samedi 26 février 2011

Pour que la voix de la France ne compte plus pour du beurre !

Un groupe de diplomates français de générations différentes, certains actifs, d'autres à la retraite, et d'obédiences politiques variées, a décidé de livrer son analyse critique de la politique extérieure de la France sous Nicolas Sarkozy. En choisissant l'anonymat, ils ont imité le groupe Surcouf émanant des milieux militaires, dénonçant lui aussi certains choix du chef de l'Etat. Le pseudonyme collectif qu'ils ont choisi est "Marly" – du nom du café où ils se sont réunis la première fois. 
Source : lemonde.fr
 
Décidément, Nicolas Sarkozy n'est pas vraiment épargné en ce moment. En plus de sondages catastrophiques, de reproches provenant de l'opposition mais aussi de sa propre majorité, voilà qu'un nouveau corps d'Etat, après les policiers et les magistrats, s'opposent au président de la République.
 
Il faut toutefois reconnaître que notre leader minimo le mérite bien tant il mène une politique contestable, ou pire dirige le pays à vue. Ces derniers balbutiements se sont exprimés en matière de politique étrangère, ce qui a conduit à ridiculiser encore un peu plus notre pays sur la scène internationale.
 
Le problème n'est pas tant de ne pas avoir su prévoir les aspirations à la liberté des pays arabes. En effet, très peu d'individus, voire aucun, n'ont  réussi à anticiper la révolution tunisienne. En revanche, là où le bât blesse est la réponse des autorités françaises qui n'a pas été à la hauteur. Ainsi, les premières réactions ont été de proposer un soutien aux régimes en place. De plus, on a pu voir que, par la suite, les commentaires se sont révélés plus que prudents.
 
Clairement le comportement de la France n'a pas été approprié. En même temps, comment peut-on condamner aujourd'hui un régime que l'on a soutenu et encensé la veille ? Et c'est bien là toute la contradiction de ce gouvernement qui, en cherchant à ménager à la fois la chèvre et le chou, a encore perdu en crédibilité. C'est d'ailleurs ce que viennent rappeler ces diplomates dans leur tribune.
 
Parallèlement aux errements purement politiques, il me semble important de noter que nous ne nous donnons pas les moyens de nos ambitions. Effectivement, comment porter haut la voix de la France alors même que le ministère des affaires étrangères subit des coupes budgétaires sévères ? De même, comment peut-on espérer être écoutés et respectés par les autres nations lorsque le chef d'Etat se conduit en VRP cherchant à tout prix à refourguer des avions dont personne ne veut ? Enfin, comment accorder du crédit à une nation dont le président se révèle être une véritable girouette et qui réalise un grand-écart quasi permanent entre les actes et les mots ?
 
Il semble donc évident que la situation ne peut décemment plus durer. Des actions à plus ou moins brèves échéances doivent alors être mises en oeuvre pour qu'enfin notre pays retrouve sa place parmi les grandes nations du monde. Concrètement, cela passe tout d'abord par l'allocation de ressources en quantité suffisante aux ambassades afin que celles-ci puissent réellement accomplir leurs missions.
En outre, il me semble nécessaire de redéfinir une ligne politique claire dans la gestion de nos relations avec l'étranger. Je crois que nous devons chercher à allier considérations commerciales et aspects plus moraux, humains dans la lignée des politiques menées sous le général de Gaulle.
Enfin, je pense qu'il est impératif que notre pays s'affranchisse des différentes tutelles auxquelles il se soumet. Je pense notamment à l'OTAN qui n'a plus lieu d'être mais aussi à l'Union Européenne et sa "haute représentante pour les affaires étrangères".
 
Jusqu'en 2007, la France était une nation respectée et écoutée sur la scène internationale. Néanmoins, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et en raison notamment de ses multiples maladresses, notre pays a perdu en crédibilité, le réduisant au rang de supplétif. Je crois que nous ne pouvons, en lien avec notre Histoire, nous contenter d'un rôle secondaire dans la marche du monde.
La France peut et doit retrouver son statut de grand parmi les grands. Mais pour cela, une des conditions est de refermer au plus vite la parenthèse sarkozyste.
 

dimanche 20 février 2011

L'agriculture ou la mort


Hier, la 48ème édition du salon de l'agriculture a ouvert ses portes à Paris. A cette occasion, Nicolas Sarkozy a arpenté les allées durant de longues heures. Selon les témoins, ce dernier a fait "du Chirac". En effet, le président a ainsi renoué avec la tradition voulant que le chef de l'Etat inaugure consciencieusement cet évènement.
 
