mardi 8 mai 2012

Hollande, second président socialiste après Mitterrand

Sans grande surprise François Hollande a été élu président de la République dimanche dernier. Celui-ci a recueilli 51,63 % contre 48,37 % pour Nicolas Sarkozy. Mais plus que ces résultats qui étaient annoncés depuis longtemps déjà, ce sont deux autres chiffres qui sont plus intéressants.
Le chiffre de l'abstention tout d'abord. Avec un taux de 19,65 %, le nombre d'abstentionnistes est en recul par rapport au premier tour (20,52 %). Bien que cela soit un peu moins bien qu'en 2007, on ne peut que se féliciter de la relative faiblesse de cette abstention.
 
Plus remarquable encore est le nombre de votes nuls ou blancs. En effet, celui-ci atteint des sommets avec plus de 2 millions soit 4,66 % des inscrits et 5,80 % des votants. Clairement il s'agit là d'un record, notamment par rapport à 2007. Ayant moi-même fait ce choix, je me réjouis de ce score qui, je l'espère, amènera les autorités à réfléchir à sa reconnaissance.
Mais au delà, un tel niveau de vote blanc doit conduire nos dirigeants à s'interroger sur sa signification. Car cela signifie que les personnes ayant votées ont refusé de choisir entre les deux candidats ou, autrement dit, les ont rejeté tous les deux. Alors bien sûr, cela ne correspond "qu'à deux millions" de voix mais je suis convaincu que ce résultat serait nettement plus important en cas de reconnaissance du vote blanc. De fait, beaucoup considèrent que le vote blanc est inutile et préfèrent donc s'abstenir ou faire un choix par défaut.
 
Mais passons. C'est donc François Hollande qui a été choisi par les Français pour être le septième président de la cinquième République. Malgré les commentaires des socialistes, qui ont néanmoins fait preuve d'une certaine retenue, il apparaît que François Hollande a grandement bénéficié d'un rejet de Nicolas Sarkozy et ne suscite qu'un enthousiasme limité. Pire, certains de nos concitoyens redoutent les cinq années à venir et prédisent la faillite pour notre pays. D'ailleurs, je me suis beaucoup amusé des réactions publiées sur facebook ou twitter suite à l'annonce des résultats. Bien que nous soyons en 2012, j'ai eu l'impression de revenir en 1981 au temps où l'on nous annonçait l'invasion de chars soviétiques. Sans compter tous ceux qui ont annoncé leur volonté d'exil.
 
Bien que je ne sois pas socialiste et que je n'aie pas voté pour François Hollande, je ne peux que lui souhaiter de réussir son quinquennat. Car il en va évidemment de l'avenir de la France et des Français. J'espère sincèrement que celui-ci saura se montrer à la hauteur des défis qui l'attendent, en particulier en matière économique.
Pour autant, je saurai être critique lorsque cela sera nécessaire. Je ne manquerai pas, comme je l'ai fait avec Nicolas Sarkozy, de pointer les dérives et de saluer les progrès.
 
Si je ne donne pas blanc-seing à François Hollande, je ne le blâme pas non plus par avance, à l'inverse d'un très grand nombre de sarkozystes. Malgré des divergences de fond parfois importantes, je me dois de laisser sa chance au nouveau président. En ce sens, j'espère que nos compatriotes auront l'intelligence de lui accorder une majorité à l'Assemblée Nationale à l'occasion des prochaines législatives afin que celui-ci puisse mener à bien sa politique.
 
Comme beaucoup, échaudé par les mauvaises expériences passées, j'attends François Hollande et son futur gouvernement au tournant. Malheureusement pour lui, l'état de grâce sera de très courte durée. Espérons simplement que la probable déception ne poindra pas trop rapidement.

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