dimanche 25 novembre 2012

Manger ou se soigner, pourquoi trancher ?

En cette période de fin d'année, le Parlement s'affaire généralement à voter les budgets pour l'année suivante. Et parmi ceux-ci, on trouve bien évidemment celui de la sécurité sociale. Tradition oblige, on nous annonce encore que le trou de la sécu est toujours là, et ce malgré toutes les économies faites depuis de nombreuses années.
 
Ces économies, bien qu'ayant visiblement peu d'effets sur l'équilibre des comptes, ont pourtant d'importantes conséquences sur les Français. De fait, nos concitoyens ont le sentiment, légitime, de cotiser toujours davantage tout en étant de moins en moins remboursé. Phénomène qui oblige d'ailleurs à recourir de manière massive à des complémentaires santé qui tirent grand avantage de la situation.
 
Cette situation, depuis longtemps inquiétante, est aujourd'hui devenue insoutenable pour un très (trop) grand nombre de personnes. Aggravée par un contexte de crise économique, la surface financière des ménages devient de plus en plus précaire, ce qui les conduit malheureusement à renoncer à se soigner. Ainsi, l'accès aux soins n'a jamais été si compliqué de nos jours et rien ne permet d'être optimiste pour le futur.
 
La récente polémique autour des dépassements d'honoraires est ainsi symptomatique du mal qui frappe notre pays dans le domaine de la santé. Nous nous trouvons alors dans une relation quadripartite (sécurité sociale, mutuelles, patients et médecins) où chacun cherche à défendre ses intérêts divergents, sans parfois tenir suffisamment compte des problématiques de santé publique. Pire, cela conduit parfois à des configurations où ce sont les malades qui trinquent.
 
Le cas le plus flagrant est bien évidemment le fait de ne pas se soigner pour des raisons purement financières. Si ce phénomène n'est pas nouveau, il apparaît pourtant que celui-ci est en recrudescence. Chacun, dont moi-même, est donc susceptible aujourd'hui de connaître une personne dans cette situation tout à fait inacceptable. En outre, et c'est une honte selon moi, cela s'applique la plupart du temps à des soins de première nécessité (optique, dentaire ...).
 
Évidemment, il s'agit d'un problème complexe qui ne peut être réglé par un coup de baguette magique. Pour autant, et comme dans bien d'autres domaines, cette question doit être traitée de manière prioritaire par le gouvernement en cherchant une convergence des intérêts des patients et des médecins. Mieux, pour aboutir à une solution viable, nos dirigeants doivent faire abstraction des lobbies et des dogmatismes en faisant preuve de pragmatisme.
 
Pour ce faire, je crois que se placer du point de vue des patients serait une bonne chose afin d'identifier les problèmes auxquels les gens sont réellement confrontés. Et c'est seulement après qu'il faudra proposer des solutions. A mon modeste niveau, et de manière non exhaustive, j'ai moi-même effectué ce travail de réflexion :
 
- des praticiens trop éloignés
Dans certaines régions, le terme de "désert médical" est une réalité. De fait, il faut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour accéder à une consultation médicale. De plus, outre les spécificités propres au milieu rural, il apparaît que la loi Bachelot ayant conduit au regroupement des installations n'a en rien arrangé les choses.
Pour moi, deux mesures s'imposent. La première est de revenir sur cette loi en redéployant dans les campagnes de petites structures de soin pour garantir à chacun un accès de proximité. La seconde est de remettre en question, au moins, partiellement la liberté d'installation des médecins. Cela pourrait notamment prendre une forme équivalente à l'obligation faite aux énarques de travailler dans le public pour une durée prédéterminée. Adapté à notre cas, cela consisterait à obliger les médecins à exercer pendant deux à trois ans dans une zone en tension. En cas de refus ou de non respect de cette disposition, de même que pour les élèves de l'ENA, les jeunes médecins devront rembourser tout ou partie du coût de leur formation financée, rappelons-le, par le contribuable.
 
