop petite pour accueillir toutes les personnes désireuses de prendre part à la prière hebdomadaire du vendredi. En conséquence, un certain nombre d'individus prient sur la voie publique, obligeant de ce fait les autorités à barrer la rue ce jour là.
Pour moi, le vrai problème se situe à ce niveau. Il me semble inadmissible de tolérer que la religion s'approprie l'espace public dans le cadre d'une prière. Il existe pour cela des lieux de cultes. Alors certes la structure existante n'est pas adaptée mais ce n'est pas une raison d'imposer à tout à chacun ses croyances. Je me répète mais la religion doit rester de l'intime, du domaine privé et non être affichée à la vue de tous. Aussi, les pouvoirs publics et notamment la mairie de Paris et le préfet doivent faire appliquer la loi en interdisant ces prières dans la rue. Pour autant, il ne faut pas être naïf. Aucune intervention ne sera demandée puisque nos dirigeants ont peur de ces soi-disant associations des droits de l'Homme qui crieraient au scandale, au racisme, à la discrimination comme elles en ont tant l'habitude.
 
Voyons, pour finir, le mal profond qu'est sensé dénoncé cet apéritif. Comme dans beaucoup de pays européens et notamment en Suisse ou aux Pays-Bas, on voit émerger dans notre pays des personnes dénonçant l'islamisation de la France. Il est incontestable que le nombre de musulmans tend à augmenter en France. Néanmoins, la majorité des musulmans sont parfaitement intégrés et n'ont pas de revendications particulières. Ils évoluent dans la société, travaillent ... comme n'importe quel autre Français. En revanche, il est vrai que certains individus ont des comportements plutôt excessifs et parfois incompréhensibles par les occidentaux. Mais les extrêmistes ont toujours existé, sévissent dans tous les pays et appartiennent à toutes les religions. 
Dans l'affaire de l'apéritif, certains ont affirmé que le saucisson avait été censuré par le préfet. Ces propos sont évidemment erronés. Il est  exact que les musulmans ne mangent pas de porc mais, à ma connaissance, ceux-ci n'ont jamais empêché quiconque d'en consommer.
Peut-on alors parler d'islamisation ? Je ne crois pas. Certains islamistes cherchent évidemment à imposer leur religion et leurs idéaux mais ils ne représentent, pour le moment, qu'une minorité. Je crois donc qu'il est important de différencier islam/islamisme et musulman/islamiste qui recouvrent des réalités différentes. De plus, nous devons encourager les musulmans modérés à prendre la parole pour qu'ils puissent s'exprimer sur les sujets les touchant de manière plus ou moins directe. En effet, il ne faut pas oublier que ce sont les premiers concernés par  ces amalgames.
 
Au final, cet évènement brille par son inutilité et sa stupidité. Il s'agit une fois de plus d'opposer les Français les uns aux autres plutôt que de les rassembler autour de valeurs communes. La France est, qu'on le veuille ou non, une terre d'immigration qui s'est construite en fonction des flux migratoires.
Pour moi, le problème n'est pas l'immigration en tant que tel. Il s'agit plutôt d'une question sociétale, en lien avec la remise en cause et la disparation de notre modèle assimilationniste. Mais cela est un autre débat ...

mercredi 23 juin 2010

"Je veux une république irréprochable" ...

" Je veux changer la pratique de la République. Plus de simplicité, plus d'humilité, plus de proximité. Au fond, je souhaite, si vous me faites confiance, être le président d'une démocratie moderne qui sera exemplaire au regard du monde. Je veux une République irréprochable..."
 
Voici donc les propos tenus par le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy en 2007. Depuis, le candidat est devenu président de la République et ... rien n'a changé ou plus précisément, certaines choses ont changé mais dans le mauvais sens. Il serait évidemment trop long de lister toutes les dérives tant elles sont nombreuses mais certaines me semblent très symptomatiques.
 
Tout d'abord, l'affaire "Jean Sarkozy à l'Epad". A cette occasion, le président a cherché à placer son fils à la tête de cet établissement. Ce même président qui prônait la méritocratie.
Ensuite, on retrouve l'affaire Brice Hortefeux où un ministre régalien est condamné par la justice et reste tout de même en place. Malgré tout, celui-ci a fait appel, ce qui a pour conséquence de suspendre la condamnation.
On peut également ajouter l'affaire du Monde. Ici, Nicolas Sarkozy fait pression, notamment en utilisant le chantage, sur la direction du journal pour favoriser un groupe de repreneurs aux dépends d'un autre. Sarkozy, Berlusconi, même combat ?
De plus, on ne peut oublier les polémiques autour des retraites, indemnités, rémunérations ou autres dépenses des actuels ou ancien ministres (Boutin, Blanc ...).
Enfin, et c'est la controverse du moment, le "Woerthgate" mêle argent, fraude fiscale, femme de ministre, écoutes illégales ... Bref, un sacré pataquès qui risque d'en éclabousser plus d'un.

Alors bien sûr, ces affaires ne sont des exemples particuliers et il en existe bien d'autres. Malgré tout, il est indéniable que nous sommes à des années lumières de la République irréprochable tant souhaitée. En effet, comment peut on parler de l'irréprochabilité d'un régime politique lorsque son dirigeant, ici le président, ne respecte pas la séparation des pouvoirs en mélangeant par exemple l'exécutif et le judiciaire (Clearstream ...) ou l'exécutif et la presse (le Monde ...) ? Comment peut-on parler de République irréprochable alors que les ministres, parlementaires et autres représentants du peuple bénéficient d'avantages illégitimes et démesurés ? Comment peut-on se vouloir exemplaire alors même qu'il existe des liens étroits entre le pouvoir et le monde de l'argent et du business ? Enfin, comment peut-on se présenter comme un modèle aux yeux du monde alors que certains principes démocratiques sont bafoués par le fait du prince ?
 
Malheureusement, et j'en suis le premier désolé, Nicolas Sarkozy nous a trompé une fois de plus. Notre pays a perdu une partie de sa crédibilité au niveau international du fait de ces agissements et de ces polémiques. On ne peut que regretter que l'argent ait pris davantage de place aux dépends de valeurs morales plus nobles. 
Pour autant, et malgré les dires de certains, je pense que la démocratie dans notre pays n'est pas en danger. Bien évidemment, Nicolas Sarkozy gouverne d'une manière parfois "despotique" mais il subsiste heureusement différents contre-pouvoirs (opposition, médias ...) qui doivent jouer pleinement leur rôle.
 
Il est donc clair qu'en l'état actuel des choses, notre république est loin d'être irréprochable. Mais peut-elle l'être réellement ? Je ne le crois pas. Il me semble impossible d'éviter des débordements ou autres dérives, et ce tout simplement parce que l'Homme est ce qu'il est, c'est à dire imparfait avec ses qualités et ses défauts.

En revanche, il est possible et même souhaitable de s'approcher de l'exemplarité. Toutefois, cela nécessite des changements en profondeur dans les systèmes de rémunération, les statuts des élus ... Bref, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Pourtant, j'ai bien peur que les propositions de réforme restent lettre morte tant la place est bonne. Il semblerait donc surprenant que les principaux bénéficiaires renoncent d'eux-mêmes à leurs privilèges ...

vendredi 18 juin 2010

70ème anniversaire de l'appel du 18 juin


Comme vous le savez sûrement, le 18 juin est un jour particulier pour la France. En effet, il s'agit de la date anniversaire de l'appel lancé depuis Londres par Charles De Gaulle. Et aujourd'hui, le vendredi 18 juin 2010, nous fêtons le 70ème anniversaire de cet appel à la résistance contre la trahison de Pétain.
 
