mardi 30 novembre 2010

Honte à vous M. Houellebecq

La phrase qui suit est bien malheureusement passée inaperçue dans la plupart des médias traditionnels. Il s'agit de propos tenus par l'écrivain Michel Houellebecq suite à l'obtention du prix Goncourt pour son dernier livre "la carte et le territoire".
Voici donc l'objet de la polémique évitée : "Je ne suis pas un citoyen et je ne veux pas le devenir. Le devoir par rapport à son pays ça n’existe pas, il faut le dire aux gens, aucun. On est des individus. Je ne me sens aucun devoir à l'égard de la France. Pour moi, elle est un hôtel, rien de plus."
 
Pourquoi donc consacrer un article à cet individu qui ne le mérite pas ?
Et bien tout simplement car cette phrase me choque et va à l'encontre de mes principes. Pour moi, il s'agit de propos tout à fait déplacés et inappropriés. En effet, par ces mots, Michel Houellebecq nie complètement son appartenance à la nation française et renie les valeurs de notre pays.
 
Alors bien sûr on peut estimer que je donne beaucoup d'importance à des déclarations insignifiantes. C'est probablement le cas. Néanmoins, je pense exactement le contraire puisque je crois qu'un citoyen a des droits mais aussi des devoirs envers son pays. D'ailleurs, j'ai récemment émis l'hypothèse d'un impôt sur la nationalité, ce qui permettrait de renforcer le lien entre l'individu et la nation.
 
Houellebecq semble n'avoir que peu de considération et d'attachement pour la France. Bien, je peux le concevoir même si je ne le comprends que difficilement. Mais alors dans ce cas, que fait ce cher Michel sur le territoire national ? Pourquoi, dans ces conditions ne fait-il pas ses bagages et ne change-t-il pas de nationalité ? En fait, j'ai bien l'impression que cette personne n'est qu'un profiteur qui est bien content d'avoir des lecteurs français et d'avoir obtenu le Goncourt, un prix littéraire français.
 
Mais laissons de côté le fait qu'il s'agisse d'une personne connue. Imaginons simplement que ces propos aient été tenus par un autre individu. Au hasard, une personne d'origine étrangère. Peut-on croire une seule seconde que cela aurait fait si peu de vagues ? Je ne le crois pas, bien au contraire. Cette personne aurait alors été conspué et ses propos violemment condamnés par nos chers élites. 
Mais bon, ici il s'agit d'un célèbre écrivain. Il serait donc inadéquat et inélégant de se critiquer entre gens bien pensants.
 
Michel Houellebecq n'est évidemment qu'un cas particulier et bien d'autres individus pensent la même chose que lui. Je crois malheureusement qu'il s'agit d'un handicap pour notre pays dans la mesure où nous nous trouvons dans une économie mondialisée dans laquelle les pays sont en concurrence les uns avec les autres. Or, le fait de ne pas pousser tous dans le même sens n'est clairement pas une chose positive. En outre, cela s'oppose ouvertement à l'idée de patriotisme économique qui me semble être une chance pour nos entreprises.
 
Mais comment ne pas  céder à ce courant de pensée alors que des organisations supranationales (OMC, FMI, Union Européenne ...) cherchent à dénaturer, à détricoter la conception même d'Etat-nation ?
Pour moi, la nation est l'unité de base, l'élément central. C'est pourquoi je crois qu'il est nécessaire de refuser le joug de cette europe et de lutter pour retrouver une souveraineté pleine et entière. D'ailleurs, Jean Jaurès ne disait-il pas lui même : "A celui qui n'a rien, la patrie est son seul bien".

jeudi 25 novembre 2010

Après Eric Zemmour, Martin Bouygues ...

