Pont de l'ascension
aidant, notre pays s'est quelque peu ralenti
ces derniers jours. En revanche, la polémique, elle, ne semble pas avoir pris
de repos. Pire encore, lorsque nos contrées ne suffisent pas à nourrir la
controverse, nos experts en la matière font preuve d'imagination en en
important d'ailleurs.
Et c'est justement ce
qui s'est produit suite à l'élection du nouveau maire de Londres. Récoltant 44%
des voix, Sadiq Khan a remporté jeudi la capitale britannique face au candidat
conservateur, Zac Goldsmith. Rien de bien intéressant a priori que cette
élection municipale chez nos voisins anglais. En théorie non. Mais pas en
pratique tant cette élection a fait couler de l'encre.
Qu'a-t-on souligné finalement
dans cette affaire ? La conquête de la
ville de Londres par un travailliste après le double mandat du conservateur
Boris Johnson ? La victoire du fils de chauffeur de bus face au fils de
milliardaire ? Les propositions en matière de logement, de transports ou de pollution ? Rien de tout ça en réalité.
La principale chose,
pour ne pas dire l'unique chose, qui a été mise en avant est la religion du
nouveau maire. Et en l'occurrence son appartenance à la religion musulmane.
Sadiq Khan n'a jamais caché sa religion mais ne l'a a priori pas revendiquée
non plus. En tout cas, il ne semble pas l'avoir utilisée comme un argument
électoral contrairement à ses adversaires. Il faut d'ailleurs noter que ce sont
les médias français qui ont particulièrement mis l'accent sur la religion du candidat.
Le maire de Londres a
bien le droit d'être musulman me direz-vous. Et je vous l'accorde bien volontiers.
Pour être tout à fait honnête je me contrefiche de la religion de ce monsieur.
Et c'est également le cas de la majorité des électeurs londoniens. Je trouve
donc navrant que cet homme ait été systématiquement renvoyé à sa religion alors
même que cela doit relever pour moi de la sphère privée. Pourquoi une telle
différence de traitement avec d'autres candidats, si ce n'est pour lui porter
préjudice ?
Ce traitement
médiatique est toutefois révélateur et symptomatique de l'époque dans laquelle
nous vivons. Plus que le programme et les idées, ce sont les identités des individus
qui sont mises en avant. La tendance n'est plus au candidat socialiste ou
libéral mais plutôt au candidat musulman ou gay. A l'ère du communautarisme
ambiant, l'avènement de ces nouvelles étiquettes me semble préoccupant tant
elles mettent à mal notre pacte républicain.
Encourager et
entretenir ce phénomène comme le font certains médias ou forces politiques ne
fera que donner du grain à moudre aux partisans de l'identitarisme. Ne leur
facilitons pas la tâche en tendant le bâton pour se faire battre …
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