jeudi 24 mai 2012

Retour sur l'actualité

Après une longue absence du fait d'obligations professionnelles, j'ai le plaisir de retrouver le chemin de ce blog pour revenir à une fréquence de publication plus régulière.
Pour ce premier article depuis plusieurs semaines, j'ai choisi de revenir sur les évènements marquants de ces derniers jours.
 
- Gouvernement Ayrault : pour le meilleur et pour le pire
C'est donc finalement Jean-Marc Ayrault, ancien président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, qui a été nommé premier ministre. Si cette nomination ne fut pas vraiment une surprise, je crois qu'il s'agit là d'un bon choix dans la mesure où nous avons affaire à un homme d'expérience et de dialogue.
En revanche, je suis clairement plus dubitatif en ce qui concerne son gouvernement. Outre le fait que le nombre de ministres (34) est beaucoup trop important, je regrette la présence de certaines personnes. En premier lieu, j'ai du mal à comprendre la présence des écolos au gouvernement car leur score à la présidentielle est calamiteux, traduisant une perte de vitesse de la part de ce mouvement exotique. Ensuite, je trouve extrêmement risqué de nommer Christiane Taubira à la Justice. De fait, celle-ci traîne une réputation de communautariste, d'autonomiste ... qui me semble peu compatible avec cette fonction. D'ailleurs, l'UMP s'est empressée d'attaquer la ministre pour chercher à déstabiliser ce gouvernement. Malgré tout, j'ai quelques éléments de satisfaction grâce à la présence de personnalité que j'apprécie. Je pense notamment à Manuel Valls, à Arnaud Montebourg ou encore à Najat Vallaud-Belkacem.
Comme pour François Hollande, j'attends de voir ce qu'il sortira de ce gouvernement. Ce seront alors les actes qui détermineront ma position vis-à-vis de cette majorité.
 
- Condamnation d'Arnaud Montebourg : sanction ou décoration ?
Hier Arnaud Montebourg, nouveau ministre du redressement productif, a été condamné par le Tribunal de Grande Instance de Paris à un de dommages et intérêts pour avoir publiquement injurié les anciens membres de la direction de SeaFrance. Dans la foulée, certains membres de la vertueuse UMP (Copé, Morano, Dati ...) se sont empressés de demander sa démission en vertu du principe d'exemplarité voulu par François Hollande durant la campagne.
Une fois de plus, l'UMP n'est pas à une contradiction près. Pire, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité. De fait, il n'y a qu'à regarder la composition des gouvernements Fillon (Hortefeux, Juppé ...) pour s'en apercevoir. S'agissant de Montebourg, je ne peux que le soutenir. Malgré sa condamnation, certes légitime, je crois que celui-ci a totalement raison et que ses propos ne sont que la triste vérité. Les patrons de nous ménagement pas alors pourquoi devrions-nous prendre des gants avec eux ?
 
- UMP : la guerre des chefs a commencé
Nicolas Sarkozy ayant perdu, l'UMP se retrouve donc sans président à sa tête pour quelques mois. En perspective de l'élection d'un nouveau dirigeant, les candidats potentiels se mettent en ordre de bataille. C'est notamment le cas de Jean-François Copé et de François Fillon qui veulent tous deux briguer le poste. Poste qui est clairement une rampe de lancement pour la présidentielle de 2017. Dans quelques temps, les militants UMP devront donc élire un nouveau président pour leur mouvement. D'ici là, il est clair que nous assisterons à une bataille larvée entre les deux prétendants, chacun cherchant à prendre l'ascendant sur l'autre.
Politiquement, il s'agit là d'un jeu dangereux pour le parti. En effet, sans unité ni leader pour prendre la tête de l'opposition, il existe une possibilité de dépassement par le FN qui reste à l'affut. Il serait alors préférable que cette histoire de succession se termine au plus vite, notamment dans l'intérêt des militants qui risquent d'en perdre leur latin. Je leur souhaite d'ailleurs un bon courage car le futur de leur parti ne sera forcément rose. Entre Copé le libéral qui court après le FN et Fillon l'homme invisible qui trahit ses convictions pour un poste, le choix sera très, très compliqué.