« Je fréquente la Chine depuis plus de trente ans et je peux vous dire que le marché chinois du BTP, hormis Hongkong, est inaccessible aux entreprises non chinoises. Les Chinois s'appuient sur un énorme marché intérieur, une devise sous-évaluée et de faibles coûts salariaux pour gagner des marchés. De plus, ils ont un gouvernement et des fonctionnaires qui font bloc pour distribuer des subsides et aider leurs entreprises à conquérir des marchés, ce qui n'est pas vraiment le cas en Europe. Il y a distorsion de concurrence quand on les voit arriver sur des appels d'offres internationaux avec des prix inférieurs de 20% aux nôtres. L'Europe, dans ce domaine, fait preuve de naïveté. Bruxelles doit donc modifier ses relations avec la Chine, sinon cette distorsion de concurrence va intensifier la machine à détruire massivement des emplois. Le préalable serait d'obtenir une réévaluation de leur monnaie face à l'euro. Le laisser-faire en l'occurrence n'est pas une solution. Il serait en tout cas inadmissible que des subventions européennes soient accordées pour des affaires en Europe traitées par des entreprises chinoises qui n'exécuteraient pas les contrats dans les conditions et les standards sociaux, économiques et fiscaux européens. Il faut faire vite. Le phénomène atteint une vitesse et une ampleur considérables. La Chine développe à présent des produits à forte valeur ajoutée et l'Europe se fait distancer. Prenons l'exemple de la téléphonie mobile : il y a trente ans, l'Europe imposait au monde la norme GSM. Aujourd'hui, c'est un Chinois, Huawei, qui est devenu leader de l'équipement avec 60 000 ingénieurs en R&D
 
Voila les propos qu'a tenus Martin Bouygues dans le magazine Challenges au sujet de la Chine et de l'hypocrisie européenne. Discours assez surprenant dans la mesure où la plupart des grands patrons se prosternent devant l'empire du Milieu. A leur décharge, remarquons que les hommes politiques ne font guère mieux. Le dernier exemple en date étant bien évidemment la visite du président chinois Hu Jintao en France.
 
On peut donc saluer cette prise de conscience de la part de cet homme. Néanmoins, la situation n'est pas nouvelle et  il est donc étonnant que Martin Bouygues n'ait pas réagi plus tôt. En effet, cela fait des années, au moins depuis 2001 et l'entrée de la Chine à l'OMC, que l'Union Européenne est le dindon de la farce. Ainsi, l'Europe se retrouve au centre d'un jeu de dupes entre la Chine et les Etats-Unis, l'un finançant la dette américaine et l'autre achetant les produits chinois. Bref, la Chine floute de nombreuses nations et personne ne dit rien. Le dernier G20 illustrant à merveille cela.
 
Mais en réalité quel est donc le problème ?
Vaste question que celle-ci. Pour répondre brièvement, je dirais que le problème est la Chine, ou tout du moins la politique menée par le pouvoir en place. Il apparaît clairement qu'aujourd'hui ce pays représente une menace pour les économies occidentales. Effectivement, la Chine dispose d'avantages concurrentiels décisifs qui lui permettent de profiter substantiellement de la mondialisation. Je pense notamment à sa politique en termes de salaires, de protection sociale, d'environnement ... Pour simplifier, ce pays pratique un dumping social, fiscal, environnemental, monétaire ... et j'en passe.
 
Mais est-ce vraiment condamnable et en quoi cela nous concerne-t-il ?
En soit, on ne peut pas blâmer la Chine pour son comportement dans la mesure où elle défend seulement ses intérêts. En revanche, on peut remarquer que cette politique est menée au détriment des autres nations. En effet, les délocalisations et donc l'augmentation du chômage en sont une conséquence directe. On peut alors considérer que l'on est en présence d'un jeu à somme nulle dans le sens où ce que la Chine gagne, les autres le perdent.
Toutefois, pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître que la Chine n'est pas l'unique problème de l'Union Européenne. De fait, il existe d'autres phénomènes, plus ou moins intrinsèques, qui permettent d'expliquer comment nous en sommes arrivés à cette situation.
 
