dimanche 29 mai 2011

"La conquête" ou le côté obscur de la politique

Pour mon retour, j'ai décidé de consacrer un article à un film que je suis récemment allé voir : "la conquête" de Xavier Durringer. Cette production, d'un genre assez novateur pour notre pays, retrace la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy, de la place Beauvau en 2002 à la victoire de 2007.
 
S'agissant d'un film traitant de la politique et en particulier de personnalités contemporaines, il me paraissait difficile d'y passer à côté. Pour autant, je dois reconnaître avoir été quelque peu déçu.
Tout d'abord, je regrette que la ressemblance physique entre les acteurs et les rôles interprétés n'ait pas été plus accentuée pour certains. Je crois que cela aurait permis de faciliter la compréhension des évènements. Ensuite, j'ai trouvé que le tout manquait de rythme avec parfois des longueurs et des scènes quelque peu superflues. Enfin, je pense qu'il aurait été plus pertinent de se focaliser uniquement sur la campagne de l'élection présidentielle afin de gagner en intensité mais aussi en intérêt.
 
Pour autant, ce film reste assez intéressant même s'il n'apporte pas d'eau au moulin de ceux qui suivent régulièrement la vie politique française. En revanche, celui-ci a le mérite de dévoiler l'envers du décor de la politique, c'est à dire la face cachée de nos dirigeants. On voit alors là toute la difficulté de ces fonctions avec notamment les relations entre les prétendus membres d'une même famille.
 
Outre les qualités/défauts purement cinématographiques de ce long-métrage, il apparaît que deux éléments ont particulièrement retenu mon attention. Le premier concerne la connivence entre les journalistes et les personnalités politiques alors que le second a davantage trait aux coups bas entre individus.
 
Mais commençons tout d'abord par le premier point. Ce film montre parfaitement bien les collusions qui existent entre les sphères politique et journalistique. Ainsi, nos dirigeants ont tout loisir pour "recommander ou déconseiller" certains sujets. De plus, cela peut même aller jusqu'à donner un aval pour un article en particulier. Clairement la liberté de la presse, et donc plus largement la liberté d'expression, est remise en cause par ces ententes secrètes.
Incontestablement cet état de fait ne peut plus durer sans mettre en danger un des piliers de notre démocratie. Aussi, il me semble important que l'Etat c'est à dire l'intérêt général, et non la politique, y mette son nez. Selon moi, cela passe notamment par un durcissement de la législation. Concrètement, l'objectif est de limiter les conflits d'intérêt en interdisant la possession de groupes de presse à des industriels ou des personnalités politiques par la mise en place d'incompatibilités comme cela existe dans d'autres professions. En outre, et toujours dans la même idée, il faut chercher à garantir l'indépendance des médias par de nouveaux financements afin que ces derniers ne soient pas contraints par la menace financière.
 
Outre l'aspect médiatique qui est omniprésent dans l'ascension de Nicolas Sarkozy, on peut également noter que ce dernier s'est mis à dos un certain nombre de personnages de son  propre camp. Ainsi, les "passes d'armes" avec Jacques Chirac ou encore Dominique de Villepin sont prépondérantes dans le scénario et traduisent toute la violence de ce monde à part.
C'est peut-être d'ailleurs le point le plus notable de ce film. En effet, il apparaît de manière assez claire que le milieu politique est un domaine où les coups-bas et autres trahisons sont légions. Du reste, cela est parfaitement visible dans la progression de Nicolas Sarkozy qui n'a pas hésité, mais ce n'est pas le seul, a écrasé les autres pour réussir et atteindre le sommet.
 
En fait, le principal enseignement de ce film, outre la découverte du vrai Sarkozy avec ses forces et ses faiblesses, est qu'en politique il n'y pas de morale ni d'éthique. Alors bien sûr cela est tout à fait déprimant mais c'est bel et bien la réalité des faits que nous pouvons constater au quotidien. Je crois personnellement que c'est, au moins en partie, cela qui détourne les Français des urnes.
Pour autant, de tels comportements sont-ils si étranges ? Je ne le crois pas tant ils sont l'exact reflet de notre société. En effet, aujourd'hui l'individualisme et l'égoïsme ont notamment pris le pas sur d'autres valeurs telles que la solidarité ou l'entraide. Comme disait l'autre, on a les gouvernants que l'on mérite.
 
Malgré tout, je ne me suffis pas cette phrase car cela reviendrait à considérer que ce qui nous arrive est inéluctable et que rien ne peut être fait pour y remédier. Or, je crois exactement le contraire puisque je suis persuadé que nous avons notre destin en main et qu'une autre voie est possible pour notre pays. Il suffit simplement de le vouloir et de s'en donner réellement les moyens ...

mercredi 25 mai 2011

Du changement après 3 ans !

Cela faisait maintenant près de 15 jours que je n'avais pas écrit de nouvel article en raison d'impératifs personnels et professionnels. Depuis, l'actualité a bien évidemment été riche, en particulier avec l'affaire Strauss-Kahn. Toutefois, pour les mêmes motifs qu'invoqués précédemment, je ne devrais pas me remettre à l'écriture avant quelques jours.
 
Pour autant, ce jour du 25 mai 2011 est un jour important pour ce blog. En effet, aujourd'hui cela fait exactement 3 ans que j'ai commencé à écrire mes premiers articles. Au cours de ces années, de nombreux sujets ont été abordés, certains de manière plus approfondie que d'autres. Certains thèmes ont même eu le privilège d'être traités à plusieurs reprises.
 
Depuis l'origine, environ 2500 personnes (ce qui est très, très modeste) ont visité ce blog et consulté les 267 articles que j'ai rédigés. Malgré quelques périodes d'absence avec une baisse notable du flux rédactionnel, je suis content de fêter ce 3ème anniversaire. Car rien ne me prédisposait à me lancer dans cette aventure et surtout je n'aurais jamais imaginé perdurer aussi longtemps.
Au bout de 3 ans pourtant, un changement de cap me semble nécessaire. Non pas que la routine commence à s'installer mais un peu de nouveauté ne fait pas de mal.
 
Rassurez-vous, je n'envisage pas de changer de ligne éditoriale. Ou tout du moins pas de manière volontaire. Je continuerai donc à écrire en réaction à l'actualité de manière la plus régulière possible. On peut toutefois constater une certaine évolution dans mon logiciel de pensée. De fait, j'étais un fervent défenseur de Sarkozy (le candidat) alors que je suis aujourd'hui un ardent opposant à Sarkozy (le président). En outre, j'ai bien conscience de mettre rapprocher de certaines idées de gauche, notamment dans le domaine social. Encore que je considère que le social n'est pas l'apanage de la gauche. Je suis même convaincu qu'une partie de la droite est également concernée par ces sujets.
 
Si j'avais à me classer quelque part, ce serait encore et toujours à droite car je ne digère pas l'angélisme et le boboïsme d'une certaine gauche. En revanche, je ne me reconnais pas non plus dans cette droite d'argent, cette droite bling-bling incarnée, entre autres, par Nicolas Sarkozy.
Pour faire court, je me rangerais dans la catégorie des gaullistes et des souverainistes. La caricature est évidemment facile mais ce courant de pensée, avec notamment la défense de la souveraineté populaire et l'indépendance de la France, semble être celui qui me convient le mieux.
Certains pourraient avoir l'idée de m'associer au Front National. Je peux le comprendre. D'ailleurs, je rejoins Marine Le Pen sur certaines de ses positions, comme cela est également le cas avec Jean-Luc Mélenchon par exemple. Pour autant, certains aspects de ce parti font que, pour le moment, je ne peux y souscrire totalement.
 
Mais revenons au changement annoncé précédemment. Car, comme je le disais, je souhaite effectivement une évolution pour ce blog au bout de 3 ans d'existence. Cette modification interviendra donc au niveau de la charte graphique afin d'apporter un peu de nouveauté. Je veux ainsi modifier ces couleurs plutôt criardes et peu sérieuses à mon sens par des teintes plus sobres, plus discrètes.
 
Ce petit chambardement interviendra d'ici la fin du mois et lancera ainsi une nouvelle année de chroniques. En espérant que celle-ci soit aussi prolifique que les précédentes ...

mardi 10 mai 2011

1981 - 2011 : 30 ans après, où en est la gauche ?

Aujourd'hui, cela fait 30 ans jour pour jour que François Mitterrand fut élu à la présidence de la République. Ainsi, ce dernier devint le 10 mai 1981 le premier président socialiste de la Vème République.
Aujourd'hui, de nombreuses manifestations sont organisées partout en France afin de célébrer cet anniversaire, au risque de tomber dans la nostalgie et le stérile "c'était mieux avant".
 
Mais revenons quelques instants sur le règne de Tonton. Loin de moi l'idée de dérouler les deux mandats mais il me semble important de relever deux aspects importants de ce double septennat qui ont des conséquences directes sur le présent.
 