Alors évidemment personne n'est naïf. Cette visite n'est qu'un gros coup de communication comme les aime le président. Il ne s'agit là que d'un prétexte pour aller courtiser une profession traditionnellement favorable à la droite alors que les échéances électorales se rapprochent.
 
Malgré tout, cette sortie médiatique semble avoir été appréciée par les agriculteurs présents. Cela est d'autant plus le cas que la situation est, c'est un euphémisme, loin d'être facile pour nos paysans et le sera probablement davantage dans le futur avec la réforme à venir de la PAC (Politique Agricole Commune).
 
Aujourd'hui, les problèmes de notre agriculture sont connus de tous et c'est pourquoi je ne les détaillerai pas. Rappelons néanmoins qu'à l'heure actuelle un très grand nombre d'agriculteurs n'arrivent pas à vivre de leur travail et sont contraints de vivoter grâce à l'octroi de subventions européennes.
Bien que le constat soit posé depuis des années, on peut remarquer qu'aucune solution durable n'a été réellement avancée. A l'inverse, chaque partie en présence (politiques, grossistes, grandes surfaces …) ont cherché à se renvoyer la balle afin de se dédouaner au maximum.
 
Cet état de fait ne peut plus durer. Il me semble donc impératif de prendre très rapidement des mesures fortes pour que notre agriculture retrouve enfin ses lettres de noblesse. Il est fort probable, voire même certain, que les propositions que j'estime nécessaires ne seront pas du goût du tous. Pour autant, je crois que la politique doit servir l'intérêt général et non les intérêts particuliers d'un petit nombre.
 
Mais revenons-en à l'essentiel. Les solutions qui suivent ne me semblent pas révolutionnaires mais plutôt de bon sens. Elles ne sont évidemment pas exhaustives et ne sauraient se suffire à elles-mêmes. En revanche, elles constituent, je le crois, des pistes de travail non négligeables :
- La première chose à mettre en place est d'instaurer une exception agricole sur le modèle de l'exception culturelle. Cette distinction internationale revêtirait notamment une portée symbolique dans la mesure où elle viserait à reconnaître l'importance, l'utilité et la nécessité de l'agriculture. De même, cela permettrait de sortir l'agriculture de considérations purement mercantiles.
- Ensuite, il me semble qu'une action est impérative en ce qui concerne les revenus de nos agriculteurs. Ainsi, je crois qu'il serait normal d'interdire de vendre des produits agricoles à perte. En effet, aujourd'hui, la pression est telle que les productions sont achetées à un prix inférieur au coût de revient. Pourquoi alors tolérer en matière agricole une pratique prohibée dans d'autres domaines ?
- Ces dernières années, on a pu remarquer que les prix des matières premières connaissaient une très forte volatilité, notamment en raison de la spéculation. Une interdiction de tels agissements ainsi qu'une limitation du libre échange de ces produits serait un premier pas.
- Enfin, il me semble important de promouvoir l'agriculture, en particulier auprès de la jeunesse, afin de ne pas la laisser sombrer. Cela passe, notamment, par une campagne de sensibilisation mais aussi par la préservation des terres agricoles. En effet, comment peut-on nourrir un nombre croissant d'individus si les terres arables tendent à disparaître au profit de barres de béton et d'acier du fait d'une urbanisation débridée ?
 
Au final, il apparaît clairement que notre agriculture est moribonde. Même si nos dirigeants ne sont pas les uniques responsables de cette situation, ils sont tout de même coupables de non assistance à personne en danger. Car même si les cas sont moins médiatisés qu'à France Télécom, il ne faut pas oublier que les paysans appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle qui connaît le plus de suicides en France.
 