Cela signifie-t-il alors que la Chine va gagner la partie ?
Bien sûr que non, et heureusement. Aucune situation n'est inéluctable et comme l'aurait dit Napoléon, "impossible n'est pas Français". Des solutions existent donc afin de ne plus être le dindon de la farce. Pour moi, il est grand temps d'arrêter de se voiler la face et d'enfin réagir. Concrètement, cela revient à utiliser les mêmes armes que nos adversaires. Protectionnisme, monétisation de la dette, fonds souverains ... doivent ainsi devenir nos nouveau moyens de lutte dans cette mondialisation sans merci.
 
Au final, rien de nouveau sous le soleil. En effet, cela fait maintenant plusieurs mois voire années que je m'évertue à défendre ses positions. Parfois je désespère de voir que rien ne change. Malgré tout, l'espoir resurgit périodiquement lorsque des personnalités politiques, économiques ou médiatiques abondent dans mon sens. C'était déjà le cas lorsqu'Eric Zemmour avait confirmé ma vision de la domination de l'UE par l'Allemagne. C'est aujourd'hui la même chose grâce à Martin Bouygues.
Qui sera donc le prochain ?

mercredi 17 novembre 2010

Encore un nouveau Sarkozy ?

Décidément ! A chaque nouvelle intervention à la télévision du président, certains nous disent que Sarkozy a changé, qu'il s'agit d'un nouvel homme ...
Cela n'a donc pas manqué hier soir à l'occasion d'une interview de près d'1h30 donnée par Nicolas Sarkozy face à Claire Chazal (TF1), David Pujadas (FR2) et Michel Denisot (Canal +). Apparemment donc, un nouveau (nouveau, nouveau ...) Sarkozy est né et celui-ci tendrait à se "Chiraquiser". Enfin s'ils le disent ...
Mais revenons donc sur cette fameuse entrevue qui est la première depuis celle du 12 juillet dernier.
 
Pour commencer, attardons-nous brièvement sur la forme.
L'interview s'est déroulée à l'Elysée, dans la salle du conseil des ministres. Le cadre est donc assez chic et plutôt ancien avec un côté relativement solennel. A l'inverse, on peut remarquer que la table et les chaises étaient modernes avec un design agressif. On observe donc une certaine opposition dans ces éléments de décor qui ne me semble pas neutre. En effet, il est possible, à tort ou à raison, d'interpréter cela comme l'expression d'un message : Sarkozy est un président moderne, en phase avec son époque et l'actualité (table) mais il est également un président qui défend des valeurs traditionnelles, plus ou moins conservatrices et qui s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs.
 
Outre le décor, il me semble intéressant de se pencher quelque peu sur l'attitude du président. Personnellement, je crois que l'on peut décomposer l'interview en trois temps. Le premier lorsqu'il est question du remaniement et des sujets d'actualité. Le second débute à l'instant où sont abordés les thèmes de la sécurité et de l'immigration. Le troisième correspond aux questions internationales et aux futures réformes.
Dans chacune de ces trois phases, Nicolas Sarkozy adopte un comportement différent. Au début, celui-ci est plutôt calme, avec une voix posée et peu de gestuelle. Puis les sujets de prédilection du président sont mis sur la table. Et là, dès les premières questions sur les Roms ou l'insécurité, le naturel reprend sa place. On assiste alors à un retour des tics et des gestes amples avec un accroissement du débit de parole. De plus, les propos deviennent  plus véhéments, plus incisifs (mise en cause des médias, répétition du mot "non" ...) avec davantage de questions à l'attention des journalistes qui, il faut le reconnaître, ont été embarrassés, gênés voire même désarçonnés. A ce moment là, Sarkozy illustre parfaitement l'adage "la meilleure défense c'est l'attaque".
Enfin, dans la dernière partie de l'émission, le président retrouve une certaine sérénité. Il s'agit bien évidemment de "faire président" et de faire preuve d'une certaine hauteur de vue. Et pour cela, quoi de mieux que les sujets internationaux, d'autant plus que la France a pris la présidence du G20.
 