mardi 8 mai 2012

Hollande, second président socialiste après Mitterrand

Sans grande surprise François Hollande a été élu président de la République dimanche dernier. Celui-ci a recueilli 51,63 % contre 48,37 % pour Nicolas Sarkozy. Mais plus que ces résultats qui étaient annoncés depuis longtemps déjà, ce sont deux autres chiffres qui sont plus intéressants.
Le chiffre de l'abstention tout d'abord. Avec un taux de 19,65 %, le nombre d'abstentionnistes est en recul par rapport au premier tour (20,52 %). Bien que cela soit un peu moins bien qu'en 2007, on ne peut que se féliciter de la relative faiblesse de cette abstention.
 
Plus remarquable encore est le nombre de votes nuls ou blancs. En effet, celui-ci atteint des sommets avec plus de 2 millions soit 4,66 % des inscrits et 5,80 % des votants. Clairement il s'agit là d'un record, notamment par rapport à 2007. Ayant moi-même fait ce choix, je me réjouis de ce score qui, je l'espère, amènera les autorités à réfléchir à sa reconnaissance.
Mais au delà, un tel niveau de vote blanc doit conduire nos dirigeants à s'interroger sur sa signification. Car cela signifie que les personnes ayant votées ont refusé de choisir entre les deux candidats ou, autrement dit, les ont rejeté tous les deux. Alors bien sûr, cela ne correspond "qu'à deux millions" de voix mais je suis convaincu que ce résultat serait nettement plus important en cas de reconnaissance du vote blanc. De fait, beaucoup considèrent que le vote blanc est inutile et préfèrent donc s'abstenir ou faire un choix par défaut.
 
Mais passons. C'est donc François Hollande qui a été choisi par les Français pour être le septième président de la cinquième République. Malgré les commentaires des socialistes, qui ont néanmoins fait preuve d'une certaine retenue, il apparaît que François Hollande a grandement bénéficié d'un rejet de Nicolas Sarkozy et ne suscite qu'un enthousiasme limité. Pire, certains de nos concitoyens redoutent les cinq années à venir et prédisent la faillite pour notre pays. D'ailleurs, je me suis beaucoup amusé des réactions publiées sur facebook ou twitter suite à l'annonce des résultats. Bien que nous soyons en 2012, j'ai eu l'impression de revenir en 1981 au temps où l'on nous annonçait l'invasion de chars soviétiques. Sans compter tous ceux qui ont annoncé leur volonté d'exil.
 
Bien que je ne sois pas socialiste et que je n'aie pas voté pour François Hollande, je ne peux que lui souhaiter de réussir son quinquennat. Car il en va évidemment de l'avenir de la France et des Français. J'espère sincèrement que celui-ci saura se montrer à la hauteur des défis qui l'attendent, en particulier en matière économique.
Pour autant, je saurai être critique lorsque cela sera nécessaire. Je ne manquerai pas, comme je l'ai fait avec Nicolas Sarkozy, de pointer les dérives et de saluer les progrès.
 
Si je ne donne pas blanc-seing à François Hollande, je ne le blâme pas non plus par avance, à l'inverse d'un très grand nombre de sarkozystes. Malgré des divergences de fond parfois importantes, je me dois de laisser sa chance au nouveau président. En ce sens, j'espère que nos compatriotes auront l'intelligence de lui accorder une majorité à l'Assemblée Nationale à l'occasion des prochaines législatives afin que celui-ci puisse mener à bien sa politique.
 
