jeudi 30 juin 2011

Retour à l'actualité

Après une longue absence du fait de contraintes professionnelles, voici donc un nouvel article revenant sur certains évènements majeurs de ces derniers jours.
 
 - Martine à la campagne
Mardi dernier, Martine Aubry a finalement annoncé sa candidature à la primaire socialiste dans son fief de Lille. Même si cela ne faisait aucun doute, cette officialisation marque un pas dans cette primaire puisque la première secrétaire est une candidate de poids.
DSK étant hors-jeu, on peut légitimement s'attendre à un duel Aubry-Hollande. Toute la question étant de savoir quel rôle jouera Ségolène Royal dans la campagne. En effet, et bien que les sondages ne soient pour le moment pas au rendez-vous, il serait abusif de miser sur un retrait. Pour autant, cette option ne doit pas non plus être écartée et dépendra probablement des évènements à venir.
Pour en revenir à Martine Aubry, je dois reconnaître que celle-ci m'est plutôt sympathique. Alors bien sur il existe de nombreux points de désaccord mais à choisir, je la préfère à François Hollande. Même si le candidat le plus proche de mes idées au PS est Arnaud Montebourg, je crois que la dame des 35 heures constitue un bon compromis au sein du parti, arrivant à concilier au mieux tous les courants. En outre, le soutien de la gauche du PS (Hamon, Emmanuelli …) me semble être un gage de crédibilité. A l'inverse, François Hollande me paraît plus libéral et souhaite davantage être dans la gestion que la transformation. Pour autant, il y a fort à parier que, quel que soit le candidat, les réformes engagées ne différeront que légèrement et que le fond du programme sera le même.
 
- Après Dominique, voilà Christine
C'est maintenant officiel, Christine Lagarde a pris la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds Monétaire International (FMI). Le suspens était toutefois limité dans la mesure où l'usage veut que ce poste revienne à un européen et la direction de la Banque Mondiale à un américain.
Mais le choix de Christine Lagarde est-il approprié ? Disons le tout de suite, l'ancienne ministre de l'économie a incontestablement les compétences requises. De plus, cela permet de maintenir la présidence dans le giron de la France, ce qui n'est pas négligeable. Malgré tout, les choses ne sont pas complètement roses. En effet, il ne faut pas oublier que Mme Lagarde est empêtrée dans des ennuis judiciaires en raison de l'affaire Tapie.
Enfin, outre cet aspect purement pratique voire même déontologique, la nomination/élection de Christine Lagarde n'est pas forcément une bonne chose pour les peuples. Effectivement, la nouvelle directrice s'inscrira complètement dans la continuité de la direction sortante et prônera donc cures d'austérité et de rigueur contre "plans d'aide et de sauvetage". En somme, ce choix est donc une nouvelle victoire de la sphère économico-financière sur les petites-gens du monde entier.
 
- Journalistes de FR3 : un nouvel épisode Ingrid Betancourt ?
La nouvelle est tombée hier. Après 547 jours de détention, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont finalement été libérés par leurs ravisseurs et arriveront en France dans la journée. Logiquement, cet évènement a fait la une de tous les journaux qui y ont consacré moult reportages.
Bien évidemment, il s'agit là d'une excellente nouvelle, en particulier pour les familles des victimes. Pour autant, est-il nécessaire de faire un aussi gros tapage médiatique ? En effet, durant toute leur détention, les présentateurs de journaux avaient une pensée pour leurs confrères. Et maintenant que ces derniers sont libres, les mêmes couvrent cela comme un évènement majeur de l'actualité.
Au risque de passer pour un salop, je crois que l'on en fait trop pour cette affaire. Ok, les journalistes sont libres. C'est très bien mais cela n'est pas d'une importance fondamentale, hormis pour les proches. Concrètement, je ne supporte plus que les médias exploitent jusqu'à la moelle un fait qui ne le mérite pas forcément.
Cela me rappelle notamment le cas d'Ingrid Betancourt. Durant des mois voire des années, on nous a littéralement soulé pour soi-disant ne pas l'oublier. Puis tout un pataquès a été fait au moment de sa libération avec réception en grandes pompes par le président de la République.
Pour moi, il existe réellement une différence de traitement, un deux poids deux mesures. De fait, d'autres otages sont actuellement détenus en Afrique, or personne n'en parle car il ne s'agit de M. et Mme tout le monde. Etrange non ? De là à dire comme Jean-Luc Mélenchon que les journalistes forment une caste, il n'y a qu'un pas que l'on peut aisément franchir.
Enfin, il me semble également important de signaler qu'il existe d'autres problèmes nettement plus importants et qui ont davantage trait à l'intérêt général (chômage, crise de l'euro …).
 
- Obama ordonne, Sarkozy exécute
Qui a dit que le président de la République était le chef des armées ? Apparemment cela n'est plus forcément vrai. Ou alors il aurait fallu préciser de quel président on parlait.
Mais trêve de plaisanteries. Le début du retrait de nos troupes en Afghanistan et évidemment une bonne chose. Il serait donc malhonnête de ma part de m'y opposer aujourd'hui alors que je l'appelais de mes vœux hier.
En réalité, la question n'est pas là. Il ne s'agit pas du fond de la décision mais de sa forme, et surtout de l'image que l'on envoie de notre pays. Sur ce sujet, Nicolas Sarkozy a changé un grand nombre de fois d'avis. En effet, durant la campagne de 2007, celui-ci nous expliquait que notre "présence à cet endroit du monde n'était pas décisive". Par la suite, et en particulier après chaque décès, le président argumentait sur l'impérative nécessité de maintenir nos troupes, décidant même d'augmenter notre contingent. Et finalement, contre toute attente, il a été décidé d'entamer un retrait progressif.
Indéniablement, l'élément déclencheur a été l'annonce du président Obama. Nicolas Sarkozy en a donc profité pour s'infiltrer dans la brèche et faire un coup politique. Cela pose toutefois la question de notre indépendance. Clairement, cet enchaînement des évènements revient à se mettre en position de faiblesse par rapport aux Etats-Unis. De là à y voir un lien avec le récent retour dans le commandement intégré de l'OTAN …

