lundi 1 novembre 2010

Peut-on rire de tout ?

Vaste débat, s'il en est, que celui-ci. Malgré tout, il me semble important tant cette question est centrale et d'actualité dans notre société, et touche tout un chacun. D'ailleurs, je suis le premier concerné puisque, à plusieurs reprises, mes plaisanteries ont jeté un froid au lieu de provoquer l'hilarité de l'assistance. Certes, et il faut bien le reconnaître, mes blagues ne sont pas toujours drôles et sont parfois même de mauvais goût mais je ne crois pas être totalement dénué d'humour. Bien au contraire. J'ose même penser que mes boutades et autres calembours sont appréciés par mon entourage. Mais cela n'est pas le sujet.
 
Par principe, je considère que l'on peut rire de tout. Pour moi, tous les sujets, toutes les entités sont susceptibles d'être tournés en dérision. Ainsi, j'aime à plaisanter sur la mort, la religion, les femmes, les noirs, les handicapés, les homosexuels ... Bref, rien ni personne n'est épargné par mon humour.
 
Face à cela, trois réactions sont possibles.
La première est que l'auditoire trouve la blague drôle et pertinente donc cela fonctionne bien. La seconde consiste en un flop. Cela arrive à tous, même au meilleur. La troisième, qui est pour moi la pire, se traduit par un effet inverse à celui escompté. L'ambiance devient alors pesante et le silence se fait entendre.
 
C'est cette dernière réaction qui m'intéresse le plus. En effet, elle est une réponse à la question qui nous intéresse. Pour ces personnes, il est clair que certains sujets ne se prêtent pas à un quelconque humour. Cela peut s'expliquer de différentes manières mais la principale me semble être le fait que ces individus se sentent attaqués par les propos humoristiques, les prenant au premier degré. C'est notamment le cas lorsque les personnes sont directement concernées par l'objet de la plaisanterie.
 
Parallèlement au jugement de l'individu, je crois que la société dans son ensemble a contribué à mettre à l'index certains sujets de raillerie. En effet, il est incontestable que la plupart des sketchs de Coluche ou de Pierre Desproges ne pourraient être joués à l'heure actuelle. Aujourd'hui,  un certain nombre d'entités (associations, intellectuels, politiques ...) font pression pour réduire au silence ceux qui s'expriment en dehors de clous. C'est notamment le cas de Stéphane Guillon ou de Didier Porte qui ont été évincés de l'antenne car ceux-ci semblaient déranger le pouvoir en place.
 
Mais ce ne sont bien évidemment pas les seuls puisque chacun à son niveau peut subir un tel traitement. La technique est simple. Pour faire taire un individu, il suffit de le discréditer en le faisant passer pour ce qu'il n'est pas. Combien de fois m'a t'on jeté l'anathème pour des propos pris au premier degré alors qu'ils auraient dû l'être au deuxième voire troisième degré ? Combien de fois m'a t'on accuser de racisme, de misogynie, d'homophobie ou je ne sais quoi d'autre pour des blagues politiquement incorrectes ?
 
Pour moi, l'humour est une grande qualité qu'il convient de préserver et de développer. Le rire est le propre de l'Homme disait Rabelais. Ce n'est pas faux car même dans les pires moments, l'être humain est capable de plaisanter pour dédramatiser les choses.
Pour conclure, je laisserai le mot de la fin à notre regretté Pierre Desproges : "On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire