jeudi 26 février 2009

Michèle Alliot-Marie, le Chêne, le roseau et les lentilles

Voici un article trouvé sur le blog gaulliste libre. Je trouve cet article très intéressant dans la mesure où il montre bien comment certaines personnes mettent entre parenthèses leurs opinions pour un morceau de pouvoir.


Aujourd’hui, presque tout le personnel politique se réclame du gaullisme. Nicolas Sarkozy le fait occasionnellement, François Bayrou de plus en plus et même Ségolène Royal a cité le rapport du Général à la religion. Le débat sur l’OTAN divise pourtant la classe politique d’une manière surprenante.

Ce que révèle le débat sur l’OTAN

En effet, ce débat se fait à front renversé avec de prétendus héritiers du gaullisme qui proposent de revenir sur la décision du Général de quitter le commandement militaire de l’OTAN, et les centristes et les socialistes qui s’y opposent, n’hésitant pas  à prendre le plus illustre des Français à témoin ! Quelle ironie de voir François Bayrou demander un référendum (quoi de plus gaulliste) sur le sujet ! À l’opposé, le très lointain descendant des partis gaullistes, l’UMP, soutient majoritairement ce retour.
Heureusement, tous les héritiers du gaullisme n’ont pas rompu avec les idéaux d’indépendance nationale, de refus des impérialismes, fût-il Américain, et de multilatéralisme. Nicolas Dupont-Aignan et Dominique de Villepin se sont ainsi exprimés fermement contre le retour de la France dans le commandement militaire de l’OTAN. Le président de Debout la République a signé une belle tribune dans Le Monde la semaine dernière et l’ancien Premier Ministre a qualifié cette décision de « faute » dans Dimanche Plus ce week-end.

Ce roseau qui se prend pour un chêne

Mais quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert la tribune de Michèle Alliot-Marie dans le Figaro, faisant du retour de la France « le choix de la responsabilité ». En effet, la ministre de l’intérieur se veut l’incarnation d’un courant gaulliste au sein de l’UMP, « Le Chêne », baptisé en mémoire du livre d’André Malraux sur le Général (chroniqué sur le blog). Elle justifie ce retour par l’absence de remise en cause de notre indépendance nucléaire, notre participation à l’OTAN et les prises de décisions à l’unanimité.
C’est relativement habile mais les deux derniers points étaient déjà vrais en 1966 et la question nucléaire n’était pas la seule pour laquelle le Général avait voulu quitter l’organisation. Le principal motif était simple : le refus de toute « sujétion » à un autre pays, fût-il un allié. En outre dire que « le monde de 2009 n’est pas celui de 1949 ou 1966 » est à double tranchant. En effet, le Pacte de Varsovie, et l’URSS, contre lesquels l’OTAN était dirigée, n’existent plus. Quel peut bien être l’utilité d’une telle organisation aujourd’hui ?
Certes, comme le montre le cas de l’Allemagne lors de la guerre d’Irak, il est possible de ne pas participer à une guerre que l’on ne souhaite pas mener. Mais du coup, cela ne justifie pas de participer à une organisation dont on ne peut pas réellement influencer la ligne, que seule les Etats-Unis décident formellement. En outre, il faut une bonne dose d’hypocrisie pour ne pas voir que l’OTAN freine la constitution d’une Europe de la défense puisqu’il s’agit quasiment des mêmes pays.
Les sophismes malhabiles de Michèle Alliot-Marie n’y feront rien. Avec ce soutien bruyant à l’OTAN, elle montre que ce qu’elle appelle le chêne n’est qu’un pâle roseau prêt à toutes les contorsions pour un plat de lentilles ministérielles.

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