Comme beaucoup, échaudé par les mauvaises expériences passées, j'attends François Hollande et son futur gouvernement au tournant. Malheureusement pour lui, l'état de grâce sera de très courte durée. Espérons simplement que la probable déception ne poindra pas trop rapidement.

samedi 5 mai 2012

Entre François et Nicolas, je choisis ... Laurent

Demain, les Français seront une nouvelle fois appelés aux urnes pour le second tour de l'élection présidentielle.
Demain, la France se verra doté d'un nouveau président de la République.
Demain, l'avenir du pays sera entre les mains d'un nouvel homme.
Comme c'est la tradition sur ce blog, et toujours dans une volonté de transparence, je vais aujourd'hui faire part de mon choix pour ce scrutin. Fondamentalement quatre possibilités s'offrent à moi : voter Hollande, voter Sarkozy, voter blanc et m'abstenir. La décision n'est pas évidente pour moi qui aie voté Nicolas Dupont-Aignan au premier tour. Mais après réflexion, mon choix est fait.
 
Clairement l'abstention n'est pas une solution pour moi. Certes un tel comportement viendrait gonfler un taux déjà élevé et donc entacher la légitimité du président nouvellement élu. Pour autant, je suis trop attaché à notre système démocratique pour le renier aujourd'hui. En outre, je crois que ce serait un affront pour nos ancêtres qui se sont longuement battus pour obtenir ce droit mais également pour tous les peuples du monde qui n'ont pas cette chance.
Donc quoi qu'il arrive j'irai voter demain.
 
Si l'abstention n'est pas envisageable, le vote Sarkozy ne l'est pas non plus. Bien que j'ai été l'un de ses soutiens en 2007, j'en suis revenu depuis et me suis opposé à sa politique à de nombreuses reprises. Dès lors, il m'est impossible de soutenir un individu que j'ai combattu longuement sur ce blog. Comme chacune de mes prises de position, celle-ci est bien évidemment réfléchie. Il ne s'agit en aucun cas d'antisarkozysme primaire mais de divergences de fond avec le candidat, tant sur son bilan (paquet fiscal, politique européenne et étrangère ...) que sur son projet et sa campagne (rapport à l'europe, course à l'extrême-droite ...).
 
Souhaiter la défaite de Nicolas Sarkozy signifie-t-il forcément vouloir la victoire de François Hollande ? Oui et non.
Dans l'absolu je préfère effectivement un succès du socialiste même si je doute de ses capacités. Je pense d'ailleurs qu'une accession de la gauche au pouvoir permettrait de prouver aux Français que celle-ci n'est pas plus efficace ni plus capable que la droite et donc de faire émerger une alternative à l'UMPS.
Néanmoins je ne glisserai pas un bulletin Hollande dans l'urne. En effet, malgré des différences fondamentales sur la forme, je ne suis pas convaincu que la politique menée sera fondamentalement en rupture avec celle du président sortant. De plus, je n'oublie pas qu'Hollande est le fils spirituel de Jacques Delors et de Lionel Jospin, qui ne sont pas des modèles de vertu pour moi. Je n'oublie pas non plus les passages des socialistes au pouvoir, périodes durant lesquelles les Français ont été plusieurs fois trahi.
Pour toutes ces raisons, mais également pour des désaccords de fond (droit de vote des étrangers, politique européenne ...), mon choix ne se portera pas sur le candidat socialiste.

 
En toute logique, et surtout de manière cohérente avec mes convictions, je voterai donc blanc lors de ce second tour. Malgré un léger doute suite au débat de mercredi soir, je ne peux me résoudre à choisir François Hollande. Sans la "jurisprudence" de 2007 qui m'a quelque peu échaudée, ma position aurait probablement été toute autre. Mais depuis cette date, j'ai appris à me concentrer sur les actes plus que sur les mots. J'invite d'ailleurs l'ensemble de nos concitoyens à faire de même et à voter en leur âme et conscience pour ne pas regretter leur choix plus tard.

jeudi 3 mai 2012

Débat présidentiel ou affrontement de cour d'école ?

Hier soir TF1 et FR2 diffusaient le traditionnel débat d'entre deux tours de l'élection présidentielle. Comme beaucoup de nos concitoyens, j'attendais avec une certaine impatience cet affrontement entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Et comme un grand nombre d'entre eux je suis resté sur ma faim.
 
