lundi 2 février 2009

Surenchères autour du plan de relance

Le parti de gauche (PG) a tenu ce week-end son congrès fondateur à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). A cette occasion, Jean-Luc Mélenchon a présenté un plan d'urgence de 100 milliards d'euros. Cette proposition est le second contre-plan proposé par l'opposition suite à la présentation du plan de relance gouvernemental début décembre. En effet, Martine Aubry avait elle-même dévoilé, il y a quelques semaines, les solutions contre la crise de son parti.

A ce jour, 3 plans de relance ont été exposés, tous avec des montants différents. Celui du gouvernement pour 26 milliards, celui du PS pour 50 milliards et enfin celui du PG pour 100 milliards. Il semble donc évident que chaque parti joue la surenchère en proposant un plan plus important que les autres. Néanmoins, je ne crois pas que cela soit réellement nécessaire dans la mesure où plus le montant est important, plus des sources de financement (impôts, endettement ...) seront à trouver. Je pense donc que plus que la somme mise en jeu, c'est sur son utilisation qu'il faut s'attarder.
Aucun des plans proposés n'est parfait mais chacun revêt des résolutions intéressantes.

Bien que je ne sois en mesure de proposer moi-même un plan de relance détaillé et chiffré, je pense que plusieurs pistes sont à creuser tant au niveau des sources de financement que des usages de l'argent public.
Tout d'abord, il me semble important de trouver de l'argent  avant de le dépenser afin de limiter un endettement déjà faramineux.
Au vu de la situation actuelle, la solution du recours à l'impôt  me semble à écarter. Néanmoins, je crois que certaines personnes en France sont très privilégiées. Je pense bien évidemment à la classe dirigeante. En effet, il apparaît que parlementaires, ministres et autres hauts fonctionnaires sont très largement payés. Cela me semble donc naturel que ces personnes réduisent leurs salaires afin d'être plus en phase avec la réalité. Parallèlement à cela, il me paraît nécessaire de réduire le train de vie des ministères, notamment en ce qui concerne les frais de réception. Grâce à toutes ces économies, je pense qu'il est possible de dégager au moins 1 milliard d'euros par an.
Une deuxième possibilité à envisager est de mettre en place une grande chasse au gaspillage dans tous les services de l'Etat et notamment dans les entreprises publiques et les collectivités territoriales. En effet, des sommes considérables sont utilisées de façon non optimale, ce qui est très dommageable pour le contribuable.
Enfin, il me semble  nécessaire de lutter de manière massive contre toute forme de fraude envers l'Etat, que ce soit au niveau du paiement des impôts ou des escroqueries à la sécurité sociale. Outre le recouvrement des sommes non-perçues, des sanctions financières constitueraient  également une source de revenus substantiels.
Alors bien évidemment les sommes dégagées ne représentent pas des dizaines de milliards d'euros mais cela permet de mettre à contribution tous les Français.

S'agissant d'argent public, je crois que des précautions doivent être prises. En effet, il est primordial qu'un euro dépensé soit un euro utile. Selon moi, des mesures doivent être prises en direction de l'emploi et du pouvoir d'achat.
Une première disposition à prendre est de mettre en place une politique de grands travaux. Cela permettra de relancer le secteur du BTP tout en dotant le pays de nouvelles infrastructures (logements, routes, écoles ...). Ensuite, des résolutions doivent être adoptées afin de permettre à des milliers de Français de retrouver ou de conserver leur emploi. Dans un premier temps, il faudrait peut-être envisager une baisse des charges sur les salaires. De plus, des plans de formation à l'échelle nationale doivent être mis en place afin de faciliter au maximum le reclassement des salariés licenciés.
Concernant le pouvoir d'achat, je crois qu'une revalorisation des minimums sociaux s'impose afin que les plus démunis puissent faire face à la crise. Toutefois, je crois que donner de l'argent "sous forme liquide" est une mauvaise solution car cet argent sera soit épargné, soit investi dans des produits importés. Il me semble donc plus profitable d'accorder certaines réductions sous forme d'allégements fiscaux par exemple.
En outre, les investissements des entreprises comme des particuliers doit être encouragé et notamment en direction des secteurs dits d'avenir (recherche, environnement ...).
Enfin, des aides pourront être accordées aux entreprises des secteurs les plus touchés, à l'instar de l'automobile. Néanmoins, certaines conditions devront être remplies. Ainsi, les dirigeants devront s'engager à diminuer leurs revenus, à renoncer à verser des dividendes mais aussi à limiter les licenciements.

En plus de ces mesures, deux autres éléments me semblent urgents à mettre en place.
Le premier est l'actionnariat-salarié. En effet, la possession d'une partie de l'entreprise par les salariés est doublement avantageuse. Il s'agit d'une source de motivation et de revenus supplémentaires en raison des dividendes versés. De plus, étant actionnaires les salariés ont leur mot à dire dans la gestion de la société, ce qui peut éviter bien des dérives (licenciements, délocalisations ...).
Le second élément est l'adoption par nos dirigeants d'une préférence nationale. Effectivement, il me semble aberrant que l'Etat ne fasse pas uniquement appel à des sociétés françaises pour ses achats. Pour moi, un tel comportement coule de sources afin de privilégier nos entreprises nationales.

La rédaction d'un plan de relance n'est pas chose aisée. Pourtant, certaines mesures tombent sous le sens. Il est  
donc parfois plus utile de prendre des dispositions simples et efficaces plutôt que de faire de grands calculs, coûteux et contre-productifs.

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