lundi 31 octobre 2011

Ne nous réjouissons pas d'être 7 milliards !

Cela fait maintenant plusieurs jours que les médias nous avertissent de la chose. Aujourd'hui, lundi 31 octobre 2011, la population mondiale dépassera la barre des 7 milliards. Beaucoup s'en réjouissent et certains se battent même pour savoir qui est le 7 "milliardième" bébé.
 
Alors certes cette nouvelle est exceptionnelle mais est-ce pour autant une bonne chose ? Je ne le crois pas tant cela va entraîner des conséquences terribles à l'avenir. Et cela d'autant plus que nous serons près de 9 milliards en 2050 et entre 10 et 15 milliards en 2100. Nous sommes donc clairement dans un processus de croissance rapide de la population mondiale.
 
Comme je l'indiquais, ces dernières statistiques sont loin de me faire plaisir. Alors bien sûr qu'une naissance est toujours une fête mais cela pris au niveau micro-économique. A l'inverse, cela n'est pas forcément le cas lorsque l'on se place au niveau macro-économique. Et c'est bien là tout le problème.
 
Outre la question des crises économiques qui apparaissent de manière cyclique et en faisant abstraction des évènements purement conjoncturels, il apparaît indéniablement que notre planète, en l'état actuel des choses, ne peut supporter un trop fort accroissement de la population. Cela pose donc clairement la question des ressources naturelles mais également des infrastructures (écoles, logement ...).
D'ailleurs, les problèmes de malnutrition ou d'accès à l'eau potable ne sont pas nouveaux. Et si cela pose des soucis à 6 milliards, cela sera d'autant plus le cas avec 10 milliards d'habitants.
 
Certains m'opposeront évidemment le progrès technique, m'expliquant alors que le développement de la technologie a permis d'accroître la productivité et le rendement, notamment dans le domaine agricole. Cela n'est bien sûr pas faux mais me paraît insuffisant. De fait, même s'il est possible de produire plus, il n'est pas dit que la distribution sera effective. Autrement dit, ce n'est pas parce que nous sommes capables de nourrir tout le monde que nous le ferons réellement.
 
Parallèlement à cette question de ressources, tant d'un point de vue de disponibilité que d'accès à celle-ci, il est posé le problème de la pollution. En effet, un accroissement de la population entraîne inéluctablement une augmentation de la consommation, ce qui a un effet direct et néfaste sur l'environnement. L'exemple type est la volonté des peuples des pays émergents, en particulier l'Inde et la Chine, d'acquérir une voiture ce qui conduira à rejeter davantage de CO2.
 
Cette problématique liant population et ressources naturelles est très ancienne et a d'ailleurs été théorisée par Thomas Malthus qui nous expliquait que la démographie augmentait de manière exponentielle alors que les ressources augmentaient elles de façon arithmétique. Ce dernier préconisait ainsi une certaine restriction démographique afin de limiter ce phénomène.
 
Même si le malthusianisme est diabolisé par certains, je crois personnellement qu'il s'agit simplement de bon sens. De fait, il me semble contre-productif de favoriser la natalité alors même que la population n'a pas suffisamment de ressources pour subsister. Je pense donc que les Etats doivent prendre des mesures visant à réduire si nécessaire leur taux de natalité de manière à contenir leur population.
On peut d'ailleurs remarquer que la Chine, avec sa politique de l'enfant unique, agit en ce sens. Malheureusement, d'autres pays tels que l'Inde ne se préoccupe que peu de ce sujet, ce qui peut être dommageable, à terme, pour l'ensemble de l'humanité.
 
Clairement il existe donc une divergence entre la croissance des ressources et celle de la population mondiale. Il faut donc agir de manière forte afin de limiter cette divergence dans le futur.
Pour autant, cette divergence existe bel et bien à l'heure actuelle. Nous pouvons aisément le voir avec les famines, notamment en Afrique. Cette situation est, au delà de son caractère dramatique, assez caustique dans la mesure où une partie du monde meurt de faim et de soif pendant que l'autre se complaît dans le gaspillage et la démesure.
 
Cela pose donc clairement la question du partage des richesses et des ressources, tant au niveau national que mondial. Il me semble donc grand temps que nos dirigeants, plutôt que d'arroser le système bancaire à fonds perdus, reconsidèrent leurs valeurs et réorientent nos financements vers des causes plus justes et plus nobles.
Seulement deux chiffres pour avoir une petite idée de cette urgence : la France a débloqué 10 millions d'euros pour aider la Corne de l'Afrique lors de sa famine de cette année. La même France a dépensé 260 millions d'euros pour acquérir un nouvel avion présidentiel.
Qui a dit deux poids, deux mesures ?
 

jeudi 27 octobre 2011

Pour sauver l'euro, l'UE vend son cul à la Chine !

