samedi 4 septembre 2010

Sarkozy ou l'allumeur de contre-feux

Il y a quelques mois de cela, dans un précédent article, je traitais du traitement médiatique réservé à l'actualité. Je reprochais alors aux médias d'exploiter au maximum un sujet avant de passer à autre chose.
 
Cette analyse me semble bien évidemment toujours d'actualité mais l'été 2010 m'a prouvé qu'elle était complète. Effectivement, dans cette entreprise, les médias ne sont pas les seuls acteurs. Il en existe tout un tas d'autres dans des domaines bien différents. Pour autant, je me limiterai ici à la sphère politique et m'intéresserai plus particulièrement à Nicolas Sarkozy tant celui-ci me paraît être un professionnel en la matière.
 
Comme je le disais, l'été 2010 illustre parfaitement le fond de ma pensée. Il pourrait s'agir là d'un cas d'école qui résumerait à merveille le fonctionnement du président.
Petit rappel des évènements pour ceux qui auraient été absents ces dernières semaines. Depuis plusieurs mois déjà, l'affaire Woerth-Bettencourt est au coeur des débats. Chaque jour amène son lot de surprise dans une histoire qui mêle argent, pouvoir et conflit d'intérêt. Conséquences : un ministre fragilisé qui doit prochainement porter une réforme sensible, une milliardaire qui va devoir régulariser sa situation fiscale et un système politico-judiciaire qui apparaît très (trop) lié avec le monde des affaires.
 
En somme, un été difficile pour le gouvernement et une rentrée qui ne s'annonce pas meilleure. Mais Sarkozy ne pouvait pas laisser les choses telles quelles. Il a alors cherché à défendre son ministre par tous les moyens, envoyant sa garde rapprochée au front. Malheureusement, cela n'a pas suffi. Le président a donc décidé de sortir les grands moyens, que dis-je, l'artillerie lourde. Je parle bien sûr du thème de la sécurité. Ah cette chère sécurité, quel magnifique dérivatif. Le voilà donc qui allume plusieurs contre-feux (projet de déchéance de nationalité, expulsions des Roms ...) pour que les citoyens détournent le regard de cette affaire qui les dépasse et se concentrent sur un sujet qui les préoccupe davantage : l'insécurité.
 
Alors il est possible, voire même probable, que Nicolas Sarkozy ne soit pas le seul politicien à mettre en place de tels subterfuges visant à faire diversion. Depuis 2007, il a multiplié les exemples mais celui de cet été 2010 est, à mon sens, le plus flagrant et peut-être même le plus indécent.
 
Il me semble donc important d'être vigilant afin de ne pas tomber dans le panneau comme le font tant de Français. Pour cela, je crois que les médias ont un rôle prépondérant à jouer, tout simplement en faisant leur métier, c'est à dire en informant les citoyens sur la durée, sans cet insupportable effet de zapping.
Pour autant, je suis convaincu que la population doit également faire des efforts afin de s'informer de manière suffisante, ce qui sous-entend de confronter différentes sources afin de se forger son propre avis. Ce dernier point me paraît particulièrement essentiel et, pour moi, cet apprentissage devrait débuter dès les premières années de la vie, à l'école.

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