samedi 30 janvier 2010

Eau et électricité ne font pas bon ménage ...

Le gouvernement s'est employé, mercredi, à désamorcer la nouvelle polémique sur le double salaire du patron d'EDF, qui a suscité de fortes critiques à gauche et jusque dans les rangs de la droite. Sa double casquette – Henri Proglio est à la fois PDG d'EDF et président du conseil d'administration de Veolia Environnement – avait déjà suscité de vives réactions. Ce sont désormais les modalités de sa rémunération qui alimentent le débat. La rémunération annuelle d'Henri Proglio s'élèvera à quelque 2 millions d'euros par an – 1,6 million de la part d'EDF et 450 000 euros de la part de Veolia –, et ce alors que la ministre de l'économie, Christine Lagarde, avait affirmé en novembre qu'il ne percevrait qu'un seul salaire. Dans les rangs de l'UMP, les réactions peuvent se ranger en trois catégories : ceux qui justifient cette double rémunération par la "loi du marché", ceux qui disent comprendre la polémique tout en jugeant qu'elle n'a pas lieu d'être, et enfin ceux qui se disent choqués.
Source : lemonde.fr

Depuis plusieurs jours déjà, Henri Proglio est victime d'un acharnement politico-médiatique dû à ses nouvelles fonctions et à la rémunération correspondante.
Mais enfin, que reproche-t-on à M. Proglio ? Le pauvre homme ne fait qu'appliquer à la lettre la devise de notre cher président : "travailler plus pour gagner plus". Celui-ci s'est donc évertuer à travailler davantage en assurant la charge de deux emplois, ce qui lui permet d'augmenter substantiellement ses revenus en cumulant deux salaires. I
l n'y a donc rien de choquant dans cette affaire. Viendrait-il à l'idée de jeter l'opprobre sur une femme qui en plus de son métier de caissière ferait quelques heures de ménage le soir ?

Plus sérieusement, cette affaire est symptomatique de la dérive de notre pays et au delà du monde entier. Pourtant, je crois que deux points sont à distinguer dans cette histoire : le cumul de fonctions d'une part et le niveau de rémunération d'autre part.
Tout d'abord, il faut noter qu'Henri Proglio sera à la fois le PDG d'EDF et président du conseil d'administration de Veolia Environnement. Bien que ce cumul pourrait n'être que temporaire (même si rien n'est encore fait), cela pose le problème de l'acceptation d'une telle configuration par le pouvoir en place. De fait, comment a-t-on pu tolérer qu'un homme puisse diriger deux entreprises aussi puissantes ? Certains y voient là la volonté de permettre une synergie ou tout du moins un rapprochement entre les deux groupes. Proglio jouant alors le rôle le trait d'union.
Disons le tout net, cette double casquette est simplement inacceptable tant cela pose des suspicions de conflits d'intérêts mais également d'efficacité car ne l'oublions pas, Henri Proglio n'est pas un surhomme et ses journées durent, comme les nôtres, seulement 24 heures.
Ensuite, la question de la rémunération a également provoqué une polémique et ce à plusieurs titres. Le premier point était l'addition de deux salaires,  le second se rapporter à l'augmentation de la rétribution entre le dirigeant actuel et son prédécesseur (Pierre Gadonneix) et le troisième concernait le montant de celle-ci. Sur les trois points cités précédemment, un seul me paraît tolérable. Effectivement, je pars du principe que dès lors où une personne a deux emplois, il est normal d'avoir deux salaires. Le cumul des deux rémunérations n'a donc rien de choquant. En revanche, je trouve anormal que M. Proglio ait bénéficié d'une augmentation faramineuse d'environ 45 % pour aboutir à un salaire annuel de 1,6 million d'euros. Là est tout le problème car il ne faut pas omettre qu'EDF est une entreprise publique qui rend un service public aux Français. Il ne s'agit pas d'une quelconque entreprise privée !