Depuis plusieurs semaines maintenant, et plus particulièrement ces derniers jours, tous les médias nous bassinent avec la crise de l'euro et les fameux sommets européens sensés nous sauver. Après un nombre incalculable de réunions, pauvres sur le fond mais coûteuses pour le contribuable, nos chers dirigeants ont finalement pondu un énième plan qui nous fera patienter jusqu'au prochain.
 
Clairement ce nouvel accord ne servira à rien, si ce n'est gagner du temps et aggraver la situation déjà inquiétante. Malgré tout, les journalistes et notre célèbre président nous l'annonce en grande pompe comme s'il s'agissait de la solution à tous nos malheurs.
 
Cela est d'autant plus pathétique de la part de Nicolas Sarkozy que ce dernier n'est qu'une marionnette qui ne fait que valider et entériner les volontés de l'Allemagne et de sa chancelière. Car il faut bien être réaliste, les plans successifs reprennent de manière quasi intégrale les propositions d'Angela Merkel et celles portées par notre pays. Avec Sarkozy, la France est devenu le vassal de l'Allemagne.
 
Mais revenons-en au dernier accord en date, conclu cette nuit. Comme je le disais précédemment, celui-ci sera vain dans la mesure où il ne va pas assez loin et surtout car il intervient de manière beaucoup trop tardive.
Prenons deux exemples. Le premier concerne l'effacement de 50 % de la dette de la Grèce. Il s'agit bien sûr d'une bonne chose, je ne le conteste pas mais il aurait fallu faire cela il y a plusieurs mois de cela tout en laissant supporter encore davantage de pertes aux banques (60 à 70 %). Bien que cela permette de donner un souffle supplémentaire à la Grèce, ce ne sera que temporaire et bien insuffisant.
Le second point qu'il est intéressant de noter est le fait que la Banque Centrale Européenne (BCE) continuera à racheter les titres de dettes sur les marchés financiers. Si cela n'est pas idiot en soi, je trouve qu'une fois de plus nos dirigeants ne vont pas au bout de leur raisonnement, et ce par dogmatisme. Ainsi, pourquoi la BCE ne finance-t-elle pas directement les Etats au lieu de racheter leurs titres de dette sur le marché secondaire ? Autrement dit, pourquoi passer par un intermédiaire, en l'occurrence des banques, alors qu'il serait plus simple et surtout moins coûteux de prêter directement aux Etats ?
 
Bien que ces deux éléments montrent à quel point nos dirigeants sont compétents, il est encore une chose bien pire que tout cela. En effet, ce dernier accord prévoit la création de fonds spéciaux visant à accueillir les financements d'investisseurs extérieurs, sous entendu hors zone euro. Sans surprise, ce mécanisme est destiné aux pays émergents et en particulier à la Chine.
En somme, l'Union Européenne est tellement embourbée dans sa monnaie unique créée contre toute logique économique qu'elle doit demander de l'aide à des Etats étrangers pour venir la secourir. Il s'agit là d'une aberration totale tant elle va tuer le peu d'indépendance qui restait à cette pitoyable europe. D'ailleurs ce n'est pas pour rien que la Chine s'est empressée de donner son accord et a fait part de son enthousiasme. De fait, comment ne pas comprendre la joie de l'empire du milieu qui se voit servir notre avenir sur un plateau ?
Par ce système, il est donc clair que nous remettons notre destin entre les mains de Pékin qui se fera un malin plaisir de nous imposer sa bonne volonté. Comme je l'annonçais il y a quelques temps, la Chine continue à nous racheter petit à petit. Malgré tout, je ne pensais pas que nous allions nous brader nous-mêmes.
 
En fait, cette situation m'inspire une image peu joyeuse mais tellement représentative. L'UE est telle une droguée qui vendrait ses fesses au plus offrant afin de pouvoir s'acheter sa dose. C'est peut-être dur à entendre mais c'est bien la réalité. Aujourd'hui l'europe n'est qu'une trainée qui survit uniquement grâce à l'argent des autres ...

jeudi 20 octobre 2011

La note de la France n'est pas un problème mais bien une solution !

Récemment, l'agence de notation Moody's a menacé la France de dégrader sa note et a mis le pays sous surveillance pour une durée de trois mois. Depuis cette annonce, politiques et économistes sont en ébullition pour tenter de sauver les apparences.
Partout on nous explique que la dégradation de notre note serait une horrible chose qui conduirait à renchérir le coût de nos emprunts. En conséquence, il faudrait donc faire des efforts supplémentaires, c'est à dire accroître l'austérité, pour rassurer les agences de notation.
 
A priori ces explications paraissent censées. Je dirais même plus qu'elles semblent logiques pour le quidam. En effet, la conservation de notre triple A doit être une priorité si l'on ne souhaite pas empirer la situation. D'ailleurs, les médias nous citent sans cesse l'exemple de la Grèce ou de l'Espagne qui ont déjà connu une telle dégradation.
 
Pour autant, il me semble impératif d'arrêter de noircir le tableau et de faire peur aux Français. De fait, la France n'est ni le Portugal ni l'Espagne et encore moins la Grèce. Ainsi, notre démographie et notre structure économique sont très différentes. Malgré tout, il faut bien reconnaître que notre situation n'est pas idéale et qu'une détérioration est tout à fait envisageable.
 
Qu'en est-il aujourd'hui ? Ces derniers mois, les agences de notation ont émis des critiques sévères sur les différentes nations européennes au sujet de leur endettement. Les gouvernements en place ont alors été contraints de mettre en place des cures d'austérité importantes pour tenter de réduire leur dette. On peut toutefois remarquer que cela n'a que peu fonctionné, allant même jusqu'à produire des effets inverses.
Maintenant, ces mêmes agences reviennent à la charge en dénonçant le manque de croissance, donc de recettes pour l'Etat. Clairement c'est l'hôpital qui se fout de la charité puisque ce sont les mesures imposées par ces agences qui sont venues casser la croissance.
En fait, il s'agit là d'un cercle vicieux puisque la rigueur limite la croissance qui entraîne alors davantage de rigueur.
 
Malheureusement pour nous, notre pays, sous la houlette de François Fillon, semble en prendre la direction. Effectivement, après un premier plan de rigueur, le premier ministre a exprimé la volonté de mettre en place de nouvelles mesures d'économies. A mon avis, il est grand temps que Fillon se mettre à relire Keynes et arrête de persister dans son dogmatisme libéral.
 
Mais revenons-en à notre histoire de note. A terme, il est probable que la France perde son triple A. En effet, même si des réformes ont été entreprises à destination des agences de notation (réforme des retraites notamment), il est clair que des efforts supplémentaires seront encore et toujours demandés.
Pour le moment la majorité de nos concitoyens serrent les dents et acceptent de se faire plumer sans rien dire. Toutefois, on peut légitimement penser que cela ne sera bientôt plus le cas et que le mouvement des indignés prendra alors de l'ampleur comme partout en Europe.
 
Bien que la mobilisation de la société civile soit une nécessité, il me semble important que celle-ci trouve un débouché au niveau politique. Cela est d'autant plus vrai que des solutions simples mais méconnues existent.
Je pense notamment à l'abrogation de la loi de 1973, reprise dans le traité de Lisbonne, qui interdit à l'Etat français de se financer directement auprès de la Banque de France. En effet, depuis cette date, les Etats sont obligés d'emprunter de l'argent sur les marchés financiers auprès de banques privées, et ce moyennant intérêts.
Le pire dans cette histoire est que les banques privées empruntent à environ 1 % à la Banque Centrale Européenne (BCE) et prêtent aux nations à au moins 3 %. Il s'agit donc là d'une aberration inouïe.
 
Concrètement, et dans l'hypothèse où l'on sort de ce système absurde, une dégradation de la note de la France n'aurait alors plus d'effet sur notre taux d'intérêt puisque c'est nous-mêmes qui fixons notre propre taux. Cela reviendrait donc à s'affranchir réellement de la tutelle des marchés financiers et de dire "merde" une bonne fois pour toute à Moody's, Standard & Poor's et Fitch.
 
A l'heure actuelle, une telle révolution n'est pas possible dans notre pays tant les Français sont disciplinés voire moutonniers. Pour autant, la situation ne sera plus la même lorsque notre pays aura perdu son triple A et que le gouvernement commencera vraiment, comme ailleurs en Europe, à sacrifier son peuple sur l'autel des marchés financiers. Voilà pourquoi la dégradation de notre note n'est pas un problème mais bien une solution !

vendredi 14 octobre 2011

Faire un choix ou choisir de ne pas choisir ?

Dimanche prochain aura donc lieu le second tour de la primaire socialiste entre François Hollande (39 %) et Martine Aubry (30 %). Ayant pris part au premier tour en faveur d'Arnaud Montebourg, il me semble donc logique de m'interroger sur le comportement à adopter face à ce duel.
 
Concrètement quatre possibilités s'offrent à moi : voter François Hollande, voter Martine Aubry, ne pas aller voter ou voter blanc. Pour moi, le vote blanc n'est pas envisageable car je crois qu'il ne représente rien dans ce genre de scrutin. En outre, je n'ai pas envie de dépenser un euro pour un tel vote.
 
