samedi 21 juillet 2012

"Désobéissons à l'Union Européenne" d'Aurélien Bernier

L'année scolaire étant finie, j'ai davantage de temps à consacrer à la lecture. Et c'est donc par le livre d'Aurélien Bernier, "désobéissons à l'Union Européenne" que j'ai attaqué cette période estivale.
 
Pour résumer brièvement la thèse de l'auteur, je dirais que celui-ci nous explique que l'UE est une construction ultralibérale qui prône le libre-échange intégral, le tout avec un caractère démocratique très limité et une perte de souveraineté nationale. Estimant qu'aucun changement de l'intérieur n'est possible, Aurélien Bernier et le M'PEP (Mouvement Politique d'Education Populaire) dont il est membre encouragent alors à une désobéissance européenne. Concrètement, cela revient à rétablir la primauté du droit national sur le droit communautaire et donc à ne pas appliquer, c'est à dire à désobéir, aux traités, directives, règlements européens qui vont à l'encontre des lois nationales.
 
Évidemment, et ce ne sera une surprise pour personne, je me reconnais totalement dans les arguments du porte-parole du M'PEP. Et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai acheté ce livre. Il n'est donc pas illogique que mon avis sur celui-ci soit très positif. Mais au delà de la teneur même des propos tenus, j'ai fortement apprécié la structuration de l'ouvrage en trois parties qui laissent paraître, je trouve, une certaine pédagogie et une volonté de convaincre.
Ainsi, l'auteur commence tout d'abord par nous décrire l'Union Européenne telle qu'elle est vraiment, c'est à dire ultralibérale, antidémocratique, soumis aux puissances de l'argent, en s'appuyant notamment sur des références et faits historiques précis. Ensuite, il nous est démontré que les partis politiques actuels, en particulier de gauche, sont impuissants face au défi européen en raison de leur aveuglement et de leur dogmatisme. Enfin, Aurélien Bernier nous présente ses solutions pour lutter contre cette Union Européenne.
 
S'agissant de ces solutions justement, je dois reconnaître de grandes convergences de point de vue avec le M'PEP sur le sujet. Transformation de l'euro en monnaie commune, investissements massifs dans les services publics, renationalisations dans le secteur de l'énergie ou encore mise en place de mesures protectionnistes, telles sont les propositions d'Aurélien Bernier et de son mouvement. Et il est bien évident que je souscris pleinement à l'ensemble de ces mesures tant j'en suis moi-même un fervent défenseur. Pour preuve, j'en avais avancé un certain nombre dans mon article sur PSA.
 
J'ai toutefois un reproche à faire à l'auteur. En effet, celui-ci semble considéré que seuls les partis de la gauche radicale peuvent mener des politiques sociales avec la réaffirmation des services publics, la nationalisation d'entreprises privées ou la mise en oeuvre de protectionnisme. Pour moi il s'agit clairement d'une erreur fondamentale puisqu'il existe d'autres partis institutionnels dans notre classe politique qui défendent les mêmes idées. Je pense ici bien évidemment à Nicolas Dupont-Aignan et son mouvement Debout la République (DLR) qui défendent sans varier depuis des années de telles solutions.
 
Arrêtons de toujours raisonner en ces termes de gauche et de droite qui apparaissent comme étant un référentiel erroné aujourd'hui. Il existe une proximité bien plus grande entre le M'PEP venu de la gauche et DLR venu de la droite qu'entre le M'PEP et le PS ou entre DLR et l'UMP. En ce sens, il faut souligner que Jacques Nikonoff, porte-parole du M'PEP, a apporté son soutien à Nicolas Dupont-Aignan à l'occasion des dernières législatives.
 
A tous ceux qui aiment l'europe, je vous invite à lire ce livre pour faire le bon choix.
A tous ceux qui soutiennent cette europe là, je vous encourage vivement à lire ce livre pour ouvrir les yeux
A tous ceux enfin qui hésitent, qui ne savent pas ... je vous incite à lire ce livre afin de vous faire une opinion sur le sujet.

vendredi 13 juillet 2012

Nous sommes tous des salariés PSA !

La fermeture tant redoutée de l'usine d'Aulnay en Seine-Saint-Denis (3 000 salariés) est prévue courant 2014. Rennes va perdre 1 400 nouveaux salariés. Hors production, ce sont 3 600 postes qui vont être supprimés, dont 1 400 dans la recherche et le développement. Au total, environ un emploi sur dix dans l'activité automobile de PSA en France va disparaître. PSA tente désormais d'expliquer ses décisions basées sur des prévisions d'une baisse durable du marché européen, où le constructeur vend 60 % de ses véhicules.
Source : lepoint.fr
 
C'est finalement sans grande surprise que le groupe PSA a annoncé hier son intention de supprimer 
8 000 postes en France, notamment par le biais de la fermeture du site d'Aulnay. Bien évidemment, il faut ajouter à cette addition l'ensemble des emplois indirects qui seront touchés, en particulier parmi les sous-traitants du constructeur automobile.
 
