samedi 29 mai 2010

Le 29 mai 2005 cinq ans après : la revanche viendra

Toujours en lien avec le cinquième anniversaire du NON au Traité Constitutionnel Européen (TCE), voici un article issu du blog de Laurent Pinsolle. Il va de soi que j'adhère complètement à ses propos.
 
 
Il y a cinq ans tout juste, nous étions près de 55% à choisir de dire « non » au Traité Constitutionnel pourtant soutenu par la majorité du personnel politique et une plus grande majorité encore des médias.

Un refus qui avait du sens
Les partisans les plus bornés du « oui », dont Alain Duhamel et Serge July, ont réécrit l’histoire à leur manière. Cette semaine encore, le premier affirmait dans sa chronique quotidienne que les Français votaient en fonction de qui leur posait la question. A première vue, le raisonnement pourrait sembler tenir puisqu’en 1992, ce sont plutôt les électeurs de droite qui s’étaient opposés au traité de Maastricht, alors qu’en 2005, c’était plutôt les électeurs de gauche.
Pourtant, ce raisonnement est à courte vue. Il vise principalement à discréditer le vote des Français en sous-entendant qu’ils votent comme des veaux. Cela démontre en fait un profond mépris vis-à-vis des citoyens et une forme de doute sournois sur l’idée même de démocratie. Car une telle analyse est profondément injuste. En effet, lors de ces deux votes, 70% de la population s’est déplacée aux urnes, un score supérieur aux élections présidentielles étasuniennes de 2008 !
Mieux, les deux campagnes ont été aussi intenses qu’une campagne présidentielle, dominant outrageusement les informations pendant deux bons mois avant le vote, laissant à chacun le temps de se faire son opinion. Mieux, les listes de best-sellers de l’époque étaient composées pour moitié de livres consacrés au débat en question. Bref, les Français se sont passionnés pour ces débats, se sont renseignés et en ont débattu partout, en famille ou au travail.
D’ailleurs, une autre analyse permet d’expliquer le biais partisan des deux votes. En 1992, la campagne s’est focalisée sur la souveraineté nationale et son éventuel transfert. Il était logique que les électeurs de droite votent davantage « non » que des électeurs de gauche, plus universalistes. En 2005, le débat s’est centré sur le fait que l’Europe se construit sur un modèle libéral qu’elle impose aux nations. Il était donc logique que ce soit les électeurs de gauche qui la rejettent davantage.

La démocratie bâillonnée
Déjà, la réaction d’une partie des battus du 29 mai ne présageait rien de bon. Serge July s’est fendu d’un édito vengeur qui refusait de voir dans ce vote un véritable choix démocratique et rationnel effectué sur une vision de l’Europe sans doute trop différente de la sienne. Les Français auraient eu peur. Ils auraient voté contre Jacques Chirac. Bref, pour les bien-pensants, les Français étaient trop cons pour comprendre l’intérêt d’un traité dont ils étaient pourtant incapables d’expliquer les avantages concrets.
Malheureusement les trois principaux candidats de la présidentielle étaient tous issus du même camp et plaidaient pour un nouveau traité. Nicolas Sarkozy s’est distingué en affirmant que ce qui avait été fait par le peuple pourrait être défait par les parlementaires, trahissant fondamentalement l’esprit de nos institutions à défaut de la lettre (même s’il a eu le courage de prévenir). Mais à l’époque, il promettait un « mini-traité limité aux questions institutionnelles et qui tiendrait compte du « non » des Français ».
En réalité, comme souvent, le président de la République a fait le contraire de ce qu’il avait dit. Alors que le vote du 29 mai 2005 lui permettait de renégocier ce que bon lui semblait, il s’est empressé de ratifier une copie quasiment conforme du Traité Constitutionnel refusé deux ans auparavant. Pour la première fois dans l’histoire de notre République, le résultat d’un vote populaire a été foulé aux pieds par un gouvernement, puis par l’Assemblée car celle-ci a voté pour la ratification du traité de Lisbonne.
Heureusement, quelques résistants (dont Nicolas Dupont-Aignan) ont refusé cette ratification et dénoncé cette mascarade. Et malheureusement, cette crise qui frappe disproportionnellement notre continent, démontre tous les jours davantage que cette construction européenne nous mène dans le mur. L’Europe qui a été construite depuis 25 ans est un boulet attaché aux économies des pays européens, un boulet pour la croissance et l’emploi.
Le 29 mai 2005, nous avons été une majorité à nous exprimer contre cette politique européenne suivie par le PS, l’UMP, le Modem et les Verts. Un jour prochain, cette majorité se retrouvera pour mettre en place un véritable projet alternatif.