Il me reste donc à choisir entre les trois autres alternatives. Pour me décider, j'ai utilisé trois éléments différents : les ralliements post premier tour, la réponse à la lettre d'Arnaud Montebourg et bien sûr le débat de mercredi soir.
 
Commençons par les différents ralliements. Le phénomène est simple tous les candidats se sont rangés derrière Hollande. Cela n'est évidemment pas une surprise concernant Valls et Baylet qui sont sur la même ligne politique.
En revanche, le ralliement de Royal est plus étonnant dans la mesure où il existe des divergences de fond entre les deux candidats. Pour autant, il était peu probable que Royal soutienne Aubry, notamment en raison des évènements liés au congrès de Reims. Il en est de même pour d'Arnaud Montebourg, bien que celui-ci se soit exprimé seulement à titre personnel.
 
Passons maintenant aux réponses des deux protagonistes à la missive envoyée par le député de Saône-et-Loire. Pour rappel, celle-ci interrogeait les deux finalistes sur leurs positions vis-à-vis des mesures prônées par Montebourg. Après lecture, il apparaît que les deux réponses sont assez similaires. En clair les thèmes portés sont importants pour eux et ils n'ont pas attendu le troisième homme pour en tenir compte.
Mais quoi de plus logique lorsque l'on sait que les 17 % d'électeurs de la démondialisation sont une manne plus que nécessaire pour la victoire ?
 
Intéressons-nous enfin au débat entre Aubry et Hollande diffusé mercredi soir sur France 2. Celui-ci avait bien entendu pour objectif de confronter les deux candidats afin d'éclairer les téléspectateurs sur leurs convergences et surtout leurs divergences.
Et bien pour moi cette émission fut plutôt ennuyeuse. En effet, les intervenants ont déroulé une fois de plus leur programme sans aller au fond des choses. Pire, on a pu constater que les deux étaient d'accord sur quasiment tout. On peut alors s'interroger sur la pertinence de leur candidature.
 
Alors au final quelle est ma décision ?
Concernant François Hollande, je dois reconnaître que celui-ci fait tout à fait présidentiable. Pour autant, je le trouve un peu trop frileux dans ces prises de position. Surtout, il me semble être davantage un (bon) gestionnaire qu'un transformateur. Avec lui l'alternance est probable mais il n'incarne pas l'alternative qu'il nous faut.
S'agissant de Martine Aubry, je la perçois, peut-être à tort, comme plus à gauche avec une politique plus volontariste et interventionniste. De plus, le fait d'être une femme me paraît être une bonne chose en termes de changement. Je rajoute également que le soutien de l'aile gauche du parti est séduisant. Pour autant, je n'oublie pas qu'Aubry avait conclu un pacte avec Strauss-Kahn, ce qui induit donc une certaine proximité idéologique ou un opportunisme indécent. Dans un cas comme dans l'autre, je le désapprouve fortement.
 
Qu'il s'agisse d'Aubry ou d'Hollande, j'ai donc des éléments qui me poussent à voter pour l'un d'entre eux mais également d'autres qui m'en empêchent. Comme on peut le constater, les deux candidats n'ont pas de divergences de fond insurmontables. De même, ces derniers sont issus du même courant de pensée, le Delorisme. Comme dirait Arnaud Montebourg, Martine et François sont les deux faces d'une même pièce.
 
En conséquence, et en mon âme et conscience, j'ai donc décidé de ne pas aller voter au second tour de la primaire. Mon choix, car c'en est un, est donc de ne pas choisir entre les deux finalistes afin de conserver une certaine fidélité à mes idées et à ma ligne idéologique.

lundi 10 octobre 2011

Eclairages sur les résultats des primaires

Comme je l'avais annoncé dans un précédent article, je suis donc allé voter dimanche à la primaire socialiste.
Après l'action, les réactions et notamment quelques commentaires sur les résultats de ce scrutin. Alors bien sûr l'analyse est quelque peu compliquée en raison de l'absence de précédent, donc de points de repère, mais il me semble important de revenir sur les différents scores réalisés.
 
- la participation
Selon les organisateurs, la primaire serait un succès si la barre du million de votants était dépassée. Or il semblerait, même si les chiffres définitifs ne sont toujours pas connus, que ce seuil ait été largement atteint puisque le nombre de suffrages s'élèverait à plus de 2,5 millions.
Bien que la droite relativise ce chiffre en le ramenant au nombre total d'électeurs, il convient pourtant de noter que le PS ne compte qu'environ 200 000 adhérents. Cela signifie donc que ce processus a rassemblé bien au-delà du seul parti ce qui était bien évidemment l'objectif.