Le premier élément concerne la mise sur orbite du Front National. En effet, François Mitterrand a été un grand artisan de la montée en puissance de Jean-Marie Le Pen et de son parti, permettant ainsi de "diviser" la droite et de rassembler la gauche autour de sa personne. Clairement le FN a été l'idiot utile du Mitterrandisme et a été utilisé tel un épouvantail pour jouer sur les peurs des électeurs.
Que serait aujourd'hui le potentiel électoral du Front National si le PS de l'époque ne lui avait pas mis le pied à l'étrier ? Evidemment personne ne peut savoir mais on peut supposer que les choses auraient été différentes.
 
Le second point est relatif au tournant de 1983. L'élection de François Mitterrand a suscité un grand espoir parmi la population, en lien avec son "programme de gauche" mais aussi et surtout grâce au symbole de l'alternance. Rapidement d'importantes réformes ont été entreprises (abolition de la peine de mort, lois sociales ...).
Pour autant, l'état de grâce ne fut que de courte durée et le rappel à la réalité fut brutal. En effet, dès 1983 le "tournant de la rigueur" est amorcé. Dès lors, la politique économique mise en oeuvre sera considérablement corrigée sous l'impulsion notamment de Laurent Fabius. Ainsi, le libre-échange et le libéralisme deviendront la norme et une fuite en avant européenne sera organisée. La page des idéaux était belle et bien tournée ...
 
En ce mardi 10 mai 2011 donc, le PS de Martine Aubry a célébré en grande pompe cet anniversaire. Malgré tout, au lieu de festoyer, nos amis socialistes feraient mieux de préparer de manière rigoureuse l'élection présidentielle de 2012 qui approche à grand pas.
Bien loin de cela, on constate que le Parti Socialiste retombe dans ses travers. Ainsi, le parti est empêtré dans des primaires sans fin où la bataille des egos et des personnes l'emporte sur le débat de fond. J'ai d'ailleurs du mal à comprendre comment on peut élaborer un programme alors même que le candidat qui devra l'incarner n'est pas encore connu. Dans la même veine, il me semble quelque peu étrange que ce ne soit pas le chef du parti qui soit le candidat naturel à la présidentielle.
 
Mais cela ne me semble pas être le plus grave, tant d'autres problèmes pèsent sur la gauche. Déjà en 2007, le PS aurait largement du remporter les élections. Pourtant, pour des raisons purement internes, ce fut un nouvel échec. Or il semblerait que 2012 tende à s'inscrire dans la même lignée. Le principe même de primaire en est une des raisons mais ce n'est bien évidemment pas la seule.
 
Pour moi, le principal obstacle à la victoire du PS est son positionnement ambigu. Effectivement, on peut remarquer que la direction du parti doit constamment veiller à respecter les équilibres entre courants, conduisant ainsi des consensus mous ou des compromis douteux comme François Hollande savait si bien le faire en son temps.
 
Comme j'ai pu en discuter brièvement avec des membres des Jeunes Socialistes, le PS souffre de sa grande diversité idéologique. En effet, il ne me semble pas viable sur le long terme de réunir en une même structure des individus ayant des idées particulièrement éloignées. Concrètement, j'ai du mal à comprendre comment la gauche du parti étatiste, protectionniste (Hamon, Montebourg, Emmanuelli) arrive à cohabiter avec l'aile droite plus libérale (DSK, Valls, Hollande). Les propositions avancées ne peuvent alors qu'être fades et banales puisqu'elles doivent convenir à toutes les sensibilités.
 
Quoi que l'on en dise, cela ne sera évidemment pas la même chose si le vainqueur de la primaire est Arnaud Montebourg ou Dominique Strauss-Kahn. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si des électeurs de droite et de Nicolas Sarkozy admettent pouvoir aisément voter pour le second.
Cela montre donc bien toutes les contradictions du Parti Socialiste qui manque, selon moi, de courage dans son programme. D'ailleurs, en n'allant pas au bout de leur raisonnement et de leurs idées en s'affranchissant des contraintes auxquelles est soumis notre pays, il est fort probable que certaines propositions ne puissent être appliquées.
 
