mardi 30 mars 2010

On est pas nécessairement ce que l'on naît

Dimanche soir, le magazine Capital (M6) avait pour sujet la réussite en France et proposait de mettre en avant les moyens de réussir. Parallèlement, le programme Haute Définition (TF1) nous présentait, lundi soir, la vie dans les quartiers au milieu des dealers.
Deux émissions sur deux chaînes différentes avec deux thèmes que tout oppose. Malgré tout, je souhaite revenir sur les sujets abordés car je crois qu'il y a fort à dire.
 
Avant toute chose, il me semble nécessaire de préciser que quels que soient le pays ou l'époque, il a toujours existé des pauvres et des riches. Néanmoins, il est clair qu'aujourd'hui les inégalités se creusent, les pauvres étant plus pauvres et les riches plus riches. Pour autant, je ne crois pas que ce soit une fatalité. Explications.
 
Selon Capital, la réussite provient d'au moins trois facteurs : l'héritage, les réseaux et l'éducation. Ces postulats ne sont bien évidemment pas nouveaux mais ils ont en commun qu'ils bénéficient en priorité aux personnes aisées. Cela a d'ailleurs été fort bien montré dans les différents reportages. Ainsi, il est apparu que les familles les plus aisées avaient accès à une meilleure éducation et donc à de meilleurs conditions de vie. Il s'agit là d'un cercle vertueux perpétué de génération en génération, d'où la notion d'héritage tant matériel que spirituel. Toutefois, cela n'a rien d'exceptionnel.
Ce qui me pose un problème dans cette histoire est la consanguinité qui demeure au sein de nos élites. En effet, ces personnes restent la plupart du temps entre elles et cultivent un certain repli sur soi. Selon moi, ces individus se coupent complètement des réalités et ce dès leur plus jeune âge. Ainsi, elles accèdent aux plus hautes responsabilités sans avoir réellement vécu car ayant été grandement épargné par la vie. C'est d'ailleurs pourquoi les décisions qui sont prises par les grands dirigeants nous semblent parfois dénuées de bon sens.
Malgré tout, personne ne saurait leur reprocher de profiter d'une vie de luxe sans se soucier des autres car beaucoup d'entre nous feraient de même si nous le pouvions.
 
Mais la France n'est pas qu'un pays où il fait bon vivre. Effectivement, le quotidien de la grande majorité des Français est à mille lieues de cela. Pour eux, la vie est un parcours du combattant semé d'embûches (chômage, précarité ...). C'est notamment le cas des millions de personnes qui résident dans des quartiers dits sensibles où ils doivent cohabiter avec la peur et la délinquance. Ainsi, Haute Définition nous faisait partager la vie quotidienne d'hommes et de femmes qui subissent la loi des dealers dans leur propre immeuble. Loin de moi l'idée de généraliser de tels comportements mais je crois que chacun doit avoir conscience de l'existence de ces phénomènes.
Impuissante et dépassée, la police n'est, la plupart du temps, plus appelée. Cela est d'ailleurs renforcé par la peur des représailles des habitants du quartier.
 
Suite à ces deux reportages, il semble que le chemin de chacun est tracé dès sa naissance. Néanmoins, je crois qu'il ne faut pas baisser les bras. Je suis persuadé que chacun peut réussir s'il s'en donne les moyens. Alors bien sûr les enfants issus de familles aisées partiront toujours avec une longueur d'avance sur les autres puisqu'ils ont la possibilité de fréquenter les établissements scolaires les plus prestigieux ou encore d'avoir accès aux meilleurs emplois.
Pour autant, naître dans un milieu ouvrier n'est pas une fatalité et ne conditionne pas forcément votre futur. Je pense que ces personnes sont responsables de leur propre échec dans la mesure où ceux-ci se marginalisent eux-mêmes. C'est notamment le cas de tous les individus qui adoptent des codes (langage, vêtements ...) différents de ceux de la société. Comment peut-on espérer trouver un emploi sans diplôme, en ne parlant pas un français correct et en portant des "jogging" et une casquette ? C'est tout simplement impossible car aucun patron ne se risquera à embaucher un tel énergumène.
 
