dimanche 18 avril 2010

Politique et business : arrêtons le mélange des genres !

Florence Woerth, la femme du ministre du Travail Eric Woerth, va entrer au conseil de surveillance de Hermès, selon l'avis de convocation à l'assemblée générale du groupe français de luxe.
Lors de leur assemblée générale du 7 juin, les actionnaires d'Hermès sont appelés à se prononcer sur la "nomination de Mme Florence Woerth en qualité de nouveau membre du conseil de surveillance", indique l'avis publié sur le site internet du groupe.
Le numéro un mondial du luxe, LVMH, a, de son côté, fait entrer jeudi l'épouse de l'ancien président de la République, Bernadette Chirac, à son conseil d'administration.
Source : AFP
 
Triste nouvelles que ces nominations. Enfin, triste, tout dépend pour qui. Cela est évidemment une excellente nouvelle pour ces deux femmes car elles toucheront, dans le cadre de leur mandat, un petit pactole sous forme de jetons de présence. Bonne nouvelle également pour la parité puisque ce sont des dames qui intègrent les conseils de surveillance (ou d'administration) de deux grands groupes français. On ne peut donc que se féliciter de ce progrès pour la gente féminine.
 
Malgré tout, je suis convaincu que ces personnes n'ont pas été nommées uniquement pour leur sexe. En effet, il ne faut pas oublier que la première est femme de ministre en activité et l'autre est l'épouse d'un ancien président de la République. Il est donc fort probable que l'influence et le carnet d'adresses de leur conjoint respectif aient joué un rôle non négligeable dans ce choix.
 
Mais alors en quoi ces nominations sont-elles gênantes ? Car ces femmes ne sont que des "épouses de" et n'exercent pas de mandat politique. Cela est tout à fait vrai. Néanmoins, il faudrait être naïf pour croire que ces désignations sont faites sans arrière-pensées. Par celles-ci, les dirigeants de société auront donc, de manière plus ou moins directe, un moyen de pression ou tout du moins une influence sur la sphère politique. De même, on peut penser que l'inverse est possible et que "les femmes de" pourront intervenir auprès des grands patrons afin, par exemple, de donner un coup de pouce à la carrière de leur mari.
 
C'est donc cette collusion entre le monde des affaires et le milieu politique que je dénonce et qui me semble anormal. Nicolas Sarkozy est l'exemple même de cette connivence. D'ailleurs, le dîner au Fouquet's le soir de son élection ou encore les vacances sur le yacht de Vincent Bolloré prouvent bien cette sordide complicité.
Le cas de ces nominations n'est qu'un exemple parmi d'autres. Effectivement, les relations entre les pouvoirs politique et commercial ou industriel existent à tous les niveaux, du simple maire au ministre en passant par le député.
 
Je crois donc que ces relations sont mauvaises pour l'image de la politique dans la mesure où elles tendent à décrédibiliser l'action de nos dirigeants ou du moins à faire penser que les mesures prises sont destinées à une classe en particulier. Comment croire alors que ceux-ci oeuvrent dans l'intérêt de la nation ?
Pour dissiper tout malentendu, il me paraît donc impératif d'instaurer une séparation claire entre ces milieux comme cela est le cas, enfin en théorie, entre l'exécutif et le pouvoir judiciaire. Malheureusement, il semblerait que notre président n'apprécie guère l'indépendance de certaines entités et veuille, de ce fait, avoir le contrôle sur tout que ce soit de manière directe ou par l'intermédiaire d'amis ...

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