samedi 25 mai 2013

Putain 5 ans !

C'est avec une certaine émotion que je rédige cet article aujourd'hui. Émotion somme toute relative mais émotion quand même dans la mesure où ce blog fête sa cinquième année d'existence en ce 25 mai 2013. Cela fait donc maintenant 5 ans que cette aventure scripturale a commencé.
 
N'ayant pas une connaissance pointue de la blogosphère, je n'ai aucune idée de la durée de vie moyenne d'un blog. Ce que je sais en revanche, c'est que je ne pensais clairement pas tenir aussi longtemps lorsque j'ai écrit mon premier article le 25 mai 2008. Depuis c'est avec une certaine irrégularité par moment que j'ai rédigé 406 articles, ce qui représente une moyenne de 1,5 par semaine. On est alors assez éloigné de ma volonté initiale de deux écrits hebdomadaires.
 
Avec le recul, et au risque de passer pour quelqu'un de présomptueux, je suis plutôt fier du travail accompli au cours de ces cinq années d'écriture. Évidemment aucun de mes textes ne viendront révolutionner le monde mais ceux-ci me permettent de mettre par écrit mes réflexions tout en cherchant à construire une pensée globale et cohérente.
Par ailleurs, et même si cela n'est clairement pas mon objectif, je suis assez flatté que des personnes lisent mon blog car cela signifie qu'elles apprécient un minimum ce que je fais. Là encore, cette fréquentation est modeste avec 9 751 visites sur la période et environ 13 000 pages vues alors que d'autres blogs réalisent la même performance en quelques jours voire quelques heures.                
 
Bien sûr ces cinq années ne se résument pas uniquement à une série de données chiffrées. Car il s'agit avant tout d'un exercice de réflexion et d'écriture. Et il est assez intéressant de constater, à la relecture de certains articles, l'évolution de mes positions dans le temps. Je ne pense pas avoir fondamentalement changé mais comme tout un chacun ma pensée a mûri. Bien que je n'aie jamais fait l'effort de recherche pour m'en assurer, il est d'ailleurs possible que deux textes sur le même sujet entrent quelque peu en contradiction, ou tout du moins soient abordés sous un angle différent.
 
Mais quoi de plus normal et logique que le ton du blog évolue dans la mesure où j'ai moi-même changé ? Une première prise de conscience est ainsi intervenue en 2007 à l'occasion de l'élection présidentielle. En effet, j'étais à l'époque un fervent soutien du candidat Sarkozy en raison notamment de son énergie et de son programme de campagne. Malheureusement l'engouement ne fut que de courte durée et cessa bien vite après l'élection. Cela me fut toutefois profitable dans la mesure où j'accorde dorénavant davantage d'importance aux actes qu'aux paroles. Ce qui explique d'ailleurs mon vote blanc au second tour de la présidentielle 2012.
 
Par la suite, mon intérêt pour la politique se développant, je décidais alors d'ouvrir un blog pour partager l'état de mes réflexions et échanger avec d'autres auteurs. Celui-ci, comme je le disais précédemment, m'a permis de progresser dans mes réflexions en m'obligeant à structurer ma pensée afin de pouvoir la mettre par écrit. De même, cela m'offre la possibilité de consacrer du temps à l'écriture en l'alliant à un autre de mes centres d'intérêt qui est l'actualité politique.
 
Certes l'écriture est une activité valorisante pour moi mais je voulais aller plus loin dans mon engagement politique. D'où ma décision de prendre ma carte au sein du parti de Nicolas Dupont-Aignan en avril 2012. Si ma volonté initiale était de participer activement à la vie de la fédération (réunions, tractages …), je m'aperçois que je n'en ressens plus l'envie pour le moment. Et cela d'autant plus que les contraintes logistiques sont importantes. En revanche, cela ne m'a toutefois pas empêché de renouveler mon adhésion pour l'année 2013. Pour l'heure, mon engagement au sein de Debout la République se limite simplement à un soutien financier.
 
