vendredi 8 janvier 2010

Les quotas ne sont pas une solution !

Cette semaine a été marquée par une virulente polémique mettant en cause la Conférence des Grandes Ecoles, réticente à appliquer l'objectif de 30 % de boursiers fixé par le gouvernement.
Les grandes écoles peinent à se défendre du soupçon d'élitisme. Depuis le refus de la Conférence des grandes Ecoles (CGE) d'appliquer un quota de 30% de boursiers au sein des effectifs qu'elle représente, la querelle fait rage. Querelle en partie sémantique car la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a bien reprécisé ces derniers jours que les objectifs fixés au mois de novembre par le gouvernement n'étaient précisément que des objectifs, et en aucun cas des quotas. «Je suis contre les quotas à l'entrée dans les grandes écoles, mais cela n'exclut pas le volontarisme, la volonté de changer les choses» avait déclaré la ministre sur Europe 1 mardi.
Source : lefigaro.fr
 
Il est des domaines où les quotas sont nécessaires, voire indispensables. Je pense notamment au secteur de la pêche dans lequel ces quotas permettent d'éviter une surpêche qui entraînerait une extinction des espèces. Mais, autant que je sache, l'enseignement supérieur ne dépend pas du ministère de l'agriculture, même si on retrouve sur les bancs des écoles quelques beaux spécimens tels que des thons, des ombres, des morues ou encore des clowns. 
 
Plus sérieusement, les quotas ne sont, en général, pas une bonne solution, quel que soit la sphère où ils sont mis en application. Cela sera également le cas dans le cadre scolaire.
Essayons de comprendre les raisons qui semblent pousser nos dirigeants à une telle instauration. Le constat effectué par tous est que les enfants issus d'un milieu relativement aisé, c'est à dire fils/filles de cadres notamment, ont plus facilement accès aux grandes écoles. A l'inverse, ceux issus de milieux plus défavorisés, c'est à dire les fils/filles d'ouvriers, se retrouvent peu souvent dans les écoles les plus prestigieuses. Or ce sont ces mêmes élèves qui bénéficient principalement des bourses.
L'instauration de quotas vise donc à augmenter le nombre de boursiers, soit d'élèves de milieux défavorisés, dans les grandes écoles. Le but étant de rétablir une certaine justice entre les individus.

Néanmoins, je crois que ce raisonnement comporte une faille. Effectivement, partir d'un tel postulat reviendrait à considérer que la sélection se fait en fonction de critères sociaux. Or, ce n'est pas le cas. L'accès aux grandes écoles se fait sur concours. Ceux-ci évaluent donc de manière objective les candidats en fonction de leurs compétences. Seule l'épreuve orale peut éventuellement être source de discrimination sociale. Tout le monde a donc ses chances et ce, quelle que soit sa condition sociale.

Intégrer davantage de boursiers signifierait donc recruter des personnes en raison, non plus de leurs compétences mais de leur origine. Une telle initiative se résumerait donc à mettre en place une discrimination qui nuirait, en conséquence, à des personnes nettement plus qualifiées.
L'instauration de quotas ne me semble pas la bonne solution. Je crois au contraire qu'il serait préférable d'introduire un système d'accompagnement des meilleurs élèves dans les zones scolaires les plus modestes. Cela permettrait alors de donner les moyens à ces individus de se battre à armes égales avec ceux qui viennent de zones plus aisées.
Ce seront alors leurs aptitudes respectives, leur vécu qui feront la différence le jour du concours.

Pourtant, la mise en place de ce procédé n'est pas une initiative isolée. En effet, elle fait partie d'une entreprise plus vaste qu'est la promotion de la discrimination positive. On ne peut que se désoler de cette évolution car même si on y accole le terme positif, le mot discrimination est toujours présent.
De plus, je ne crois pas que la discrimination puisse être positif car elle consistera de toute façon à préférer  un individu aux dépends d'un autre, et cela sur des critères subjectifs.

Cessons donc toute tentative de discrimination positive et remettons au goût du jour le fameux mérite républicain qui a été, est et sera le ciment de notre pays.

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