jeudi 23 juin 2011

2012 : il y a la queue pour l'Elysée

Hier, Christine Boutin a annoncé son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2012 car "la situation de la France l'obligeait". La leader du PCD (Parti Chrétien Démocrate) qui a réalisé un score de 1,19 % en 2002 et s'est ralliée à Nicolas Sarkozy en 2007, se lance donc dans la course pour 2012.
Cette nouvelle candidature s'ajoutant à celles déclarées ou probables qui commencent à se multiplier à droite (Nicolas Sarkozy, Nicolas Dupont-Aignan, Frédéric Nihous, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin …).
 
A cette occasion, Jean-Michel Apathie a livré un véritable réquisitoire dans le grand journal de Canal + sur ces candidats prétendument inutiles. Ce dernier a alors ironisé sur les chances d'être élue, ou plutôt l'absence de chance, de Mme Boutin. Le chroniqueur a ensuite fustigé la multiplication des candidatures de témoignage, considérant qu'un premier tour à plus de cinq candidats était une ineptie. Cela l'a donc conduit à demander un relèvement du nombre de parrainages requis pour accéder pouvoir se présenter.
 
Bien qu'appréciant, en général, les interventions de Jean-Michel Apathie, je ne suis évidemment pas toujours d'accord avec lui. Dans ce cas précis, je dois reconnaître que celui-ci n'a pas forcément tort sur le fond. En revanche, la manière d'exprimer son opinion m'a semblé inadaptée voire même "violente" par moment. De fait, je n'apprécie guère le fait de se moquer d'un candidat, d'ironiser sur ses chances de victoire. Alors bien sûr il faut être réaliste mais railler une personnalité politique revient, en quelque sorte, à bafouer la démocratie et les électeurs.
 
Mais revenons-en au fond du problème et, en l'occurrence, au nombre important de candidats à la présidentielle.
Je commencerai tout d'abord par rappeler deux choses. La première est que le pluralisme politique est une force de la démocratie et doit être défendu. Trop de pays souffrent de la mainmise d'un parti unique ou d'un bipartisme stérile se traduisant par une alternance régulière sans réelle alternative. La seconde est que, pour le moment, nous ne savons pas qui seront réellement les candidats sur la ligne de départ. Effectivement, ce n'est pas parce qu'une personne s'est déclarée que celle-ci en aura forcément les moyens, particulièrement du fait de la barrière que constituent les parrainages (cf Nicolas Dupont-Aignan en 2007).
 
Ces deux remarques étant posées, nous pouvons maintenant nous intéresser à ce "phénomène de prolifération" de candidatures à l'élection présidentielle.
Il est clair que parmi tous les candidats certains n'ont aucune chance d'être élu. D'ailleurs, comme le disait Jean-Michel Apathie, certains ne le souhaitent même pas. Ainsi, et c'est là un dévoiement de cette élection, la présidentielle sert de tribune aux petites formations afin de faire connaître leurs idées en vue d'autres scrutins (législatives, municipales, régionales …). De fait, la  campagne permet un accès privilégié aux médias et donc aux électeurs que ces partis ne peuvent obtenir en temps normal.
En outre, la candidature peut également être un coup de bluff afin d'être en position de force pour négocier un maroquin auprès du gagnant. En somme, cela revient, grossièrement, à montrer ses muscles un temps puis à se rallier tout aussi rapidement lorsque le gain sera considéré comme suffisant.
Enfin, une telle candidature peut servir à se compter. Cela permet alors de juger de son poids électoral, toujours dans la perspective de négociations et en particulier pour la répartition des circonscriptions électorales pour les législatives qui auront lieu dans la foulée.
 
Parallèlement aux points abordés précédemment, il apparaît aussi que le nombre croissant de candidatures provient de l'incapacité de certains partis, ou plutôt de leaders politiques à se rassembler. Deux exemples viennent appuyer cette idée de manière éclatante.
Le premier concerne l'extrême gauche où les querelles de chapelles sont légions. En effet, on peut penser qu'au moins trois partis de cette sensibilité seront en course : le Front de Gauche, Lutte Ouvrière et le Nouveau Parti Anticapitaliste. Selon moi, une candidature unique serait une bonne chose afin de réaliser un score honorable, surtout qu'idéologiquement il n'existe que peu de différences, tout du moins pas fondamentales. D'ailleurs, je n'arrive toujours pas comprendre pourquoi le NPA et LO continuent à vivoter chacun de leur côté.
Le second est relatif à la sphère centriste, si tant est qu'elle existe. Voila un espace politique dont les politologues doutent même de l'existence réelle d'un électorat et qui pourtant possède un nombre fou de candidats potentiels : François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin, Hervé Morin … Indiscutablement il n'existe pas l'épaisseur d'un papier à cigarettes entre ces hommes. Il s'agit uniquement d'une question d'ego et de volonté de pouvoir.
 
