6 et 7 septembre 2025 :
gageons que notre cher premier ministre n’a pas passé le meilleur week-end de
sa vie en cette semaine de rentrée scolaire, en raison de l’épée de Damoclès
qui flotte au-dessus de sa tête. Encore que celui-ci semble ces derniers temps
prendre avec une certaine légèreté la situation qu’il a lui-même créée.
Mais quoi qu’il en
soit, nous serons rapidement fixés puisque c’est demain que sera organisé le
vote de confiance des députés suite à la décision de François Bayrou d’engager
ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique
générale.
Le suspens semble toutefois mince puisque la plupart des forces politiques représentées à l’Assemblée ont exprimé leur souhait de renverser le gouvernement, invoquant en particulier des désaccords sur les politiques budgétaires à venir. Sauf surprise de dernière minute, ou devrais-je dire éclair de lucidité et de responsabilité, François Bayrou présentera la démission de son gouvernement au président de la République dans les prochains jours.
Alors que penser de tout cela ? Doit-on se réjouir de la probable chute du gouvernement ou au contraire s’en inquiéter ? Très honnêtement, je penche pour la seconde option tant l’alternative du saut dans le vide me semble préoccupante. Cela ne signifie pas qu’aucune censure n’est envisageable à l’avenir, notamment à l’occasion du vote du budget mais je ne suis pas convaincu que cela soit le moment alors même que les débats autour des propositions de François Bayrou n'ont pas commencés. N’est-ce d’ailleurs pas là le rôle de nos députés ?
Et au-delà, quelles sont les perspectives qui nous sont offertes suite à ce vote de (non) confiance ? Une dissolution de l’Assemblée ? Réclamée par certains, Emmanuel Macron a toutefois rejeté l’hypothèse. Ce qui n’est pas forcément pour me déplaire à vrai dire car je ne crois pas que cela débloquerait réellement la situation et ajouterait de la confusion à la confusion sans permettre de faire émerger une majorité. Plus encore à quelques mois des élections municipales.
Seule solution alors, se mettre en quête d’un nouveau (nouveau, nouveau) premier ministre qui sera en mesure de constituer un gouvernement un minimum pérenne et qui saura faire adopter un budget. Pas une mince affaire donc au vu des enjeux actuels. Et cette période d’incertitudes ne fera qu’aggraver une conjoncture déjà sombre. Sans tomber dans un catastrophisme délétère, les blocages annoncés le 10 septembre, la probable dégradation de la note française par Fitch le 12 et le mouvement de grève du 18 renforceront nos difficultés.
Continuer avec l’équipe actuelle en votant la confiance n’est évidemment pas l’option idéale et ne doit pas être vue comme un blanc-seing pour la suite. Il s’agit au contraire, je crois, d’éviter un plongeon dans le chaos, de s’accorder sur des constats partagés puis de débattre des solutions à mettre en œuvre. Car qu’on le veuille ou non, la France a perdu de sa superbe et fait face à une situation sociale, économique et financière dégradée qu’il faut affronter. Refuser de voir le problème ou le nier ne le fait pas pour autant disparaitre. Nos dirigeants politiques devraient alors méditer sur le message plutôt que d’abattre son porteur. Mais les postures et autres stratégies politiques prendront certainement le pas sur le reste. Réponse demain …
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