Mardi 30 août 2016.
Voila une date qui restera gravée dans les mémoires comme la mise en orbite
d'un OPNI. Non, non, vous avez bien lu.
OPNI (Objet Politique Non Identifié) pas OVNI. Je ne fais nullement référence
ici à une quelconque fusée mais bien à la démission et donc à la prise d'envol
d'Emmanuel Macron.
Bien que l'évènement
soit mineur au regard de la terrible situation dans lequel se trouve notre pays
et le monde, cette démission a agité et agite encore tout le microcosme
médiatique. Macron a donc finalement mis fin à des mois de suspense en cet
avant-dernier jour d'août. Et quoi de plus naturel que de fêter cela au JT de
20 de TF1 où l'ami Martin (Bouygues) a déroulé le tapis rouge avec près de 30
minutes de publicité reportages et interview consacrés au jeune loup de
l'Elysée.
Une semaine après, le
chouchou des médias et des patrons est toujours au centre des conversations.
Quoi de plus normal en réalité que de tomber en pamoison devant le beau gosse
de la politique au bilan sans équivoque ? Avec sa loi éponyme, l'ouverture des
magasins le dimanche et la libéralisation du transport en bus, Macron s'inscrit
de fait dans la lignée des grands ministres de l'économie qui ont permis de
véritables avancées pour notre pays.
Seuls les jaloux et
autres médisants ne manqueront pas de rappeler les diverses polémiques qui
l'entourent (35h, ISF, statut des fonctionnaires, salariés de Gad "illettrés"…)
et son manque de solidarité gouvernementale.
Après Montebourg,
Hamon, Taubira et Duflot, le gouvernement de François Hollande et Manuel Valls
connait une nouvelle défection. Mais comparé à ses anciens collègues, aucune
ambition personnelle pour ce qui est du ministre de l'économie. Il l'a
d'ailleurs répété lors de la (trop) longue interview sur TF1. Macron a quitté
le gouvernement en responsabilité, pour être libre et être utile à son pays.
Ses seules préoccupations pour le moment : la France et son mouvement "En
Marche" (dont les initiales correspondent étrangement à celles de ses nom
et prénom) fondé en avril dernier. Rien à voir donc avec l'échéance
présidentielle de 2017 qui approche.
Si Emmanuel Macron botte
en touche à chaque fois que la question de son éventuelle candidature est
abordée, il est une chose sur lequel il n'hésite pas. La primaire du PS ne
l'intéresse pas. Normal vu qu'il n'est pas socialiste. Mais attention il n'est
pas pour autant de droite, et encore moins centriste. Il est de gauche comme il
le réaffirme régulièrement. Mais pas une gauche à la Mélenchon, non une gauche
du progrès, une gauche du réel. Bref Macron est libéral, sans le dire ni vraiment
l'assumer.
Son parcours parle
toutefois pour lui. Bien que se revendiquant hors du sérail et prônant une nouvelle
manière de faire de la politique, ces belles postures résistent difficilement à
l'épreuve des faits. En effet, Macron est un haut fonctionnaire de l'inspection
des finances issu de l'ENA qui est passé par la banque d'affaires Rothschild et
le secrétariat de la présidence de la République avant de finir ministre de
l'économie. Et tout cela sans jamais avoir été élu ou, autrement dit, sans
jamais s'être confronté au suffrage populaire …
Bon le passé de Macron
ne joue pas forcément en sa faveur. Mais laissons-lui une chance de faire mieux
et regardons plutôt ses dernières interventions médiatiques. Et bien ce n'est
malheureusement guère plus prolifique. Sa prestation sur TF1 en est d'ailleurs
une magnifique illustration. Pour l'ancien ministre, comme pour le président
d'aileurs, le changement ce n'est visiblement pas pour maintenant. Aucune
proposition, ni semblant de solution mais un enchainement de mots-bateaux, de
concepts abstraits invoqués comme des mantras : changement, progrès,
rénovation, rassemblement … Bref un bel exercice de langue de bois digne des
plus grands politiciens !
Vous l'aurez compris je
ne porte pas Emmanuel Macron dans mon cœur, bien au contraire. Si je n'ai rien
contre l'homme en tant qu'individu, je honnis tout ce qu'il représente : une
élite libérale et mondialiste coupée du peuple qui ressasse sans cesse les
mêmes recettes qui ont échouées par le passé.
Même s'il se veut
différent, l'ancien ministre de l'économie n'est finalement qu'un homme politique
comme les autres, issu du même moule, avec les mêmes codes et les mêmes
solutions. Phénomène médiatique par excellence, Macron est le point de
convergence ultime où s'entremêlent gauche et droite dans une logique de
régression sociale au profit du patronat.
Je ne peux qu'espérer
que nos concitoyens ouvriront rapidement les yeux sur ce personnage qui relève
davantage du mirage que du messie. Tâchons de les convaincre que, faute d'être
l'homme providentiel attendu, Emmanuel Macron ne sera que le fossoyeur de notre
modèle social.