Mon objectif n'est pas ici de revenir sur l'intégralité des 2h45 de débat mais plutôt de m'attarder sur quelques éléments qui m'ont semblé intéressants, tant sur la forme que le fond.
En toute logique je commencerais donc par l'introduction des deux débatteurs. Pas de surprise pour moi à ce moment là avec un François Hollande froid et distant, voire même peu naturel avec une impression de récitation d'un texte appris par cœur. A l'inverse, le discours de Nicolas Sarkozy est plus fluide, moins monocorde. Et celui-ci ne tarde pas à attaquer son adversaire.
 
Si les hostilités n'ont pas tardées à arriver, elles ne cesseront finalement pas et seront présentes tout au long de l'émission. Outre des petites piques en dessous de la ceinture (sur DSK ou Bettencourt par exemple), nous avons assisté à une véritable bataille de chiffres avec à chaque fois des versions différentes. Personnellement, je n'apprécie que peu cet exercice qui consiste à recourir à l'excès aux données chiffrées. En effet, je trouve que cela a pour effet de perdre les auditeurs dans des détails techniques souvent inutiles. Mieux vaut, à mon sens, se concentrer sur les propositions et les idées plutôt que s'affronter sur des chiffres parfois faux.
 
Par la suite, deux thèmes ont particulièrement retenu mon attention : l'économie et l'immigration.
Selon moi, les deux candidats n'ont pas été à la hauteur sur la partie économique avec des imprécisions ou des approximations (coût du travail par rapport à l'Allemagne) qui ont nui à la clarté du débat. Bien que la question de l'emploi (contrat de génération) et du pouvoir d'achat aient été abordées, à juste titre, je regrette que celles de l'euro et du protectionnisme aient été passées sous silence. Rendez-vous compte, alors même que l'europe est en crise depuis des années, le sujet de l'euro a été évacué en une phrase par Laurence Ferrari. Cela est tout bonnement irréaliste, encore que le sujet fasse consensus entre les deux hommes et qu'il valait mieux pour eux parler de leurs divergences plutôt que de leurs convergences.
 
S'agissant de l'immigration, Nicolas Sarkozy a déroulé, sans surprise aucune, ses propositions et en a profité pour draguer (très) ouvertement les électeurs frontistes. A l'inverse, mais ce n'est pas illogique du tout, François Hollande a fait preuve de fermeté et de clarté sur le sujets en levant toute ambigüité sur ses prises de positions. Bien évidemment ce thème a donné lieu à de fortes oppositions et Nicolas Sarkozy a cherché à prendre le dessus sur son adversaire et à le faire passer pour un laxiste, ce qu'il n'a pas vraiment réussi en réalité.
 
Comme je le disais au début de cet article, je trouve que ce débat a été décevant. Décevant sur le fond car les sujets à mon sens fondamentaux n'ont été que trop peu évoqués. Mais décevant également sur la forme car les deux participants n'ont pas réussi, voire même cherché, à élever le niveau du débat. Ainsi, plus qu'une opposition entre candidats à l'élection présidentielle, j'ai le sentiment d'avoir assisté à un affrontement entre gamins dans une cour d'école pour savoir qui a la plus grosse. Bref, pas du tout une prestation à la hauteur des enjeux.
 
Malgré tout et c'était là, je crois, tout l'intérêt de ce débat, François Hollande a su se débarrasser de sa réputation de "mollesse" et prouver aux Français qu'il avait les épaules pour gouverner. Pour moi c'est globalement le candidat socialiste qui sort vainqueur de cette joute verbale. Contre toute attente, celui-ci a su faire preuve de calme, de clarté et de fermeté face à un adversaire nettement plus agité. Mieux feu flamby a même réussi à plusieurs reprises à désarçonner et mettre en difficulté Nicolas Sarkozy.
 
Selon les médias, les précédents débats n'ont jamais inversé la tendance avant le second tour. Cette fois encore la tradition sera vraisemblablement respectée. En revanche, il est possible que la prestation de François Hollande vienne accroître son avance. En effet, il est probable que celui-ci ait réussi à convaincre certains indécis et surtout ceux qui doutaient de sa capacité à diriger. En ce mercredi 2 mai 2012, un président serait-il né ?