mercredi 30 juillet 2008

Les enfants ne sont pas des merguez que l'on fait griller dans unevoiture

Irresponsable ! Nous avons appris, aujourd'hui encore, qu'une petite fille de deux ans avait été laissée par sa mère dans sa voiture garée sur le parking d'un supermarché près de Clermont-Ferrand. L'issue est toutefois plus heureuse que celles des deux enfants morts dans la même situation les 15 et 22 juillet dernier. En effet, grâce à un passant et un vigile, la fillette a pu être sauvée.

Il s'agit donc du troisième cas en quelques semaines. La situation pourrait être burlesque si la fin n'était pas aussi dramatique. Effectivement, certains gags mettent en scène des parents oubliant leurs enfants. Pourtant, il me semble impossible d'oublier son enfant dans une voiture. Ces personnes ne jettent-elles donc jamais un dernier coup d'oeil à leur auto en partant ?

Que faire après ce drame ? Bien évidemment, la vie de ces personnes est ruinée alors doit-on en plus assortir cette souffrance d'une peine de prison ? C'est vrai qu'il y a eu un homicide involontaire, qui est un délit et est donc passible de prison mais cela est-il raisonnable ? En quoi, cette personne représente-t-elle un danger pour la société ? Aussi, au vu des réponses à ces questions, je pense qu'un séjour en prison (qui sont qui plus est surpeuplées) n'est donc pas la solution. Je crois, au contraire, que ces parents doivent être soutenus psychologiquement et suivis par un spécialiste pour éviter toute tentative de suicide.

Alors messieurs, dames, s'il vous plaît, ne laissez jamais un être vivant (cela inclut les animaux) seul dans une voiture sans surveillance.

lundi 28 juillet 2008

Edvige ou la "big sister"

Un décret paru au journal officiel du 1er juillet 2008 a institué un fichier nommé Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale). Ce fichage, assuré par la Direction centrale de la sécurité publique (fusion des Renseignements Généraux et de la DST), a provoqué un tollé au sein des associations. En effet, il permettra de recenser, dès 13 ans, des personnes jugées "susceptibles de porter atteinte à l'ordre public", et de centraliser des informations sur "des personnes exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique, ou jouant un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif".
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a émis des réserves sur deux aspects controversés du fichier : la possibilité de collecter des informations relatives aux mineurs de 13 ans et plus, et la possibilité de collecter des informations relatives aux origines ethniques, à la santé ou à la vie sexuelle des personnes.

Ce nouveau fichier est assez lamentable car il introduit un fichage systématique des personnes prenant part à la vie de la communauté. On ne cesse de se plaindre du manque d'engagement des Français, et bien ce n'est pas avec ce texte là que l'on va arranger les choses.
De plus, le fait de regrouper, dans un même fichier, les membres d'une association, d'un parti politique ou d'un syndicat et les personnes susceptibles de porter atteinte à l'ordre public me parait gênant car cela revient à considérer le militantisme comme une sorte d'action de rébellion.
Je ne suis pas fondamentalement opposé au principe du fichage car cela peut parfois être nécessaire (terrorisme grand banditisme, pédophilie ...) mais il apparaît ici que ce fichier regroupe des informations superflues et inutiles.
En outre, ce texte supprime la présomption d'innocence (on est présumé innocent jusqu'à que soit prouvé le contraire) car les personnes fichées sont potentiellement dangereuses donc potentiellement coupables.
Enfin, la consultation de ce fichier se pose. Effectivement, comment être sûr que les informations qui y sont contenues ne seront pas détournées de leur but premier.

La mise en place de ce fichier me semble donc assez incompréhensible dans la mesure où son utilité n'est pas réellement avérée et que celui-ci va à l'encontre de la devise de notre pays : LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE.


Voici le lien d'une pétition visant à obtenir l'abandon du fichier EDVIGE :  http://nonaedvige.ras.eu.org/

vendredi 25 juillet 2008

Une réforme de la carte militaire lourde de conséquences

Français Fillon annoncé, jeudi matin, la nouvelle carte militaire dans le cadre de la modernisation des armées. Finalement, 83 unités seront supprimées à partir de 2009 et à terme, 54 000 postes seront supprimés dans l'armée.
Le premier ministre a également assuré que 320 millions d'euros seraient consacrés aux territoires les plus touchés.

Deux mots me viennent à l'esprit en pensant à cette réforme : nécessaire et catastrophique.
Nécessaire, tout d'abord, car il est vrai que l'armée se doit d'évoluer avec son temps et de s'adapter aux nouvelles menaces. De plus, il me semble utile de regrouper certaines unités afin de mutualiser les moyens et les efforts pour redoubler d'efficacité.
Catastrophique, ensuite, car il est évident que la suppression de ces régiments handicapera fortement pour les communes les accueillant puisque cela sera très dommageable pour leur économie locale. En outre, fermer ces bases militaires, en place depuis des années, revient, en quelque sorte, à amputer les municipalités d'une part de leur histoire.

Alors certes le gouvernement a promis des aides mais comment compenser la perte démographique pour les agglomérations, la perte d'un foyer pour les militaires et leur famille ou encore la perte d'un emploi pour toutes les personnes gravitant autour de ces casernes ?

lundi 21 juillet 2008

La réforme des institutions est adoptée

Les 906 sénateurs et députés, réunis aujourd'hui en congrès, ont adopté, par 539 voix pour, 357 voix contre et 9 abstentions, le projet de loi de modernisation des institutions. La réforme a donc été votée à 1 voix près.
Personnellement, je trouve que cette réforme permet de réelles avancées mais il me semble que certaines dispositions sont superflues. En outre, je regrette que certaines mesures n'aient pas été incluses dans ce projet de loi. Je pense notamment au non-cumul des mandats, à la réforme du sénat ou encore à un dispositif sanctionnant l'absentéisme  au  Parlement.
Il apparaît également que cette réforme (la 24ème depuis 1958) n'est pas forcément indispensable, comparativement à tous les chantiers, autrement plus important, devant être entrepris.

Voici les principales mesures que les parlementaires ont approuvées ainsi qu'un bref commentaire sur chacune d'elles.

- Limitation du nombre de mandats présidentiels à deux consécutifs
Cette disposition est, selon moi, complètement inutile car il est dommage de se passer des services d’une personne compétente seulement car elle a déjà gouverné dix ans. En outre, on s’aperçoit que depuis le début de la Vème  République, aucun président n’a effectué plus de deux mandats, soit par choix personnel (Jacques Chirac), soit par revers électoral (Valéry Giscard d’Estaing après son premier mandat). 

- Possibilité pour le Président de s’exprimer devant le parlement réuni en Congrès
Cette mesure est l’une de celles qui est la plus aberrante dans cette loi car elle va à l’encontre de la séparation des pouvoirs. De plus, elle rend caduque la fonction du Premier ministre en permettant au Président de réaliser son travail.

- Suppression du droit de grâce collective
Ce dispositif me paraît assez juste car elle maintient la grâce à titre individuel tout en empêchant des grâces massives, telles que celles du 14 juillet, qui ne sont pas forcément raisonnables.
 
- Encadrement des pouvoirs exceptionnels du président
Cela ne me semble pas très utile car les pleins pouvoirs ne sont, de nos jours, guère plus utilisés et ne le seront qu’en cas de conflit mondial, ce qui espérons n’arrivera pas d’ici peu.

 - Droit de veto du parlement (majorité des 3/5) pour les nominations les plus importantes
Même si le seuil de parlementaires sera difficile à atteindre, cette résolution me dérange car elle peut faire beaucoup de dégâts. En effet, même si cet encadrement peut, dans une certaine mesure, limiter les abus et la collusion, on risque d’assister à des tractations et des débauchages de parlementaires afin qu’ils approuvent les nominations.

 - Limitation du nombre de membres du Gouvernement
Je pense sincèrement que ce point est très important et aurait dû être mis en place bien avant. Pourtant, il faudrait  également plafonner le nombre de collaborateurs ministériels afin d’éviter de creuser encore plus le déficit public.
 
 - Reprise du mandat de parlementaire pour les membres du gouvernement cessant leurs activités ministérielles
Ce dispositif me semble complètement  insensé car elle revient à redonner un poste à une personne qui l’a précédemment quitté sans nouvelle élection. En outre, il apparaît que la personne ayant pris l’intérim sera tout bonnement remercié et destitué de ses fonctions.

 - Obligation d’informer, dans les trois jours, le Parlement de l’envoi de troupes à l’étranger et d’obtenir son approbation au-delà de quatre mois d’intervention
Je ne crois pas que cet article va fondamentalement bouleverser les choses mais cela va permettre d’impliquer les parlementaires dans un domaine réservé auparavant au Président.

 - Examen des textes issus des commissions et non ceux du gouvernement, à l’exception du budget
Cette mesure me semble logique et pleine de bon sens car elle reconnaît le travail des commissions et leurs amendements.

 - Maitrise de la moitié de l’ordre du jour par les assemblées
Cela est une bonne disposition qui permet aux assemblées de mettre en avant leurs propositions de lois. Il faudra toutefois faire attention à ce que l’opposition soit impliquée dans la fixation de l’ordre du jour.

 - Limitation du recours de l’article 49-3 (permet de faire adopter une loi sans vote en mettant en jeu la responsabilité du gouvernement) aux seules lois de finances, de sécurité sociale et à un autre texte par session
L’article 49-3 étant assez peu utilisé, sa limitation est plus symbolique qu’autre chose.
 
- Augmentation du nombre de commissions permanentes de six à huit
Cette résolution est utile si ces nouvelles commissions sont réellement nécessaires.
 
- Création d’un référendum d’initiative populaire initié par 1/5 des parlementaires et soutenus par 1/10 des électeurs
La création de ce référendum est, à mon avis, le point central de ce projet de loi. L’idée est formidable mais il faut veiller à ce que sa mise en pratique ne soit pas trop compliquée. En outre, il faut également faire attention à ce que ce référendum soit utilisé à bon escient et non pour des sujets futiles.
 
- Maintien du référendum pour toute nouvelle adhésion à l’Union Européenne sauf si la majorité des 3/5 des parlementaires ne saisisse le président
Cet article a finalement peu d’incidence sur le cours des choses mais il a le mérite de calmer les contestations relatives à l’entrée de la Turquie dans l’UE.
 
- Augmentation du nombre de sénateurs (de 331 à 348)
Ce dispositif semble assez malvenu quand on voit le déficit du pays. Aussi, une hausse du nombre de sénateurs va immanquablement creuser ce déficit.
 
- Représentation des Français de l’étranger au Sénat et à l’assemblée Nationale
Cette mesure ne me semble pas forcément justifiée car même si le Parlement doit représenter tous les Français, je crois que les Français vivant loin du territoire national (les DOM-TOM font parti de ce territoire) n’ont pas à interférer dans les lois du pays car ils ne seront pas concernés par celles-ci.
 
- Possibilité pour tout citoyen de saisir le Conseil Constitutionnel à travers le filtre du Conseil d’Etat et de la Cour de Cassation
C’est une bonne chose que la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat filtrent les demandes mais il ne faut pas que cela complique et allonge trop la procédure.
 
- Création d’un défenseur des droits des citoyens qui recueillera les réclamations des personnes s’estimant lésées par un service public
Il faudra voir en pratique si cela est plus avantageux de recourir à ce défenseur que de s’adresser au tribunal administratif.

jeudi 17 juillet 2008

Plus de structures pour les handicapés et leur famille

On a appris lundi le meurtre d'un homme lourdement handicapé à Claix (Isère, à quelques kms de chez moi). Celui-ci a été tué par sa mère car elle ne voulait pas que son fils devienne un poids pour sa fille. Il s'agit donc d'un geste de désespoir, ce que les magistrats ont bien compris.

Cet acte a permis d'ouvrir le débat sur l'accueil des handicapés et le soutien apporté aux familles. On ne peut cependant que regretter le manque d'organismes visant à soulager l'entourage des infirmes. Il faudrait multiplier le nombre d'instituts, gérés au niveau départemental, pouvant accueillir les personnes invalides et leurs proches en cas de coup dur  ou tout simplement pour discuter.
On peut également constater que l'intégration des handicapés dans le monde du travail est très (trop) faible alors que ceux-ci sont souvent demandeurs puisqu'une indépendance financière est le premier pas vers l'autonomie. Il conviendrait alors d'inciter les entreprises à recourir à cette main d'oeuvre, en commençant tout d'abord par la fonction publique.
Il ne faut toutefois pas oublier tous ceux qui ne peuvent travailler du fait d'un lourd handicap. Aussi, les aides leur étant accordées devraient être, selon moi, proportionnelles au taux d'invalidité et avoir un seuil minimal afin qu'ils puissent vivre décemment.
Enfin, afin de faciliter leur quotidien, il faut engager une série de chantiers pour aménager les accès aux bâtiments privés mais surtout publics. De plus, toutes les nouvelles constructions devraient être conçues pour être accessible à tous car il paraît aberrant que, de nos jours, des personnes en fauteuil roulant ne puissent profiter de services faute d'ascenseurs ou de plan incliné.

La cause du handicap est de plus en plus prise en compte par nos dirigeants mais les actions concrètes et les projets suivis d'actes réels sont encore trop modestes.

dimanche 13 juillet 2008

Vers une remise en cause du nucléaire ?

En début de semaine dernière, sur le site du Tricastin à Bollène (Vaucluse), a eu lieu une fuite d’uranium. Cet accident, heureusement sans gravité, a bien évidemment relancé le débat autour de l’utilisation de l’énergie nucléaire et de nombreuses manifestations ont eu lieu, principalement, dans la capitale.