Deux remarques pour en finir avec le style.
La première que l'on peut constater est que le président a souhaité faire passer le message qu'il défend la France et les Français. On a ainsi eu droit à maintes reprises à : intérêt général, intérêt du pays, au service de la France, intérêt national ...
La seconde est que, malgré tout, Nicolas Sarkozy a beaucoup parlé de lui en abusant du terme "je". D'ailleurs, ce dernier a tenté à de multiples reprises de se justifier (sur les retraites par exemple) ou de se dédouaner, se défendre (cas de son impopularité) en invoquant la situation dans d'autres pays (Allemagne, États-Unis ...). Néanmoins, pour être tout à fait honnête, il apparaît clairement que des efforts ont été faits. La preuve est que celui-ci a rendu hommage à de nombreuses personnalités politiques et à cherché à multiplier les "nous".
 
Mais la forme n'est pas tout et le fond revêt également une grande importance.
Beaucoup de choses ont été dites lors de cette entrevue. Aussi, je vais simplement revenir sur les éléments qui m'ont le plus marqué.
Tout d'abord, le président a annoncé le lancement prochain d'une grande consultation de 6 mois concernant la dépendance et l'instauration d'un cinquième risque. Le thème n'est pas nouveau et il était presque certain qu'il serait abordé dans la dernière partie du quinquennat. Il faut cependant noter que cela tranche fortement avec la réforme des retraites puisque l'on va assister à une longue concertation, donc à un certain dialogue social. Pourtant, il convient de nuancer cela dans la mesure où le sujet est relativement populaire et plutôt trans-partisan et représente alors, de ce fait, un risque moindre pour le pouvoir en place.
 
Ensuite, il a été question de la fiscalité avec la suppression programmée du bouclier fiscal et de l'ISF, en contrepartie d'une taxation des revenus et des plus values du patrimoine. Pour justifier cela, le président a mis en avant la volonté de convergence avec l'Allemagne, prétextant que cela permettrait de lutter contre les délocalisations.
Pourquoi pas ? Mais il faudrait informer Nicolas Sarkozy que nos entreprises ne délocalisent pas en Allemagne mais plutôt en Chine et dans les pays de l'Est. Pour autant, pourquoi se limiter à l'Allemagne ? Ne pourrait-on pas envisager d'aller plus loin avec une harmonisation au niveau européen ? Cela me semble envisageable, à condition de ne pas s'aligner sur le moins disant !
Personnellement, et bien que je ne fasse pas d'illusions, j'attends beaucoup de cette réforme de la fiscalité qui est un de mes sujets de prédilection.
 
Une autre réforme qui a été avancée est celle de la Justice avec l'introduction d'un jury populaire au côté du juge d'application des peines pour décider de la remise en liberté ou non d'un détenu ainsi qu'au sein des tribunaux correctionnels comme cela est déjà le cas aux assises.
Clairement cette proposition me semble démagogique et Nicolas Sarkozy surfe sur les évènements de ces derniers temps. D'ailleurs, l'idée avait déjà été mise en avant par Brice Hortefeux il y a quelques mois de cela. A titre personnel, je ne crois pas qu'une telle réforme aille dans le bon sens dans la mesure où je pense que les magistrats, au contraire des citoyens lambda, sont capables de faire abstraction de leur opinion. De plus, ces professionnels du droit bénéficient d'une formation non négligeable et d'une expérience qui me paraissent fort utiles.
 
Enfin, le président de la République a émis le souhait d'aller vers un allègement de la législation en matière d'urbanisme et de logement. Cela me semble être une bonne chose mais je crois qu'il est nécessaire d'aller vers une généralisation de ce processus avec un réel coup de balai à passer afin de supprimer toutes les lois désuètes ou obsolètes.
 