Au final, en tenant compte de tous ces aspects, le nombre de candidats pour 2012 a considérablement diminué. On pourrait alors retrouver par exemple :
- une candidature de l'extrême gauche (Mélenchon)
- une candidature écologiste (Hulot ou Joly)
- une candidature socialiste (Aubry ou Hollande)
- une candidature centriste (Villepin ou Bayrou)
- une candidature de droite (Sarkozy)
- une candidature de l'extrême droite (Le Pen)
 
Malgré tout, je rajouterais également une candidature que l'on pourrait qualifier de souverainiste et qui serait portée par Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Pierre Chevènement voire éventuellement Arnaud Montebourg. Il s'agirait en fait d'une alternative au système actuel basée notamment sur un fort interventionnisme étatique avec la mise en place d'un protectionnisme économique.
 
A première vue, cette candidature semble redondante avec celle de Marine Le Pen. Cela n'est pas totalement faux mais ce n'est pas entièrement juste non plus. Effectivement certains aspects du programme économique sont similaires. Malgré tout, il existe également des différences non négligeables.
En outre, il ne faut pas oublier que la conversion du FN est récente. En effet, le programme de 2007 était somme toute libérale et une grande partie des troupes mais surtout de l'encadrement du parti n'a pas changé. Rajoutons également que Marine était au côté de sont père depuis des années sans vraiment s'opposer à lui. D'ailleurs, l'ombre de Jean-Marie Le Pen flotte toujours au dessus du parti puisqu'il en est le président d'honneur et qu'il tient les cordons de la bourse. Aussi, voir en Marine Le Pen et le FN une alternative me semble quelque peu prématuré.
 
Pour en revenir au sujet principal, je conclurai sur un enseignement quelque peu détourné de l'économiste Arthur Laffer : "trop de pluralisme tue le pluralisme". 

mardi 21 juin 2011

Mélenchon réussit son OPA sur le PCF

Ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a officiellement été investi candidat du front de gauche à l'élection présidentielle de 2012 par les militants communistes. Avec 59,12 % des voix, ce vote fait suite à sa désignation lors de la conférence nationale du parti communiste.
Comme les médias aiment à le rappeler, il s'agit du premier candidat non communiste depuis 1974.
Certains voient dans cette candidature une chance pour le PCF alors que d'autres la considèrent comme un signe supplémentaire de son délitement. Alors qu'en est-il vraiment ?
 
Avant tout, il faut reconnaître que l'âge d'or du communisme en France est loin derrière nous. Ainsi, le maigre score de Marie George buffet (1,93 %) en 2007 est évidemment à des années lumières de celui de Georges Marchais (15,3 %) en 1981. D'ailleurs, depuis cette époque l'influence du PCF tend de plus en plus à se réduire.
Pour autant, il faut avoir l'honnêteté d’admettre que ce parti est davantage ancré au niveau local et qu'il compte tout de même 130 000 adhérents et de nombreux élus locaux.
 
Pour pallier cette perte de vitesse, les dirigeants communistes ont privilégié une alliance avec d'autres partis au sein du Front de Gauche en lieu et place d'une persistance dans l'isolement. Pour l'heure, il est assez difficile de voir si l'opération est payante. Néanmoins, il semblerait que cela n'ait pas forcément été une entière réussite pour le PCF dans la mesure où un certain nombre d'élus ont perdu leurs sièges lors des dernières élections (cantonales, régionales …). De fait, les scores électoraux sont restés sensiblement les mêmes qu'auparavant alors que dans le même temps il a fallu partager les places entre les différentes composantes du Front.
 
Cette stratégie, peu intéressante pour les communistes semble-t-il, a néanmoins fait le bonheur de Jean-Luc Mélenchon. En effet, ce dernier a ainsi pu obtenir une tribune, tant électorale que médiatique, depuis l'avènement du Front de Gauche. De plus, son parti, le Parti de Gauche (PG), a obtenu une quantité non négligeable d'élus alors que sa force et son poids sont moindres. En fait, cela a été possible grâce à la logistique et aux militants du parti communiste.
Cela explique donc pourquoi une partie des adhérents du PCF n'est pas satisfaite de cette alliance. La désignation de Mélenchon n'arrangeant évidemment pas les choses.
 
Pour autant, les craintes des militants communistes sont-elles fondées ? L'accord avec le parti de Gauche revient-il alors à vendre son âme ? Je n'en suis pas si sûr. Enfin pas complètement.
Pour moi, le principe consistant à laisser la présidentielle à Mélenchon et la majorité des circonscriptions législatives est une bonne solution. Effectivement, on peut supposer que le président du PG réalisera un score raisonnable en 2012, ou au moins nettement supérieur à celui de 2007.
 
Malgré tout, je crois que la direction du PCF a mal négocié cet accord et on pourrait même dire que celle-ci a bradé le parti. En effet, il est clair que le gros des forces du Front de Gauche est composé de militants communistes qui seront des acteurs de premier plan lors des campagnes à venir. Il est donc étrange que le PCF ait obtenu seulement 80 % des places aux législatives. Pour moi, les dirigeants ont abordé les négociations en position de faiblesse et non de force comme cela aurait dû être le cas. Les militants se sentent donc sacrifiés par leurs représentants.
Néanmoins, cela ne me surprend pas tellement quand on voit le secrétaire national du parti. De fait, je dois reconnaître que Pierre Laurent ne suscite que peu mon engouement tant ce dernier manque de fougue et de charisme. On est ainsi bien loin de Georges Marchais dont Jean-Luc Mélenchon se rapproche davantage, notamment dans ses saillies verbales.
 