Après cinq ans de présidence Sarkozy, la gauche a une nouvelle chance d'accéder aux fonctions suprêmes. Néanmoins, en cherchant à ménager à la fois la chèvre et le chou comme c'est actuellement le cas, le Parti socialiste risque une fois de plus de perdre sur tous les tableaux.
Si aucun changement de cap n'intervient  d'ici 2012, l'unique moyen de gagner pour les socialistes est de capitaliser sur le rejet du président sortant. En clair, les seules armes dont dispose la rue de Solférino pour le moment sont le vote sanction et le vote utile. Vaste programme ...

samedi 7 mai 2011

FFF : Mediapart tire à blanc

Depuis jeudi dernier, la Fédération française de football et le sélectionneur de l'équipe de France Laurent Blanc sont plongés dans un très sérieux embarras. Les révélations du site Mediapart de l'existence d'un projet, finalement abandonné, de mise en place de quotas ethniques dans les centres de formation ont entraîné la suspension samedi dernier du directeur technique national François Blaquart et l'ouverture de deux enquêtes, une conduite par la FFF et l'autre par le ministère des sports, qui devraient rendre leurs conclusions prochainement.
Source : lemonde.fr
 
S'il faut bien évidemment défendre la liberté de la presse, il ne faut pas pour autant tolérer que cette dernière ne cherche le scoop à tout prix, quitte à amplifier voire travestir la réalité. Dans cette affaire, il semblerait que c'est exactement ce qu'ont fait Mediapart et son directeur Edwy Plenel, plus connu pour son combat contre le gouvernement que pour sa mesure et sa retenue.
 
Mais passons, cela n'est pas l'essentiel encore que tout parte de là. Si l'on s'intéresse davantage aux faits et non au tapage ambiant, il apparaît que la polémique a été montée de toute pièce, enfonçant encore un peu plus une équipe de France qui n'en avait pas besoin.
 
Concrètement, deux points ont été abordés durant la réunion du 8 novembre 2010 qui est à l'origine de cette chasse aux sorcières. Le premier concerne le profil de joueurs sélectionnés. Il semblerait que la "tradition" soit de choisir des joueurs assez agressifs dans le jeu avec un physique important. A cet occasion, Laurent Blanc a tenu les propos suivants : "On a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c'est comme ça. C'est un fait actuel".
Alors évidemment ces paroles sont maladroites mais sont-elles pour autant racistes ? Je ne le crois pas. Malheureusement, aujourd'hui nous en sommes arrivés à un point où il n'est plus possible de donner son avis, sous peine d'être taxé de raciste, de fasciste ... et de risquer une plainte de nos chères associations droits de l'hommistes. 
Bref, rien de bien condamnable hormis une faute de communication. Mais il faut toutefois signaler que cette réunion était privée et que son contenu n'aurait jamais dû fuiter dans la presse.
 
Le second point est relatif au binationaux, c'est à dire aux joueurs ayant deux nationalités et pouvant donc de ce fait choisir entre deux sélections nationales. Le débat a été posé car certains binationaux étaient formés en France et jouaient avec les équipes françaises de jeunes avant de rejoindre la sélection de leur "autre pays". Des solutions ont été proposées afin de limiter ce phénomène.
Se poser la question ne me semble pas illégitime, bien au contraire. En effet, il ne me semble pas normal que le contribuable français paye la formation de footballeurs qui iront grossir les rangs des équipes étrangères. Pour lutter contre cela, il pourrait être intéressant de mettre en place un dispositif similaire à celui de l'ENA. Concrètement, il s'agirait d'un engagement écrit à jouer pour l'équipe de France durant un certain laps de temps en échange de la gratuité de la formation. En cas de rupture de ce contrat, le joueur devrait alors rembourser tout ou partie des coûts engagés.
 
Dans cette histoire, Mediapart a donc créé une polémique de toute pièce afin de faire le buzz et d'accroître l'audience de son site internet. Une fois de plus la recherche du profit est à l'origine de bien des problèmes.
Personnellement, j'apporte mon soutien à Laurent Blanc et souhaite vivement que ce dernier reste en fonction afin qu'il continue à reconstruire une équipe de France qui en a bien besoin.
 
Outre des questions de morale, de déontologie et d'éthique, ce prétendu scandale soulève également deux interrogations qui me semblent très importantes et sur lesquelles il serait préférable de prendre position.
La première est relative à la confidentialité. Clairement la réunion du 8 novembre était une réunion privée. De ce fait, les propos tenus n'auraient jamais dû sortir dans la presse. Or aujourd'hui, la moindre parole prononcée dans un cadre particulier est très rapidement mise sur la place publique. Évidemment, sortis de leur contexte, des mots peuvent prendre un tout autre sens.
Cette prétendue transparence dans les actes et les discours revient donc aujourd'hui à rendre public de plus en plus d'informations qui relèvent de la sphère privée. Le risque est alors de tomber dans une psychose, chacun surveillant ses dires, pesant longuement ses mots ... ce qui conduira très probablement à la multiplication de discours aseptisés et sans réelle prise de position.
 