Bien que le militantisme dans un parti politique ne semble pas forcément me convenir, je n'ai cependant pas renoncé à toute forme d'engagement. De fait, et comme les lecteurs réguliers de ce blog ont pu le remarquer, je souhaite m'investir davantage au niveau de ma commune sous une forme qui reste aujourd'hui à définir. Voila pourquoi je rédige actuellement une série d'articles ayant pour objet de présenter une ébauche de programme pour ma ville. Là encore cela me permet d'allier écriture et réflexion intellectuelle mais dans un contexte et sur un sujet différents.
 
Voila pour le passé et le présent. Mais qu'en est-il de l'avenir ?
Et bien pour dire vrai, je ne sais pas vraiment ce que le futur me réservera. Pour ce qui est du blog en tout cas, je continuerai aussi longtemps que possible à l'alimenter régulièrement. Seul le manque de temps et/ou d'inspiration pourrait venir contrecarrer ce projet.
 
Si j'avais un seul souhait à exprimer pour la suite, ce serait d'avoir davantage de commentaires. Car si j'apprécie l'écriture, j'aime aussi particulièrement le débat et l'affrontement d'idées. Je considère d'ailleurs que l'échange est nécessaire à la construction de l'individu et lui permet d'évoluer. N'ayant pas forcément la possibilité de débattre de vive voix avec des gens de mon entourage, il pourrait être intéressant de s'y employer par écrit.

samedi 18 mai 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Environnement

Dans un précédent article consacré à mon projet pour Pont de Claix, je vous parlais de solidarité. Indéniablement, il est nécessaire de faire preuve de respect pour ceux avec qui l'on vit. Mais il n'en reste pas moins qu'il est également impératif de respecter celle sur laquelle on évolue, à savoir notre bonne vieille planète Terre.
 
N'étant pas par nature un fervent écologiste, je reconnais que le thème de l'environnement n'est pas celui que je maîtrise le mieux. De même, j'ai beaucoup de mal avec les "khmers verts" qui veulent imposer leur mode de pensée en faisant la chasse aux automobilistes par exemple. Cela étant, je suis bien conscient que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables et qu'il faut donc chercher à préserver notre environnement, à la fois dans notre intérêt mais aussi et surtout dans celui des générations futures.
 
Bien que je considère que l'écologie n'est pas un programme en soi et ne doit d'ailleurs pas en être un, il me semble logique qu'un projet, local ou national, en comporte malgré tout une partie. A plus forte raison que je crois que ce sont aux acteurs publics d'impulser une dynamique en montrant l'exemple. Voila pourquoi mon projet pour Pont de Claix comprend une partie relative aux questions environnementales.
 
Le premier aspect qui m'intéresse particulièrement sur ce sujet concerne l'énergie. A mon sens cette question est fondamentale et revêtira probablement un caractère hautement stratégique  dans les prochaines années, notamment du fait de la pénurie annoncée des énergies fossiles qui risque de poser de graves problèmes en termes de déplacements.
A l'échelle d'une ville, il n'est guère question de développer ou de sortir du nucléaire mais il est clair que la commune peut et doit jouer un rôle. Et en premier lieu il me semble nécessaire d'agir sur les consommations d'énergie en cherchant à faire des économies. Sur l'éclairage, outre le fait évidemment d'éteindre les lumières en sortant d'une pièce, je crois qu'une action doit être menée au niveau de l'éclairage public en généralisant les systèmes de détecteurs de présence, en particulier dans les zones les moins fréquentées. Parallèlement, il est impératif de lutter, quitte à recourir à la coercition, contre le pullulement des enseignes qui restent éclairées la nuit qui entraîne gaspillages et pollution lumineuse pour le voisinage.
Enfin plus largement il faut chercher à limiter les pertes structurelles d'énergie en travaillant notamment sur l'isolation des bâtiments et infrastructures.
 
S'il est relativement aisé et efficace d'agir sur la consommation, il est également envisageable d'œuvrer au niveau de la production en cherchant à développer une relative auto-suffisance. Et pour cela une solution à creuser consiste en l'installation de panneaux solaires sur les toits. Je ne peux d'ailleurs que me satisfaire que l'actuelle majorité ait lancé un tel projet pour la piscine Flotibulle afin de chauffer l'eau des bassins. Je crois néanmoins qu'il faut essayer d'aller plus loin, dans la mesure du possible, en adaptant ce système à l'ensemble des infrastructures publiques. Espérons ainsi que l'expérience menée à Flotibulle soit la première étape d'un déploiement plus important sur la commune.
 