- François Hollande
Arrivé en pôle position avec 39 %, ce score est toutefois un semi-échec pour l'ancien premier secrétaire. En effet, celui-ci s'avère relativement faible alors même que certains de ses soutiens le voyaient déjà élu au premier tour. En outre, l'écart plutôt restreint avec la seconde n'est pas forcément une bonne chose.

- Martine Aubry
Si la place de Martine Aubry dans le classement n'est pas vraiment une surprise, il n'en est pas moins que ce score est assez encourageant du fait d'un écart inférieur à 10 points avec Hollande. Cela a donc suffit à empêcher un triomphe au premier tour et est surtout de bon augure pour la suite.

- Arnaud Montebourg
Clairement Arnaud Montebourg est la révélation de cette primaire. Le candidat de la démondialisation réussit donc l'exploit de se placer sur la dernière marche du podium, probablement grâce à ses idées novatrices. Gageons toutefois que ce score aurait  être supérieur si le député de Saône-et-Loire n'avait pas souffert du vote utile en faveur de Martine Aubry, voire de Ségolène Royal.

- Ségolène Royal
Après la présidentielle de 2007 et le congrès de Reims de 2008, la primaire de 2011 est le troisième échec de Ségolène Royal en quelques années. Au vu de ce score, on pourrait même parler de cruel désaveu pour la dame du Poitou. En fait, je crois que ce résultat s'explique par deux principales raisons. La "sanction" de l'échec de 2007 et la volonté de ne pas prendre le risque de recommencer en 2012 tout d'abord. Ensuite, le manque d'espace politique du fait de l'émergence de Montebourg. En somme, les votants ont considéré que Royal n'était pas la plus à même de représenter le PS, ce qui n'est pas totalement faux.

- Manuel Valls
Si l'on devait choisir un second perdant outre Ségolène Royal, ce serait bien Manuel Valls. En effet, ce score à un chiffre n'est pas à la hauteur de l'espoir que voulait incarner le maire d'Evry. Il semblerait donc que le discours de vérité n'ait pas vraiment séduit les électeurs de la primaire. En réalité, c'est toute la stratégie et le positionnement de Valls qui sont ici remis en cause. De fait, le candidat s'est trop démarqué par ses sorties polémiques parfois qualifiées de droite et surtout il a été dépassé par François Hollande en ce qui concerne la rigueur économique. Le soutien du premier au second est donc la suite logique des évènements. 

- Jean-Michel Baylet
Deux analyses contradictoires peuvent être faites des 0,7 % obtenus par Jean-Michel Baylet. D'une part, on peut considérer qu'il s'agit d'un succès, certes relatif, qui n'était pas gagné à l'avance et qui a permis de médiatiser tout à la fois l'existence même du PRG et de ses idées. D'autre part, on peut penser que ce score de moins de 1 % est insignifiant et qu'il s'agit alors d'un échec. Cela d'autant plus que celui-ci n'est pas suffisamment élevé pour espérer peser dans le futur.
Selon moi, je crois que l'on est en quelque sorte en les deux versions. En effet, il s'agit d'une réussite médiatique, d'une victoire en reconnaissance mais, dans le même temps, il faut reconnaître que cela ne s'est pas traduit dans les urnes ce qui limite considérablement son poids lors d'éventuelles négociations.
 
Au final, on peut dire que les primaires ouvertes semblent être un processus attrayant qui a contribué à réintéresser les Français à la politique. Cela est d'autant plus vrai que la droite est de plus en plus séduite par ce concept, notamment en vue de 2017.
S'agissant des scores des différents candidats, il apparaît que la logique ait été respectée malgré quelques surprises et déceptions. Il sera toutefois intéressant de suivre les soutiens apportés aux deux leaders par leurs camarades, particulièrement dans la perspective d'un rassemblement post second tour et surtout dans l'optique d'un gouvernement socialiste en 2012.

vendredi 7 octobre 2011

Mon choix pour la primaire socialiste

Comme je le dis depuis un certain temps, j'ai décidé de participer à la primaire organisée par le PS. A priori, cela peut paraître étrange dans la mesure où je ne suis ni socialiste, ni de gauche ou en tout cas je ne me définis pas comme tel.
En réalité, je crois qu'il est important que je prenne part à ce processus pré-électoral puisqu'il consiste, normalement, en la désignation du futur président de la République. En outre, les conditions requises (être inscrit sur les listes électorales, payer un euro et signer une charte de valeurs) ne me semblent pas insurmontables et encore moins rédhibitoires. D'ailleurs, je dois même avouer que je me reconnais de plus en plus dans des propositions de la gauche et de moins en moins dans celles de la droite ou tout du moins dans celles exprimées par l'UMP.
 