Mais alors que pouvons nous faire ? Personnellement, je crois qu'il n'y a rien à attendre du gouvernement dans la mesure où il est à l'origine de l'affaire. Toutefois, j'en appelle à la morale de M. Proglio afin qu'il renonce de lui-même à ses fonctions chez Veolia.
Malheureusement, je crois que ce genre d'évènement est amené à se reproduire dans le futur. D'ailleurs, une telle polémique autour des rémunérations n'est pas une nouveauté puisque des précédents (traders, sportifs, politiques, grands patrons ...) ont déjà défrayé la chronique.
Je crois donc qu'il est grand temps d'agir. En effet, comment peut-on expliquer au peuple que certains individus gagnent plus en un an qu'ils ne pourront le faire durant toute leur vie ? Je tiens à préciser que je ne suis pas opposé aux gros salaires par principe. Néanmoins, ceux-ci doivent être mérités et justifiés. En outre, je pense, même si cela me semble utopique, que la morale et l'éthique doivent avoir leur place dans l'économie.
Plus concrètement, il me semble nécessaire de plafonner le montant des plus importantes rémunérations. Cela peut prendre la forme d'une loi qui fixerait un écart entre le plus faible et le plus important salaire (une proportion de 1 à 50 par exemple) ou celle d'une pression fiscale accrue qui toucherait les rémunérations dépassant un certain niveau.

Depuis quelques années, la mondialisation et l'ultralibéralisme ont bouleversé le fonction de notre économie. Aujourd'hui, je crois qu'il est nécessaire de réintroduire une certaine morale dans la finance. Cela passe notamment par un accroissement de la régulation par le biais des Etats et des institutions internationales.
Dans les années 80, Ronald Reagan avait comme slogan "America is back".
Je souhaite que 2010 soit l'année du retour de l'Etat, d'un Etat puissant. En somme, "State is back".

jeudi 28 janvier 2010

Sois drôle et tais-toi !

Voici un article du blogueur Philippe Bilger que j'ai découvert sur le site Marianne2.
Celui-ci remet à leur place ces personnalités qui se croient au dessus du peuple et qui nous inondent de leur propos futiles. 

L'artiste insulte les parlementaires à propos de la burqa et beaucoup de médias applaudissent. Le blogueur Philippe Bilger veut partager son ras-le-bol face aux propos de l'humoriste. Les artistes ont-ils tous les droits ?, demande-t-il.


C'est entendu, les artistes ont le droit de dire n'importe quoi, de proférer des insultes et de nous imposer leur point de vue comme s'ils étaient plus légitimes que le citoyen ordinaire, plus avertis et plus conscients. De leur bouche sort la vérité et la société n'a qu'un devoir : les écouter bouche bée.

Imaginons alors le poids d'un Jamel Debbouze reconverti en penseur dont les saillies et provocations sont accueillies (France Inter) et reprises (nouvelobs.com, Le Parisien). On prend une claque et nous n'avons plus qu'à tendre l'autre joue. Pourquoi n'aurait-on pas le droit de dénoncer la bêtise toute nue ?

Selon Jamel Debbouze - je cite en substance -, le débat sur l'identité nationale serait « schizophrénique » et constituerait « une insulte ». « La France a aussi un nouveau visage et il ressemble étrangement au mien et il faut que ça rentre dans les cerveaux ». Quant à la burqa, « elle n'est même pas un épiphénomène, ça ne concerne que 250 personnes, qu'est-ce qu'on vient nous faire chier avec ce truc...Encore une fois c'est xénophobe, voilà, et les gens qui vont dans ce sens là (la mission parlementaire Gérin-Raoult) sont des racistes! »

Je ne relève même pas les approximations, les erreurs, notamment sur le nombre de jeunes filles et de femmes portant la burqa en France. Je n'ai même pas besoin d'insister sur la violence du ton, l'outrance des propos qui n'ont pour objectif réussi que d'occulter la vacuité du fond et de contraindre l'interlocuteur, les médias à l'empoignade, à la connivence ou à l'effacement. La première attitude a évidemment été oubliée. Il y a une manière péremptoire de se poser en dépositaire de l'éthique et de la morale publiques qui coupe court à tout. Alors qu'il faudrait au contraire prendre l'insulte au mot pour révéler l'insignifiance qu'elle masque et la facilité qu'elle représente.

Le plus choquant tient à la formule comminatoire, presque menaçante par laquelle Jamel nous avertit que la France aura dorénavant « aussi » son visage et qu'au fond, si on suit le raisonnement, on a intérêt à en prendre acte parce que - cela est implicite - c'est la seule France qui vaut quelque chose. Je préfère l'attitude d'une Rachida Dati, pour laquelle je n'ai pas eu que des faiblesses, qui a osé - dans notre bienséance frileuse, c'est du courage !- déclarer qu'elle respectait les électeurs du FN à propos du débat sur l'identité nationale. La France est évidemment plurielle mais je ne vois pas au nom de quoi l’on serait justifié à reléguer dans les oubliettes des préoccupations politiques la population qui ne plaît pas aux artistes progressistes, le peuple qui n'est pas « l'autre visage ». Le thème sur l'identité nationale n'est sans doute pas la meilleure idée pour apaiser une société en crise et  faire don d'un destin collectif exemplaire à une communauté nationale qui sur ce plan est gravement en manque. Mais où est « l'insulte », où « la schizophrénie » ? Jamel Debbouze se prend pour qui et il nous prend pour quoi ?