Si les questions environnementales ont des retombées économiques concrètes à plus ou moins long terme (investissements puis normalement économies), celles-ci ne doivent pas se résumer à des considérations purement financières. De fait, l'aspect santé/conditions de vie ne doit clairement pas être laissé de côté. En ce sens, trois actions pourraient être engagées.
Tout d'abord, je crois qu'il faut accroître substantiellement la part de produits bio et locaux dans les repas servis dans nos cantines. Outre l'aspect nutritionnel, cela permettra de soutenir concrètement les agriculteurs de notre région.
Ensuite, afin de contrebalancer une nécessaire urbanisation de la commune, sur laquelle je reviendrai prochainement, il me paraît indispensable de maintenir et augmenter nos espaces verts. En ce sens la réhabilitation du parc Borel doit être un objectif majeur. Il faudra d'ailleurs veiller à la présence de poumons verts lors de la construction de nouveaux bâtiments.
Par ailleurs, je pense que l'aménagement de jardins potagers, comme cela existe le long du canal à hauteur du cimetière, collectifs ou individuels, doit être sérieusement étudiée afin là encore d'améliorer le cadre de vie des habitants.
 
Pour finir, et même si cela dépasse quelque peu les considérations écologiques, je crois qu'il est très important de veiller à ce que la ville soit accueillante. Et pour moi cela passe en particulier par la propreté et la présence d'espaces végétalisés. En partenariat avec les services communaux, il est alors impératif d'œuvrer à la multiplication de massifs de fleurs qui augmentent considérablement le cachet de la ville. Mais plus encore, c'est au respect de l'aspect général de nos rues qu'il faut veiller en sanctionnant les incivilités de la population (déjections canines, détritus, tags …). Car dans la ville, comme en politique d'ailleurs, il faut dire non aux ordures …

lundi 13 mai 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Solidarité

Après l'éducation et la démocratie participative, c'est avec le thème de la solidarité que j'ai décidé de continuer à détailler mon projet pour Pont de Claix.
 
En cette période de crise économique où le pouvoir d'achat recule et le moral des ménages est au plus bas, il existe un risque réel de repli individuel qui conduirait à l'avènement du chacun pour soi. Or, à mon sens, c'est justement dans ce type de situation qu'il convient de se serrer les coudes afin de traverser au mieux cette épreuve.
 
Dans cette optique, un certain nombre d'acteurs ont un rôle à jouer. L'Etat évidemment, les associations également mais aussi les collectivités territoriales et en l'occurrence les communes puisque c'est de cela dont il s'agit aujourd'hui. Clairement les communes, certes avec d'autres, doivent mener une politique de solidarité à destination de leur population.
 
Alors bien sûr la notion de politique de solidarité recouvre tout un tas de réalités parfois très différentes les unes des autres, que ce soit en termes de moyens d'action ou de cibles. Afin d'être le plus efficace possible, je pense qu'il convient d'éviter de (trop) se disperser en se concentrant justement sur les populations qui en ont le plus besoin. Selon moi, les efforts doivent être concentrés sur les personnes âgées, les personnes handicapées et  les jeunes.
 
Commençons tout d'abord par les personnes âgées. Indéniablement la médecine a fait d'importants progrès ces dernières années, nous permettant ainsi de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Pour autant, il est un fléau que l'on n'arrive toujours pas à éradiquer : l'isolement de nos anciens. Clairement je crois qu'il s'agit là d'un réel problème qui en induit, directement ou non, d'autres. Et c'est donc cet aspect là de la vieillesse qu'il faut chercher à améliorer. Pour ce faire, une des possibilités qu'il me semble intéressant de développer est le logement intergénérationnel qui consiste à réunir sous un même toit un senior et un jeune (actif ou étudiant). Outre l'aspect lutte contre l'isolement, cela peut s'inscrire également dans des politiques économique et d'urbanisme.
Dans la même idée, je crois qu'il est nécessaire, dans l'intérêt des personnes âgées en particulier, de favoriser au maximum le maintien à domicile tant que cela est possible. Afin de répondre à cet objectif, et outre le portage des repas qu'il faut conforter, il me semble pertinent de réfléchir à la mise en place de logements dédiés et adaptés (médicalisés ou non selon les cas) permettant de retarder l'entrée en maison de retraite qui constitue pour certains le début de la fin.
 
Si les personnes âgées sont confrontées à des problèmes de dépendance, il en est parfois de même, à des degrés et dans des domaines certes différents, pour les personnes handicapées. Pour moi, un des objectifs des communes en termes de solidarité doit être de chercher à limiter cette dépendance, en particulier au niveau de l'accessibilité. Ainsi, il parait impératif de rendre accessible aux personnes à mobilité réduite 100 % des infrastructures publiques afin que chacun puisse bénéficier de l'ensemble des services proposés par la commune. De même, et pour le cas où cela ne serait pas encore mis en place, il faut ouvrir le service de portage de repas aux personnes handicapées. Enfin, l'école constituant une des clés de développement, il faut chercher à faciliter, dans la mesure du possible, l'intégration de ces enfants dans un environnement scolaire classique en l'adaptant si besoin (présence d'auxiliaires de vie …).
 
Bien que je n'aime généralement pas séparer la jeunesse du reste de la population, il faut bien reconnaître que celle-ci rencontre des problèmes qui peuvent lui être propres. Je pense notamment au chômage qui, sans toucher spécifiquement les jeunes, les concerne au premier plan avec des taux largement supérieurs à la moyenne. Un grand nombre de facteurs peuvent expliquer ce phénomène à la fois structurel et conjoncturel mais là n'est pas le sujet. En revanche, il est  deux aspects qui me paraissent essentiels malgré tout.
En premier lieu la question de l'expérience. Qui lors de sa recherche d'emploi ne s'est jamais vu reprocher un manque d'expérience ? Moi le premier d'ailleurs. Si la commune ne peut clairement pas embaucher à tour de bras, elle peut toutefois accueillir en son sein, selon ses besoins évidemment, quelques stagiaires de différents niveaux, de la 3ème au master. De même, le recours au service civique peut être vu comme un partenariat gagnant-gagnant.
Ensuite, un autre point fondamental est le permis de conduire. Si sa détention ne garantit pas un emploi, sa non-possession est très souvent rédhibitoire pour les employeurs, notamment en cas d'horaires décalés ou de la distance au domicile. Or trop souvent l'aspect financier constitue un frein pour les jeunes qui n'ont pas les moyens de s'inscrire dans une auto-école. Voila pourquoi l'opportunité d'un financement partiel de cette inscription par la commune en échange d'un engagement pour la ville doit être étudiée.
 
S'il me semble important de venir en aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux jeunes, il est clair que la solidarité de tous doit s'exprimer envers chacun et tout le monde doit pouvoir bénéficier de l'effort collectif en fonction de ses besoins et de ses moyens. Et l'un des possibilités offrant cela, outre le levier fiscal, est le soutien aux associations. Pont de Claix bénéficie aujourd'hui d'un tissu associatif à la fois fort et varié qui constitue l'une des forces de notre ville. Il faut donc veiller à le maintenir tout en cherchant à le développer. Et cela passe évidemment par l'octroi de subventions publiques.
Mais si l'argent est indispensable, il ne s'agit, heureusement, pas du seul appui possible. Étant moi-même président d'une association, je ne connais que trop bien les problèmes auxquels peut être confrontée une telle structure, en particulier au moment de sa création et lors de ses premiers pas.  Si les formalités de création ont grandement été simplifiées, il n'en reste pas moins qu'elles constituent un véritable parcours du combattant pour les non-initiés. Un accompagnement, notamment par des responsables d'associations plus expérimentés, permettrait ainsi d'appréhender plus sereinement ces démarches auprès des divers interlocuteurs (services de la préfecture, banques, assurances …).  Par ailleurs, si la création est une première étape de taille, le plus dur n'est pas forcément passé puisque la gestion au quotidien (conseil d'administration, organisation de manifestations, demandes de subvention …) n'est pas toujours une sinécure. Là encore l'expérience d'autres associations peut se révéler utile. De même qu'un soutien logistique est plus qu'appréciable pour le prêt de matériel (tables, chaises …). En ce sens, la création d'une maison des associations, dans laquelle pourraient tout à fait s'inscrire ces propositions, me parait être une très bonne chose pour la ville et ses associations.
 