Ma décision quant à ma participation étant prise, il me fallait donc faire un choix entre les différents candidats. Pour cela, je me suis appuyé sur les trois débats télévisés mais aussi sur les différentes interventions médiatiques de chacun. Avant de vous dévoiler mon vote, et même si ma préférence est connue de tous, j'aimerais tout d'abord revenir sur les six personnalités qui s'affronteront dimanche.
 
- Martine Aubry
Je suis assez dubitatif concernant Martine Aubry tant elle reste un mystère pour moi. En réalité, je n'arrive pas vraiment à savoir ce que "vaut" la dame des 35 heures. D'un côté, elle est soutenue par l'aile gauche du parti (Hamon, Emmanuelli ...) mais de l'autre elle semble idéologiquement proche de François Hollande et reste malgré tout la fille de Jacques Delors, européiste parmi les européistes.  
En fait, deux éléments me font douter : une certaine sympathie somme toute subjective et le soutien de la gauche du PS. Sans ces deux paramètres, je crois bien que mon raisonnement en serait grandement simplifié.
 
- Jean-Michel Baylet
Illustre inconnu il y a quelques mois, le président des radicaux de gauche est sûrement le grand vainqueur de ces primaires. En effet, les différents débats lui ont permis de gagner en notoriété et de médiatiser ses idées. Il est clair que ce dernier n'a aucune chance de victoire mais il est probable que le PS saura remercier son allié.
S'agissant du candidat en lui-même, on a pu constater une plus grande aisance et une prise de confiance au fur et à mesure du temps. En revanche, la volonté d'instaurer un fédéralisme européen ne me semble guère pertinente.
 
- François Hollande
Pour moi, il est clair que François Hollande incarne tout à fait le style présidentiel et son régime a été une chose positive en ce sens. De plus, l'ancien premier secrétaire s'intègre parfaitement parmi les sociaux-démocrates européens. En somme, Hollande serait un excellent gestionnaire du système actuel avec la mise en oeuvre de réformes à la marge. Mais est-ce vraiment cela que nous voulons après le mandat de Nicolas Sarkozy ? Est-ce vraiment une gauche molle que nous souhaitons après dix-sept années passées sous des présidents de droite ?
 
- Arnaud Montebourg
Cela faisait déjà quelques temps que je suivais Arnaud Montebourg, et la lecture de son dernier livre  m'a conforté dans mon opinion. S'agissant des débats, j'ai découvert un candidat pugnace qui portait des idées fortes. Idées qui d'ailleurs me séduisent grandement. Pour autant, j'ai été particulièrement déçu par la charge contre la TVA sociale qui m'a semblé plus démagogique que réfléchie. De même, je regrette qu'Arnaud Montebourg n'aille pas au bout de sa logique concernant l'euro et l'UE notamment. 

- Ségolène Royal
L'ancienne candidate à l'élection présidentielle dit avoir changé depuis 2007. Je n'en suis pas totalement convaincu. S'il est vrai que le corpus idéologique s'est quelque peu épaissi, la forme n'en reste pas moins douteuse. Certains de ses propos ressemblent encore à des phrases de gourou et son côté bisounours n'a pas complètement disparu. Enfin, je ne supporte toujours pas son intonation et son débit trop lent. 

- Manuel Valls
Le cas du maire d'Evry me pose problème tant je suis partagé. En fait, je suis totalement d'accord avec certaines de ses idées, notamment sur les thèmes dits de droite (sécurité, immigration ...) mais je suis en contradiction, voire même à l'opposé, sur les questions économiques. Certes j'apprécie sa volonté de "parler vrai", de "dire la vérité" mais cela ne doit pas conduire à renoncer à tout espoir de changement.
 
A la vue de ces différents commentaires, il n'existe aucun prétendant avec lequel je sois totalement d'accord. Mais est-ce réellement possible, sauf à être soi-même candidat ? Je ne le crois pas. Il faut donc alors sélectionner la personne avec laquelle on se sent le plus en phase et qui ne revêt pas d'élément rédhibitoire.
En ce qui me concerne cette personne est Arnaud Montebourg. C'est donc le nom du député de Saône-et-Loire que je glisserais dans l'urne dimanche.

mardi 4 octobre 2011

La candidature Borloo fait pschitt !

Après plusieurs mois de suspense Jean-Louis Borloo s'est finalement exprimé dimanche soir sur le plateau du 20h de TF1. Face à Claire Chazal le président du Parti Radical a annoncé qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle de 2012 expliquant, en caricaturant un peu, que sa candidature n'était pas indispensable et qu'elle ferait plus de mal que de bien à la majorité.
 