- des délais de rendez-vous trop longs
Toutes celles et tous ceux qui portent des lunettes ont déjà rencontré le problème, à savoir une attente de plusieurs mois pour pouvoir consulter un ophtalmologue. Mais il ne s'agit pas d'une exclusivité liée à cette spécialité, bien au contraire.
Personnellement, et en parallèle d'une meilleure répartition des effectifs, je crois qu'il est impératif d'augmenter le numérus clausus en première année afin de former davantage de praticiens. Par ailleurs, il serait peut-être utile de réformer les études de médecine qui ne me paraissent pas forcément adaptées. Je pense notamment aux cours sur DVD qui me semblent être une hérésie ainsi qu'à la durée même du cursus. Est-il réellement nécessaire que tous les médecins suivent un parcours similaire quelle que soit la discipline à laquelle ils se destinent ? N'est-il pas envisageable de créer des cursus différents selon les spécialités ? Ce dernier point reste cependant en suspens car je n'ai clairement pas les compétences pour me prononcer sur le sujet de manière ferme et définitive.
 
- des soins trop chers
L'une des causes principales du renoncement aux soins est bien évidemment l'aspect financier. Je laisse de côté pour le moment l'aspect remboursement car j'y reviendrai par la suite. En revanche, les dépassements d'honoraires constituent un vrai frein dans l'accès aux soins. Si certains patients peuvent supporter ce surcoût, d'autres n'en ont clairement pas les moyens. Or les médecins pratiquant ces dépassements sont plutôt nombreux, dont beaucoup de spécialistes.
La question est donc ici de savoir pourquoi ces praticiens adoptent un tel comportement. L'argument généralement avancé est le faible montant du tarif de la sécurité sociale. Une première réponse est donc de revaloriser de manière juste et équitable l'ensemble des actes médicaux afin de tenir compte de leur complexité. Pour autant, je crois également qu'il faut lutter contre les dépassements d'honoraires abusifs.
 
- des remboursements trop faibles
Il s'agit là clairement du problème central de notre système protection sociale avec une augmentation des cotisations et une diminution des prestations. Il me semble donc urgent de chercher à contrer ce phénomène par une remise à plat complète de notre système. Cela constitue bien évidemment d'un chantier de très grande ampleur mais qui, je crois, nécessite d'être mené au plus vite.
En premier lieu, un plan massif de lutte contre la fraude doit être entrepris en direction des particuliers, des médecins mais aussi des entreprises. Ensuite, je pense qu'il faut recentrer l'intervention de la sécurité sociale. Aujourd'hui, de très nombreux actes ou médicaments sont remboursés, mais souvent de manière partielle. Je crois donc qu'il faudrait adopter un principe simple mais juste : si l'acte est justifié, utile et efficace alors le remboursement doit être total. Dans le cas contraire, aucun remboursement ne sera effectué et le patient devra payer l'intégralité de la dépense s'il souhaite malgré tout en bénéficier. Il en sera ainsi de tous les médicaments jugés sans réelle efficacité mais aussi des consultations ou opérations non indispensables (chirurgie esthétique, consultation pour un rhume aux urgences ...). A l'inverse, les soins dentaires et les lunettes seront remboursés de manière décente et non comme cela est le cas à l'heure actuelle (1,70 € pour une monture par exemple).
 
- des urgences surchargées
S'il existe un paradoxe dans le domaine médical, c'est bien celui des urgences. En effet, voila un service où l'on attend des heures durant alors que l'on s'y rend pour être soigné en urgence donc rapidement. Ce paradoxe s'explique malgré tout aisément pour n'importe qui se sera déjà rendu dans un tel service. De fait, les urgences souffrent de leur qualité et de leur disponibilité. Ainsi, et c'est bien là le coeur du problème, un grand nombre de personnes qui se rendent aux urgences n'ont aucune raison de s'y trouver. Je pense notamment à tous les cas de "bobologie" qui engorgent pour rien ces services et qui pourraient être traités par un médecin de ville.
Pour lutter contre cela et inverser la tendance, la prévention est sans effet. Pour obtenir de réels résultats, c'est au porte-monnaie qu'il faut frapper les gens. Ainsi le meilleur moyen d'arriver à l'objectif souhaité est d'agir sur le niveau de remboursement de ces consultations en leur appliquant un taux de remboursement moindre, voire en ne les remboursant plus du tout à terme.
 
