mardi 23 février 2010

Clem, une histoire qui n'arrive pas qu'aux autres …

Hier soir, TF1 proposait un téléfilm français de Joyce Buñuel. Pour résumer, il s'agissait de l'histoire de Clem, une jeune fille qui tombe enceinte à l'age de 16 ans. S'en suit alors une succession d'évènements parfois imprévisibles.
 
J'ai beaucoup aimé ce film, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'intrigue est intéressante car elle est bien ficelée et surtout crédible. Ensuite, les comédiens m'ont semblé très convaincants et notamment le casting féminin avec particulièrement Victoria Abril qui interprétait la mère et Lucie Lucas qui jouait le rôle de la fille. Enfin, ce film traite de différents sujets de société comme les filles mères, l'adultère, la sexualité des jeunes et l'émancipation de la femme.
 
Comme vous pouvez vous en douter, vous parlez de ce film n'est qu'un prétexte pour traiter les thèmes  qu'il aborde. Dans cet article, je me concentrerai sur trois points en particulier : la question des mères filles, la sexualité des jeunes et l'émancipation de la femme. Je laisserai de côté l'adultère car il me semble moins important que les autres. Afin d'étayer mes propos je m'appuierai sur l'histoire de Clem.
 
Le premier thème est donc la question des mères filles. Dans le film, Clem est donc une lycéenne de 16 ans comme les autres. Celle-ci vit une relation amoureuse avec un camarade de classe Julien. Lors d'une soirée chez des amis, les deux tourtereaux s'isolent et ont un rapport sexuel sans protection (j'y reviendrai). Il en résultera alors une grossesse non désirée. Le temps passe et peu à peu la jeune fille prend conscience de son "problème". C'est à partir de ce moment que tout bascule. En effet, elle se retrouve seule avec un "étranger en elle". On la voit alors chercher de l'aide autour d'elle, auprès de son amie et du planning familial. Pourtant, le délai légal de 12 semaines étant dépassé, l'avortement n'est plus envisageable. Plus tard, Clem annonce la "terrible nouvelle" à ses parents et l'officialise auprès de ses camarades, déjà informés par la rumeur.
C'est sur ces réactions que je souhaiterai revenir. De leur côté, les parents sont effondrés, ils ne s'attendaient pas à cela car ils n'avaient rien vu venir. La colère et la tristesse sont leurs premières émotions. Concernant les adolescents, leurs réactions sont quant à elles, comme on pouvait s'y attendre, puériles et méchantes. C'est bien connu, les jeunes sont cruels entre eux. La jeune fille passe alors pour une "marie couche toi là", sans honneur ni probité. Une enseignante se joint même au concerto, remettant en cause l'éducation et les valeurs inculquées par les parents.
D'un côté comme de l'autre, les différentes réactions ne sont pas anormales. Elles traduisent simplement la non préparation matérielle et morale de la société face à ces filles mères. En effet, aujourd'hui l'age auquel les femmes ont leur premier enfant intervient de plus en plus tard, en raison notamment de l'allongement de la durée des études. Les gens trouvent donc, pour la plupart, anormal ou tout au moins inconscient d'être enceinte aussi jeune. Les insultes des lycéens transpirent de préjugés dépassés (le cas de Clem en étant la preuve) qui sont le reflet exact de notre nouvel ordre moral.
Le comportement des parents est lui aussi "classique" et je pense que chacun d'entre nous aurait réagi de la même manière. Effectivement, une telle annonce aurait l'effet d'une bombe dans n'importe quelle famille. Néanmoins, on peut voir que l'accompagnement des différentes structures sociales a été une source d'apaisement pour cette famille. C'est pourquoi je crois que le planning familial a un rôle prépondérant à jouer aujourd'hui et dans les années  à venir. Réduire leurs crédits est donc une faute grave qui, même si cela permet de faire quelques économies à court terme, risque de nous coûter bien plus cher dans le futur. Leur rôle d'information et de soutien aux adolescents et à leur famille est une richesse pour notre pays. S'en passer reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Aussi, je crois nécessaire de multiplier de tels établissements partout en France, dans les grandes villes comme les zones rurales car même si internet constitue une source infinie de connaissances, l'écoute et le contact humain sont et seront toujours irremplaçables.
En outre, il ne faut pas oublier qu'avoir bébé en étant encore soi-même une enfant représente un sacrifice pour ces jeunes mères. Cela implique un bouleversement considérable dans leur vie et notamment au niveau scolaire. D'ailleurs, une grande majorité des ces adolescentes sont contraintes d'abandonner leurs études. Elles commencent donc leur vie d'adulte avec un enfant à charge et avec peu de diplômes voire même aucun. Je pense qu'avoir un enfant  ne doit pas être un handicap. Il pourrait donc être intéressant de créer des structures qui permettraient de concilier études et responsabilités parentales.
Alors bien sur ces propositions ont un coût pour la collectivité. Néanmoins, je vois cela comme un investissement pour l'avenir. En effet, sans aide ces adolescentes risquent de se retrouver dans des situations précaires, vivant des minimums sociaux. Leur donner un coup de pouce, même temporaire, éviterait ainsi une coupure avec le monde professionnel. Or une personne qui travaille améliore ses conditions de vie et, ne l'oublions pas, cotise donc rapporte à la collectivité.
De plus, il existe également un côté moral dans cette problématique car ne rien faire revient à condamner un petit être qui est là sans avoir rien demander à personne.
Quoi qu'il en soit, la question des filles mères n'est que la conséquence d'un sujet plus large : les jeunes et le sexe.
 