Quant à la burqa, suffit-il, comme un perroquet de l'humanisme s'affichant impeccable, de répéter « xénophobie, xénophobie » pour que tout soit imprégné par cette sale attitude et qu'on n'ait plus rien à démontrer ? Suffit-il de traiter de « racistes » les membres de la mission parlementaire sur la burqa pour les marquer au fer rouge de cette honte ? Comment Jamel Debbouze, du haut à la fois de son arrogance et de son ignorance, se permet-il ainsi de tourner en dérision ceux qui se soucient de la burqa, de ce problème, cette pratique, observance religieuse, provocation sociale ou étouffement conjugal et familial ? Est-il inconvenant, dans une démocratie, d'aspirer à une République des visages plutôt qu'à des ombres forcément perçues comme hostiles puisqu'elles dissimulent aux autres ce qui est notre carte d'identité humaine, notre universelle similitude ? Au moins, puisqu'on prétend, et avec quelle superficialité grossière, aborder ces faits de société, on devrait avoir l'intelligence et l'élégance, au contraire, de sortir des outrages pour faire entrer les auditeurs, ses concitoyens dans l'argumentation.

Je vais finir par me demander si le péché mortel des artistes, humoristes, comédiens et chanteurs n'est pas d'être si impatients de quitter leur domaine familier qu'ils ne savent qu'éructer ou insulter quand ils se veulent citoyens. Jacques Weber hier, Jamel Debbouze aujourd'hui. Le comble, c'est que ce dernier est protégé par son talent, son entregent, son aura qui dans notre monde se fabrique vite et est donnée à bon compte et, surtout, sa propre violence. Personne n'aurait le front de s'opposer à lui. Le scandale viendrait de la riposte et non de l'attaque. Il faut tendre l'autre joue à Jamel Debbouze pour qu'il continue à faire mal.

Moi, je n'en ai pas envie.

dimanche 24 janvier 2010

Le séisme, remède miracle contre la grippe A

C'est Roselyne Bachelot (ministre de la santé) qui doit faire la tête. Elle qui a commandé un nombre impressionnant de doses de vaccin a échoué là où un "banal tremblement de terre" a réussi.
Alors bien sûr l'important séisme ayant eu lieu à Haïti n'a pas solutionné ce problème de santé publique mais il a au moins eu le mérite de chasser la grippe A des médias.
C'est donc sur ce traitement médiatique que je souhaite revenir.

Le 12 janvier dernier, un tremblement de terre de magnitude 7 a secoué l'ile d'Haïti causant plusieurs centaines de milliers de morts et provoquant des dégâts matériels considérables. Depuis, de nombreux pays et ONG se sont mobilisés pour venir en aide aux sinistrés.
Depuis cette date, pas un jour ne passe sans que l'on entende parler d'Haïti. Tous les médias (presse, radio, télévision ...) enchaînent les reportages annonçant chaque jour davantage de victimes. Évidemment que tout cela est triste mais est-on vraiment obligé de nous harceler avec des reportages sans autre intérêt que de nous monter la détresse humaine ? Je ne le pense pas. On dirait que depuis cet évènement la Terre s'est arrêtée de tourner et qu'il ne se passe plus rien dans le monde.
Au risque de passer pour un sans coeur, j'en ai marre que l'on me répète à longueur de journée qu'il y a énormément de morts à Haïti, que les survivants manquent de secours, de nourriture ... On me l'a raconté une fois et je crois avoir bien compris. En outre, de telles choses arrivent fréquemment partout dans le monde sans que l'on s'y attarde plus que cela. Pour parler vrai, j'en ai ras le bol que l'on me serve Haïti et ses problèmes matin, midi et soir.
Je tiens à préciser que je n'ai rien contre les Haïtiens en particulier. Ceux-ci ne sont pas responsables de cette situation et je crois d'ailleurs qu'ils préfèreraient nettement accueillir plus de secours et moins de journalistes.