- des petites aberrations qui coûtent cher
Parallèlement à l'ensemble des points que j'ai abordés précédemment, il existe également tout un tas d'absurdités dont le coût pourrait être utilisé à meilleur escient. Deux exemples me viennent à l'esprit mais chacun pourrait en citer bien d'autres. Premièrement, le respect du parcours de soin. Depuis plusieurs années, les patients sont obligés d'aller consulter leur généraliste avant d'aller voir un spécialiste. Le but était bien évidemment de limiter les consultations abusives mais, au final, cela conduit à rembourser deux consultations au lieu d'une seule. Deuxièmement, le renouvellement des ordonnances pour les ALD (Affection de Longue Durée). Par définition les ALD sont des maladies de long terme qui ne se guériront pas rapidement voire pas du tout. Aussi pourquoi imposer à ces patients de retourner régulièrement (tous les 3 ou 6 mois) voir leur médecin pour obtenir une nouvelle ordonnance ? 
Certes ces éléments peuvent paraître futiles mais à l'échelle du pays, leurs conséquences ne sont plus anecdotiques et il faut donc chercher à les éradiquer.
 
Voila donc résumé ici une partie des problèmes dont souffre notre système de soins. Il est fort probable que d'autres existent et c'est pourquoi je crois que sa réforme doit faire l'objet d'une grande concertation associant l'ensemble des parties prenantes (gouvernement, sécurité sociale, médecins, patients, mutuelles ...) afin que chacune puisse faire profiter de son expérience.
 
Clairement notre système n'est pas le meilleur au monde. Mais je crois que nous avons de la chance de vivre dans un pays tel que la France où la situation sanitaire est bonne malgré tout. De même, plus que notre système de soin, c'est plus largement tout notre système de protection sociale qu'il défendre des menaces qui le guettent. Héritage de l'après-guerre, celui-ci constitue une force pour notre pays.
 
Impossible pour moi de terminer cet article sans quelques mots pour notre personnel médical, pour tous ces hommes et ces femmes qui ont décidé de consacrer leur vie à aider les autres. Car plus qu'un métier, la médecine est une vocation ... quand il ne s'agit pas d'un sacerdoce. Si la situation des patients n'est pas toujours facile, je crois qu'il ne faut pas oublier non plus la souffrance de ce corps médical, notamment celui de l'hôpital où les conditions de travail sont parfois exécrables (gardes à rallonge, heures supplémentaires non payées ...). Je voulais donc avoir ici une pensée pour l'ensemble de ces personnes et leur exprimer tout mon respect et mon soutien.

mercredi 21 novembre 2012

L'UMP, un parti Copé en deux ?

C'est donc dimanche 18 novembre qu'avait lieu partout en France l'élection du nouveau président de l'UMP. Comme chacun aura pu le constater depuis quelques jours, cette élection prend une tournure plutôt inattendue et surtout très dramatique. En effet, chaque camp a tout d'abord revendiqué la victoire avant que la COCOE (Commission de Contrôle des Opérations Électorales) ne prononce finalement lundi soir la victoire de Jean-François Copé avec 50,03 % contre 49,97 % pour François Fillon, soit une avance de seulement 98 voix.
Pour beaucoup, cette élection à l'UMP ressemble comme deux gouttes d'eau au congrès de Reims du PS en 2008. Il est vrai que des similitudes existent, notamment au niveau des accusations de fraude. En revanche, il apparaît clairement que le PS a su rapidement se rassembler derrière sa nouvelle chef, ce que n'a toujours pas su faire l'UMP au plus grand malheur des adhérents.
 
Si les choses semblaient s'améliorer, suite à la proclamation des résultats, force est de constater que la situation n'est finalement pas résolue avec une succession de rebondissements, dont ceux de cet après-midi qui ont une nouvelle fois enflammé les débats. De fait, il semblerait que les votes de Mayotte, Wallis-et-Futuna et  la Nouvelle Calédonie n'aient pas été comptabilisés et que leur prise en compte conduirait à une victoire de Fillon.
 