J'en viens donc au second point, la sexualité des jeunes. Je ne souhaite pas faire un cours d'histoire, néanmoins il est indéniable que mai 68 a engendré une libération de la sexualité qui est, au moins en partie responsable de la situation actuelle. Dans le film, Clem et Julien ont des rapports sexuels non protégés qui sont à l'origine du "problème". Je ne m'étendrai pas sur le sujet car je crois que tout le monde connaît le slogan "sortez couvert". Ainsi, les campagnes de prévention incitant à se protéger tant pour se prévenir des MST (Maladies Sexuellement Transmissibles) que d'une grossesse non désirée foisonnent dans les médias. D'ailleurs, l'usage du préservatif est, semble-t-il, entré dans les mœurs (Benoît XVI mis à part).
Ce qui me dérange aujourd'hui est la banalisation de la sexualité. Ainsi, le sexe est devenu omniprésent, grâce/à cause notamment du développement d'internet. Pire, le sexe est même devenu un argument de vente. Combien de spots publicitaires mettent en avant des créatures de rêve dans des positions lascives ? De même, la plupart des films contiennent une scène de sexe alors même que celle-ci n'est parfois pas indispensable et n'apporte que peu à l'intrigue.
Loin de moi l'idée de condamner le sexe en tant que tel mais il apparaît clairement qu'avec le temps les barrières morales tombent les unes après les autres aboutissant à une radicalisation des comportements sexuels et à la normalisation des pratiques violentes. De là à y voir la cause de la recrudescence des viols et crimes sexuels, il n'y a qu'un pas que je n'ose franchir.
En revanche, il est certain que les mœurs ont évolué vers plus de frivolité. D'ailleurs, les jeunes n'ont plus peur/honte de se montrer aux yeux de tous dans des tenues parfois indécentes. De même, qui n'a jamais vu un couple s'embrasser à pleine bouche dans le bus ou en pleine rue ? Il y a quelques années une telle chose aurait été impensable mais plus de nos jours.
Peut-être que je ne suis pas en phase avec mon temps, peut-être que je n'ai pas évolué au même rythme que la société. C'est fort possible mais je reste convaincu que la banalisation du sexe n'est pas une bonne chose et que nous avons mis le doigt dans un engrenage qui risque de nous dépasser plus vite que l'on ne le pense.
 
