dimanche 8 mai 2016

Nouveau maire de Londres : pourquoi tant de polémiques ?

Pont de l'ascension aidant, notre pays s'est quelque peu  ralenti ces derniers jours. En revanche, la polémique, elle, ne semble pas avoir pris de repos. Pire encore, lorsque nos contrées ne suffisent pas à nourrir la controverse, nos experts en la matière font preuve d'imagination en en important d'ailleurs.

Et c'est justement ce qui s'est produit suite à l'élection du nouveau maire de Londres. Récoltant 44% des voix, Sadiq Khan a remporté jeudi la capitale britannique face au candidat conservateur, Zac Goldsmith. Rien de bien intéressant a priori que cette élection municipale chez nos voisins anglais. En théorie non. Mais pas en pratique tant cette élection a fait couler de l'encre.

Qu'a-t-on souligné finalement dans cette affaire ?  La conquête de la ville de Londres par un travailliste après le double mandat du conservateur Boris Johnson ? La victoire du fils de chauffeur de bus face au fils de milliardaire ? Les propositions en matière de logement, de transports ou de pollution ? Rien de tout ça en réalité.
La principale chose, pour ne pas dire l'unique chose, qui a été mise en avant est la religion du nouveau maire. Et en l'occurrence son appartenance à la religion musulmane. Sadiq Khan n'a jamais caché sa religion mais ne l'a a priori pas revendiquée non plus. En tout cas, il ne semble pas l'avoir utilisée comme un argument électoral contrairement à ses adversaires. Il faut d'ailleurs noter que ce sont les médias français qui ont particulièrement mis l'accent sur la religion du candidat.


Le maire de Londres a bien le droit d'être musulman me direz-vous. Et je vous l'accorde bien volontiers. Pour être tout à fait honnête je me contrefiche de la religion de ce monsieur. Et c'est également le cas de la majorité des électeurs londoniens. Je trouve donc navrant que cet homme ait été systématiquement renvoyé à sa religion alors même que cela doit relever pour moi de la sphère privée. Pourquoi une telle différence de traitement avec d'autres candidats, si ce n'est pour lui porter préjudice ?

Ce traitement médiatique est toutefois révélateur et symptomatique de l'époque dans laquelle nous vivons. Plus que le programme et les idées, ce sont les identités des individus qui sont mises en avant. La tendance n'est plus au candidat socialiste ou libéral mais plutôt au candidat musulman ou gay. A l'ère du communautarisme ambiant, l'avènement de ces nouvelles étiquettes me semble préoccupant tant elles mettent à mal notre pacte républicain.
Encourager et entretenir ce phénomène comme le font certains médias ou forces politiques ne fera que donner du grain à moudre aux partisans de l'identitarisme. Ne leur facilitons pas la tâche en tendant le bâton pour se faire battre …

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