samedi 16 janvier 2010

Le débat autour du droit de vote des étrangers est de retour ...

"A titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales".
 
Voici les propos prononcés par Eric Besson, ministre de l’immigration, de l'intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, qui ont mis le feu aux poudres. En effet, Martine Aubry, la première secrétaire du parti socialiste, a sauté sur l'occasion pour exprimer la volonté de déposer une proposition de loi à l'Assemblée Nationale.
En réponse, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont adressé une fin de non recevoir à plusieurs reprise.
 
La question du droit de vote des étrangers revient donc une nouvelle fois au centre des débats. Néanmoins, il convient de rappeler que les ressortissants de pays de l’Union Européenne ont la possibilité de prendre part aux élections municipales. Le problème concerne donc plus particulièrement les personnes issues de pays hors UE.
 
Ce débat, qui revient périodiquement, est évidemment clivant et nécessite de dépasser les différents a priori de base.
Ma réflexion sur ce sujet s’étend sur plusieurs années mais Jean Michel Apathie, dans son intervention lors du grand journal de jeudi, m’a permis d’évoluer dans ma pensée. Effectivement, jusqu’à présent, je considérais que les étrangers devaient avoir le droit de vote aux élections locales. Dans la mesure où ils payaient des impôts, je trouvais normal qu’ils aient les moyens de s’exprimer quant au projet des élus locaux et à leur gestion.
Toutefois, et comme l’a très bien expliqué le chroniqueur politique, ce raisonnement peut être appliqué à toutes les élections puisque nos impôts financent les différents échelons administratifs de notre pays. Ainsi, si l’on va au bout des choses, les étrangers devraient donc prendre part aux élections présidentielles. Or on ne saurait permettre une telle chose tant cela s’oppose aux fondements de la citoyenneté. Ne pouvant appliquer un tel principe uniquement à certaines élections, le lien entre paiement de l’impôt et participation aux élections n’est donc pas pertinent.
 
Il faut donc se pencher sur les fondements de la démocratie pour trancher cette question. Ne dit-on pas que nos dirigeants sont les élus du peuple, par le peuple et pour le peuple ? Cela implique donc que les politiques de la France soient élus par le peuple français. Aussi, pour participer aux élections françaises, il faut être de nationalité française. D’ailleurs, cela est déjà applicable dans le cas où un individu souhaite se présenter devant les électeurs.
En revanche, je crois que ce principe doit être appliqué à tous les ressortissants étrangers, quel que soit leur pays d’origine, afin de rétablir une certaine égalité. Du reste, je ne vois pas en quoi les personnes provenant d’un pays de l’Union Européenne sont plus légitimes que les autres pour prendre part au vote.
 
Pour autant, je comprends le souhait des personnes établies en France depuis longtemps de participer à la vie de la cité. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas aller au bout de la démarche et demander la naturalisation ? Certains me répondront que cela n’est pas chose aisée et qu’une telle entreprise relève du parcours du combattant. Cela est tout à fait exact mais accorder la nationalité française est un acte fort et lourd de conséquences qui ne peut être pris à la légère. Toutefois, il pourrait être bon de revoir en profondeur la procédure de naturalisation et d’acquisition de la nationalité afin de les mettre en adéquation avec l’évolution de notre société.
 
Au final, j’en arrive à la conclusion que seules les personnes ayant la nationalité française doivent pouvoir participer aux élections, qu’elles soient locales ou nationales. En effet, la citoyenneté comporte des droits et des devoirs, dont celui de voter, bien qu’une grande partie de la population ne s’y intéresse guère.

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