Pour finir, il est un point sur lequel je voulais revenir. Il s'agit du système de micro-crédit développé sur la commune. Concrètement cela revient à accorder à une personne un prêt de faible valeur et pour une courte durée (jusqu'à 3 000 € sur 36 mois) afin de mener à bien un projet précis (achat d'une voiture, financement d'une formation …). Développé et démocratisé par Muhammad Yunus, ce système se révèle être un outil puissant qui redonne à l'argent sa fonction de moyen et non de fin. Mieux, il permet de permettre l'accès au crédit à des personnes jusque là laissées de côté par les banques. Bien que celui-ci ne soit pas parfait, je crois que le développement du micro-crédit ouvre, d'une certaine façon, le chemin d'un nouveau modèle de développement et doit donc, à ce titre, être soutenu à la fois au niveau local mais également national.
 
Bref pour conclure, je citerai simplement le slogan de la publicité pour la Macif qui m'apparaît clairement être de circonstance : "la solidarité est une force".

jeudi 9 mai 2013

Mon projet pour Pont de Claix - Démocratie participative

Dans la continuité des articles sur mon projet pour Pont de Claix, voici donc un nouveau thème après l'éducation. Et j'ai choisi aujourd'hui de vous parler de démocratie participative.
 
Comme l'éducation, ce sujet compte beaucoup pour moi d'où sa place dans la série. Indéniablement il existe un fossé entre les citoyens et ses représentants. Fossé qui tend d'ailleurs à se creuser de plus en plus, notamment en raison des affaires qui défraient la chronique (Cahuzac, DSK, Bettencourt …). On voit apparaître alors un sentiment de défiance croissant vis-à-vis de la classe politique.
 
Et la première et principale conséquence de cela est bien évidemment l'augmentation constante de l'abstention lors des élections, hormis la présidentielle et les municipales qui sont relativement épargnées. Cela s'explique en particulier par l'importance donnée à ces scrutins mais également par la proximité, réelle ou ressentie, des élus de ces deux échelons.
 
Cela étant, ce n'est pas parce que les gens votent qu'ils s'intéressent à la chose publique et encore moins à la politique. Combien de personnes mettent un bulletin dans l'urne de manière aléatoire, en se basant sur des critères irrationnels voire déraisonnables ? Beaucoup trop à mon sens. Et je crois donc que c'est justement aux élus et autres acteurs publics de prendre ce problème à bras le corps afin de chercher à en inverser la tendance.
 
Et quoi de mieux pour réintéresser les citoyens à la vie publique que de les impliquer dans celle-ci ? Voila pourquoi il me semble nécessaire que ce projet comporte une partie relative à la participation citoyenne. Alors bien sûr on peut entendre bien des choses par "démocratie participative". A mon sens, cela ne doit pas consister à faire faire le travail du politique par la population (élaboration du projet, construction du budget …).
 
Concrètement de quoi s'agit-il ? Indéniablement les habitants sont au cœur de la ville et contribuent à son développement. En conséquence, il est clair que ceux-ci ont une bonne connaissance des problématiques locales. Et c'est donc sur cette connaissance qu'il faut s'appuyer par le biais de contacts directs et réguliers afin de faire remonter les problèmes et attentes aux élus. En ce sens, les visites de quartier et les réunions avec les habitants doivent être maintenues et développées. Car c'est généralement à l'occasion de ce type d'évènements, qui permettent un dialogue sans intermédiaire, que ressortent les informations les plus constructives.
 
