mercredi 31 décembre 2014

Vers 2015 et au-delà !

En ce dernier jour de l'année 2014, il est de tradition de présenter ses vœux pour l'année à venir. Je tenais donc à vous souhaiter, à vous et votre famille, gaieté, santé et prospérité pour 2015. J'espère que celle-ci sera pleine de réussite tant au niveau personnel que professionnel.
 
Bien malin serait toutefois celui qui pourrait prédire l'avenir. Chacun peut évidemment émettre souhaits et suppositions mais nul de détient la vérité. A notre modeste niveau, nous ne pouvons donc que souhaiter le meilleur.
 
C'est ce que s'évertuent d'ailleurs à faire l'ensemble de la classe politique de notre pays en cette fin d'année. Les uns optimistes, les autres défaitistes. Peu importe au final si ces vœux ne restent que des mots. Et c'est bien là toute la problématique de ce cérémonial qui s'apparente davantage à de la calinothérapie qu'à un réel discours mobilisateur et rassembleur.
 
Plus que de simples paroles sans lendemains, les vœux 2015 devraient au contraire être l'occasion d'appeler au changement et de donner un cap pour l'année à venir. Pendant trop longtemps, nos dirigeants ont renoncé à exercer le pouvoir que le peuple leur confie.
Gageons toutefois que François Hollande s'inscrira dans la continuité de ses prédécesseurs avec une litanie sans saveur.
Emploi, croissance, pouvoir d'achat … Tels seront probablement les thèmes évoqués ce soir par le président de la République. Peut-être fera-t-il également quelque annonce de réforme pour contenter les médias. Mais rien qui ne sorte réellement de l'ordinaire.
 
Bien sûr, je peux me tromper. Et j'espère vivement me tromper. Je souhaite au contraire que l'allocution de ce soir détonne par rapport aux années précédentes et qu'elle marque une réelle rupture avec le passé.
Je rêve que François Hollande annonce que le retour de la France sur le devant de la scène mondiale. Je rêve qu'il nous explique que notre pays va retrouver sa pleine et entière souveraineté en matière économique, budgétaire, monétaire, militaire … Je rêve qu'il nous affirme que la domination des marchés financiers, de Mme Merkel et de Bruxelles est révolue.
 
Je rêve … Oui je rêve. Malheureusement. Car il faudrait être naïf pour ne pas dire fou pour penser, ne serait-ce qu'un seul instant, que François Hollande puisse tenir de tels propos. Jamais celui-ci, comme la plupart de ses camarades du PS et de l'UMP d'ailleurs, n'osera prononcer des paroles de la sorte. Et c'est bien dommage car je suis persuadé que c'est ce dont la France a besoin.
 
Alors si une majorité de nos représentants politiques, pas tous heureusement, ont renoncé à réellement exercer le pouvoir dans notre pays, que pouvons-nous faire ? Nous résigner ? Abdiquer ? Je ne crois pas que cela soit la solution. Bien au contraire. Comme il n'est pas plus raisonnable de tomber dans une lutte fratricide contre un prétendu ennemi de l'intérieur. Plus que de division, c'est d'unité et de rassemblement dont le pays a besoin. Évidemment les brebis galeuses existent mais ce sont elles qu'il faut chasser et non pas condamner le troupeau dans son ensemble. La recherche de boucs émissaires est certes aisée et réconfortante mais elle empêche de se poser les vraies questions et d'affronter la cause mêmes de nos problèmes.
 
Je peux comprendre que certains de nos concitoyens aient perdus foi en la politique. Et nos responsables politiques actuels, majorité et oppositions confondues, ne font rien pour arranger les choses. Mais face à cela, plusieurs réactions sont possibles. Et je crois que la mobilisation citoyenne en constitue une de choix. Plutôt que de laisser les autres décider pour nous, il est préférable de s'engager, sous quelque forme que ce soit, pour participer à la vie publique et reprendre en main notre destin.
 
Les partis politiques peuvent effectivement être un outil dans cet objectif mais c'est généralement la mobilisation directe du peuple qui permet les plus grandes avancées. Il n'y qu'à regarder chez nos voisins européens, en Grèce ou en Espagne par exemple. Sans parler évidemment de notre passé ici en France.
Chacun à son propre niveau peut agir. Cela peut paraitre insignifiant mais comme disait Stéphane Hessel dans Indignez-vous : "si une minorité active se dresse, cela suffira, nous aurons le levain pour que la pâte lève."
 
J'appelle donc de mes vœux, pour 2015 et bien au-delà, à ce que l'ensemble du peuple français se réapproprient la politique et qu'ils reprennent en main leur destin. L'avenir de notre pays est une chose bien trop importante pour être confiée à des organismes illégitimes supranationaux.
Mobilisons nous pour que la France ne tombe pas sous le joug de la Troïka comme ce fut le cas de nos amis grecs notamment.
Agissons pour que des entités non élues ne nous imposent pas ce que nous ne voulons pas, et en particulier le traité transatlantique.
Œuvrons pour que notre volonté de citoyens soit respectée.

lundi 22 décembre 2014

Eric Zemmour, coupable ou victime ?

Sauf à vivre reclus loin de la civilisation moderne, il est difficile voire impossible d'échapper à la polémique née autour de la décision d'I-Télé de se séparer d'Eric Zemmour. Et c'est justement sur cette polémique que je souhaitais revenir aujourd'hui.
 
Dans cette affaire, tout est parti d'un article sur le blog de Jean-Luc Mélenchon faisant référence à une interview donnée en octobre par le journaliste au Corriere della Sera. Il y était notamment question d'immigration et d'intégration. Eric Zemmour défendant la thèse qu'une partie des musulmans vivant en France ne cherchaient pas à s'intégrer et se repliaient au contraire sur eux-mêmes dans les banlieues.
 
Rien de neuf jusque là dans la mesure où Zemmour défend cette thèse depuis de nombreuses années. Arrive alors une question tendancieuse à mon sens du journaliste et qui est à l'origine de la polémique : "Alors que suggérez-vous? Déporter cinq millions de musulmans français ?"
C'est donc bien le journaliste italien qui utilise le mot "déporter". Je ne peux croire que cela n'a pas été fait à dessein, nul ne pouvant ignorer les références historiques de ce terme. On peut certes considérer que la réponse de Zemmour est douteuse mais il mentionne des faits historiques avec son parallèle sur les exodes des pieds-noirs ou des Allemands.
 
Toute la polémique initiale lancée par Jean-Luc Mélenchon tournait alors autour de l'utilisation du terme "déportation". Or et contrairement à ce qui avait été avancé, ce n'est pas Eric Zemmour qui en est à l'origine. Finalement, et que l'on soit ou non d'accord avec lui, celui-ci n'a fait que défendre une nouvelle fois son point de vue.
 
Trop tard. La machine à scandale s'était déjà emballée. Et nos chers dirigeants, plutôt mal en point en ce moment vu leurs incroyables résultats en matière économique, se sont rapidement engouffrés dans la brèche. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a ainsi "condamné avec une extrême fermeté les propose d'Eric Zemmour, a affirmé son soutien aux musulmans de France odieusement attaqués et a appelé tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité". De son côté, Bruno Le Roux, patron des députés PS, a estimé "qu'il était temps que les plateaux télé et les colonnes des journaux cessent d'abriter de tels propos".
 