Au vu des récents évènements, il est donc très probable que la guerre interne à l'UMP est loin d'être finie et que d'autres surprises sont à prévoir dans les prochains jours et les prochaines semaines. Les deux protagonistes s'exprimeront d'ailleurs officiellement dans la soirée afin de clarifier leur position. Mais gageons que ni l'un ni l'autre ne souhaitera abandonner la partie, surtout pas à ce stade.
 
A l'heure actuelle, l'avenir de l'UMP est donc on ne peut plus incertain. Le risque d'explosion n'est alors pas à écarter, et ce d'autant plus que les soutiens de François Fillon, dont plus d'une centaine de parlementaires, auraient menacé de faire sécession. Par ailleurs, un exode massif vers d'autres partis et notamment l'UDI de Jean-Louis Borloo est également une possibilité importante qui a déjà commencé (Rama Yade, Chantal Jouano, Pierre Méhaignerie).
Pour autant, calcul politique oblige, ces éventualités ne se réaliseront peut-être jamais car cela reviendrait à affaiblir considérablement la droite, en particulier en prévision des prochaines échéances électorales dont les premières arrivent à grand pas (municipales et européennes en 2014).
 
Ce qui est sûr, malgré tout, c'est que l'UMP est aujourd'hui un parti profondément divisé avec un affrontement violent entre deux camps qui risque de laisser des traces considérables pour la suite des évènements. Il apparaît toutefois que ce déchirement est assez surprenant dans la mesure où il relève uniquement de questions de forme et de personnes et en aucun cas de divergences de fond. Et c'est bien là toute la problématique de l'UMP car il ne s'agit que d'un duel d'egos.
 
Le fond, quant à lui, a d'ailleurs été tranché le même jour avec le vote pour les motions, futurs courants du parti. Et à ce jeu là, c'est la motion "la Droite forte" portée notamment par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier qui est arrivée en tête avec 28 % devant la Droite sociale de Laurent Wauquiez (22 %). Par ce choix, les adhérents UMP s'inscrivent donc dans la lignée de la campagne d'entre deux tours menée par Nicolas Sarkozy à l'occasion des présidentielles. Par ce choix donc, les adhérents expriment leur volonté de déplacer le centre de gravité du parti vers la droite, en adoptant une ligne plus ferme, plus dure sur un grand nombre de sujets (immigration, assistanat ...). Par ce choix enfin, je crois personnellement que les adhérents renforcent la candidature de Copé aux dépens de celle de Fillon.
 
Alors maintenant que va-t-il se passer ? Difficile à dire en réalité tant tout peut arriver. A priori, selon moi, deux scénarios sont possibles. Le premier est une déchirure de l'UMP avec un départ des fillonistes qui aboutirait à la fin du parti. Le second, tout au contraire, consisterait en une "happy end" avec un accord entre les deux parties et un éventuel maintien de Jean-François Copé à la présidence.
 
Pour moi, c'est cette deuxième option qui a ma faveur car je considère que Copé est clairement un meilleur chef de parti et est, je crois, plus capable de mener l'opposition à François Hollande. Malgré ses défauts, je préfère nettement Copé à Fillon car je trouve ce dernier plus fourbe, plus malhonnête dans ses prises de position. En outre, j'ai peu d'estime pour cet homme qui a trahi l'héritage de ses mentors et de ses idéaux (gaullisme social, Séguin). En revanche, sur le plan purement politique, je pense que Fillon sera un meilleur candidat pour l'élection présidentielle du fait de son tempérament et de son image de modéré qui permettrait ainsi de ratisser plus large, notamment vers le centre.
 