Si ce pas en direction de la population est nécessaire voire indispensable, il apparait toutefois que cela ne touche pas l'ensemble des habitants, en particulier ceux qui ne fréquentent pas ce genre de réunions. Voila pourquoi, à l'heure du tout numérique, je crois qu'il est impératif de développer une web TV permettant la diffusion de ces évènements. Dans un premier temps, il s'agira de filmer les débats du conseil municipal et des commissions afin de permettre un accès en différé. Puis, par la suite, il pourrait être intéressant d'étendre cela à l'intégralité des réunions et débats publics. Enfin, en fonction des possibilités techniques, de la pertinence, de la demande mais également des coûts, il faudra envisager une diffusion en direct.
L'objectif est clairement de toucher, par ce nouveau média, une population qui ne s'intéresse  pas a priori à la vie de la commune, et en particulier les jeunes.
 
Puisqu'il est question de jeunes, force est de constater que leur intérêt pour la politique est, pour la plupart d'entre eux, assez limité, pour ne pas dire inexistant. Toujours dans cette optique de réappropriation de la chose publique, il me semble donc intéressant de réfléchir à la mise en place d'un conseil municipal des jeunes comme cela existe ailleurs. Celui-ci, composé de collégiens volontaires et élus, permettrait ainsi d'avoir un regard neuf sur la ville tout en développant l'esprit citoyen de ces conseillers municipaux en herbe.
 
Pour finir, j'évoquerai simplement un point qui me paraît fondamental lorsqu'il est question de démocratie participative. Je pense bien évidemment à la consultation directe de la population. Tous les six ans, les citoyens votent pour élire leurs conseillers municipaux sur la base d'un programme normalement connu de tous. Toutefois chacun sait que beaucoup d'élus prennent des libertés plus ou moins grandes avec celui-ci. Et cela peut se révéler très problématique lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre une mesure d'ampleur qui n'était pas prévue. De même, la victoire aux élections ne signifie pas forcément l'adhésion de tous les électeurs à l'ensemble des propositions du candidat.
En conséquence, je crois que le recours au référendum local doit être sérieusement envisagé lorsqu'il s'agit de trancher des décisions structurantes et/ou qui engagent la commune sur le long terme (questions d'urbanisme, délégation à l'intercommunalité …). Il ne s'agit évidemment pas de solliciter la population sur tous les sujets mais bien de consulter les habitants sur les questions les plus stratégiques.
 
Si la démocratie participative peut être utilisée pour détourner l'attention, je crois au contraire que celle-ci constitue un enjeu de taille pour la politique locale dans la mesure où elle vise à impliquer davantage les citoyens dans la vie de leur commune. Si la gestion d'une ville ne doit pas se faire du haut d'une tour d'ivoire, il ne s'agit pas non plus de discuter toutes les décisions et les élus doivent conserver leurs prérogatives.
A mon sens la démocratie participative doit donc être un outil d'échange entre élus et citoyens visant à défendre au mieux l'intérêt général dans le respect des intérêts particuliers.

lundi 6 mai 2013

Confrontation avec l'Allemagne : plus qu'un droit, un devoir !

Une fois n'est pas coutume, l'européisme béat a une nouvelle fois frappé dos dirigeants politiques. Dernier épisode en date, la fuite dans la presse d'un texte rédigé par le PS dans le cadre de sa future convention sur l'Europe.
 
Tout est ainsi parti d'un document de travail du PS qui s'est "malencontreusement" retrouvé dans les médias. En soi cela n'a rien d'exceptionnel et arrive de manière très fréquente. En revanche, c'est le contenu même de ce document qui pose problème dans la mesure où il se révèle être une charge violente contre Angela Merkel et sa politique : "intransigeance égoïste de la chancelière Merkel", "bras de fer avec la chancelière de l'austérité et les conservateurs européens"
 
UMP et membres du gouvernement se sont alors empressés de réagir à ce non-évènement qui se résume ni plus ni moins à dire ses quatre vérités à la chancelière. Ainsi, la droite a sorti le panzerschreck en blâmant des propos irresponsables et honteux qui remettent en cause le fondement même de l'amitié franco-allemande. Celle-ci a d'ailleurs été rapidement rejointe par plusieurs ministres dont Manuel Valls qui se sont mis à hurler avec les loups.
 