Au final, que retenir de cette intervention ?
Première chose, cela faisait longtemps que des journalistes n'avaient pas aussi bien fait leur travail face à Nicolas Sarkozy. En effet, leurs questions étaient incisives et ils ont abordé certains sujets "sensibles "  tels que les Roms, les écoutes téléphoniques ou encore le prix Nobel de la paix. Malheureusement, leur prestation a été quelque peu entachée par leur manque de réaction sur les sujets relatifs à la sécurité et surtout par une certaine cacophonie liée à la présence d'un trio inédit.
Deuxième chose, Nicolas Sarkozy a une fois de plus prouvé qu'il était un excellent communiquant, mais cela n'est évidemment pas une nouveauté.

dimanche 14 novembre 2010

Vers un impôt sur la nationalité ?

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée Jérôme Cahuzac (PS) va proposer un impôt sur le revenu des Français qui travaillent à l'étranger, avec un amendement au projet de budget 2011, a-t-il déclaré mercredi 6 octobre.
"Plutôt que de retirer leur nationalité à certains, ce qui n'aura aucun effet sur les résultats de la politique de sécurité, pourquoi ne pas rappeler cette nationalité à ceux qui sont partis, et leur demander de payer quelque chose en France, pays où ils sont nés, où ils ont été soignés, où ils sont allés à l'école?", a détaillé Jérôme Cahuzac devant des journalistes.
Jérôme Cahuzac veut "lancer le débat", sachant que son amendement sera repoussé par le gouvernement et la majorité, qui lui opposeront "les conventions fiscales".
Source : nouvelobs.com
 
En voila une bonne idée. Enfin, personnellement cette idée me séduit grandement et il semblerait que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) souhaite la reprendre à son compte.
Alors bien sûr cette initiative va rendre malades les libéraux qui nous opposeront la courbe de Laffer (trop d'impôt tue l'impôt). Malgré tout, je crois qu'il faut dépasser ses a priori et poser réellement le sujet sur la table.
 
Aujourd'hui, la situation est la suivante : l'impôt est acquitté en tenant compte des règles de territorialité et de divers modes de calcul, avec de nombreuses exceptions ou exonérations. Ce à quoi il faut rajouter des niches fiscales et sociales en tout genre. Pour simplifier, cela signifie que seuls les foyers fiscaux domiciliés en France sont soumis à l'impôt sur le revenu.
 
A l'inverse, les Français n'habitant pas sur le territoire national échappent à l'impôt français, mais sont soumis aux impôts en vigueur dans le pays de résidence. Ces Français de l'étranger regroupent deux catégories d'individus. On y retrouve les Français qui vivent et travaillent à l'étranger pour des raisons personnelles ou professionnelles mais aussi ce que j'appelle les exilés fiscaux, avec notamment les sportifs et autres chanteurs qui émigrent uniquement pour des raisons fiscales.
 
L'objectif de la mise en place d'un impôt sur le revenu payé par tous les Français est multiple. Tout d'abord, cela permettrait de lutter efficacement, contrairement au bouclier fiscal, contre l'exil fiscal puisque l'intérêt en serait ainsi fortement réduit. Ensuite, les recettes fiscales augmenteraient substantiellement, permettant ainsi de réduire notre déficit budgétaire chronique. Enfin, et c'est peut-être la raison la plus importante, cela obligerait les Français de l'étranger à participer à l'effort national, à l'instar de leurs concitoyens vivant sur le territoire national.
 
Mais on peut alors se demander pourquoi participer au budget de l'Etat alors que l'on ne vit pas en France. Pour moi, la réponse est évidente. En effet, les Français de l'étranger, bien que résidants hors du pays, bénéficient tout de même des services de l'Etat, notamment par le biais des ambassades. De plus, ces personnes sont représentées au Parlement et peuvent donc influer sur la politique de la France. Enfin, oserais-je simplement avancer l'idée d'un certain patriotisme ? Cela me semble difficile à cette époque où l'individualisme prévaut sur toute autre valeur ...
Comment alors peut-on tolérer que ces individus jouissent de droits tout en s'affranchissant des devoirs afférents ? Car oui, ne l'oublions pas, payer des impôts est un devoir que doit remplir chaque citoyen.
 