Alors bien sûr toute la classe politique s'est indignée suite à cette annonce. De même, les syndicats ont crié au scandale et ont rivalisé d'imagination pour qualifier l'évènement : "crime social", "séisme" ... Bref chacun s'est laissé aller à la surenchère. Dans la continuité, et de manière assez logique je dois dire, le gouvernement a avancé quelques mesures  pour ne pas sembler inactif avec en particulier l'évocation d'un nouveau plan de soutien à la filière automobile.
 
Si le comportement du groupe PSA n'est pas socialement tolérable, il n'en reste pas moins que les réactions du PS et de l'UMP ne sont pas plus acceptables. En effet, il ne s'agit là que de postures, que de comportements de façade. Mais en vérité, comme Nicolas Sarkozy en son temps, François Hollande ne fait qu'aligner des mots sans que les actes ne suivent. Il est bien loin le temps de la primaire où Arnaud Montebourg, aujourd'hui ministre du redressement productif, se posait en chantre de la démondialisation.
 
Dans ce domaine, comme dans d'autre d'ailleurs, le gouvernement socialiste s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. Si les personnalités ont changé, les méthodes sont restées les mêmes : aides aux entreprises sans contrepartie, poursuite des politiques d'austérité, persistance du dogmatisme européen ... Bien que ces solutions aient échouées depuis des décennies, les sociaux-démocrates du PS persistent immuablement dans la même voie, provoquant désillusion et amertume chez les électeurs de gauche.
 
Durant la campagne François Hollande avait pour slogan "le changement c'est maintenant". Si de sensibles évolutions se sont faites sentir sur la forme, il apparaît clairement que le fond n'a que peu varié depuis le 6 mai. Comme beaucoup, dont moi-même, l'avaient pressenti, le président Hollande n'a aucunement la volonté de remettre en question le système actuel. Il n'y a qu'à examiner l'issue du dernier sommet européen pour s'en rendre compte.
 
De manière paradoxale, et en dépit de sa non mise en oeuvre, le changement promis par François Hollande est on ne peut plus nécessaire. Mais c'est d'un profond changement que notre pays a besoin, pas de légères transformations. C'est toute notre organisation économique et financière qu'il faut changer avec l'intérêt général pour seul objectif. Mais cela nécessite au préalable un changement de mentalités de nos dirigeants.
 
Pendant de trop nombreuses années, nos gouvernants se sont laissés confisquer le pouvoir. Peu à peu, les politiques se sont vu déposséder de leurs prérogatives au profit de la sphère économique et financière. En outre, et cela est peut-être encore plus grave, les peuples se sont vus progressivement dessaisir de leur souveraineté par des instances supranationales non élues. C'est donc de ce système où la démocratie est la grande perdante qu'il convient de s'extirper au plus vite.
 
Alors comment faire pour ne pas que ces objectifs restent des voeux pieux ?
Personnellement je crois que tout part de la volonté politique. Nos gouvernants successifs, de manière plus ou moins active et consciente, ont fait des choix qui nous ont conduits à cette situation. Je pense donc que ce sera de la Politique que viendra la solution. Autrement dit, c'est par l'Etat et ses pouvoirs que nous pourrons mettre fin à ces années d'égarement. Le politique doit donc rapidement reprendre la main sur l'économique et redevenir la pierre angulaire de notre système.
 
Mais soyons plus précis encore et venons-en aux mesures concrètes pour bien comprendre de quoi il s'agit.
En premier lieu, il me semble indispensable que le droit national prime à nouveau sur le droit communautaire. En clair, cela signifie que le droit français, contrairement à aujourd'hui, sera plus important que le droit européen. Ainsi, l'Union Européenne ne pourra plus imposer quoi que ce soit à notre pays.
Ensuite, l'Etat doit retrouver sa force d'intervention en matière économique. L'investissement dans les services publics, les nationalisations ou encore la réforme de la fiscalité en seront les principaux moyens.
Enfin, notre nation doit recouvrer sa pleine et entière souveraineté en termes de politiques monétaires, budgétaires et commerciales. Cela passera notamment par la mise en place de mesures protectionnistes (droits de douanes, quotas d'importation ...), le financement direct par la Banque de France ou également la sortie de l'euro.
 