Selon moi, le PCF n'est pas encore mort. Alors bien sûr son audience n'est plus celle du passé mais je crois fermement qu'il est possible de remonter la pente. Pour cela, il me semble impératif que le parti se dote d'un leader charismatique et fort en gueule mais aussi et surtout qu'il redevienne le défenseur des ouvriers et des classes populaires.
 
Car il s'agit là du problème majeur de cette formation politique qui a perdu une large partie de son électorat. De fait, celui-ci s'est détourné du parti communiste pour le Front National, jugé plus enclin à répondre à ses attentes.
Pour relever la tête, le PCF doit donc se détacher du Parti Socialiste et se repositionner sur un terrain qu'il n'aurait jamais dû abandonner (protectionnisme, souveraineté populaire, interventionnisme économique …).
 
Selon moi la présidentielle de 2012 est perdue mais il faut clairement viser les élections législatives. Un aggiornamento me semble nécessaire voire même indispensable au sein du parti et notamment de sa direction. Je crois que le changement doit provenir de la base, en s'appuyant en particulier sur les différentes sections départementales. Car ce sera grâce à son fort maillage territorial que le PCF pourra renaître de ses cendres et prouver que ses idées n'ont jamais autant été d'actualité.

vendredi 17 juin 2011

Nouveau camouflet pour le mariage gay

Mardi dernier, l'Assemblée nationale a rejeté (222 voix pour et 293 contre) une proposition de la loi socialiste visant à autoriser le mariage homosexuel. L'issue du vote était bien évidemment prévisible mais on peut toutefois noter qu'une partie de la majorité, notamment les Radicaux, ont voté en faveur de cette loi.
 
De même que l'euthanasie, le mariage gay est un sujet polémique qui revient de manière périodique sur le devant de la scène. A moins d'un an des élections présidentielles, il n'est donc pas surprenant que celui-ci fasse un énième retour.
 
Jusqu'alors, on pouvait constater deux blocs s'affrontant : la gauche plus progressiste et la droite davantage conservatrice. Pour autant, ce nouveau vote a permis de montrer que ces socles commençaient à se fissurer. De fait, une partie de l'UMP a soutenu la proposition de loi, attestant ainsi d'une évolution des mentalités au sein même de la majorité.
Notons cependant que ce sont principalement les amis de Jean-Louis Borloo qui ont "fait sécession". De là à voir une manœuvre politique visant à se distinguer de Nicolas Sarkozy, il n'y a qu'un pas …
 
Comme je le disais précédemment, il est incontestable que les mœurs de notre société évoluent. Bien que l'homosexualité reste encore quelque peu tabou, il apparaît clairement que les choses changent petit à petit.
Moi-même, d'ailleurs, j'ai changé. Ou plus précisément j'ai évolué sur la question. A l'origine, je dois bien reconnaitre que j'étais fermement opposé au mariage gay. Pour moi, le mariage était une institution sacrée unissant un homme et une femme. Depuis, mes certitudes ont été modifiées et mon positionnement s'est plus ou moins aligné sur celui de la gauche. En clair, je ne suis plus réellement opposé au mariage homosexuel mais je ne suis pas certain d'y être favorable pour autant.
 
Ce changement intervient en réalité à la suite d'une réflexion de fond. Je me suis donc demandé pourquoi j'étais opposé à l'union de personnes de même sexe. Au final, outre l'influence inconsciente de la religion, je suis arrivé à la conclusion qu'il n'existait pas de réelle raison justifiant un refus.
 
Alors bien sûr je comprends ceux qui s'y opposent. Et il est clair que ces personnes ne sont pas homophobes pour autant. Toutefois, je crois que les opposants à cette idée le sont, au moins en partie, pour des raisons morales.
 
Clairement, aujourd'hui, le mariage a perdu de sa symbolique. Auparavant, le mariage était une étape importante dans la vie de jeunes gens qui se traduisait finalement par la fondation d'un foyer.
Dorénavant, cela ne me semble plus vrai. Pour preuve, il suffit de regarder le nombre de divorces, de familles recomposées ou encore de d'enfants nés hors mariage.
 
En fait, le mariage est la reconnaissance par l'Etat et donc par la collectivité de l'union de deux êtres qui s'aiment. Aussi, pourquoi refuser une telle chose à deux personnes de même sexe ?
Certes il existe bien le Pacs mais le symbole n'est pas le même. D'ailleurs, ce sont en très grande majorité les couples hétérosexuels qui profitent de ce dispositif.
 
Pour beaucoup, et notamment les anciens, le mariage a pour finalité la procréation. Or un couple homosexuel ne pouvant avoir d'enfant, le mariage doit leur être refusé. Bien que le raisonnement puisse être admis, je crois que ce dernier est complètement dépassé et qu'il est empreint de moralité chrétienne. Il me semble donc nécessaire de dépasser les considérations purement religieuses et de tenir compte de la réalité de notre société.
 
Pour autant, il faut bien reconnaître que la "légalisation du mariage gay"  ouvrira très certainement le débat de l'adoption. Cela ne serait que la suite logique, ou tout du moins cohérente, des choses. Mais il s'agit d'un autre sujet qu'il conviendra de traiter en temps voulu.
 
Au final, comme tous les sujets de société, le mariage homosexuel divise. Pourtant, cette thématique semble dépasser les clivages partisans, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose. Comme toujours sur ces questions là, les débats sont passionnés et les dérapages ne sont jamais loin.
Malgré tout, il me semble important que le peuple s'approprie ces sujets. Voilà pourquoi je crois qu'il serait préférable de soumettre ces grandes questions (euthanasie, mariage homosexuel …) à référendum. En effet, il me semble légitime de donner la parole aux gens afin que ceux-ci puissent choisirent en tout état de cause la société dans laquelle ils veulent évoluer.

mardi 14 juin 2011

"Votez pour la démondialisation" d’Arnaud Montebourg

Ayant un peu de temps en ce moment, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de tout un tas de livres politiques. Aujourd'hui, j'ai choisi de vous faire partager mes remarques sur l'ouvrage "votez pour la démondialisation" d'Arnaud Montebourg.
 
