lundi 7 février 2011

Et si Chateaubriand disait vrai ?

Dans le Marianne n°720 du 5 au 11 février, Jack Dion terminait son article sur cette formule de Chateaubriand issue de ses Mémoires d'Outre-tombe : "pour faire de la politique, il n'est pas besoin de qualités, il faut en perdre."
Rappelons que François René de Chateaubriand était un écrivain romantique et un homme politique français. On peut donc penser que ce dernier a écrit cette phrase en connaissance de cause.
 
Toute la question est de savoir si cette assertion est fondée ou au contraire si elle ne relève que d'un effet littéraire. En somme, il s'agit de se demander si l'équation "politiques = tous pourris" est vérifiée ou non.
 
Au vu de l'actualité récente, et notamment la polémique relative aux excursions tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, la ministre des affaires étrangères, semble attester d'une certaine véracité de l'égalité susmentionnée. Ce sentiment est d'autant plus renforcé que d'autres controverses ont déjà, à de (très) nombreuses reprises, défrayé la chronique. Souvenons-nous, entre autres, de l'affaire de l'EPAD ou de l'affaire Woerth-Bettencourt. Et il en existe encore beaucoup d'autres quelles que soient les époques ou les majorités au pouvoir.
Vu sous cet angle, la politique ne suscite guère d'espoir et provoque même, à l'inverse, un certain dégoût de la part de la population pour la chose publique. D'ailleurs, certains leaders de parti surfent allègrement sur ce rejet des élites. C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon au travers de son livre "qu'ils s'en aillent tous" mais aussi de Marine Le Pen qui reprend le flambeau paternel dans ce domaine.
 
Cette situation est un fait. De nombreux abus ont été commis par la classe politique. Cela n'est évidemment pas acceptable et l'est d'autant plus que les élus de la République représentent le peuple français et se doivent d'adopter une certaine irréprochabilité dans leur comportement. Le récent rapport de la commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêt dans la vie publique avance ainsi des propositions assez novatrices qui vont dans le bon sens.
 
Pour autant, et malgré les dérives, je refuse de croire que l'intégralité de la classe politique française est corrompue et gangrenée. J'ai la faiblesse de considérer que les hommes et les femmes qui s'engagent dans la vie publique le font en premier lieu pour l'intérêt général et non pour un quelconque avantage personnel.
Alors bien sûr des brebis galeuses sont et seront toujours présentes dans le troupeau. Malgré tout, je suis persuadé que la très grande majorité de nos élus font du bon travail pour favoriser le bien-être collectif sans penser à tout moment à leur réélection.
 
Au final, je crois que la classe politique est à l'image de la société. Elle est constituée de personnalités diverses dont certaines sont honnêtes, vertueuses et intègres alors que d'autres sont avilies, serviles et vénales. Bien que je regrette que l'on parle principalement des mauvais comportements, je peux le comprendre dans la mesure où cela fait vendre du papier. En revanche, je crois que cela ne suffit pas puisque cela tend à instaurer un climat assez anxiogène et surtout à entretenir le pessimisme de la population.
Pour conclure, je terminerai sur des propos de Ségolène Royal qui disait en 2006 : "Le peuple s'intéresse à la politique quand la politique s'intéresse à lui." Voila ce qui, à mon avis, fera que nos dirigeants ne soient plus conspués par les Français.

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