Pour en finir pour aujourd'hui avec cette lutte interne pour le pouvoir, il me semble nécessaire d'en tirer quelques enseignements généraux. En premier lieu, il ressort de cette élection que l'UMP ne dispose pas aujourd'hui d'un leader incontesté et incontestable capable de mener le parti à la victoire, preuve que l'absence de Nicolas Sarkozy, finalement un des grands gagnants de cette histoire, crée un réel vide.
Ensuite, il est clair que cette situation laissera des traces à l'UMP, au moins à court et moyen terme, et fait parallèlement le jeu des autres partis de l'échiquier politique avec notamment l'UDI et le FN qui sont susceptibles d'accueillir les déçus des deux camps. Sans parler du PS et du gouvernement qui doivent se réjouir de la déliquescence de l'opposition de droite tant ils ont à faire avec les opposants de gauche.
Enfin, et c'est peut-être le plus grave, il s'agit là d'un nouvel évènement qui vient entacher un peu plus l'image des hommes politiques aux yeux des Français. Celui-ci aggravera donc encore davantage la méfiance et le rejet de nos concitoyens vis-à-vis de la politique.
Bref, plus que la déchirure entre candidats de droite, le réel problème de cette situation est qu'elle traduit à merveille un état de fait qui perdure depuis des années : le peuple est copé de ses dirigeants politiques. Espérons simplement que cela ne soit pas définitif ...

lundi 19 novembre 2012

Bande de Gaza : encore et toujours la même histoire

Près de quatre ans après l'opération Plomb durci, une nouvelle opération militaire est donc actuellement menée dans la bande de Gaza par l'armée israélienne. Comme toujours lorsqu'il est question du conflit israélo-palestinien, le monde est en émoi et d'importantes manifestations de soutien sont organisées.
 
Comme d'habitude, les manifestants mettent en cause les grands méchants Israéliens qui attaquent et tuent sans raison les pauvres Palestiniens sans défense. Nous nous trouvons ici, bien évidemment, devant une situation caricaturale qui faut savoir dépasser. Comme je l'avais fait dans deux précédents articles, à l'occasion de l'opération Plomb durci ou de l'attaque de la flottille humanitaire, il convient de nuancer ses prises de position tant l'affaire est complexe.
 
Personnellement, je considère que les choses ne sont jamais totalement noires ou totalement blanches. Généralement, celles-ci sont nettement plus grises que l'on veut bien nous le dire. Et le conflit larvé qui dure depuis des décennies entre Israël et Palestine n'échappe pas à la règle. Adopter un point de vue manichéen sur cette guerre me paraît donc être une hérésie ... ou la preuve d'une terrible mauvaise foi. 
 
En toute logique, j'adopte donc le même raisonnement à cette nouvelle attaque israélienne. Cela me conduit alors à trouver des torts aux deux parties en présence, et donc à ne pas en condamner une sans réserve.
Commençons tout d'abord par le camp israélien. Je réaffirme ici mes prises de positions antérieures, à savoir que cet Etat de droit possède tout légitimité pour mener des opérations militaires visant à défendre son territoire et sa population. En ce sens, je trouve tout à fait normal qu'Israël cherche à faire cesser les tirs de roquette qui menace ses habitants. En revanche, et je me répète là encore, il apparaît que Tsahal fait preuve d'une particulière démesure dans ses ripostes avec des bombardements massifs aux dommages collatéraux importants et aux graves conséquences pour les populations civiles.
Du point de vue Palestinien, il semblerait donc que ceux-ci sont les victimes d'un conflit qui les dépasse. S'arrêter à ce constat serait, selon moi, malhonnête et tout à fait partial. En effet les répliques d'Israël, et il ne faut pas l'oublier, surviennent à la suite d'attaques venant de la bande de Gaza. Par ailleurs, sur le terrain politique, ce sont bien ces mêmes personnes, aujourd'hui en difficulté, qui ont mis le Hamas au pouvoir. Or cette organisation terroriste constitue, au moins partiellement, l'une des causes de ce conflit sans fin et ne fait clairement aucun effort pour apaiser la situation.
 
Au vu de tous ces éléments, et après réflexion, il me semble donc trop facile de blâmer sans cesse le gouvernement israélien et de porter aux nues la population palestinienne. Les torts sont clairement partagés et les solutions à ce conflit devront provenir à coup sûr des deux parties. Sans une reprise apaisée des négociations, point de salut pour l'ensemble des populations civiles, d'un côté comme de l'autre, qui souffrent durement de la situation.
 
