La rentrée scolaire
approchant à grand pas, la cohue s'intensifie progressivement dans les rayons
des fournitures scolaires. Et le versement de l'Allocation de Rentrée Scolaire
(ARS) le 18 août dernier va encore accentuer ce phénomène.
Mais qui dit ARS dit
forcément polémiques. Et cette année ne déroge pas à la règle avec toujours les
mêmes critiques … mais toujours la même inaction. Et c'est bien là tout le
problème. Car aucune réelle volonté de réforme ne semble émerger alors même que
les contempteurs se multiplient.
Deux principaux reproches
sont ainsi fait à l'ARS : un montant inadapté d'une part et une mauvaise
utilisation d'autre part. Et je crois qu'effectivement cela est fondé.
Côté financier, les montants
versés me semblent décorrélés de la réalité. En effet, comment expliquer un écart
si faible entre les sommes pour le primaire, le collège et le lycée alors même
que les besoins croissent avec l'âge et le niveau scolaire ? Par ailleurs, si
l'objectif de cette allocation est bien d'aider les familles à financer la
rentrée scolaire, alors est-il vraiment pertinent de limiter son versement à la
fin du lycée, excluant alors de fait les étudiants ?
S'agissant de la
question de son utilisation, certains expliquent que cette ARS est dévoyée, détournée
de son objet premier. Bien qu'aucune étude n'existe, rien n'empêche dans les
faits les parents d'utiliser ces sommes à leur guise pour acheter cahiers,
stylos ou bien encore télés et consoles de jeux. Mais cela est évidemment le
cas pour la plupart des aides publiques (allocations familiales, bourses …) qui
ne sont pas fléchées.
Alors que faire face à
tout cela ?
Sur l'aspect financier,
il me semble nécessaire d'élargir le versement de l'ARS aux étudiants dans la
mesure où les études supérieures représentent des dépenses importantes et
croissantes pour les familles, dont certaines sont spécifiques l'université (frais d'inscription, sécurité
sociale, logement …). Une telle extension permettrait ainsi d'alléger le budget
de ces familles. Bien sûr, cela entrainerait un surcoût pour l'Etat. Mais
celui-ci pourrait être compensé par une révision des autres montants. Il
s'agirait ainsi de réduire le versement pour les primaires, voire les
collégiens et d'augmenter légèrement celui pour les lycéens afin de recréer une
réelle hiérarchie entre niveaux scolaires.
Pour ce qui est des
modalités de versement, je crois que la question mérite d'être discutée. La
situation actuelle a le mérite d'être relativement simple et éprouvée. Mais
comme mentionné précédemment, cela induit un "risque de mauvaise
utilisation". A l'inverse, et comme cela est régulièrement avancé, le versement pourrait se faire sous forme de
bons d'achat, limitant ainsi leur usage à l'achat de fournitures scolaires. Mais
là encore le coût de cette mesure ne serait pas neutre du fait d'un traitement
supplémentaire.
Une deuxième
alternative pourrait être de verser ces aides directement aux établissements
scolaires qui se chargeraient eux-mêmes d'acheter et de distribuer les
fournitures aux élèves. Cela permettrait de réaliser des économies par des
achats en masse, d'éviter ces tracas aux familles, d'avoir le "bon
matériel" et de réduire les inégalités avec un pack de rentrée identique
pour tous. Si l'idée peut paraitre intéressante, il me semble que celle-ci
doive être creusée afin de s'assurer de la bonne utilisation des crédits par
les établissements et de leur capacité et volonté à mener à bien ce projet.
Au final la solution
retenue importe peu si la réforme de l'ARS poursuit les objectifs de
simplification et d'optimisation des finances publiques. En somme, les buts que
devraient atteindre tout projet de réforme.