dimanche 4 avril 2010

Vers une remise en cause de notre calendrier ?

Aujourd'hui, nous sommes le jour de Pâques. Ce jour correspond à une fête religieuse chrétienne qui commémore la résurrection du Christ. Aujourd'hui, le week-end pascal reste important pour une partie de la population mais, pour une majorité de Français, la symbolique a laissé place à un moment festif où la gourmandise prend le pas sur le spirituel. 
 
Outre Pâques, notre calendrier est ponctué de nombreuses fêtes religieuses chrétiennes telles que l'Ascension, la Pentecôte, ou l'Assomption, qui se traduisent par un jour férié ou une période de vacances scolaires (Toussaint, Noël). Pour beaucoup d'entre nous, cela paraît normal et a toujours été comme cela. D'ailleurs, peu savent réellement à quoi correspondent les différentes célébrations.
Malgré tout, des voix s'élèvent, même de manière marginale, pour contester le bien fondé de ces jours fériés. Pour résumer, certains trouvent injuste que les catholiques bénéficient de jours fériés pour leurs fêtes alors que les musulmans ou les juifs, par exemple, ne jouissent pas d'un tel traitement.
 
Ces remarques peuvent sembler légitimes. Alors que faire ? Supprimer les jours fériés pour tous ? Je ne suis pas sûr que cela soit dans notre intérêt. Rajouter des périodes chômées coïncidant avec des fêtes religieuses d'autres confessions alors ? Cela me semble une très mauvaise idée dans la mesure où chaque religion revendiquerait ses propres dates, ce qui conduirait à un abaissement considérable du nombre de jours travaillés.
 
Indépendamment de cet aspect purement pratique, on pourrait considérer que la reconnaissance de fêtes chrétiennes est une atteinte au principe de laïcité. Or il s'avère que cet argument n'est pas du tout recevable. Pour rappel, la séparation de l'Eglise et de l'Etat date de 1905 alors que notre calendrier, dit grégorien, a été instauré en 1582. Aussi, il aurait fallu remettre en question notre calendrier au début du XXème siècle et non à l'heure actuelle.
 
Parallèlement à ces arguments qui me paraissent indiscutables, je souhaiterais ajouter une dernière chose, valable dans ce cas particulier mais également dans d'autres domaines. Je pense qu'il ne faut pas oublier que notre pays a entretenu, durant des siècles, une étroite relation avec la religion chrétienne. Je pense notamment à Clovis et son baptême, aux rois de France et à la monarchie de droit divin ou encore aux philosophes des Lumières et à la Révolution qui se sont opposés au clergé. D'ailleurs, ne dit-on pas que la France est la fille aînée de l'Eglise ?
Quoi qu'il en soit, et même si je suis un fervent défenseur de la laïcité, je crois que le catholicisme fait partie intégrante de notre héritage, de notre Histoire, voire même de notre identité nationale. Renier cet état de fait me semble donc être une ineptie qui revient à renoncer à une partie de nous même.

4 commentaires:


  1. Par exemple si vous êtes musulmans vous serez libéré pour la Toussaint que vous ne fêtez pas mais pas pour l'Aïd. Pour les agnostiques on vous force à partir en vacances. Pourquoi est ce qu'on
    donnerait pas un quotas de journées à placer dans l'année ? Pour les entreprises se seraient sans doute profitable économiquement avec un arrêt des activités moindre. Pour le secteur du tourisme
    (hotel, restaurant) cela permettrait de créer d'autres temps forts et une activité moins en dents de scie.


    C'est parce que les dates servent de repères aux Hommes qu'il faut que celle ci ne soit pas imposées.


    Enfin l'enjeu de l'Histoire de la France ne se joue pas sur le calendrier (vous le dites vous même ces dates ont une signification pour une minorité uniquement) mais sur le programme scolaire. Ne
    mélangez pas les deux !

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  2. Effectivement, vous êtes libérés certains jours fixés par notre calendrier et pas d'autres. Mais rien ne vous empêche de pratiquer votre religion. Bien au contraire. Libre à chacun de disposer de
    ces jours de congés à sa guise.


    Les jours fériés de notre calendrier sont un héritage de notre Histoire qui visaient à communier ensemble autour d'un évènement. Soit profane (fin des guerres, fête du travail) soit sacré
    (pâques, Noël ...). Attribuer des jours par défaut irait donc à l'encontre de cet objectif initial et reviendrait à remettre en question une partie de notre passé.



    Evidemment que l'Histoire n'est pas qu'une question de calendrier. Mais les dates en sont une part très importante et la chronologie des faits permet justement d'appréhender toute la subtilité de
    notre Histoire au travers des enchainements successifs d'évènements.


    D'accord avec vous sur les programmes scolaires mais ce n'est pas la direction que l'on prend avec une baisse du volume horaire de l'histoire-géographie.



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  3. Le problème c'est qu'on est plus dans la définition de la laïcité si le calendrier chrétien empêche aux autres religions ou aux agnostiques d'exercer leur liberté de conscience tel que le décrit
    la loi de 1905.


    Du reste en quoi les dates sacraliseraient un événement ? C'est absurde. Changer notre façon d'appréhender le calendrier ne revient pas à renier notre Histoire, que vous trouverez toujours dans
    les livres d'éducation.

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  4. Je ne suis pas d'accord avec vous. En quoi ces jours fériés empêchent-ils d'exercer sa liberté de conscience ? De plus, ces jours fériés sont valables pour l'ensemble des travailleurs, dont une
    partie seulement y accordent une signification spirituelle particulière. Pour les autres, dont je suis, il ne s'agit que de jours chômés.


    Les dates, de quelque évènement que ce soit d'ailleurs, servent de repères aux Hommes. Tout a un début et une fin, il en est ainsi. Et je crois qu'il est important de conserver ces repères dans
    un monde qui tend justement à les effacer dans une optique court-termiste.
    Et plus encore, ces dates servent à se souvenir de notre Histoire et à ne pas oublier notre passé.


     



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