Le Salon de l'agriculture, qui rencontre chaque année un important succès, montre bien l'attachement qu'ont les Français pour les agriculteurs. Malgré tout, il ne suffit pas de célébrer la paysannerie une fois par an pour se donner bonne conscience. Des actions concrètes sont nécessaires pour préserver notre agriculture. A notre niveau, cela passe notamment par l'achat de fruits et légumes produits sur le territoire national. En plus d'avoir un impact sur notre santé du fait de la meilleure qualité des produits, ce patriotisme économique est un réel acte de militantisme et de solidarité envers les paysans français.
 
Il n'est évidemment pas trop tard pour changer la donne et inverser la tendance. Pour autant, le temps presse. Depuis la nuit des temps, les agriculteurs nourrissent les Hommes sans être considérés à leur juste valeur. S'il est une profession indispensable à la vie, c'est bien celle-ci. Car n'oublions pas que derrière tous nos aliments, il existe un paysan. Voila un fait qu'il convient de rappeler à ceux qui ne jurent que par les marchés … 

jeudi 17 février 2011

Tomgu se mobilise !


Une fois n'est pas coutume, je participe pour la seconde année consécutive à l'opération lancée par les restos du coeur en partenariat avec Carrefour et Danone. Ainsi, et comme je l'avais fait en 2010, je relaie cet appel. Par cette action, somme toute modeste, 10 repas sont offerts à l'association. Je vous invite donc vivement à faire de même sur vos propres blogs pour contribuer à aider nos concitoyens qui sont dans le besoin.
De même, je vous incite très fortement à participer à la collecte qui aura lieu les 4 et 5 mars prochain.
L'important n'est pas forcément de donner en très grande quantité.
L'important est de donner selon ses moyens.
L'important est que chacun donne au moins un produit.
L'important est d'aider à améliorer le quotidien de ceux qui n'ont pas une vie facile.
 
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vendredi 11 février 2011

Paroles, paroles de Français ...

Jeudi soir, 8,2 millions de téléspectateurs ont suivi l'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1. Le président de la République était invité pour répondre à un panel de Français dûment sélectionnés.
Si certains attendaient quelque chose de cette émission, je pense qu'ils ont été déçus. En effet, il ne s'agissait, ni plus ni moins, que d'une opération de communication visant à faire remonter le président dans les sondages.
 
Arrêtons-nous quelques instants sur la forme de cet entretien.
Personnellement, je ne suis pas fan de ce type d'émission dans la mesure où elle n'apporte que peu de choses et consiste uniquement en une tentative de réhabilitation d'un individu aux yeux de la population. En outre, on peut remarquer que les personnes invitées avaient beaucoup de mal à s'exprimer. Cela peut évidemment se comprendre mais cela ne facilite en rien l'échange, bien au contraire.
Concernant la prestation de Nicolas Sarkozy, j'ai trouvé le président égal à lui-même. Effectivement, ce dernier était plutôt agité, particulièrement dans la première partie. De plus, il a largement usé et abusé du "je" et du "moi" tout en jouant sur  les émotions (affaire Laëtitia) comme à son habitude.
Enfin, Nicolas Sarkozy a loué, voire même ciré les pompes, de tous les corps de métier et de toutes les professions qu'il a réussi à se mettre à dos. Je pense notamment aux magistrats, aux enseignants, aux forces de l'ordre, aux agriculteurs ...
 