Mais le pire était à venir puisque le PS a également effectué un énième rétropédalage afin de désamorcer un futur conflit en son sein. On voit alors bien que les plaies ouvertes à l'occasion du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel ne sont pas totalement cicatrisées, conduisant sur certains sujets à l'alliance de la carpe et du lapin.
 
Alors quels enseignements tiré de cette affaire ?
D'une part, et même si cela n'est pas nouveau, que le PS manque cruellement de courage politique et que ses responsables, en premier lieu François Hollande, n'hésitent pas à changer d'avis au gré des évènements. Enfin comme on dit, ce n'est pas la girouette qui tourne mais le vent.
 
D'autre part,  et c'est peut-être là le plus important, qu'il est impossible d'émettre la moindre critique sur l'Allemagne. On a ainsi rapidement vu se répandre le terme de "germanophobie", comme si le seul fait d'exprimer un désaccord conduisait à détester l'autre. Les accusations en irresponsabilité faites aux détracteurs de Merkel vont d'ailleurs en ce sens.
Dans notre pays, le seul comportement visiblement toléré par nos dirigeants vis-à-vis de notre voisin semble donc être la complaisance voire même la vassalité. Toute critique, somme toute légitime et fondée, paraît donc impossible au risque d'être vilipendé.
 
Parallèlement à cela, on peut également remarquer que nos bien-pensants invoquent généralement notre Histoire, même de manière déguisée ou indirecte, pour jeter l'anathème sur ceux qui osent contester la suprématie allemande. Or ce n'est pas parce que nous avons connu la guerre avec ce pays par le passé, guerre déclenchée par celui-ci d'ailleurs, que nous devons aujourd'hui nous soumettre à toutes ses volontés. Evoquer sans cesse ce conflit mondial dans ce dossier me semble complètement hors de propos et n'est finalement qu'une manœuvre éhontée pour fuir le débat.
 
Indéniablement nous avons le droit de critiquer l'Allemagne pour la politique économique égoïste qu'elle mène. Evidemment nous avons le droit de contester l'hégémonie de l'Allemagne au niveau européen. Nécessairement nous avons le droit de remettre en cause ce diktat de l'austérité et de la rigueur qui appauvri les peuples d'Europe. Et c'est justement en raison de notre Histoire commune que nous avons le devoir d'être en pointe sur ces sujets. Si ce n'est pas la France qui peut faire entendre raison à l'Allemagne alors il est probable que personne ne le pourra. Et c'est clairement au nom de cette sacro-sainte amitié franco-allemande que nous devons avertir notre allié de l'impasse socio-économique dans laquelle il se dirige.
 
Malheureusement, ce n'est vraisemblablement pas la voie que semble emprunter François Hollande. Bien au contraire puisque celui-ci, malgré ses promesses de "réorientation de l'Europe", s'est inscrit dans les pas de Nicolas Sarkozy en prêtant allégeance à la chancelière et à l'Union Européenne. Et il est assez risible de voir le PS vouloir mener une fronde contre Merkel alors même que ce parti, tout comme l'UMP d'ailleurs, a voté l'ensemble des traités européens ayant conduit à cette situation  et ignorant de fait le Non des Français au référendum de 2005.
 
Comment seulement envisager de changer les choses en refusant tout affrontement direct ? Depuis trop longtemps nous menons une politique timorée vis-à-vis de l'Allemagne qui est mis sur un piédestal alors même que son modèle de développement n'est possible qu'en raison de la structuration des économies des autres nations européennes. Seule l'Allemagne n'est donc rien tant elle est dépendante de ses voisins, en  particulier pour ses exportations.
 
Comme je l'ai exprimé à de maintes reprises, je ne crois pas que le couple franco-allemand, si tant est qu'il existe encore aujourd'hui, soit la seule option viable. Je considère au contraire qu'une autre voie est possible en direction des pays du sud de l'Europe avec qui nous avons davantage en commun. Peut-être faudrait-il alors mettre un terme à cette "germanophilie" à outrance et ouvrir enfin les yeux sur ce qu'est réellement la situation de l'Union Européenne …