samedi 5 novembre 2011

Retour sur l'actualité

Après quelques jours sans article, il me semble nécessaire de revenir sur cette semaine riche en évènements. 

- Née en Grèce, la démocratie disparaît 26 siècles plus tard
Il s'agit là de l'actualité de ces derniers jours, voire même de ces dernières semaines. Dans ce nouvel épisode, et suite au dernier sommet européen, le premier ministre grec a décidé de soumettre cet énième plan d'austérité à l'avis de son peuple. Immédiatement les dirigeants européens, et en particulier la quasi-totalité de la classe politique française se sont évertués à condamner ce référendum. Au final, Georges Papandréou a finalement retiré son projet et devrait passer prochainement la main à un gouvernement d'union nationale.
Bien que je n'apprécie guère Papandréou, et ce pour l'ensemble de son oeuvre, je dois reconnaître que j'ai été agréablement surpris par sa décision. A l'inverse, je crois que le comportement de la troïka (FMI, UE, BCE) est inacceptable. En effet, comment expliquer que ces institutions osent dicter le comportement à une nation libre ? Est-il normal que le peuple grec ne puisse s'exprimer sur un sujet qui le concerne directement ? La réponse est bien évidemment non.
Pour autant, est-ce vraiment surprenant ? Évidemment non. Car cette europe est clairement antidémocratique comme elle l'a bien prouvé avec les référendums français et hollandais de 2005 puis celui de l'Irlande en 2008. Il me semble donc légitime que le peuple grec se soulève et se révolte contre ce système à la fois violent et indécent.
Aujourd'hui la situation est bloquée et ne semble pas en voie de s'améliorer. Comme je le souhaite pour la France, il me semble impératif que le peuple de Grèce reprenne le pouvoir et recouvre sa souveraineté en envoyant paître cette europe et même cette monnaie unique qui gangrène nos économies.
Certains prédisent la fin du monde à la Grèce si elle décide de sortir de l'euro : inflation, récession, chômage ... Mais n'est-ce déjà pas le cas ? Bien sûr que si ! Alors pourquoi ne pas essayer une voie alternative, si ce n'est pas pur dogmatisme ? 

- La Palestine adhère à l'Unesco
En attendant le prochain vote au conseil de sécurité de l'ONU, la Palestine a réussi son pari d'adhérer à l'Unesco et ce avec une large majorité. Outre l'adhésion en tant que telle, il s'agit bien évidemment d'une nouvelle étape vers la reconnaissance d'un état palestinien, état que j'appelle de mes voeux. Est-il question d'être pro-palestinien ou pro-israélien ? Je ne crois pas que la question se pose en ces termes. De fait, je n'ai pas, dans l'absolu, de préférence pour un de ces deux pays.
En revanche, j'observe leurs actions respectives, leurs lignes de conduite ... afin de me forger ma propre opinion. Le premier point qu'il est important de remarquer est qu'il ne faut pas assimiler un peuple à ses dirigeants, et notamment dans le cas des Israéliens. Ensuite, je trouve que la position de Benyamin Netanyahou est d'une affligeante bêtise. En effet, plutôt que d'oeuvrer dans le sens de la paix, celui-ci fait tout pour attiser les tensions en particulier par le biais de la colonisation.
Enfin, je dois reconnaître avoir beaucoup de mal avec le dogmatisme américain sur le sujet. Effectivement, il apparaît distinctement que les Etats-Unis soutiennent Israël et son gouvernement de manière inconditionnelle et systématique. C'est une nouvelle fois le cas puisque ces derniers viennent de couper leur subvention alors même que celle-ci représente 22 % du budget de l'Unesco. Par cette action, ce seront évidemment l'éducation et la culture qui en seront les premières victimes.
Mais au delà cela pose la question de la volonté de la diplomatie américaine. En effet, je ne crois pas que le soutien sans faille des Etats-Unis soit une bonne chose pour son ami Israël. Le rôle d'un ami n'est-il pas d'être certes un appui mais également de prévenir en cas de dérapage ? Par son silence Barack Obama apporte donc de l'eau au moulin du statu quo dans le conflit israélo-palestinien alors qu'il devrait au contraire contribuer à sa résolution. 

- Charlie Hebdo met le feu dans l'opinion
Suite aux élections en Tunisie, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a décidé de se renommer  "Charia hebdo" à l'occasion de son dernier numéro. Et le moins que l'on puisse dire est que cela a créé la polémique. Pire le journal a été victime d'un acte terroriste puisque son local a été incendié volontairement, probablement par des intégristes musulmans en représailles.
Personnellement je ne suis pas forcément friand des attaques sur la religion et notamment en ce qui concerne ses "personnages". Pour autant, et même si je peux comprendre que ce numéro spécial ait choqué, je condamne fermement cet acte odieux contre la liberté d'expression. Ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord avec une personne qu'il faut la faire taire. Bien au contraire, c'est la divergence d'opinion qui est enrichissante pour l'Homme.
Malheureusement aujourd'hui on voit se développer de plus en plus une certaine intolérance venant essentiellement de fanatiques en tout genre, et ce quelle que soit la religion. Outre cet incident, il faut également noter des manifestations à Paris de la part d'intégristes catholiques demandant l'interdiction d'une pièce de théâtre.
La situation est donc inquiétante et il me semble donc impératif de réaffirmer certains principes et valeurs qui doivent être respectés par tous, sous peine de sanction. Je pense bien évidemment à la laïcité mais aussi à la tolérance ou encore à la liberté. L'Etat ne doit pas capituler devant les revendications religieuses au risque de devoir reculer encore et encore jusqu'à être dépassé.
 
- Après Jean-Claude, c'est au tour de Mario Draghi de tricher
Le mandat de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne (BCE) touchant à sa fin, il est donc temps pour l'ex-gouverneur de la banque de France de passer la main. Après moult négociations et autres tractations, un remplaçant a finalement était trouvé en la personne de Mario Draghi, homologue italien de Trichet.
Mais pourquoi parler de cet homme me direz-vous ? Outre le fait qu'il s'agisse d'une des personnalités les plus puissantes d'europe, voire du monde, ce qui m'intéresse est le passé de M. Draghi. En effet, ce dernier fut vice-président  de la banque Goldman Sachs de 2002 à 2005. Pour rappel, il s'agit de la banque qui a aidé la Grèce à maquiller ses comptes. Manipulations qui ont conduit à la situation actuelle. En clair, on demande donc de sauver l'europe à l'homme qui a mis le désordre dans la zone euro. En somme, cela revient à faire entrer le loup dans la bergerie.
Alors que la situation est morose et que la crise fait rage, on peut alors remercier l'Union Européenne et ses dirigeants pour nous proposer toujours plus de blagues et d'évènements comiques. Une petite pensée néanmoins pour nos amis grecs qui vont se faire sermonner par celui qui les a mis dans la merde. Courage, l'europe veille sur vous !

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