mardi 4 septembre 2012

Tomgu fait sa rentrée !

Après une longue pause estivale, il est grand temps pour moi de retrouver le chemin de l'écriture. Comme des millions d'écoliers, collégiens et autres lycéens, ce mardi 4 septembre sonne donc le retour d'une nouvelle année scolaire qui s'annonce une fois encore chargée. Outre le brevet et le bac, je pense également à un agenda politique qui sera riche en évènements, notamment d'ici la fin de l'année : élections des dirigeants de l'UMP et du PS, élection présidentielle aux Etats-Unis, vote du nouveau traité européen ... et bien d'autres choses encore.
 
Mais nous aurons le temps d'y revenir plus tard. En cette journée de rentrée, c'est bien évidemment d'éducation dont j'ai envie de vous parler. Comme ses prédécesseurs, Jean-Marc Ayrault a fait de l'école un de ses chantiers prioritaires. Jusque là rien de plus classique tant cela est de coutume depuis des décennies. Quel gouvernement prendrait le risque de ne pas agir pour l'école, c'est à dire le futur de nos enfants, donc l'avenir de notre pays ?
 
En fait, c'est le passage des paroles aux actes qui est souvent le plus compliqué et le plus problématique. L'Education Nationale est un secteur en perpétuelle réforme. Pour preuve, seuls peu de ministres n'ont pas de loi à leur nom en ce domaine. Bref, l'école ne cesse d'évoluer depuis des années. Et je dis bien évoluer, pas améliorer. Car parmi tous ces chamboulements, il n'est pas rare que certaines mesures reviennent sur d'autres prises antérieurement, et ainsi de suite. Pire, les pédagogistes ont réussi à prendre le pouvoir dans les hautes sphères de la rue de Grenelle, faisant la promotion de l'enfant-roi.
 
Une fois n'est pas coutume, Vincent Peillon, l'actuel ministre de l'Education Nationale, se lance également dans une vague de réformes afin de "refonder l'école", avec notamment une révision des rythmes scolaires. J'attendrai évidemment les conclusions du comité de réflexion pour m'exprimer sur le sujet mais j'ai peur que cette volonté de transformer l'école reste vaine une fois encore, en particulier du fait de la pression des différents lobbys.
 
Clairement notre école mérite mieux qu'une lutte d'influence entre politiques, enseignants et parents d'élèves. La problématique est bien trop grave pour être réduite à une question d'horaires. Car les maux dont souffre notre école sont bien plus profonds et ne sont, en fait, que le reflet de ceux de notre société : laxisme, violence et  laisser-aller.
 
C'est donc l'ensemble de ces problèmes qu'il convient de traiter. Et pour cela, la première chose est de s'interroger sur ce que l'on attend de l'école donc des équipes enseignantes. Pour certains, l'école doit être un lieu de vie où les enfants s'épanouissent. Personnellement, je crois que l'école doit être avant tout un endroit où les enfants apprennent des choses, utiles pour l'avenir de préférence. Il ne doit en aucun s'agir d'une garderie ou d'un parc d'attractions.
 
Cela étant posé, il me paraît donc impératif  de revoir les programmes scolaires afin de privilégier les savoirs fondamentaux aux dépens des "enseignements d'ouverture". Concrètement, cela revient à augmenter le volume horaire du Français, des maths et de l'Histoire et à diminuer celui de la musique et des arts plastiques. En effet, je trouve ahurissant que des enfants passent du temps à faire du collage alors même qu'ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Tout est question de priorités et les miennes sont claires.
 
Par ailleurs, des efforts doivent être faits en direction des professeurs, et ce à différents niveaux. En premier lieu, il est clair que leur nombre doit être accru. Comment peut-on apprendre dans de bonnes conditions en étant plus de 30 par classe ? Je pense alors qu'il faut recruter un nombre suffisant d'enseignants afin d'aboutir à un effectif d'environ 20 élèves par classe.
Ensuite, il faut revaloriser ce métier qui est indispensable à notre pays. Et cette revalorisation passe évidemment par des augmentations de salaire et par un travail sur les conditions de travail (rénovation des infrastructures, dotation en nouvelles technologies ...).
Enfin, et cela sera un gros chantier du mandat de François Hollande, il faut absolument revoir la formation des enseignants. Il est complètement aberrant d'envoyer de jeunes professeurs devant une classe sans réelle préparation. S'il est un métier où l'alternance est particulièrement approprié, c'est bien celui d'enseignant. Cela présentant ainsi l'avantage de former le futur prof en douceur, en le confrontant rapidement à la réalité du terrain. Car il ne faut pas oublier que le prof ne doit pas seulement être un expert dans sa matière. Il lui faut également faire preuve de pédagogie et d'autorité pour transmettre au mieux son savoir.
 
Alors oui, M. Peillon, il est nécessaire de refonder notre école. Oui, M. le ministre, il est impératif que notre école retrouve ses lettres de noblesse. Mais cela doit se faire en toute transparence, sans céder aux pressions des syndicats d'enseignants ou de l'industrie du tourisme.
 
N'oubliez pas M. le ministre que vous avez, vous et le gouvernement auquel vous appartenez, une responsabilité. Une responsabilité héritée de notre passé. Gardez bien à l'esprit que nous sommes les dignes légataires de Jules Ferry et de son école laïque, gratuite et obligatoire.

2 commentaires:

  1. nationalistejacobin23 avril 2015 à 09:08


    D'accord globalement avec ce que vous dites, mais avec quelques réserves, et étant moi-même enseignant, je me permets d'apporter mon témoignage.


     


    Enseigner à une classe de 30 élèves, c'est possible, mais il faut que la discipline règne. Si on restaure l'autorité à l'école, on pourra gérer des classes à 30. En revanche, avec du laxisme,
    même une classe à 20 peut être intenable.


    L'effectif joue dans d'autres domaines: avec 30 élèves, il est difficile de passer du temps pour aider les élèves faibles, c'est certain (car notre chère école de la III° République, dont les
    mérites sont pourtant immenses, ne se préoccupaient guère des élèves en difficulté). Et puis, la question dépend des matières: il est évident qu'en langues, on ne peut pas faire de l'oral de
    manière satisfaisante avec 30 élèves 3 heures par semaine. Là, il faut au moins des dédoublements.


     


    Sur les rémunérations, je ne partage pas votre avis: les enseignants ont, rappelons-le, près de 4 mois de vacances (dont une partie, certes, est conscarée au travail, mais souvent de manière
    extensive tout de même). Par ailleurs, nous avons la sécurité de l'emploi et une relative liberté dans l'organisation de notre travail personnel. Loin de moi l'idée de m'en plaindre, au
    contraire. Mais je crois qu'à un moment, il faut estimer à sa juste valeur notre condition: nous ne pouvons pas avoir les avantages (et je dis "avantages", et non "privilèges") qui sont les
    nôtres et des salaires mirobolants, il faut choisir. Je n'ai jamais compris les plaintes et les jérémiades des collègues sur les
    salaires. Je suis professeur depuis cinq ans, et mon salaire m'a toujours permis de vivre décemment. Il faut arrêter avec l'image du pauvre prof sous-payé. Dans un pays en crise, des gens qui ont
    la sécurité de l'emploi, un salaire convenable et une liberté dans le travail comme la nôtre ne peuvent pas, décemment, se plaindre. Nous ne sommes ni des paresseux surpayés, ni des
    stakhanovistes exploités. Je crois aussi qu'il faut savoir adapter son train de vie à ses revenus: des collègues, en effet, veulent rouler en BMW ou en Audi, partir en voyage à l'autre bout du
    monde trois fois par an, faire construire une grande maison, aller régulièrement au restaurant, au spa, à l'aquagym, faire du shopping dans les boutiques chic... Là, il est bien évident qu'un
    salaire d'enseignant ne suffit pas. Mais un professeur avec des goûts raisonnables peut vivre très correctement, c'est mon cas.


     


    Quant aux équipements dans les établissements, je dois vous dire que beaucoup a déjà été fait: salle informatique, Tableau Blanc Interactif (TBI), vidéoprojecteurs dans de nombreuses classes...
    Je travaille dans une zone rurale un peu délaissée, aux confins de deux départements qui ne brillent guère par leur dynamisme économique, et je peux vous dire qu'en 5 ans, j'ai vu l'évolution:
    les conseils généraux (pour les collèges) et régionaux (pour les lycées) n'ont pas lésiné sur les moyens. Nous avons du matériel en quantité (sinon en qualité), et renouvelé quand le besoin s'en
    fait sentir.

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  2. Bonjour,


    tout d'abord merci pour votre commentaire. Il est toujours intéressant d'avoir le point de vue de "quelqu'un de l'intérieur" si je puis dire.


    Effectivement, la discipline est une chose importante dans une classe pour que les élèves apprennent le mieux possible. Malheureusement, il est clair que cela est souvent un voeu pieux dans un
    grand nombre d'établissements. Et j'ai l'impression que cela s'accentue avec le temps, comme me l'ont confirmé mes anciens professeurs de collège. Sans parler d'une baisse, a priori généralisée,
    du niveau des élèves. Clairement des effectifs moindres permettraient un meilleur suivi des plus faibles.


    Dans l'absolu, je crois sincèrement que des classes à petits effectifs doivent être développées, en particulier en maternelle, primaire et collège. Car, à mon sens, c'est là que se joue l'avenir
    de nos enfants.
    Je suis également d'accord avec vous concernant les cours de langue. Par expérience, il est préférable d'avoir des groupes de 10-15 élèves pour pouvoir vraiment pratiquer la langue,  surtout
    à l'oral.


    Sur la question des rémunérations, je ne suis pas vraiment en phase avec vos propos. Certes il existe une sécurité de l'emploi (mais comme tous les fonctionnaires) et les enseignants disposent
    d'une importante durée de congés. Cela est indéniable. Pour autant, je crois que le métier d'enseignant est aujourd'hui un métier (très) difficile à certains endroits avec une recrudescence de la
    violence, verbale ou physique dont il faut tenir compte. Par ailleurs, si la rémunération des débutants est correcte voire même avantageuse, il n'en est pas de même, je trouve, en fin de
    carrière. Et cela d'autant plus qu'il faut un bac+5.


    S'agissant de l'introduction des nouvelles technologies dans les salles de classe, je ne peux que vous faire confiance, ayant terminé mon cursus scolaire depuis quelques temps maintenant. En
    revanche, je crois que c'est davantage sur les locaux que des efforts doivent être faits. Car il n'est pas rare d'avoir des établissements vétustes en attente de rénovation. Personnellement je
    crois que le cadre joue un rôle important dans l'apprentissage.



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