lundi 1 juin 2009

Stoppons les délocalisations

En cette semaine pré-électorale, mes articles seront consacrés à l'Union Européenne. Aujourd'hui, le thème sera les délocalisations qui restent un fléau pour les salariés Français et européens.

Actuellement, la France, et au-delà l'Europe, connaît un chômage de masse en raison d'un nombre croissant de vagues de licenciement. Alors bien sûr, le monde subit une crise économique et financière importante. Toutefois, ces mises à la porte durent depuis quelques années déjà et sont induites par le développement de délocalisations.
Les délocalisations sont aujourd'hui une pratique courante. Initialement, ce phénomène  avait pour objectif de  permettre à une entreprise de s'implanter sur de nouveaux marchés. Toutefois, ce système bien qu'encore présent, est surpassé par une logique purement comptable visant à limiter les coûts et notamment les coûts salariaux. Ainsi, la décision de délocaliser est maintenant motivée par la volonté de réduire ses charges de personnel afin de gagner en compétitivité et d'accroître ses bénéfices.
On peut toutefois distinguer deux types de délocalisation : celles intra-européennes et celles extra-européennes. Bien que le problème soit similaire, les solutions pour y remédier sont, selon moi, différentes.

Les délocalisations extra-européennes sont, il me semble, les plus anciennes. De fait, les départs vers l'Inde et la Chine sont relativement anciennes et étaient destinées à s'insérer sur le marché asiatique. Néanmoins, en raison d'une main d'oeuvre bon marché et docile, les entreprises ont intensifié leurs venues dans ces pays et ont commencé à réexporter leurs produits vers les pays occidentaux. Cela permet donc aux entreprises anciennement européennes mais également chinoises et indiennes de fournir aux européens des produits moins chers que ceux fabriqués localement.
Il paraît difficile d'interdire à une entreprise de délocaliser sa production en Asie. Toutefois, il semble nécessaire de réagir au niveau européen pour éviter la fuite de nos emplois. Selon moi, et d'après l'avis de plusieurs économistes, la mise en place d'un protectionnisme européen peut être une solution. En effet, l'instauration de taxes sur ces produits importés permettrait de mettre sur un pied d'égalité les produits chinois, indiens ... et européens et de lutter ainsi contre ce dumping social. De plus, cette taxe pourrait être utilisée afin de financer notre protection sociale et/ou d'aider ces pays dans le cadre d'une politique de co-développement.
L'établissement de politiques protectionnistes au niveau européen semblent donc nécessaires afin de conserver nos entreprises ou tout du moins de limiter leur disparition.

Depuis quelques années, et notamment depuis l'entrée des ex pays de l'URSS, les délocalisations intra-européennes se sont grandement développées. Les motivations restent semblables mais l'avantage réside dans la localisation de ces pays. De fait, leur proximité avec l'Europe de l'ouest et leur intégration au sein de l'UE sont des atouts non négligeables, notamment en termes de coûts de transport et de législation.
Dans cette configuration, la mise en place de mesures protectionnistes est inenvisageable car cela consisterait en un repli sur soi au niveau national, ce qui serait quelque peu suicidaire et malvenu dans une économie mondialisée telle que la nôtre.
Néanmoins, des solutions existent mais il faut pour cela remonter aux causes des délocalisations. Effectivement, il apparaît que les entreprises choisissent de délaisser les pays occidentaux pour des raisons fiscales et sociales (le salaire mensuel minimum est d'environ 1300 € bruts en France et de moins de 300 € bruts dans plusieurs pays d'Europe de l'est). Afin de mettre fin à ce phénomène, il faudrait donc que l'Union Européenne s'attelle à harmoniser les réglementations sociales (salaire minimum, protection sociale) et fiscales (impôt sur les sociétés) entre les différents pays membres. Cela aurait pour conséquence de transformer l'actuelle concurrence fiscale et sociale en une concurrence pour la qualité du travail et des produits.

Alors bien sûr ces propositions, simples en apparence, ne seront pas mises en place en deux mois. Cependant, je crois que nos politiques ont un rôle à jouer dans la promotion ces solutions mais cela ne sera possible que lorsque cette oligarchie aura pris conscience et reconnu les erreurs commises durant la construction européenne.
Pour ce faire, la prise en compte de l'avis du peuple et surtout le respect de ses choix serait déjà un bon début.

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