mercredi 4 juillet 2012

Le sport : facteur d'intégration ou source de repli identitaire ?

C'est donc dimanche dernier que l'euro 2012 s'est achevé avec une très belle victoire de l'Espagne sur l'Italie. De manière assez prévisible, le parcours de l'équipe de France s'est révélé chaotique. Et je ne parle pas uniquement de l'aspect sportif, à mon grand regret d'ailleurs. Comme en 2010 à Knysna, les Bleus ont une nouvelle fois fait parler d'eux en raison de leurs comportements ... inadaptés dirons nous.
 
Mais je n'ai pas envie de disserter plus longtemps sur ces individus qui ne le méritent finalement pas. Et cela d'autant plus que d'autres joueurs sont davantage dignes de commentaires élogieux. En revanche, cet euro de football m'a fait remarquer un phénomène, que j'avais déjà identifié par le passé, sur lequel je souhaite revenir.
 
Depuis tout petit, chacun est incité, par l'école, par sa famille ... à faire du sport. Outre ses vertus sur la santé, il est de notoriété publique que le sport, quel qu'il soit d'ailleurs, est un excellent facteur de sociabilisation qui permet aux enfants  notamment de s'insérer au sein d'un groupe et de développer ses qualités relationnelles. Au même titre que l'école, le sport est donc un fantastique outil d'intégration. En outre, le sport est sensé promouvoir de nobles valeurs telles que le respect, la tolérance ou encore le dépassement de soi, le tout dans un environnement encadré par des règles.
 
Pour autant, il apparaît que cet idéal tend à disparaître, notamment en raison de la perversion de l'argent. Il n'y a qu'à regarder les récentes dérives pour s'en rendre compte. Ajoutons à cela que le sport est également gangréné par des problèmes qui touchent la société dans son ensemble (drogue, violence ...) comme l'ensemble des composantes de notre économie. Malgré tout, et c'est le point positif, le sport reste, avec ses qualités et ses défauts, un facteur de développement personnel pour tous, du plus petit au plus grand.
 
Cela étant, et c'est justement ce phénomène que j'observe à l'occasion de toutes les compétitions internationales, il apparaît assez nettement que le sport conduit également à un certain repli identitaire. Concrètement, et je suis directement témoin de cela, cela consiste à soutenir de manière démesurée l'équipe de son pays d'origine, voire même à dénigrer parfois violemment son pays d'accueil, ici en l'occurrence la France.
 
Où est le problème me direz-vous ? A priori il n'y en a pas. Je ne conteste en aucun cas le fait de soutenir une équipe étrangère. Et je ne demande pas non plus à quiconque de renier ses racines. En revanche, j'ai beaucoup de mal à accepter que certaines personnes crachent sur le pays qui les nourrit et dans lequel elles vivent. Et cela m'est d'autant plus insupportable lorsque ces individus sont eux-mêmes Français et qu'ils ne connaissent que partiellement le pays de leurs ancêtres, souvent à l'occasion de congés.
 
Alors bien sûr, cet état de fait peut sembler dérisoire au vu des problèmes que rencontre notre pays. Mais je crois au contraire qu'il ne s'agit là que d'une manifestation de la question plus large qu'est l'intégration des étrangers. J'ai, à plusieurs reprises, exprimé sur ce blog mon hostilité à l'abandon du concept d'assimilation. De même, je suis clairement opposé à tous ces bien-pensants qui font la promotion de la diversité comme une fin en soi et un objectif à atteindre dans l'absolu. Personnellement, je considère que cela conduit à renforcer un communautarisme déjà fortement présent dans notre pays.
 
Pendant des années, gauche et droite ont laissé prospérer une certaine forme de repli identitaire notamment par le biais des politiques de la ville. Aujourd'hui, ce problème s'est grandement développé et tend à s'exacerber pour la plus grande joie du Front National qui surfe allègrement sur ces évènements. 
Dans ce domaine encore, l'UMP et le PS ont montré les limites de leurs solutions qui n'ont fait qu'acheter la paix sociale pour se maintenir au pouvoir. Il apparaît toutefois que les réponses du FN ne constituent pas non plus une voie envisageable du fait de leur caractère extrémiste.
Voila pourquoi il est indispensable qu'une réelle alternative puisse émerger, dans la droite lignée de l'héritage gaulliste.

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