Actuellement, Arnaud Montebourg incarne, au sein du parti socialiste, le courant de pensée dont je me sens le plus proche. Il s'agit, grossièrement, de ce que l'on appelle l'aile gauche du parti.
Bien qu'ayant des points de divergences, je dois reconnaître que je me retrouve dans un certain nombre de propos d'Arnaud Montebourg. D'ailleurs, j'envisage même d'aller voter pour lui à la primaire socialiste. C'est dire ! Mais j'y reviendrai en temps et en heure.
 
Pour le moment, penchons nous sur ce petit livre de 90 pages vendu au prix de 2 €.
 
Dans un premier temps, on retrouve une préface rédigée par Emmanuel Todd. Disons le tout net, celle-ci est assez inutile. Pour moi, son principal objectif est de montrer que Montebourg n’est pas tout seul et qu’il est potentiellement soutenu par des personnalités de renom et ici en l’occurrence un économiste.
 
Durant les premiers chapitres, l'auteur s'attelle à poser le cadre de son argumentation. Pour cela, celui-ci cherche à montrer les méfaits de la mondialisation par des exemples précis pris sur tous les continents (France, Allemagne, Etats-Unis, Chine, Inde …). Il en tire alors toute un série de conséquences : délocalisations, concurrence entre travailleurs, pression sur les salaires. Bref, ce ne sont ni plus ni moins que de chapitres de constats.
 
Par la suite, le député socialiste aborde les effets de la mondialisation sur l’emploi mais également et surtout la montée en puissance des multinationales qui se fait aux dépens des Etats. Clairement, il s'agit d'une véritable charge contre ces entreprises qu’il accuse d’affaiblir la France. Montebourg nous explique ensuite que la mondialisation a conduit à mettre en compétition les différents Etats qui ont alors cherché à accroître leur attractivité par une course à la moins-disance (fiscale, sociale …).
 
Jusqu'alors, je ne peux que souscrire à ces propos tant j'ai déjà fait des constats identiques. Pour autant, c'est dans les chapitres suivants que les choses vont devenir intéressantes. En effet, Arnaud Montebourg esquisse une critique de la gauche qui, selon lui, n’a pas su répondre aux attentes des citoyens. Il estime alors que le politique doit reprendre la main afin de changer le système et non pas de le gérer comme cela a été le cas par le passé.
 
C'est à l'aune du sixième chapitre que l'on rentre réellement dans le vif du sujet avec le développement de propositions. L'une d'entre elles, qui s'avère être le point central du raisonnement, étant un protectionnisme vert  et européen dont le but est de se protéger contre le libre-échange afin de recréer un tissu industriel en Europe.
 
Mais cessons de résumer le livre afin de nous intéresser davantage aux limites desdites propositions. 
 
La première qui me vient à l'esprit est qu'Arnaud Montebourg entend changer le système actuel. Pour autant, ce dernier continue à raisonner à l’intérieur de ce système puisqu'il ne semble pas souhaiter pas de véritable rupture. Ainsi, l'élu socialiste s'inscrit pleinement dans le cadre européen et au sein de l'OMC. Reconnaissons toutefois que les changements envisagés sont importants et sont déjà considérés pour certains comme de la pure folie.
 
Ensuite, et comme nous venons de le voir, Montebourg souhaite en particulier un protectionnisme aux frontières de l'Europe. Personnellement, j'y adhère à 100 %. Là où le bât blesse est que l'Union Européenne compte 27 Etats. Un consensus semble donc quelque peu utopique, bien que certains pays puissent se rallier à notre cause.
Pour autant, aucune alternative ne semble être dans les cartons pour pallier une éventuelle fin de non recevoir de la part de nos partenaires.
D'ailleurs, Arnaud Montebourg semble rejeter toute solution purement nationale. Pour dire vrai, j'étais exactement dans la même position il y a quelques mois de cela puisque je préférais un accord au niveau européen. Malgré tout, je dois bien avouer qu'en l'état actuel des choses la mise en place de mesures unilatérales doit être très sérieusement envisagée tant la situation a dégénéré. En outre, rien ne nous dit que d'autres Etats ne nous imiteraient pas peu de temps après. Le tout est d'ouvrir la voie et de "montrer l'exemple".
 
Par ailleurs, je regrette que la question de l'euro n'ait pas été abordée de manière approfondie. En effet, je crois qu'il s'agit aujourd'hui d'un point très important qui conditionne en partie la suite des évènements. Pour autant, on peut légitimement supposer qu'Arnaud Montebourg est un partisan de la monnaie unique et souhaite uniquement une modification dans sa gestion.
 
Enfin, Montebourg est bien conscient que sans l'aval de l'Allemagne, ce projet ne verra jamais le jour. Autrement dit, le gros du programme de démondialisation repose en très grande partie sur la bonne volonté ou non de l'Allemagne. C'est pourquoi, celui-ci propose une "grande explication européenne" avec cette nation qui depuis quelques années a adopté une attitude non-coopérative, voire même égoïste.
Indubitablement, cela est impératif tant le couple franco-allemand n'est plus qu'une illusion. D'ailleurs, l'instauration du pacte de compétitivité imposé par l'Allemagne montre bien que l'Union Européenne est à sa botte.
Une remise à plat de nos relations est donc tout à fait souhaitable afin que l'Union Européenne ne devienne pas une Union Allemande. Rien ne serait pire que de mettre en place le modèle allemand partout en Europe !
 