Comme dans beaucoup d'autres pays par delà le monde, des millions de personnes souffrent du même mal : le dogmatisme et l'absolutisme de leurs dirigeants. Les circonstances sont certes différentes mais les conséquences se ressemblent : peur, précarité, désolation ...
Je profite donc de cet article pour exprimer ma solidarité à tous ces peuples en souffrance, qu'ils se trouvent en Europe, en Orient et où que ce soit d'autre dans le monde.

mercredi 14 novembre 2012

Conférence de presse : Hollande fait le job

C'était donc hier soir, à l'Elysée, que François Hollande a donné sa première conférence de presse semestrielle face à près de 400 journalistes réunions pour l'occasion. Après un discours "introductif" d'une quarantaine de minutes, sensé en durer 25, le président de la République s'est prêté au jeu des questions-réponses avec son auditoire.
 
Alors que retenir de ces deux heures et demie de conférence ?  En deux mots, je dirais rien et tout. A la fois tout sur la forme et rien sur le fond ou, plus exactement, pas grand chose. Certains trouveront que mon jugement est sévère mais je crois pourtant que celui-ci reflète malgré tout assez bien la situation.
 
Commençons tout d'abord par nous intéresser à la forme.
Salon de l'Elysée, la plupart des ministres présents, plusieurs centaines de journalistes. Voila à quoi François Hollande doit faire face, au sens propre comme au figuré. Cela n'est pas sans rappeler les conférences de presse de ses prédécesseurs. 
Si certains avaient encore des doutes sur la stature de François Hollande, je crois que ceux-ci seront levés suite à cette émission. En effet, j'ai trouvé Hollande assez convaincant et convaincu, plutôt serein et sûr de lui. Bref, je crois que le costume de président a clairement été revêtu par feu Flamby. A voir si cela tient sur la durée ...
 
Sur le fond maintenant, il apparaît qu'aucune nouvelle mesure n'a réellement été annoncée. Mais cela n'était pas l'objet de cette conférence de presse puisqu'il s'agissait de faire le point sur la situation actuelle et de réaffirmer le cap du gouvernement. Ce qui a été fait, je dois dire, avec brio.
Dans un premier temps, François Hollande a donc discouru face à son assemblée en rappelant principalement les réformes déjà entreprises (hausse du SMIC, retour de la retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt, rétablissement de l'ISF, baisse du salaire des ministres ...).
Par la suite, ce sont les journalistes présents qui ont pu poser leurs questions au président. Et, reconnaissons le, il y eut du bon et du moins bon. Voire même de l'anecdotique, pour ne pas dire du futile (présidence normale, réaction aux attaques de la presse,  côte de popularité ...).
 
En revanche, d'autres questions ont permis de clarifier certaines positions du chef de l'Etat. Et en particulier trois sur lesquelles j'aimerais revenir.
En premier lieu, François Hollande a réaffirmé son soutien à ses équipes et notamment au premier ministre Jean-Marc Ayrault et au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui sont régulièrement au coeur de polémiques. Par ces quelques mots, finalement hautement symboliques, le président se pose en chef de meute, en leader et cherche à protéger ses troupes. Pour moi, il s'agit là d'une qualité pour un chef.
Ensuite, le chef de l'Etat a fait preuve de fermeté en matière de politique étrangère, s'agissant des dossiers Syrien, Malien ou Palestinien. Là encore, ces prises de position vise à renforcer l'autorité d'Hollande et donc à faire oublier l'image du chef de parti adepte du consensus mou. Si j'approuve pleinement les déclarations sur le Mali et la Syrie, je regrette quelque peu cette frilosité au sujet de l'adhésion de la Palestine à l'ONU.
Enfin, j'estime que l'attitude du président concernant le droite de vote des étrangers est à la fois appropriée et responsable. Certes, étant contre cette mesure, je ne peux que me réjouir de ce report mais je crois également que ses partisans devraient me rejoindre sur la question. Comme l'a très bien expliqué François Hollande soumettre un tel texte dans le contexte actuel serait une hérésie puisque celui-ci serait sans aucun doute rejeté. Il est donc préférable d'attendre des jours meilleurs, en l'occurrence après s'être assuré d'obtenir la majorité des 3/5 des voix du Parlement, avant de se lancer dans ce chantier.
 