Il y a quelques mois, dans un précédent article, je doutais déjà de la capacité de Borloo à incarner une alternative au sarkozysme. Malgré tout, la prise de distance croissante avec l'UMP pouvait laisser penser à une réelle volonté de se présenter. Pour preuve, l'ARES (Alliance Républicaine Ecologiste et Sociale) a été créée et certains proches de Borloo (Yade, Hénart, Jégo ...) ont fait sécession avec le parti présidentiel de manière plus ou moins poussée.
 
Ce revirement de situation nous interroge donc sur les raisons profondes qui ont conduit Jean-Louis Borloo a renoncé à cette campagne. Selon lui, cela s'explique par le fait que le centre était divisé, que ses chances d'atteindre le second tour étaient limitées et, de manière implicite, que la "menace FN" couvait.
Ces arguments sont certes acceptables mais je ne pense pas qu'ils en soient l'unique cause. De fait, il semblerait que l'ex-futur candidat ait subit des pressions de la part du président, ce dernier craignant fortement pour sa réélection. On peut également supposer que l'Elysée aura su trouver les mots (ou les postes) pour finir de convaincre l'ancien maire de Valenciennes.
 
Il apparaît donc, comme cela était plus ou moins prévisible, que l'horizon des candidats à la présidentielle se dégage. C'est particulièrement le cas au centre avec le désistement officiel de Jean-Louis Borloo. Mais gageons que rien n'est encore joué dans cette partie de l'échiquier politique. Ainsi, le départ de Dominique de Villepin de République Solidaire, parti créé par lui et pour lui, n'augure rien de bon pour la suite des évènements. D'ailleurs, depuis son acquittement définitif dans le procès Clearstream, l'ancien premier ministre s'est fait étonnamment discret. De là à penser qu'un arrangement ait été trouvé avec le président de la République ...
 
Restent donc Hervé Morin et François Bayrou encore en piste. Le premier a récemment refait part de sa volonté de se présenter. Maintenant que Borloo est out, le chemin est libre. Pour autant, Hervé n'est pas Jean-Louis et rien ne dit que le président du nouveau centre rencontre le même soutien (il stagne à 1 % dans les sondages). Il restera alors à savoir s'il se sent prêt à incarner une candidature inutile et vouée à l'échec.
 
S'il en est un (Nicolas Sarkozy exclu) que cette affaire arrange au plus au point c'est bien François Bayrou. En effet, l'explosion en plein vol de la candidature Borloo a pour conséquence directe de redistribuer les cartes et surtout de replacer le président du Modem au centre du jeu. Il est même fort possible, au final, que celui-ci soit le seul candidat du centre à réellement se présenter.
 
Une fois de plus la politique nous prouve qu'elle est imprévisible et que la vérité d'hier n'est pas forcément celle d'aujourd'hui ni encore moins celle de demain. Si la campagne de 2007 fut intéressante, celle de 2012 sera passionnante. Je dirais même plus qu'elle risque fort de nous réserver quelques surprises. Je pense notamment à l'identité du candidat socialiste, à la potentielle candidature de Jean-Pierre Chevènement ou encore au score de Marine Le Pen.
Je conclurais alors sur une citation d'Otto von Bismarck (homme d'Etat allemand) : "la politique n'est pas une science exacte". Et je rajouterais : c'est ça qui en fait tout son charme et son intérêt.

dimanche 2 octobre 2011

Le SMIC à 1700 €, une folie ? Vraiment ?

Ce matin, alors que je me promenais sur le marché de ma commune, un militant de la CGT m'a distribué un tract appelant à la mobilisation le 11 octobre prochain. Étant très friand de ce genre de documents politiques, je me suis logiquement empressé de le lire. Globalement, je dois reconnaître que je suis d'accord avec la quasi-totalité des revendications du syndicat. Toutefois, je ne sais pas si cela est une bonne chose ou non.
 
Mais ce qui m'a le plus interpellé dans ce tract est la proposition de porter le SMIC à 1700 € bruts par mois. Je remarque d'ailleurs que ce n'est pas la première fois que j'entends une telle chose puisque Jean-Luc Mélenchon est également partisan de cette mesure. Il va même plus loin dans la mesure où son souhait est d'aboutir à 1700 € nets en fin de législature.
 
A première vue, et certains de mes amis me l'ont fait observer, une telle augmentation de salaire serait impensable car cela handicaperait considérablement les entreprises qui perdraient alors en compétitivité. De plus, on m'a expliqué que certains métiers ne justifiaient pas une rémunération aussi "élevée".
 