Au final, ce petit livre largement accessible au grand public est une assez bonne surprise. J'attends donc maintenant avec impatience l'intégralité du programme d'Arnaud Montebourg. Car même si l'aspect est primordial, il ne se suffit pas à lui-même.

samedi 11 juin 2011

UE et agences de notation : même combat

La Commission reconnaît les progrès réalisés par la France (réforme des retraites, début de chasse aux niches fiscales, modération des hausses du SMIC, etc.) mais elle s'inquiète tout de même d'un certain flou entourant le redressement des finances publiques, "en partie lié à un scénario macroéconomique favorable à partir de 2012".
Bruxelles critique aussi la politique de l'emploi de la France, jugeant le bilan de Pôle Emploi "mitigé" et ses effectifs "insuffisants" pour un soutien individualisé des chômeurs. Le Smic et les charges sociales, tous deux trop élevés, sont aussi des obstacles à la reprise du marché de l'emploi, ainsi que la distorsion entre les salariés en CDI très protégés et la précarité des jeunes et des employés peu qualifiés, estime la Commission...
Source : boursier.com
 
La note maximale accordée à la France, "AAA", pourrait être menacée à l'horizon 2020, indique l'agence de notation Standard & Poor's. "Si les autorités françaises ne poursuivent pas la réforme des retraites, ne continuent pas de modifier la Sécurité sociale et ne consolident pas le budget face au risque d'accroissement des dépenses liées aux retraites et à la santé", alors "il est incertain que Standard & Poor's maintienne la note AAA", souligne une étude consacrée aux conséquences du vieillissement de la population.
Source : lemonde.fr
A la lecture de ces deux informations, je dois reconnaître hésiter en deux sentiments : l'effroi d'une part et la délectation d'autre part. Et il est fort possible que la plupart souverainistes soit dans le même cas. Je m'explique.
 
Dans un premier temps, et au vu des mes accointances idéologiques, je ne pouvais qu'être navré et dépité par ces articles. En effet, alors même que la situation économique, tant en France que dans le monde, n'est pas au beau fixe et qu'un grand nombre de nos concitoyens peinent à boucler leur budget, des bureaucrates (très) grassement payés osent nous sermonner et nous faire la leçon. Leur remède au mal qui nous touche : encore plus d'austérité et de rigueur. A les croire, la politique sociale de la France serait trop généreuse. Allez dire ça à ceux qui ne trouvent pas d'emploi ou à ceux qui vivent avec les minimums sociaux !
 
Alors bien sûr on pourrait me traiter de populiste tant ce terme est à la mode. Pourquoi pas ? J'assume ! Est-ce de ma faute si ces bien-pensants préfèrent saigner le peuple, qu'il soit français, grec ou portugais, au profit d'une oligarchie composé de nantis, de banquiers et de dirigeants en tout genre ? Non. Et il me semble utile de le rappeler afin que personne ne l'oublie et que chacun puisse en tirer les conséquences qui s'imposent.
 
Dans un second temps, il est vrai que je me suis "réjoui" de la nouvelle. Effectivement, il s'agit là d'une excellente chose pour la progression de nos idées tant elle atteste de leur pertinence et de leur véracité. De fait, ces articles montrent bien que l'Union Européenne et les agences de notation n'ont qu'un seul et unique objectif : la promotion et la défense du modèle libéral, voire même ultralibéral.
 
Ainsi, comment ne pas voir que ces deux entités, pour moi illégitimes au possible, marchent main dans la main et agissent de concert pour arriver à leurs fins ? La preuve, s'il en fallait encore une tant celles-ci s'accumulent depuis des mois, est que chacune vient confirmer les conclusions de l'autre et s'appuie même sur lesdites conclusions pour établir leurs recommandations. En bref, il s'agit là d'un cercle vicieux puisque la rigueur entraîne une dégradation de la note d'un pays qui décide alors d'un nouveau plan d'austérité qui conduit à une nouvelle dégradation ...
 
A tous ceux qui pensent que la France n'a pas d'autre solution que l'Europe, je leur demande d'ouvrir les yeux et de regarder le traitement que cette merveilleuse Europe inflige à la Grèce ou au Portugal par exemple. Est-ce cela que nous voulons pour notre pays ? Je ne le crois pas.
Ce que nous souhaitons c'est un avenir fait d'emploi, de prospérité et de croissance. Or il ne semble pas que cela soit possible dans le contexte actuel. Une reprise en main de notre destinée est indispensable et je suis persuadé que notre futur ne s'inscrit pas forcément dans le cadre européen tel qu'il existe aujourd'hui.
 
Malheureusement, je désespère de la si faible prise de conscience de nos concitoyens mais aussi autres populations d'Europe. Malgré les cures d'austérité, malgré les vagues de privatisations, malgré les dégraissages massifs de fonctionnaires, le peuple semble avoir choisi la fuite en avant. De fait, l'alternance est privilégiée à l'alternative comme l'ont montré les dernières élections partout en Europe.
 
Pour autant, je peux comprendre qu'un changement de système fasse peur. Il est évidemment plus rassurant de garder le cap, quitte à le payer à terme, que d'opérer un revirement de situation qui peut s'avérer éprouvant à brève échéance. Tout comme la sphère économique et financière, l'électeur a perdu toute notion de long terme et raisonne uniquement à court terme et de manière ethnocentrique voire égocentrique.
Pour que les choses changent vraiment, il me semble donc impératif de chercher à modifier ce mode de raisonnement afin de réinstaurer la notion d'intérêt général mais aussi de vision stratégique à plus long terme.

mercredi 8 juin 2011

Peter Brabeck : boire ou s'appauvrir, il faut choisir !

Récemment, Peter Brabeck, le PDG de Nestlé, a émis l’hypothèse de créer une bourse de l’eau, c'est-à-dire, en réalité, une place financière sur laquelle les transactions tourneraient autour de l’eau. A l’instar du pétrole, ce marché évoluerait en fonction de la demande. Ainsi, plus celle-ci serait importante, plus le prix d’une unité d’eau (litre, m3 …) serait élevé.
 
Visiblement, Peter Brabeck ne vivait pas parmi nous ces dernières années. En effet, cela semble être la seule possibilité afin de comprendre, voire de justifier, sa proposition. Sans cela, comment concevoir qu’un individu puisse envisager de créer un nouveau marché alors même que ces derniers ont montré leur inefficacité et leur impuissance à l’occasion de la dernière crise économique.
 
Mais cessons de nous moquer de ce pauvre Peter qui n’a fait que tenter de justifier son salaire astronomique en avançant une petite suggestion. Au contraire, cherchons à juger de la pertinence, du bien fondé de la dite idée.
 
Sur le fond, l’objectif est honorable. Qui aujourd’hui refuserait d’économiser l’eau, surtout en ces temps de sécheresse ? Pour autant, la cause, aussi noble soit-elle, ne fait pas tout. Car pour arriver à une même finalité, plusieurs chemins sont possibles. Ici, clairement, le PDG de Nestlé a choisi la voie libérale et capitaliste en privilégiant la solution des marchés financiers.
Ce choix peut se concevoir, notamment pour le dirigeant d’une société internationale. Pour autant, je crois qu’il est nécessaire d’apprendre de ses erreurs pour avancer. Or cet apprentissage Peter Brabeck ne semble pas l’avoir fait.
 
A mon sens, au moins trois éléments font que cette idée n’est pas adaptée, deux relevant du domaine économique et un de l’aspect éthique.
Le premier point concerne la création même d’un marché spécifique à l’eau. Qui dit place financière dit opérateur de marché et dit également spéculation. On peut donc légitimement s’attendre à des effets spéculatifs de grande ampleur, comme cela a notamment été le cas en ce qui concerne les produits agricoles et en particulier les céréales. Cela aura donc pour conséquences d’augmenter le volume de transactions financières mais aussi et surtout de déconnecter complètement le cours de l’eau de sa valeur réelle.
 
Dans le même ordre d’idée, et c’est le second élément, une telle bourse de l’eau conduira inéluctablement à un accroissement des inégalités entre pays, régions et secteurs d’activité qui se traduira par un appauvrissement de certaines populations et de manière quasi-certaine par une répercussion sur le consommateur et/ou le contribuable.
Prenons l’exemple du monde agricole, grand consommateur d’eau s’il en est. Bien que les techniques d’irrigation aient considérablement progressé, parvenant ainsi à rationaliser la consommation en eau, l’élevage et la culture requièrent malgré tout une quantité non négligeable d’eau. Aussi, la mise en place d’une bourse aboutira à une explosion des coûts de revient qui aura pour conséquences un renchérissement des denrées alimentaires mais aussi et surtout une baisse substantielle des revenus des agriculteurs, qui peinent déjà à survivre.
 
Enfin, je crois que ce projet de bourse de l’eau comporte un volet éthique et moral même si ces deux aspects ne sont que peu pris en compte dans le monde des affaires. Accepter un tel dessein revient à considérer que tout à un prix et que seuls les plus riches peuvent s’offrir le meilleur. Cette proposition consiste ni plus ni moins à considérer que l’eau est un produit comme les autres, qui peut-être échanger sans autre contrainte que financière. 
Cela ne me satisfait évidemment pas tant il s’agit d’une marchandisation à outrance d’un élément vital pour l’eau. Car n’oublions pas que c’est bien de l’eau dont nous sommes en train de parler. Il ne s’agit pas d’un quelconque produit technologique ou d’un futile accessoire de mode. Non, il s’agit d’un fluide indispensable à la survie de l’être humain. Il ne me semble donc pas approprié de mettre l’avenir de l’humanité entre les mains d’opérateurs de marché.
 
Pour autant, et même si l’idée d’une bourse de l’eau s’avère mauvaise, il est assurément nécessaire de chercher à rationaliser notre consommation d’eau tout en développant l’accès pour tous à ce précieux liquide. Cela passe notamment par des efforts individuels mais également par un engagement massif des Etats en ce sens. Je pense en particulier à des coopérations avec les nations africaines dans le cadre de transferts de technologies.
 
Aujourd’hui l’eau est un sujet de préoccupation majeur au niveau mondial, ne serait-ce que parce qu’il est la cause de conflits meurtriers. Clairement, la gestion de l’eau potable est devenue stratégique et va tendre à le devenir davantage dans le futur. C’est pourquoi il me semble impératif que cette fonction relève de l’Etat dans le cadre d’une entreprise publique, comme ce devrait également être le cas pour l’énergie.

jeudi 2 juin 2011

Retour sur l'actualité

L'inspiration n'étant pas au rendez-vous en ce moment, j'ai décidé aujourd'hui de ne pas me focaliser sur un seul sujet mais au contraire de revenir sur certains évènements de ces derniers jours.
 
