dimanche 13 novembre 2011

Après Papandréou, les marchés obtiennent la tête de Berlusconi

S'il est ici des fans de l'émission Koh-Lanta diffusée sur TF1, je leur recommande vivement de suivre avec attention la crise de l'euro tant elle présente de grandes similitudes avec ce programme de téléréalité :
- 17 candidats réunis dans une zone hostile
- un manque cruel de croissance et de démocratie
- des évènements extérieurs aggravant la survie : crise financière, spéculation dégradation par les agences de notation
- des épreuves toujours plus complexes : plans de sauvetage, sommets européens
- des stratégies abjectes visant à sauver leur peau
 
Bref, tous les ingrédients assurant à coup sûr une audience de folie. Sans oublier, évidemment, les éliminations qui ponctuent chaque semaine la fameuse émission. Et bien au niveau européen c'est la même chose puisque deux candidats sont déjà passés à la trappe : Georges Papandréou et Silvio Berlusconi.
 
Plus sérieusement, et même si la comparaison peut prêter à rire, il ne faut pas oublier que la situation est effectivement grave. Je ne parle pas tant de notre situation économique que de cette destitution de dirigeants politiques européens. En effet, je trouve cet état de fait tout simplement honteux et indigne de la part de soi-disant démocraties modernes.
 
Quelle était la situation ? Pour résumer, la Grèce et l'Italie (entre autres) se trouvaient confronter à des problèmes d'endettement et de déficit importants. Face à cela, leur dirigeant respectif ne semblait pas forcément apte à gérer et surmonter la crise. En tout cas, c'est ce qu'estimaient les marchés financiers et les agences de notation. En conséquence, les taux d'intérêt proposés à ces deux pays ont considérablement augmenté, rendant les emprunts hors de prix. S'en est alors suivi l'intervention de la Troïka  (BCE, FMI, UE) qui a imposé un véritable diktat en obligeant ces nations souveraines à adopter sous la pression des plans d'austérité de grande ampleur.
 
Malheureusement cela ne suffit pas et la pression des financiers fut de plus en plus forte, demandant toujours plus d'économies. Juste pour rappel, l'austérité n'est pas une solution car elle ajoute de la crise à la crise en cassant la croissance. Nous sommes alors tombés dans un cercle vicieux sans fin qui a conduit à un affrontement parfois violent entre les peuples d'une part et les institutions financières d'autre part.
 
Ainsi, au lieu de choisir son camp, l'Union Européenne a préféré accélérer à toute allure vers un fossé pointant le bout de son nez. De fait, plutôt que de prendre des mesures radicales permettant de mettre au pas la finance, les institutions européennes ont choisi, en bon soldat ultralibéral, de plier et de se soumettre à la bonne volonté de marchés. Concrètement, cela s'est traduit par la démission contrainte et forcée des premiers ministres grec et italien. Le pire étant que ces derniers ont été ou vont être remplacés par des technocrates dogmatiques issus des entités ayant contribuées à la crise (BCE, commission européenne, banques).
 
Après tous ces évènements, j'ai de plus en plus de mal à comprendre comment nos concitoyens peuvent accepter cette situation et continuer à soutenir cette europe et ces dirigeants vendus à la finance. Pire, je conçois mal que l'on peut persister à soutenir des candidats, de gauche comme de droite, qui appuient ce système. Hollande comme Sarkozy sont prisonniers de ce cadre dont ils ont été les architectes. Pour le futur, ce n'est pas d'une alternance dont la France a besoin mais bel et bien d'une réelle alternative.

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