Le second aspect concerne la binationalité. Étant directement concerné par le sujet, je peux d'autant plus m'exprimer librement sur la question. En effet, je possède à la fois la nationalité française et la nationalité italienne depuis mon plus jeune âge. Néanmoins, outre une famille d'origine italienne, je n'ai aucun lien réel avec l'Italie. De fait, je ne parle pas la langue, ne connais pas son Histoire et ne m'y suis rendu qu'une fois de mon vivant. Pourquoi alors conserver les deux nationalités me direz-vous ? Et bien tout simplement car en abandonner une représente un véritable parcours du combattant dans les méandres de l'Administration.
Pour autant, je n'arrive pas à comprendre comment on peut avoir deux nationalités et s'en revendiquer. Je peux concevoir que l'on soit attaché à ses origines mais il est un moment où il convient de choisir sa patrie et de jouer pleinement son rôle de citoyen. En conséquence, il me semble nécessaire d'abolir la double nationalité et de mettre en demeure les binationaux de faire un choix.
Cela serait peut-être compliqué pour certains mais pour moi il va sans dire que ma décision s'impose d'elle même tant je n'ai qu'un seul pays : la France.

dimanche 1 mai 2011

Etre ou ne pas être ... à la béatification de Jean-Paul II ?

François Fillon se rend ce dimanche à Rome pour les cérémonies de béatification du Pape Jean-Paul II, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Cette délégation représente la France à titre officiel. En Europe, en dehors de l'Italie et de la Pologne, concernées au premier chef, qui seront représentées par leur président de la République, la France est le seul pays représenté à ce niveau. Nicolas Sarkozy avait un temps envisagé de se rendre lui-même à Rome, mais en plein débat sur la laïcité, il y a renoncé pour ne pas créer de polémique. Le 19 avril dernier, le porte-parole du gouvernement François Baroin, avait confirmé le déplacement du Premier ministre à la cérémonie du Vatican en soulignant que "la France est la fille aînée de l'église".
Source : rtl.fr
 
Décidément, la présidence de Nicolas Sarkozy est bien celle de la rupture. Enfin celle de la rupture avec nos valeurs, nos traditions ... Cette nouvelle incartade n'est donc que la suite logique de toutes les conneries du président.
 
Deux choses sont à distinguer dans cette affaire. La béatification de Jean-Paul II d'une part et le fait que notre pays soit représenté à une cérémonie religieuse d'autre part.
Évacuons de suite le premier point. Personnellement je me contrefiche complètement de ce non-évènement. Tant mieux si cela intéresse des millions de gens par delà le monde mais ce n'est pas mon cas. D'ailleurs je pense que la religion n'est qu'une grosse escroquerie inventée par l'Homme pour manipuler d'autres Hommes.
 
En réalité la polémique concerne davantage le déplacement de ministres Français à Rome. Évidemment rien n'empêche un homme politique d'avoir des convictions religieuses et d'assister à des commémorations en tout genre. Là où le bât blesse est que François Fillon, Claude Guéant et Alain Juppé ne se sont pas rendus en Italie à titre personnel mais bien au nom de la France.
 
En ces temps de débat sur la laïcité, il semble donc bien étrange que nos dirigeants enfreignent sciemment la loi de 1905 qu'ils ont tant encensé il y a peu. Clairement la France est un pays laïc et cette visite est donc complètement inappropriée. D'ailleurs, la France est la seule nation européenne à envoyer des représentants, en dehors évidemment de l'Italie et de la Pologne qui sont directement concernées.
 
Nicolas Sarkozy serait-il donc devenu fou ? Pas du tout. Au contraire, il s'agit d'une manoeuvre tout à fait calculée qui s'insère dans la continuité d'autres actions à l'instar du déplacement au Puy-en-Velay. Par ces biais, le président cherche à séduire l'électorat catholique qui s'est quelque peu détourné de lui ces derniers temps.
 
Cette nouvelle polémique n'a finalement rien d'étonnant lorsque l'on regarde le parcours de Nicolas Sarkozy. Une fois de plus, ce dernier a choisi de sacrifier traditions, valeurs ... sur l'autel de ses ambitions. Gageons que cela n'est qu'une étape et que le meilleur/pire est à venir dès lors que la campagne présidentielle aura réellement débutée ...