samedi 30 janvier 2010

Eau et électricité ne font pas bon ménage ...

Le gouvernement s'est employé, mercredi, à désamorcer la nouvelle polémique sur le double salaire du patron d'EDF, qui a suscité de fortes critiques à gauche et jusque dans les rangs de la droite. Sa double casquette – Henri Proglio est à la fois PDG d'EDF et président du conseil d'administration de Veolia Environnement – avait déjà suscité de vives réactions. Ce sont désormais les modalités de sa rémunération qui alimentent le débat. La rémunération annuelle d'Henri Proglio s'élèvera à quelque 2 millions d'euros par an – 1,6 million de la part d'EDF et 450 000 euros de la part de Veolia –, et ce alors que la ministre de l'économie, Christine Lagarde, avait affirmé en novembre qu'il ne percevrait qu'un seul salaire. Dans les rangs de l'UMP, les réactions peuvent se ranger en trois catégories : ceux qui justifient cette double rémunération par la "loi du marché", ceux qui disent comprendre la polémique tout en jugeant qu'elle n'a pas lieu d'être, et enfin ceux qui se disent choqués.
Source : lemonde.fr

Depuis plusieurs jours déjà, Henri Proglio est victime d'un acharnement politico-médiatique dû à ses nouvelles fonctions et à la rémunération correspondante.
Mais enfin, que reproche-t-on à M. Proglio ? Le pauvre homme ne fait qu'appliquer à la lettre la devise de notre cher président : "travailler plus pour gagner plus". Celui-ci s'est donc évertuer à travailler davantage en assurant la charge de deux emplois, ce qui lui permet d'augmenter substantiellement ses revenus en cumulant deux salaires. I
l n'y a donc rien de choquant dans cette affaire. Viendrait-il à l'idée de jeter l'opprobre sur une femme qui en plus de son métier de caissière ferait quelques heures de ménage le soir ?

Plus sérieusement, cette affaire est symptomatique de la dérive de notre pays et au delà du monde entier. Pourtant, je crois que deux points sont à distinguer dans cette histoire : le cumul de fonctions d'une part et le niveau de rémunération d'autre part.
Tout d'abord, il faut noter qu'Henri Proglio sera à la fois le PDG d'EDF et président du conseil d'administration de Veolia Environnement. Bien que ce cumul pourrait n'être que temporaire (même si rien n'est encore fait), cela pose le problème de l'acceptation d'une telle configuration par le pouvoir en place. De fait, comment a-t-on pu tolérer qu'un homme puisse diriger deux entreprises aussi puissantes ? Certains y voient là la volonté de permettre une synergie ou tout du moins un rapprochement entre les deux groupes. Proglio jouant alors le rôle le trait d'union.
Disons le tout net, cette double casquette est simplement inacceptable tant cela pose des suspicions de conflits d'intérêts mais également d'efficacité car ne l'oublions pas, Henri Proglio n'est pas un surhomme et ses journées durent, comme les nôtres, seulement 24 heures.
Ensuite, la question de la rémunération a également provoqué une polémique et ce à plusieurs titres. Le premier point était l'addition de deux salaires,  le second se rapporter à l'augmentation de la rétribution entre le dirigeant actuel et son prédécesseur (Pierre Gadonneix) et le troisième concernait le montant de celle-ci. Sur les trois points cités précédemment, un seul me paraît tolérable. Effectivement, je pars du principe que dès lors où une personne a deux emplois, il est normal d'avoir deux salaires. Le cumul des deux rémunérations n'a donc rien de choquant. En revanche, je trouve anormal que M. Proglio ait bénéficié d'une augmentation faramineuse d'environ 45 % pour aboutir à un salaire annuel de 1,6 million d'euros. Là est tout le problème car il ne faut pas omettre qu'EDF est une entreprise publique qui rend un service public aux Français. Il ne s'agit pas d'une quelconque entreprise privée !

Mais alors que pouvons nous faire ? Personnellement, je crois qu'il n'y a rien à attendre du gouvernement dans la mesure où il est à l'origine de l'affaire. Toutefois, j'en appelle à la morale de M. Proglio afin qu'il renonce de lui-même à ses fonctions chez Veolia.
Malheureusement, je crois que ce genre d'évènement est amené à se reproduire dans le futur. D'ailleurs, une telle polémique autour des rémunérations n'est pas une nouveauté puisque des précédents (traders, sportifs, politiques, grands patrons ...) ont déjà défrayé la chronique.
Je crois donc qu'il est grand temps d'agir. En effet, comment peut-on expliquer au peuple que certains individus gagnent plus en un an qu'ils ne pourront le faire durant toute leur vie ? Je tiens à préciser que je ne suis pas opposé aux gros salaires par principe. Néanmoins, ceux-ci doivent être mérités et justifiés. En outre, je pense, même si cela me semble utopique, que la morale et l'éthique doivent avoir leur place dans l'économie.
Plus concrètement, il me semble nécessaire de plafonner le montant des plus importantes rémunérations. Cela peut prendre la forme d'une loi qui fixerait un écart entre le plus faible et le plus important salaire (une proportion de 1 à 50 par exemple) ou celle d'une pression fiscale accrue qui toucherait les rémunérations dépassant un certain niveau.

Depuis quelques années, la mondialisation et l'ultralibéralisme ont bouleversé le fonction de notre économie. Aujourd'hui, je crois qu'il est nécessaire de réintroduire une certaine morale dans la finance. Cela passe notamment par un accroissement de la régulation par le biais des Etats et des institutions internationales.
Dans les années 80, Ronald Reagan avait comme slogan "America is back".
Je souhaite que 2010 soit l'année du retour de l'Etat, d'un Etat puissant. En somme, "State is back".

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