Au final, je reste persuadé que la naissance ne conditionne pas une vie. Il est cependant indéniable que l'origine sociale peut être un moteur ou un handicap pour la suite. Pour autant, je pense sincèrement que l'Etat a un rôle à jouer afin que chacun puisse s'épanouir et réussir. C'est ce que l'on appelle l'égalité des chances. De manière plus concrète, il me semble important de promouvoir au maximum la mixité sociale (ce que faisait très bien le service militaire) mais également de mettre le pied à l'étrier à ceux qui en ont le plus besoin. Cela peut notamment se traduire pas l'attribution de bourses ou la mise en place de soutien scolaire.
Certes l'ascenseur social fonctionne au ralenti ces dernières années mais rien n'empêche de prendre les escaliers. Encore faut-il en avoir réellement la volonté et ne pas rejeter ses propres fautes et manquements sur la société.

vendredi 26 mars 2010

Environnement, mondialisation et démographie

Nouvelle victime des régionales : la taxe carbone. En effet, Nicolas Sarkozy a décidé de suspendre sine die le projet de contribution climat énergie. On ne peut que se réjouir d'un tel regain de lucidité. En effet, cette taxe était une ineptie visant principalement à capter l'électorat vert ce qui est, comme l'a montré le dernier scrutin, un échec cuisant. De plus, il apparaît clairement que cette taxe aurait été une usine à gaz de plus qui aurait brillé par son caractère injuste et inefficace. De fait, les entreprises les plus polluantes devaient en être exonérées pour des questions de compétitivité et les ménages auraient bénéficié d'une compensation, creusant un peu plus des déficits déjà abyssaux.
Je rajouterais également que celle-ci n'aurait en aucun cas eu pour conséquence d'aboutir à une diminution substantielle des émissions de CO2 dans la mesure où il n'existe pas de réelles alternatives aujourd'hui.

D'une manière générale, on s'aperçoit que la protection et la préservation de l'environnement sont devenues à la mode. Ainsi, l'ensemble de la classe politique a dû intégrer cette composante à son programme. De plus, un nombre croissant d'articles et d'émissions de télé sont consacrés à ce sujet. D'ailleurs, l'écologie est aujourd'hui devenue une véritable religion avec ses principes moraux et ses comportements à adopter. Nous en sommes même arrivés à un point où la surenchère est de mise, chacun cherchant à être plus vert que son voisin.

Pour autant, et je pense ne pas être le seul, j'en ai marre que l'on ne parle que de l'environnement du matin au soir. Arrêtons de ne penser qu'à l'écologie et concentrons-nous sur les vrais problèmes. Effectivement, je crois que les Français ont d'autres préoccupations que de savoir si les produits qu'ils achètent sont respectueux de la planète. Je crois au contraire que ces personnes sont plus concernées par leur emploi et leur pouvoir d'achat.

Ce qui est le plus tragique dans cette histoire est que nos dirigeants cherchent à nous culpabiliser nous, pauvres consommateurs, plutôt que de s'attaquer à la source du problème. Il faut d'ailleurs savoir que l'impact écologique de la France est marginal comparativement aux Etats-Unis et à la Chine qui sont les pays les plus pollueurs au monde.
Selon moi, la cause réelle et principale des difficultés environnementales est double. En réalité, les menaces les plus importantes pour la planète dans les années à venir sont la mondialisation et la démographie. Alors évidemment, dit comme cela ce n'est pas forcément évident mais je vais m'en expliquer.

Premier point, la mondialisation.
Aujourd'hui, le système capitaliste est la règle pour la plupart des pays du monde. Parallèlement, il n'a échappé à personne que nous vivons dans une économie mondialisée à outrance avec un nombre d'échanges croissant par delà les mers et les océans. De plus, il est manifeste que la concurrence internationale contraint les entreprises à minimiser toujours plus leurs coûts dans le but de maximiser les bénéfices. Cela passe notamment par un recours grandissant aux délocalisations. La conséquence de tout cela est que la force productive est située en grande partie  dans les pays émergents asiatiques alors que le gros des consommateurs se trouve à l'ouest, en Europe ou en Amérique. Cette situation requiert donc de transporter en masse ces produits manufacturés, ce qui implique l'émission de gaz carbonique mais aussi la consommation de carburant en grande quantité.
Nous assistons donc à une réduction des coûts de production mais à un accroissement progressif du coût environnemental.