Mais la forme n'est pas très intéressante tant elle est classique. Penchons-nous davantage sur les principaux éléments de fond abordés durant ces deux heures de dialogue.
L'un des thèmes abordés fut la Justice et notamment la grogne des magistrats. A cette occasion, Nicolas Sarkozy a confirmé ses propos : s'il y a eu faute, il y aura une sanction. Pour moi, il n'y a pas lieu de polémiquer puisque ce sentiment me paraît logique et justifié. En effet, je crois que les juges ne doivent pas être au dessus des lois et doivent pouvoir répondre de leurs actes afin de garantir une certaine égalité et équité dans notre système judiciaire. Néanmoins, il me semble nécessaire de renforcer les moyens de ce ministère qui sont aujourd'hui, malgré les augmentations de ces dernière années, encore insuffisantes pour faire face à la charge de travail croissante. Parallèlement, la volonté d'instaurer des jurys populaires dans les tribunaux correctionnels a été réaffirmée. Cette mesure ne me convainc pas forcément dans le sens où elle posera la question de son financement mais aussi de sa pertinence en lien avec la technicité des affaires jugées.
Autre sujet sensible de ces derniers jours : les excursions de Michèle Alliot-Marie et François Fillon dans des pays en proie à des troubles sociaux. La ligne de défense a visiblement été travaillée et n'a guère changé. Il a ainsi été avancé le fait que le contribuable n'a pas été mis à contribution. Cela est peut-être vrai mais je trouve que cet argument est insuffisant. De fait, on nous oppose des éléments matériels alors que l'on devrait se situer sur le plan de la morale et de l'éthique. Ainsi, le problème n'est pas tant le déplacement en tant que tel mais davantage le fait qu'il s'agisse de vacances dans un contexte tendu. Clairement, je crois que MAM aurait dû démissionner ou, à défaut, aurait dû être viré du gouvernement.
Le président a également abordé la question de la compétitivité de nos entreprises en nous comparant, une fois de plus, avec l'Allemagne qui semble être la panacée en Europe. Selon lui, les deux principaux problèmes à l'origine de notre retard sont les 35 heures et la fiscalité. Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. Les délocalisations ne s'expliquent pas uniquement par des considérations fiscales et de temps de travail. Bien d'autres facteurs entrent en ligne de compte et notamment la concurrence à outrance ou le libre échange généralisé. En revanche, ces critiques sonnent comme une charge directe et peu dissimulée contre notre modèle social qui n'augure rien de bon pour les réformes à venir.
En outre, la problématique des moyens et des effectifs est revenue à de (très) nombreuses reprises au cours de la soirée. Qu'il s'agisse des forces de l'ordre, de la Justice ou de l'enseignement, le président considère que le problème n'est pas quantitatif mais qualitatif. En clair, il nous explique qu'il ne faut pas plus de policiers, de juges ou de profs mais au contraire qu'il en faut moins mais mieux formés et mieux payés. Bien que la question de la rémunération et de la formation se pose, il ne faut pas négliger l'aspect numérique. Effectivement, le manque d'effectif est aujourd'hui une réalité criante qui ne peut être mise de côté de manière arbitraire uniquement pour des raisons comptables. Je crois donc qu'il serait préférable d'inverser la tendance actuelle, qui consiste à dégraisser de manière drastique l'Etat, sous peine de le regretter fortement à moyen et long terme.
Pour finir, le débat s'est conclu sur le thème de l'université avec l'intervention d'un étudiant en histoire et en anglais. Nicolas Sarkozy a ainsi pu promouvoir l'autonomie des différents établissements français qui permettrait de meilleurs "performances" ou tout du moins de meilleurs résultats. Pour moi, les problèmes rencontrés par nos universités ne seront pas tous résolus par davantage d'autonomie. Selon moi, deux éléments expliquent, en partie, ces problèmes. Tout d'abord, je pense qu'il faut admettre que tout le monde ne peut pas aller à la fac. Je ne trouve donc pas aberrant d'instaurer une certaine sélection à l'entrée afin d'éviter d'accueillir tous les lycéens paumés qui n'ont aucune chance de réussite. Ensuite, il me semble impératif de faire un tri dans notre offre de formation. En effet, certaines filières sont actuellement bouchées en termes d'insertion professionnelle et d'autres ne mènent à rien de concret. Je crois donc qu'il faudrait pouvoir limiter le recrutement dans les "filières poubelles" tout en cherchant à professionnaliser les autres cursus afin de maximiser l'employabilité future des étudiants.
 
Au final, il apparaît que cette émission a été plutôt décevante. En effet, il n'a pas été possible d'approfondir suffisamment les différents thèmes abordés en raison, je pense, d'un trop grand nombre d'invités. Pour autant, je trouve que la prestation du président de la République a été assez convaincante en raison notamment de ses qualités oratoires. Je dois même dire que j'ai retrouvé là les qualités du candidat Sarkozy que sont sa force de persuasion, de conviction et de proposition. Malgré tout, je n'oublie pas, comme beaucoup de Français, que Nicolas Sarkozy est certes un beau parleur mais qu'il existe un fossé entre les paroles et les actes.

lundi 7 février 2011

Et si Chateaubriand disait vrai ?