Bien évidemment, ces mesures ne se feront pas en un jour. Pis, il est possible que celles-ci ne soient même jamais mises en oeuvre tant elles vont à l'encontre de l'ordre établi et de la pensée unique. Je crois pourtant que la situation actuelle n'est plus tenable pour les membres de l'UE. Malgré les échecs des politiques de rigueur, les dirigeants européens persistent dans l'austérité alors même que c'est tout l'inverse qu'il faut faire.
 
Depuis la crise économique et financière de 2008, les États ont multiplié les plans de sauvetage pour l'Irlande, la Grèce, l'Espagne ... En réalité, il ne s'agissait que de faire payer aux peuples les dérives de la finance. Une fois de plus, une fois de trop, les banques et les spéculateurs se tirent sans grand dommage d'une situation dont ils sont à l'origine. En outre, il apparaît que l'austérité est un véritable cercle vicieux qui s'auto entretient. En coupant dans les dépenses publiques, les États font une croix sur la consommation des ménages et l'activité des entreprises donc sur leurs recettes fiscales, ce qui nécessite alors davantage d'économies. Cela n'est donc clairement plus possible et il est donc grand temps de faire place au changement.
 
Pour finir, j'aimerais avoir une pensée pour l'ensemble des salariés PSA sacrifiés sur l'autel du profit et de la mondialisation. Je tiens également à exprimer à ces personnes ainsi qu'à leur famille tout mon soutien dans cette épreuve difficile. Il ne s'agit là que d'un acte purement symbolique mais je crois qu'il est important que tous nos concitoyens soient solidaires car, d'une manière ou d'une autre, nous sommes tous des salariés PSA.

dimanche 8 juillet 2012

Carton rouge pour la FIFA !

Jeudi 5 juillet l'IFAB (International Football Association Board) a rendu, par la voix de son président Jérôme Valcke, une décision qui fera date dans le monde sportif. En effet, cet organisme a autorisé le port du voile pour les footballeuses de confession musulmane.
 
Évidemment cette annonce a été différemment accueillie selon les parties. Alors que l'Iran et l'Arabie Saoudite se sont réjouies de la nouvelle, certaines associations, telles que la Ligue Internationale des Femmes (LIF) ou encore la Coordination Française pour le Lobby Européen de la Femme (CFLEF), ont exprimé leur colère.
 
Notons toutefois que la FFF (Fédération Française de Football) a rapidement pris position sur le sujet :
"En ce qui concerne la participation des sélections nationales françaises dans des compétitions internationales, ainsi que l'organisation des compétitions nationales, la FFF rappelle son souci de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité qui prévalent dans notre pays. Dans ces conditions, elle n'autorise pas les joueuses à porter le voile"
 
Depuis de nombreuses années, la coutume dans les différents sports était de respecter une certaine égalité et neutralité dans les tenues des joueurs. La loi n°4 de l'IFAB, qui précise que l'équipement ne doit présenter aucune inscription politique, religieuse ou personnelle, allait donc en ce sens avant cette récente remise en cause.
 
Alors que penser de cette décision ?
Certains estiment qu'il s'agit d'un progrès dans la mesure où cette modification du règlement permettra de ne plus exclure les équipes féminines de certains pays et notamment celle de l'Iran. De même, ces personnes mettent en avant la liberté de choix de ces femmes.
 
Bien évidemment, ce débat dépasse largement le seul contexte du sport puisqu'il s'agit d'une question qui revient de manière récurrente sur le devant de la scène. Personnellement, je crois que l'IFAB a opéré ici un choix qui va dans le mauvais sens. De fait, je considère que le sport est un domaine qui doit rester en dehors de toute considération politique ou religieuse. Je crois donc qu'il est préférable que les joueurs laissent à l'entrée du terrain leurs convictions quelles qu'elles soient et s'affrontent à armes égales.
Par ailleurs, cette décision me paraît dangereuse dans la mesure où elle conduit à ouvrir la boîte de Pandore. Le risque est donc de voir émerger d'autres revendications religieuses, ce qui ne serait pas totalement illogique vu les circonstances.
 
Au vu de tous ces éléments, je ne peux donc que me réjouir de la position de la FFF qui me semble être la plus raisonnable à l'heure actuelle. La France étant un pays de tradition laïque, il me paraît légitime que le voile ne pénètre pas dans les enceintes sportives.
Comme je l'ai répété à maintes reprises sur ce blog, je considère que la religion relève de la vie privée et qu'en conséquence celle-ci ne doit pas empiéter sur la sphère publique.
 