- Marine Le Pen en campagne contre la double nationalité (lepoint.fr)
La présidente du FN a écrit à l'ensemble des députés pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir deux nationalités, qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".
Comme je l'ai déjà exprimé dans un précédent article, je suis opposé à la binationalité et souhaite vivement sa suppression. Aussi, je ne peux que soutenir Marine Le Pen dans son action pour une telle interdiction tant je considère que l'on ne peut être l'homme/femme que d'une seule nation. Je peux tout à faire concevoir que l'on soit attaché à ses racines mais à un moment donné, il me semble nécessaire de faire un choix.
Bien qu'un grand nombre de personnes soient en accord avec cela, on peut s'attendre à une levée de bouclier de la part de la gauche bien pensante. En effet, il est fort possible, voire même probable, que certains voient en ce courrier une nouvelle preuve d'une quelconque xénophobie de la part de la présidente du Front National. Personnellement, je ne le crois pas. Pour moi, il n'y a aucun mal à aimer et à être fier de son pays, bien au contraire.
 
  - Mort d'un soldat en Afghanistan
Encore un soldat français au combat. Cela fait maintenant 59 hommes qui sont morts en Afghanistan depuis le début des hostilités en 2001. Cela doit évidemment cesser. Et le seul et unique moyen, car le risque zéro n'existe pas dans une guerre, est de se retirer de ce pays dans lequel nos troupes s'enlisent depuis une décennie. Je crois qu'il est grand temps que nos soldats rentrent à la maison. En effet, cette guerre n'est pas notre guerre. Nous n'avons aucun réel intérêt à nous installer à long terme dans ces contrées. D'ailleurs, notre aide ne semble pas forcément être la bienvenue puisqu'elle est perçue comme une force d'occupation par les populations locales. En outre, le gouvernement en place ainsi que les institutions au pouvoir ne sont pas dignes de confiance tant la corruption et la trahison occupent une place prépondérante dans leurs relations.
Les Afghans n'étant pas foutus de s'organiser pour régler leurs problèmes, ce n'est pas à nous de nous sacrifier pour faire revenir la paix. Du reste, on peut se demander, assez légitimement je crois, si c'est bien cela que recherche la population tant leur coopération s'avère douteuse.
 
- La note de la Grèce abaissée (lemonde.fr) L'agence de notation financière Moody's a annoncé, mercredi 1er juin, qu'elle avait abaissé la note qu'elle attribue à la dette publique de la Grèce de B1 à Caa1, un niveau reflétant un risque réel de non-remboursement.
"La politique de la France ne se fait pas à la corbeille" disait le général de Gaulle. Et bien on dirait que ce n'est pas le cas pour la Grèce puisque ce sont les puissances d'argent qui semblent décider du sort de ce pays. Ainsi, cette nouvelle dégradation de la note grecque ne va faire qu'empirer les choses et gageons qu'in fine ce sera le peuple qui payera les pots cassés.
Pour autant, une telle situation est-elle si étrange que cela ? Je ne le crois pas. Effectivement, on pouvait vraisemblablement s'attendre à un chaos de ce type en raison des décisions prises par ces chères instances supranationales que sont la BCE, le FMI ou encore la commission européenne. De fait, qui pouvait croire, hormis nos dirigeants aveuglés par leurs dogmes libéraux, que l'austérité, les privatisations, les baisses de revenus ... allaient permettre un retour de la croissance ?
Au contraire, toutes ces mesures n'ont fait qu'ajouter la crise à la crise, conduisant ainsi le pays au bord de la faillite. Et tout cela pour quoi ? Pour venir en aide aux banques et à une poignée d'actionnaires qui sont à l'origine même de ce cataclysme.
Comme dirait Jean-Luc Mélenchon : "qu'ils s'en aillent tous" ! Ces économistes de pacotille, ces banksters à la noix et tous ces requins plus préoccupés par leur pognon que par l'intérêt général. Un grand coup de balai, voire même de karcher, est  absolument indispensable afin de débarrasser le monde politique, financier et économique de tous ces énergumènes serviles. 

- Nucléaire : les Länder font de la résistance (lefigaro.fr)
Angela Merkel pensait avoir frappé un grand coup avec un projet qui rassemblerait au-delà des lignes de son parti. Mais la chancelière allemande n'a pas encore gagné son pari sur l'abandon du nucléaire. Plusieurs Länder menacent de ne pas ratifier au Bundesrat son plan prévoyant l'arrêt en 2022 de toutes les centrales atomiques allemandes.
On dirait bien que la grosse Angela craint pour ses fesses. En effet, malgré une domination quasi hégémonique de l'Union Européenne, la chancelière Merkel n'est plus reine en son pays. Ainsi, les dernières élections partielles ne lui ont été que peu favorables, apparaissant comme un rappel à l'ordre des électeurs. N'en restant pas moins une femme politique, Angela Merkel a profité de la catastrophe de Fukushima pour essayer de redorer son image. Cela explique donc, au moins en partie, sa décision de sortir l'Allemagne du nucléaire sous 10 ans.
Clairement ce choix est stupide et d'ailleurs la révolte ne s'est pas fait attendre. Comment peut-on imaginer se passer complètement du nucléaire dans un délai aussi court ? Cela n'est sérieux. Alors bien sûr les allemands ne sont pas aussi dépendants que nous à cette énergie mais même les écologistes estiment que l'échéance de 2022 est trop proche. En outre, cela pose également la question des énergies de substitution. Il existe bien évidemment les énergies renouvelables mais leur productivité est moindre et le manque de recul est non négligeable.
Cet exemple montre bien, une fois de plus, que certaines décisions prises par nos dirigeants relèvent moins de l'intérêt général que de leur maintien en fonction.