29 mai 2005 - 29 mai 2010 : où en est-on cinq ans après ?

Il y a 5 ans, le 29 mai 2005, la population française rejetait par près de 55 % des suffrages le projet de Traité Constitutionnel Européen (TCE). Trois années plus tard, les vaincus de 2005 prenaient leur revanche en faisant passer par la voie parlementaire ce que le peuple leur avait solennellement refusé : le traité de Lisbonne, fac similé du précédent, fut adopté à une large majorité.
Source : lequotidien.re
 
Je me souviens très bien des débats autour du TCE. La plupart des médias et des politiques relayaient des appels au "OUI". A cette époque, j'étais en seconde et m'intéressait peu à la politique. Néanmoins, je trouvais que ce traité pouvait être une bonne chose pour faire avancer les choses en Europe. Je ne comprenais donc pas comment on pouvait s'y opposer et je croyais que refuser le traité revenait à rejeter l'Europe.
 
Depuis, j'ai pris conscience de mon erreur et je suis donc content que mes compatriotes aient voté NON en 2005. Aussi, je ne peux que regretter que notre cher président ait choisi de passer outre le peuple et de faire ratifier le traité de Lisbonne par le Parlement. En effet, je considère qu'il s'agit d'un déni de démocratie flagrant qui est indigne de la France. Pour autant, l'Union Européenne est coutumière de ces faits puisque les résultats des référendums des Irlandais en 2001, des Hollandais en 2005 et à nouveau des Irlandais en 2008 n'ont pas été pris en compte par les technocrates de Bruxelles, tout du moins jusqu'au moment où la "bonne réponse" sera donnée.
 
Quoi qu'il en soit, le traité de Lisbonne est entré en vigueur depuis le 1er décembre 2009. On nous promettait monts et merveilles, on nous rabâchait que ce traité permettrait à l'UE de mieux fonctionner, d'être plus puissante ... Tout cela pour quoi ? A première vue, pas grand chose si ce n'est davantage de problèmes. L'exemple le plus flagrant est la volonté affichée de doter l'UE d'une direction stable. Malheureusement, nous en sommes arrivés à un point où il existe une flopée de dirigeants : Barroso le président de la Commission, Von Rompuy le président du Conseil Européen, Ashton la représentante des affaires étrangères, Trichet le président de la BCE, Juncker le président de l'Eurogroupe. Mais il faut également tenir compte du chef d'Etat ou de gouvernement qui assure la présidence tournante du conseil de l'Union ainsi que des chefs d'Etats les plus influents et notamment la France et l'Allemagne.
Le traité de Lisbonne a donc transformé encore un peu plus l'UE en une grosse usine à gaz avec la multiplication de pseudo-dirigeants, et cela sans qu'il n'émerge un interlocuteur unique pour le reste du monde comme cela était prévu. Mais cet exemple n'est pas isolé et il existe bien évidemment d'autres dysfonctionnements.
 
En réalité, depuis le 29 mai 2005, nous n'avons pas réellement avancé. Je dirais même plus que nous avons régressé, notamment au niveau démocratique. Pour autant, et malgré la voie sans issue dans laquelle nous nous sommes engagés, nos dirigeants persistent à accélérer sans retenue. D'ailleurs, José Manuel Barroso a confirmé que l'élargissement ne serait en aucun cas ralenti ou remis en cause. Cela est d'autant plus curieux (stupide) que l'UE connaît actuellement une crise très inquiétante.
Mais bon, comme le chantait Ray Ventura, "Tout va très bien, madame la marquise"...

mardi 25 mai 2010

Noces de cuir pour les chroniques de Tomgu

Et oui, en ce jour du 25 mai 2010, mon blog fête ses noces de cuir suite à deux ans d'existence. Deux ans donc durant lesquels j'ai pu librement m'exprimer sur divers thèmes en réponse à des sujets d'actualités.
 
Au lancement de ce blog, je ne pensais pas que l'aventure durerait aussi longtemps. En effet, même si j'essaye au maximum de publier deux articles par semaine, il est parfois difficile de tenir cette règle. Quand je ne manque pas de temps, c'est souvent l'inspiration qui me fait défaut. Malgré tout, et en dépit d'une certaine irrégularité, ce blog s'inscrit dans la durée.
 
Mon premier article date du 25 mai 2008 mais mon intérêt pour la politique remonte à plus longtemps, et plus précisément à la campagne pour l'élection présidentielle de 2007. C'est vraiment à partir de cette date que ma curiosité s'est accrue. En fait, j'étais, à l'époque, un fervent défenseur de Nicolas Sarkozy. J'appréciais ses propos qui me semblaient novateurs et pleins de bon sens. Je l'ai même soutenu durant sa première année de présidence. Malheureusement, mon engouement pour Sarkozy est reparti aussi vite qu'il n'était arrivé quand je me suis rendu compte du vide qu'il existait derrière les mots. Comme beaucoup de nos concitoyens, je me suis laissé séduire par de belles paroles et le retour à la réalité n'en fut que plus dur.
 
Depuis, mon positionnement sur l'échiquier politique n'a cessé d'évoluer mais je pense aujourd'hui être arrivé à maturité. Il est bien sur possible que je change d'avis sur certains sujets mais, pour le moment, j'ai les idées claires sur les thèmes majeurs pour notre pays. A l'heure actuelle, je me sens proche de Nicolas Dupont-Aignan et de son parti Debout la République sur la majorité des points mais aussi de Jean-Luc Mélenchon et son Parti de Gauche bien que quelques désaccords persistent. Pour autant, et malgré le fait qu'à l'heure actuelle je n'ai jamais voté pour la droite, je ne me sens pas de gauche. Je me définirais plutôt, peut-être à tort, comme un partisan de la droite gaulliste, sociale et républicaine. A ce titre, j'attends avec impatience le discours de Dominique de Villepin à l'occasion de la fondation de son mouvement politique le 19 juin prochain.
 
Enfin bref, tout cela pour dire que je ne suis pas l'homme d'un parti. Je crois en des valeurs, en des idéaux et  je pense ne pas en avoir changés depuis le temps. Mon vote se portera donc vers celui qui défendra mes convictions, quel que soit son camp. D'ailleurs, il me semble que le référentiel gauche/droite est, pour grande partie, dépassé, erroné. Il apparaît de plus en plus clairement  que le clivage se situe dorénavant autour de la question européenne, entre les partisans d'une Europe fédérale qui souhaitent la création des Etats-Unis d'Europe et les défenseurs d'une Europe respectueuse des nations et basée sur des coopérations entre Etats souverains.
 
Quoi qu'il en soit, ce blog fête donc aujourd'hui ses deux ans d'existence et j'espère vivement pourvoir continuer ces chroniques le plus longtemps possible afin, pourquoi pas, de transformer  un jour ces écrits en un réel programme politique à défendre devant les électeurs ...

samedi 22 mai 2010

De qui se moque-t-on ?

En plein débat sur les sacrifices nécessaires pour maintenir le système de retraites, la phrase risque d'embarrasser la majorité. Interrogé, mercredi 19 mai par Canal +, sur la définition des "riches" qui seraient taxés pour financer les retraites, le député UMP Hervé Mariton, a expliqué : "Je gagne 5 000 euros par mois, je ne me considère pas comme riche ; c'est le revenu d'un cadre moyen."
Hervé Mariton ignore sans doute la réalité financière du "cadre moyen". Selon l'Insee, le salaire médian (50 % sont au-dessus, 50 % au-dessous) net d'un cadre administratif, comptable ou financier, était de... 2 800 euros en 2007-2008.
Signalons enfin ces chiffres : en 2007, la moitié des Français disposaient d'un revenu inférieur à 18 170 euros par an  (1500 euros par mois).
Source : lemonde.fr
 
Décidément, il semble que les élus de la majorité aiment tendre le bâton pour se faire battre. Ces propos en sont un nouvel exemple. Cette polémique soulève deux questions. La première concerne le seuil à partir duquel on est considéré comme riche. La seconde est relative aux traitements des élus de la République et, plus largement, des politiques en général.
 
Premier point donc, la richesse.
Tout le monde peut aisément citer des personnes riches. Je pense notamment aux patrons du CAC40, aux footballeurs, aux acteurs ... Chacun admet que ces individus sont riches. Pour autant, la notion de "riche" me paraît subjective dès lors que les revenus sont moins mirobolants. Par exemple, un smicard trouvera que son voisin qui touche 3000 € par mois est riche. Or ce même voisin pourra estimer qu'il n'est pas riche, à la différence de son collègue qui lui a un revenu mensuel de 5500 €. Et ainsi de suite.
C'est pourquoi je crois que l'idée de richesse est assez hasardeuse et doit être appréhendée par la comparaison avec autrui. Aussi, il est plutôt difficile d'être riche en soi. Pour moi, on est plus ou moins riche par rapport à quelqu'un.
Pour autant, nous ne sommes pas plus avancés qu'au départ. Or si l'on veut "faire payer les riches", il est indispensable de définir des contours, des critères qui permettent de les identifier. Si je continue mon raisonnement, ce seuil doit être fixé en fonction du reste de la population. On pourrait alors considérer qu'un individu est riche dès lors que ses revenus mensuels dépassent cinq fois le salaire moyen des Français. Ce ratio n'est qu'un exemple mais cette méthode me semble être la plus pertinente et la plus juste.
 
Second point soulevé par cette affaire, les revenus des élus.
Dans ses propos, le député de la Drôme déclare gagner 5000 € par mois. Or, ce chiffre s'avère faux dans la mesure où il bénéficie également des indemnités de maire mais aussi d'avantages en tout genre (indemnités de frais de mandat, billets de train gratuits ...). 
Mais Hervé Mariton n'est (malheureusement) pas le seul à bénéficier de tels revenus. La plupart des élus, de quelque parti que ce soit, jouissent d'indemnités non négligeables qui leur permettent de vivre (très) confortablement. Il faut, en outre, tenir compte des nombreux avantages en nature (véhicule de fonction, logement ...) et de leur système de couverture sociale, et notamment la retraite, plus que favorables.
Pour autant, tous les politiques ne sont pas à mettre dans le même panier. Effectivement, les plus gros privilégiés sont à chercher parmi les parlementaires et dans les ministères et non pas dans les collectivités locales, tout du moins pour leur grande majorité.
 
En ces temps de rigueur où le peuple doit se serrer la ceinture, il me semble normal que toute la société paye pour les errements des banques et des politiques. C'est pourquoi je suis favorable à l'abrogation du bouclier  fiscal, le rétablissement de la progressivité de l'impôt, la suppression de la plupart des niches fiscales mais aussi et surtout à la diminution immédiate des indemnités parlementaires et ministérielles de 20 %.
Aujourd'hui, les classes moyenne et populaire ont l'impression d'être les dindons de la farce au profit des "élites" de la nation. Il me semble donc urgent de rétablir une certaine égalité dans ce pays, notamment face à la fiscalité. Dans le cas contraire, il faudra s'attendre à une explosion sociale et à un retour de la lutte des classes.

mardi 18 mai 2010

Zemmour confirme mes propos !

Dans mon dernier article, je vous parlais de la domination allemande de l'Union Européenne. Certains trouvaient que j'affabulais et que mes propos étaient fortement teintés de subjectivité, voire de mauvaise foi. Néanmoins, je suis tombé sur une vidéo d'Eric Zemmour dans laquelle il fait la même analyse que moi. Ce journaliste serait-il lui aussi en train de divaguer ? Je ne le crois pas. D'ailleurs, de plus en plus d'individus (politiques, économistes, citoyens ...) arrivent progressivement à la même conclusion.
Ci-dessous, la chronique d'Eric Zemmour sur RTL.
 



Cette vidéo me donne l'occasion de dire quelques mots sur cet excellent journaliste et chroniqueur qu'est Zemmour. Je l'ai découvert chez Laurent Ruquier dans "On n'est pas couché" il y a quelques temps déjà et depuis je le suis très régulièrement.
J'apprécie beaucoup cet homme pour ses qualités d'orateur mais aussi pour sa grande culture, notamment dans le domaine historique. En outre, je le rejoins fréquemment sur ses prises de position et suis, la plupart du temps, en accord avec ses idées.
Pour moi, Eric Zemmour constitue une sorte de modèle de débatteur dans la mesure où celui-ci oppose systématiquement des arguments rationnels et valables à ses contradicteurs, sans remettre en question la personne elle-même.
Zemmour est également un pourfendeur de la pensée unique et se fiche éperdument du politiquement correct. Mieux encore, il n'hésite pas à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Cela lui a d'ailleurs valu un certain nombre de problèmes dont le récent lynchage médiatique suite à une polémique stérile et non fondée.
Pour autant, les propos du journaliste ne sont pas des paroles d'Evangile. Aussi, certaines de ses déclarations peuvent déplaire à certains. Malgré tout, le censurer serait la pire des choses. Et comme l'a très justement dit Evelyn Beatrice Hall, "je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer".

vendredi 14 mai 2010

L'UE n'est pas une Allemagne bis !

La Commission de Bruxelles a fait mercredi des propositions controversées pour contrôler les budgets des pays européens. La Commission européenne suggère qu'à partir de l'an prochain, les projets de budgets nationaux lui soient soumis, puis examinés par les ministres des Finances européens, avant d'être présentés aux Parlements nationaux. Elle a par ailleurs suggéré à l'avenir de "conditionner" les subventions de l'Union européenne au respect par les pays membres d'une saine discipline budgétaire.
« Le fait que la Commission puisse faire des commentaires à un stade précoce et dire qu’un budget ne correspond en aucun cas aux critères du pacte de stabilité et de croissance n’est pas, selon moi, une mauvaise chose », a aussitôt réagi la chancelière allemande Angela Merkel (CDU).
Plus tôt, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet avait jugé "capital" de "renforcer la surveillance des politiques menées par les uns et les autres sur le plan budgétaire". Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a de son côté appelé mercredi les pays européens à renforcer leur coordination budgétaire, suggérant la possibilité d'effectuer des transferts budgétaires entre Etats.
Source : leparisien.fr
 
Une fois de plus, cette chère Commission s'illustre par des propositions visant à prendre le pas sur les Etats. En effet, ces mesures, si elles sont appliquées, constitueront une nouvelle atteinte à la souveraineté des nations européennes. Ainsi, et même si certains prétendent le contraire, les technocrates de Bruxelles pourront décider, de manière indirecte, des politiques budgétaires à mettre en oeuvre. Cela sera tout simple puisqu'en cas de refus d'inflexion de la part d'un Etat, celui-ci risquera de se voir supprimer ses subventions, sous prétexte d'un manque de rigueur.
Cela est tout simplement honteux. Pour autant, cela n'a rien de surprenant de la part de Barroso et de ses sbires.
 
Le plus inquiétant dans cette histoire est que certains pays approuvent ce "hold-up" démocratique et l'encouragent même. En réalité, par certains pays, il faut comprendre Allemagne. Effectivement, Berlin mène depuis des années une politique de rigueur permanente, avec des prestations sociales faibles et une limitation des salaires et ce afin de maintenir sa compétitivité à l'exportation. Il est donc difficile pour les Allemands qui se serrent la ceinture de payer pour d'autres alors que ces derniers vivent, prétendument, au dessus de leurs moyens. C'est d'ailleurs pour ces raisons que Merkel a trainé les pieds pour accepter le plan de sauvetage de la Grèce.
 
Malgré tout, il semblerait que l'Allemagne ait réussi à imposer son modèle au niveau européen. De fait, tous les pays ont adopté ou vont adopter des plans d'austérité pour les années à venir. En outre, il paraît presque acquis que Jean-Claude Trichet sera remplacé par un Allemand quand son mandat à la tête de la BCE (Banque Centrale Européenne) arrivera à échéance en 2011.
Mais cela n'est pas nouveau dans l'UE. Ainsi, et plusieurs économistes le confirment, l'euro a été calqué sur le deutschemark afin de le faire mieux accepter par l'Allemagne. De même, l'autisme de la BCE est lui aussi impulsé par ce pays.
 
Depuis les fondements de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier), le couple franco-allemand a toujours occupé une place prépondérante. Cela s'explique notamment par la volonté de la France, au travers du général De Gaulle, de tendre la main au vaincu afin d'aller de l'avant suite à la seconde guerre mondiale. Depuis, les présidents successifs ont oeuvré à entretenir cette relation. Toutefois, il apparaît clairement que l'Allemagne cherche à prendre la direction de l'UE ou tout du moins de peser davantage dans les décisions, et cela aux dépends des autres nations et surtout de la France. L'analyse de la gestion des différentes crises (politique,  financière, économique et militaire) de ces dernières années vient clairement appuyer ces affirmations.
 
Personnellement, je crois qu'il est grand temps de mettre un terme à ce prétendu couple franco-allemand qui, selon moi, ne se justifie pas/plus. Depuis longtemps déjà, je suis un fervent défenseur de la mise en place d'une union latine regroupant la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal. Celle-ci permettrait de créer un groupement de pays ayant une histoire, une culture, une économie assez similaires.
Je crois également que cette stratégie devrait être appliquée à l'ensemble de l'UE afin de créer des ensembles homogènes de nations dans le but de renforcer les coopérations interétatiques mais aussi de faciliter le fonctionnement de l'Europe.
En outre, ces blocs constitueraient des zones monétaires optimales où il serait possible d'instaurer une monnaie unique, une politique économique commune et surtout une certaine forme de protectionnisme.
 
Malheureusement, il est clair que nos dirigeants prennent une toute autre direction. En effet, nous nous dirigeons vers un élargissement toujours plus important avec la future intégration de la Croatie ou encore l'entrée de l'Estonie dans la zone euro début 2011.
Pour autant, il est possible que la crise de la dette qui se joue actuellement permette une prise de conscience de la part des dirigeants européens mais aussi des peuples, qui seront les premiers concernés par de telles évolutions. Les Grecs pouvant tout à fait le confirmer ...

samedi 8 mai 2010

D'une guerre à l'autre ...

Aujourd'hui, nous sommes le 8 mai 2010. Il s'agit là du 65ème anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie. Pour rappel, c'est à cette date que la reddition de l'armée allemande est signée. Néanmoins, il faudra attendre le 2 septembre 1945 et la capitulation du Japon pour que la seconde guerre mondiale soit réellement terminée.
 
Cette période de notre Histoire doit rester dans nos mémoires et nous ne devons pas oublier que certains ont choisi de se battre jusqu'au bout, allant à l'encontre de la volonté du gouvernement de l'époque. Durant cette guerre, les peuples des nations européennes se sont ligués contre l'ennemi commun : Hitler et ses sbires.
 
Aujourd'hui, les combats ont cessé en occident, notamment grâce à la création de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) en 1951. Malgré tout, la guerre économique, qui sévit depuis des décennies, n'a jamais fait autant de victimes. Même si les ordinateurs ont remplacé les canons et les fusils, les dégâts demeurent conséquents.
 
Ainsi, la crise actuelle en Grèce en est le parfait exemple. En effet, ce pays est attaqué de toutes parts par les marchés financiers qui spéculent massivement sur la dette grecque. Le gouvernement en place, lui, collabore de manière plus ou moins complaisante avec l'ennemi. Celui-ci vend son honneur pour essayer de sauver sa peau mais il y a fort à parier que le remède sera pire que le mal. D'ailleurs, le peuple grec est le premier à pâtir de la situation et subi tant bien que mal les conséquences de ces querelles. Par chance, certains habitants tentent comme ils le peuvent de résister.
 
Cela ne vous rappelle rien ? Vraiment ? Pensez justement à la situation de la France durant la seconde guerre mondiale. Alors bien sûr il est possible de trouver ma métaphore grossière et déplacée. Pour autant, il est assez troublant de constater les similitudes qui existent entre les deux situations, et ce à 65 ans d'écart et dans des contextes très différents.
 
Le cas de la Grèce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Toutefois, il est certain qu'il ne s'agit pas là d'un phénomène isolé. D'ailleurs, cette crise devrait rapidement s'étendre à l'ensemble de la zone euro, en commençant par l'Espagne et le Portugal.
 
Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une position délicate où les marchés financiers et l'ultralibéralisme constituent incontestablement des adversaires de taille. La bataille sera rude mais rien n'est perdu d'avance. Au contraire, le retournement de situation et la victoire de 1945 en est la preuve. Il me semble donc nécessaire de lutter contre ce système qui tend à sacrifier les peuples sur l'autel des superprofits.
Malheureusement, je ne peux que constater que l'Union Européenne, le FMI et l'ensemble des gouvernements européens s'avèrent inefficaces et impuissants. Pire, ils oeuvrent à aggraver la situation et à saigner nos pays comme l'a été l'Argentine autrefois.
 
Une autre voie me semble possible mais j'ai bien peur que nos dirigeants persévèrent dans la direction actuelle. Un changement de cap s'impose et ce, le plus rapidement possible avant qu'il ne soit trop tard ...

dimanche 2 mai 2010

Arrêtons avec ces histoires de stigmatisation !

Stigmatiser (verbe transitif) : Dénoncer, critiquer publiquement quelqu'un ou un acte que l'on juge moralement condamnable ou répréhensible.
Source : larousse.fr
 
Aujourd'hui, le mot "stigmatiser" revient un peu à toutes les sauces. Il me semblait donc nécessaire d'en rappeler la définition pour bien savoir de quoi l'on parle.
 
Depuis longtemps, ce terme est utilisé en politique comme un contre argument permettant d'éviter les sujets sensibles. Actuellement, il est beaucoup question de stigmatisation de la communauté musulmane, en lien avec le débat sur l'identité nationale, le problème de la burqa ou encore l'affaire du mari polygame.
 
Je voulais tout d'abord rappeler que la France est, selon la Constitution de 1958, une République une et indivisible. Aussi, il n'existe qu'un peuple, le peuple Français. Contrairement au Royaume-Uni qui a adopté le modèle de la cohabitation de communautés repliées sur elle-même, la France ne reconnaît officiellement aucune communauté, de quelque espèce que ce soit. Ainsi, on ne saurait parler de communauté musulmane mais plutôt de Français musulmans.
 
Maintenant que les choses ont été clarifiées, j'en reviens à ce prétendu phénomène de stigmatisation. En ce moment donc, il est reproché au gouvernement de stigmatiser les personnes de confession musulmane en mettant en avant des sujets plus ou moins liés avec leur religion.
Or, je crois que cela n'est absolument pas le cas. En effet, toutes les affaires que j'ai évoquées plus haut n'ont pas de lien direct avec la religion musulmane. Elles ne sont que l'expression d'un intégrisme religieux. La burqa en est un parfait exemple puisque celle-ci n'est pas une prescription religieuse mais une tradition locale importée d'Afghanistan.
La plupart des gens condamnent donc ces pratiques, et rejettent au delà toute forme d'intégrisme et d'extrémisme qui par définition sont mauvais.
Je crois donc que ces accusations de stigmatisation ont pour seul objectif de maintenir le statu quo et de ne pas s'attaquer aux vrais sujets qui conditionnent l'élaboration du modèle de société que nous voulons.
 
Malgré tout, je peux comprendre que les Français musulmans puissent être lassés que l'on ressasse encore et encore les mêmes sujets et qu'ils puissent ressentir une certaine gêne. Pour autant, je suis persuadé que la majorité de nos concitoyens n'assimilent pas les comportements extrêmes vus à la télé à ceux de la plupart des musulmans qui pratiquent leur foi en toute discrétion et dans le respect des règles de la République.
 
Pour autant, l'amalgame est toujours possible. C'est pourquoi il me semble impératif de donner la parole à tous ces musulmans modérés, à cette majorité silencieuse qui pâtit de l'image que l'on donne de leur religion. Il faut que ceux-ci puissent s'exprimer au grand jour afin de condamner ces pratiques et faire un travail de pédagogie envers la masse pour expliquer que l'Islam n'est pas l'islamisme et que les musulmans ne sont pas tous des barbus qui obligent leur femme à porter le voile.
 
La religion musulmane, tout comme les autres religions, a sa place dans la France du XXIème siècle du moment que chacun respecte l'autre et ne cherche à lui imposer ses croyances. De plus, la religion doit rester du domaine privé et ne doit pas interférer avec la sphère publique.
C'est sous ces conditions que l'on pourra évoluer dans une société apaisée ou le "vivre ensemble" est la règle et non plus l'exception.