Pour finir, je ne peux m'empêcher de me demander si cette décision est un réel progrès pour les musulmans. Je me demande sincèrement si cette modification de règlement va servir les musulmans ou si au contraire elle risque de davantage leur nuire. En effet, alors que l'on ne cesse de parler de stigmatisation, je ne peux que m'interroger sur le bien fondé de cette revendication communautariste.

mercredi 4 juillet 2012

Le sport : facteur d'intégration ou source de repli identitaire ?

C'est donc dimanche dernier que l'euro 2012 s'est achevé avec une très belle victoire de l'Espagne sur l'Italie. De manière assez prévisible, le parcours de l'équipe de France s'est révélé chaotique. Et je ne parle pas uniquement de l'aspect sportif, à mon grand regret d'ailleurs. Comme en 2010 à Knysna, les Bleus ont une nouvelle fois fait parler d'eux en raison de leurs comportements ... inadaptés dirons nous.
 
Mais je n'ai pas envie de disserter plus longtemps sur ces individus qui ne le méritent finalement pas. Et cela d'autant plus que d'autres joueurs sont davantage dignes de commentaires élogieux. En revanche, cet euro de football m'a fait remarquer un phénomène, que j'avais déjà identifié par le passé, sur lequel je souhaite revenir.
 
Depuis tout petit, chacun est incité, par l'école, par sa famille ... à faire du sport. Outre ses vertus sur la santé, il est de notoriété publique que le sport, quel qu'il soit d'ailleurs, est un excellent facteur de sociabilisation qui permet aux enfants  notamment de s'insérer au sein d'un groupe et de développer ses qualités relationnelles. Au même titre que l'école, le sport est donc un fantastique outil d'intégration. En outre, le sport est sensé promouvoir de nobles valeurs telles que le respect, la tolérance ou encore le dépassement de soi, le tout dans un environnement encadré par des règles.
 
Pour autant, il apparaît que cet idéal tend à disparaître, notamment en raison de la perversion de l'argent. Il n'y a qu'à regarder les récentes dérives pour s'en rendre compte. Ajoutons à cela que le sport est également gangréné par des problèmes qui touchent la société dans son ensemble (drogue, violence ...) comme l'ensemble des composantes de notre économie. Malgré tout, et c'est le point positif, le sport reste, avec ses qualités et ses défauts, un facteur de développement personnel pour tous, du plus petit au plus grand.
 
Cela étant, et c'est justement ce phénomène que j'observe à l'occasion de toutes les compétitions internationales, il apparaît assez nettement que le sport conduit également à un certain repli identitaire. Concrètement, et je suis directement témoin de cela, cela consiste à soutenir de manière démesurée l'équipe de son pays d'origine, voire même à dénigrer parfois violemment son pays d'accueil, ici en l'occurrence la France.
 
Où est le problème me direz-vous ? A priori il n'y en a pas. Je ne conteste en aucun cas le fait de soutenir une équipe étrangère. Et je ne demande pas non plus à quiconque de renier ses racines. En revanche, j'ai beaucoup de mal à accepter que certaines personnes crachent sur le pays qui les nourrit et dans lequel elles vivent. Et cela m'est d'autant plus insupportable lorsque ces individus sont eux-mêmes Français et qu'ils ne connaissent que partiellement le pays de leurs ancêtres, souvent à l'occasion de congés.
 
Alors bien sûr, cet état de fait peut sembler dérisoire au vu des problèmes que rencontre notre pays. Mais je crois au contraire qu'il ne s'agit là que d'une manifestation de la question plus large qu'est l'intégration des étrangers. J'ai, à plusieurs reprises, exprimé sur ce blog mon hostilité à l'abandon du concept d'assimilation. De même, je suis clairement opposé à tous ces bien-pensants qui font la promotion de la diversité comme une fin en soi et un objectif à atteindre dans l'absolu. Personnellement, je considère que cela conduit à renforcer un communautarisme déjà fortement présent dans notre pays.
 
Pendant des années, gauche et droite ont laissé prospérer une certaine forme de repli identitaire notamment par le biais des politiques de la ville. Aujourd'hui, ce problème s'est grandement développé et tend à s'exacerber pour la plus grande joie du Front National qui surfe allègrement sur ces évènements. 
Dans ce domaine encore, l'UMP et le PS ont montré les limites de leurs solutions qui n'ont fait qu'acheter la paix sociale pour se maintenir au pouvoir. Il apparaît toutefois que les réponses du FN ne constituent pas non plus une voie envisageable du fait de leur caractère extrémiste.
Voila pourquoi il est indispensable qu'une réelle alternative puisse émerger, dans la droite lignée de l'héritage gaulliste.