En réalité, le cas d'Haïti n'est qu'un prétexte pour pousser un coup de gueule plus large contre les médias. Mon plus gros reproche concerne le traitement médiatique des évènements. En effet, je reproche aux médias de se focaliser sur un sujet précis et de l'exploiter de manière démesurée, occultant complètement le reste de l'actualité.
On peut prendre quelques exemples pour illustrer mes propos : le décès de Lady Diana, l'attentat du 11 septembre, la guerre en Irak, la grippe A ... et bien d'autres peuvent rallonger la liste.
Les médias devraient théoriquement contribuer à informer le grand public sur les évènements se déroulant par delà le monde. Aujourd'hui, il me semble qu'une partie des journalistes a oublié cet objectif car oui voila le gros problème des médias. Ils privilégient le sensationnel aux dépends de l'information. Les journaux télévisés n'a plus pour but d'informer mais de séduire les téléspectateurs et pour cela ils rivalisent de procédés parfois limites. Ainsi, les différentes rédactions ont toutes cherché à montrer davantage de scènes d'horreur et de misère dans leurs reportages.
Cela conduit malheureusement à un traitement superficiel de l'information, sans aller au fond des choses et en expliquer tous les tenants et aboutissants.

Certains voient dans cette affaire un complot entre les médias et les puissants de ce monde (politiques, grands patrons ...) visant à manipuler le peuple. Personnellement, je ne suis pas partisan d'une telle conception. En revanche, je suis convaincu qu'il existe une certaine connivence entre ces deux univers. Pour autant, je pense, enfin j'espère, que la majorité des journalistes effectue son travail correctement, en toute impartialité.
Malheureusement, l'information est, comme la plupart des secteurs aujourd'hui, gangrénée par le pouvoir et l'influence  de l'argent.

samedi 16 janvier 2010

Le débat autour du droit de vote des étrangers est de retour ...

"A titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales".
 
Voici les propos prononcés par Eric Besson, ministre de l’immigration, de l'intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, qui ont mis le feu aux poudres. En effet, Martine Aubry, la première secrétaire du parti socialiste, a sauté sur l'occasion pour exprimer la volonté de déposer une proposition de loi à l'Assemblée Nationale.
En réponse, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont adressé une fin de non recevoir à plusieurs reprise.
 
La question du droit de vote des étrangers revient donc une nouvelle fois au centre des débats. Néanmoins, il convient de rappeler que les ressortissants de pays de l’Union Européenne ont la possibilité de prendre part aux élections municipales. Le problème concerne donc plus particulièrement les personnes issues de pays hors UE.
 
Ce débat, qui revient périodiquement, est évidemment clivant et nécessite de dépasser les différents a priori de base.
Ma réflexion sur ce sujet s’étend sur plusieurs années mais Jean Michel Apathie, dans son intervention lors du grand journal de jeudi, m’a permis d’évoluer dans ma pensée. Effectivement, jusqu’à présent, je considérais que les étrangers devaient avoir le droit de vote aux élections locales. Dans la mesure où ils payaient des impôts, je trouvais normal qu’ils aient les moyens de s’exprimer quant au projet des élus locaux et à leur gestion.
Toutefois, et comme l’a très bien expliqué le chroniqueur politique, ce raisonnement peut être appliqué à toutes les élections puisque nos impôts financent les différents échelons administratifs de notre pays. Ainsi, si l’on va au bout des choses, les étrangers devraient donc prendre part aux élections présidentielles. Or on ne saurait permettre une telle chose tant cela s’oppose aux fondements de la citoyenneté. Ne pouvant appliquer un tel principe uniquement à certaines élections, le lien entre paiement de l’impôt et participation aux élections n’est donc pas pertinent.
 
Il faut donc se pencher sur les fondements de la démocratie pour trancher cette question. Ne dit-on pas que nos dirigeants sont les élus du peuple, par le peuple et pour le peuple ? Cela implique donc que les politiques de la France soient élus par le peuple français. Aussi, pour participer aux élections françaises, il faut être de nationalité française. D’ailleurs, cela est déjà applicable dans le cas où un individu souhaite se présenter devant les électeurs.
En revanche, je crois que ce principe doit être appliqué à tous les ressortissants étrangers, quel que soit leur pays d’origine, afin de rétablir une certaine égalité. Du reste, je ne vois pas en quoi les personnes provenant d’un pays de l’Union Européenne sont plus légitimes que les autres pour prendre part au vote.
 
