mardi 30 mars 2010

On est pas nécessairement ce que l'on naît

Dimanche soir, le magazine Capital (M6) avait pour sujet la réussite en France et proposait de mettre en avant les moyens de réussir. Parallèlement, le programme Haute Définition (TF1) nous présentait, lundi soir, la vie dans les quartiers au milieu des dealers.
Deux émissions sur deux chaînes différentes avec deux thèmes que tout oppose. Malgré tout, je souhaite revenir sur les sujets abordés car je crois qu'il y a fort à dire.
 
Avant toute chose, il me semble nécessaire de préciser que quels que soient le pays ou l'époque, il a toujours existé des pauvres et des riches. Néanmoins, il est clair qu'aujourd'hui les inégalités se creusent, les pauvres étant plus pauvres et les riches plus riches. Pour autant, je ne crois pas que ce soit une fatalité. Explications.
 
Selon Capital, la réussite provient d'au moins trois facteurs : l'héritage, les réseaux et l'éducation. Ces postulats ne sont bien évidemment pas nouveaux mais ils ont en commun qu'ils bénéficient en priorité aux personnes aisées. Cela a d'ailleurs été fort bien montré dans les différents reportages. Ainsi, il est apparu que les familles les plus aisées avaient accès à une meilleure éducation et donc à de meilleurs conditions de vie. Il s'agit là d'un cercle vertueux perpétué de génération en génération, d'où la notion d'héritage tant matériel que spirituel. Toutefois, cela n'a rien d'exceptionnel.
Ce qui me pose un problème dans cette histoire est la consanguinité qui demeure au sein de nos élites. En effet, ces personnes restent la plupart du temps entre elles et cultivent un certain repli sur soi. Selon moi, ces individus se coupent complètement des réalités et ce dès leur plus jeune âge. Ainsi, elles accèdent aux plus hautes responsabilités sans avoir réellement vécu car ayant été grandement épargné par la vie. C'est d'ailleurs pourquoi les décisions qui sont prises par les grands dirigeants nous semblent parfois dénuées de bon sens.
Malgré tout, personne ne saurait leur reprocher de profiter d'une vie de luxe sans se soucier des autres car beaucoup d'entre nous feraient de même si nous le pouvions.
 
Mais la France n'est pas qu'un pays où il fait bon vivre. Effectivement, le quotidien de la grande majorité des Français est à mille lieues de cela. Pour eux, la vie est un parcours du combattant semé d'embûches (chômage, précarité ...). C'est notamment le cas des millions de personnes qui résident dans des quartiers dits sensibles où ils doivent cohabiter avec la peur et la délinquance. Ainsi, Haute Définition nous faisait partager la vie quotidienne d'hommes et de femmes qui subissent la loi des dealers dans leur propre immeuble. Loin de moi l'idée de généraliser de tels comportements mais je crois que chacun doit avoir conscience de l'existence de ces phénomènes.
Impuissante et dépassée, la police n'est, la plupart du temps, plus appelée. Cela est d'ailleurs renforcé par la peur des représailles des habitants du quartier.
 
Suite à ces deux reportages, il semble que le chemin de chacun est tracé dès sa naissance. Néanmoins, je crois qu'il ne faut pas baisser les bras. Je suis persuadé que chacun peut réussir s'il s'en donne les moyens. Alors bien sûr les enfants issus de familles aisées partiront toujours avec une longueur d'avance sur les autres puisqu'ils ont la possibilité de fréquenter les établissements scolaires les plus prestigieux ou encore d'avoir accès aux meilleurs emplois.
Pour autant, naître dans un milieu ouvrier n'est pas une fatalité et ne conditionne pas forcément votre futur. Je pense que ces personnes sont responsables de leur propre échec dans la mesure où ceux-ci se marginalisent eux-mêmes. C'est notamment le cas de tous les individus qui adoptent des codes (langage, vêtements ...) différents de ceux de la société. Comment peut-on espérer trouver un emploi sans diplôme, en ne parlant pas un français correct et en portant des "jogging" et une casquette ? C'est tout simplement impossible car aucun patron ne se risquera à embaucher un tel énergumène.
 
Au final, je reste persuadé que la naissance ne conditionne pas une vie. Il est cependant indéniable que l'origine sociale peut être un moteur ou un handicap pour la suite. Pour autant, je pense sincèrement que l'Etat a un rôle à jouer afin que chacun puisse s'épanouir et réussir. C'est ce que l'on appelle l'égalité des chances. De manière plus concrète, il me semble important de promouvoir au maximum la mixité sociale (ce que faisait très bien le service militaire) mais également de mettre le pied à l'étrier à ceux qui en ont le plus besoin. Cela peut notamment se traduire pas l'attribution de bourses ou la mise en place de soutien scolaire.
Certes l'ascenseur social fonctionne au ralenti ces dernières années mais rien n'empêche de prendre les escaliers. Encore faut-il en avoir réellement la volonté et ne pas rejeter ses propres fautes et manquements sur la société.

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