dimanche 9 janvier 2011

La révolte gronde ...

On voit souffler, depuis quelques jours, un vent de colère dans les pays du Maghreb. En effet, de nombreuses manifestations, souvent violentes, ont eu lieu à plusieurs reprises en Algérie et en Tunisie. L'objectif premier est de s'insurger contre la "vie chère" mais plus largement  il s'agit d'une révolte contre la situation socio-économique du pays. Très clairement, les manifestants expriment leur pessimisme et leurs craintes concernant l'avenir, notamment en termes d'emploi et de logement.
 
Mais l'Algérie et la Tunisie ne sont pas les seuls pays touchés par de tels mouvements sociaux. On pense bien évidemment aux Etats membres de l'Union Européenne sévèrement touchés par les plans de rigueur (Grèce, Portugal, Espagne ...). Sans oublier une partie des pays émergents au sein desquels on voit poindre un certain nombre de revendications sociales, et en particulier une hausse des salaires en Chine.
 
Alors bien sûr chaque situation est différente et est propre à chaque pays. Néanmoins, on peut remarquer un certain nombre de facteurs communs que l'on pourrait qualifier d'universels. Il s'agit en fait du dénominateur commun à tous ces mouvements sociaux. Sans surprise, on y retrouve l'emploi, le pouvoir d'achat mais aussi le respect de la démocratie, de l'éthique et de la morale, et ce au sens large. En somme, rien qui ne sorte de l'ordinaire.
Quel que soit le pays considéré, on observe donc les mêmes problèmes et les mêmes phénomènes bien que ceux-ci soient à des degrés différents. 
 
Alors bien sûr ces problèmes ne sont pas nouveaux. Toutefois, la crise économique et financière et surtout les réponses qui ont été apportées semblent avoir été le facteur déclenchant de toutes ces contestations. Mais cela est-il si étonnant ? Je ne le crois pas. En effet, cette crise, ou plutôt ces crises, ont contribué à renforcer le fossé existant entre les politiques et le peuple, entre les élites et le peuple. Ainsi, comment peut-on expliquer aux gens qu'ils doivent se serrer la ceinture afin de sauver un système qui est, au moins en partie, à l'origine de leurs difficultés ?
 
La population a alors deux solutions : le vote ou le combat.
La première a évidemment ma préférence. Pourtant, l'augmentation croissante de l'abstention ne conduit pas à un grand optimisme. Mais je ne peux en vouloir aux électeurs. Car on voit très bien que, par-delà le monde, les politiques de gauche et de droite gouvernent de manière similaire en appliquant à la lettre la doctrine libérale et libre-échangiste. Certains disent même que gauche et droite c'est bonnet blanc et blanc bonnet. En outre, notre système médiatique, dans son état actuel, ne laisse que peu de place aux projets alternatifs.
A défaut de révolution par les urnes, certains préfèrent la révolution dans la rue voire même parfois la révolution par les armes. Je n'y suis pas favorable mais il faut bien reconnaître que la plupart des grandes avancées sociales ont été obtenues par le combat. Je pense notamment à 1789 ou encore à 1940.
 
Pour le moment, la situation est relativement calme en France. Les problèmes existent bien mais la population n'est pas encore encline à "prendre les armes". Notamment grâce aux syndicats, la contestation se borne à des manifestations pacifiques ou à des grèves. Pour autant, cet état de fait ne sera pas éternel. D'ailleurs, notre pays a déjà connu des séquestrations de dirigeants par leurs salariés désespérés.
Il me semble donc impératif que nos politiques prennent réellement conscience de la gravité de la situation. Mais il faut aller au-delà du simple constat et mettre en oeuvre des solutions nouvelles et alternatives afin de tendre vers davantage d'égalité et de justice sociale.
 
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, disait il y a quelques mois "qu'il règne actuellement une ambiance malsaine de nuit du 4 août". Il fait ici allusion au 4 août 1789, date à laquelle les privilèges ont été abolis.
Malheureusement pour nous, cette ambiance ne s'est pas traduite dans les faits. Peut-être que cette année à venir sera différente ...

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