J'en arrive finalement à mon troisième point, l'émancipation de la femme. Pour en revenir au film, qui est le fil rouge de cet article, Caro, la mère, avait arrêtée de travailler pour s'occuper de ses filles. Après 10 ans de vie de femme au foyer et jugeant que ses enfants sont assez grandes pour se prendre en charge, elle souhaite reprendre une activité professionnelle afin de trouver une nouvelle source d'épanouissement. Toutefois, son mari, joué par Jérôme Anger, ne l'entend pas de cette oreille et cherche à garder sa femme à la maison. Celui-ci ne comprend pas la volonté de Caro de retrouver un travail, considérant qu'elle a tout pour être heureuse.
Le cas de ce couple n'est pas unique tant de telles situations sont courantes au sein des ménages. En effet, de nombreuses femmes arrêtent de travailler, pour une durée plus ou moins longue, pour s'occuper à plein temps de leur enfant. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à que l'épouse souhaite retrouver un travail. Cette volonté peut avoir plusieurs causes. On retrouve par exemple le souhait de ne plus dépendre financièrement de quelqu'un ou encore de recouvrer une vie sociale florissante.
Si l'on remonte quelque peu dans le temps, il était d'usage que l'homme allait travailler pour subvenir aux besoins du foyer tandis que la femme restait à la maison pour s'occuper des enfants et des tâches ménagères. Aujourd'hui, cette configuration s'est effacée. Effectivement, maintenant les femmes travaillent et font carrière comme les hommes, même si des inégalités persistent. L'équilibre entre homme et femme a donc changé, ce qui a obligé les maris à participer à l'éducation des enfants et à l'entretien de la maison. Pour autant, les comportements machistes n'ont pas totalement disparu. Un grand nombre d'hommes considèrent que la femme doit continuer s'occuper de la logistique du foyer.
Pour ma part, et peut-être en raison de mes origines latines, je reste attaché à l'image de la femme qui cuisine pour sa famille. D'ailleurs, cela n'est en aucun cas incompatible avec une activité professionnelle. Selon moi, cela ne signifie pas que l'homme est supérieur à la femme ou qu'il ne doit pas participer aux tâches ménagères. Je crois cependant que c'est à la femme de nourrir la famille, à l'instar des lionnes qui partent à la chasse pour ramener du gibier à la meute.
Malgré tout, je ne suis pas sûr que cette volonté accrue d'émancipation n'ait que des avantages. En effet, à force de vouloir devenir l'égal de l'homme, les femmes ont cherché à reproduire leurs comportements, allant même jusqu'à les imiter. Je pense notamment aux mauvais côtés de la vie. Ainsi, il apparaît qu'aujourd'hui les filles consomment davantage d'alcool que les garçons et adoptent parfois des conduites plus risquées. Je crois que les femmes doivent rester ce qu'elles sont, avec leurs forces et leurs faiblesses, sans chercher à se faire passer pour quelqu'un d'autre.
Mais pour être honnête, il faut également se rappeler que l'émancipation de la femme a conduit à de réels progrès tels que le droit de vote ou le droit à l'avortement par exemple.
N'oublions pas non plus que si en France les femmes ont de telles libertés cela n'est pas le cas partout dans le monde. Effectivement, dans un certain nombre de pays, les femmes continuent à être traitées comme des êtres inférieurs, avec moins de droits et libertés, restant sous la coupe d'un homme (mari, frère, père …). Pour ces femmes, l'émancipation n'est qu'un rêve où la France symbolise l'Eutopia. Tâchons donc d'être à la hauteur de notre réputation en luttant contre les discriminations basées sur le genre.
 
Pour terminer cet article, je conclurai sur le fait que ces trois sujets sont liés. En effet, l'émancipation de la femme passe par l'adoption de différents comportements. Cela peut s'exprimer par la contestation de l'autorité masculine mais également par le biais de la libération sexuelle. Ainsi, la gente féminine a cherché à rompre avec son image de gentille femme au foyer par l'intermédiaire du sexe. Cela s'est traduit par l'acquisition de nouveaux codes, tant vestimentaires que verbaux. Nous sommes alors passés d'un extrême à un autre en peu de temps. Néanmoins, l'ensemble de la société n'a pas progressé au même rythme, ce qui créé des décalages parfois importants. C'est le cas, entre autres, des grossesses durant l'adolescence qui restent tout de même problématiques à l'heure actuelle.
J'en finirai en rappelant que cette réflexion, aussi modeste et imparfaite soit elle, a pris naissance suite au visionnage d'un téléfilm. Je souhaite dire par là la télévision n'est pas forcément source de régression intellectuelle mais qu'elle peut aussi être à l'origine d'une certaine forme d'introspection. Encore faut-il s'en donner la peine et ne pas rester passif face aux images, quelle qu'en soit la provenance.

2 commentaires:


  1. coucou
    j'aime ton article !!!
    la mort du planning est une grosse erreur !!!!
    la prévention aux jeunes doit être faites le plus tôt possible et par petit comités avec des jeunes pas des vieilles et pas toute la classe (poufferie assuré du à l'immaturité de certains)
    nécessité de banalisé l'accès aux contraceptifs et varier les contraceptifs (la pilules est bien innéficaces pour des ados qui l'oublie !!!)je pense aussi à la nécessité de témoignages de la part
    de ceux qui ont vaicue ça les films refletent la réalité mais c'est quand même léger !!!
    on ne peut rien à la libération sexuelle même si l'image de la femme est bien déteriorée (les pouf sont de sortie !!) pour la libération de la femme !!!! contre l'alcool et la cigarette!!!
    autre point bien du film l'accueil jeunes mère ds les centres !! nécessité de les développer


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  2. C'est vrai que des efforts doivent être fait sur la prévention mais je ne suis pas sur que l'école soit le meilleur moyen pour les raisons que tu cites.
    Sinon, je te rejoins sur tes remarques.


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