Pour finir, il me semblait nécessaire de revenir sur les trois principaux défis annoncés par François Hollande, c'est à dire les trois principaux objectifs qui ont été fixés :
- réorienter l'europe (favoriser la croissance en parallèle de l'austérité et de la rigueur ...)
- oeuvrer au désendettement du pays (baisse des dépenses de 60 milliards d'euros en 5 ans et hausse des impôts)
- renforcer la compétitivité de notre économie (baisse du coût du travail...)
 
Au vu de ce programme, et François Hollande l'a reconnu lui-même, le PS ne constitue pas une alternative mais bel et bien une simple alternance à l'UMP.  De fait, il s'agit, peu ou prou, de la même politique menée par Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Hollande ne fait, finalement, que de s'inscrire dans les pas de son prédécesseur malgré ses promesses. Gageons donc qu'une (très) grande partie de son électorat, en particulier de gauche, sera rapidement déçu ... si ce n'est déjà fait.
 
Mais le pire est ailleurs. Le pire est à venir. Car en se soumettant aux marchés financiers et aux politiques austéritaires et anti-démocratiques de l'UE, c'est l'ensemble du pays et de nos concitoyens que François Hollande trahit. En continuant dans cette voie sans autre issue que la récession, c'est l'avenir de la France et des Français qui est sérieusement remis en cause.
 
Il est donc urgent de mettre un terme à ces politiques de rigueur en faveur des marchés et de revenir au plus vite à une politique de relance à destination du peuple. C'est donc là tout l'enjeu de ces prochaines années.

mardi 6 novembre 2012

Pacte de compétitivité et rapport Gallois : beaucoup de bruit pour rien ...

Après plusieurs semaines de travail, c'est donc hier matin que Louis Gallois, commissaire général à l'investissement, a remis son rapport au premier ministre. Et c'est ce matin que Jean-Marc Ayrault a détaillé les mesures adoptées par le gouvernement et découlant de ce fameux rapport.
Bien que celles-ci soient nombreuses, j'ai décidé de me concentrer sur quelques unes seulement, qui relèvent davantage du concret que de l'incantation. Ce sont d'ailleurs ces mesures que la plupart des médias reprennent dans leurs colonnes.
 
- Crédit d'impôt de 20 milliards pour les entreprises
Globalement, il s'agit de l'une des deux mesures phares annoncées ce matin. Afin de relancer la compétitivité des entreprises, le gouvernement a donc décidé d'accorder une réduction d'impôts financée à moitié par une nouvelle baisse des dépenses publiques. Comme préconisé par Louis Gallois, Ayrault propose donc une économie de 20 milliards mais cela passe non pas par un transfert vers la fiscalité tel qu'envisagé dans le rapport mais plutôt par une nouvelle contraction des dépenses publiques.
Personnellement je suis très dubitatif sur ce genre de dispositif qui revient, finalement, à faire un chèque en blanc aux entreprises, sans aucune contrepartie tangible. Par ailleurs, je suis d'autant moins favorable à celui-ci que cette recette a déjà été mise en oeuvre à de très (trop) nombreuses reprises par le passé, sans effet réel sur l'emploi.
 
- Favoriser la formation des jeunes par l'apprentissage
De même que le financement des PME, l'apprentissage des jeunes est une antienne bien connue des Français. De fait, chaque gouvernement prône l'apprentissage comme si cela était la solution à tous nos problèmes. Effectivement les formations aux alternances permettent aux jeunes d'acquérir de l'expérience et d'allier théorie et pratique. Pour autant, cela ne garantit en rien un emploi à la sortie. Et ce d'autant plus en période de crise avec 5 millions de chômeurs.
 
Au final que ressortir-t-il de ces annonces du premier ministre ? Pas grand chose en réalité tant celles-ci sont des copié-collé de celles mises en oeuvre par le passé. Malgré toutes ses promesses, qui n'engagent il est vrai que ceux qui y croient, le président Hollande ne fait que suivre la voie empruntée par ses prédécesseurs de gauche comme de droite.
Le changement c'est maintenant ? Vraiment ?