Deuxième chose, la démographie.
La démographie constitue aujourd'hui un problème majeur pour nos sociétés. En effet, la population croît de manière exponentielle, et plus rapidement que l'économie, ce qui créé des déséquilibres importants dans différents domaines. Ainsi, il manque, ou va manquer prochainement, des infrastructures (logement, écoles ...) pour accueillir ces personnes supplémentaires. De plus, cela pose la question de la nourriture qui devra être produite en quantité suffisante pour sustenter tout le monde. Or il s'avère que cela est très problématique, comme l'attestent les émeutes de la faim au printemps 2008.
La surpopulation entraîne donc immanquablement davantage de pollution directe (rejet CO2 ...) mais nécessite aussi une augmentation de la production mondiale et un aménagement du territoire, ce qui a des conséquences parfois irrémédiables sur l'environnement (déforestation ...).
Cette question de la démographie avait d'ailleurs été soulevée par Thomas Malthus en son temps.

Mais alors que peut-on faire pour inverser la tendance ?
A notre niveau, je dirais peu de choses si ce n'est suivre les recommandations habituelles : couper l'eau lorsque l'on se brosse les dents, éteindre la lumière en sortant d'une pièce, privilégier la douche au bain ...
En fait, c'est au niveau national et international que se situent les vrais enjeux. Voici quelques solutions qui me semblent aller dans le bon sens.

- réguler la population mondiale. Si le problème vient d'un surnombre, il faut oeuvrer à limiter la croissance de la population. Cela peut, par exemple, se traduire par le développement de la contraception dans les pays à fort taux de natalité. Néanmoins, le sujet est sensible car touchant à la vie. Il me semble pourtant urgent de s'intéresser aux questions démographiques tant elles constituent un élément central de notre futur.

- relocaliser la production. Le transport des marchandises étant à l'origine d'une forte pollution, il paraît légitime de chercher à s'en affranchir au maximum. La solution passe alors par le retour des entreprises sur le lieu de consommation, c'est à dire en France ou en Europe pour ce qui nous concerne. Cela permettra, en outre, de lutter contre le chômage et les déficits.
Toutefois, cela ne se fera pas par magie ou en comptant sur la bonne volonté du patronat. C'est pourquoi je propose deux pistes. La première est la mise en place de mesures protectionnistes aux frontières de l'Europe. Je pense notamment à une sorte de taxe carbone qui pénaliserait les produits les moins propres et provenant des zones les plus éloignées. Une seconde voie est de développer le patriotisme économique. Concrètement, cela revient , pour un consommateur, à privilégier les produits fabriqués localement.
L'avantage de ces mesures est qu'elles permettent d'agir positivement sur l'environnement mais également sur l'économie. Il s'agit donc là d'un coup double.

Cela étant, je sais que de telles mesures n'ont que peu de chances d'aboutir. En effet, le libre-échange est devenu la norme et y contrevenir est sanctionné pécuniairement par les instances internationales (OMC, UE ...). De plus, certains y voient là un certain repli sur soi. Néanmoins, les Etats-Unis et la Chine utilisent déjà des procédés similaires sans que personne n'ait rien à y redire. En n'agissant pas, l'Europe est la grande perdante de ce dogmatisme. D'ailleurs, cela s'est nettement vu lors du dernier G20, où l'Union Européenne a fait les frais de l'entente entre les deux pays précédemment cités.
Je crois donc qu'il est grand temps pour nos pays d'arrêter d'être rouler dans la farine et de se battre à armes égales avec les puissants de ce monde. Cela ne serait ni plus ni moins que de la légitime défense ...

mardi 23 mars 2010

La droite se prend une gauche ...

