vendredi 24 juillet 2009

EDF : service public contre libéralisation

Manquant cruellement de temps en ce moment, je retranscris ici un texte écrit par Laurent Pinsolle sur son blog afin de mettre un terme à ces 12 jours d'absence de publication.

Hausse des prix, paiement des économies d’énergie : les dernières semaines montrent le vrai visage de la libéralisation du secteur de l’énergie. Loin d’être au service des clients, elle ne vise qu’à soumettre notre service public à une logique purement marchande.

Le dérapage de Pierre Gadoneix

Il y a deux semaines, le patron d’EDF est intervenu à la radio pour demander une augmentation des tarifs de l’électricité de 20% sur trois à quatre ans. Il a justifié sa demande par le fait que l’électricité est 30% moins cher en France que dans les autres pays européens et que l’ancien service public doit aujourd’hui financer une augmentation de ses investissements pour renouveler le parc de centrales nucléaires.
Pourtant, c’est justement parce que l’électricité en France est à 80% d’origine nucléaire que le prix y est plus faible. Et on ne voit pas pourquoi son coût devrait augmenter aujourd’hui brutalement de 20%, alors qu’EDF fait de larges bénéfices. En outre, le besoin d’argent pour les investissements est contradictoire avec les annonces du plan de relance du gouvernement où EDF devait fortement contribuer.
Comme le souligne très justement Nicolas Dupont-Aignan dans un communiqué de presse, cette demande de hausse de tarif a un seul but : financer les acquisitions du groupe à l’étranger, comme British Energy, qui a coûté 15 milliards d’euros. Il est parfaitement inacceptable que le patron d’EDF demande aux consommateurs Français de financer ses acquisitions à l’étranger.

L’oubli du service public

Cet épisode a au moins le mérite de montrer que la libéralisation des services publics ne profite pas aux consommateurs puisque loin des arguments de ses défenseurs, elle a plutôt tendance à provoquer une hausse des tarifs. La libéralisation des services publics, loin de servir le pays, met les anciens monopoles publics au service des actionnaires, uniquement.
Le dernier exemple en date l’illustre particulièrement bien. En effet, EDF et les autres opérateurs du marché de l’énergie réclament une taxe pour compenser les économies d’énergie et le manque à gagner. Une prime au gaspillage de l’énergie en somme. Une parfaite illustration du côté bassement mercantile d’entreprises privées qui ont perdu toute logique de service du public.
Sous les coups de boutoir de la Commission Européenne et avec la complicité de l’UMP, du PS et du Modem, le modèle Français de service public est constamment remis en cause. Nous voici mieux averti des conséquences de cette dangereuse évolution.

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