Alors pourquoi parler chaque année de cet appel prononcé il y a 70 ans, me direz-vous ?
Et bien tout simplement car il est, selon moi, toujours d'actualité. Certes nous ne sommes plus en guerre mais ce discours diffusé sur la BBC est un appel à la résistance. Un appel à dire non, à refuser un état de fait. Un appel à se battre et à lutter contre un ennemi commun et pour un idéal à atteindre.
Aujourd'hui, ce ne sont évidemment plus les Allemands qui nous menacent avec leurs panzers ou leurs MG42. Pour autant, d'autres dangers planent sur la nation. Je pense notamment à cette armée de financiers, d'oligarques et de technocrates qui font peser sur les peuples d'importantes pressions. L'OMC et le FMI, tous deux présidés par des socialistes français, ou encore la Commission de Bruxelles sont le parfait exemple de ces oppressions. Mais rien n'est perdu. Bien que notre classe politique, dans sa grande majorité, sacrifie notre pays sur l'autel de la mondialisation, il ne faut pas se résigner. Au contraire, tels les résistants durant la seconde guerre mondiale, le peuple français et au-delà tous les peuples d'Europe doivent lutter pour leur salut.
 
Pour cela, je crois que le gaullisme constitue un magnifique fil conducteur. Ne riez pas, je ne suis pas le seul à penser cela puisque De Gaulle reste la figure politique préférée des Français. Pour autant, je ne pense pas être un fanatique du personnage qui vit dans le passé et  se nourrit de nostalgie. Malgré tout, je crois que le général est une personnalité importante de notre histoire. Il a contribué à faire de notre pays ce qu'il est aujourd'hui et ce dans différents domaines, tant au niveau social (sécurité sociale), que militaire (force de frappe nucléaire) ou diplomatique (réconciliation franco-allemande).
Pour moi, le gaullisme n'est pas un dogme auquel on doit se conformer à tout prix. Il s'agit au contraire de respecter quelques grands principes qui me semblent fondamentaux. Je pense notamment à l'indépendance et la souveraineté nationales, au lien avec le peuple notamment à travers sa consultation par référendum, à l'association capital-travail et en particulier par le biais de la participation ou encore à la volonté d'un exécutif fort. En fait, le gaullisme est une certaine idée de la France incarnée par un volontarisme fort, un engagement total pour la défense de l'intérêt général et, bien sûr, un esprit de résistance absolu.
 
Vous l'aurez compris, je possède de fortes accointances avec cette tendance politique. Malheureusement, je regrette que certaines personnes se revendiquent de l'héritage du général De Gaulle uniquement pour des raisons électorales mais sans réelles convictions. Ainsi, comment peut-on se dire gaulliste dans les mots et contrevenir sans cesse à ses principes dans les actes ? Notre cher président et ses sbires de l'UMP illustrent à merveille cela. Quelques exemples parmi tant d'autres : le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, l'adoption du traité de Lisbonne par voie parlementaire après le non au référendum de 2005, la multiplication de réformes visant une clientèle électorale en particulier, l'intensification des scandales politico-financiers, l'augmentation de dépenses somptuaires  ... Pour rappel, De Gaulle payait lui-même ses repas et ses factures.
 
Pour conclure, terminons sur une célèbre phrase du général qui disait : "Tout le monde a été, est ou sera gaulliste".
Je le suis, et vous, c'est pour quand ?

samedi 12 juin 2010

Bientôt de retour !

Cela fait maintenant une semaine que je n'ai pas écrit de nouvel article ... et je n'en écrirai pas non plus la semaine prochaine. Étant actuellement en période d'examens, je me réserve quelques jours pour mes révisons.
 
Je serai de retour très prochainement pour de nouvelles chroniques ... avec très probablement un article sur le70ème anniversaire de l'appel du 18 juin.

samedi 5 juin 2010

Israël et la flottille, une affaire complexe

Comme vous le savez sûrement, l'armée israélienne a pris, lundi, le contrôle de navires transportant de l'aide humanitaire et souhaitant forcer le blocus du territoire palestinien. Là où le bas blesse est que durant ces abordages, des affrontements ont éclaté sur le sixième bateau, causant ainsi plusieurs morts.
Dans cet article, je reviendrai uniquement sur l'opération en-elle même afin de m'interroger sur les torts éventuels des différents protagonistes.
 
Depuis le début de semaine, toute la presse parle de ces évènements. Chacun donne son opinion, même sans vraiment savoir ce qu'il s'est passé. Toutefois, on peut remarquer que cette affaire est souvent traitée de la même manière : la méchante armée israélienne contre les gentils humanitaires pro-palestiniens. Personnellement, je crois que, dans la vie, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir.
 
Revenons donc sur les faits pour essayer de mieux comprendre la situation.
Israël est un état souverain disposant d'un gouvernement, d'un parlement, d'une armée ... Un Etat classique en somme. Néanmoins, celui-ci exerce un blocus sur Gaza, ce qui est effectivement discutable mais ce n'est pas le sujet du jour.
 
Le problème qui nous intéresse commence à partir du moment où des navires étrangers souhaitent pénétrer dans les eaux territoriales israéliennes pour apporter de l'aide humanitaire. Voici donc le premier élément de conflit. En effet, ces navires n'avaient pas l'accord d'Israël pour naviguer dans ses eaux. Malgré plusieurs injonctions de changer de cap, le convoi a continué sa route. Il s'agit donc là d'une provocation inutile alors que la situation dans cette zone est déjà tendue. Ce sentiment est d'autant plus renforcé que l'Etat hébreu avait proposé d'acheminer lui-même la cargaison par voie terrestre. Le but du convoi aurait donc été atteint mais la proposition a été rejetée. On peut donc s'interroger sur les intentions réelles de ces "humanitaires".
 
Finalement, Israël a décidé de prendre le contrôle des navires. Cependant, l'opération militaire a eu lieu dans les eaux internationales. Il s'agit là d'une grave faute contraire au droit international et pour laquelle le gouvernement devra être sanctionné.
Pour autant, cela est anecdotique comparé aux conséquences de l'assaut. En effet, même si tout s'est déroulé pacifiquement pour les cinq premiers navires, l'intervention a tourné au carnage sur le sixième. Il en résulte alors la mort de neuf militants turcs pro-palestiniens.
 
Les témoignages concernant ces évènements divergent. Effectivement, certains attestent que les soldats israéliens ont ouvert le feu avant même d'avoir posé le pied sur le pont. D'autres, au contraire, jurent que les soldats n'ont fait que se défendre, après avoir été attaqués par des individus armés de barres de fer.
Même si je ne suis sûr de rien, et une enquête sera nécessaire pour faire toute la vérité, et en m'appuyant sur quelques vidéos, il semblerait que la seconde version soit la plus plausible. De fait, il apparaît que seul le dernier bateau a connu une telle catastrophe. Si les soldats avaient réellement voulu "casser de l'humanitaire", on peut supposer que des débordements auraient eu lieu sur les autres navires. De plus, il me semble inimaginable que les autorités israéliennes aient ordonné ou cautionné ces agissements dans la mesure où ceux-ci tendent à fragiliser grandement le gouvernement sur la scène internationale. Enfin, il est incontestable que les passagers du navire turc possédaient diverses armes. Or cela est plutôt étrange pour une mission humanitaire.
Malgré tout, il ne faut pas exclure la possibilité d'une bavure de la part de Tsahal.
 
Au final, il apparaît clairement que cette affaire est assez complexe. Contrairement à l'avis de la majorité d'opinion publique, je crois que les torts sont partagés et qu'aucune des deux parties n'est irréprochable. 
Ces évènements n'auront finalement servi qu'à éloigner un peu plus les espoirs de paix dans cette région du monde. Ce conflit dure depuis trop longtemps et il me semble urgent d'y mettre un terme. Chacun doit prendre ses responsabilités pour permettre la création d'un Etat palestinien et aboutir enfin à des relations apaisées entre deux états souverains.

mardi 1 juin 2010

Pour un renouveau de la diplomatie française

Dans le numéro 684 de Marianne, un article était consacré à Bernard Kouchner et à sa présence au sein du gouvernement Fillon. Selon l'auteur, cette présence, somme toute inutile, s'opposait fondamentalement à ses principes et aux idées qu'il avait défendues durant sa carrière.
Pour autant, ce n'est pas l'homme qui m'intéresse, ni son parcours mais plutôt une phrase que celui-ci a prononcé et qui est citée dans l'article. Ces propos les voici :"Je pense que j'ai eu tort de demander un secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme. C'est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l'Homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France".
 