Dans le Marianne n°720 du 5 au 11 février, Jack Dion terminait son article sur cette formule de Chateaubriand issue de ses Mémoires d'Outre-tombe : "pour faire de la politique, il n'est pas besoin de qualités, il faut en perdre."
Rappelons que François René de Chateaubriand était un écrivain romantique et un homme politique français. On peut donc penser que ce dernier a écrit cette phrase en connaissance de cause.
 
Toute la question est de savoir si cette assertion est fondée ou au contraire si elle ne relève que d'un effet littéraire. En somme, il s'agit de se demander si l'équation "politiques = tous pourris" est vérifiée ou non.
 
Au vu de l'actualité récente, et notamment la polémique relative aux excursions tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, la ministre des affaires étrangères, semble attester d'une certaine véracité de l'égalité susmentionnée. Ce sentiment est d'autant plus renforcé que d'autres controverses ont déjà, à de (très) nombreuses reprises, défrayé la chronique. Souvenons-nous, entre autres, de l'affaire de l'EPAD ou de l'affaire Woerth-Bettencourt. Et il en existe encore beaucoup d'autres quelles que soient les époques ou les majorités au pouvoir.
Vu sous cet angle, la politique ne suscite guère d'espoir et provoque même, à l'inverse, un certain dégoût de la part de la population pour la chose publique. D'ailleurs, certains leaders de parti surfent allègrement sur ce rejet des élites. C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon au travers de son livre "qu'ils s'en aillent tous" mais aussi de Marine Le Pen qui reprend le flambeau paternel dans ce domaine.
 
Cette situation est un fait. De nombreux abus ont été commis par la classe politique. Cela n'est évidemment pas acceptable et l'est d'autant plus que les élus de la République représentent le peuple français et se doivent d'adopter une certaine irréprochabilité dans leur comportement. Le récent rapport de la commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêt dans la vie publique avance ainsi des propositions assez novatrices qui vont dans le bon sens.
 
Pour autant, et malgré les dérives, je refuse de croire que l'intégralité de la classe politique française est corrompue et gangrenée. J'ai la faiblesse de considérer que les hommes et les femmes qui s'engagent dans la vie publique le font en premier lieu pour l'intérêt général et non pour un quelconque avantage personnel.
Alors bien sûr des brebis galeuses sont et seront toujours présentes dans le troupeau. Malgré tout, je suis persuadé que la très grande majorité de nos élus font du bon travail pour favoriser le bien-être collectif sans penser à tout moment à leur réélection.
 
Au final, je crois que la classe politique est à l'image de la société. Elle est constituée de personnalités diverses dont certaines sont honnêtes, vertueuses et intègres alors que d'autres sont avilies, serviles et vénales. Bien que je regrette que l'on parle principalement des mauvais comportements, je peux le comprendre dans la mesure où cela fait vendre du papier. En revanche, je crois que cela ne suffit pas puisque cela tend à instaurer un climat assez anxiogène et surtout à entretenir le pessimisme de la population.
Pour conclure, je terminerai sur des propos de Ségolène Royal qui disait en 2006 : "Le peuple s'intéresse à la politique quand la politique s'intéresse à lui." Voila ce qui, à mon avis, fera que nos dirigeants ne soient plus conspués par les Français.

jeudi 3 février 2011

La TVA sociale est (encore) de retour !

Jean-François Copé s'est prononcé, mardi dernier, pour une hausse de la TVA dans Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Il faudrait baisser les cotisations sociales, qui ne sont payées que par quelques-uns, et faire un transfert sur la TVA, qui elle est payée par tout le monde, dit le secrétaire général de l'UMP. (…) Un point de TVA, ça se voit à peine. Il faut y réfléchir. Il y aura certes une augmentation, mais tout le monde sera gagnant au final."
Source : challenges.fr
 
Une fois n'est pas coutume, le débat sur la TVA sociale, ou anti-délocalisations, revient à nouveau sur le devant la scène. En 2011, c'est Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, qui commet l'affront mais l'idée avait déjà été avancée en 2007 par Jean-Louis Borloo durant la campagne des législatives. Bref, cette proposition pointe son nez par intermittence dans le débat politique.
 