Pour autant, je comprends le souhait des personnes établies en France depuis longtemps de participer à la vie de la cité. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas aller au bout de la démarche et demander la naturalisation ? Certains me répondront que cela n’est pas chose aisée et qu’une telle entreprise relève du parcours du combattant. Cela est tout à fait exact mais accorder la nationalité française est un acte fort et lourd de conséquences qui ne peut être pris à la légère. Toutefois, il pourrait être bon de revoir en profondeur la procédure de naturalisation et d’acquisition de la nationalité afin de les mettre en adéquation avec l’évolution de notre société.
 
Au final, j’en arrive à la conclusion que seules les personnes ayant la nationalité française doivent pouvoir participer aux élections, qu’elles soient locales ou nationales. En effet, la citoyenneté comporte des droits et des devoirs, dont celui de voter, bien qu’une grande partie de la population ne s’y intéresse guère.

vendredi 8 janvier 2010

Les quotas ne sont pas une solution !

Cette semaine a été marquée par une virulente polémique mettant en cause la Conférence des Grandes Ecoles, réticente à appliquer l'objectif de 30 % de boursiers fixé par le gouvernement.
Les grandes écoles peinent à se défendre du soupçon d'élitisme. Depuis le refus de la Conférence des grandes Ecoles (CGE) d'appliquer un quota de 30% de boursiers au sein des effectifs qu'elle représente, la querelle fait rage. Querelle en partie sémantique car la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a bien reprécisé ces derniers jours que les objectifs fixés au mois de novembre par le gouvernement n'étaient précisément que des objectifs, et en aucun cas des quotas. «Je suis contre les quotas à l'entrée dans les grandes écoles, mais cela n'exclut pas le volontarisme, la volonté de changer les choses» avait déclaré la ministre sur Europe 1 mardi.
Source : lefigaro.fr
 
Il est des domaines où les quotas sont nécessaires, voire indispensables. Je pense notamment au secteur de la pêche dans lequel ces quotas permettent d'éviter une surpêche qui entraînerait une extinction des espèces. Mais, autant que je sache, l'enseignement supérieur ne dépend pas du ministère de l'agriculture, même si on retrouve sur les bancs des écoles quelques beaux spécimens tels que des thons, des ombres, des morues ou encore des clowns. 
 
Plus sérieusement, les quotas ne sont, en général, pas une bonne solution, quel que soit la sphère où ils sont mis en application. Cela sera également le cas dans le cadre scolaire.
Essayons de comprendre les raisons qui semblent pousser nos dirigeants à une telle instauration. Le constat effectué par tous est que les enfants issus d'un milieu relativement aisé, c'est à dire fils/filles de cadres notamment, ont plus facilement accès aux grandes écoles. A l'inverse, ceux issus de milieux plus défavorisés, c'est à dire les fils/filles d'ouvriers, se retrouvent peu souvent dans les écoles les plus prestigieuses. Or ce sont ces mêmes élèves qui bénéficient principalement des bourses.
L'instauration de quotas vise donc à augmenter le nombre de boursiers, soit d'élèves de milieux défavorisés, dans les grandes écoles. Le but étant de rétablir une certaine justice entre les individus.

Néanmoins, je crois que ce raisonnement comporte une faille. Effectivement, partir d'un tel postulat reviendrait à considérer que la sélection se fait en fonction de critères sociaux. Or, ce n'est pas le cas. L'accès aux grandes écoles se fait sur concours. Ceux-ci évaluent donc de manière objective les candidats en fonction de leurs compétences. Seule l'épreuve orale peut éventuellement être source de discrimination sociale. Tout le monde a donc ses chances et ce, quelle que soit sa condition sociale.

Intégrer davantage de boursiers signifierait donc recruter des personnes en raison, non plus de leurs compétences mais de leur origine. Une telle initiative se résumerait donc à mettre en place une discrimination qui nuirait, en conséquence, à des personnes nettement plus qualifiées.
L'instauration de quotas ne me semble pas la bonne solution. Je crois au contraire qu'il serait préférable d'introduire un système d'accompagnement des meilleurs élèves dans les zones scolaires les plus modestes. Cela permettrait alors de donner les moyens à ces individus de se battre à armes égales avec ceux qui viennent de zones plus aisées.
Ce seront alors leurs aptitudes respectives, leur vécu qui feront la différence le jour du concours.