Pour rappel, Rama Yade est nommée secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme auprès du ministre des Affaires étrangères le 19 juin 2007. Ce secrétariat disparaîtra deux ans plus tard, le 23 juin 2009, à l'occasion d'un remaniement ministériel au cours duquel Rama Yade prendra en charge le secrétariat d'Etat aux sports.
 
Revenons donc aux propos du "French Doctor". Celui-ci avait opposé droits de l'Homme et politique étrangère, ce qui avait, à l'époque, suscité un tollé dans la classe politique, tant à droite qu'à gauche. Personnellement, je trouve que cela n'a rien de choquant car il s'agit simplement d'un constat objectif, sans parti pris. En effet, la politique étrangère se définit, selon wikipédia, comme l'action menée par un Etat visant à établir des relations diverses avec d'autres Etats, notamment en termes de rapports commerciaux, militaires et diplomatiques afin de favoriser ses intérêts géostratégiques, politiques et économiques.
 
Cette définition est donc sans équivoque. Un Etat doit donc défendre, en particulier par le biais de son ministère des affaires étrangères et de son réseau diplomatique, ses propres intérêts. Concrètement, l'objectif est de développer avec l'étranger des échanges politico-économiques qui lui sont favorables. Cela induit alors de privilégier l'aspect commercial et financier aux dépens de considérations plus morales. C'est ainsi que le colonel Kadhafi, le dirigeant de la Lybie, a été reçu en grande pompe en France au mois de décembre 2007 dans le  but de signer quelques juteux contrats.
 
A l'opposé de cette vision purement économique de la diplomatie, certains, dont moi-même, considèrent que la politique étrangère doit être un moyen de faire entendre sa voix et sa différence hors du territoire national, de participer à un certain rayonnement du pays dans le monde. De fait, le ministre des affaires étrangères doit représenter la France à l'étranger en portant ses valeurs et non chercher à tout prix à conclure toujours plus de contrats tel un vulgaire VRP. On peut notamment citer Hubert Védrine et Dominique de Villepin qui ont accompli leur mission avec brio mais aussi Nicolas Sarkozy qui s'illustre parfaitement dans la seconde catégorie.
 
Pour moi, notre diplomatie doit donc défendre les intérêts de la France à l'étranger, notamment au niveau économique et militaire. Néanmoins, cela ne doit pas conduire à renier nos valeurs, et ce quelles que soient les sommes en jeu.
Malgré tout, l'accomplissement de ce dessein n'est possible qu'à condition d'avoir une réelle volonté politique. Cela passe notamment par le maintien d'ambassades partout dans le monde avec un personnel qualifié et en nombre suffisant mais aussi par le développement de coopération avec des partenaires privilégiés.
 
Pour autant, cette "volonté de pureté et de vertu" dans les relations diplomatiques doit-elle nous empêcher de dialoguer avec les Etats peu regardants concernant les droits de l'Homme ? Ou doit-on justement leur tendre la main pour espérer un changement de cap ? La politique étrangère américaine est le parfait exemple de cela. Effectivement, Bush menait une politique plutôt guerrière avec son "axe du mal" et le credo "on ne négocie pas avec les terroristes". Au contraire, Obama a entrepris un virage à 180°, privilégiant le dialogue et les négociations avec d'autres Etats et notamment l'Iran.
Cette question n'est pas simple tant la diplomatie s'avère un art complexe. Toutefois, je crois qu'il faut donner une chance à ces Etats tout en étant ferme et intraitable sur les points cruciaux. En effet, je pense que la pression de la communauté international et le regard du reste du monde peuvent permettre une inflexion de la part de ces Etats.
Et si nous ne le faisons pas pour les gouvernants, tentons au moins quelque chose pour ces peuples qui pâtissent de ces pouvoirs autocratiques. D'ailleurs, ne dit-on pas que la France est le pays des droits de l'Homme ? Il me semble bien que si donc tâchons d'être à la hauteur de l'espoir et de l'attente que notre pays suscite de par le monde.