Pour moi, ces arguments ne sont clairement pas valables. Le dernier me semble d'ailleurs particulièrement ignoble. En effet, comment peut-on dire qu'une personne ne mérite de gagner que 1000 € par mois ? Alors bien sûr certaines professions nécessitent des qualités moindres, c'est une évidence. Mais pourquoi retenir cet unique critère ? Ne pourrait-on pas nous intéresser à l'utilité du métier en question ? A sa pénibilité ? Dans ce cas, les femmes de ménage ou les éboueurs, par exemple, devraient être largement plus payés que les traders. Car reconnaissons que ceux-ci ont une utilité économique et sociale limitée, voire même inexistante.
En outre, qu'est ce qui, aujourd'hui, justifie que, dans une même société, dans une même nation, des individus gagnent plusieurs centaines de fois plus que d'autres ? Travaillent-ils davantage ? Sont-ils plus efficaces ? Sont-ils plus intelligents ? Non, non et encore non. Ou alors à la marge.
 
Mais réfléchissons maintenant au niveau actuel du SMIC. Celui-ci est à 1365 € bruts soit 1070 € nets. Comparons maintenant ce chiffre avec le seuil de pauvreté qui est fixé à 954 € (60 % du salaire médian). En somme, une personne travaillant et touchant le SMIC est à la limite du seuil de pauvreté. Cela est tout simplement aberrant.
Rappelons également qu'avec ces 1070 €, notre salarié doit payer son loyer, ses factures, se nourrir, se déplacer ... Bref, avec un revenu quasi constant, il doit faire face à des dépenses en perpétuelle augmentation. Ce n'est donc pas pour rien que les "smicards" ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
 
Une augmentation de salaire substantielle ne serait donc pas une hérésie. D'ailleurs, Patrick Artus, économiste français et directeur de la Recherche et des Études de Natixis, bien connu pour être un horrible gauchiste, avait appelé de ses voeux une augmentation généralisée des salaires.
Une réévaluation du SMIC ne serait donc pas forcément une mauvaise chose puisqu'elle permettrait d'améliorer le quotidien de nombreux Français.
 
Pour autant, tout n'est pas rose dans cette histoire et deux (fausses) limites sont avancées pour écarter cette mesure.
La première, qui revient à chaque augmentation du SMIC, est le fait que les salariés touchant un peu plus vont se retrouver au salaire minimum.
La seconde est que les charges de personnel sont un fardeau lourd à porter pour les entreprises et qu'une telle hausse viendrait les pénaliser dans leur compétitivité par rapport à leurs concurrents étrangers.
 
Comme je l'ai dit, je crois que ces restrictions sont, certes véridiques, mais aisément contournables et dépassables dès lors que l'on y réfléchit quelque peu. Comme chacun le sait, le niveau du SMIC est fixé annuellement par le gouvernement en tenant compte de l'inflation. Sa réévaluation ne concerne donc pas la totalité des salaires ce qui conduit logiquement à un tassement des rémunérations à la base. En outre, tout renchérissement du SMIC amène par la même occasion un accroissement des cotisations sociales.
 
Pour pallier toutes ces contraintes, des solutions simples (et non spécifiques à ces problématiques) peuvent être mises en oeuvre, tant au niveau micro que macro-économique :
- la mise en place d'une TVA sociale. Cela permettrait d'augmenter les salaires nets de tous et de diminuer les charges patronales des entreprises.
- la suppression des exonérations de charges sur les bas salaires et leur réorientation vers des salaires plus élevés. De fait, cette niche fiscale incite les entreprises à payer leurs salariés au SMIC puisqu'elles bénéficient d'allégements fiscaux.
- une taxation des revenus les plus importants. Le but est d'aboutir à une réduction des écarts de rémunération au sein des entreprises.
Ces mesures ne sont évidemment pas exhaustives et il en existe probablement beaucoup d'autres. Malgré tout, je crois qu'elles constituent un bon début.
 
Pour conclure, il apparaît donc que la politique salariale est plus qu'une problématique purement économique puisqu'elle revêt également des considérations sociales. Cela pose notamment la question du juste niveau de rémunération, de l'utilité sociale des individus ... En fait, je crois que les politiques salariales sont, en quelque sorte, le reflet de notre société dans la mesure où elles traduisent les inégalités, l'injustice sociale et fiscale ...
 
Certains estiment que le marché de l'emploi est un marché classique où se rencontrent l'offre et la demande avec un point d'équilibre. Ce n'est pas mon cas. Je ne crois en rien à la main invisible d'Adam Smith et à la supériorité des marchés quels qu'ils soient. C'est pourquoi il me semble impératif que l'Etat intervienne afin de jouer un rôle de régulation mais aussi de sanction quand cela est nécessaire.
 
Dans les années 1980, Ronald Reagan signa le retour des Etats-Unis sur le devant de la scène par son célèbre "America is back". Je souhaite que 2012 symbolise la renaissance d'un Etat fort et protecteur afin de remettre de l'ordre dans notre pays, trop longtemps laissé aux mains des puissances d'argent.