Intéressons-nous maintenant aux modalités pratiques. Certains estiment que le dispositif sera une nouvelle usine à gaz. Je ne le crois pas. Dans mon esprit, le système serait relativement simple. Il suffirait que les Français vivant à l'étranger fassent deux déclarations à leur ambassade respective. La première serait relative à l'ensemble de leurs revenus perçus (salaires, dividendes ...). La seconde correspondrait à l'impôt sur le revenu effectivement acquitté dans le pays de résidence. L'ambassade aurait alors pour rôle de calculer l'impôt normalement dû selon la législation française et d'indiquer au contribuable la somme à payer. Si l'impôt français est supérieur à l'impôt local alors la personne devra s'acquitter de la différence. Dans le cas contraire, aucune régularisation ne sera nécessaire.
En réalité, ce dispositif est assez similaire à celui pratiqué par les Etats-Unis.
 
Au final, il s'agit d'une proposition concrète qui permettrait de rétablir davantage de justice sociale dans notre pays. Néanmoins, je crois que sa mise en place doit s'inscrire dans une remise à plat globale de notre fiscalité. Notre cher président souhaite, semble-t-il, s'atteler à une telle tâche au cours de l'année 2011. Espérons donc que cette réforme, contrairement aux précédentes, soit réellement utile, juste et de grande ampleur.

mardi 9 novembre 2010

Une certaine idée de la France ...

Comment ne pas écrire quelques mots en ce jour du 40ème anniversaire de la disparition du général de Gaulle ?
En effet, cela fait plusieurs jours maintenant que des émissions sont consacrées à cet évènement et l'hommage au général est retransmis en direct de Colombey-les-Deux-Eglises ce matin. Mais cela n'a rien d'étonnant tant cet homme est le personnage politique préféré des Français, loin devant Napoléon par exemple.
 
Je ne reviendrai pas sur la vie du général dans la mesure où celle-ci est largement connue au travers notamment de grands moments de l'Histoire (appel du 18 juin, constitution de 1958, décolonisation de l'Algérie ...). Ce qui m'intéresse davantage est de savoir ce qu'il reste réellement du gaullisme.
Certains disent que le gaullisme est mort avec de Gaulle. Ce n'est évidemment pas faux. Néanmoins, je crois que le général nous a laissé certains grands principes qui permettent, selon moi, de contribuer à guider une politique.
 
Si je devais n'en garder qu'un, je crois que ce serait le fait de défendre à tout prix l'intérêt de la France et des Français. Cette volonté me semble un élément clé du gaullisme dans la mesure où il conditionne, en quelque sorte, toute sa politique. Effectivement, c'est en ayant toujours à l'esprit l'intérêt général que de Gaulle a gouverné. Cela a ainsi contribué à défendre l'indépendance nationale, à instaurer des mesures sociales, à développer l'arme nucléaire ...
 
Ce qui est intéressant chez ce personnage, c'est que toute son action (voire sa vie) a été dédiée à la France et à sa grandeur. Cela ne peut que contraster avec le climat politique que nous connaissons actuellement. Malgré cela, certains responsables de la majorité osent se réclamer du gaullisme alors que l'UMP et ce gouvernement sont en partie les fossoyeurs de l'héritage du général. Il ne s'agit alors que d'une posture électoraliste mais j'ose espérer que les Français ne sont pas dupes.
 
Pour en revenir à notre problématique, je suis persuadé que les enseignements du gaullisme perdurent. Alors bien sûr le gaullisme de papy est mort mais la plupart des présidents qui ont succédé au général ont repris, partiellement, des aspects de cet héritage. Il faut toutefois reconnaître que, depuis quelques années, la transmission de "legs" a été interrompue. Mais selon un ancien premier ministre, il s'agit seulement d'une "parenthèse politique que nous devons refermer."
 