Il apparaît cependant que sortir du nucléaire n’est pas envisageable dans l’immédiat. En effet, notre électricité est principalement créée grâce aux centrales nucléaires et y renoncer reviendrait à sacrifier notre indépendance énergétique. De plus, les énergies alternatives (hydrogène, solaire, éolien …) ne sont pas assez développées et le pétrole est trop cher pour compenser les pertes occasionnées.

Ainsi, une sortie du nucléaire est impensable mais il est vrai que la production d’énergie à partir de la fission nucléaire (éclatement de gros noyaux par un électron), comme cela se fait actuellement, n’est pas idéale dans la mesure où elle engendre des déchets radioactifs et est relativement dangereuse. Aussi, il conviendrait d’investir massivement dans la recherche sur la fusion nucléaire (regroupement de deux petits noyaux)  qui est plus propre et qui sera l’énergie du futur. Finalement, cela permettrait de réduire considérablement le problème de traitement des déchets tout en permettant de conserver nos ressources électriques.

jeudi 10 juillet 2008

Le gouvernement français ou comment creuser le déficit du pays

Décidément, plus on avance dans le temps, plus je suis dépité par le montant des dépenses du gouvernement.
Alors que Nicolas Sarkozy annonçait, il y a quelques mois, que les caisses étaient vides, on ne peut que constater que  cela n'est pas entièrement vrai. En effet, on a appris récemment que le budget communication du gouvernement va augmenter de 292 % passant de 5,7 millions en 2008 à 22,4 millions en 2009. De plus, on peut remarquer  que les voyages du président à l'étranger ont un coût démesuré, coût alourdi par l'invitation de personnalités françaises (Régine, Arthur et Enrico Macias par exemple pour le dernier déplacement en Israël).

Il apparaît donc que le train de vie de l'Elysée, et plus largement du gouvernement, est disproportionné comparativement à celui des citoyens. Il conviendrait donc de réduire considérablement ces dépenses, qui ne sont pas forcément utiles, afin de consacrer cet argent à des causes plus importantes (investissement, recherche ...). En ces périodes où l'on demande au peuple de se serrer la ceinture, il est inacceptable que nos dirigeants, qui sont les représentants du peuple, dilapident les deniers publics.
Les comptes et l'organisation du gouvernement devraient être audités, analyser par des experts afin de mettre en évidence les dysfonctionnements et gaspillages éventuels.

jeudi 3 juillet 2008

Betancourt est enfin libre

Et oui, c'est officiel depuis ce matin. Ingrid Betancourt a été libérée en compagnie de 14 autres otages par l'armée colombienne après plus de 6ans de captivité.
Cette évacuation a pu réussir grâce a une longue et méticuleuse mission d'infiltration de la part des services spéciaux colombiens. Finalement, on se rend bien compte que c'est par une opération militaire soutenue depuis toujours par Alvaro Uribe, le président colombien, que la libération des otages a pu se faire. Ainsi, Uribe est aujourd'hui félicité alors qu'il était, hier, encore décrié par tous ceux qui doutaient de ses capacités à résoudre le problème des FARC et qui souhaitaient négocier avec les terroristes.

Il est, bien entendu, légitime de se réjouir pour Ingrid Betancourt mais il ne faut toutefois pas oublier que de nombreux autres otages restent captifs et que nombre de rebelles continuent à sévir en Colombie. Il faut donc que le gouvernement colombien mais également toute la communauté internationale poursuivent leur combat contre les FARC afin d'obtenir la liberté pour tous ceux qui demeurent encore prisonniers.

Je souhaite cependant exprimer deux critiques.
La première s'adresse à toutes les personnes qui voulaient négocier avec les FARC car j'estime que l'on ne doit pas parlementer avec des individus qui tuent et enlèvent puisqu'en leur accordant des faveurs, on les encourage à réitérer leurs méfaits afin d'en obtenir toujours plus. Aussi, une action militaire, quand elle est possible, est préférable.
La seconde vise notre président de la République, ses ministres et d'autres politiques français qui osent s'approprier, même partiellement, le succès de la libération des otages. Effectivement, il paraît aberrant que des personnes, qui n'ont eu que peu de réelle influence dans cette affaire, récupèrent à leur profit cette intervention afin de se faire mousser aux yeux du public.

La libération d'Ingrid Betancourt et de ses compagnons est donc une merveilleuse nouvelle mais cela ne doit pas dépasser le cadre de cette affaire et déteindre sur d'autres sujets.