C'est dimanche dernier qu'avait lieu le second tour des élections régionales 2010. Pourtant, suite à un premier round plutôt favorable à la gauche, les résultats devaient réserver peu de suspense. Et cela s'est effectivement vérifié.

Sans surprises donc, la coalition PS - Europe Écologie - Front de gauche finit largement en tête avec près de 55 %. La stratégie de rassemblement a donc bien fonctionné et confirme, une fois de plus, que l'union fait la force. Malgré tout, il apparaît que ces listes ont peu progressé par rapport au 14 mars ce qui sous-entend qu'elles n'ont pas réussi à mobiliser les électeurs.
Il faudra dorénavant suivre l'évolution de cette association tripartite lors des prochaines échéances car je crois que sa victoire n'est pas forcément liée à une adhésion mais plutôt à un vote sanction contre le pouvoir en place. En outre, la gauche et notamment le PS doit rapidement se mettre en ordre de marche pour 2012 car c'est lors de la présidentielle que se joueront vraiment les années à venir et que l'on verra si l'opposition est capable de proposer une réelle alternative et non une simple alternance.

Comme le laissaient présager les résultats du premier tour, la majorité est la grande perdante de ce scrutin. Malgré la conservation de l'Alsace et la prise de la Réunion et de la Guyane, il ne faut pas oublier que le Corse est tombée (ce qui n'était pas arrivé depuis 26 ans) et surtout que les scores réalisés sont vraiment faibles. Pour autant, il faut reconnaître une progression significative entre les deux tours grâce au retour aux urnes d'une partie des abstentionnistes.

Parler de ces résultats sans mentionner le succès du Front National serait une ineptie. Présent dans 12 régions sur 22, le FN réalise des scores importants et confirme la dynamique du premier tour. Les Le Pen père et fille rassemblent ainsi plus de 20 % des voix respectivement en région PACA et dans le Nord-Pas-de-Calais. Quant aux autres candidats, ils font plus de 10 %.
Pour beaucoup, le FN constitue la grande surprise de cette élection. Néanmoins, si l'on creuse un peu, on s'aperçoit que cela n'a rien de très étonnant. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a cherché à capter l'électorat frontiste en insistant sur les thèmes qui lui sont chers (immigration, sécurité ...). Mais cela n'a fonctionné qu'un temps et les électeurs sont rentrés au bercail. De plus, il apparaît clairement que le FN bénéficie des voix des couches populaires les plus touchées par la crise et notamment celles des ouvriers. Ceux-ci boudent ainsi les partis "traditionnels" qui ne répondent pas/plus à leurs attentes. Ils sont donc séduits par le discours du FN qui semble les prendre en considération et apporter des solutions à leurs préoccupations (emploi, pouvoir d'achat ...).
Le Front national réalisera toujours un score non négligeable car il jouit d'une base électorale fidèle. Ce score sera d'autant plus important que l'électorat populaire ne sera pas récupéré par la gauche.

Suite à ce cinglant échec, le pouvoir en place se devait de réagir. Et cela n'a pas tardé car un mini-remaniement a été annoncé hier soir. Pour moi, trois changements ne sont pas neutres. Tout d'abord, on remarque l'entrée de George Tron comme secrétaire à la fonction publique et celle de François Baroin au ministère du Budget. Ces nominations sont purement stratégiques. En effet, Baroin est un proche de Jacques Chirac et Tron de Dominique de Villepin. Or, on sait que les relations entre Chirac/Villepin et Sarkozy ne sont pas au beau fixe. Il s'agit donc ici d'apaiser les tensions entre les protagonistes mais également de savonner la planche de Villepin qui lorgne de plus en plus sur 2012. De plus, cela constitue une ouverture à droite visant à calmer les esprits dans les rangs de la majorité.
Ensuite, Eric Woerth passe du budget au ministère du travail et des relations sociales. La promotion de ce technicien avant la réforme des retraites à venir peut être vue comme un signe envers les syndicats mais peut aussi traduire une volonté de "se débarrasser d'un père la rigueur" en ces temps de tension budgétaire.
Enfin, la sortie du gouvernement de Xavier Darcos est assez surprenante tant on pensait ce sarkozyste dans les petits papiers du président. D'ailleurs, certains le voyaient déjà à Matignon. Plusieurs explications peuvent être avancées. Il peut s'agir d'un désaccord entre Darcos et Raymond Soubie (conseiller spécial de l'Elysée) qui a coûté sa place au premier. Mais le ministre est peut-être parti pour mieux revenir plus tard. Ou il est possible que la tête du ministre ait été offerte aux syndicats comme un cadeau d'apaisement. En fait, je ne sais pas trop mais il est plausible que ce soit un condensé de ces raisons.