Pourtant, la mise en place de ce procédé n'est pas une initiative isolée. En effet, elle fait partie d'une entreprise plus vaste qu'est la promotion de la discrimination positive. On ne peut que se désoler de cette évolution car même si on y accole le terme positif, le mot discrimination est toujours présent.
De plus, je ne crois pas que la discrimination puisse être positif car elle consistera de toute façon à préférer  un individu aux dépends d'un autre, et cela sur des critères subjectifs.

Cessons donc toute tentative de discrimination positive et remettons au goût du jour le fameux mérite républicain qui a été, est et sera le ciment de notre pays.

samedi 2 janvier 2010

Mes voeux pour 2010

Comme le veut la tradition, le mois de janvier est l'occasion de formuler ses voeux pour l'année à venir.

Évidemment, je vous souhaite le meilleur pour 2010. Je souhaite que cette année vous apporte, à vous et à votre famille, la santé, le bonheur et la prospérité.

Mais au delà de ces voeux traditionnels, je voulais formuler pour 2010 des voeux plus politiques.
2009 n'a pas été une année facile pour la plupart d'entre nous. La crise que nous avons connue a fait des ravages dans les foyers notamment par la perte de son emploi. Beaucoup de Français n'ont donc eu d'autres choix que de serrer la ceinture et de limiter leurs dépenses. A l'inverse, 2009 a été une année de profits démesurés pour certaines entreprises et de gains exorbitants pour quelques privilégiés.
La crise aurait pu être l'occasion de revenir sur certaines pratiques et de repartir sur de nouvelles bases plus saines. Je pense notamment à notre modèle économique et social qui semble dépassé et à bout de souffle. Une modification en profondeur indispensable semblait inexorable, tant les conditions propices à ce changement étaient réunies. Pourtant, notre gouvernement ainsi que les dirigeants des autres pays n'ont pas voulu saisir cette opportunité. Grâce à ces dirigeants, le dogme libéral a donc de belles heures devant lui.
J'appelle donc de mes voeux une vraie révolution pour 2010. Il est primordial que le pouvoir politique reprenne le pas sur l'économie. Il ne faut pas oublier que l'économie et la finance ne sont que des outils au service de l'Homme.  L'Homme doit être tel le soleil au sein du système solaire. Il doit reprendre sa place centrale de décideur et utiliser, selon ses besoins, les différents instruments dont il dispose. Alors bien sûr, ces changements ne se feront pas un jour mais comme le disait John Maynard Keynes (économiste britannique) : "La plus grande difficulté n’est pas de persuader les gens d’accepter de nouvelles idées, mais de les persuader d’abandonner les anciennes." Aucun changement n'est impossible à impulser, encore faut-il qu'une réelle volonté existe.
Une réforme du système financier est donc indispensable. Néanmoins, cela n'est qu'une étape d'une évolution de grande ampleur. Des changements doivent également intervenir dans notre économie réelle. Je pense notamment à l'intégration de contraintes environnementales dans le processus de production, ainsi que la lutte contre le chômage, fléau de nos sociétés occidentales, qui doit devenir la priorité de cette année 2010. Des efforts pour la relocalisation de nos emplois doivent être effectués dans cette optique. Cela permettrait  de lutter contre les gaz à effet de serre en limitant le transport et de créer de nouveaux emplois. Une telle entreprise passe notamment par l'instauration d'un protectionnisme à nos frontières, même si celui-ci est stigmatisé par les instances économiques internationales, l'OMC en tête. Cela n'est pas LA solution mais constitue bien une solution parmi d'autres.
La lutte contre le chômage doit donc être primordiale pour cette nouvelle année. Toutefois, avoir un emploi ne garantit pas la prospérité. D'ailleurs, le nombre de travailleurs pauvres n'a jamais été aussi important. Il est donc important que chacun ait un travail, mais encore faut-il que ce travail permette de vivre décemment. Or souvent, le revenu disponible restant est insuffisant pour s'assurer un confort raisonnable. En outre, les écarts de salaire s'accroissent davantage avec le temps avec des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres. Des actions sont donc nécessaires pour combattre cela.

Je souhaite que 2010 soit une année de reprise pour notre pays et d'espoir pour nos concitoyens.
Je souhaite que 2010 soit une année où l'intérêt général triomphe de l'intérêt personnel.
Je souhaite que 2010 soit une année où la Liberté, l'Egalité et la Fraternité reprennent le dessus sur les valeurs mercantiles.

Vive la République, Vive la France !