Conséquence de tout cela, la chaine d'information continue I-Télé a décidé de se séparer de son journaliste et de mettre un terme à son émission hebdomadaire "Ça se dispute". Faisant preuve d'un courage exemplaire, les patrons de la chaine ont donc cédé à la pression de quelques uns en censurant purement et simplement un éditorialiste.
 
Il n'est pas uniquement question d'Eric Zemmour dans cette histoire. La problématique est nettement plus large. On peut apprécier ou non le personnage, on peut adhérer ou non à ses théories. Peu importe au final. Je ne suis d'ailleurs moi-même pas forcément en adéquation avec l'ensemble de ses prises de positions.
En revanche, et après des décennies de combat pour la liberté d'expression, nous en sommes arrivés à censurer une opinion car celle-ci dérangeait. Aujourd'hui c'est Eric Zemmour mais à ce rythme ce ne sera que le premier d'une longue série.
Bien sûr que la pensée de Zemmour et d'autres peut déranger. Mais n'est-ce pas aussi cela la démocratie ? Et la censure est-elle vraiment la solution ? Je ne le crois pas. Au contraire. Car cela conduit à victimiser son auteur et à lui donner une importance qu'il ne mérite pas forcément. C'est alors par la controverse et le débat d'idées qu'il faut répondre.
 
Alors Zemmour, coupable ou victime ?
Victime de la bien-pensance, condamné par le tribunal médiatique et censuré pour une opinion qui dérange assurément.
Coupable de propos racistes ou xénophobes ? Je ne le sais pas. Et si c'était effectivement le cas, ce serait à la Justice de le dire et non à une poignée d'individus qui ne représentent qu'eux-mêmes.

lundi 20 octobre 2014

Faut-il supprimer le Sénat ?

Chambre haute de notre système parlementaire, le Sénat est composé de 348 sénateurs élus pour six ans avec renouvellement par moitié tous les trois ans. Contrairement aux députés, les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect sur la base des départements par un collège de 150 000 grands électeurs (députés, conseillers généraux, conseillers régionaux et délégués des conseils municipaux). En cela, et comme mentionné explicitement dans la Constitution, les sénateurs sont les représentants des collectivités territoriales.
Tout comme l'Assemblée Nationale, les pouvoirs du Sénat sont fixés par l'article 24 de la Constitution. On y retrouve notamment le vote des lois, le contrôle de l’action du gouvernement et l'évaluation des politiques publiques. Il faut également noter que le président du Sénat (Gérard Larcher, UMP, depuis le 01/10/14) assure l'intérim en cas de vacance de la présidence de la République et nomme des personnalités dans différentes instances (conseil constitutionnel, conseil supérieur de la magistrature, ARCEP, AMF, CSA).
 
Suite au renouvellement partiel de 2011, le Sénat est passé pour la première fois de son histoire à gauche suite notamment aux bons résultats du PS aux élections locales de 2008. Cette nouvelle majorité n'a toutefois pas duré dans la mesure où la droite est redevenue majoritaire lors du dernier renouvellement partiel du 1er octobre dernier.
A l'occasion de ces élections sénatoriales, des critiques se sont à nouveau fait entendre à l'encontre de la haute assemblée. D'une part, les détracteurs mettent en avant le coût important du Sénat (budget 2014 : 347 M€ dont 12 M€ pour les jardins, 316 M€ de fonctionnement et 18 M€ d'investissement) ainsi que les privilèges dont bénéficient les parlementaires (20 685 € d'indemnités mensuelles, train gratuit en 1ère classe …), particulièrement en période d'austérité. D'autre part, la question de la représentativité démocratique est régulièrement avancée. En effet, il apparait que le collège électoral représente uniquement 0,25 % de la population française et que 98 % de ce corps électoral est composé de membres des zones rurales. En conséquence, cela conduit à une surreprésentation des communes rurales par rapport aux communes urbaines et qui explique alors le poids historique de la droite dans cette assemblée.
 
Partant de ce constat, la question de l'avenir même du Sénat peut être posée. Trois pistes peuvent ainsi été identifiées : maintenir le système en l'état, supprimer complètement le Sénat ou le réformer.
En tout état de cause, il semble difficile de se satisfaire de cette situation. Conserver le Sénat sous sa forme actuelle n'est donc clairement pas une solution envisageable.
 
A l'opposé total d'un statu-quo, une solution plus radicale est possible : la suppression complète et totale du Sénat. Plusieurs arguments viennent alors en faveur de cette piste. Comme nous l'avons indiqué précédemment, le Sénat représente un coût pour les contribuables d'environ 0,10 % du budget annuel de l'État. Cette somme peut paraître anecdotique par rapport au déficit et à la dette du pays mais cette économie constituerait un signal positif en direction de la population à qui il est demandé d'importants efforts. Par ailleurs, nous avons vu que l'élection sénatoriale se faisait au suffrage indirect avec un collège électoral réduit qui conduisait à une représentativité biaisée des collectivités territoriales avec une répartition communes rurales/urbaines en opposition avec les réalités démographiques, ce qui n'est évidemment pas optimal. Enfin, la question de l'utilité même du Sénat peut être posée. Notre système parlementaire actuel repose sur un modèle bicaméral avec la coexistence de deux chambres qui ont les mêmes pouvoirs. Cela signifie donc qu'il existe une certaine redondance entre Sénat et Assemblée Nationale en termes de pouvoirs législatifs. L'existence des sénateurs pourrait donc légitimement être remise en cause. Et cela d'autant plus que notre processus législatif prévoit que l'Assemblée Nationale, représentante directe du peuple, a le dernier mot en cas de désaccord entre les deux chambres. Ajoutons également que 925 parlementaires (577 députés et 348 sénateurs) œuvrent à la même mission, soit environ 1 parlementaire pour 70 000 habitants contre 1 pour 595 000 aux États-Unis ou 1 pour 115 000 en Allemagne.
 
Comme nous l'avions annoncé précédemment il existe une voie intermédiaire entre suppression et conservation en l'état, à savoir une réforme. Évidemment le terme de réforme est parfois fourre-tout mais au vu de la situation actuelle, il paraît nécessaire d'engager une réforme d'ampleur afin de redonner au Sénat ses lettres de noblesse et de lui rendre toute sa légitimité en remettant en cause les fondements mêmes des critiques émises à son encontre.
La réforme du Parlement français revient fréquemment dans les débats notamment au travers de l'instauration d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée Nationale. Si je suis favorable à une évolution de nos institutions, je me méfie de ces demi-mesures qui pourraient nous conduire à un retour à la IVème République et son instabilité politique. En revanche, il me paraît intéressant de développer cette idée de proportionnelle en poussant le concept à l'extrême. Plutôt que de se limiter à une dose de proportionnelle à l'Assemblée Nationale, il semble intéressant de changer le mode d'élection du Sénat en allant vers une élection au suffrage universel direct à la proportionnelle intégrale. Ce nouveau mode d'élection permettrait ainsi aux Français de se réapproprier le Sénat par le biais du vote direct mais également d'aboutir à une meilleure représentativité du pluralisme politique dans notre pays en favorisant la présence au Parlement de formations politiques diverses. Concrètement, cela conduirait à la mise en place d'un Sénat reflétant mieux les différentes sensibilités politiques de nos concitoyens. Ainsi "l'anomalie démocratique" de la quasi-absence du FN au Parlement ou de la forte présence des communistes et écolos par rapport à leurs résultats électoraux serait corrigée. A noter toutefois que l'Assemblée Nationale conserverait toujours sa prédominance en cas de désaccord afin d'éviter toute paralysie du système.
 