Espérons que cela soit vrai car "La France ne peut être la France sans la grandeur" (De Gaulle). Or, aujourd'hui, notre pays n'est plus que l'ombre de lui-même. Il me semble donc impératif que celui-ci retrouve toute sa dimension, ce qui passe évidemment par une reprise en main de notre souveraineté, tant politique et économique que monétaire ou militaire ...

lundi 1 novembre 2010

Peut-on rire de tout ?

Vaste débat, s'il en est, que celui-ci. Malgré tout, il me semble important tant cette question est centrale et d'actualité dans notre société, et touche tout un chacun. D'ailleurs, je suis le premier concerné puisque, à plusieurs reprises, mes plaisanteries ont jeté un froid au lieu de provoquer l'hilarité de l'assistance. Certes, et il faut bien le reconnaître, mes blagues ne sont pas toujours drôles et sont parfois même de mauvais goût mais je ne crois pas être totalement dénué d'humour. Bien au contraire. J'ose même penser que mes boutades et autres calembours sont appréciés par mon entourage. Mais cela n'est pas le sujet.
 
Par principe, je considère que l'on peut rire de tout. Pour moi, tous les sujets, toutes les entités sont susceptibles d'être tournés en dérision. Ainsi, j'aime à plaisanter sur la mort, la religion, les femmes, les noirs, les handicapés, les homosexuels ... Bref, rien ni personne n'est épargné par mon humour.
 
Face à cela, trois réactions sont possibles.
La première est que l'auditoire trouve la blague drôle et pertinente donc cela fonctionne bien. La seconde consiste en un flop. Cela arrive à tous, même au meilleur. La troisième, qui est pour moi la pire, se traduit par un effet inverse à celui escompté. L'ambiance devient alors pesante et le silence se fait entendre.
 
C'est cette dernière réaction qui m'intéresse le plus. En effet, elle est une réponse à la question qui nous intéresse. Pour ces personnes, il est clair que certains sujets ne se prêtent pas à un quelconque humour. Cela peut s'expliquer de différentes manières mais la principale me semble être le fait que ces individus se sentent attaqués par les propos humoristiques, les prenant au premier degré. C'est notamment le cas lorsque les personnes sont directement concernées par l'objet de la plaisanterie.
 
Parallèlement au jugement de l'individu, je crois que la société dans son ensemble a contribué à mettre à l'index certains sujets de raillerie. En effet, il est incontestable que la plupart des sketchs de Coluche ou de Pierre Desproges ne pourraient être joués à l'heure actuelle. Aujourd'hui,  un certain nombre d'entités (associations, intellectuels, politiques ...) font pression pour réduire au silence ceux qui s'expriment en dehors de clous. C'est notamment le cas de Stéphane Guillon ou de Didier Porte qui ont été évincés de l'antenne car ceux-ci semblaient déranger le pouvoir en place.
 
Mais ce ne sont bien évidemment pas les seuls puisque chacun à son niveau peut subir un tel traitement. La technique est simple. Pour faire taire un individu, il suffit de le discréditer en le faisant passer pour ce qu'il n'est pas. Combien de fois m'a t'on jeté l'anathème pour des propos pris au premier degré alors qu'ils auraient dû l'être au deuxième voire troisième degré ? Combien de fois m'a t'on accuser de racisme, de misogynie, d'homophobie ou je ne sais quoi d'autre pour des blagues politiquement incorrectes ?
 
Pour moi, l'humour est une grande qualité qu'il convient de préserver et de développer. Le rire est le propre de l'Homme disait Rabelais. Ce n'est pas faux car même dans les pires moments, l'être humain est capable de plaisanter pour dédramatiser les choses.
Pour conclure, je laisserai le mot de la fin à notre regretté Pierre Desproges : "On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde".