mercredi 2 octobre 2024

Habemus gouvernementam !

Si le choix d’un premier ministre a été long et éprouvant, la constitution du gouvernement n’a pas pour autant été de tout repos. Et c’est finalement le 21 septembre que la tant attendue fumée blanche est apparue, 16 jours après la nomination de Michel Barnier à Matignon.

Ceux qui ne s’attendaient à rien n’auront pas été déçus, quant aux autres … Mais laissons sa chance au produit comme dirait l’autre. Car même si peu de ministres semblent sortir du lot, reconnaissons que l’équilibre n’était pas aisé à trouver au vu de toutes les contraintes et injonctions contradictoires. Pour autant Michel Barnier a pour l’heure réussi l’exercice réunissant certes un grand nombre de personnalités inconnues du grand public mais également quelques poids lourds (actuels ou anciens) de la vie politique française (Bruno Retailleau et Didier Migaud notamment), sans compter des membres des gouvernements sortants.

Bien évidemment, nos chers amis du Nouveau Front Populaire ont eu beau jeu de crier au scandale. Posture somme toute attendue dans la continuité des précédentes prises de position qui s’est d’ailleurs prolongée hier suite au discours de politique générale de Michel Barnier. Plus encore, le comportement de certains députés, notamment LFI, me parait tout à la fois puéril, déplacé et irresponsable. Si cela s’inscrit dans la droite lignée de la précédente mandature, il n’en reste pas moins que cela ne grandit pas notre classe politique et ne tend pas à rassurer sur la capacité à gouverner de certains.

Toute cette esbroufe était-elle au final nécessaire au vu du discours du premier ministre ? Assurément non d’après moi. Clairement Michel Barnier n’a pas renversé la table ni promis le grand soir mais cela n’est pas le genre de la maison. Il a malgré tout réussi, je crois, à s’inscrire dans une certaine continuité programmatique tout en y mettant sa patte et en donnant des gages à gauche et à droite. Augmentation du SMIC et mise à contribution des grandes entreprises et des plus fortunés d’une part, maitrise de l’immigration et simplification administrative d’autre part en passant par une réflexion sur le scrutin proportionnel et la politique du logement.

En somme, et à première vue, de quoi satisfaire largement et s’attirer les bonnes grâces au-delà de son propre camp. Toutefois, tout ceci ne relève pour l’heure que du domaine des paroles et l’épée de Damoclès de la censure continue toujours de planer au-dessus des têtes du nouveau gouvernement. Seuls des actes forts et une réelle démarcation avec le début du quinquennat permettront d’assurer une relative longévité à l’équipe en place.
Wait and see comme disent nos amis anglais.  

 

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