Quelle que soit la piste retenue, suppression ou réforme, il semble impensable de conserver le Sénat sous sa forme actuelle. Une révision de notre Constitution doit donc sérieusement être envisagée. Néanmoins, du fait la modification à apporter, un vote du Parlement réuni en Congrès paraît inapproprié. Le recours au référendum devenant alors l'unique alternative possible afin de redonner réellement la parole au peuple.

mercredi 17 septembre 2014

"Frondeurs" socialistes ou vulgaires crocodiles ?

C'est hier qu'avait lieu la déclaration de politique générale de Manuel Valls à l'Assemblée nationale. Je ne reviendrai pas sur ce discours tant celui-ci ne présente que peu d'intérêt. Une fois encore, le premier ministre nous a joué la carte de l'autorité et de la responsabilité tout en tendant des perches ci et là. Bref rien de nouveau sous le soleil.
 
En revanche, cette intervention a été suivie d'un vote confiance qui fut nettement plus intéressant. Bien évidemment, et le contraire aurait été surprenant, Valls a obtenu la confiance (relative) avec 269 voix pour, 244 contre et 53 abstentions. Pour rappel, le même vote avait eu lieu au mois d'avril lors de la première mouture du gouvernement Valls avec des résultats plus favorables (306 pour, 239 contre et 26 abstentions).
 
Bien que ce vote ait déjà été largement anticipé et commenté dans les médias, je souhaitais tout de même y consacrer quelques mots. Indéniablement, le fait marquant est ici la progression du nombre d'abstentions qui passe de 26 à 53, dont 31 socialistes et 17 écolos. Les "frondeurs" ont donc su globalement gonfler et serrer les rangs face aux pressions et autres menaces.
 
Personnellement, et d'autant plus sur ce type de vote, je suis quelque peu gêné par la notion d'abstention. En effet, la question posée ici est simple et sans ambigüité. A la manière d'un référendum. En conséquence, il me semblerait logique que la réponse soit tout aussi simple, à savoir oui ou non. Oui je fais confiance au premier ministre et à son gouvernement pour diriger le pays ou non je ne leur accorde pas ma confiance. Dans ce cas de figure, comme bien d'autres d'ailleurs, l'abstention n'a pas grand sens. Toutefois, pour les principaux intéressés, cela représente une manière de s'opposer en douceur, sans trop froisser le pouvoir en place. Une opposition light en somme.
 
Si on peut effectivement admettre ce raisonnement, je considère qu'il ne s'agit pas là de la bonne solution. D'un point de vue stratégique et en fonction des intérêts personnels peut-être mais certainement pas pour le pays. D'une part cela signifie que le gouvernement n'arrive pas à rassembler réellement sa majorité sur son programme politique et d'autre part cela sous-entend que nos représentants sont pour beaucoup des godillots qui n'ont pas le courage de leurs opinions.
 
Alors bien sûr je ne suis pas naïf et je ne viens pas de découvrir qu'un grand nombre de parlementaires font passer leur propre intérêt avant celui de la nation. Pour autant, je garde quelques espoirs dans notre système politique et ne veux pas encore me convaincre du "tous pourris".
 
Il apparait en revanche que ces nouveaux évènements, couplés à tous les précédents, ne va faire que creuser davantage le fossé entre le peuple et la classe politique. Le cas des "frondeurs" socialistes ne fera donc que diminuer un peu plus la confiance des Français dans leurs représentants. Et dans cette histoire, députés et médias ont leur responsabilité. Les uns comme les autres ont entretenu la fable d'un groupe de députés fidèles à leurs valeurs qui souhaitaient s'opposer fermement à la politique menée par le gouvernement. En définitive, cela s'est résumé à des déclarations dans la presse, des réunions à la Rochelle mais rien de concret lors des votes au Parlement. Bref des paroles plus que des actes, dans la droite lignée de Nicolas Sarkozy et François Hollande.
 
Plus que des "frondeurs", dont le terme est largement usurpé, ces socialistes ne sont finalement ni plus ni moins que des crocodiles : grande gueule mais petits bras.

mercredi 27 août 2014

Droite décompléxée : le PS sort du bois ?

"Mais avant d’évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies."
 
Tels étaient les propos de François Hollande lors de son discours au Bourget du 22 janvier 2012. Mais nous étions alors en pleine campagne présidentielle. Depuis, le candidat socialiste a été élu et le temps des promesses de combat face à la finance est bien loin. Fini le champ lexical guerrier, abandonnées les velléités de régulation …  
Tout au contraire, François Hollande est rapidement rentré dans le rang et a plié comme ses petits camarades face aux semonces du patronat. Ainsi le MEDEF, malgré ses critiques pour garder la face, s'est vu accorder plusieurs de ses requêtes, pacte de responsabilité et CICE (Crédit d'Impôt pour la Compétitivité des Entreprises) en tête. Et tout cela sans réelles contreparties évidemment.
 
Il serait long et rébarbatif de lister l'ensemble des mesures pro-entreprises adoptées depuis le début du mandat tant elles sont nombreuses. Il me semble toutefois impossible de ne pas s'arrêter sur la dernière en date, à savoir le micro remaniement de ces derniers jours. Celui-ci est d'ailleurs intéressant à double titre. D'une part pour les raisons de son existence et d'autre part pour les changements ministériels opérés.
Disons le clairement, ce remaniement n'est pas un réel remaniement dans la mesure où les changements sont limités. En réalité, il ne s'agissait que d'un prétexte pour sanctionner des individualités (Montebourg, Hamon et Filippetti). Je ne peux toutefois qu'approuver cette démarche dans la mesure où je considère que les ministres en exercice n'ont pas à faire part de leurs états d'âme dans la presse. Le débat peut certes exister au sein du gouvernement mais le linge sale doit être lavé en famille et non sur la place publique. D'ailleurs, comme disait Chevènement, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne". Cet épisode a toutefois permis au président de la République d'envoyer un signal d'autorité, tant à son gouvernement qu'à la population.
 
Trois principaux changements sont donc intervenus : Fleur Pellerin à la Culture en remplacement d'Aurélie Filippetti, Najat Vallaud-Belkacem prenant la suite de Benoit Hamon à l'Éducation Nationale et Emmanuel Macron au ministère de l'Économie en lieu et place d'Arnaud Montebourg. Et c'est justement cette dernière passation de pouvoir qui est la plus symbolique et importante.
Pour ceux qui l'ignoreraient, Emmanuel Macron est inspecteur des finances, ancien conseiller économique de François Hollande, ancien associé de la banque Rothschild et proche de Jacques Attali. Le nouveau ministre est donc un homme de l'ombre passé dans la lumière. Mais plus que ses fonctions de conseiller, c'est davantage son passé de banquier et son positionnement idéologique qu'il faut retenir. Car Macron est un pur produit du sérail de la finance qui entretient des relations étroites avec le monde économique et financier. Gageons donc que la politique qu'il mènera ne sera que peu défavorable à ses amis. N'est-ce pas d'ailleurs Michel Sapin, Hollandais historique, qui affirmait récemment que "la finance était notre amie" ?
 
On peut clairement regretter ce choix mais il faut bien reconnaître à François Hollande le mérite de la cohérence. De fait, quoi de plus logique que de nommer un ancien banquier d'affaires pour mener une politique libérale ?
Ce qui est le plus problématique, à mon sens, c'est le signal envoyé aux électeurs en général et à ceux de gauche en particulier. Je pense ainsi à tous les militants socialistes qui doivent aujourd'hui être amers, si ce n'est plus. Car j'ai la désagréable impression, pour ne pas dire autre chose, que le PS fait ce que l'UMP n'aurait jamais pu entreprendre. Le PS mène actuellement, sous couvert d'être de gauche, une politique libérale que la droite ne pourrait clairement pas se permettre, ou tout du moins pas avec une telle facilité. Je n'ose ainsi imaginer les réactions si c'était un président de droite qui avait nommé un banquier comme ministre de l'Économie …
Une phrase semble alors résumer assez bien la situation : Sarkozy en a rêvé, Hollande l'a fait.

samedi 14 juin 2014

Coupe du monde 2014 : du foot et des peuples

C'est donc jeudi 12 juin 2014 que la 20ème édition de la coupe du monde de football a débuté. Et cette année c'est le Brésil, pays du foot par excellence, qui est l'organisateur de cet évènement planétaire.
 
Je ne parlerais pas ici de la coupe du monde en tant qu'évènement sportif et cet article ne sera donc pas le lieu de pronostics ou de commentaires d'après-match. Je préfère davantage m'intéresser à l'organisation même de cette compétition.
 
Comme toute manifestation sportive de cette ampleur, la coupe du monde est un évènement très attendu qui va attirer une masse énorme de supporters venus soutenir leur équipe. De même, les joueurs viendront accompagner de leur staff et de leurs familles. Or l'accueil de toutes ces personnes nécessite un nombre important d'infrastructures à la fois sportives (stades) et "civiles" (logements, transports …) dont le Brésil a du se doter.
 
Et ce sont justement ces infrastructures qui sont au cœur de manifestations de masse. Si le foot est un sport majeur au Brésil, la vie quotidienne continue malgré la coupe du monde. Et pour beaucoup de Brésiliens ce quotidien n'a rien à voir avec le climat de fête ambiant. Bien au contraire.
 
Il est vrai que la situation s'est quelque peu améliorée ces dernières années et que le président Lula a fait d'importants efforts en faveur des plus pauvres. Mais il n'en reste pas moins que la situation d'une grande partie de la population reste très préoccupante. Cela explique alors la vague de manifestations qui a vu le jour à Porto Alegre en 2013 et s'est progressivement étendu au reste du pays.
 
L'approche de la coupe du monde n'a alors fait que renforcer cette contestation. Et cela d'autant plus que les sommes dépensées pour la construction de stades et l'accueil de touristes sont considérables (environ 11 milliards de dollars selon les estimations). Beaucoup nous expliquent que les retombées  économiques du mondial seront conséquentes pour le Brésil. C'est une possibilité en effet. Mais comment ne pas comprendre le désarroi de ces gens qui voient leur gouvernement privilégier le sport à l'Education et la santé ? Comment ne pas comprendre leur colère alors que leurs dirigeants préfèrent construire des stades plutôt que des écoles et des hôpitaux ?
 
Ces manifestations populaires sont donc clairement légitimes et je ne peux que soutenir ces démarches. Même si cela dérange, les manifestants ont tout à fait raison d'utiliser cette compétition comme caisse de résonnance pour leurs revendications. Plusieurs joueurs ont d'ailleurs apporté leur soutien.
Il n'y a bien que Michel Platini, président de l'UEFA, pour demander au peuple brésilien de cesser leur mouvement social durant la coupe du monde. Platini, la Marie-Antoinette de la planète foot ?

mercredi 28 mai 2014

Élections européennes : le FN comme prévu

C'est dimanche soir à 20h00 que les résultats des élections européennes sont tombés. Et pour beaucoup la nouvelle a été catastrophique. Certains ont même parlé de véritable séisme et chacun y est allé de son petit commentaire.
 
Mais de quoi parle-t-on en réalité ? Rien de plus qu'un évènement annoncé depuis longtemps. Un évènement que beaucoup avaient anticipé et que d'autres ont préféré ignorer.
Oui le Front National a remporté les élections européennes en France.
Oui le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête dans la plupart des circonscriptions électorales.
Et oui ce résultat était clairement prévisible même si certains, notamment au gouvernement, n'ont pas voulu le voir.
 
Il est facile aujourd'hui de se lamenter sur le score du FN et de jeter l'anathème sur ses électeurs. Mais il serait nettement plus utile et intéressant de s'interroger sur les raisons d'un tel vote. Car la carte du Français xénophobe ne peut à nouveau être abattue.  
 
Le vote Front National est aujourd'hui plus vaste et plus complexe qu'il ne l'était auparavant. Et il revêt dorénavant des réalités sociologiques, économiques et géographiques bien différentes. Dans cette élection, le FN a bénéficié d'un contexte plutôt favorable et s'est appuyé principalement sur trois facteurs : situation économique et financière du pays déplorable, rejet de l'UE et contestation du PS et de l'UMP qui déçoivent chaque jour un peu plus.
 
Cette élection européenne, aux enjeux importants mais aux conséquences indirectes sur notre pays, a donc été le moyen pour les électeurs d'envoyer un message au pouvoir en place. Plus encore que les municipales. Le FN a ainsi pu capitaliser les voix de son propre socle électoral qui s'est mobilisé mais aussi celles des personnes opposées à l'Europe sans oublier évidemment toutes les voix de ceux qui ont "nationalisé" cette élection en votant contre le PS et l'UMP.
 
Comme souvent, le bulletin FN est donc davantage un vote contre qu'un réel vote d'adhésion à une ligne politique, même s'il est vrai que cela tend progressivement à s'inverser. Autrement dit, ce résultat ne conditionne en aucun cas l'issue des prochaines élections et cette victoire aux européennes n'implique pas forcément que les résultats aux autres scrutins seront du même ordre. Rien n'est alors joué d'avance et c'est à nos dirigeants de tenir compte des votes successifs.
 
Mais laissons quelque peu de côté le FN pour s'intéresser aux autres paramètres de ce scrutin. Car au final le FN n'est qu'un élément parmi d'autres.
L'abstention est ainsi une donnée toujours importante. Et contrairement à ce que je pensais, le taux d'abstention n'est pas si catastrophique que cela. Certes 57 % n'est pas un chiffre négligeable mais au vu du contexte national et européen, de la proximité avec les municipales et de la date choisie (fête des mères), on pouvait légitimement s'attendre à une participation bien plus faible. Cela étant, il est clair que l'abstention dans notre pays est un phénomène préoccupant.
 
S'agissant des résultats en eux-mêmes, on ne peut que constater que le PS (13,98 %) et l'UMP (20,79 %) engrangent des scores relativement faibles, ce qui me semble être une juste récompense pour l'ensemble de leur œuvre. Copé a beau additionner les résultats de l'UMP et de l'UDI-Modem pour passer artificiellement en tête, les résultats des partis de gouvernement traduisent un désaveu des Français.
 
Si le FN a bénéficié à plein de cette élection, il en est tout autrement pour le Front de Gauche qui réalise un score assez décevant avec 6,34 %. Bien qu'en pointe sur la lutte contre l'austérité et le traité transatlantique, le Front de Gauche n'a pas obtenu le résultat qu'il méritait. On peut penser que le manque de clarté dans le discours (position sur l'euro notamment) et les divisions passées à l'occasion des municipales ont pesé dans la balance. Sans parler du fait que l'électorat ouvrier visé se positionne davantage en faveur du Front National.
 
Parallèlement aux six forces traditionnelles qui trustent le haut du tableau (FN, UMP, PS, UDI-Modem, Europe-Écologie, Front de Gauche), on voit se développer dans ce scrutin deux "petits partis" portant tous deux une alternative et qui ont réalisé des scores plus qu'honorables au vu des leurs moyens. Je parle évidemment de Debout la République (3,82 %) et Nouvelle Donne (2,90 %). Bien sûr ces mouvements n'ont aucun élu au Parlement Européen et bien sûr ces résultats sont plutôt faibles. Mais il me semble important malgré tout de constater que ces partis ont nettement progressé par rapport aux dernières échéances électorales, à la fois en valeurs relative et absolue. Il sera alors intéressant de suivre l'évolution de ces partis lors des prochains scrutins.
 
Alors que retenir de ces élections ? Au final pas grand chose dans la mesure où tout était plus ou moins couru d'avance.
Au niveau national, on remarque une progression du FN en pourcentage mais pas forcément en nombre de voix. Ainsi que l'affaiblissement croissant des deux principaux partis de notre pays.
Au niveau européen, car il ne faut pas oublier que c'est de cela dont on parle, les conservateurs emportent la première place avec une courte majorité sur les sociaux démocrates. Bien que l'extrême-droite et les eurosceptiques progressent fortement par rapport à la précédente mandature, il est clair que le PPE et le PSE continueront à gouverner main dans la main. Bref, rien de nouveau sous le soleil d'Europe …

 

vendredi 23 mai 2014

Elections européennes : pour la souveraineté de la France !

"La France est notre patrie et l'Europe notre avenir". Telle était la formule lancée par François Mitterrand dans les années 1980.  Plus de trente après, cette phrase reste vraie pour un grand nombre de personnes et de partis politiques qui revendiquent leur attachement à l'Union Européenne. A l'inverse, d'autres courants expriment une pensée quelque peu différente s'opposant à cette Europe.
 
Et c'est justement entre ces différentes options que les électeurs auront à trancher dimanche. Car c'est bien en ce 25 mai qu'aura lieu le seul et unique tour des élections européennes. Comme tous les cinq ans, les Français auront donc la possibilité de s'exprimer sur leur vision de l'Europe.
 
Malgré des enjeux très importants pour notre pays, nous savons déjà que l'abstention sortira grande gagnante de ce scrutin. Outre des questions de date (fête des mères, arrivée des beaux jours, proximité avec les municipales), il est de coutume que les élections européennes n'attirent pas les foules et cette tendance s'accentue malheureusement d'année en année depuis la première élection en 1979.
 
Cela étant, pour ceux qui iront voter, le choix est on ne peut plus large. Tout du moins en quantité. Ainsi, dans le Sud-Est qui est ma circonscription de vote, 23 listes sont en compétition. Et le nombre est sensiblement le même dans les autres régions de France. Symbole d'un pluralisme ou dévoiement de la démocratie, chacun pourra en juger. Mais personnellement je trouve qu'il s'agit là d'une dérive de notre système démocratique qui conduit à la multiplication de listes de témoignage.
 
Attaché à la démocratie et au pluralisme politique, il peut paraître paradoxal de regretter le "surplus de candidats". Pour autant, je ne suis pas convaincu que cette situation serve la démocratie. Bien au contraire. En effet, on se retrouve aujourd'hui en présence de listes qui sortent de nulle part, sans réel programme européen et dont l'unique but est d'utiliser ce scrutin comme tribune pour leurs revendications. On remarque d'ailleurs que ces listes apparaissent pour la plupart uniquement à l'occasion des européennes et n'ont pas d'existence autre que cette élection. Sans parler d'une absence quasi-totale des panneaux électoraux et même des enveloppes contenant les professions de foi.
 
Heureusement internet existe et permet d'avoir accès à une information large et plurielle. Et chaque citoyen peut alors se renseigner sur chaque liste et faire son choix. Et c'est justement ce travail que j'ai cherché à effectuer. Suite à cela j'en suis arrivé à la conclusion qu'il existe quatre types de liste :
 
            - les listes européistes
Il s'agit de listes portées par des partis s'engageant clairement en faveur de l'Europe avec une tendance fédéraliste. On y retrouve notamment Europe Ecologie les Verts, l'UDI-Modem, le parti fédéraliste européen.
N'étant pas du tout sur cette ligne politique, je ne peux évidemment pas voter pour ces listes. En revanche, celles-ci ont au moins le mérite de la cohérence en affichant clairement leurs positions.
 
            - les listes de témoignage
Comme je le disais précédemment, ce sont des listes ayant des revendications ciblées mais sans réelle ambition européenne. Force Vie, Alliance royale, parti pirate … font parties de celles-ci. Outre des divergences de points de vue, je ne suis pas en adéquation avec les méthodes de ces partis.
 
            - les listes "schizophrènes"
UMP, PS, FN. Voila le tiercé gagnant des listes "schizophrènes". Pourquoi "schizophrènes" ? Pour la simple et bonne raison que ces partis tiennent un double discours entre Paris et Strasbourg. Bref, de vrais Janus des temps modernes. Comment continuer à croire les promesses de l'UMP et du PS (Europe sociale, réforme de l'espace Schengen …) alors que ces derniers n'ont rien fait lorsqu'ils étaient au pouvoir ? Comment faire confiance à des partis qui sont allés à l'encontre du référendum de 2005 en court-circuitant le peuple ?
Mais si l'UMP et le PS font la course en tête, le FN n'est pas loin derrière. Car il ne faut pas oublier que ce parti est présent au Parlement européen depuis plusieurs décennies. Et il est intéressant de constater que ses députés européens (famille Le Pen au premier chef) ne brillent pas par leur activité, sans parler de leur assiduité. Pire encore, leurs votes vont parfois à l'encontre des positions tenues en France, et notamment sur le traité transatlantique qui est un sujet majeur du moment. Et s'il fallait une raison supplémentaire de passer son chemin, outre les griefs traditionnels, la présence de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch dans les premières places de la liste dans le Sud-Est me parait on ne peut plus suffisante.
 
            - les listes souverainistes
Et pour finir, pendant des listes fédéralistes, nous retrouvons les listes souverainistes. On peut en compter au minimum trois : Front de Gauche, Union Populaire Républicaine (UPR), et Debout la République (DLR). Ceux qui me connaissent quelque peu auront bien évidemment deviné que je penche en faveur de ces listes souverainistes.
Si j'ai effectivement quelques convergences avec le Front de Gauche (refus de l'austérité, lutte contre le traité transatlantique …), il n'en reste pas moins que des divergences existent (internationalisme, ambiguïté sur l'euro …), en particulier au niveau national.
S'agissant de l'UPR, j'ai quelques doutes sur la stratégie menée. D'une part, ce petit parti rejette toute discussion avec d'autres entités, ce qui me semble contre-productif. D'autre part, son programme européen se résume à sortir de l'Union Européenne par le biais de l'article 50 du traité de Lisbonne. En somme, on nous propose de nous engager dans un processus juridique long et complexe prévu par un traité dont la légitimité est remise en cause. Cela revient donc à persister dans un système que l'on dénonce et à suivre des règles que l'on rejette, ce qui est paradoxal. Par ailleurs, cette position conduit à privilégier le juridique au politique alors que je crois personnellement à la nécessité de réaffirmer la primauté du politique.
Reste alors les listes portées par Debout la République pour lesquelles je voterai dimanche. Outre ma proximité idéologique avec ce parti, je dois reconnaître que la campagne menée a été plutôt intéressante dans la mesure où elle a combiné critiques du système en place mais également propositions concrètes avec notamment la mise au point d'un traité alternatif de 26 articles.
 
Remettre en cause l'Union Européenne dans son fonctionnement actuel ne signifie pas être anti-européen contrairement à ce que peuvent dire certains médias et responsables politiques. Au contraire, c'est justement en dénonçant les dérives de cette Europe et en promouvant une nouvelle organisation plus démocratique, plus sociale et plus respectueuse des peuples qu'il sera possible de redorer l'idéal européen.
 
Partout en Europe les peuples se voient imposer une austérité sans fin et sont sommés de payer les pots cassés d'une crise dont ils ne sont pas responsables. Et les choses ne sont pas prêtes de s'améliorer dans la mesure où une oligarchie non élue négocie dans le plus grand secret un traité de libre échange avec les Etats-Unis. Traité qui aboutira sans douter à un nivellement par le bas de nos réglementations nationales.
 
Pour toutes ces raisons et plus encore, il est important d'aller voter dimanche. Il s'agit là d'une des seules possibilités pour les peuples d'Europe de s'exprimer et d'instiller un peu de démocratie dans cette machine infernale.
Et j'en terminerai par une phrase d'Albert Einstein qu'il conviendrait de méditer avant chaque élection : "Ne comptez pas sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre."

lundi 12 mai 2014

Réforme territoriale : sauvons nos départements !

François Hollande l'avait évoqué et Manuel Valls l'a confirmé, la réforme territoriale aura bien lieu. Et les choses s'accélèrent cette semaine avec la réception par le président de la République des responsables de partis représentés au Parlement. Après être revenu sur le projet élaboré par la droite dès le début du quinquennat, les socialistes s'attellent à leur tour à la tâche. Au programme notamment, suppression des départements et baisse du nombre de régions.
 
La question du millefeuille territorial en France ne date pas d'aujourd'hui et il est clair celui-ci doit être réformé, en particulier dans un objectif de rationalisation des dépenses publiques. Cela étant, je ne suis pas convaincu que la réforme portée par ce gouvernement soit la bonne. Leur constat de base est de considérer que notre pays comporte trop d'échelons et qu'il faut donc chercher à les réduire. Et c'est de ce constat que découle la volonté de supprimer les départements.
 
Personnellement, je n'aborde pas la question sous le même angle. On peut certes disserter sur le nombre de départements ou de régions mais je considère qu'il est plus intéressant de se pencher sur l'articulation entre ces différentes collectivités. Autrement dit, ce n'est pas tellement l'existence même des départements ou régions en tant qu'entité administrative qui pose problème mais plutôt leurs champs d'action qui se recoupent souvent. C'est donc à ce niveau là, en termes de compétences, qu'il faut agir.
 
A mon sens la suppression des départements est une mesure simpliste qui s'inscrit dans une logique purement comptable et non dans une vision politique de long terme. En effet, par cette action, le gouvernement cherche à couper à la hache dans une source de coûts, les conseils généraux. Raisonnement on ne peut plus simple : les départements nous coûtent trop cher donc supprimons les départements. Raisonnement qui peut d'ailleurs être tenu pour bien d'autres entités : communes, régions … et pourquoi pas l'État ?
 
Je crois donc que le problème se pose en des termes quelque peu plus complexes. Effectivement les collectivités locales sont réputées pour être dépensières et peu économes en personnel. Encore que cela peut se discuter sur certains points. Mais passons.
Il ne faut pas oublier que ces mêmes collectivités bénéficient d'une capacité d'investissement et possèdent des compétences propres, autrefois attribuées à l'État et qui ont été déléguées aux régions et départements dans le cadre de la décentralisation. L'objectif étant, je le rappelle, de rapprocher les centres de décision des citoyens. Supprimer les départements reviendrait donc à remettre en cause un pan entier de cette politique et à revenir à un système plus concentré et plus éloigné de la population. Si cela sera probablement sans effet notable en ville du fait de l'importance des communautés de communes, l'impact en sera d'autant plus grand en zone rurale. Par ailleurs, mais cela peut paraître plus anecdotique pour certains, les départements sont un héritage de notre passé.
 
Mais laissons de côté l'aspect politique pour nous concentrer sur des considérations économiques. Car c'est bien de cela dont il s'agit au final dans la mesure où la motivation unique principale est d'ordre financier. L'objectif attendu est clairement de faire des économies. Mais cela n'est malheureusement pas aussi simple qu'il n'y parait. Car comme nous l'avons dit les départements ont des missions propres (collèges, RSA, pompiers, routes départementales …) qui seront obligatoirement transférées à d'autres entités comme les régions ou les communautés de communes. Ce qui sous-entend évidemment que les coûts inhérents ne disparaitront pas. Tout au plus nous aurons quelques économies d'échelle ou synergies mais sans aucune certitude.
 
En revanche, et c'est là la vraie source d'économies, les départements bénéficient d'une clause de compétence générale comme les régions. Autrement dit, ces collectivités peuvent intervenir librement dans des champs de compétences autres que leurs attributions. Et cela occasionne très souvent des doublons ou des redondances, notamment entre départements et régions voire même avec l'État. Cela conduit alors à un saupoudrage d'aides publiques sans réelle cohérence d'ensemble et donc source des gaspillages.
 
A la lumière de ces différents éléments, la suppression de l'entité administrative "département" ne parait plus être la solution miracle présentée. Cela ne veut toutefois pas dire que rien ne doit être entrepris. Bien au contraire. Mais cela ne passe pas forcément par une suppression arbitraire de nos chers départements.
En ce sens, la réforme entreprise en son temps par Nicolas Sarkozy avec la création d'un conseiller territorial n'est pas totalement à rejeter comme l'ont fait les socialistes. Je crois au contraire que l'ambition de regrouper les élus des conseils régionaux et généraux est une bonne chose. Et je reprends d'ailleurs cela à mon compte en proposant que les conseillers généraux soient élus, comme c'est le cas aujourd'hui, sur la base des cantons et que ce soient ces mêmes élus qui siègent dans les conseils régionaux. Cela permettrait ainsi de limiter le nombre d'élus tout en gardant des élus locaux de proximité.
Par ailleurs, il me parait impératif de revoir les missions de chaque entité en clarifiant bien les domaines d'actions de chacune afin d'éviter tout recoupement ou doublon. Et cela passe bien évidemment par la suppression de la clause générale de compétence.
 
La mise en place conjointe de ces deux mesures permettrait ainsi de conserver des collectivités proches des citoyens et des lieux d'action tout en rationnalisant leurs dépenses publiques par une baisse du nombre d'élus et une remise à plat des champs de compétences.
Voila les deux objectifs que François Hollande devrait poursuivre au travers de sa réforme des collectivités territoriales. Cela ne semble toutefois pas le chemin emprunté pour le moment. On pourrait d'ailleurs s'interroger sur la réelle ambition de cette réforme : améliorer la situation du pays ou entreprendre un chantier d'ampleur, même non nécessaire et démesuré, afin de laisser une trace de son passage ? Intérêt général ou intérêt personnel, là encore la question se pose …

samedi 12 avril 2014

Valls, 1er ministre … de Sarkozy ?

Suite à sa nomination comme premier ministre la semaine dernière, Manuel Valls a prononcé ce mardi son discours de politique générale. Et c'est devant une assemblée digne d'une cour d'école que l'ancien ministre de l'Intérieur a obtenu la confiance des députés (306 pour, 239 contre et 26 abstentions).
 
Comme je l'exprimais dans un précédent article, cette nomination n'est pas vraiment surprenante et s'inscrit certainement dans une stratégie politicienne du président de la République. Mais là n'est pas la question. En revanche, comme je l'avais annoncé, ce changement de gouvernement n'influe en rien sur la politique menée. Pire, elle tend même à l'accélérer.
 
Il est vrai que Manuel Valls est quelqu'un que j'apprécie assez au PS. Et notamment sa ferveur patriote et républicaine que l'on sent particulièrement bien à la fin de son discours. En revanche, et j'ai pris réellement conscience de cela durant la primaire socialiste, j'ai nettement plus de mal avec son côté libéral. Et c'est justement cet aspect là qui ressort majoritairement de ses propos.
 
Une phrase de ce discours résume à merveille la teneur de la politique économique menée actuellement dans notre pays : "Soutenir les entreprises, c'est soutenir l'emploi, l'investissement, les exportations". La volonté affichée ici est donc clairement de mener une politique de l'offre visant à favoriser les entreprises dans l'objectif (illusoire) de créer de l'emploi. Concrètement, cela revient, encore une fois, à exonérer de charges sociales les entreprises ou à alléger leur fiscalité pour soi-disant améliorer leur compétitivité et leur permettre ainsi d'embaucher.
 
Et les mesures annoncées en ce sens ne manquent pas : suppression des charges patronales versées à l'Urssaf pour un salarié au SMIC, baisse des cotisations à la branche famille comprise entre 1,8 et 3 points, suppression de la C3S (Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés), baisse du taux de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % ... On notera toutefois, afin de contrebalancer quelque peu le côté pro-Medef, un effort à l'attention des salariés avec une baisse des cotisations salariales permettant une augmentation du salaire net.
Faisant preuve d'une originalité à toute épreuve, le premier ministre avance donc des propositions largement utilisées dans le passé et qui ont toutes montré leurs limites, leur inefficacité voire même leurs effets pervers. En effet, cela maintenant plusieurs décennies que les gouvernements successifs, de droite ou de gauche d'ailleurs, ont recours aux exonérations de charges sans réel effet sur le chômage. Sans parler du fait que ces mesures concernent principalement les salariés au SMIC, incitant les entreprises à recourir au salaire minimum légal et pénalisant de fait les personnes ayant un salaire légèrement supérieur.
 
Parallèlement à ces aspects sociaux et fiscaux, l'autre pendant du discours concerne les questions de réduction des dépenses publiques. Là encore rien de nouveau et tout le pays sera mis à contribution : 19 milliards pour l'État, 10 milliards pour l'assurance maladie et 10 milliards pour les collectivités locales. Au final, 50 milliards d'économies sont attendues entre 2015 et 2017. On peut également ajouter à cela la réduction de moitié du nombre de régions et la suppression des conseils départementaux d'ici 2021. Bref, une vraie réorganisation des collectivités afin de simplifier notre "millefeuille territorial".
 
Voila donc pour l'essentiel du discours de Manuel Valls. En somme et pour faire court : baisse de cotisations et impôts pour les entreprises et réduction des dépenses publiques. Tels sont donc les deux axes de la politique que mènera ce nouveau gouvernement socialiste !
Car oui, il ne faut pas l'oublier, François Hollande, Manuel Valls et la quasi-totalité des membres du gouvernement sont tous membres du PS, principal parti de la gauche française.
 
Une petite pensée, pour finir, pour tous les électeurs de François Hollande qui ont glissé son nom dans l'urne en 2012 afin de chasser Nicolas Sarkozy du pouvoir. Une petite pensée pour tous ceux qui, en entendant ce discours de politique générale, se sont crus revenir sept ans plus tôt lorsque François Fillon se tenait à son tour devant les députés. Une petite pensée pour tous ceux qui commencent enfin à prendre conscience que PS et UMP mènent sensiblement la même politique austéro-libérale ...

samedi 5 avril 2014

Changer d'équipe c'est bien, changer de politique c'est mieux !

La nouvelle est donc tombée cette semaine. A la suite du second tour des municipales de dimanche dernier, et comme cela était attendu depuis longtemps, François Hollande a procédé à un remaniement ministériel. Si certains s'attendaient à un grand chamboulement, il s'avère finalement que peu de changements sont intervenus. Plus qu'un tournant dans le mandat, il s'agit plutôt là d'un changement dans la continuité.
 
Bien que cela semblait nécessaire, voire indispensable, le doute a longtemps subsisté autour de la nomination d'un nouveau premier ministre. Et c'est ainsi Manuel Valls, précédemment ministre de l'Intérieur, qui succède à Jean-Marc Ayrault. Peu de surprise en somme tant il faisait office de favori. En revanche, si ce choix est assez logique de la part de François Hollande, en particulier afin de bénéficier de l'aura de son ministre, celui-ci peut être à double tranchant. Si Valls a clairement une ambition présidentielle, pouvant ainsi mettre en difficulté le président actuel, cette nouvelle fonction peut agir sur lui comme une rampe de lancement pour la suite mais peut également le conduire à exploser en plein vol en cas de mauvais résultats. Reste à savoir si Manuel Valls réussira à tirer profit ou non de la situation.
 
Parallèlement au cas du premier ministre, on peut noter l'absence des Verts dans ce nouveau gouvernement. Et personnellement, je m'en réjouis. Non pas que l'action des ministres écolos ait été plus mauvaise que les autres mais je n'affectionne pas particulièrement ce parti. Cela étant, ce départ me paraît tout à fait logique dans la mesure où la participation à une équipe gouvernementale requiert une certaine solidarité qui n'était pas toujours de mise chez Cécile Duflot et Pascal Canfin. Comme disait Chevènement en son temps, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne".
 
Enfin, et pour en terminer avec ce jeu de chaises musicales, on ne peut que souligner le retour de Ségolène Royal au ministère de l'écologie. Nomination on ne peut plus stratégique qui fait revenir sur le devant de la scène la candidate de 2007, jusqu'ici laissée de côté. La fin de l'exil de Royal serait-il lié à la disgrâce de Trierweiler ?
 
Alors, au final, qu'attendre de ce nouveau gouvernement ?
En réalité pas grand chose selon moi. Effectivement les personnes ont changé. Encore que l'on pouvait s'attendre à davantage de mouvements en réaction à l'échec des municipales. Mais peu importe les individus au final car ce n'est pas ce qui compte dans la gouvernance du pays. Plus que l'équipage donc, c'est réellement le cap suivi qui est primordial. Or point de changement dans la ligne de conduite de ce gouvernement. Bien au contraire, les ministres changent mais la politique reste.
 
Et c'est bien là tout le problème selon moi. Car avant même le remaniement, il était clair pour tout un chacun que la politique ne changera pas d'un iota de celle menée depuis le début du mandat. Le pacte de responsabilité figure toujours en tête des priorités du président et la politique de l'offre continuera encore à être l'alpha et l'oméga de Bercy. Austérité pour la population contre allégements de charges pour les entreprises, voila la politique économique du président de la République. Politique que ne renierait en rien son prédécesseur !
 
Pour l'heure, François Hollande a fait le choix de la continuité. Sa seule action, soit disant afin de tenir compte du message envoyé par les Français, a été de réaliser un remaniement a minima. Cela ne suffira clairement pas et il est très probable que le résultat des élections européennes soit similaire, voire pire, à celui des municipales. Gageons d'ailleurs que les scrutins à venir connaitront un sort identique tant qu'aucun changement de fond n'interviendra pas. Le tout étant de savoir si ce changement arrivera un jour ...

samedi 22 mars 2014

Mon choix pour Pont de Claix

En ce samedi 22 mars 2014, et malgré une (trop) longue absence, je reprends aujourd'hui le clavier pour faire face à mes responsabilités. J'avais commencé il y plusieurs mois de cela à réfléchir à un projet pour ma ville, Pont de Claix. Je n'ai malheureusement pas pu arriver au bout de cette réflexion et je le regrette.
 
Mais là n'est pas la question. Demain, partout en France, aura lieu le premier tour des élections municipales. Et comme je l'ai fait à plusieurs reprises sur ce blog lors des derniers scrutins, je souhaite vous faire part de mon choix pour ce premier tour.
 
Petite retour en arrière avant toute chose afin de poser le contexte.
Pendant des décennies, Pont de Claix a été une ville communiste. Ce n'est qu'en 2008 que ce bastion est  tombé face à la liste PS conduite par Christophe Ferrari qui est ainsi devenu le nouveau maire de la commune.
En 2014, le maire sortant se présente à nouveau à la tête d'une liste rassemblant PS, EELV, MRC, PRG, des membres de la société civile mais également le groupe communistes et divers gauche qui siégeait alors dans l'opposition lors de ce mandat qui s'achève.
Face à lui, deux listes sont présentes. L'une de droite conduite par Martine Glé (sans étiquette) et l'autre du Front de Gauche menée par Patrick Durand.
 
Comme en 2008, les Pontois ont donc à trancher entre trois listes. Dont deux de gauche qui, d'après ce que l'on peut entendre, se livrent un combat assez dur. On ne peut d'ailleurs que regretter que le niveau de la campagne, à Pont de Claix en particulier mais dans les villes de France en général, ne soit pas à la hauteur des enjeux de ces élections.
Car, rappelons-le si besoin en est, l'objectif de ce scrutin est d'élire une équipe qui dirigera la ville pour les six prochaines années. Cela n'est pas une mince affaire et un tel choix ne peut donc se faire à la légère.
 
Voila pourquoi, de même que je l'avais fait lors de l'élection précédente, j'ai cherché au maximum à me renseigner sur les listes en concurrence : les candidats, les projets ... Et voici mes conclusions :
 
- sortie très tard du bois, la liste de droite est menée par une personne qui m'est inconnue, ce qui je l'accorde n'est pas un argument. Sur sa liste, nous retrouvons un élu sortant issu de la liste de droite en 2008. Niveau communication, celle-ci n'est clairement pas professionnelle et fait même amateur, au sens péjoratif du terme. Je peux certes comprendre que les moyens manquent certaines photos du trombinoscope de la liste pourraient tout à fait faire office de photos de profil facebook ... De même, le premier tract de cette liste s'est révélé être un vulgaire document word imprimé sur une feuille A4 blanche pliée en deux. Heureusement, la profession de foi est d'une meilleure qualité.
S'agissant du programme, celui-ci me semble quelque peu léger avec le duo classique de la droite : fiscalité et sécurité.
 
- la liste du Front de Gauche est menée par un conseiller municipal d'opposition. Ici, l'accent est mis fortement sur le collectif, ce qui n'est pas illogique au vu de l'appartenance politique avec la mise en avant de soutiens connus et reconnus (ancien maire communiste notamment). Mais on peut également penser que cela vise à cacher un déficit d'individualités. Et ce sentiment est justement renforcé lorsque l'on se penche sur la liste : un tiers des candidats ont moins de 30 ans et l'équilibre entre quartiers n'est pas forcément respecté. Sans parler des doutes que j'ai sur la capacité de la tête de liste à porter au mieux les intérêts de la ville dans la future métropole.
Niveau programmatique, on remarque un certain nombre d'aspects liés au renforcement des quartiers (budget par quartier, ouverture d'une salle par quartier ...) que je ne cautionne pas particulièrement et qui ressemble à du clientélisme et de l'opportunisme électoral, sans parler du coût important de ces mesures. On retrouve également des propositions qui relèvent plus de l'incantation que du concret. Au final, j'ai le sentiment que cette liste ne s'adresse pas à la population entière et je regrette qu'un ou deux projets forts ne se dégagent pas de ce programme.
 
- reste alors la liste conduite par le maire sortant, Christophe Ferrari. Cette nouvelle candidature s'inscrit dans la continuité du mandat précédent tant au niveau du projet que de l'équipe. Au niveau de la liste, il est à noter la volonté de rassemblement de la gauche avec la présence du groupe communistes et divers gauche au conseil municipal. En revanche, je suis plus septique sur le transfert d'une élue MRC de Grenoble à Pont de Claix. Par ailleurs, j'apprécie le souhait de renouvellement et de rajeunissement de cette liste ainsi que le travail sur la réprésentativité des différents pôles de la ville.
Concernant le programme, 70 propositions ont été publiées autour de trois axes majeurs. Grand nombre de ces propositions, trop nombreuses à mon sens, visent à poursuivre l'action engagée ces dernières années. Mais ce programme a le mérite de balayer l'ensemble des domaines de la ville et d'être clairement le plus complet tout en comprenant plusieurs projets d'envergure (création de parcs, gare multimodale ...).
 
C'est donc l'ensemble de ces éléments qui ont conditionné mon choix. Et comme en 2008, pour des raisons similaires d'ailleurs, mon bulletin de vote ira pour le même candidat. Comme il y a six ans, mon vote ira pour l'équipe qui me semble la plus sérieuse et compétente, pour le projet qui me semble le plus ambitieux et le plus réaliste. Bref pour les candidats qui me semblent les plus à même de diriger Pont de Claix pour ces prochaines années.
 
Et comme vous l'aurez surement compris, mon choix se portera en 2014 pour la liste "Passionnément pour Pont de Claix" conduite par Christophe Ferrari. Et j'invite tous les Pontois et Pontoises à faire de même pour que la victoire soit acquise, et pourquoi pas dès le premier tour.