Personnellement, je suis tout à fait favorable à ce système tant il me semble une solution, ou tout du moins une partie d'un ensemble de solutions, aux problèmes que rencontre actuellement notre pays.
Rappelons tout d'abord que la TVA sociale consiste en une baisse des charges sociales en contrepartie de l'augmentation des taux de TVA. En fait, il s'agit ni plus ni moins qu'un transfert du financement de notre protection sociale du travail vers la consommation.
Pour le moment, au vu de la forte opposition suscitée par cette idée, il est difficile d'avancer des chiffres précis notamment en ce qui concerne la proportion de charges transférées et la variation de points de TVA afférente. Pour autant, il semblerait que, sur le principe, un consensus se dégage quant aux grandes lignes du mécanisme.
 
Voyons maintenant les conséquences de la mise en place d'un tel système.
Le premier élément est une baisse des charges sociales. Mais qu'entend-on par charges sociales ? Pour moi, il s'agit des charges sociales patronales ET salariales alors que d'autres incluent seulement la part patronale. Dans mon idée, l'avantage de ce système est double. Tout d'abord, la diminution des charges salariales va conduire à une hausse du salaire net, ce qui a une action directe sur le pouvoir d'achat. Ensuite, la réduction des charges patronales conduit à une baisse du coût de revient des entreprises par une baisse du coût du travail, ce qui se traduit par un gain de compétitivité-prix et notamment à l'export.
Le second point devrait être une hausse immédiate des prix en lien avec la répercussion de la variation de TVA. Pour autant, nous avons vu que le coût pour les entreprises se trouvait réduit du fait de ce dispositif. Ce gain est alors absorbé par la hausse de TVA ce qui, au final, signifierait une relative neutralité du dispositif pour les consommateurs. Il semble toutefois nécessaire de nuancer cette remarque puisque celle-ci n'est valable que dans le cas où les entreprises joueraient réellement le jeu sans chercher à accroître leurs marges. Malgré tout, il est tout à fait envisageable de mettre en place des mesures coercitives pour éviter toute dérive. En revanche, il faut noter que, à l'inverse, les produits importés subiront intégralement la hausse de la TVA mais c'est bien là tout l'intérêt. En effet, ce dispositif permet de faire participer les produits venus de l'étranger, et notamment de pays émergents, au financement de notre protection sociale. De plus, le renchérissement des importations peut avoir pour conséquence, à terme, de limiter nos achats extérieurs ce qui contribuerait à améliorer notre balance commerciale.
 
Pour résumer, ce mécanisme me semble être une bonne chose pour l'ensemble de la société. Ainsi, il permet à nos entreprises de gagner en compétitivité, aux salariés de gagner en pouvoir d'achat et aux organismes sociaux de gagner en cotisations. Ce dernier point est loin d'être négligeable. En effet, à l'heure actuelle, les entreprises et les salariés sont la principale source de financement de notre protection sociale. Après mise en place de ce dispositif, l'assiette et le nombre de cotisants augmenteraient de manière substantielle, permettant alors de combler tout ou partie du déficit de la sécurité sociale voire même d'inverser la tendance actuelle afin de revenir à un système réellement protecteur.
 
Aujourd'hui, il semblerait que le débat sur la TVA sociale ne soit pas possible dans notre pays. Je peux tout à fait concevoir que l'on soit opposé à ce mécanisme mais j'ai davantage de mal à comprendre pourquoi ces personnes refusent seulement de débattre et préfèrent jeter l'anathème sur ceux qui proposent des solutions alternatives.
 
Malheureusement, on ne peut que constater que la TVA sociale n'est pas le seul sujet tabou en France. Je pense notamment à la sortie de l'euro, au protectionnisme ou encore à l'immigration. Ces thématiques, lorsqu'elles sont abordées, sont présentées de manière caricaturale avec des positions tranchées sans laisser la place à une discussion et une argumentation raisonnées et modérées.
Comment s'étonner alors de la montée en puissance des extrêmes, et en particulier le Front National, alors même que l'on a abandonné à ces partis tout une fraction des questions qui intéressent grandement les Français ?