Au final, ces élections n'auront pas conduit à de gros changements dans le paysage politique français. Les régions restent très majoritairement à gauche avec un exécutif composé du PS, des Verts et des communistes comme en 2004. Au niveau gouvernemental, rien ne semble indiquer une quelconque inflexion dans la politique menée par le gouvernement.
Reste maintenant à voir dans les prochains mois si un évènement majeur viendra bouleverser l'ordre établi et si l'opposition saura réellement prendre la mesure de son rôle de proposition. Aussi, comme disent nos voisins anglais : Wait and See !

lundi 15 mars 2010

Et le vainqueur d'étape est ...

Comme on pouvait s'y attendre, le parti des abstentionnistes remporte cette élection avec plus de 53,64 %. Bien que les élections régionales constituent un scrutin local, il paraît impossible de penser que les enjeux nationaux ne se sont pas invités dans la campagne.
Quoi qu'il en soit, certaines remarques observations peuvent être réalisées à l'issue de ce premier tour. Comme je l'avais déjà fait pour les européennes, je vais essayer d'analyser les résultats des différentes formations politiques en me basant sur les scores au niveau national.

- l'abstention : Sans grande surprise, le taux d'abstention est une fois de plus très élevé. Il s'agit là d'un record pour ce scrutin régional mais il y a fort à parier que ce record ne tiendra pas longtemps vu la diminution constante de la participation. Si l'on cherche à disséquer quelque peu cette abstention, il apparaît qu'elle est constituée de plusieurs composantes. On y retrouve ainsi des personnes qui n'ont jamais voté et ne voteront jamais. De plus, certaines personnes s'abstiennent car elles n'ont plus confiance, n'accordent plus de crédit aux politiques. Enfin, certains s'expriment par l'abstention, manifestant leur rejet des sortants, du gouvernement mais aussi des listes se présentant comme une alternative. En outre, une autre explication possible est la méconnaissance (et le désintérêt) des citoyens pour l'échelon régional.

- le Parti Socialiste : Arrivé en tête, le PS retrouve une seconde vie après l'échec des européennes.  Avec près de 30 %, le PS s'impose contre la première force à gauche. Malgré une campagne parfois indigne (les cas Georges Frêche et Ali Soumaré), un retour aux valeurs de gauche a permis de séduire à nouveau les électeurs. On peut toutefois penser que le PS a bénéficié de la prime au sortant, les présidents de région présentant un bilan plutôt positif, mais aussi de la volonté de redonner du poids à l'opposition afin de contrer davantage l'action du gouvernement.

- l'Union pour un Mouvement Populaire : Avec environ 26 %, l'UMP reste dans la partie et finit même en première position dans certaines régions (dont Rhône Alpes et l'Ile de France). Sa stratégie d'union dès le premier tour explique notamment ces résultats. Malgré tout, les scores sont plutôt faibles et trahissent, quoi qu'en pensent les dirigeants du parti, un certain rejet de la politique de Nicolas Sarkozy.

- Europe Ecologie : Certains prédisaient un effondrement suite à la bonne performance des élections européennes. Mais il n'en est rien. On constate toutefois un repli de 4 points (de 16,38 à 12,18 %) par rapport au scrutin de juin dernier, celui-ci ayant probablement profité au PS. Ce résultat positionne donc Europe Ecologie comme la troisième force politique. Ce rassemblement constitue une excellente opération pour les Verts qui n'avaient jamais réalisé de si bons scores. Reste maintenant à voir si le mouvement arrivera à se maintenir durablement ou si le déclin n'en est qu'à son début.

- Le Front National : Ces élections marqueraient-elles un retour durable du FN ? Cela est possible car avec 11,42 %, on constate une augmentation par rapport aux derniers scrutins. Comme d'habitude, les sondages ont sous-estimé cette poussée. Mais ce n'est pas étonnant dans la mesure où la plupart de ces électeurs restent discrets. En revanche, il apparaît clairement que l'électorat frontiste est assez fidèle et a préféré cette fois ci l'original à la copie. Ce score peut également s'expliquer par l'expression par une partie des électeurs d'un vote de contestation. Cela est notamment à rapprocher du recul du NPA.

- Le Front de Gauche : Même si le score reste modeste (environ 6 %), il s'agit d'une victoire du Front de Gauche. En effet, celui-ci améliore ses résultats par rapport aux européennes alors qu'il s'agit d'un mouvement naissant. Le pari de reconduire le front en rassemblant la gauche et de lancer des listes autonomes au premier tour s'avère donc payant. De plus, le Front de Gauche se pose comme une alternative crédible à gauche, s'appuyant sur les bases du Parti Communiste et le charisme de Jean-Luc Mélenchon.

- le Modem : Nouveau coup d'arrêt pour le modem qui réalise un très mauvais score (4,20 %). Pour la seconde fois, le parti centriste paye le prix de la stratégie de son leader. Effectivement, je suis convaincu que la création d'un nouveau parti suite aux présidentielles de 2007 est une erreur puisque cela a conduit à la rupture avec les élus UDF et le centre droit. Ainsi, Bayrou a cherché à courtiser l'électorat de gauche pour survivre mais en vain car les électeurs lui ont préféré soit le PS, soit Europe Ecologie.
Il est donc impératif que les cadres du parti mettent au point une nouvelle stratégie afin de sauver ce qui peut l'être. Un nouvel échec reviendrait à handicaper fortement le leader Béarnais en vue des prochaines élections présidentielles de 2012.

- L'extrême gauche : Une fois n'est pas coutume, Lutte Ouvrière confirme son insignifiance avec environ 1 %. De même, le NPA, avec moins de 3 %, s'effondre en raison notamment de son refus d'alliance avec le Front de Gauche. La fin de l'extrême gauche en France serait-elle proche ?


Et maintenant, à quoi peut-on s'attendre ?
Il est fort probable que l'UMP sera défait dans la plupart des régions. En effet, ses réserves de voix sont faibles, hormis une mobilisation massive des abstentionnistes en sa faveur, ce qui est peu probable.
Concernant la gauche, on peut supposer que des fusions auront lieu entre les listes PS, Europe Ecologie et Front de Gauche. Cela permettrait une large victoire et la conservation des régions dans le giron de l'opposition.
Le FN quant à lui se maintiendra partout où il le pourra et devrait réaliser un score assez similaire au premier tour, sauf retournement inattendu.

Pour finir, je souhaiterais revenir sur la stratégie d'union dès le premier tour. Celle-ci peut-être efficace comme l'atteste le cas de l'UMP qui, d'ailleurs, préfère les élections à tour unique telles que les européennes. C'est pourquoi la réforme des collectivités territoriales vise à l'instauration de conseillers territoriaux élus au scrutin uninominal à un tour. Ceci aurait pour conséquence prévisible de faire changer les régions de couleur, ce qui serait du pain béni pour le parti présidentiel.
De plus, un rassemblement prématuré des différentes formations politiques signifierait la fin du premier tour dans la mesure où celui-ci deviendrait inutile. Un tel procédé constituerait la mise en danger du pluralisme politique qui représente une force pour notre pays.

lundi 8 mars 2010

Aux régionales, je vote ...

Peut-être ne le savez-vous pas mais les 14 et 21 mars prochain nous sommes appelés aux urnes pour élire le conseil régional. Ayant reçu les professions de foi seulement aujourd'hui, je vous propose de faire un tour d'horizon des différentes listes se présentant dans ma région, Rhône Alpes.
Pour ce faire, et dans un but d'objectivité, je balayerai les listes de gauche à droite, dans le sens de l'écriture en vigueur. 

- Lutte Ouvrière : Parti d'extrême gauche par excellence, la liste LO menée par Nathalie Arthaud (porte parole du mouvement) n'a pas de programme particulier. Aucune proposition, seulement de la contestation stérile. Le refrain est le même depuis des années : les patrons sont tous des "salauds" qui exploitent le peuple, les riches sont responsables de la misère du monde ... En somme, rien de nouveau sous les tropiques.

- Nouveau Parti Anticapitaliste : Fortement opposé à une alliance avec le PS au second tour, le NPA, mené par Myriam Combet, a choisi de faire cavalier seul pour ces élections. Globalement, le constat est le même que celui de LO. Néanmoins, des propositions ont le mérite d'exister. Certaines concernent la France et sont inapplicables (augmentation des salaires de 300 €, interdiction des licenciements ...) alors que d'autres plus réalistes se rapportent à la région.
Mon vote n'ira pas pour cette liste car je ne partage pas la même vision du monde. De plus, je ne cautionne pas la présence d'une jeune femme voilée sur la liste du Vaucluse.

- Front de gauche : Après une longue réflexion, mon vote ira sans aucun doute à cette liste et ce pour plusieurs raisons. La première est que j'apprécie cette volonté de rassemblement (parti communiste, parti de gauche, M'PEP ...) au sein d'un mouvement unique. Ensuite, je me reconnais dans la plupart des propositions portées mais également des valeurs défendues (défense du service public, opposition à l'europe libérale ...). Enfin, le front de gauche ne refuse pas le pouvoir (à la différence du NPA) et représente une alternative crédible pour gouverner, en partenariat notamment avec le PS.
Bien sûr, mon choix pourra surprendre ceux qui me connaissent dans la mesure où j'ai toujours penché à droite. De plus, je n'ai jamais porté les communistes dans mon coeur. Malgré tout, je ne suis pas l'homme d'un camp et ne souhaite pas renier mes convictions. Aussi, je vote en mon âme et conscience pour la liste qui me correspond le plus.

- Europe Ecologie : Plusieurs éléments m'empêchent de voter pour cette liste. Tout d'abord, je ne crois pas que l'écologie constitue une fin en soi. L'écologie doit être une partie d'un programme et non le composer entièrement. De plus, la présence de Philippe Meirieu comme tête de liste est rédhibitoire car cet individu est un des responsables de la déchéance de notre école, par l'instauration de techniques pédagogiques fumeuses. Enfin, Europe Ecologie me semble être davantage un casting avec le "débauchage" de personnalités d'origines diverses (Eva Joly, José Bové...) qu'un rassemblement réellement apte à la gouvernance.

- Parti Socialiste : Mené par Jean-Jack Queyranne, le président sortant, la liste PS propose un programme en 15 engagements. Celles-ci touchent des domaines variés, semblent assez innovantes et  adaptées aux besoins. De plus, Queyranne présente un bon bilan et s'est appuyé sur celui-ci durant sa campagne.
Mon choix pourrait donc se porter sur cette liste. Pour autant, je n'oublie pas les hausses de la fiscalité, le coût exorbitant du nouveau palais de la région. De plus, je ne crois pas que le PS fasse mieux que l'UMP tant leurs points d'accord sont nombreux.

- Modem : La profession de foi est à l'image de la tête de liste : Azouz Begag. Narcissique, pleine d'effets de manche, soignée sur la forme mais vide de fond. Begag souhaite faire de la politique autrement. Pari gagné car il fait l'inverse de ce que devrait faire un bon politique, c'est à dire parler du fond, du fond et encore du fond en abandonnant le côté people et médiatique. En outre, la tête de liste pour l'Isère, Morad Bachir-Cherif, ne me convient pas du tout dans la mesure où, contrairement aux engagements du Modem, il cumule de manière démesurée les fonctions.

- Opération Spartakus : Cette liste est un OVNI au milieu des autres. Comme aiment à le dire les colistiers, Opération Spartakus constitue un rassemblement de citoyens comme les autres. Toutefois, leur credo est simple voire simpliste : il faut cesser le gaspillage et rationaliser les dépenses. Cette liste se veut apolitique mais il semblerait que des connivences avec l'UMP existent. D'ailleurs, le chef de file, Michel Dulac, était présent sur la liste UMP de Dominique Perben aux dernières élections municipales à Lyon.
Beaucoup d'interrogations subsistent donc autour de cette liste. Aussi, j'appliquerais le célèbre proverbe : "dans le doute, abstiens-toi".

- Union pour un Mouvement Populaire : Bien que les régionales soient des élections locales et non nationales, je ne peux faire abstraction de la politique menée par le gouvernement. C'est pourquoi, et afin d'envoyer un signal fort au président, je ne soutiendrais pas cette liste. Pour résumé, je dirais Non pour l'ensemble de leur oeuvre.

- Front National : Ce qui est bien avec le FN est que, quelle que soit l'élection, le programme est quasiment le même. On peut au moins leur reconnaître le mérite de la cohérence. Néanmoins, le discours est toujours le même et est parfois déconnecté de la réalité de la situation. Concernant les propositions relatives à la région (baisse impôts, fin des gaspillages, relocalisation de l'emploi, maintien des services publics ...), je suis plutôt en accord. Malgré tout, il m'est impossible d'oublier le passif de ce parti et de ses leaders. En outre, en tant que républicain convaincu, je ne peux cautionner un parti extrémiste, et ce quel qu'il soit.
En revanche, je n'arrive pas à blâmer ceux qui votent FN. D'ailleurs, la classe ouvrière constitue une grande partie de cet électorat. Je crois que les gens sont lassés de l'UMP et du PS qui se ressemblent et affichent une opposition de façade.

Faire un choix à l'occasion d'une élection n'est pas chose aisée. Cela est d'autant plus vrai lorsque la campagne est discrète et que les informations sont peu accessibles. Cela constitue, selon moi, une des raisons expliquant le fort taux d'abstention que nous allons connaître une fois de plus.
Bien que le vote relève en principe du secret de l'isoloir, j'ai souhaité partager le mien avec vous afin de montrer à certaines personnes que je ne suis pas celui qu'elles pensent. En outre, je crois qu'il n'est pas nécessaire  de cacher ses opinions dès lors qu'elles sont parfaitement assumées, ce qui est mon cas.

Pour finir, je vous invite très fortement à vous rendre aux urnes les 14 et 21 mars. Nous sommes dans un pays où le vote est un droit. A tous les abstentionnistes, je vous demande seulement de penser à ces  millions d'Irakiens qui ont bravé le danger et fait fi des menaces d'Al Qaeda pour prendre part aux élections législatives.

samedi 6 mars 2010

Vivement la fin des restos du coeur !




Et oui, cela peut paraître surprenant mais je souhaite vraiment que les restos du coeur disparaissent le plus rapidement possible. Loin de moi l'idée de remettre en question l'action indispensable de cette association mais sa fin constituerait un progrès car cela signifierait que chacun pourrait manger à sa faim. Car n'oublions pas que les bénévoles des restos du coeur viennent en aide aux plus démunis. Aussi, si l'association, créée en 1985 par Coluche, venait à disparaître, ce serait le signe d'une meilleure situation sociale en France.
Malheureusement, ce jour n'est pas près d'arriver car le contexte économique et social reste fragile et n'ira pas forcément en s'améliorant. C'est pourquoi ceux qui ont le privilège de posséder un toit au dessus de leur tête, d'avoir un frigo rempli doivent, en fonction de leurs moyens évidemment, venir en aide à nos concitoyens qui ont moins de chance.
Ainsi, je relaie cet appel lancé par les restos du coeur, en partenariat avec Carrefour et Danone. Pour chaque article publié sur un blog, 10 repas seront offerts à l'association. Je vous invite donc de tout coeur à participer à cette opération de solidarité. De plus, une collecte de denrées alimentaires est mise en place dans les grandes surfaces les 5 et 6 mars dans toute la France. Alors n'hésitez pas, donnez !